500 bâtiments publics ont été incendiés et 1900 feux de véhicules ont été recensés en France, au cours des émeutes de la nuit de jeudi à vendredi. 875 personnes ont été interpellées, dont 408 à Paris et sa banlieue.
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00:00 Ce que je dis aux jeunes depuis le début des émeutes, parce qu'on ne dort pas,
00:03 on n'a peur aussi de perdre d'autres jeunes qui vont tomber, qui vont mourir.
00:09 Déjà, il y a un jeune qui vient de mourir.
00:12 Il y a un jeune de 19 ans qui est mort en chutant du toit dans un Lidl à Petitqueville.
00:15 On a peur de ça aussi, donc ça va s'accumuler.
00:18 Et un jeune en Guyane aussi.
00:20 Voilà, donc déjà on a peur de ça.
00:22 On a déjà fait appel aux parents de descendre, d'occuper le terrain,
00:28 de parler à ses enfants parce que nous-mêmes on les parle,
00:33 parce qu'on va les voir déjà, je ne sais pas, en faisant tout ça.
00:35 Vous brûlez les écoles, c'est vos petits frères et petites sœurs qui y vont.
00:39 Vous brûlez les mairies, c'est nous qui avons besoin.
00:44 Vous brûlez les transports en commun, vos parents vont à pied.
00:47 Ils sont embêtés là pour aller travailler.
00:50 Pensez à vos parents.
00:51 Je comprends votre frustration.
00:53 On comprend votre colère.
00:54 C'est légitime, mais il y a d'autres manières de faire pour que l'État,
01:01 le plus haut de l'État, vous écoute.
01:03 Et moi j'appelle au ministre des quartiers, ministre de la Ville,
01:08 de faire quelque chose pour ces jeunes-là, parce que c'est les vacances.
01:12 Ces jeunes-là sont laissés pour compte, ils n'ont rien à faire dans nos quartiers.
01:16 – Madame Sy, pardon de vous interrompre,
01:18 mais quand vous entendez le président de la République
01:20 qui parle de l'instrumentalisation par certains de la mort de Naël,
01:23 des façons de dire, certains en fait ils en profitent pour aller casser,
01:27 pour se servir dans les magasins, alors qu'ils sont très loin de la colère
01:29 suscitée par la mort de cette adolescente.
01:31 – Moi je dirais, je ne suis pas d'accord avec lui,
01:32 parce que c'est une colère vraiment qu'il partage.
01:36 Pour eux c'est un de leurs qui est tombé, abattu par la police.
01:42 Et cette colère-là, c'est ça qu'ils ont.
01:45 Donc quand ils sont en colère, ils font n'importe quoi.
01:48 Tout est justifié, ils peuvent faire n'importe quoi.
01:50 Il faut qu'ils touchent l'État, du plus haut l'État, ils vont toucher.
01:55 Parce qu'en touchant les structures de la ville,
01:59 en brûlant des bus, en brûlant des voitures,
02:03 parce qu'elles mêment les voitures,
02:05 mais ces voitures-là c'est vos parents, c'est vos mamans,
02:08 ils ont du sang d'été pour acheter.
02:11 Parce qu'hier il y avait une voiture dans le quartier,
02:14 c'est pas une ou deux qu'ils ont brûlées dans le quartier,
02:17 c'est à vos parents, ça sert à rien de brûler,
02:22 parce qu'eux ils ont du mal, ils ont pas les moyens,
02:25 sachant que dans nos quartiers c'est difficile de vivre,
02:28 parce que le pouvoir d'achat c'est atroce.