• il y a 2 ans

Chaque vendredi Sacha Nokovitch, journaliste média à "L'Equipe", décrypte l'actualité sportive par la lorgnette médiatique.
Retrouvez "Le sport vu par les médias" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-sport-vu-par-les-medias

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Transcription
00:00 Et place au sport avec Sacha Nocovitch.
00:04 Il est 9h51 sur Europe 1, Sacha bonjour.
00:07 Bonjour Philippe, bonjour à tous.
00:09 Sacha du journal L'Équipe, c'est sa chronique, c'est votre chronique sport média.
00:12 Pour commencer, après les déclarations de Vincent Labrune, c'est le patron de la ligue de foot en France,
00:17 qui a affirmé il y a quelques semaines que Canal+ ne participerait pas au prochain appel d'offres des droits télé de la Ligue 1 à l'automne prochain,
00:24 et bien vous avez enfin obtenu une réponse de la chaîne qui jusqu'ici était silencieuse.
00:28 Absolument Philippe. Alors déjà nos éditeurs veulent tous savoir quand même où on va regarder les matchs du championnat de France de foot à partir de l'été 2024.
00:35 Aujourd'hui c'est Amazon pour 8 matchs, Canal+ pour 2 matchs par journée.
00:39 Et ça finalement, ça va se jouer à l'automne prochain lors des traditionnelles enchères, vous savez,
00:43 où les chaînes misent pour obtenir les droits, c'est organisé par la Ligue de football professionnelle.
00:48 Et pour la première fois, Vincent Labrune, le grand patron de la Ligue de foot, a publiquement annoncé l'objectif
00:53 d'acheter 1 milliard d'euros par saison contre 740 millions aujourd'hui, c'est assez ambitieux.
00:59 Mais encore plus surprenant, vous l'avez dit Philippe, il a déclaré que Canal+ ne participerait pas à ses enchères sur les droits de la Ligue 1,
01:05 c'est quand même le partenaire historique, et ce serait une première dans l'histoire.
01:09 Alors en général, c'est l'inverse, quand on veut faire monter les enchères, on dit que tout le monde veut son produit,
01:14 et bien cette fois, non, c'est assez atypique comme stratégie.
01:17 Du coup hier je suis allé taper à la porte du président de Canal+, Maxime Sada,
01:22 pour savoir si lui aussi avait été surpris par cette déclaration.
01:25 Le montant en tant que tel ne m'a pas nécessairement surpris,
01:29 ce qui m'a surpris c'est que Vincent Labrune l'annonce en amont,
01:33 et que dans le même temps il annonce, et ça j'avoue que ça m'a vraiment surpris,
01:36 que Canal+ ne participerait pas.
01:39 Ça c'est quand même une première.
01:40 Quand on combine ces deux informations, annonce d'un milliard et annonce dans le même temps que Canal+ ne viendra pas,
01:47 c'est à se demander s'il n'y a pas déjà un accord avec un diffuseur ou une plateforme.
01:51 - Voilà, alors évidemment.
01:53 - Évidemment. Alors Maxime Sada l'assure quand même, il le précise,
01:55 Canal+ n'a absolument pas confié son attention à la Ligue de ne pas participer à l'appel d'offres de la Ligue 1.
02:01 Pour autant la chaîne reste évidemment mystérieuse, secrète sur ses intentions,
02:05 ça c'est le jeu, c'est normal.
02:07 Et lors du précédent appel d'offres, rappelez-vous en 2018,
02:09 Canal était reparti bredouille d'abord, sans Ligue 1, sans aucun droit,
02:12 avant de racheter deux matchs à Beansport.
02:15 Cette fois on constate que la chaîne se protège en prolongeant plusieurs droits importants à long terme,
02:20 le top 14 de rugby, la F1, la moto et surtout les prestigieuses Coupes d'Europe de foot.
02:25 Alors est-ce une façon de se protéger et de s'offrir le droit, la possibilité de se passer de la Ligue 1 pour la première fois ?
02:31 Réponse de Maxime Sada.
02:33 - Même si on n'avait pas réussi à trouver un accord avec Beansport,
02:38 ça aurait été très difficile pour Canal+ mais on s'en serait remis.
02:41 Je pense qu'on a toujours eu la capacité de se passer de la Ligue 1.
02:44 Moi je crois que la capacité de rebond de Canal+ est sans comparaison avec tout un tas d'acteurs du marché
02:49 et que quel que soit le coup dur qui peut nous arriver, les équipes de Canal+ sont capables de s'adapter.
02:55 - Très rare entendre Maxime Sada, bravo Sacha.
02:58 Rendez-vous donc à l'automne pour savoir qui bluffait ou pas.
03:01 Et puis alors que comme Maxime Sada parlait de rebond, on va rester dans le rebond,
03:04 mais cette fois-ci avec le rebond du Basket français.
03:06 Humour !
03:07 Le Basket français qui va rebondir sur de nouvelles chaînes avec, dites-vous, un accord record.
03:12 - Absolument un record, en durée en tout cas,
03:14 puisque le contrat de diffusion de la Betclick Elite, c'est le championnat de France de basket.
03:17 - Ah, il s'appelle Betclick Elite maintenant ?
03:19 - Oui, le naming, vous savez, ça se fait maintenant.
03:20 - Je sais bien sûr. - Pour prendre un peu de sous, c'est normal.
03:22 Ça va courir jusqu'en 2030.
03:24 7 saisons sur les mêmes chaînes, on n'avait plus vraiment l'habitude de voir ça.
03:27 Et désormais absolument tous les matchs de basket français seront sur une seule plateforme dédiée
03:32 qui s'appelle Squeak. Est-ce que vous savez pourquoi ça s'appelle Squeak d'ailleurs ?
03:35 - Du tout, c'est le bruit des baskets qui reparaissent.
03:37 - Ah oui ! - Squeak, Squeak, Squeak !
03:39 - Voilà ! - Ah c'est génial !
03:42 - C'est pas mal, hein ? - International et non déposé et qui parle à tout le monde.
03:45 - Exactement. - Même aux gens qui ne savent pas lire.
03:47 Par contre, il faut payer quand même pour aller sur Squeak.
03:49 - Ah oui, forcément. - 8 euros par mois, il y aura les matchs de coupe d'Europe aussi,
03:52 de basket compris dedans, donc pour les fans c'est parfait.
03:54 Autre option totalement gratuite cette fois, c'est la chaîne L'Equipe qui est aussi dans le deal
03:58 et qui retransmettra 25 matchs de saisons régulières et 10 rencontres de play-off,
04:02 dont la finale, le All-Star Game, quelques autres matchs.
04:05 Alors ça, c'est évidemment pas communiqué par la Ligue,
04:07 mais l'équipe le révèle ce matin, c'est le montant des droits,
04:10 2,5 millions par saison, alors que c'était quasiment 0 ces deux dernières années.
04:14 Et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle pour les clubs français
04:16 qui vont pouvoir former une future star, un nouveau Victor Wembañama
04:20 qu'on vient de perdre malheureusement, mais qui va briller aux Etats-Unis.
04:22 - Voilà, la raison du monde se pose, c'est est-ce que Squeak va être sponsorisé par Nesquik ?
04:26 Et pour finir, le grand départ du Tour de France cycliste,
04:33 ça a lieu demain depuis Bilbao, avec une grande nouveauté télé
04:37 pour encore plus d'immersion, je ne le savais pas avant d'avoir parlé avec vous.
04:42 - Et bien oui, c'est le but de l'organisateur du Tour de France.
04:44 ASO, normal, c'est de chercher des nouveautés technologiques
04:46 pour améliorer l'expérience des fans devant la télé.
04:49 En 2015, il y avait eu par exemple le tracking en temps réel des coureurs,
04:51 vous savez, les points GPS pour les repérer à l'écran,
04:54 les caméras embarquées sur les vélos pour être au cœur du peloton.
04:57 Et là, la grande nouveauté de cette année, c'est ça.
05:01 - Voilà, un directeur sportif qui donne sa stratégie en plein direct à la radio
05:10 et c'est diffusé à la télévision.
05:12 - Non mais c'est dingue, les conversations radio comme en Formule 1,
05:15 quand on entend Charles Leclerc s'engueuler avec les ingénieurs de Ferrari.
05:18 - Ouais, là, ouvert Stapen, insulté tout le monde.
05:20 - Maintenant, il gagne tout le temps et il l'insulte beaucoup moins qu'il y a 4 ou 5 ans.
05:23 En général, plus tu gagnes, moins tu insultes.
05:25 Et l'I.C. de Versailles.
05:26 - C'est vrai, en tout cas, ça existe depuis 20 ans.
05:28 En F1, Philippe, c'est des conversations radio diffusées à la télé.
05:32 En revanche, sans rétribution financière pour les écuries.
05:35 - En Formule 1 ? - En Formule 1.
05:36 - Vous savez pourquoi il y a ça ? - Ils prennent zéro.
05:38 Mais c'est tout à fait normal. C'est pour voir qu'il n'y a pas de tricherie dans les conversations.
05:41 C'est pour ça qu'elles sont écoutées. Ils sont obligés que ce soit ouvert.
05:45 - Je ne le savais pas. - Je vous l'avoue.
05:46 - En tout cas, dans le Tour de France, il y a un petit billet quand même.
05:48 Un glisser aux équipes. 5000 euros par équipe selon nos informations.
05:52 Mais pour autant, elles n'ont pas tout accepté.
05:54 17 sur 22 seront équipées lors du grand départ de demain.
05:57 Et parmi les refus, malheureusement, il y a l'équipe française Grubama et Dégis
06:01 de notre chouchou Thibaut Pinot.
06:03 Ça, c'est dommage, mais c'est comme ça.
06:04 - Mais alors comment ça marche ? Les chaînes peuvent ouvrir les micros quand elles le veulent ?
06:07 - Non, pas encore. On aimerait bien, mais ce n'est pas comme ça.
06:09 En fait, comme en F1, il y a une petite équipe de modération de l'organisateur
06:12 qui sélectionne les morceaux choisis et qui les diffuse avec les bips,
06:16 vous savez, sur les fameuses insultes quand ça arrive.
06:18 Et en tout cas, pour l'instant, un seul commentateur a vécu cette expérience.
06:21 C'était il y a un an. Lors du test pendant le Tour de France féminin,
06:24 c'est Nicolas Gey, journaliste de France Télévisions, qui nous raconte son expérience.
06:29 - Comme on est en direct, on n'a pas le temps de nous dire
06:31 "Ah tiens, tu vas avoir la radio de telle équipe qui te prend un peu dans la tronche".
06:35 On le découvrait en direct, on n'avait pas un papier qui nous disait
06:39 "Voilà, tu vas recevoir ça pour pouvoir se préparer à ça".
06:43 - Voilà, va falloir être bon en impro. En tout cas, c'est une nouveauté qu'on veut écouter.
06:47 - En Formule 1, ils sont obligés de se parler en anglais,
06:50 y compris les équipes italiennes ou françaises, pour justement le piratage.
06:53 Est-ce que les équipes vont être obligées de se parler en anglais au Tour de France ?
06:56 - Logiquement, non, parce qu'il y a beaucoup de Flamands, notamment,
06:59 et qu'ils ne parlent pas forcément tous anglais, mais ce sera la généralité.
07:01 - Ça, c'est de très très très bonne info. Merci beaucoup Sacha.
07:04 On vous retrouve vendredi pour la dernière de la saison
07:06 et en attendant, on peut vous lire dans l'équipe évidemment.

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