Du lundi au vendredi, dans Demain au travail, un responsable d'entreprise raconte au micro d'Europe 1 une innovation mise en place au sein de son entreprise pour le bien-être de ses salariés.
Retrouvez "Demain au travail" sur : http://www.europe1.fr/emissions/demain-au-bureau
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00:00 Europe 1, la France bouge.
00:02 Elisabeth Assaillague.
00:04 Bien sûr qu'elle bouge cette France, on le voit chaque jour sur Europe 1 avec des entrepreneurs, des patronnes, des patrons, des startups.
00:10 Peut-être que vous aussi vous avez envie de vous lancer dans l'entreprenariat.
00:12 Vous avez raison, allez-y, lancez-vous. Aujourd'hui le thème de votre émission ce sont les soldes d'été.
00:18 Et oui on parle des promos, des remises, des vêtements, des cartes de fidélité.
00:21 Pour en parler nous avons le patron du plus grand magasin d'Europe, ce sont les galeries Lafayette Paris Haussmann.
00:29 Nous sommes avec vous Alexandre Lilliot, vous êtes aussi le patron des 17 magasins du réseau.
00:34 Et nous sommes aussi avec Axel de Tour, le cofondateur de Captain Wallet.
00:38 Captain Wallet qui dématérialise les cartes, entre autres, de fidélité.
00:43 Et on va poursuivre avec vous Arnaud Villième, vous êtes le cofondateur de Toasty.
00:48 Un projet dont l'idée est née en 2021, c'est ça ?
00:55 Tout à fait.
00:56 Alors Arnaud, vous avez 31 ans, vous avez fait Sciences Po, Paris en licence,
01:00 ensuite vous êtes allé faire un master en droit des affaires.
01:03 Et pendant cette période vous avez assisté à un chef d'entreprise pendant 9 mois.
01:07 C'est ça ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l'entreprenariat ?
01:10 Vous faisiez quoi ?
01:11 C'était mon premier pied dans le monde de l'entreprise.
01:14 Et lui était patron d'une PME de 90 personnes, qui venait de se faire acheter par Publicis.
01:19 Et donc j'ai vécu un peu le mouvement de transition et de structuration stratégique de ce genre de partenariat là.
01:25 Ça m'a donné envie de vous lancer.
01:27 Vous aussi, vous avez un point commun avec votre voisin, vous ce n'est pas l'Afghanistan,
01:31 mais vous êtes parti en Afrique du Sud en service civique.
01:34 C'est important d'avoir cette expérience comme ça à l'étranger quand on se lance dans l'entreprenariat ?
01:38 Je pense que oui.
01:39 Cette expérience c'était de monter une ONG, de développer une ONG pour le compte du groupe SOS.
01:43 Et donc c'était un peu une première aventure entrepreneuriale dans le monde de l'humanitaire.
01:47 Et donc ça m'a beaucoup aidé par la suite.
01:49 Ensuite vous avez intégré BPI France.
01:53 Pendant un an et ensuite jusqu'au Covid, vous avez collaboré avec plusieurs entreprises.
01:59 Oui, ça fait un an chez BPI et après je suis vite parti parce que c'était très politique et j'avais besoin de faire.
02:06 Et donc j'ai rejoint une startup dans le retail, qui avait comme client les galeries.
02:10 Et donc j'ai bossé avec eux pendant quatre ans.
02:13 Et alors comment vous passez du statut de commercial à "je me retrousse les manches et je vais monter ma boîte" ?
02:19 Je pense qu'il y a la révélation du Covid, un peu plus de temps pour réfléchir à des idées.
02:24 Tout le monde était un peu en chômage partiel.
02:26 Donc en fait on s'est penché avec un de mes meilleurs copains sur plusieurs idées.
02:30 Et puis le temps a fait qu'on a découvert un gros paradoxe dans le monde de la consommation responsable et qu'on a eu envie d'y aller.
02:36 Vous y êtes allé, ça s'appelle Toasty.
02:40 C'est à vous, on vous écoute.
02:42 Merci beaucoup de m'avoir invité.
02:44 Vous avez dû remarquer qu'en 2023 en France, vous avez d'un côté 80% des consommateurs qui déclarent vouloir mieux consommer de la mode, de la décoration, de la beauté.
02:51 Et de l'autre, vous avez deux acteurs de la fast fashion, Shein et Temu, qui sont les applications les plus téléchargées shopping en France.
02:57 Pourquoi ça ? Parce qu'en fait les marques éco-responsables sont absolument invisibles aujourd'hui en France.
03:02 Et en plus, elles sont considérées comme trop chères.
03:04 Donc la mission qu'on s'est donnée avec Antoine et Renan, mes deux associés,
03:07 c'est de rendre accessible cette consommation responsable à tous au plus grand nombre, des plus indécis au plus convaincus des écolos.
03:14 Comment on fait ça ? On a lancé une application mobile qui permet tous les jours de découvrir des nouvelles marques engagées,
03:20 avec des réductions qui vont de -20 à -40%.
03:23 On fait tout ça dans un univers qui est volontairement fun, décalé, décomplexé,
03:26 pour casser avec l'éco-anxiété ambiante et donner envie aux gens de mieux consommer via du contenu attractif et interactif.
03:33 On a déjà réuni 40 000 consommateurs sur l'application et plus de 900 marques partenaires.
03:38 Donc si vous avez envie de consommer sans trop vous prendre la tête, et de mieux consommer sans trop vous prendre la tête, rejoignez le mouvement.
03:43 Merci pour votre pitch. Arnaud Williams, co-fondateur de Toasty, pourquoi vous parlez de mouvement ?
03:49 C'est un mouvement d'ensemble parce que ça réunit 900 marques.
03:52 Et dans les 900 marques, il y a 900 entrepreneurs, chefs d'entreprise, qui portent des valeurs très fortes d'impact et d'engagement sociétal et environnemental.
03:58 C'est quoi ta marque par exemple ?
03:59 Vous avez reçu les Minimondes, par exemple, que vous connaissez bien.
04:02 Après c'est dans tous les secteurs, toutes les catégories qu'on couvre.
04:05 Donc ça va de la mode qui représente 50% de notre assortiment, jusqu'à la cosmétique,
04:09 donc tout ce qui est cosmétique naturel, 100% d'origine naturelle, bio, etc.
04:12 Décoration, loisirs, services.
04:14 Et l'objectif c'est vraiment d'agréger l'ensemble du volume d'oeuvres disponibles et de les rendre le plus accessible possible pour tout le monde.
04:20 Alors par exemple aujourd'hui c'est le premier jour des soldes, est-ce que vous il y a des soldes chez Toasty ?
04:24 Alors il y a des soldes de manière permanente, c'est ça qui est l'avantage.
04:26 Vous parliez des ventes privées tout à l'heure, on a repris ce modèle qui est assez ancien
04:30 et on l'applique à une nouvelle catégorie d'acteurs.
04:33 Alors nous on ne fait pas des grosses promos, on ne fait pas du déstockage,
04:36 on fait vraiment de la mise en avant de marques.
04:38 Et donc tous les jours on met en avant, que ce soit en décembre, en janvier, en février, en mars,
04:43 des nouvelles marques et des nouveaux concepts qui respectent un certain nombre d'engagements sociétaux et environnementaux.
04:48 Si vous êtes ici parmi nous Arnaud, c'est parce que vous avez des besoins.
04:52 Et quand on a des besoins, quand on monte sa boîte, nous ici à la France Bouge, on fait appel à Nathalie Carré.
04:56 Bonjour Nathalie.
04:57 Bonjour Elisabeth, bonjour tout le monde.
04:59 Votre métier à la CCI, à la Chambre de Commerce et Industries, c'est d'accompagner le développement des entreprises.
05:04 Donc on le voit avec Arnaud, aujourd'hui Arnaud a 40 000 utilisateurs, c'est ça ?
05:09 Vous souhaitez atteindre les 150 000 d'ici la fin de l'année.
05:13 Alors la vraie question, je suis sûre que vous allez lui poser Nathalie, c'est pourquoi lui ?
05:17 Mais oui Elisabeth, mais oui !
05:20 Comment va-t-il se démarquer ?
05:22 Comment va-t-il se démarquer ? Parce qu'il y en a déjà pas mal des applis qui aident à aller vers des achats plus responsables.
05:28 Alors la question en fait pour vous différencier des autres, c'est est-ce qu'il faut beaucoup de marques
05:32 avec finalement une dilution de chaque partenaire au fil de l'augmentation du nombre de marques ?
05:36 Ou un service de curation avec peu de partenaires mais très investi dans votre projet ?
05:41 Les promotions, ça ne fait jamais plaisir de faire des promotions,
05:44 ils peuvent valoriser ces promotions en expliquant qu'ils font un effort au service de leurs clients
05:48 pour les aider à accéder à des produits de qualité.
05:51 Et puis, quel sens donner au concept ?
05:53 Tous les matins, vous envoyez un message pour pousser à la consommation.
05:56 Certes, une consommation plus responsable, mais une consommation quand même.
05:59 Ne s'est-il pas possible d'appuyer plus sur le côté "je lève les freins vers un quotidien responsable"
06:06 avec un enfoi de message un peu différent, je m'explique.
06:09 On se dit qu'en septembre, par exemple, vous nous proposez de passer la chambre des enfants en mode responsable.
06:13 Donc par exemple, 1er septembre, c'est la pédagogie.
06:16 Vous envoyez un article sur l'impact environnemental de ce qu'on a dans une chambre.
06:20 On pose les bases, on lève les croyances et les incertitudes.
06:23 Ensuite, 2e jour, par exemple, vous aidez les personnes à faire leur choix.
06:26 Qu'est-ce qu'on doit changer vraiment, véritablement ? Qu'est-ce que je vais acheter ?
06:29 Une sorte de liste de course, elle les aidera quand elles recevront les offres de partenaires.
06:32 Super idée ça !
06:34 Il faut accompagner, on est bien là !
06:36 3e jour, une aide pour faire le budget.
06:38 Oui, parce que racheter un jean, nos enfants, ça rentre dans le budget de la famille,
06:41 et encore, ce n'est pas toujours sûr, mais racheter un bureau, c'est peut-être un peu plus cher.
06:45 Ensuite, vous poussez les offres de vos partenaires,
06:47 et idéalement, vous envoyez majoritairement des partenaires qui proposent les articles que j'avais choisis.
06:51 Et là, on rentre vraiment dans une histoire et dans une prise en main de la conversion responsable.
06:56 Et une prise en main personnalisée, non ?
06:58 Personnalisée, exactement !
07:00 Oui, tout à fait. Ce ne sont que des très bonnes idées, donc je les ai toutes notées.
07:03 Heureusement !
07:05 Peut-être pour répondre aux deux points, du coup, le premier point, c'est le nombre de marques.
07:08 Nous, on a fait volontairement le choix du volume,
07:11 parce que justement, il y a ce problème, en fait, aujourd'hui, que les gens ne connaissent pas les marques,
07:14 et en tout cas, on est convaincu chez Tosti qu'il faut laisser le choix,
07:19 un peu comme les galeries, qui ont énormément de marques partenaires,
07:21 il faut laisser le choix aux consommateurs de choisir la bonne marque.
07:24 Mais parfois, quand il y a trop de choix, franchement, on ne sait plus.
07:26 Non, mais c'est vrai. Alexandre Liot ?
07:28 Parfois, trop de choix, tu le chois.
07:31 Après, la manière dont il est exprimé, présenté, peut aider,
07:35 mais c'est vrai que je partage assez les conseils de Nathalie, absolument.
07:40 Peut-être que pour l'étape suivante, cette question de curation,
07:43 peut-être pas de manière drastique, mais en tout cas,
07:46 faire un stop pour voir un petit peu et faire une analyse,
07:48 et restructurer et resegmenter, peut-être intéressant.
07:50 C'est intéressant, oui.
07:51 De toute façon, on est dans une phase d'apprentissage.
07:53 Oui, c'est pour ça que vous êtes là aussi.
07:54 L'application date d'il y a huit mois.
07:56 L'idée de ça, c'était aussi de tester,
07:57 tester les catégories qui sont sensibles pour nos utilisateurs,
08:00 tester les différents produits,
08:02 et puis ensuite, peut-être qu'on va rentrer dans une phase de rationnisation.
08:04 Mais il y a quand même cette envie d'être un acteur global,
08:07 et qui dit global, du coup, d'avoir de nombreux partenaires derrière nous
08:09 qui méritent tous d'être connus d'une certaine manière.
08:11 Vous disiez que vous cherchiez,
08:13 ça fait à peine huit mois que l'application est en place.
08:15 Justement, Nathalie, comment l'aider à l'améliorer, cette appli ?
08:18 Alors, c'est compliqué sur ce type d'application,
08:21 parce qu'en fait, il y a deux achats.
08:22 Vous connaissez l'achat coup de cœur.
08:23 Il faut reproduire cette sensation qu'on peut avoir
08:25 quand on déambule dans la rue et qu'on regarde les vitrines.
08:27 Puis, il y a l'achat réfléchi, qui répond à une recherche.
08:30 Il faut donc un classement des produits facile à comprendre.
08:32 Alors, l'achat impulsif, ça se fera plutôt par les notifications.
08:35 C'est une réduction très importante pour attirer dans la boutique un seul produit.
08:38 Pour l'achat réfléchi, vous avez repris les codes d'autres acteurs.
08:41 Ça oblige à ouvrir la boutique de toutes les marques dans la catégorie déco.
08:45 Puis ensuite, on va chercher la lampe de chevet, etc.
08:47 Vous ne pouvez pas nous faire un truc plus simple, déco, puis immobilier,
08:50 puis luminaire, et puis là, il y a toutes les marques.
08:52 Deuxième sujet.
08:53 Ça ne me fait pas rire, mais c'est des chantiers énormes en termes de produits et tech.
08:57 On est trois associés aujourd'hui.
08:59 Donc, il faut d'abord recruter, alors.
09:00 Il faut effectivement lever des fonds, recruter, développer l'entreprise.
09:04 Mais c'est des super chantiers.
09:06 Il y en a un que j'ajouterais, qui est le calcul de l'empreinte carbone de chaque achat lié à Toastip.
09:10 Parce qu'en fait, l'objectif derrière, et je vous rejoins tout à fait, Nathalie,
09:13 sur ce que vous disiez dans votre deuxième point,
09:15 c'est d'inciter à mieux consommer, finalement, et pas forcément à surconsommer.
09:19 Pas du tout, même à surconsommer.
09:20 Et donc, pour faire ça, il y a tout ce qu'on a mis en place, nous déjà,
09:23 sur l'éducation et les interactions, et la participation.
09:26 Mais aussi de permettre à l'utilisateur de savoir
09:28 pourquoi en achetant ce produit, il fait mieux que sur une autre plateforme.
09:32 Alors, Nathalie, j'en viens au fait qu'il pourrait peut-être aussi ajouter un calculateur d'impact.
09:36 Mais oui, justement. Mais moi, j'irais un cran plus loin.
09:39 Parce qu'en fait, ce qui compte aujourd'hui, on a des calculateurs d'impact,
09:42 mais on nous dit, vous achetez ça, ça vous fait, vous consommez tant de CO2.
09:45 OK, mais ce qui pourrait être intéressant, c'est de ne pas voir l'impact de l'achat immédiat,
09:48 mais aussi l'impact à deux ans.
09:50 Par exemple, j'achète des sacs en tissu pour ne plus prendre d'emballage papier pour mes fruits au supermarché.
09:54 Ça vaut vraiment le coup ?
09:56 Parce qu'en fait, il vaut mieux que j'utilise mon budget pour un t-shirt éco-responsable, par exemple.
10:01 Donc, il y a l'impact immédiat, mais il y a peut-être l'impact aussi sur deux, trois ans,
10:04 le temps de la durabilité du produit.
10:06 Et donc, vraiment aider le consommateur à faire les choix avec un rapport, finalement, budget-impact.
10:11 L'idée, c'est que Toasty devienne l'accompagnateur et le facilitateur des Français
10:16 qui voudraient bien consommer responsable de mienne aussi simple que de prendre son petit déjeuner le matin.
10:22 Vous avez pris des notes ?
10:24 À fond !
10:25 Alexandre Lio, quel regard portez-vous sur Toasty ?
10:28 Déjà, le premier regard, mais d'ailleurs c'est valable pour nos deux invités,
10:31 c'est de l'admiration parce que je trouve que c'est formidable.
10:35 Déjà, votre courage, cette dynamique, cette envie, cette simplicité aussi,
10:39 cette intelligence dans la réflexion des projets que vous avez.
10:42 On a parlé un petit peu juste avant l'émission tout à l'heure,
10:44 et moi je trouve que ça nous apporte beaucoup d'entreprises plus historiques,
10:47 plus assises, les galeries Lafayette.
10:50 Mais en même temps, nous on travaille beaucoup, on a beaucoup d'échanges avec des startups,
10:53 avec des gens comme vous, parce que ça nous oblige aussi à nous rechallenger.
10:57 Vous avez une vision qui est le monde de demain,
11:00 nous on est dans le monde de maintenant, on pense aussi à demain, mais peut-être avec des fois...
11:03 Mais d'ailleurs avec les galeries Lafayette des Champs-Elysées, vous êtes complètement rechallengé.
11:06 On s'est rechallengé, c'est aussi une des forces des galeries Lafayette,
11:08 c'est que on est dans l'histoire, en même temps on pense au coup d'après,
11:13 on essaie d'être dans l'innovation.
11:15 Donc moi je suis admiratif de ce que vous proposez, de ce que vous faites.
11:18 Je pense que cette question d'environnemental, de RSE de manière générale,
11:23 est un sujet, un vrai sujet.
11:25 Le truc c'est que beaucoup de gens en parlent, il y en a partout, ça pousse de partout,
11:29 mais en fait les gens n'y comprennent rien, dans l'absolu.
11:32 Donc moi je pense que celui qui va s'en sortir et qui va se démarquer,
11:35 c'est celui qui va vraiment être, ce qui va simplifier, qui va rendre les choses...
11:38 - Simplifié, vous avez raison.
11:39 - Simplifié, rapide, clair, et en effet je suis très d'accord sur une vision,
11:43 pas à la petite semaine, mais une vision à moyen terme.
11:46 - De l'accompagnement sur la pédagogie.
11:49 Merci Nathalie Carré, on vous retrouve demain pour vos précieux conseils.
11:52 Vous restez avec moi tous les trois autour de la table de La France Bouge avec cette question,
11:56 comment évoluer dans sa boîte ?
11:58 Europe 1, La France Bouge.
12:01 Demain au travail.
12:03 Ils sont en train de discuter, les micros sont ouverts, allez-y messieurs, continuez.
12:07 Nous sommes toujours avec Arnaud William, le cofondateur de Toasty,
12:10 Alexandre Detour, le cofondateur de Captain Ouellet, et avec vous Alexandre Lio.
12:14 On disait que vous êtes le directeur général des Galeries Lafayette Haussmann,
12:17 patron des 17 magasins du réseau, et vous,
12:20 ce qui m'a interpellé en préparant cette émission, c'est que vous êtes un bébé Galeries Lafayette.
12:24 Vous avez démarré à l'âge de 16 ans ?
12:26 - C'est ça, c'est absolument ça.
12:28 - C'est extraordinaire, racontez-nous.
12:30 Vous avez 41 ans, pour qu'on...
12:32 - 42, ça me fait plaisir.
12:35 Moi j'ai toujours voulu travailler dans le monde du grand magasin,
12:38 alors si on se reporte 25 ans en arrière,
12:40 j'ai commencé par de l'alternance, j'ai commencé apprenti aux Nouvelles Galeries à l'époque de Montargy,
12:45 et c'est vrai que quand on se remet 25 ans en arrière, l'alternance c'était à l'époque,
12:48 pour ceux si je devais résumer, que ça ne savait à peine rien écrire, c'était un peu ça,
12:50 on ne savait pas quoi faire en alternance.
12:52 Moi c'est quelque chose que j'ai toujours voulu faire, j'ai toujours voulu travailler dans les grands magasins,
12:55 et donc j'ai commencé aux Nouvelles Galeries à Montargy,
12:57 et j'ai évolué au sein de l'entreprise, j'ai fait tous les jobs,
13:00 j'étais vendeur, j'étais apprenti, j'étais vendeur, j'étais responsable de vente,
13:04 bref, j'ai fait tous les jobs, j'ai pas mal voyagé aussi,
13:07 j'ai aussi été à l'étranger, j'ai dirigé le magasin de Berlin pendant deux ans,
13:10 bref, j'ai eu la chance de pouvoir évoluer au sein de l'entreprise,
13:13 et ça c'est, vous me donnez l'occasion d'en parler parce qu'on parle souvent de parcours,
13:18 moi je trouve que c'est...
13:20 - Vous n'avez pas le profil HEC quoi, c'est-à-dire que vous vous avez démarré apprenti à 16 ans aux Galeries,
13:26 mais parce que c'était votre rêve de travailler dans un grand magasin ?
13:29 - J'ai toujours voulu travailler dans un grand magasin,
13:30 pourquoi je ne sais pas, le seul bouquin que j'ai lu trois fois quand j'étais gamin,
13:32 c'était "Au bonheur des dames", et c'est vraiment vrai,
13:34 et je me suis projeté, j'avais envie, un jour je suis venu à Paris,
13:37 j'ai vu les Galeries Lafayette, Boulevard Haussmann, j'étais à Montargis,
13:39 dans le Marais, pas très loin, dans l'absolu,
13:41 et donc j'ai découvert les Galeries Lafayette, la Coupole,
13:44 et vraiment j'en ai rêvé, je suis rentré, j'ai dit "je veux travailler aux Galeries",
13:48 il y avait une nouvelle galerie à Montargis, et l'histoire a commencé comme ça.
13:50 - L'histoire commence comme ça, 25 ans après vous dirigez les 4000 personnes
13:55 des Galeries Lafayette-Haussmann, plus ceux du réseau,
13:58 quand vous regardez en arrière, est-ce que vous pensez qu'une carrière comme la vôtre
14:02 est possible aujourd'hui en 2023 ?
14:04 - Oui, je pense que oui, il y a plusieurs choses,
14:07 la première, qu'est-ce qui a fait que j'en suis là aujourd'hui ?
14:09 La première c'est une entreprise qui permet cela.
14:11 - Donc évolution possible.
14:13 - Ça c'est un premier point, deuxième chose c'est les rencontres,
14:16 avec des femmes et des hommes qui m'ont à un instanté accompagné dans ma carrière,
14:19 je n'ai pas le temps de vous raconter 25 ans de carrière,
14:21 mais j'ai des gens qui m'ont à un instanté fait confiance,
14:23 qui ont pris des paris, d'autres qui m'ont appris, qui m'ont fait évoluer,
14:26 parce qu'il est vrai que quand on commence tôt comme ça,
14:28 il y a quelques axes, notamment de gestion par exemple, qui peuvent manquer.
14:32 - Donc vous vous êtes formé au fur et à mesure ?
14:33 - Je me suis formé avec des experts, et en réalité je pense qu'aujourd'hui
14:36 si j'ai ce job-là, et si je me sens assez solide dans mon métier,
14:41 c'est parce que j'ai cette mixe entre l'expérience opérationnelle du terrain,
14:45 parce qu'on est les commerçants, et c'est un métier avant tout de service et de terrain,
14:48 et en même temps cet accompagnement, on va dire, plus solide sur les autres aspects.
14:52 - On vous a accompagné, mais vous, vous l'avez toujours exprimé,
14:54 votre envie de gravir les échelons, votre envie d'être patron des galeries ?
14:57 - Pas du tout. - Non, jamais ?
14:59 - C'était absolument pas un objectif ni une obsession, ça s'est fait naturellement,
15:03 j'avais envie de... voilà, la curiosité, je me suis investi beaucoup,
15:08 parce que c'est une entreprise extraordinaire, c'est un métier...
15:10 Le Grand Magasin c'est un monde formidable, c'est-à-dire que chaque jour,
15:13 il y a des projets, les galeries Lafayette ont des projets en permanence,
15:16 d'évolution, de restructuration, de tests, bref.
15:18 Et puis, je suis différents métiers, un jour, une heure je suis RH,
15:22 une heure je suis directeur technique... - Il se passe vraiment tous les jours quelque chose,
15:24 c'est pas juste un slogan. - C'est pas un slogan, c'est le monde du Grand Magasin,
15:26 c'est un métier vraiment polyvalent, et les journées passent, les projets passent,
15:30 les magasins, j'ai fait beaucoup de déménagements dans différentes villes,
15:33 avec différents projets, donc voilà, c'est un métier passionnant,
15:36 une entreprise passionnante, et un groupe passionnant.
15:38 - Pourtant, on a souvent dit que les Grands Magasins sont morts,
15:40 il y a le numérique, il y a magin... Vous, pas du tout, vous êtes l'exemple même que...
15:42 - Ça fait 130 ans qu'on dit que les Grands Magasins sont morts,
15:44 et à chaque fois, on rebondit, on innove, on est même souvent d'ailleurs,
15:48 et on le voit, les Grands Magasins, quand même, je pense que post-crise,
15:52 que ce soit nos collègues, que ce soit le Bon Marché, le Printemps, les Galeries Lafayette,
15:56 je pense que post-Covid, s'il y a un secteur d'activité dans le retail
15:59 qui a le plus évolué et le plus bougé, c'est le Grand Magasin.
16:01 - C'est le Grand Magasin. Et vous avez des petits Alexandre Lio, là,
16:04 qui ont 16 ans, qui sont apprentis, qui ont envie de devenir vous ?
16:07 - Et bien, pour tout vous dire, on y travaille beaucoup, parce qu'il faut qu'on ait des petits,
16:10 alors je ne sais pas si on doit avoir des petits Alexandre Lio, mais en tout cas, il nous faut...
16:12 - Des petits comme vous, vous avez démarré à 16 ans.
16:14 - Il nous faut mettre la jeunesse au cœur d'une réflexion, au cœur d'un projet,
16:18 et il faut qu'on ait vraiment ce sentiment d'accompagnement,
16:20 parce que le Grand Magasin, en plus, c'est un métier assez atypique, assez particulier,
16:23 ce n'est pas vraiment du retail, ce n'est pas de la grande distribution,
16:26 c'est du Grand Magasin. - Ah, sérieux, dit !
16:27 Parce qu'on peut même y manger, il y a Julien Sebag à la Coupole,
16:30 le chef pigné. - Absolument, sur le toit du magasin, tout à fait.
16:33 - Super, bon. Allez, vous restez avec moi, tous les trois, autour de la table de La France Bouge,
16:36 à suivre la belle histoire de La France Bouge.
16:38 Que sont-ils devenus ? On va passer un coup de fil à un membre de la communauté de La France Bouge,
16:46 il s'appelle Charles, il a fondé Fittel. Fittel, c'est ce qui nous aide à comprendre
16:51 quelle est notre taille quand on achète sur Internet.
16:53 On sait tous, un jour ou l'autre, confronter à cette question,
16:55 "Mais je fais quoi ? Je fais quoi comme taille ?"
16:57 Eh bien, il y a une appli qui existe et qui nous donne la solution.
16:59 A tout de suite.