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Reportage chez Jean-Michel Bodin, céréalier en Indre-et-Loire et passionné de biodiversité. Chaque année depuis 40 ans, il plante tous des arbres sur son exploitation de 110 ha de cultures, pour améliorer la biodiversité.

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Transcription
00:00 Donc la biodiversité aussi c'est le plaisir de voir des animaux, c'est le plaisir le matin de voir un lièvre dans la cour,
00:07 de voir entendre les feux enchanter, de voir les lièvres brouter les cities, pas trop quand même.
00:14 Un des premiers aménagements de la propriété ça a été de planter des arbres.
00:19 Quand on aime les arbres on n'arrête jamais.
00:22 Il y a une quinzaine d'années la fédération des chasseurs a proposé la fourniture de plants pour les haies.
00:30 Et puis avec mes copains chasseurs on a planté un peu plus de 3 km de haies.
00:35 Donc 17 essences plutôt locales, plutôt à vocation nourricière et pour le petit gibier, la petite faune de plaine.
00:45 Puis il y a aussi des haies de haute tige avec par exemple dedans des chênes.
00:50 Alors je m'intéresse à la biodiversité en tant qu'homme tout simplement et puis en tant que chasseur.
00:58 Ce qui m'a entraîné vers ça c'est d'abord effectivement l'amour de la chasse, l'amour des animaux.
01:04 Alors vous avez bien sûr un peu de contraintes parce que là vous avez du tournesol,
01:08 il y a pas mal de lièvres qui viennent se régaler dans le tournesol.
01:12 Là vous avez autour par terre des dégâts de sangliers dans le gazon
01:16 parce que eux aussi ils aiment bien venir manger un peu les vers.
01:20 Le héron vient manger des poissons dans la mare.
01:23 On a la biodiversité, il faut la prendre comme elle est.
01:27 Il faut savoir perdre un petit peu de revenus agricoles et puis en laisser un peu aux animaux et ils vous le compensent.
01:32 Alors les coûts c'était la main d'oeuvre parce que tous les plants étaient fournis par la fédération des chasseurs.
01:40 À ma charge il y avait le labour, la mise en place du plastique et le relèvement de la terre sur les bords du plastique
01:52 et puis toute la main d'oeuvre pour planter les trois kilomètres de haies.
01:56 Mes copains chasseurs étaient partants pour le faire.
01:59 La petite faune de plaine elle aime avoir de l'herbe, elle aime avoir du soleil, elle aime se sécher au soleil
02:06 et elle a besoin aussi d'endroits pour nicher.
02:11 Donc j'ai mis, pas de chaque côté, ça dépend, mais d'un côté en particulier de la haie.
02:17 J'ai fait un côté avec trois mètres de bondes enherbées.
02:20 Vous voyez vous n'allez pas esquinter la haie en passant avec les engins agricoles dans le champ.
02:26 Ça donne de la possibilité aux lièvres, aux oiseaux, aux faisans-perderies, etc. de se mettre au soleil.
02:36 Ça fait assez pour mettre des insectes et tout.
02:40 Il y a un gradient de fertilité naturelle du sol entre le début où la terre est profonde et le bas là-bas où il y a les cailloux et où c'est plus sec.
02:51 Donc ici elle est au maximum de sa hauteur par rapport à une dizaine d'années.
02:56 Vous avez, alors je n'ai pas en tête toutes les essences, mais ici vous avez un prenier myrobolans.
03:03 Ça vous fait des fruits pour les oiseaux, quelques églantiers, vous avez des érables, vous avez des poiriers sauvages.
03:13 Là j'ai élargi un petit peu, là je suis à moins 6 mètres, là et puis le truc ça ne fait pas loin de 6 mètres.
03:20 Donc là ça donne un peu plus de marge de manœuvre pour échapper aux prédateurs, un peu moins ce corridor de prédation qui existe quand la haie est toute petite.
03:30 Il peut y avoir dans cette bande enherbée aussi des auxiliaires par rapport aux cultures qui peuvent être intéressantes.
03:37 J'ai trouvé que l'idée de l'agroforesterie était intéressante parce que ça permet d'avoir, au lieu d'avoir 2 hectares de céréales,
03:45 d'avoir 2 hectares de paysages avec des arbres aussi, donc j'ai planté des lignes d'arbres.
03:52 C'est une nouvelle démarche intéressante mais qui donne des résultats sur le moyen et long terme.
03:58 J'ai fait aussi des mâres, malgré les complications de la loi sur les retenues collinaires, je me suis battu quand même 5 ans pour faire un étang de 2 hectares.
04:11 Les ponds baies sont favorables aussi, mer, le gris. Mon étang, j'ai des petits graveleaux, j'ai des oiseaux aquatiques qui viennent régulièrement,
04:20 même si de temps en temps j'ai des bernaches moins désirées, mais il y a quand même toute une population qui vit autour de l'eau.
04:27 J'ai été beaucoup tenté par l'agriculture de conservation des sols, le SMI direct sous couvert végétal.
04:37 J'ai fait des essais, c'est extrêmement technique. 40 ans après mon arrivée, il y a bien plus de gibiers aujourd'hui qu'il y en avait il y a 40 ans.
04:46 A partir du moment où vous avez une biodiversité dans la haie, cette biodiversité se nourrit sur la parcelle agricole qui est à côté, c'est normal.
04:54 Donc ça il faut l'accepter parce que sinon vous ne faites pas de haies, vous ne faites pas de bandes enherbées, vous ne faites pas tout ça.
05:01 Pratique positive, je la vois sur le cadre de vie, sur la biodiversité.
05:08 Je dirais que ce n'est pas favorable spécialement à la production agricole.
05:13 Je suppose que les merles, les grilles mangent un certain nombre d'insectes, de chenilles,
05:19 que les carabes qui sont dans les bandes enherbées mangent un certain nombre de limaces.
05:30 Ils perdent peut-être un petit peu de revenus, mais avoir en compensation un paysage, un cadre de vie plus sympa.
05:37 Donc moi je suis d'accord de pousser en avant les haies pour ceux qui veulent bien se donner un peu de la peine.
05:43 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
05:46 [SILENCE]

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