Pierre Magadoux et Madame Geneviève Huttin Pierre Labrot B

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ENTRETIEN PIERRE MAGADOUX MADAME MAGADOUX
GENEVIEVE HUTTIN PIERRE LABROT

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00:00 Le témoignage des compagnons sur un légendaire, comme il y en a d'autres maintenant, sont des éléments de l'histoire qui s'écrivent.
00:24 - Il y a des choses décrites peut-être sur elle, à l'époque, peut-être ? - Oui, bien sûr, oui, oui, oui, oui, il y a des gens qui l'ont connue de près, qui ont laissé des traces.
00:36 - Je sais que c'est Gautrefois Goullion qui l'a mise en scène, si on peut dire, qui a foutu des troupes, mais des troupes à sa disposition. - Oui, oui.
00:47 - Et aussi le nom de sa mère. - Oui, il y avait aussi, comment il s'appelait, Gilles De Rais. - Gilles De Rais, le nom de l'épatriot, je vous le dis de même, j'ai obtenu ça.
00:57 - Il y a eu des compagnons de Jeanne d'Arc, quelques capitaines, qui ont dit comment elle était, etc. Bon, qui elle était, quel personnage humain elle était.
01:07 Bon, ça, c'est important, et ça passe par les compagnons, l'image aussi de quelqu'un qui a joué un rôle, vous voyez, de même que l'on connaît Jean Moulin, par le témoignage de sa sœur, et de tous ceux qui...
01:23 - Oui, oui, oui, il faut, en question de l'autre, pas toujours appuyer sur la lettre, on peut y apprendre. - Oui, non, bien sûr, personne n'a la totalité de la vérité sur quelqu'un.
01:36 Mais qu'est-ce qui est important pour vous de dire sur ce compagnonnage, sur la personne même et son rôle. Et bien sûr, si vous le souhaitez, on peut aussi parler de ce qui a été fait pour raconter cette histoire,
01:57 et de la... comment dire... des livres déjà écrits, des films déjà faits, si vous avez des choses à dire qui vous semblent pertinentes ou importantes, ou des critiques, moi je trouve que ça ferait partie aussi du travail.
02:14 - Oui, oui, oui. - Mais c'est vous qui avez décidé, est-ce que j'ai envie d'évoquer ou pas ? - Je ne vais pas dire que je suis pas... c'est pas la faute du plan, mais je suis américain, non.
02:29 - Vous pouvez avoir un avis critique sur tout ce qui se fait sur cette histoire, puisque vous êtes vous-même un acteur de cette histoire. Vous avez donc un recul sur la chance, une vision de ce qui s'est fait.
02:44 - Oui, oui, oui. - Et voilà, donc... si vous avez... je sais pas si vous avez aussi des... quelle est la place aussi qu'on a faite à votre propre parole ?
03:05 Est-ce que vous pensez qu'on a suffisamment justement récolté les témoignages de gens comme vous, qui ont soit écrit des textes personnels, soit eu des choses à dire, est-ce qu'on a fait une place suffisante à votre propre parole,
03:21 dans l'écriture ou dans le discours qui s'est tenu sur cette histoire ? Vous voyez, c'est ça l'émission. - Jamais.
03:31 - On n'a pas fait assez de place à la parole. - La seule chose qu'il a eu, c'est quand ils ont mis une stèle à Saint-Anne-Saint-Priez, où l'automitrailleuse a été prise.
03:43 C'est la seule chose qu'il a eu. - Ah oui, il en a mis une petite plaque aussi à l'endroit du camp. - Ah oui, la petite plaque où il avait... ça j'ai les photos, par contre.
03:52 - Où il avait son campement, si vous voulez. - Oui, mais ça c'est pas exactement ça que je vous demandais. C'est la place de votre parole. Est-ce que vous pensez qu'on vous a assez sollicité pour dire ce que vous aviez d'important ?
04:07 - On ne vous a pas tellement sollicité. - On ne vous a pas tellement sollicité. - Non, moi c'est pas le cas. Moi je suis un peu effacé. - Vous êtes réservé. - Oui, on parle de la même chose.
04:19 - J'ai été très peu sollicité pour... - Vous avez été très peu sollicité par les historiens, par les journalistes ? - Oui, un peu par Thomas. - Oui, un peu par Thomas quand même.
04:31 - Thomas, il a pas sollicité Thomas. - Quand on était au Molo. - Il vous cite quand même, il vous cite, il dit "je remercie Pierre Magatine et son époux", il vous dit, il vous remercie tous les deux.
04:50 - Il vous remercie beaucoup. - Pierre comme de la Fertroi des Poules. - Oui. - Oui, reconnaissance amicale pour leurs conseils à Marseille et à Roger Marie.
05:02 - Ah oui, merci. - Est-ce que pour autant, votre parole a eu suffisamment l'occasion de s'exprimer ? Non ? - Non, non, je ne crois pas. - Vous ne croyez pas ? - Je ne crois pas, mais je ne le sais pas.
05:15 - Mais il est temps qu'on s'en occupe alors. - Pardon ? - Il est temps qu'on s'en préoccupe alors.
05:22 - C'est ce que Valéry a dit quand il est venu chercher des photos pour faire son livre, je ne sais pas où il est, "ah quand même, il faut bien qu'on parle des frères Magadou", ah oui, c'est bien le temps d'en parler, les frères Magadou.
05:35 - Les frères Magadou n'ont qu'à aller un petit peu se montrer aussi. - Oui, c'est vrai. - On leur a fait se cacheter dans nos petits coins. - Vous êtes bon, on va à toutes les commémorations. - Moi et mon frère.
05:45 - Mais qu'est-ce que tu veux faire, ça ne vient pas tout seul, il faut aller chercher des photos. - Non, mais tu es dans toutes les commémorations, s'il y a des réunions, tu y vas ou tu n'y vas pas parce que tu n'entends pas, et puis voilà.
05:59 - Les réunions, il n'y en a pas beaucoup. Les gens font des trucs à Émoutier à 20h le soir, nous, on ne peut pas y aller. - On peut s'en parler de Émoutier, mais sur Limoges, il n'y en a pas tellement d'eux.
06:12 - Quand il y en a eu au conseil, je ne sais pas si il y avait le régional ou général, on y avait nété. Roger était là, Louis et Jean-Didiou aussi, ils sont du Légionnelas.
06:24 - Ah, c'était l'époque où on suivait plus les réunions que même. - Ou alors ils les font pas tard. - Ah, ils les font pas tard, et puis il y a autre chose aussi.
06:37 - Enfin, moi ce qui m'intéresse, c'est votre vision la plus personnelle de Georges Galboin, et puis sur cette histoire qui n'appartient pas qu'à lui, mais qui appartient à tout seul.
06:50 - Ah, mais pourtant il aurait bien tendance à mettre les autres de côté, et puis aux Assyres, on ne savait pas ce qu'ils nous prendraient au nez.
07:02 - Parce que le fer, c'était pas la faute de la Churchillienne, parce que je lui ai dit à ma femme un jour, vous savez votre mari, ça sentira pas que...
07:14 il ne discute plus la thème de mort, il lui a dit, il ne sentira pas qu'il y a quelqu'un qui a perdu de l'été.
07:22 Alors voilà la mentalité d'un juge d'instruction, alors qu'un juge d'instruction, c'est, dans le dictionnaire, son premier devoir c'est là d'être neutre.
07:33 Pas être participer pour quoi que ce soit, être neutre. Là c'était pas le cas avec lui, il était vraiment, il était à fond quand même.
07:42 - Oui, c'était une affaire préparée. - C'était le même juge, c'était Delmas Voyons ?
07:48 - Oui, oui, il a pris l'affaire, je pense en 1953. - Et les Assises, M. Magallon, c'était quand ?
07:57 - Le 61 à Bride, à Tulle, et 62 à Orléans. - En 1972. - En 1972.
08:08 - Il y a eu un ennui à ce moment là. - C'est pas un ennui. - Il y a eu quoi ? - Ils étaient embarrassés avec ça.
08:18 Alors ils ont trouvé la combine, nous on nous fait profiter de la loi d'amnistie.
08:28 Les veuves des victimes ont eu droit à la mort comme victime de guerre.
08:38 Et puis, on a eu aucun frais, aucun frais. Ils nous ont arrêtés. Mais on a été, je le connais, coupables quand même.
08:48 - De comment ? Coupables à quel niveau ? - Avoir comment ? - Faire assassiner les parisiens.
08:56 - Vous pouvez pas vous accuser d'être des assassins, mais vous vous accusez de complicité, non ?
09:02 - Mais complicité, oui, parce que c'est pas lui qui a tué, mais c'est lui qui a donné l'ordre.
09:07 - C'est toi qu'on a désigné comme don ? - Non, non, dans le populaire, il y avait des faits, des lettres comme ça.
09:15 - Mais au tribunal ? - Ah ben au tribunal... - Mais au tribunal, c'était des sections qui étaient construites comme ça.
09:22 C'est moi qui ai été le premier responsable. - Oui, mais il y avait Gagouin aussi qui était accusé d'avoir...
09:28 - Mais oui, mais... - Ah, Gagouin, oui, non... - C'était fini pour lui. - Oui, non, mais je veux dire, il est là aussi.
09:33 - Mais il n'a pas été cité comme témoin, rien du tout. - Rien. On lui a dit qu'il n'était pas à cette fameuse réunion.
09:41 Et il a eu... Tiens, j'ai retrouvé moi des photos là où ils en parlent. - Le nom de l'un de Georges Gagouin, c'est la même date, c'est 1965 ?
09:47 - Ah non, c'est 59. - Ah non, c'est 59 ? - Ah non. - En combien ? - Les jugements du tribunal, il y a des documents publics.
09:57 Vous les avez, ces jugements ? - Bien sûr. - Les jugements du tribunal. - J'en ai des parties, moi.
10:02 - Mais ils sont publics, donc ils sont accessibles. - Oh, je crois... Non, non. Parce que on a demandé le dossier, on devait nous le donner,
10:08 puis on ne l'a jamais donné. Mais c'est des feuilles qu'on avait, que les avocats nous donnaient.
10:12 - Oui, mais normalement, si vous voulez, à partir du moment où il y a une accusation, l'accusation, elle est publique,
10:18 donc c'est des documents que nous avons... - Ah, mais on en a bien des. - On en a. - On en a bien des.
10:23 Il y a bien des jugements, des... - Non, mais on a des feuilles que les avocats nous avaient données.
10:29 - D'accord. Mais Michel Thaumann, il a pu les... Vous lui avez montré ces... - Ah ça, nous ? - Ah, je pensais peut-être, mon frère, peut-être.
10:38 - Mais donc, et vous, vous avez été condamné ou... Qu'est-ce qui s'est passé en ce moment ?
10:42 - On n'a pas été condamné, on a profité de nos lois d'amnistie. - Lois d'amnistie ? Et laquelle lois d'amnistie ?
10:47 - Et bien, de quelle année, je ne m'en rappelle pas. - Ah, bien, c'est de Gode qui a... Il y a des lois comme quoi, tout...
10:57 - Il y a des lois qui avaient... Combien... Je ne sais pas comment... Il y avait été combien de temps pendant la résistance ?
11:07 Et c'était bénéficier de nos lois d'amnistie. Tout... Ça a marché depuis le temps maintenant.
11:18 Il est entré à la résistance, bénéficier de nos lois d'amnistie. Et cette loi d'amnistie a fini à Calagari. Et c'était terminé.
11:26 - Mais alors, on a dit... Le tribunal nous a considérés comme coupables amnistiés. - Oui. - Oui.
11:33 - Je ne savais pas, moi, ce que vous... - Mais non, parce que ça ne me voit pas...
11:37 - Et... C'est pas écrit comme ça dans le bouquin de Thauvin, là ? - Je sais pas.
11:43 - Mais parce que c'était pas... Pas de nous. Enfin, déjà, de nous, je dis, de ceux qui restaient, pas de nous spécialement.
11:50 - Donc, à part ce que vous... Je sais pas, on n'a pas lu votre livre, mais est-ce que vous évoquez la question dans le livre ?
11:57 - Non, je ne l'ai pas écrite. Non. - Pourquoi ? - Parce que je veux pas.
12:03 - Je veux bien qu'il l'écrive, mais je veux pas que ça sorte de là. - Mais non, mais vous vous rendez compte ?
12:08 - Non, mais... - Votre mari est considéré comme coupable... - J'en ai plein la tête. Il faut passer pour savoir s'en est.
12:14 - Je veux dire, de toute façon... - Les gosses ne sont pas d'accord. - Vous savez, un jour ou l'autre...
12:17 - Ça sera... Ça servira à quoi ? - Un jour ou l'autre, je peux vous assurer que ça va sortir d'un peu de...
12:21 - Ah, ben, que ça sorte d'un peu... - Et ça sortira pas par moi. - Que ça sorte d'ailleurs, je m'en fiche.
12:25 - Mais vous vous rendez compte, un peu ? Un coupable qui est pas reconnu comme ça... - Mais qu'est-ce que ça fera ?
12:30 - Ah, mais c'est pour lui, moi, je... - Ben, mais... On a vécu 20 ans de plus comme ça, mais...
12:36 - Et pour tout le monde, c'est pas seulement pour eux, c'est pour M. Magadon, c'est pour tout le monde. - J'en ai assez bavé...
12:42 - Vous croyez que j'en ai pas bavé, moi ? Avec mon père prisonnier, avec tous les conflits qui sont pas finis de régler avec mon frère,
12:48 des histoires de la guerre, encore... Alors, tout le monde en a bavé. Et donc...
12:52 - Ah, mais, accusé d'avoir tué quelqu'un, c'est quand même quelque chose. - Eh ben, c'est encore plus grave.
12:57 - C'est encore plus grave. - C'est encore plus grave, et c'est pour ça que je dis, me semble, que la vérité faudrait qu'elle sorte un jour ou l'autre.
13:03 - Franchement... - Ah ben, ça serait mort.
13:07 - Ben, franchement... - Parce que c'est difficile à écrire, d'abord.
13:11 - Il a écrit... Donc, c'est le plus difficile fait, hein ? - Ah non, non ! Parce que c'est pas la même chose.
13:16 - Si, vous m'a dites, il fallait l'écrire. Il l'a fait. - Non, il a écrit, ça, ça, il a résistance.
13:23 - Oui, mais... - Mais il a pas écrit autre chose. - Vous avez pas écrit la suite ? - Oh, il a peut-être commencé, comme ça, pour s'amuser, mais...
13:29 - J'ai fais un petit peu, j'en ai écrit, j'ai des feuilles volantes qui sont les vrais matières.
13:36 - Franchement, je sais pas... Vous donnez le conseil, hein ? Vous êtes plus ancien, et vous aussi, Madame Magadou.
13:42 - Quand on est passé dans ces choses-là... - Vous savez, on est tous passé par des histoires, vous, vous connaissez pas mon parcours.
13:50 - Quand on lance des choses ennées, comme ça, ça fait pas plaisir. - Non, c'est pas ça, c'est que c'est d'autant plus...
13:55 Enfin, ça fait d'autant moins plaisir quand on le garde pour soi. Moi, c'est l'envoyé.
14:00 - Non, non, je pense que c'est très grave que... de garder l'image... - Et qu'est-ce que ça ferait alors qu'on ne l'est pas, Madame Magadou ?
14:12 - Je trouve ça très grave. - Mais ça ne change rien ! - Si ! - C'est votre souvenir. - Ça, je peux vous assurer que ça change une chose.
14:17 - Ça change tout ! - Ça change énormément de choses. - Il y a une chose que pour certains, on entend, la verne ne save pas s'il en est ou pas.
14:24 - Mais moi, je ne suis pas coupable ! - Mais si, parce que si lui dit qu'il est innocent, on le croira.
14:30 Si c'est un autre qui l'écrit, on le croira moins. Tandis que si c'est lui qui dit "moi, je ne suis pas coupable", on va l'écouter.
14:37 - Mais il l'a pas écrit. - Ah, mais il l'a pas écrit. Entre le dire et l'écrire, c'est pas tout à fait la même chose.
14:42 - Par rapport à votre livre, vous avez écrit beaucoup de choses, et vous avez jamais publié.
14:51 - Non. - Donc c'est pour ces mêmes raisons, ou bien parce que... - Non, c'est parce que j'ai pas cherché à lire.
14:56 - C'est parce qu'on vous a pas demandé... - Parce qu'on a pas déménagé pensée pour un machin qui nous apporte les liens, bien sûr.
15:07 - Oui, mais ça c'est pas sûr, M. Magadou, parce que je peux vous assurer qu'il y a beaucoup de gens qui se penchent de très très près sur cette histoire,
15:14 et que ça passionne. Votre frère, il vient publier son livre. Est-ce que vous avez déjà envisagé, par exemple, de faire paraître le vôtre dans la même collection,
15:24 "Témoignages de résistants", puisque c'est une collection à l'anachre ?
15:28 - Ben, moi, le mien n'est pas prêt à être imprimé tel que, parce qu'il y a quelques passages qui sont un petit peu...
15:37 C'est le but de décoffreur, disons, un petit peu. Il y a eu des améliorations à apporter, et vous savez...
15:46 - Oui, forcément. - Surtout quand on n'est pas doué, il faut y aller de temps, il y a plein de choses.
15:53 Vous savez, il faut de la concentration. C'est pas toujours facile.
15:59 - Et on vous a pas proposé de publier dans cette collection ?
16:05 - Mon frère m'a demandé si je pouvais en faire. - Ben oui !
16:09 - Ben, moi j'ai dit non, parce que c'était non. - Vous avez dit non ? - Hein ?
16:14 - Vous avez dit non ? - Oui. - Pourquoi vous avez dit non ?
16:17 - Parce que on n'a pas des millions à disposer. - Oh ! Parce qu'il a payé pour éditer son livre ?
16:25 - Bien sûr ! - Non, mais c'est pas lui qui a payé. C'est l'anarche.
16:30 - Oui, c'est bien. - C'est un roger qui a payé ça ?
16:35 - Qui a payé, c'est qui paye, oui. - Non, mais c'est pas roger qui paye.
16:40 - C'est pas roger qui paye ? Il m'a dit, moi l'autre jour, pendant parler, il m'a dit oui, mais ça coûte cher.
16:45 - Ah, mais c'est pas roger qui coûte cher ? - Ça coûte cher, mais c'est pas lui qui paye.
16:49 - Oui, ça coûte cher, mais c'est pas lui qui paye. - Non, mais ça c'est évident.
16:54 - C'est une question, mais c'est... - L'anarche ne va pas publier un titre avec son...
16:58 - Mais il a sorti son livre, moi, malheureusement. - Ça m'étonnerait qu'il ait payé.
17:02 - Vous plaisantez. Je veux dire, l'anarche ne va pas publier un bouquin au frais de l'auteur.
17:06 - Il n'a pas d'argent. - Il n'a pas d'argent, mais je suis sûr que...
17:10 - Ah, ben, il n'a pas à vous de le payer. Personne ne vous fera payer.
17:14 - De toute façon, il faudrait que ça soit refait. Il y en aurait encore pour deux ou trois ans pour le refaire,
17:21 parce qu'il faudrait que ça soit refait, parce que... - Non, mais si vous ne voulez pas que ça sorte,
17:27 vous allez trouver qu'il ne faut pas deux ans, il faut trois mille ans.
17:31 À Lascaux, ça a pris 17 000 ans pour ouvrir la grotte. Alors, vous savez, on peut dire aussi
17:35 qu'il faut 30 000 ans de plus pour ouvrir la vérité. La vérité sortira un jour ou l'autre.
17:39 Et donc, si vous voulez, moi, je trouve que vous devriez aider au lieu de mettre les bâtons dans les roues.
17:44 - Et l'autre jour, l'autre jour, vous m'avez parlé de mon frère, si vous êtes présents.
17:49 - Oui, bien sûr, je l'ai contacté. - Vous lui avez téléphoné ? - Oui, bien sûr.
17:52 - Il marche ? - Oui. - Parce que j'ai dit... - Bien sûr.
17:56 - J'ai dit qu'il se valait autant que ce soit nous que d'autres qu'il... - Oui, exactement.
18:02 - ...racontions ce qui s'est passé. - Oui, exactement.
18:05 - Parce que si ce n'est pas nous, ça sera d'autres. Et des autres, je vois comment ça se passe.
18:09 Il n'y en a rien d'abord plus, personne pour le raconter, qui l'ont vécu.
18:13 - Il n'y en a plus beaucoup. - Il y en a très peu. - Très peu.
18:16 - Et il y en a un autre que je ne pense pas passer. Il y a Jean-Mignon, vous l'avez vu ?
18:20 - Oui, on l'a vu. - Oui, j'en ai vu.
18:22 - Il a passé aussi, il est à l'hôpital. - Il est à l'hôpital ? - Oui.
18:26 - Oui. - Il a dû sortir mercredi, je crois, de Tertre.
18:30 - Oui, il était pas quand même là. - D'accord.
18:32 - Mais excusez-moi, ce que vous venez de dire, moi, c'est exactement mon position, j'ai pas d'autre.
18:37 Si c'est pas vous qui l'écrivez, c'est les autres. Et les autres, vous ne saurez pas,
18:42 vous ne pourrez pas leur dire "ça c'est vrai, ça c'est faux".
18:45 Si c'est vous qui le dites, je vous dis, vous avez la parole du témoin authentique,
18:50 les autres, ils racontent l'histoire. Nous, on est dans la même position.
18:55 On ne prétend pas parler à votre place, vous voyez ? Et c'est pour ça qu'on est là.
19:00 - À un moment, il n'était pas... - C'est pas la question de la résistance,
19:05 c'est l'argent qui... c'est l'argent.
19:10 - Mais madame Magadou, c'est pas un problème, franchement.
19:15 La NACR a des budgets pour sortir ça, parce que c'est important pour la NACR de le faire,
19:21 c'est son travail. Donc si vous voulez, une association comme la NACR,
19:25 elles ont des milliers d'adhérents. À 10 euros chacun, ils sortent 10 bouquins par an,
19:30 ils en sortent pas un, ils en sortent 10 ou 20. C'est pas un bouquin.
19:36 - C'est pas un problème financier ? - Oui, à mon avis, mais...
19:43 ça demande du temps et de la concentration.
19:49 - Ça vaut la peine, monsieur. - Mais je fais ce ticket pour mes enfants.
19:55 - Faites-le pour vous. - C'est pour ça qu'on l'a fait.
19:59 - Mais le reste, le reste, pas que ça, le reste.
20:03 - Parce que le reste est encore plus important pour moi.
20:07 - Oui, et bien, ce serait bien que vous le fassiez, bien sûr,
20:11 parce qu'un homme, il a droit à la vérité sur son image,
20:16 et s'il est innocent, il a droit à ce que ça soit, comment dire,
20:22 que son image ne soit pas déformée, dénigrée par les autres.
20:28 - Vous avez droit à l'intégrité de votre image, de votre histoire.
20:33 - Vous s'il allait faire une tournée en "Légion de Temps", là-bas par exemple,
20:38 au fin fond du département, là-bas, tous ces environs,
20:43 vous demanderiez aux gens ce qu'ils en pensent, et bien ils en savaient rien.
20:48 Mais il y en a qui ont cru que c'était comme ça, tel que l'instruction a été faite.
20:56 - Oui, la fâche demeure réelle.
21:00 - Il y en a beaucoup qui ne sont plus en vie, ceux-là.
21:05 - Oui, mais il leur a peut-être à la panthère, non ?
21:09 - Peu importe, peu importe que les gens soient encore en vie ou pas,
21:12 ce qui est important, c'est la vérité, tout simplement,
21:17 il y a des gens qui se battent toute leur vie pour que la vérité soit dite,
21:21 ou leur vérité soit dite, et ils ont raison.
21:25 - Ah, c'est... on va faire...
21:29 - On va faire la voie, c'est ça.
21:31 - C'est pas ce que vous voulez faire, ce que vous voulez pas faire,
21:33 parce que là on va avoir de l'éducation avec cette histoire-là.
21:36 Oui, alors, est-ce que vous avez quelque chose de prévu de faire autre ?
21:40 - Oui, alors moi, ce que j'ai prévu, c'est de lire votre texte.
21:44 - Bien, et vous donnez ça.
21:46 - Et puis, pendant ce temps-là...
21:48 - Vous voulez le lire, là où ?
21:50 - Où vous voulez, là ou à côté.
21:52 - Ah mais non, mais on va dans un coin pour compter.
21:54 - Tu passes par là.
21:56 - Ça, c'est ce que j'ai fait la dernière fois chez vous.
21:59 - Ah bien, bien, merci.
22:02 [ Bruit de vent ]
22:06 [ Bruit de vent ]