PIERRE MAGADOUX MDMEPIERRELABROTBON

  • l’année dernière
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00:00 ...
00:26 - Vous étiez avec votre frère ? - Oui, alors, les jours de foire, évidemment,
00:30 mais avec peu de bétail sur le foiret, contrairement à ce qu'il y avait hier, bien sûr,
00:38 parce que là, c'était presque vide, mais disons, oui.
00:43 Mais enfin bref, c'était... Alors, on s'est promenés, on a été voir les amis, la famille,
00:49 on s'est... on a passé la journée comme on a pu, en discutant avec les uns et les autres.
00:55 Et puis le soir, on était toute une bande, vers les 5 heures peut-être,
00:59 pour aller prendre l'autobus, l'autobus qui passait à Sertane, qui allait à Chambray,
01:05 Sertane-Chambray, et là, en entrant là-bas, je ne sais pas qui a déclenché ça,
01:11 une vibrante internationale qui a jailli toutes les poitrines là, et puis...
01:17 qui les a va-peter, et... jusqu'à la gare, et même à la gare, il y en a un qui porte un bouc,
01:24 qui ne... ça ne l'a pas tellement imprimé, ça n'a pas empêché,
01:27 il n'y a pas eu de sortie de quelqu'un avec qui on chasse, il n'y a pas eu de...
01:34 on a eu des gars... en tous les cas, ça n'a pas pris au gaffe.
01:40 Et il a dû avoir des copains à qui il a rencontré, et puis...
01:47 au bout de plusieurs mois, 3 mois peut-être environ,
01:52 après avoir réussi à mettre des noms sur ceux qui avaient chanté,
01:57 ils ont trouvé un insuliteur qui était réfugié du Nord, et qui était insuliteur à Sertane,
02:04 et qui était pris... entre l'enclume et le marteau, ils lui ont fait m'émirater,
02:11 qu'il avait intérêt à collaborer avec eux, plutôt qu'il ne voulait pas avoir d'amis.
02:16 Alors lui, il a montré les noms qu'il fallait, tous les communistes,
02:22 tous, sauf un, sauf Duval, et enfin Duval s'est parti du jour.
02:28 Et puis, ils ont convoqué un ami...
02:30 - Excusez-moi, ça c'était à quel... vous étiez à la Foire des Moutiers,
02:36 - Le 15 janvier.
02:37 - Non mais ça c'était... vous dites, c'est en marchant, vous chantiez l'international.
02:41 - Oui.
02:42 - En allant de quel endroit à quel autre endroit ?
02:44 - En allant du champ de Foire des Moutiers à la gare des Moutiers, qui est à environ 300 mètres.
02:50 - Et oui, et alors donc, vous preniez le train pour...
02:52 - Non, l'autobus.
02:53 - L'autobus qui partait de la gare de Chemin de Fer.
02:56 - Oui, oui.
02:57 - Le bus, il se retrouvait devant la gare.
03:00 - Oui.
03:01 - Et qui remontait jusqu'à Chambord, et qui vous descendait...
03:03 - Il passait par Sertane.
03:04 - Il passait par Sertane, ça y est, d'accord, j'ai compris.
03:07 Et donc, au bout de trois mois...
03:10 - Oui, c'était au mois d'avril, en convocation de la mairie, nous présenter...
03:18 La mairie, un tel jour, pourra faire le consentement.
03:22 Alors, ça va aller, pour une vingtaine de signifiés,
03:26 plein de téléphones déposés, condamnés pour...
03:31 voir chanter l'international et proposer des propos subversifs.
03:37 Alors, on va parler de ce problème.
03:41 Mais peut-être qu'un jour, trois semaines après,
03:45 Réveillotte, un juge d'attraction de Limoges, nous convoque pour aller nous présenter
03:53 au palais de justice à Limoges avant la semaine.
03:56 Et là, on a pris des avocats, parce que c'est la vie que ça se construit comme ça.
04:03 On a pris des avocats, et le jour convenu, nous sommes descendus à Limoges,
04:10 au palais de justice, là-bas, et puis, ils nous ont fait préciser
04:15 s'ils avaient chanté l'international ou pas.
04:18 Moi, j'ai toujours m'entendu dire qu'ils n'avaient pas chanté.
04:21 Et mon frère, là, il dit qu'ils avaient chanté.
04:24 Donc, est-ce que vous vous souvenez ?
04:25 Je dis, je n'en sais rien.
04:27 Moi, j'étais dans le fond du train, du bus car,
04:29 et puis mon frère, il était à la porte, je rentrais,
04:31 donc je ne sais pas s'il avait chanté ou pas.
04:34 Bref, c'est un avocat en plus.
04:36 On est repartis comme ça, bien sûr.
04:38 On a été boire une cour avec nos trois avocats,
04:40 maintenant, Arbelo, et mes deux frères.
04:42 Arbelo.
04:43 Arbelo.
04:44 Oui.
04:46 Piment.
04:47 Ah oui.
04:48 Et puis, ça s'est...
04:51 On a été comme ça, et puis le...
04:55 Je ne sais pas si le 15 ou le 16, c'est la fin de l'immigré, maintenant.
04:59 Ah.
05:00 Je vais peut-être trouver une précision.
05:02 Je suis bien mort qu'il y a de cela.
05:03 Non, mais on va le retrouver, ça, ce n'est pas très important.
05:05 Un jour près, ce n'est pas très important.
05:07 Ce n'est pas très important, oui.
05:09 Parce que je suis...
05:10 Parce que le 15 et le 16, le 15 et le 16,
05:12 ça se répète toujours encore.
05:15 Nous sommes arrivés au compte Saint-Sylvestre,
05:17 la compte de 16,
05:18 et nous sommes...
05:22 On a été arrêtés le 15.
05:24 Le 15 juin.
05:25 D'accord.
05:26 Mais, alors, donc, après le tribunal, qu'est-ce qui se passe ?
05:29 Vous avez été condamnés ?
05:31 Pardon ?
05:31 Au tribunal, ils vous ont condamnés sur le même jour ?
05:34 Ah non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
05:36 Ah, ils ont reçu très seulement nos propositions.
05:40 Ce qu'ils voulaient savoir.
05:42 Mais, ils étaient frais déjà.
05:45 Ils savaient bien ce qu'ils voulaient.
05:46 Il fallait...
05:48 Parce que là, ils commençaient à nous arrêter déjà, déjà.
05:50 Ils nous disaient qu'on s'y évitait pour...
05:53 Pour ne savoir aucun mot-dire, parce qu'ils étaient communistes.
05:55 Ils s'y évitaient.
05:57 Et puis, ils nous ont rien dit, mais...
06:00 Le 15 juin, 41,
06:05 moi, j'étais travaillé dans une...
06:08 Ça a été trouvé d'être travaillé dans une petite ferme, avant.
06:11 Et j'étais dans la chambre, là.
06:15 Pas la fermière, parce qu'ils étaient locataires.
06:17 Ils venaient me chercher, me disant que le gendarme m'attendait là, à la maison.
06:23 Alors, j'y ai allé, et puis...
06:25 J'ai dit qu'ils m'avaient ordonné de me reconduire à la maison, aussi.
06:30 Alors, on a parti en vélo.
06:32 On arrive à la maison. C'était un dimanche.
06:34 Parce que le travail est dimanche, ce mois-là.
06:38 J'ai fait le premier rang.
06:40 Mon frère est arrivé un moment après moi.
06:43 Il était un peu plus loin.
06:46 Et puis, on s'est échangé un petit peu.
06:47 On a pris quelques affaires.
06:48 Et puis, le rassemblement était là-bas.
06:51 On a attendu.
06:53 Au moment où les cinq, les six se sont rassemblés, là.
06:57 Et nous, on a parti à égoutter.
06:59 Les gendarmes sur le vélo, et puis...
07:03 On marchait à côté, comme ils voulaient.
07:05 - Vous étiez à pied ou en vélo?
07:06 - À pied, oui.
07:09 Au travail, on est réunis en vélo, par contre.
07:11 J'ai pas essayé, mais j'ai dit à la trouée de mon gendarme...
07:15 de se mettre dans les trotteuses, là-bas.
07:19 J'ai dit à la trouée...
07:21 Moi, je connaissais la route préférée tous les jours.
07:23 Le matin, le matin et le soir.
07:25 Puis, là, quand il s'est mis à mes coups, moi...
07:27 Mais après, j'ai pas voulu non plus.
07:29 Je ne savais rien.
07:30 Je n'étais pas...
07:32 Puis, je savais pas ce qui m'attendait non plus.
07:34 Et puis, hop, en arrivant un peu plus loin,
07:38 on trouve, à un carrefour, là,
07:40 une petite route qui allait dans un mur,
07:44 ville-vallée.
07:45 Il y avait un gars, Jean Moussa, qui était là,
07:48 qui attendait que ça...
07:50 Son âne, la petite charrette et sa femme.
07:53 Parce qu'il était blessé à la guerre 14.
07:55 Il boitait sérieusement.
07:56 Il pouvait pas faire de longues manches.
07:59 Alors, il a fallu qu'il prenne sa boulico,
08:02 son âne, sa charrette et sa femme
08:04 pour leur amener les moutiers.
08:06 Alors, ils tenaient les moutiers.
08:07 C'était le jour de la fête, s'il vous plaît.
08:09 Mais, vous voyez, c'était...
08:10 Le public n'était pas nombreux, selon moi.
08:13 Ouais.
08:15 Puis, on arrive à la maison.
08:16 Et puis, on nous entendait signifier
08:19 qu'on était en état de restitution.
08:22 Et que, parmi les recevants, là,
08:25 on était prisonniers.
08:29 Alors, ils nous ont répartis dans des cellules,
08:31 deux cellules, je crois que moi, j'étais à Cubassa.
08:33 Et puis, au soleil, on a...
08:36 Ils nous ont fait porter à manger
08:37 parce qu'on n'avait pas pu manger, bien sûr.
08:41 Et puis, on a passé la nuit, là,
08:42 deux, trois cellules.
08:45 Voilà, avec toujours la bonne femme
08:47 qui fait nos rangs le soir.
08:49 Il est 5 heures ?
08:50 Ouais, il est 5 heures, oui.
08:52 Elle n'a pas dû...
08:54 Parce qu'il y en a une qui...
08:55 Une copine, la femme de Mme Jean Dilloux.
08:58 Ah oui ?
08:58 Elle est avec Mme Jean Dilloux ?
09:01 Ouais.
09:01 Ouais, je les ai interviewées.
09:02 Ouais, on l'avait prise en photo.
09:04 Oui, oui.
09:04 Et puis, pas elle.
09:06 Alors, on lui a proposé,
09:08 elle n'a pas voulu.
09:10 Mais, je ne sais pas si...
09:13 Si ça l'aura pas parce que...
09:14 L'autre jour, on l'a téléphoné
09:17 et puis, elle nous l'a dit.
09:18 Et alors ?
09:19 Elle a entendu, bien sûr.
09:21 Et...
09:23 Je ne sais pas si...
09:24 Parce qu'elle ne s'est pas réveillée en ce temps-là.
09:25 Je ne sais pas.
09:26 Vous avez de la main à parler ?
09:28 Si ça se trouve.
09:29 Oui.
09:29 Alors, le lendemain,
09:31 ils nous ont embarqués pour Saint-Sylvice-la-Puente.
09:35 En train ?
09:36 En train.
09:37 Alors, donc, vous êtes arrivés quel jour, là-bas, à Saint-Sylvice ?
09:40 16.
09:41 16 juin.
09:42 16 juin.
09:44 D'accord.
09:44 Et vous, vous êtes évadés ?
09:46 23 mars 1943.
09:50 Donc, vous êtes arrivés en 1941,
09:52 vous êtes évadés en...
09:53 Mars 43 ?
09:54 23 mars 1943.
09:55 Vous y êtes restés près de deux ans.
09:57 Eh ben, tout à fait.
09:59 D'accord.
10:00 Vous faisiez...
10:02 Vous aviez du travail à faire, là-bas ?
10:05 Oh...
10:06 Quelques-uns, pas tous.
10:09 Moi, j'avais réussi à...
10:11 Je ne sais pas.
10:11 J'avais noté,
10:12 que j'avais besoin de la place
10:14 pour ne pas décaler...
10:15 Pour mettre autre chose,
10:16 pour ne pas décaler la pâtisserie, sinon.
10:18 Et puis, je l'ai pas remis, finalement.
10:21 J'avais réussi à travailler dans un jardin,
10:23 et puis, ça me permettait d'avoir...
10:27 de récupérer quelques légumes, d'ailleurs,
10:29 des tomates, des radis, des figues, même, un jour.
10:32 Et d'aller chercher même un peu de vin,
10:36 dans les fermes à côté,
10:39 parce qu'il y avait du vin,
10:40 il y avait du vin, donc voilà.
10:42 Et puis, Duval avait été embauché
10:46 pour travailler sur le...
10:47 sur le Tarn, à...
10:50 Un barrage ?
10:53 Alors, je l'ai dit...
10:54 Un barrage de Rabastin ?
10:55 Rabastin.
10:56 Mais, le jardin, il était dans le camp,
10:58 ou il était...
10:59 À proximité, autour du temps.
11:01 Ah, il y en avait grand ?
11:02 Ah, il y en avait plusieurs.
11:03 Et moi, j'étais...
11:05 J'en avais un, c'est grand, mais...
11:07 On n'était que trois ou quatre, là.
11:09 Il y en avait d'autres qui étaient plus grands.
11:11 Vous y avez combien de prisonniers, dans le Tarn ?
11:13 Environ 800.
11:14 800 ?
11:16 Et vous étiez gardés par des...
11:17 Par le gendarme ?
11:18 Non, c'était des...
11:20 Des gardiens...
11:22 Qui étaient...
11:24 Je sais pas si il fallait bien, peut-être,
11:26 quelques qualifications.
11:28 C'était des civils qui étaient...
11:30 Qui étaient...
11:33 Embauchés comme ça, mais...
11:35 Ils ne sont pas dans la gendarmerie.
11:36 Ils ne sont pas des gendarmes.
11:37 C'était...
11:39 À Samanté, là, c'est loin.
11:42 Et puis, des milices, voilà, tous les coins.
11:44 Et vous n'aviez pas le droit de sortir du tout ?
11:46 Ah, mais non.
11:47 Sauf si vous étiez pour les antistes, une fois.
11:50 Et puis...
11:52 Sauf, l'autre fois, on avait...
11:55 Ils nous faisaient sortir du sable, de la rivière, aussi.
11:57 Avec un wagonnet.
11:58 Ils nous sortaient, mais on était accompagnés, alors.
12:00 Et là, on...
12:01 C'était à côté du camp.
12:03 Mais on sortait pas du camp.
12:05 Et on avait la possibilité d'accevoir des colis.
12:10 C'est des coups, et moi, ça, c'était...
12:12 Pour le même agado, ils m'ont...
12:14 Enfin, ils m'ont envoyé un peu de...
12:16 Tout le peu de peine, toutes les semaines, je crois.
12:19 Et puis, ils ont permis de tenir le coup, quand même.
12:22 Et d'autres, avec des visites,
12:24 des colis plus conséquents que moi, j'en avais.
12:27 J'ai encore...
12:29 J'ai les pas de ceux qui en ont suffisamment.
12:32 -Vous étiez combien de limousins, là ?
12:36 -De limousins ? -Ouais.
12:38 -Ah, ben, de limousins...
12:40 Saint-Gilien, il y avait un fort contingent, là-bas.
12:43 Ça, Saint-Gilien.
12:44 Et puis, à Emoutiers, il y en avait aussi.
12:46 Je sais pas s'il y en avait d'ailleurs beaucoup ou pas beaucoup.
12:49 C'était surtout à Emoutiers et Saint-Gilien, je crois,
12:51 qu'il fallait s'en aller.
12:52 Il y en était peut-être bien une trentaine, à peu près.
12:55 -Ah oui.
12:56 Et vous, vous arriviez à vous réunir un peu pour discuter ?
12:59 -Oh... Oui.
13:01 Oui.
13:02 -Et vous avez parlé d'évasion ?
13:04 -Oui, oui, même...
13:07 J'étais pas dans la confidence, mais...
13:11 J'avais, il me semble,
13:13 qu'ils avaient commencé à creuser un tunnel
13:16 sous le barraque qui était la plus proche de la cordure.
13:22 La nôtre était au milieu, donc, il y a eu des questions.
13:24 -Et le tunnel, il a eu lieu ou pas ?
13:26 -Comment ? -Ils ont réussi à faire le tunnel ?
13:28 -Il paraît-il qu'il a fonctionné un petit peu, oui.
13:32 Il paraît-il.
13:33 Et j'en avais entendu parler en quelque sorte.
13:39 -D'accord. Et donc, vous...
13:42 Alors, donc, vous vous évadez en mars 43, voilà.
13:45 -Oui. -D'accord.
13:49 Ça, vous m'avez raconté.
13:52 Moi, je trouve qu'en quelques mots, vous pouvez en reparler un peu.
13:56 Juste, vous vous êtes évadé avec Duval.
14:02 Comment se fait-il que vous vous êtes retrouvé avec Duval et pas d'autres ?
14:07 C'est le hasard ?
14:10 Quand vous êtes sorti du wagon. -Oui.
14:12 -Vous avez sorti du wagon. -C'est moi qui ai poussé Duval.
14:16 Il avait pas vu la porte s'ouvrir.
14:19 Moi, je l'ai vu, il s'était peut-être braqué sur la porte, je ne sais pas.
14:23 Et le gendarme qui était assis à côté de moi, là, il est tout saladable, bien écrit.
14:28 Et puis, Duval, au moment où je l'ai poussé,
14:31 il a volé sur le tonneau pour prendre sa musette qui était sur le porte-vendage,
14:35 qui était en haut, là, à travers du wagon.
14:37 J'avais poussé, et on a foncé tous les deux.
14:40 Et puis, je me dis que ça n'a pas compté.
14:42 -Mais il se trouvait, c'est par hasard, que vous étiez avec Duval
14:44 ou vous étiez toujours ensemble ?
14:46 Vous étiez souvent ensemble avec Duval ?
14:50 -A l'intérieur du camp, il y avait toujours un petit groupe.
14:53 Nous, on était les six de la haute-vienne.
14:56 On était ensemble.
14:57 Les colis, on les partageait ensemble.
14:59 -Et vous étiez dans la même baraque ?
15:01 -Dans la même baraque, la baraque 9.
15:04 -D'accord.
15:05 -On est tombés avec les gars des moussiers, des ingénieurs, justement.
15:08 On était tous les limousins, je crois, qui étaient là.
15:11 -Ce jour-là, il s'est évadé beaucoup de gens, beaucoup d'hommes ?
15:17 -Plus de 250.
15:19 -Vous les avez revus ?
15:21 -Un, Roger Moreau de Saint-Julien.
15:23 C'est le seul.
15:24 -Il est remonté tout seul jusqu'à Saint-Julien ?
15:27 -Je ne sais pas comment il est remonté.
15:28 En tous les cas, il s'est évadé ce jour-là.
15:31 -Et vous ne savez pas s'il y en a eu qui ont été repris ?
15:35 -Non.
15:36 -Vous ne savez pas ?
15:37 D'accord.
15:38 Alors, il y a une chose que je voulais vous demander
15:43 au sujet de l'automitrailleuse, l'espagnol.
15:46 Parce que vous m'avez dit que c'était Quino
15:48 qui avait tiré au fusil mitrailleur.
15:49 -Quino.
15:50 -Quand il a tiré, il était dans le cimetière ?
15:56 -Non, il était dans un angle du carrefour.
15:59 -Il était en embuscade ou comment ?
16:01 -En embuscade.
16:02 -Ils étaient plusieurs ?
16:03 -Oui, il y en avait une vingtaine dans le carrefour.
16:06 -Et quand il a tiré, il a tiré sur ordre
16:09 ou c'est lui qui a tiré ?
16:12 -Ce n'est pas moi qui ai donné l'ordre,
16:13 parce que moi, j'étais dans l'angle du cimetière.
16:18 Je voulais les faire prisonniers,
16:22 mais je ne pouvais pas gueuler.
16:24 Et finalement, quand ils ont été à proximité,
16:29 ils ont tiré dessus, parce que c'était le groupe de Duval
16:33 qui était dans cet angle-là.
16:34 C'est peut-être Duval qui a donné l'ordre, je ne sais pas.
16:37 En tous les cas, moi, parce que je savais bien
16:40 que ça allait déclencher la bagarre
16:43 et que ça allait faire du bruit.
16:45 Et comme j'attendais que les autres reviennent
16:47 pour récupérer l'autobus, la mitrailleuse,
16:50 je préférais qu'il n'y ait pas de coup de feu de tirer,
16:56 parce que je voulais bénéficier de l'effet de surprise.
17:01 Mais quand le coup de feu a été tiré,
17:05 il y en a peut-être deux ou trois, je ne sais rien,
17:08 probablement deux ou trois, mais peut-être plus.
17:12 Ça a été les alentours qui ont tiré,
17:14 nous on a tiré à l'autre côté,
17:15 ils ont lancé des fusées éclairantes
17:18 qui montaient à peut-être 400-500 mètres.
17:21 Pour se faire reconnaître qu'ils étaient attaqués ?
17:23 Pour alerter la voiture qui était devant eux.
17:26 D'accord, et ils n'ont pas bougé les autres ?
17:27 Ils n'ont pas bougé.
17:28 Ils ont eu peur de se dire...
17:30 Ah oui, sans doute.
17:31 Ils étaient loin ?
17:33 Je ne sais pas.
17:34 Ah oui ?
17:34 Je ne sais pas.
17:35 D'accord.
17:37 Ils avaient peut-être le temps d'arriver à égoutter,
17:41 mais où étaient-ils, je ne sais pas.
17:43 D'accord. Je vérifie l'état de ma batterie.
17:47 Non, c'est bon.
17:48 Et donc, on m'a dit aussi que...
17:51 Alors, l'automitrailleuse, elle était en panne.
17:53 Il paraît qu'elle a été dépannée après.
17:55 Oui, oui, oui.
17:56 Par qui ?
17:57 C'est un mécanicien de la plage hier.
17:58 Je crois qu'autant qu'on le souvienne,
18:00 ça peut être valable.
18:01 Et vous ne savez pas ce qu'elle avait comme panne ?
18:03 Non, mais c'était bêlée.
18:04 Oui.
18:05 Et on raconte que les gens,
18:08 entre Sainte-Anne et Sussac,
18:10 parce que vous l'avez amenée à Sussac,
18:12 après ?
18:13 Ce n'est pas moi qui l'ai amenée.
18:15 C'est Guingamp qui a envoyé deux camions,
18:18 deux véhicules pour arriver à Maritime.
18:19 Il y avait un camion et puis il y avait deux véhicules.
18:23 Ils l'ont remorquée et l'ont amenée à un moulin
18:28 d'un endroit camouflé,
18:30 un moulin de chenoux.
18:32 C'est un autre moulin,
18:33 ce n'est pas celui que vous m'avez dit l'autre jour.
18:35 Il est où, ce moulin ?
18:37 Il est, après avoir passé la combatte,
18:40 sur la gauche, après,
18:42 en remontant sur la combattre.
18:44 Et on m'a dit que les habitants du coin,
18:51 ils avaient effacé les traces de chenilles
18:53 avec des…
18:53 Ah, ah, mais c'est…
18:55 Vos points me parlaient de ça.
18:56 C'est mon ordre, ça.
18:57 Sur votre ordre ?
18:58 Oui, oui, pour effacer les traces
19:01 avec des branchages,
19:04 pour balayer comme ça sur la route.
19:05 Parce que la route n'était pas goudronnée ?
19:06 Non.
19:07 Donc ça se marquait bien ?
19:09 Peut-être pas plus que sur le goudron,
19:11 je ne sais pas.
19:12 Les chenilles, je ne sais pas si elles marchent plus,
19:14 ça ne marquait pas.
19:16 En tous les cas, c'était l'effacer les traces.
19:19 Et là, on a fait peut-être 200-300 mètres.
19:22 En tous les cas, sur le carrefour,
19:23 ça a été fait, mais on est là.
19:25 D'accord. Et vous avez quand même
19:27 plusieurs kilomètres à faire pour l'amener…
19:30 Ah, il y a…
19:32 Le carrefour, là-bas, il y a 6-7 kilomètres.
19:34 Alors, il y a des kilomètres de moins,
19:35 il y a au moins 6 kilomètres.
19:37 Donc, ça descend pour aller à Susak ?
19:40 Pardon ?
19:40 C'est en descente ?
19:42 La majeure partie, oui.
19:44 Oui. Et donc, les camions,
19:45 ils ont tiré la machine jusqu'à…
19:48 Pardon ?
19:48 Les camions, le camion, il a tiré jusqu'à…
19:51 Ah ben oui, ah ben oui.
19:53 Et après, est-ce qu'elle vous a servi ?
19:55 Oui, elle a servi.
19:58 Et malheureusement, elle a servi…
20:01 Bon, on va y arriver tout de suite.
20:03 Quand les Allemands sont venus, le 16 juillet,
20:07 ce jour-là, ils n'ont rien fait,
20:09 ils ont fait que s'organiser,
20:11 tirer des camps, peut-être, voir.
20:13 Et puis, le 17, ils ont…
20:16 ils ont lancé l'attaque en direction du…
20:19 de…
20:23 de… je ne m'appelle plus le nom de…
20:26 de la ferme.
20:29 En direction de Susak, en tous les cas,
20:30 une petite route.
20:31 Ils n'ont pas emprunté la route principale
20:33 qui va à Susak,
20:35 ils ont pris une petite route secondaire.
20:37 En partant de…
20:38 En partant de la cloisonnière.
20:42 D'accord.
20:47 Ils étaient… ils ont jugé que c'était moins boisé,
20:51 et que c'était moins peut-être…
20:57 peut-être moins…
20:59 c'est moins risqué pour eux.
21:02 Ils ont… ils ont…
21:03 ils ont été là, ils ont attaqué là,
21:05 et puis ils sont tombés au château de la Vierge,
21:08 là, sur un fort contingent de résistants.
21:11 Et en fait, ça s'est batallé un peu,
21:12 ils n'ont pas insisté.
21:15 Ils sont revenus, ils ont pris la route
21:16 qui va sur le Mont Gargan, là, par…
21:20 Surdoux.
21:23 Comment ça s'appelle le…
21:25 Surdoux, non ?
21:25 Surdoux.
21:26 Ouais.
21:27 Ouais.
21:30 Et là, le Gainevoix, quand…
21:34 dans la matinée…
21:38 oui, dans la matinée du 17,
21:41 a dit…
21:43 voulu faire intervenir cette autométrailleuse
21:45 directement dans le bourg de la Croisillie.
21:49 Et ça a bien marché.
21:51 Ils sont arrivés là-bas,
21:52 ils ont évidemment…
21:53 ils ont plein d'air de couleur,
21:56 ils sont pas mûrs, ils ont fait des demi-tours.
21:57 Ils les ont canardés,
21:58 puis ils ont fait des demi-tours,
22:00 et puis ils sont revenus à la Sola.
22:02 Tiens, la ferme.
22:03 La Sola.
22:05 Où ils étaient partis.
22:07 Mais…
22:08 il y avait du vin là-bas,
22:10 dans cette ferme.
22:13 Il y en avait quelques-uns qui l'aimaient bien,
22:15 et ça a dû picoler,
22:16 puis c'est content de eux, ils ont arrivé.
22:19 Alors…
22:20 mais qui c'est qui a commandé ?
22:21 Personne n'a commandé, non.
22:23 Personne.
22:24 Le soir, ils ont décidé de mettre ça.
22:28 C'est pas la même route.
22:30 Pas d'éclairage.
22:32 Rien.
22:33 Qu'est-ce qu'il y avait dans la voiture, là ?
22:36 Oh, il y avait…
22:37 il y avait Pouzache.
22:40 Qui c'est qui conduisait ?
22:42 C'est un…
22:43 c'est un…
22:44 un gars qui sortait de l'Attendance de Mali, je crois.
22:47 Il est…
22:47 son nom est marqué sur la stèle,
22:49 qui est là-bas,
22:50 à l'intérieur de la petite route,
22:51 c'est la plazir.
22:52 Et…
22:54 son nom, je ne me rappelle plus maintenant.
22:56 Mais, en tout cas,
22:58 ils sont arrivés là-bas,
22:59 et puis ils sont tombés sur les amants,
23:01 qui les attendaient au coin du bois.
23:05 Et…
23:08 mais…
23:09 c'est eux qui ont fait…
23:11 qui sont…
23:11 qui les ont canardés,
23:13 et ils ont voulu faire demi-tour.
23:14 C'est une petite route étroite.
23:16 Il y avait un contrebas,
23:18 dans la précipitation,
23:19 ils ont glissé dans le contrebas, là,
23:22 et puis ils sont atterris dans un…
23:24 dans un petit prix qu'il y avait dans le bas, là.
23:27 Et les Allemands les canardaient,
23:29 ça a carrément compté.
23:31 C'est bien que le chauffeur a été tué sur le cou,
23:34 un autre blessé,
23:35 et puis, sur les cinq,
23:36 je crois qu'ils étaient,
23:38 ils ont réussi à se sauver,
23:41 grâce à une haie assez toucheuse,
23:44 qui était là,
23:45 et qui les a rasservés de l'isotope.
23:46 Ils ont pu amener le prisonnier,
23:48 quand même, le blessé avec eux.
23:50 Mais il y avait quand même le…
23:52 Le chauffeur qui était mort.
23:53 Le chauffeur qui a été tué.
23:55 Il y a quelqu'un ?
23:56 Ah, ben, je ne t'ai pas vu arriver.
23:58 Hein ?
23:58 Je ne t'ai pas vu arriver.
23:59 Pourquoi ?
24:00 Je ne t'ai pas vu arriver.
24:01 Ah ben, monsieur Thomas,
24:02 je ne suis pas passée par là.
24:03 Il y a plusieurs portes chez nous, hein.
24:05 Ah ben, tu ne fais pas de bruit, toi.
24:06 Ah ben, moi, je ne fais pas de bruit.
24:08 Bonjour, madame.
24:08 Je ne voulais pas vous déranger, messieurs.
24:10 Non ?
24:11 Non.
24:12 C'est vrai ?
24:12 Non.
24:13 Vous bougez, hein.
24:14 Eh ben…
24:16 Oui, on reparle de notre vie.
24:18 Et sinon, on n'a rien.
24:20 Oui ?
24:20 On a…
24:21 On reparle de…
24:23 de la période,
24:25 la bouton métalleuse et tout ça.
24:26 Ah oui.
24:28 Vous faites ce que vous voulez.
24:30 Ben, oui.
24:31 Bon.
24:32 Quoi ?
24:33 Vous êtes pas dans le bas ?
24:34 Ah ben…
24:37 Bon, je vais remonter.
24:38 Oui.
24:42 Oui, alors, on a fait une petite revue
24:46 de ce qu'on a déjà écrit un petit peu.
24:49 On a rajouté, on a…
24:53 Oui.
24:53 Revu les choses qu'on a épousées la dernière fois.
24:55 Vous avez fait ce que vous avez à faire, hein.
24:56 Hein ?
24:56 Vous avez fait ce que vous avez à faire.
24:57 Ah ben, oui, évidemment, évidemment.
24:59 Ah oui ?
24:59 Oui.
25:01 Euh, mais on peut peut-être en demander…
25:03 Si vous voyez encore quelque chose,
25:05 mais on peut peut-être arrêter, je sais pas.
25:07 Ah ben, c'est comme vous voulez.
25:09 Sauf si vous…
25:10 Moi, je ne suis pas…
25:11 Si vous voulez, c'est difficile de poser toujours
25:14 des questions qu'il faut poser, parce que
25:16 quelquefois, il y a des questions que moi, j'oublie, hein,
25:19 parce que je peux pas tout savoir.
25:23 Oui, ah ben, ça…
25:25 Il y a peut-être un petit mot sur…
25:26 Vous dites que vous écrivez.
25:29 Vous écrivez des mémoires.
25:32 Oui.
25:32 Vous pouvez en dire un mot ?
25:33 Eh ben, voilà, ce que c'est.
25:38 Donc, ça, c'est Pierre Magadou.
25:39 Pierre Magadou.
25:40 C'est une centaine de pages
25:43 qui est en fait un compte de sang sur son existence.
25:49 Et le maquis d'art est de citoyen.
25:52 Ah ben, oui.
25:53 Pas seulement le maquis.
25:54 Ah ben, oui.
25:56 Oui, alors madame…
25:57 Je peux parler de la guerre,
25:58 mais on passe à le prisonnier, puis l'évasion.
26:04 Oui, c'est-à-dire que quand même, si vous voulez,
26:07 vous aviez déjà un parcours de citoyen très actif, quoi.
26:13 Ben, c'est-à-dire que c'était un peu préparé.
26:15 Voilà.
26:18 Et votre mari m'a montré ce qu'ils ont écrit avec son frère.
26:24 Moi, je crois qu'il faut…
26:25 C'est des documents qu'il faut absolument
26:30 que le public les connaisse, parce que si vous voulez…
26:34 Quel document ?
26:35 Oh ben, tout ce qu'ils ont…
26:38 Lui et son frère, qui n'ont pas écrit la même chose.
26:42 Chacun a écrit son histoire.
26:45 Mais c'est très important que ce soit publié.
26:47 Enfin, ça, c'est mon premier but.
26:49 Eh oui.
26:52 Si vous voulez, parce que…
26:54 Vous savez ce qu'il reste après ?
26:55 C'est les émissions de télévision et les bouquins.
27:00 Moi, j'ai commencé à savoir ce qui s'est passé en limousin
27:03 en lisant les bouquins de Gengouin.
27:05 Mais Gengouin, il ne fait pas l'histoire lui tout seul.
27:08 Il n'était pas tout seul.
27:11 Ben non.
27:13 La preuve.
27:15 Il n'était pas tout seul, sinon il n'aurait pas fait grand chose tout seul.
27:18 Bien sûr.
27:19 Alors, si vous voulez, moi je trouve que c'est très important
27:22 que cette histoire soit connue.
27:24 Parce qu'il y a une chose aussi que je voulais dire, si vous voulez,
27:27 c'est que, comme ce que vous disiez l'autre jour avec madame,
27:34 si vous dites "Oh ben, c'est pas grand chose, une automitrailleuse,
27:38 qu'est-ce que c'est, une armée ?
27:40 Et Kampf, c'est pas très important.
27:46 Vous voyez, c'est juste un colonel ou un commandant qui s'est fait attraper
27:50 parce qu'il descend de voiture.
27:51 Mais il y a une certaine tendance en limousin
27:59 à dire que tout ça, c'est pas très important.
28:05 Vous voyez, c'est-à-dire que les limousins finalement,
28:08 ils n'ont pas fait grand chose.
28:10 Oh, ça m'a fait un petit bout.
28:13 Voilà, mais si vous voulez, c'est pas que de la modestie,
28:16 c'est-à-dire qu'à force de raconter des sales histoires sur la résistance,
28:21 que des gens s'en organisent pour ça.
28:27 Quand vous voyez les Magadous,
28:28 Magadou, Jandiyou qui est poursuivi, il a porté plainte,
28:33 on raconte, enfin, il y a des gens qui passent leur temps à écrire,
28:37 tout ça c'est du bidon, etc.
28:40 Bon, aujourd'hui on est dans une époque où le gouvernement
28:44 vient de décréter le couvre-feu sur une loi de 55.
28:49 Ça veut dire qu'on se retrouve dans un état,
28:54 on fait un saut de 50 ans en arrière.
28:56 Donc si on ne fait pas attention à ce qui est arrivé vraiment dans l'histoire,
29:01 on va se retrouver dans les mêmes trous un jour ou l'autre,
29:04 avec d'autres gens, mais c'est les mêmes contre les mêmes.
29:08 Alors c'est pour ça, si vous voulez, que ce qui s'est passé en Limousin,
29:12 moi je trouve que c'est très important et je ne suis pas le seul,
29:15 mais on doit bien reconnaître que s'il n'y avait pas eu la télévision
29:21 pour foutre un peu les problèmes au soleil,
29:27 en Limousin vous avez une certaine tendance
29:34 à être réservé, un peu trop réservé.
29:37 - Mais vous ne voyiez pas partout pareil ?
29:39 - Ah non, parce que si vous voulez, la différence entre le Limousin
29:43 et le reste de la France, c'est qu'ailleurs les maquis
29:47 n'ont jamais eu l'importance qu'ils ont eue ici.
29:52 Et que le seul maquis important en France c'est le Vercors,
29:55 qui se sont fait piler parce que les gradés qui commandaient le Vercors
30:00 c'était tous des gradés de l'armée française.
30:04 Et qui étaient en relation avec Alger et pas avec Londres.
30:07 Et que s'il s'est passé des choses en Limousin,
30:10 c'est que d'une part il y avait des gens comme Gingouin
30:14 et les gens qui étaient avec lui, comme dit votre mari,
30:18 il n'était pas seul, et s'il avait dit tout ça il n'aurait rien pu faire.
30:22 Et qu'à Londres il n'y avait que deux grands les cherchers.
30:25 Et à Alger il y avait aussi les gens de Vichy.
30:28 Alors on ne sait pas encore trop pourquoi les parachutages au Vercors
30:33 et les commandements au Vercors, ils ont foiré complètement.
30:37 Et les Allemands ont développé une stratégie qui a été victorieuse.
30:42 Ils ont balancé les parachutages,
30:44 d'un côté les parachutages et de l'autre les troupes qui sont montées en camion dans le Vercors.
30:50 Bon ils ont gagné, ils ont gagné contre une armée de métiers.
30:55 Les cadres du Vercors c'était l'armée de métiers.
30:58 En Limousin c'est une armée qui s'est construite sur le terrain.
31:02 Votre mari n'était pas préparé à commander une guerre.
31:08 Non.
31:10 Mais ils ont gagné.
31:12 Et donc si vous voulez cette histoire là, pour moi il ne faut pas que les Limousins la gardent pour eux.
31:17 Du tout.
31:19 Parce que justement c'est une leçon pour les jeunes.
31:22 Moi je ne suis pas pour faire la prochaine guerre.
31:25 J'espère qu'il n'y en aura pas d'autres.
31:28 Mais enfin si on ne fait pas attention,
31:32 on va vivre dans un espace où il n'y aura que des conneries.
31:36 Et ce qui est en train de se passer dans Paris, dans la banlieue.
31:42 On n'écoute personne.
31:44 Ils croient qu'ils peuvent gouverner sans écouter.
31:47 Mais un jour ça pète.
31:49 De même que la guerre elle a été préparée parce que Hitler a pu faire ce qu'il voulait.
31:54 Et il a fait ce qu'il voulait.
31:56 Jusqu'au jour où ça a saigné partout.
32:00 Donc moi si vous voulez, je n'ai pas lu tout ce qu'ils ont écrit.
32:04 Mais moi ça m'intéresse de revenir le lire.
32:07 Je passe une journée là, si vous permettez, avec ma femme.
32:11 Un jour on se pointe.
32:13 Madame ?
32:14 Madame Geneviève Hittard elle s'appelle.
32:16 Elle est dans le bureau ?
32:18 Elle est au...
32:20 Elle a la documentation du MGMC.
32:23 Mais elle travaille à Radio France.
32:25 Elle est écrivain aussi.
32:27 Elle publie des livres.
32:29 Mais elle n'a pas publié sur la résistance.
32:33 Je vous signale aussi qu'il existe une plaquette des journées.
32:38 Moi j'avais proposé...
32:40 Comment ça s'est passé ce truc là ?
32:41 J'ai écrit au maire de Limoges.
32:43 Je ne connaissais personne moi ici.
32:45 J'ai écrit au maire pour dire...
32:50 Après l'histoire de Mania Clavale, de la plaque arrachée que j'avais rencontrée à Gangouin.
32:56 J'ai écrit au maire.
32:57 Je lui ai dit "Vous ne croyez pas qu'il faudrait des journées de travail sur la résistance ?"
33:05 Moi je ne connaissais pas le ROD.
33:08 Il m'a répondu au bout d'un mois.
33:11 J'ai le courrier.
33:13 Il m'a répondu, il m'a dit "Allez voir Jacques Valéry."
33:16 Avec Jacques on a organisé deux journées en 1999.
33:22 Il y a une plaquette. Vous ne l'avez pas vue cette plaquette ?
33:26 Je ne sais pas, peut-être que si. Probablement.
33:28 Ce jour là on a travaillé avec Jacques et tout ça.
33:33 Et on a travaillé à Limoges.
33:36 Vous ne l'avez pas vue ça ?
33:38 Je ne sais pas ce que c'est.
33:40 Je ne l'ai pas la plaquette.
33:42 Ça remonte à quand ça ?
33:43 99.
33:44 Ah ben, on ne doit pas l'avoir vue.
33:47 Il y a toujours des paquets partout.
33:51 Jacques il en a tiré un millier je crois.
33:57 1500 ou plus je crois.
33:59 Ah mais des livres ? Un livre ?
34:01 Un livre oui.
34:02 Ah ben c'est celui qu'on a là.
34:03 Qui est sorti il n'y a pas longtemps.
34:05 Ah non c'est pas ça ?
34:07 Non c'est pas ça.
34:08 Non il y avait des écrivains. Il y avait un écrivain, un ami à moi d'origine espagnole.
34:15 Ma femme.
34:17 Et il y avait des élus.
34:23 Et ça s'est passé où ?
34:25 Ça s'est passé à l'hôtel de région.
34:27 Ah oui.
34:28 C'était le soir ou ?
34:29 Non c'était la journée.
34:31 Avec projection de film.
34:33 Moi j'ai projeté le film que j'ai fait les interviews de Viennois.
34:38 Parce qu'on y avait été une fois nous là-bas Pierre.
34:43 Que Roger était venu.
34:45 Roger était venu, Français le mec dans les douches.
34:48 Je crois que c'est le jour où vous êtes venus déjeuner là.
34:51 Mais je ne sais pas quelle est la passée quand je le cherche.
34:54 Parce qu'ils ont passé des films aussi.
34:56 Mais je ne m'en rappelle plus ce que c'est.
34:58 Ah ils ont passé un film oui.
35:00 Quand ?
35:01 Je ne sais pas quand.
35:04 C'était quand ? Il y a deux ans, trois ans ?
35:07 Non il y a plus que ça.
35:08 Oui il y a plus que ça.
35:11 En tout cas moi si vous êtes...
35:14 On peut en reparler au téléphone.
35:16 Mais si vous êtes d'accord, moi j'aimerais le lire.
35:19 Ça sort pas de chez vous.
35:21 Mais si vous voulez.
35:22 Parce qu'après moi je pense qu'il faudrait l'éditer.
35:25 Et c'est pas...
35:27 Vous trouvez de l'argent pour faire ça.
35:29 Je vous assure.
35:31 C'est étonnant.
35:32 Ah mais c'est sûr et certain, je vous le dis.
35:36 Mais Rodé sa mère était résistante.
35:38 C'était une résistante sa mère à Rodé.
35:40 Mais je ne savais pas voyez.
35:42 La mère à Rodé, c'était une résistante.
35:45 Ah oui il me l'a dit.
35:47 Il me l'a dit le jour...
35:49 Vous ne voulez pas que je vous enregistre un peu ?
35:51 Ah non non.
35:53 Comment ?
35:54 Elle ne veut pas, elle est trop timide madame.
35:57 Non je ne veux pas qu'on enregistre.
35:59 J'arrête.
36:01 Et bien voilà de belles idées de sortie pour ce week-end du 11 novembre.
36:04 Merci.
36:06 Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
36:09 Les sous-titres ont été réalisés par la communauté d'Amara.org
36:12 Merci à Rodé et à sa famille.
36:15 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:18 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:21 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:24 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:27 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:30 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:33 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:36 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:39 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:42 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:45 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:48 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:51 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:54 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
36:57 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
37:00 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
37:03 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
37:06 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
37:09 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
37:12 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
37:15 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
37:18 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
37:21 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
37:24 Merci à mes Tipeurs et souscripteurs.
37:27 Merci d'avoir regardé cette vidéo !