Emmanuel Macron en visite pour 3 jours : "C'est le néant, on y croit pas, on y croit plus"

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Abdallah Nair, Membre du collectif Maison-Blanche, dans le XIV arrondissement de Marseille.

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##SAVOIR_ET_COMPRENDRE-2023-06-26##
Transcript
00:00 Emmanuel Macron est pour trois jours à Marseille.
00:02 Il a promis de revenir.
00:03 Deux sujets majeurs évoqués, notamment les deux premiers jours,
00:07 la sécurité et l'école.
00:08 Visite de l'hôtel de police aujourd'hui,
00:10 du chantier de la prison des Beaumet,
00:12 de quartiers gangrénés par le trafic de drogue
00:15 et les règlements de comptes.
00:16 On est à 23 morts depuis le mois de janvier.
00:20 300 policiers supplémentaires ont été envoyés à Marseille.
00:24 Une troisième compagnie de CRS aussi.
00:27 Des points de deal ont été supprimés, oui,
00:30 mais le trafic ne cesse pas.
00:32 Alors Emmanuel Macron veut sanctionner les consommateurs.
00:36 Le paiement des amendes forfaitaires
00:38 pour consommation de drogue
00:40 devra être immédiat, par carte bancaire ou en liquide.
00:44 C'est ce qu'annonce Emmanuel Macron à la Provence.
00:47 Avec nous, Abdallah Nahir,
00:49 membre du collectif Maison Blanche
00:51 dans le 14e arrondissement de Marseille.
00:54 Abdallah Nahir, bonjour.
00:56 – Oui, bonjour monsieur Bourdin.
00:57 – Merci d'être avec nous.
00:59 Rappelez-nous, votre collectif,
01:01 que fait votre collectif au quotidien ?
01:04 – Alors au quotidien, nous sommes sur le plan de réinsertion,
01:07 au niveau des jeunes, on paville aussi nos habitants
01:10 en tout ce qui est administratif,
01:12 tout ce qui est documentaire, etc.
01:14 Et puis constamment, nous nous butons contre
01:17 tout ce qui est la malnutrition, surtout ces temps-ci.
01:19 – Bien, surtout ces temps-ci.
01:21 Abdallah Nahir, l'idée de faire payer
01:24 les consommateurs de drogue sur place,
01:27 par carte bancaire ou en liquide,
01:29 faire payer, ce sont les policiers ou les gendarmes
01:31 qui vont évidemment dresser les amendes.
01:34 Qu'en pensez-vous ?
01:35 – Franchement, je pense que ça pourrait être bien.
01:38 Ça pourrait être bien, mais surtout,
01:40 il ne faut pas oublier que ces personnes-là
01:41 sont atteintes psychologiquement, je dirais,
01:43 parce que la drogue qu'ils fument,
01:45 ça attaque directement le cerveau,
01:46 et qu'ils ont besoin d'aide en réalité.
01:48 Et puis, les pousser à aller se soigner,
01:52 ça serait encore meilleur que...
01:53 – On peut faire les deux, on peut faire les deux.
01:56 – Je pense que ça serait très bien.
01:59 – Oui, parce que le consommateur
02:01 est évidemment un peu complice,
02:03 pas un peu, il est complice du trafic, forcément.
02:06 – Il enrichit, il enrichit, il faut dire des choses,
02:09 il enrichit, on parle bien des consommateurs
02:12 qui commencent à prendre des subventions
02:15 à partir de 10 euros, quoi.
02:16 Parce qu'il y a 1000 consommateurs,
02:17 ça fait une énorme somme,
02:19 arrivent à la fin de la journée.
02:20 Et bien sûr qu'il est complice.
02:23 – Oui, consommateurs qui viennent
02:25 de tous les quartiers de Marseille.
02:28 – Ce n'est pas que les quartiers de Marseille,
02:29 excusez-moi M. Bourdin,
02:30 c'est vraiment même des villages qui sont aux alentours,
02:33 des petites communes,
02:35 voilà, c'est tout le monde qui descend à Marseille
02:37 pour acheter des subventions.
02:39 – Oui, oui, toutes les communes environnantes
02:41 pour acheter sa dose,
02:43 enfin, oui, pour acheter ses subventions.
02:46 – Oui.
02:48 – Quelle est la situation en ce moment ?
02:50 Qu'attendez-vous de cette visite d'Emmanuel Macron ?
02:53 – Alors déjà la situation M. Bourdin en ce moment,
02:55 vous avez peut-être constaté hier soir,
02:57 il y a une jeune fille qui s'est fait littéralement
03:00 arracher la jambe,
03:01 hier soir dans le quartier des Marronniers, dans le 14ème.
03:04 Il y a un deuxième jeune,
03:05 donc la jeune fille, elle avait 17 ans,
03:08 il y a un jeune aussi qui a été trollé par les balles,
03:12 pareil, qui est mineur,
03:13 mais Dieu merci, il a pu rentrer dans des hauts immeubles.
03:16 Ensuite, il y a un véhicule qui a été cassé hier soir,
03:19 ils ont retrouvé un corps aussi dans le 14ème,
03:21 mais ils n'en ont pas parlé, je n'ai pas compris pourquoi.
03:23 Et la situation est toujours très tendue,
03:26 et comme je disais, les quartiers dorment sous les bruits des balles
03:29 et des pleurs des mères de famille.
03:31 Et ce qu'on attend franchement de la venue de Macron,
03:34 le néant, je vous le dis, c'est le néant.
03:37 On n'y croit pas, on n'y croit plus,
03:38 on sait que l'État a du mal à réagir face à tout ce fléau,
03:44 c'est cette violence qu'il y a surtout dans cette ville,
03:46 qui est gangrénée par la drogue,
03:48 et puis qu'est-ce qui a changé réellement entre la venue de Macron,
03:54 M. Macron, il y a deux ans de cela à Bassens,
03:57 je vous dirais clairement absolument rien du tout.
04:00 Il y a des quartiers où il n'y a rien,
04:02 il n'y a absolument rien qui a changé.
04:03 Il a fallu qu'il y ait une série de règlements de comptes,
04:06 en une semaine, vous savez, avec la ferme Atheo,
04:09 pour qu'ils déploient la CRS 8.
04:11 Alors c'est très bien, oui, ça a fait un peu d'effet,
04:14 mais je rappelle aussi qu'il y a une victime collatérale,
04:17 une personne qui a été touchée, qui a certifié encore à l'hôpital,
04:19 il y a un homme de 63 ans, sur la morlette,
04:22 il y avait des CRS à 100 mètres de là,
04:24 ils étaient à la paternelle et à la morlette, c'est à 100 mètres.
04:27 Et qu'aujourd'hui, c'est un climat de violence qui est pesant,
04:33 il est pesant pour nous les habitants,
04:35 et puis je dirais même pour pratiquement tout le monde.
04:37 Vous savez, il y a des Parisiens qui descendent à Marseille pour les vacances,
04:40 beaucoup se désistent, ils ont peur.
04:42 Et je ne parle pas que des Parisiens, je parle de tout le monde en général,
04:45 la ville est effrayante.
04:46 — Merci Abdellah.

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