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00:00 Quand y aura-t-il des accouchements à nouveau à Guingamp ?
00:03 Pas avant le milieu de l'automne.
00:04 L'Agence régionale de santé a confirmé cette semaine que les accouchements ne vont pas reprendre
00:09 avant le 1er novembre.
00:10 Ça fait déjà deux mois qu'aucun cri de bébé ne se fait entendre,
00:14 à leur naissance en tout cas, à la maternité du Trégor.
00:16 Bonjour Samuel Fraugé.
00:18 Bonjour.
00:19 Vous dirigez l'hôpital de Guingamp.
00:21 Cette fermeture des accouchements devait durer deux mois.
00:25 Ça va faire au moins six.
00:26 Y a-t-il une garantie que les accouchements reprennent au 1er novembre ?
00:29 C'est une suspension temporaire qui dans un premier temps a été de deux mois,
00:36 avec la perspective de pouvoir la lever en début d'été.
00:43 Malheureusement ce n'est pas possible parce que nous n'avons pas suffisamment de sages-femmes
00:48 ni de gynécologues.
00:49 Elle a été plongée à nouveau de quatre mois,
00:52 sachant que sur les quatre mois, nous avons deux mois d'été
00:54 où nous savons que c'est difficile de recruter de nouveaux professionnels.
00:58 Et pourquoi ça ne reprend pas au 1er septembre ?
01:01 Parce que l'été est fini au 1er septembre ?
01:02 La plupart des congés sont terminés ?
01:06 Oui, effectivement.
01:07 Mais les recrutements ne se font pas en un jour.
01:10 La préparation, la levée d'une suspension nécessite quand même un temps préparatoire.
01:16 Et c'est sans doute pas en au mois d'août
01:19 que nous aurions pu préparer la reprise, la levée de cette suspension.
01:22 L'Agence régionale de santé dit que vous menez une politique active de recrutement
01:27 pour des sages-femmes, des gynécologues, des médecins anesthésistes.
01:30 Qu'est-ce qui ne va pas ?
01:31 Pourquoi vous n'arrivez pas à en recruter ?
01:32 Pourquoi ils ne viennent pas ?
01:36 C'est une question à plusieurs réponses.
01:41 Il y a différentes raisons.
01:42 Il y a des raisons multiples, structurelles et conjoncturelles.
01:47 Il faut peut-être remettre les choses dans leur contexte.
01:49 C'est-à-dire que depuis le début de cette année,
01:51 nous avons connu un déficit d'effectifs de sages-femmes.
01:55 Nous étions rendus à quasiment la moitié de l'effectif.
01:58 Donc, pour différentes raisons,
02:02 qui peuvent estimer aussi sans doute à la période post-Covid,
02:06 où nous manquons de professionnels d'un point de vue général sur le territoire.
02:11 Et puis aussi avec des craintes de fermeture à terme de la maternité,
02:16 qui font que certains professionnels ont préféré anticiper
02:20 et puis avoir un autre projet ailleurs.
02:22 Ça ne fait pas rêver, dans ce cas-là,
02:24 ils préfèrent vouloir faire leur vie ailleurs,
02:26 par exemple à Lagnon, à Saint-Brieuc ?
02:29 Pour certains professionnels, oui, mais pas pour toutes.
02:32 Oui, c'est ça.
02:33 Et puis aussi, nous avons la difficulté de la rareté de certains professionnels,
02:38 comme les gynécologues aujourd'hui,
02:41 où nous savons aussi que travailler dans des équipes de 4 ou 5,
02:45 c'est parfois plus difficile que dans des équipes un peu plus importantes,
02:47 où quand il faut être sûr des gardes et des abstraintes régulièrement,
02:51 quand on est à une équipe plus nombreuse,
02:54 c'est plus simple de se les partager que dans des petites équipes.
02:56 Résultat, on fait plus de nuits, on fait plus de week-ends également.
02:59 C'est le même souci à la maternité de Landerneau,
03:01 qui est fermée aux accouchements, suspension temporaire,
03:03 évidemment jusqu'à demain, 14h également.
03:07 Et les intérimaires, depuis le plafonnement de leurs indemnités,
03:10 ils ont vraiment arrêté de venir ?
03:13 Certains ont arrêté et puis d'autres ont accepté le tarif réglementé,
03:18 ce qui fait que nous avons pu quand même recruter certains intérimaires
03:25 dans différentes spécialités.
03:27 Mais c'est vrai que nous avons aussi l'effet de l'application de la loyeriste
03:30 depuis le début avril,
03:31 qui vient s'ajouter sur la période jusqu'à cet été,
03:36 où nous rencontrons des difficultés,
03:38 puisque certains intérimaires ont accepté les nouveaux tarifs
03:42 et d'autres attendent, restent dans un rapport de force,
03:45 en espérant encore peut-être pouvoir gagner plus ultérieurement.
03:50 France Bleu Brésil, à l'île, il est 7h49,
03:52 nous parlons des accouchements suspendus à la maternité de Guingamp
03:55 jusqu'au 31 octobre, avec le directeur de l'hôpital, Samuel Frauger.
03:59 Alors il y a cette proposition de Gaël Roblin,
04:01 qui est élu à la mairie de Guingamp,
04:02 il dit "En ce moment même, en Calabre, en Italie,
04:04 51 médecins et personnels de santé d'hiver venus de Cuba
04:07 maintiennent les hôpitaux fonctionnels."
04:09 Est-ce qu'on ne peut pas faire venir à Guingamp des soignants étrangers ?
04:13 Est-ce qu'ils auraient envie de venir ?
04:15 Est-ce que ça peut se faire ?
04:16 Est-ce que ça ne peut pas se faire chez nous ?
04:18 - Ça s'étudie.
04:21 Ça peut s'étudier.
04:23 Après, vous savez que les formations des professionnels
04:27 sont différentes d'un pays à un autre.
04:29 Il y a des niveaux d'exigence, notamment en France et en Union européenne.
04:34 Il faut savoir si elles peuvent directement venir exercer en France.
04:38 À ma connaissance, non.
04:40 Donc il y a différents états à passer.
04:42 La reconnaissance du diplôme et puis aussi leur capacité à pouvoir bien exercer.
04:47 Je pense notamment à la question de la barrière de la langue.
04:50 On n'imagine pas un sage-femme ne parlant pas français venir exercer en France.
04:55 Donc il y a toutes ces contraintes-là qui sont à lever.
04:58 Après, si elles pouvaient venir à Guingamp, oui,
05:01 mais je pense qu'il y a des besoins un peu partout aussi en France aujourd'hui.
05:04 Donc je ne suis pas sûr que les professionnels de santé d'un pays
05:09 qui a sans doute aussi besoin de ces professionnels
05:11 puissent résoudre le problème à lui tout seul.
05:14 Merci Samuel Frauger.
05:15 On va en rester là à cause de problèmes techniques de notre côté,
05:19 la mauvaise qualité de la ligne.
05:21 On a bien compris ce que vous nous disiez, les difficultés de recrutement,
05:24 qu'il n'y a pas de solution miracle à la maternité de Guingamp
05:27 où les accouchements sont suspendus de façon temporaire désormais jusqu'au 31 octobre.
05:32 Les femmes enceintes sont renvoyées vers les hôpitaux de l'Agnan de Saint-Brieuc
05:35 ou à la clinique de Plérin.
05:36 Mais tous les autres services de la maternité fonctionnent normalement.
05:42 Merci à vous d'être sur France Bleu Brésil ce matin.