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00:00 - Vous avez été greffé il y a 14 ans je crois, racontez-nous votre expérience en quelques mots.
00:04 - L'expérience a été assez difficile pour moi, mais surtout pour ma famille je pense,
00:08 encore plus parce que j'ai fait un infarctus, j'avais trois coronaires de bouchées,
00:12 suite à ça ils m'ont mis deux stènes, deux stènes c'est deux ressorts dans les artères
00:21 pour déboucher les artères, donc ils m'ont mis ça, ils pensaient que j'allais récupérer,
00:25 ça n'allait pas, après coma, donc j'étais dans le coma pendant un peu plus de 13 jours je crois,
00:30 donc et puis après il n'y avait pas trop de solutions, soit on me débranchait, on débranchait
00:36 une machine, donc j'étais décédé, et là j'ai eu la chance à l'époque d'avoir en 2008 un coeur
00:42 artificiel, donc c'est une assistance, ce coeur là c'est une assistance monovoire triculière gauche
00:47 qui assure la grande circulation sanguine, et suite à ça j'ai pu reprendre l'activité professionnelle,
00:56 tout allait bien. - La greffe elle était indispensable parce que vous avez fait une...
01:00 - Ça a été souvent me greffer tout de suite, mais malheureusement là j'étais en coma donc je ne sais
01:04 pas trop ce qui s'est passé à ce moment là, mais ça m'a permis, le coeur artificiel m'a permis de
01:10 pallier au manque de greffons à l'époque, et d'attendre surtout, et d'être en bonne condition
01:15 de reprendre un petit peu de force, et avec ce coeur artificiel j'ai quand même repris mon
01:20 activité professionnelle, je travaillais à la mairie en tant qu'agent de maîtrise, donc tout
01:24 allait bien. - Comment on se remet d'une telle opération ? - Au début c'était un petit peu dur,
01:30 mais bon après j'ai repris mes activités, tout allait bien. - Ça veut dire qu'aujourd'hui vous
01:37 vivez normalement à Didier Boisson ? - Aujourd'hui oui. - Vous êtes suivi évidemment médicalement,
01:41 et vous exercez toujours une profession ? - Non je suis en retraite, j'ai 61 ans, je suis en
01:48 retraite, et voilà donc je voulais revenir sur le coeur artificiel parce que j'ai porté quand même
01:54 pendant presque un an et demi, et donc suite à ça, le problème du coeur artificiel c'est qu'il y a
02:00 un point d'entrée, parce qu'il est alimenté par des batteries externes, donc avec un câble éclique
02:05 en gros qui alimente ce coeur, et donc c'est un point d'entrée infectieux, donc j'ai fait une
02:10 infection, donc ça a été difficile, et là au bout de deux trois semaines, j'étais vraiment pas bien,
02:15 et la seule solution pour enlever cette infection, c'était la greffe. Donc je suis passé en super
02:24 urgence au niveau national, et au bout de 24 heures j'ai eu la chance d'avoir un coeur qui
02:29 était disponible, et donc j'ai été greffé. - Comment on l'accepte ce greffon ? - Alors là c'était
02:35 un grand moment parce que là j'étais vraiment pas bien, j'ai eu énormément de mal à accepter de
02:39 vivre, de revivre on va dire même, de revivre avec un organe d'une personne qui était décédée. - Pourquoi ?
02:46 On pense à quoi ? - Bah énormément de choses, je me posais des centaines de questions, qui était
02:51 cette personne, est-ce que c'était un grand, petit, un garçon, une fille, et puis des tas de choses,
02:56 et le fait de savoir qu'elle était décédée, ça avait du mal à passer. - Vous avez essayé de connaître
03:01 l'identité justement du donneur ou de la donneuse ? - Je sais pas trop, on pourrait
03:05 éventuellement le faire en envoyant un courrier, en passant par le centre de coordination, et donc
03:12 la famille de donneurs peut répondre ou pas. - Mais vous l'avez pas fait ? - Non j'ai pas fait, j'ai
03:19 hésité, je me posais trop de questions, je voulais pas, c'est quand même un moment
03:25 très difficile pour les familles de donneurs, donc je voulais pas remuer un petit peu tout ça.
03:30 - Vous avez un message d'Idy Boisson à faire passer aujourd'hui aux donneurs déjà ? - Bah merci,
03:36 malheureusement il est décédé, mais bon c'est surtout un grand merci à sa famille, à ses proches,
03:41 et voilà, donc sans eux je serais pas là, donc le don d'Organe, qui pour moi c'est plus qu'un don
03:48 garde, c'est le don de vie, parce que sans ça je ne serais pas là, j'aurais pas connu mes trois
03:52 petites filles, enfin bon voilà. - Et un message à ceux qui hésitent encore, qui même refusent,
03:57 et qui s'inscrivent sur le registre des refus, vous avez un message à faire passer ? - Bah je peux
04:01 pas aller contre les personnes qui refusent, chacun est libre de son choix, bon après voilà,
04:08 je sais qu'il y a des milliers de personnes qui sont à l'attente de grève, de dons. - 27 000
04:12 chaque année en France. - Voilà, l'année dernière il y a eu 5 594 personnes sauvées grâce à des dons,
04:22 voilà, et malheureusement comme vous l'avez dit, plus de 1000 personnes décèdent chaque année,
04:26 donc il faut en parler autour de... - Il faut en parler, il faut le dire haut et fort que la
04:31 grève ça marche, ça fonctionne et qu'on peut vivre normalement avec une grève.

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