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Jean Graziani, militant écologiste

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00:00 - Graziani, bonjour. - Bonjour.
00:02 - Avant d'évoquer cette dissolution des soulèvements de la Terre et de vous entendre sur l'évolution du combat écologiste, sa radicalisation,
00:09 pouvez-vous nous donner des nouvelles de votre neveu Serge Dutey-Graziani ? Il est sorti, me semble-t-il, du coma.
00:16 - Alors oui, il est sorti du coma après un mois de coma, et six semaines de réanimation.
00:23 Actuellement, il fait des progrès pour se mouvoir, pour manger et pour réfléchir. Voilà.
00:31 Il a fait passer d'ailleurs un communiqué assez récemment, on n'aura peut-être pas le temps d'en débattre,
00:37 mais qu'on peut lire sur Instagram ou autre, où il dit qu'il veut continuer, il fait des efforts pour se rétablir le plus vite possible, pour pouvoir continuer la lutte.
00:48 - Il reste militant, donc. Le collectif, les soulèvements de la Terre, qu'il avait appelé à manifester à Saint-Sauline,
00:55 fait l'objet d'une procédure de dissolution. Vous comprenez cette décision du gouvernement qui dit en substance
01:02 que ce n'est pas la liberté d'expression, ce n'est pas le militantisme qui sont visés, mais l'usage répété et assumé de la violence.
01:11 - Je pense que ça ne tient pas du tout la route. Actuellement, c'est le droit de manifester qui est tout simplement mis en cause en France.
01:26 - Vous vouniez l'usage de la violence ?
01:28 - La violence, moi je la vois très bien. Je la vois lorsqu'il y a une urgence climatique, et que la réponse à l'urgence climatique, c'est de dire
01:37 "on va faire une pause, on va faire une pause de 5 ans".
01:41 - Selon vous, cette violence est légitime ?
01:43 - Attendez, on va faire une pause de 5 ans. Vous parlez aux jeunes générations, vous leur dites "on va faire une pause de 5 ans".
01:49 Il y a eu urgence climatique. Le 22 mars, on annonce, vous avez la journée mondiale de l'eau, le 25 vous avez Saint-Sauline,
01:57 6 000, 8 000 selon la police manifestant, 5 000 grenades, 3 200 policiers pour un trou, pour une bassine vide.
02:07 C'est quand même assez... Voilà, l'utilisation des voltigeurs, Brave M, des voltigeurs, mais c'est tout ce qui...
02:16 - C'est de la violence qui répond à une violence ?
02:18 - C'est de la violence de 3 200 policiers sur 5 000 manifestants et une manifestation interdite.
02:25 Actuellement, la question... L'attaque d'ailleurs, à la sortie de Saint-Sauline, l'attaque du gouvernement a été contre la LDH.
02:33 Contre la LDH, la seule fois où la LDH a eu un problème avec le...
02:38 - C'était un problème connexe sur l'arrivée des secours.
02:42 Mais Jean Graziani, quand des dizaines, des centaines de manifestants arrivent, le visage dissimulé,
02:48 armés de boules de pétanque, de marteaux, de cocktails Molotov, c'est pas pour faire un sit-in autour d'un feu de camp.
02:56 Les intentions sont claires.
02:58 - Oui, oui, sûrement, sûrement.
03:01 Même le rapporteur de l'ONU s'est inquiété de ce qu'il y a été des forces de police en présence et en disant que c'était de la provocation.
03:11 - La rapporteur des droits, c'est elle-même, de défense des droits, c'est elle-même auto-saisie.
03:19 C'est auto-saisie. Je crois que le problème, il est...
03:22 Aujourd'hui, faire une dissolution d'un collectif, même légalement, ça ne tient pas la route.
03:31 - Il y a d'ailleurs un recours devant le Conseil d'État, qui se prononcera.
03:35 - C'est tout à fait normal que le Conseil d'État se prononce et qu'il fasse quelque chose de juste, pour une fois.
03:40 - Mais l'usage de la violence peut-il être légitime dans un État de droit, en démocratie ?
03:46 - Alors, l'usage de la violence peut-être légitime, vous n'allez pas m'avoir à une réponse.
03:54 - Non, non, pas sûr. Parce que cette violence, elle est assumée, cette radicalité.
03:58 - Cette radicalité est assumée, alors que la radicalité des gouvernants n'est pas assumée.
04:03 Lorsqu'ils disent "nous faisons un plan O, c'est très important", etc.
04:10 On a une réunion, lorsque vous parlez par exemple du plan O du gouvernement, c'est le 30 mars.
04:17 Donc on a une journée mondiale le 22, on a Saint-Sauline, et il n'y a qu'à, si les gens ne savent pas ce que sont les méga-bassines,
04:24 il n'y a qu'à regarder. On pompe de l'eau dans les nappes phréatiques, au profit de quelques-uns.
04:29 - Violence ou pas, Jean Graziani, la cohérence des actions du collectif "les soulèvements de la terre"
04:35 peut parfois aussi, y compris chez les écologistes, surprendre.
04:40 Par exemple, la dernière mobilisation, la dernière manifestation, le week-end dernier,
04:45 contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin, les écologistes ont toujours défendu le fret ferroviaire,
04:51 par rapport aux millions de camions qui circulent, notamment dans la vallée de la Morienne.
04:55 - Alors on est tout à fait d'accord, mais enfin, tout à fait d'accord, attention, sur le fait que les écologistes ont toujours,
05:00 ont toujours défendu le fret. Actuellement, la ligne actuelle est utilisée pour le fret à 20% ! Actuellement.
05:10 - Parce que c'est une ligne qui date de la fin du 19ème siècle ?
05:13 - Parce que c'est une ligne qui est... et les méga-bassines sont nécessaires aussi, parce qu'il y a besoin d'eau. Voilà.
05:19 - Donc on a bien compris, votre neveu et vous-même, vous restez militant malgré cette radicalisation.
05:24 Et vous ne comprenez pas la dissolution des soléments de la terre.
05:27 - La radicalisation, la violence, je pense que la violence au niveau de l'écologie, la violence, nous le ressentons tous.
05:35 - Eh bien merci Jean Graziane d'avoir été ce matin notre invité. Merci beaucoup.

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