Les informés de franceinfo du lundi 19 juin 2023

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00:00 [Musique]
00:07 20h21, France Info, les informés de Jean-François Aguilli.
00:13 Bonsoir, faut-il renoncer ou innover pour lutter contre le péril climatique ?
00:19 Question posée, et oui, en ouverture du salon aéronautique du Bourget.
00:24 Et réponse, vous l'entendrez, d'Emmanuel Macron à la une, des informés.
00:29 Également la commande record dans ce contexte de 500 Airbus A320.
00:37 Le plan du gouvernement également pour lutter contre le surtourisme.
00:41 Et Bruno Le Maire qui annonce 10 milliards d'économies, notamment sur les dépenses de santé.
00:47 Les informés avec Alexandra Schwarzbrot, directrice adjointe de la rédaction de Libération,
00:54 avec Nora Amadi, journaliste présentatrice de l'émission "Sous les radars" sur France Culture,
01:00 avec Patricia Allemonière, grand reporter spécialiste des questions internationales.
01:04 Vous aviez couvert tous les conflits pour TF1, chaque fois je répète la même chose.
01:08 - On s'arrête là. - On arrête là, il y en a d'autres aussi.
01:11 Et Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info.
01:15 Bonsoir à tous les quatre. - Bonsoir.
01:17 - Bienvenue, nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:21 Faut-il changer de modèle ? Allons-nous pouvoir faire face au péril climatique
01:25 qui s'invite de manière spectaculaire dans notre vie quotidienne ?
01:29 Nous allons revenir tout à l'heure sur les orages violents à répétition
01:32 qui s'abattent sur la plupart des régions, qui feront face dans la foulée,
01:36 eh oui, à la canicule, une canicule quasi assurée.
01:39 Emmanuel Macron, interrogé en ouverture du salon du Bourget
01:43 sur les appels à réduire la place de l'avion pour des raisons écologiques,
01:48 a défendu un modèle économique et social basé sur l'innovation
01:53 et la stratégie industrielle. Le président Emmanuel Macron.
01:57 - Un, c'est diffuser les innovations qu'on a, et on a des avions aujourd'hui
02:00 qui, par rapport aux générations d'avant, consomment 20 à 30% de moins.
02:04 Ensuite, c'est de diffuser ces fameux carburants durables, les SAF,
02:09 et de permettre de les incorporer, parce que là aussi,
02:12 ils réduisent très fortement vos émissions.
02:14 Je pense que la sobriété bien organisée, si je puis dire non punitive,
02:19 comprise par tous, partagée par tous, raisonnable,
02:22 qui fait qu'on fait chacun des efforts, qu'on évite ce qui est inutile,
02:25 et qui permet de réduire les émissions, elle est bonne.
02:27 Et elle est bonne dans tous les domaines.
02:28 - Paul Barcelone, vous étiez, pour France Info, devant,
02:31 le chef de l'État a capté cette réaction d'Emmanuel Macron.
02:35 Il défend une sorte de vision d'une écologie positive et non punitive.
02:40 - Oui, raisonnable et plutôt pragmatique sont ces mots.
02:44 En clair, et pour résumer ce qu'on vient d'entendre,
02:47 oui pour faire des efforts, non pour empêcher les gens de prendre l'avion,
02:51 et non pour empêcher les industriels français de travailler,
02:55 autant qu'ils vendent des appareils.
02:57 C'est un peu en creux le message qui s'est dessiné ce matin,
03:00 avec aussi toute une mise en scène, parce que le président est arrivé
03:03 en hélicoptère militaire, il a assisté d'entrée de jeu à un défilé aérien,
03:07 alors que ce salon du Bourget est normalement mis sous le laune,
03:12 sous la protection de la décarbonation, c'est le grand mot cette année.
03:16 - Alors, je rappelle, la compagnie indienne Abakou Indigo
03:20 a annoncé la commande de 500 monocouloirs de la famille Airbus A320 NEO
03:27 au prix catalogue, je donne le prix au passage, théorique,
03:30 c'est 55 milliards de dollars, c'est le plus important contrat en volume
03:35 jamais conclu dans l'aviation civile, une commande qui devrait livrer
03:41 des appareils entre 2030 et 2035.
03:45 Alexandra Schwarzbrot, je vous pose une question,
03:47 est-ce qu'il faut arrêter de prendre l'avion, après une telle annonce ?
03:50 On a l'impression que ça va aller de façon croissante,
03:53 c'est ce que vous dites dans Libération d'ailleurs.
03:55 - Alors, il faut quand même se méfier des annonces au salon du Bourget,
03:58 parce que souvent les constructeurs aéronautiques gardent,
04:02 soit gardent, retiennent les annonces de commandes pour qu'elles tombent
04:07 en plein salon du Bourget, pour que ça fasse un effet de masse,
04:10 et parfois, ce qui a été annoncé comme des promesses de commandes
04:13 avec force tambours et trompettes, sont re-annoncées au salon du Bourget,
04:20 donc il faut rester méfiant avec ça.
04:22 Cela dit, c'est vrai que c'est énorme, et on a bien vu, le Covid,
04:27 le confinement a provoqué, enfin la fin du Covid et du confinement
04:30 a provoqué une explosion des voyages, tout le monde a eu envie de reparcourir
04:34 la planète, mais d'ailleurs, vous et moi aussi, forcément, forcément.
04:39 Mais simplement, le problème, c'est qu'Emmanuel Macron a prononcé
04:45 le mot, à mon avis, important, c'est le mot "sobriété".
04:49 Et ça, je crois que dans tous les domaines, c'est le mot qui doit
04:53 rester important à l'esprit des gens, c'est-à-dire que moi,
04:57 Franck Boisis, que vous connaissez bien, qui vient souvent ici...
05:02 - Votre journaliste éco spécialiste de l'économie à Libération.
05:05 - A Libération, a fait un excellent papier ce matin sur le sujet,
05:08 qui dit bien que tout ce qui est présenté, que tous les progrès
05:11 technologiques qui sont annoncés aujourd'hui, en fait,
05:15 ce n'est pas si évident que ça, et que d'ici 2050, il y a peu de chances
05:20 pour qu'on puisse arriver à décarboner massivement les avions,
05:25 parce que technologiquement, c'est difficile, écologiquement aussi,
05:29 c'est très difficile, tout ce qui est électrique, hydrogène,
05:32 les batteries prennent beaucoup de place, tout ce qui est éco,
05:35 biocarburant, ça peut participer à la déforestation,
05:39 c'est très compliqué, ce n'est pas si simple.
05:42 - Le fameux CAD, carburant d'aviation durable, qu'il faut stocker en 2030,
05:46 c'est pas fait non plus ?
05:48 - Non, non, c'est pas fait du tout, et puis de toute façon,
05:51 ça ne peut être utilisé qu'en toute petite quantité,
05:53 en complément de carburant normal, et ça coûte très cher aussi.
05:57 Donc en fait, tout ça, évidemment, Emmanuel Macron adore,
06:00 là, il est dans son élément, là, c'est le roi du monde,
06:03 il est content, il parle de progrès technologique, c'est son truc,
06:07 mais ce qui est important, je pense, pour lui, comme pour vous,
06:10 comme pour moi, c'est la sobriété, c'est-à-dire, on ne peut pas
06:13 s'interdire de prendre l'avion totalement, mais c'est vrai,
06:16 il va falloir freiner nos voyages en avion.
06:19 - Patricia Lémonière, c'est l'idée, ce soir, non pas arrêter
06:21 de prendre l'avion, mais se réfreiner.
06:24 - Alors, vous savez qu'il y a certains qui prônent carrément
06:26 presque l'abstinence en disant qu'il faudrait faire 4 voyages par an,
06:29 alors vous voyez, notre président... - Dans la vie, par vie.
06:32 - Notre président et tous les industriels en sont très loin,
06:35 mais au-delà de tous les discours que certains ne sont justifiés pas,
06:39 ce qui est important, c'est que la population ne cesse de croître
06:43 sur la planète, bientôt 8 milliards à terme, dans peu de temps,
06:47 enfin, pas si vieux que ça, la population ne cesse de croître,
06:50 les classes moyennes ne cessent d'émerger, en Inde, bientôt,
06:54 en Afrique, de plus en plus, et c'est justement cette catégorie
06:57 de la population qui a envie de voyager, qui a envie de découvrir des choses.
07:01 Donc le problème qui se pose à nous, c'est qu'on ne pourra pas
07:05 endiguer ce désir de voyage, et les compagnies d'aviation
07:09 l'ont compris, ils se contradent aujourd'hui, c'est juste pour illustrer
07:12 une société à low cost qui veut autant d'avions, mais il y en a
07:16 beaucoup d'autres qui vont vouloir Turkey Sherlin, India Zerlin,
07:19 enfin, les multiplications d'avions, les chiffres d'affaires
07:24 des compagnies d'aviation ne cessent d'augmenter, donc ce qu'il faut,
07:28 en fait, on ne pourra pas endiguer ce phénomène, ce qu'il faut,
07:31 c'est trouver du carburant de substitution, une façon de faire
07:35 voler ces avions qui voleront de toute façon, mais en polluant moins.
07:39 Et c'est là où il y a urgence, et c'est pas notre petite usine
07:43 ou nos petits moteurs que le président est allé voir dans le sud de la France
07:47 qui se veulent plus économes, il faut y aller beaucoup plus,
07:51 il faut y aller massivement, et ça, ça demande énormément d'argent.
07:54 - Nora m'a dit, on parle de 2030, 2035, on n'aura pas le temps
07:58 de développer ces avions propres, si je puis dire.
08:01 - Non, et on voit bien déjà que sur ce qu'on pourrait faire,
08:03 c'est pas fait, on a beaucoup parlé ces derniers mois de l'interdiction
08:07 des jets privés, de la nécessité de taxer plus largement le kérosène,
08:12 de la nécessité par exemple d'interdire les petites lignes
08:17 quand on a un transport de substitution, et ça c'était une des propositions
08:21 de la Convention citoyenne pour le climat, sur les lignes d'aviation courte
08:27 avec une alternative à moins de 2h30, qui était la proposition
08:34 de la Convention citoyenne, tout ça n'a pas été adopté.
08:37 On voit bien que déjà sur ce qu'on pourrait faire, c'est pas fait,
08:41 donc attendre une hypothétique arrivée d'un remplaçant au kérosène
08:47 qui soit plus vert, honnêtement c'est pas pour demain.
08:50 En revanche, il y a quelque chose qu'on peut commencer à voir
08:53 sans aller jusqu'au Flixcam, qui est cette honte de prendre l'avion,
08:56 c'est se dire comment est-ce qu'on change nos comportements individuels.
08:59 Oui, quand il s'agira d'aller voir sa famille, quand on est originaire
09:03 d'Afrique, d'Amérique du Sud ou d'Asie, on continuera d'aller voir sa famille.
09:08 En revanche, quand il s'agira d'aller, je sais pas, sur les îles grecques
09:11 ou alors faire des petits voyages de quelques jours par, il faut voir aussi
09:16 que des Ryanair, des Transavia, c'est ceux-là malheureusement
09:20 qui voient le trafic le plus augmenté ces derniers mois.
09:23 Nous restons sur cette question du voyage du transport aérien
09:26 et du dérèglement climatique. Pour l'heure, il est 20h12 sur France Info.
09:30 C'est le Fil info avec vous, Valentine Lottes.
09:34 2000 foyers toujours privés d'électricité dans le Cher, ce soir
09:38 après le passage de nouveaux orages aujourd'hui.
09:41 Sur place, les habitants de Preuilly notamment décrivent une mini-tornade.
09:45 Le toit de la mairie s'est également envolé.
09:47 17 départements en vigilance orange, désormais des Deux-Sèvres à La Moselle.
09:52 Le corps retrouvé en Vendée la semaine dernière est bien celui de Karine Esquivillon.
09:57 L'autopsie le confirme, cette mère de famille de 54 ans a disparu début avril
10:02 et finalement son mari est passé aux aveux la semaine dernière.
10:05 Bercy a l'intention de réaliser au moins 10 milliards d'économies d'ici 2027
10:10 pour redresser les comptes publics.
10:12 Le ministre de l'économie a notamment l'intention de lutter contre l'explosion
10:16 des arrêts maladie et les dérives en matière de prescriptions de médicaments.
10:21 Selon Bruno Le Maire, la gratuité ou la quasi-gratuité des soins
10:24 peuvent conduire à déresponsabiliser le patient.
10:27 La position dure de la France sur l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur.
10:32 Le président du Brésil veut en parler jeudi avec Emmanuel Macron.
10:36 Par un vote d'une résolution, l'Assemblée nationale a demandé au gouvernement
10:41 de s'opposer à cet accord commercial.
10:43 Selon les députés, il risque d'entraîner une hausse de la déforestation en Amérique du Sud
10:47 et de nuire aux agriculteurs français.
10:50 Un petit sous-marin en chemin vers la zone du naufrage du Titanic est porté disparu.
10:55 Les sauveteurs recherchent toujours les touristes à bord.
10:58 Le Titanic a sombré en 1912 avec 1500 passagers et membres d'équipage
11:03 dans l'océan Atlantique après avoir percuté un iceberg.
11:06 L'avion, comment est-ce qu'on doit dire Alexandra Schwarzbrot ?
11:18 Propre, décarboné, c'est décarboné.
11:21 Clément Beaune l'a évoqué ce matin sur Europa, le ministre des Transports.
11:25 On est en train d'investir sur l'avion vert.
11:28 Certains disent que ça n'existe pas.
11:29 Ça n'existe pas aujourd'hui.
11:31 Les grandes transformations se financent par l'investissement, la recherche, la science, le progrès.
11:35 Et quand le président de la République annonce 300 millions d'euros par an de soutien à la filière
11:39 entièrement consacrée à la décarbonation, à la recherche d'un avion bas carbone d'abord
11:43 puis zéro carbone d'ici 2050, avec nos avionneurs, nos industriels, Airbus notamment,
11:48 et tout un secteur, je pense qu'on doit relever ce défi.
11:51 Je l'ai dit encore ce matin, la décarbonation c'est l'avenir de l'aviation.
11:54 La décarbonation c'est l'avenir de l'aviation.
11:58 L'objectif dans les années 2030 est de réduire la consommation de 20%
12:02 et de voler avec 100% de carburant non fossile.
12:06 Paul Barcelone, vous qui suivez le président de la République, le gouvernement,
12:09 ces questions liées à la lutte contre le péril climatique montent en force
12:14 mais il n'y a pas de plan précis.
12:16 En réalité c'est très difficile de pouvoir parier sur l'innovation technologique
12:20 qui n'existe pas par définition.
12:22 Oui, effectivement, il y a une corde sensible là-dessus sur laquelle le gouvernement
12:27 essaye de mener un peu un jeu d'équilibriste et c'est effectivement pas facile à trouver.
12:32 Et on sent bien le côté anachronique des choses quand ce matin,
12:36 Emmanuel Macron assiste, et j'y reviens, à ce défilé aérien
12:39 et s'en va ensuite dans les allées du Salon du Bourget
12:43 vanter la décarbonation des avions, vanter l'innovation, les nouvelles technologies.
12:48 On voit bien que c'est difficile de trouver une position là-dessus,
12:51 d'arrêter un vrai credo.
12:54 Et d'ailleurs quand il parle de ce qu'il appelle la sobriété raisonnable
12:58 et sa volonté de ne pas tomber dans l'écologie punitive,
13:02 on sent bien là aussi qu'il tâtonne et que c'est difficile de se faire une idée.
13:05 De la part de quelqu'un qui nous parlait de la fin de l'abondance quand même l'année dernière.
13:09 C'est ça qui est intéressant.
13:11 - Vous êtes revenu là-dessus encore ce matin en disant
13:13 "J'ai été le premier à parler de fin d'abondance et on est encore là-dedans".
13:17 Mais effectivement.
13:19 - Alexandre Aschfarsbrod, c'est Marc Rocher qui le dit dans Libération,
13:23 le PDG d'Air Caraïbes ne croit pas à un changement des passagers
13:28 pour des raisons écologiques, de mentalité,
13:31 et d'où des performances, des carburants verts,
13:34 patron de compagnie aérienne sceptique, il y a ça chez vous.
13:37 - C'est son business, il défend son bout de gras.
13:41 En plus c'est quelqu'un qui n'a pas sa langue dans sa poche,
13:43 donc qui va franco, il n'en a rien à faire du politiquement correct,
13:48 de l'écologiquement correct, et bien sûr, pour lui c'est le bonheur.
13:53 Les avions pour aller aux Antilles sont surpleins.
13:58 - C'est sûr qu'ils ont pris en moyenne entre 40 et 50% depuis l'année dernière en tarifs aussi.
14:04 L'augmentation des prix c'est un sujet.
14:06 - Question ce soir, je commence par vous Patricia Lemoynières,
14:08 l'écologie n'est-elle pas par essence punitive ?
14:11 - Il y a eu un courant qui est punitif, il y a eu des projets de faire...
14:17 - Parce que le changement des comportements va vers des restrictions forcément, nos habitudes.
14:22 - Oui, mais parce qu'en France on est aussi dans un pays qui est gouverné par le sommet.
14:27 Donc qui dit sommet, en fait dit loi, et dit application de la loi,
14:32 et si vous n'appliquez pas la loi, dit punition.
14:35 Mais effectivement, dans bon nombre d'autres pays, ça ne se passe pas comme ça.
14:39 Et par exemple sur ce biocarburant, on voit que par exemple aux Etats-Unis,
14:44 la recherche est massivement soutenue.
14:48 Ce qui fait qu'on arrive à un prix qui est plus de deux fois moins cher
14:52 que ce qu'on arrive à produire en France quand on le produit.
14:55 Donc vous voyez, il y a aussi entre les pays qui se lancent dans une course
14:59 vers une forme d'écologie économique, j'ai envie de dire,
15:03 et il y a aussi une grosse différence.
15:05 Il y a les pays qui financent massivement, qui ont les moyens de financer,
15:08 il y en a d'autres qui font plus d'effets d'annonce,
15:10 et ce n'est pas les 600 millions qui sont mis sur la table
15:13 pour la recherche qui vont bouleverser le secteur.
15:15 - La difficulté à laquelle a été confronté Emmanuel Macron ce matin,
15:19 et pour bien comprendre, il y a d'un côté une volonté,
15:21 et qui est extrêmement diffuse, on en parle dans la société,
15:24 de renouveau écologique là-dessus, de faire attention dans ses modes de déplacement,
15:28 et y compris dans sa façon de voyager, et donc de prendre l'avion.
15:32 Et de l'autre côté, combiné avec la volonté du président de la République,
15:35 qui relève d'une forme de projet politique,
15:37 de vendre des appareils français, et de les fabriquer en France,
15:40 et de continuer de les vendre.
15:42 Et il est évidemment le plus heureux, Alexandra avait raison,
15:44 quand après sa journée au salon du Bourget, Airbus annonce une commande record.
15:48 Ces deux trucs-là sont évidemment à concilier, à combiner,
15:52 et ils marchent avec ces deux jambes-là.
15:54 - Mais sur cette question de l'écologie punitive,
15:58 ce qui est assez intéressant, c'est qu'en fait, il suffit juste de changer
16:00 le paradigme du récit.
16:02 Si vous vous retournez un peu, et que vous dites,
16:04 "ben en fait, il ne s'agit pas d'écologie punitive",
16:06 la plupart des gens sont écolos sans même le savoir.
16:08 Vous prenez les classes modestes et populaires,
16:10 qui n'ont pas de voiture, qui ne prennent pas beaucoup l'avion,
16:14 en fait, elles sont écolos, mais elles n'en ont juste pas conscience.
16:18 Là-dessus, de qui on parle quand il s'agit, en fait, de fin de l'abondance,
16:21 et de rapport à la sobriété de ceux qui consomment le plus ?
16:25 On a beaucoup de débats autour des SUV.
16:27 Là-dessus, est-ce qu'il va falloir aller vers une forme de punition ?
16:30 Pas forcément. En revanche, il y a déjà de restrictions.
16:33 Mais à qui on s'adresse ? C'est-à-dire que ce sont ceux qui polluent le plus
16:36 qu'il va falloir aller forcément un peu restreindre.
16:40 Mais une grande partie de la population aujourd'hui
16:42 ne fait pas partie de cette catégorie-là.
16:46 Et en fait, c'est plutôt ça qu'il va falloir mettre en avant.
16:49 Et l'écologie, ce n'est pas juste la punition, c'est aussi une meilleure santé.
16:52 Aujourd'hui, la France a été condamnée, une fois de plus, pour la pollution.
16:56 Je vous rappelle qu'on a 48 000 morts prématurées par an sur la pollution.
16:59 En Ile-de-France actuellement, on a un pic d'azote, d'ozone,
17:06 et ceux qui ont des problèmes d'asthme, typiquement, le ressentent très bien.
17:10 Donc on voit bien qu'il y a quelque chose de plus large à construire
17:14 qui va au-delà de l'industrie versus la santé et l'écologie.
17:19 Par exemple, et je finirai là, nos voisins portugais,
17:23 ayant ce genre de problématiques sur l'énergie,
17:26 ont développé largement les énergies vertes.
17:29 Et aujourd'hui, ont des journées entières, des semaines entières,
17:32 où ils ne se fournissent qu'en énergie verte.
17:34 Donc sur la décarbonation, on a aussi des efforts à faire.
17:36 Je vais vous donner la parole à Alexandra Schwarzbrot,
17:38 juste après, à 20h20, si vous le permettez,
17:40 le fil info, le retour avec Valentine Lottes.
17:43 Cette fois, ce n'est pas un maire,
17:46 mais toute l'équipe municipale de Loris dans le Vaucluse,
17:49 qui démissionne.
17:50 Une décision prise après l'agression de l'un des adjoints par un habitant.
17:54 "On ne peut plus tolérer ça", explique le maire.
17:57 André Rousset appelle à une prise de conscience générale.
18:00 Cette semaine, la directrice de l'école du village
18:02 a également été insultée, selon lui.
18:04 150 à 200 millions d'euros.
18:07 Voilà la première estimation des dégâts du séisme à l'ouest de la France.
18:11 Ce coût, évalué par le cabinet d'expertise Sartès,
18:14 risque encore d'augmenter, prévient le PDG du groupe.
18:18 Après le ministre de la Transition écologique,
18:20 500 habitants sont à reloger.
18:22 Airbus frappe un grand coup en ouverture du salon du Bourget.
18:26 Le constructeur européen enregistre une commande record
18:29 de 500 avions type A320 pour la compagnie indienne Abakou Indigo.
18:34 Sa concurrente sur ce marché, la compagnie saoudienne Flynas,
18:38 en commande 30, sans compter les trois gros porteurs
18:41 commandés cette fois par Air Mauritius.
18:43 Le plus célèbre opposant au Kremlin,
18:45 Alexei Navalny, risque 30 ans de prison supplémentaire.
18:49 C'est le sixième procès au pénal contre lui en Russie.
18:52 Cette fois, il est accusé d'extrémisme et de réhabilitation du nazisme,
18:56 alors qu'il perd déjà une peine de 12 ans et demi de prison.
19:00 La saison de l'équipe de France de foot se termine ce soir
19:03 après une toute dernière rencontre contre la Grèce au Stade de France.
19:07 Un match dans le cadre des qualifications de l'Euro 2024.
19:10 Trois matchs pour l'instant, trois victoires pour les Bleus.
19:13 On verra s'ils poursuivent leur sans-faute sur France Info.
19:16 Début de la rencontre à 20h45.
19:18 Je vais vous faire écouter un sceptique, Jérôme Dubouchet,
19:30 responsable Aviation France de l'ONG Transport et Environnement.
19:35 Pour lui, la transformation va prendre du temps
19:37 et il faudra peut-être en passer par une réduction du trafic.
19:40 Jérôme Dubouchet sur France Info TV.
19:43 C'est atteignable, mais ce n'est pas la voie qu'on prend en ce moment.
19:45 Avec les annonces de méga-ventes, avec les annonces d'augmentation du trafic,
19:50 ça sera impossible parce qu'il y a des limites physiques
19:52 pour produire ces carburants d'aviation durable.
19:54 Il y a des limites de ressources énergétiques.
19:57 Et ça, c'est des paliers qu'on ne peut pas franchir.
19:59 Et ça impose un certain niveau de trafic.
20:02 Si on veut, et c'est possible, rendre l'aviation zéro émission en 2050,
20:08 il faut envisager une limitation du trafic.
20:10 Alexandra Schwarzbrot, il va falloir aller vers quoi ? Quelle est la méthode ?
20:14 De toute façon, ce qu'il faut bien que tout le monde comprenne,
20:18 c'est qu'on n'a pas le choix.
20:20 Ce n'est même pas une question de punition.
20:22 La punition, de toute façon, vous l'aurez, comme le disait très bien Nora,
20:25 le jour où vous avez une maladie.
20:27 On n'a pas le choix. Regardez le monde dans lequel on vit.
20:30 Regardez la succession des catastrophes climatiques.
20:34 Il suffit de regarder autour de soi pour bien comprendre.
20:37 Nous avons 19 départements en vigilance orange ce soir.
20:40 Mais oui, mais il n'y a pas le choix.
20:42 Il faut qu'on fasse tous des efforts.
20:44 Ça va être dur, ça va être douloureux.
20:46 Il faut que tout le monde... Je vois votre...
20:48 Vous n'avez pas l'air...
20:50 Non, je suis désolée, mais ça va être douloureux.
20:53 Ça va être douloureux, on doit tous en avoir conscience.
20:55 Parce que de toute façon, l'alternative sera pire encore.
20:58 Alexandra, je suis d'accord avec vous, ça va être très douloureux.
21:01 Déjà, on est à 2,5 degrés d'augmentation des températures en France.
21:05 On va vers un réchauffement climatique majeur.
21:08 Mais le problème, c'est qu'il faut embarquer les autres.
21:10 Il faut embarquer les Chinois, il faut embarquer les Indiens,
21:13 il faut embarquer les Africains.
21:15 Parce que c'est des mégapoles qui sont en train de se développer,
21:19 qui sont hyper polluantes, qui seront de plus en plus polluantes.
21:23 Et comment les... La question, c'est comment les embarquer.
21:26 Nous, à notre niveau, déjà, on a de la difficulté à nous embarquer dans le train,
21:30 alors qu'on est pourtant confrontés en plein au réchauffement climatique.
21:34 Tous les jours, il nous frappe.
21:37 Sans parler du stress climatique des gens qui sont sur les chantiers,
21:41 dont on parle très peu.
21:43 Donc la tâche est immense, mais on ne faut pas baisser les bras pour autant.
21:46 Alors, vous avez évoqué les intempéries, la canicule,
21:48 la France qui est sous la pression du péril climatique,
21:51 avec ses 19 départements en vigilance orange pour les orages,
21:56 ces pluies diluviennes qui nous dégringolent dessus.
21:59 Il y a eu ce week-end, par ailleurs, les manifestations autour du Lyon-Turin,
22:03 et cette question autour du mouvement "les soulèvements de la terre".
22:08 Il est question d'ailleurs d'une décision, Paul Barcelone, au prochain conseil des ministres.
22:13 - Mercredi, après-demain.
22:15 - Question posée, faut-il dissoudre les soulèvements de la terre,
22:18 posée à Christophe Béchut, ce matin le ministre de la Transition écologique sur France Info.
22:23 - Ce qui est complexe, c'est qu'on n'est pas devant une association normale,
22:27 on est aussi devant une nébuleuse d'associations,
22:29 mais malheureusement, chaque week-end où ils appellent à des manifestations interdites
22:33 qui se terminent par des blessés dans les rangs des forces de l'ordre,
22:36 ils ajoutent un chapitre, j'allais dire, dans le dossier qui pourrait mener à leur dissolution.
22:43 Et de ce point de vue, les 12 gendarmes et policiers qui ont été blessés ce week-end,
22:48 alors qu'ils ne faisaient que leur travail, en étant la cible de manifestants
22:51 qui sont venus manifester dans le cadre d'une manifestation interdite,
22:54 ça montre à nouveau à quel point on ne doit pas transformer l'écologie en prétexte
22:59 pour alimenter une haine des forces de l'ordre.
23:03 - Alexandra Schwarzbrot, peut-il y avoir des manifestations écologiques sans violence ?
23:10 - Non mais vous avez entendu ce qu'il a dit ? Ils appellent à des manifestations interdites.
23:13 Mais c'est quoi ce... C'est n'importe quoi !
23:16 Il y a un appel à manifester qui a été interdit par les autorités.
23:21 Déjà la façon... La formulation, les mots sont importants.
23:25 La façon dont il parle de ces mouvements écologistes est tenteuse.
23:31 On dirait qu'il parle de terroristes qui vont s'abattre sur leur endroit.
23:36 - On reconnaît le général de Dardana. - Ce qui est vrai, c'est qu'il y a des black blocs, malheureusement,
23:42 qui s'infiltrent dans ces associations.
23:46 Regardez, les débuts de ces manifestations, tout se passe très bien.
23:49 Le problème, c'est qu'il y a un moment où des black blocs s'infiltrent parmi eux.
23:52 Et là, ça castagne. Et là, malheureusement, ça devient violent.
23:56 Et ça, ça doit être condamné, puisque la violence n'a rien à voir là-dedans.
23:59 Mais décider de dissoudre des mouvements écologistes qui essayent d'alerter la société
24:08 sur ce qui est en train de se passer et sur l'urgence écologique, je trouve que c'est un non-sens.
24:13 - Nora m'a dit, sur cette histoire de dissolution, après tout, il y a des violences qui se répètent
24:18 de manifestation en manifestation, quelles que soient les sites.
24:21 - Oui, mais là, je vais reprendre ce que dit Alexandra.
24:23 C'est-à-dire qu'en fait, il y a d'un côté... - Il y a le problème.
24:26 - Non, mais le problème, enfin, vous n'allez quand même pas...
24:29 C'est exactement ce qu'on s'est dit pour les syndicats.
24:31 Est-ce que vous jetez l'opprobre sur les syndicats parce que vous avez un cortège de têtes de black blocs
24:35 qui vient, voilà, gérer un peu ce vertige de l'émeute ?
24:39 - Dissocier les soulèvements des black blocs. - Évidemment, évidemment.
24:42 Voilà, il y a clairement... On ne parle pas de la même chose.
24:45 Enfin, les soulèvements de la terre sont...
24:48 Qui est donc un faisceau, un réseau de plusieurs associations,
24:52 et qui finalement, pourquoi on entend depuis des mois...
24:54 - Quand il y a des démontages de maraîchers, ça vous paraît acceptable ?
24:57 - Des démontages de maraîchers ? - Oui, c'est ce qui se passait en Loire-Atlantique.
25:00 - Oui, oui, oui, mais en fait, mais ça...
25:02 C'est les débats qu'on avait aussi avec José Bové, fut-il une époque,
25:05 quand ils ont démantelé un McDo, quand ils ont été fauchés, en fait, des OGM.
25:09 Mais ça dit quoi ?
25:11 Qu'il y a une nécessité d'un débat public apaisé sur notre gouvernance de l'eau,
25:16 sur la question des OGM, sur la question de nos modes de transport,
25:20 et que ce débat public, aujourd'hui, il n'existe pas,
25:23 et qu'on en arrive, en fait, à cette prise de l'espace public
25:26 avec des tensions sur deux visions du monde absolument différentes.
25:30 Et on avait le débat à l'instant sur les transports
25:33 et sur cette décarbonation de l'aérien.
25:36 Et en fait, à un moment, quand est-ce qu'on met tous ces gens autour de la table ?
25:39 Quand est-ce qu'on essaye de créer un chemin dans une forme d'intelligence collective
25:43 pour essayer déjà de débattre sur cette question, par exemple, des mégabassines ?
25:47 On n'en a pas véritablement débattu.
25:50 Sur la question du Lyon-Turin, cette LGV, pardon,
25:53 mais c'est comme la défense européenne, c'est un projet qui a 40 ans et qui n'est toujours pas...
25:59 - Une vieille histoire, oui. - Voilà, c'est une vieille histoire.
26:01 C'est comme sur le nucléaire.
26:02 C'est-à-dire qu'il y a des débats, malheureusement, qui créent ce type de tensions.
26:06 Il va falloir qu'on soit en capacité de les mettre en discussion collectivement.
26:11 - Paul Barcelone, ça vient mercredi en Conseil des ministres.
26:13 - Alors, oui, normalement, mais la première fois que le gouvernement avait parlé
26:18 de dissolution des soulèvements de la Terre, et Jean-François vous faisiez référence à Seine-Solyne,
26:22 il y a une seconde, c'était le 28 mars.
26:24 Donc, quelques heures après, justement, les manifestations qui avaient débordé à Seine-Solyne.
26:28 - Et depuis rien. - Et depuis rien.
26:30 Pourquoi ? Parce que le gouvernement, et Nora le disait,
26:32 a été confronté à un problème d'abord juridique, avec l'impossibilité de dissoudre un collectif
26:38 qui n'est pas une association, donc pas une personne morale.
26:41 Aujourd'hui, il ne peut pas dissoudre un collectif ou un fil WhatsApp.
26:45 - C'est un fil WhatsApp, un fil Télégramme. - Exactement.
26:47 - Allez, on ne peut pas dissoudre un fil WhatsApp. - Donc, mercredi, peut-être en Conseil des ministres.
26:51 - C'est une jolie formule. Nous restons sur cette question des soulèvements de la Terre,
26:55 mais nous évoquerons également tout à l'heure le plan du gouvernement
26:58 pour lutter contre le surtourisme et l'annonce de 10 milliards d'euros d'économies par Bruno Le Maire.
27:05 Il est 20h30 sur France Info.
27:07 Et l'Info, c'est avec vous. Bonsoir, Edouard Marguier.
27:15 Bonsoir, Jean-François. Bonsoir à tous.
27:17 Les orages peuvent être violents ce soir jusqu'à minuit dans 17 départements.
27:22 Ils sont placés en vigilance orange par Météo France.
27:26 Il s'agit d'une large diagonale allant de la Moselle au nord,
27:30 eau de Sèvres au sud.
27:32 L'Europe se réchauffe deux fois plus vite que les autres régions météorologiques du monde,
27:37 selon l'Agence Météo des Nations Unies.
27:39 L'an dernier, sur le Vieux Continent, il a fait en moyenne 2,3 de plus
27:44 par rapport aux moyennes de l'ère pré-industrielle à la fin du XIXe siècle, période qui fait référence.
27:50 500 avions commandés en une seule fois à Airbus.
27:53 C'est un record historique dans le secteur de l'aéronautique.
27:56 Une compagnie indienne achète ses appareils à l'avionneur européen
28:00 et profite du salon du Bourget au nord de Paris pour l'annoncer.
28:04 Un maire et sa majorité démissionnent pour dénoncer l'agression d'un adjoint à Loris dans le Vaucluse.
28:10 4 000 habitants, c'est ce que rapporte France Bleu.
28:13 23 élus sur les 27 du Conseil municipal remettent leur mandat au préfet
28:17 car ils ne veulent pas vouloir tolérer ces situations.
28:20 Un habitant s'en est pris violemment à l'élu après l'inondation de sa maison suite à de gros orages.
28:26 Le chef de la diplomatie américaine reçu en Chine, selon Anthony Blinken,
28:30 Pékin a promis de ne pas fournir d'armes à la Russie,
28:34 déclaration après entretien avec le président chinois Xi Jinping.
28:38 Restés invaincus, les Bleus commencent dans un quart d'heure, maintenant leur dernier match de la saison.
28:44 Ils reçoivent la Grèce pour les qualifications de l'Euro l'an prochain.
28:48 Dans ces éliminatoires, les joueurs de l'équipe de France de football restent sur 3 succès en 3 matchs
28:53 et n'ont pris aucun but. Coup d'envoi donc 20h45 au Stade de France.
28:57 [Musique]
28:59 France Info
29:01 20h21, France Info, Les Informés, Jean-François Ackilly.
29:07 Le cas des soulèvements de la terre, les économies annoncées par Bruno Le Maire
29:12 et le plan du gouvernement pour lutter contre le surtourisme.
29:17 Les Informés avec Alexandra Schwarzbrot, directrice adjointe de la rédaction de Libération.
29:22 Nora Amadi, journaliste présentatrice de l'émission "Sous les radars" sur France Culture.
29:27 Patricia Lemonir, grand reporter spécialiste des questions internationales et des avions aussi.
29:32 - Ils volent ? - Ils volent, absolument.
29:35 - Entre pays ? - Ils traversent les frontières, oui.
29:36 Et Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info.
29:40 Nous évoquions cette hypothèse de dissolution des soulèvements de la terre
29:46 après ce qui s'est produit autour du Lyon-Turin ce week-end.
29:48 Il pourrait en être question ce mercredi au Conseil des ministres.
29:52 L'écrivain de science-fiction Alain Damasio, invité de France Inter ce matin,
29:57 a pris la défense de l'association et justifié une dose de violence dans le combat écologique.
30:04 Il y a une vraie urgence à changer, à faire bierfuquer ce monde.
30:08 Et que donc, il faut, si le gouvernement n'est plus capable,
30:11 et n'a jamais été capable en l'occurrence, d'entendre ces arguments écologiques,
30:15 il faut passer à un niveau supérieur d'action.
30:18 - C'est-à-dire la violence ? - Mais ce n'est pas la violence.
30:21 Parce que là, on parle vraiment... La violence, c'est action directe.
30:24 La violence, on regarde dans les années 80, où effectivement, on mettait des balles dans la tête des PDG,
30:29 des grands groupes comme Renault. Là, on était dans la violence.
30:32 Là, on parle de gens qui découpent au cutter une bâche en plastique
30:36 pour que l'eau des mégabassines retourne en aphréatique et bénéficie justement à tout le monde.
30:40 On parle parfois de sillage de tuyaux. Moi, je n'appelle pas ça de la violence.
30:46 - Je ne suis pas sûr que ça insolite, que ce soit des simples sillages de tuyaux
30:50 et des découpages de bâches, Paul Barcelone.
30:53 - Et d'ailleurs, je parlais du 28 mars tout à l'heure,
30:56 et des raisons pour lesquelles le gouvernement tâtonne et patine
30:59 sur la dissolution des soulèvements de la Terre.
31:01 On peut aussi penser que Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a parlé un peu vite,
31:05 et que ça a fait un énorme coup de pub pour les soulèvements de la Terre.
31:08 On se souvient que derrière une pétition, que certaines personnalités publiques,
31:13 que certaines célébrités ont révélé leur soutien au mouvement des soulèvements de la Terre, etc.
31:18 Le problème politique s'élargit aussi.
31:21 - L'éternelle justification de la violence, Patricia Lemoyneur,
31:24 c'était un peu la petite musique sous les gilets jaunes.
31:27 - Oui, c'était de la petite musique, mais si vous voulez, à l'affrontement, répond l'affrontement.
31:32 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on est dans un monde où effectivement,
31:35 la parole doit être forte et les actions aussi dans l'affrontement, pour se faire entendre.
31:42 Mais pourquoi on n'arrive pas à se faire entendre ?
31:44 Pourquoi les citoyens ont l'impression de ne pas se faire entendre ?
31:47 Eh bien parce qu'il n'y a pas justement ce dialogue dont vous parliez tout à l'heure.
31:51 On ne met pas les gens autour d'une table, en tout cas les concernés,
31:55 parce qu'on met des gens autour d'une table.
31:56 Les préfets sont les champions des réunions.
31:58 Ils réunissent le monde agricole, un président de la FNSEA, etc.
32:03 Mais qui est un président de la FNSEA aujourd'hui ?
32:06 C'est un industriel, ce n'est pas le petit agriculteur qui va, lui, gérer son champ
32:10 et qui va être aussi soumis au stress hydraulique, vous voyez ?
32:14 Donc il y a ce manque de dialogue et face à ce manque de dialogue,
32:17 eh bien il ne reste que l'affrontement ou une forme de violence
32:20 auquel l'État répond par une autre forme de violence.
32:22 Parce que qu'est-ce que c'est la dissolution, si ce n'est une forme de violence ?
32:26 Et le nombre de dissolutions ne fait qu'augmenter.
32:29 - Alexandre H. Finsbrod.
32:30 - Et par ailleurs, cette colère qui peut parfois se muer en violence,
32:33 d'où elle vient ?
32:35 Tous ces sujets dont on est en train de parler, ça fait des années,
32:39 voire des décennies que les écologistes l'évoquent.
32:41 Tout ce qui entraîne ces catastrophes climatiques qui nous tombent dessus.
32:44 - Vous dites quoi, que c'est acceptable ?
32:45 - Non, mais ça veut dire que certains ont l'impression d'hurler dans le vide
32:49 depuis des années, voire des décennies.
32:51 - C'est pas pour autant que ça cautionne la violence, parfois.
32:53 - Je ne cautionne pas la violence, mais je peux comprendre que parfois,
32:56 certains deviennent fous quand ils voient à quel point ils n'ont pas été entendus
33:01 et à quel point les choses sont en train de s'aggraver.
33:03 - Encore un mot là-dessus, Nora Badi.
33:05 - Il faut avoir ce type de conversation avec des moins de 30 ans.
33:09 Et c'est très, très éclairant parce que vous évoquiez à l'instant, Alexandre,
33:13 des décennies de cris dans le désert.
33:16 Le rapport Meadows, qui parle des limites des ressources à la planète,
33:20 date de 1972 quand même, donc ça fait plus de 50 ans.
33:24 Aujourd'hui, on a affaire à des jeunes gens, quand vous discutez avec eux,
33:27 qui sont pétris dans une forme d'éco-anxiété et d'angoisse,
33:32 qui ne se projettent pas au-dessus de 2030.
33:34 Ils n'arrivent pas à se projeter dans un monde à +4 degrés,
33:36 qui vous disent "à quoi bon faire des études ? Jamais je ne ferai d'enfant",
33:40 qui sont véritablement, en fait, engoncés dans leur existence,
33:44 et qui disent "non mais ça suffit d'être poli, je ne suis pas en train, là aussi,
33:47 de légitimer une forme de violence. On a été poli, on a dit, on a demandé,
33:51 on a fait des COP, on en est à la combien de COP ? À quoi ça sert ?
33:55 À quoi ça sert aujourd'hui d'entendre dire encore que l'innovation nous sauvera,
33:59 quand vous voyez que les réfugiés climatiques, potentiellement,
34:04 vont être aussi des Français, quand on voit l'érosion des côtes.
34:08 Les Pays-Bas, aujourd'hui, essayent de monter le niveau de leur sol,
34:12 parce qu'ils sont en train de se noyer.
34:15 On parlait tout à l'heure de l'Inde, de la Chine, de l'Afrique,
34:19 mais en fait, les Européens sont touchés, et c'est parce qu'on est touchés,
34:22 sans parler du Canada et des mégafeux, mais voilà, la réalité, c'est celle-ci,
34:27 et quelles réponses politiques on a à donner à ça ?
34:29 Ce n'est pas une dissolution qui réglera ça, c'est ça.
34:31 - Oui, d'autant que notre continent est celui qui se réchauffe le plus.
34:34 - Pardon ?
34:35 - Notre continent est celui qui se réchauffe le plus.
34:37 - Oui, qui se réchauffe le plus, oui.
34:38 Allez, venons-en aux assises des finances publiques,
34:40 ou comment accélérer le désendettement de la France, autre vaste sujet.
34:46 Bruno Le Maire cible 10 milliards d'économies,
34:49 notamment dans le domaine de la santé.
34:52 Déclaration du ministre de l'Economie.
34:55 - Nous avons eu en 2022 8,8 millions d'arrêts maladie en France,
35:00 contre 6,4 millions dix ans plus tôt.
35:03 C'est 30% de plus qui nous ont conduit en 2022 à dépenser au total,
35:08 pour les seuls arrêts maladie, 16 milliards d'euros.
35:13 Nous proposons donc à toutes les parties prenantes,
35:16 représentants des entreprises et des salariés, médecins-conseils, CNAM,
35:19 de travailler ensemble d'ici le PNFSS 2024,
35:23 aux instruments les plus efficaces pour lutter contre ces dérives.
35:26 Chacun doit être davantage responsabilisé.
35:30 Du salarié au chef d'entreprise, en passant par le médecin,
35:33 l'absentéisme ne peut pas être une fatalité en France.
35:37 - Votre regard, Alexandra Schwarzbrot, sur cet aspect-là,
35:40 des économies proposées par Bruggelberg,
35:43 il n'y a pas que ça dans le plan en question,
35:45 aller chercher la démultiplication des arrêts maladie ?
35:48 - Écoutez, là, moi, je suis désolée, je vais encore passer pour la gaucho de service.
35:53 - Que vous n'êtes pas.
35:55 - Que j'assume d'être.
35:57 Mais là, franchement, les bras m'ont tombe, quand on entend ça.
36:00 Et après, on se demande pourquoi les gens sont en colère,
36:02 pourquoi ils vont dans la rue, pourquoi certains deviennent violents.
36:04 - Pourquoi vous dites ça ? Vous croyez que c'est une forme de provocation ?
36:07 - Encore une fois, sur qui on fait porter la responsabilité des problèmes actuels ?
36:12 Sur les salariés, c'est déjà sur eux que la réforme des retraites,
36:16 c'est eux les plus précaires et les plus fragiles qui ont été touchés.
36:20 Là, une fois de plus, ce sont les gens qui sont obligés, pour des raisons X,
36:28 de prendre des arrêts maladie, qui sont montrés du doigt.
36:31 Tout ça pour faire plaisir à l'extrême droite, à la droite,
36:34 et aux chefs d'entreprise qui pensent qu'il y a trop d'arrêts maladie.
36:39 Il faut arrêter avec ça.
36:41 C'est vrai qu'il va falloir faire des économies.
36:43 C'est vrai que le quoi qu'il en coûte, on ne va pas pouvoir continuer comme ça.
36:46 C'est vrai qu'il va falloir des fortunes pour assurer la transition écologique.
36:50 C'est vrai que ça va être douloureux, comme je vous le disais, pour tout le monde.
36:54 Pour vous, pour moi, pour tout le monde.
36:56 Il faut que ce soit douloureux aussi pour les grandes entreprises.
36:58 En ce moment, il y a quand même des grandes entreprises qui se gavent avec l'inflation, sur l'énergie.
37:07 Et rien n'est fait.
37:09 Les liches fiscales qui financent les énergies fossiles, est-ce que ça, on va les supprimer ?
37:14 Non, pour l'instant, si.
37:16 C'est dans le plan, oui.
37:18 Enfin, une bonne nouvelle.
37:20 D'ici à 2030, pas du jeu.
37:24 10 milliards d'euros d'économies, là encore, d'ici à 2030.
37:29 Il y a évidemment d'autres mesures, mais ce que dit Bruno Le Maire, c'est que c'est la fin du quoi qu'il en coûte.
37:34 Ça fait longtemps qu'il y a une petite musique qui se répète.
37:41 Oui, bien sûr.
37:43 C'est en tout cas le message des 10 milliards d'euros d'économies.
37:48 Allez, avutez vos arguments, nous restons sur la question de ce plan d'économies.
37:53 De 10 milliards annoncés par Bruno Le Maire, 20h41, une minute, sur France Info, retour du Fil Info, signé Valentin Lhottès.
38:01 La France et 4 pays d'Europe achèteront ensemble des systèmes de défense antiaérienne Mistral,
38:08 annonce à l'instant d'Emmanuel Macron, après une réunion des ministres européens de la Défense aujourd'hui.
38:14 Un achat avec la Belgique, l'Estonie, la Hongrie et Chypre pour mieux protéger le continent dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
38:22 Après le comptage des élèves absents pour l'Aïd El-Fitr, une plainte pour discrimination déposée à Toulouse par une association.
38:30 Cette fête marque la fin du Ramadan pour les musulmans et fin avril, des policiers ont demandé ces chiffres par mail à plusieurs chefs d'établissement
38:38 sans demander l'accord du rectorat, le ministre de l'Intérieur l'a admis mais nie tout fichage.
38:44 Des voyageurs évacués d'un train, le toit d'une mairie arraché et une mini-tornade.
38:50 Les dégâts des orages dans le Cher et l'Indre, cet après-midi et toujours 17 départements en vigilance orange ce soir.
38:57 La France accorde près de 26 millions d'euros à la Tunisie, le ministre de l'Intérieur sur place l'annonce.
39:03 Le but c'est d'aider le pays à lutter contre l'immigration irrégulière, avec cet argent la Tunisie pourra s'équiper et former, explique Gérald Darmanin.
39:12 Un incendie dans le célèbre parc d'attractions Europa-Park en Allemagne entraîne l'évacuation de 25 000 visiteurs.
39:20 Les portes sont fermées depuis cet après-midi, l'incendie est désormais maîtrisé mais on ne connaît pas encore les causes.
39:28 France Info
39:30 20h21, les informés, Jean-François Ackilly.
39:36 Avant de parler du plan d'économie suite, le dernier match de la saison pour les Bleus.
39:41 Nous allons au Stade de France pour le coup d'envoi de ce France-Grèce match qualificatif pour l'Euro 2024.
39:49 Bonsoir à vous Nicolas Perronnet.
39:52 Bonsoir Jean-François, bonsoir à tous.
39:54 Je vous pose la question de routine, c'est un match important ce soir, je crois que oui.
40:00 Oui, c'est un match important pour plusieurs raisons.
40:04 Déjà parce qu'il faut terminer cette saison en beauté, elle a été longue, elle a été interminable, inédite, hors normes.
40:12 Il y a eu une Coupe du Monde au milieu, c'est le 13ème match des Bleus ce soir, c'est énorme.
40:17 Et des joueurs qui sont à plus de 60 matchs avec les rencontres qu'ils ont disputées en club.
40:22 C'est le mois de juin, il fait beau, le Stade de France est rempli, 81 000 personnes.
40:27 Donc oui, terminez la saison en beauté.
40:30 Et puis surtout, mathématiquement les Bleus ne seront pas qualifiés pour les championnats d'Europe en 2024 en Allemagne.
40:37 Mais franchement, s'ils gagnent ce soir, ils feront un pas de géant parce qu'ils sont invaincus.
40:41 C'est la 4ème rencontre, donc 12 points sur 12 en jeu, c'est vraiment l'enjeu de ce soir.
40:47 Et avec 12 points, on est quasiment qualifiés.
40:50 Donc voilà, il y a pas mal d'enjeux.
40:52 Il y a des enjeux personnels aussi pour Thien Bapé qui pourrait battre un record important ce soir.
40:57 Il pourrait devenir le joueur le plus prolifique de toute l'histoire française.
41:03 Tout simplement, il pourrait battre le record de 53 buts de Just Fontaine qui date de 1958.
41:09 Donc voilà, il y a des enjeux collectifs.
41:11 Restez en tête, consolidez la place en tête de ce groupe B.
41:14 Des enjeux personnels avant d'enlever les crampons, mettre les tongs et partir en vacances.
41:18 - Juste un mot rapide, vous parlez de crampons, comment va la pelouse ?
41:21 - Elle est bonne.
41:22 - Elle est bonne, ça inquiétait beaucoup.
41:24 - Il y a Camus, une grosse rencontre samedi soir.
41:26 - Ça inquiétait beaucoup Didier Deschamps, effectivement.
41:28 Et dès hier, c'est la première chose qu'il est venu faire avant l'entraînement,
41:32 il a foncé sur la pelouse pour aller voir l'état et rassurer tout le monde en disant qu'elle était bonne.
41:38 Donc les jardiniers du Stade de France ont bien travaillé.
41:40 Les conditions sont parfaites pour le coup d'envoi qui va être donné dans quelques secondes maintenant.
41:45 - Merci à vous Nicolas Perronnet.
41:47 Vous nous le faire vivre sur France Info à la radio.
41:50 Nous évoquions le plan d'économie lancé par Bruno Le Maire d'ici à la fin du quinquennat.
41:57 C'est ça l'idée ?
41:58 - Oui, à part 2030.
41:59 - À 2030 même.
42:00 - Un peu plus loin que le quinquennat.
42:01 - Ça engendre un peu la prochaine présidentielle.
42:03 Je vais vous faire entendre ce qu'a dit la Première Ministre Elisabeth Borne.
42:06 C'est sa déclaration "Ni impôts, ni rabaux".
42:09 - Relever les défis de l'avenir, financer nos priorités et notre action
42:15 exige une dette soutenable et demandera des efforts de chacun.
42:19 Nous ne tomberons ni dans la facilité des hausses d'impôts, ni dans l'erreur du coût de rabaux.
42:27 Nous croyons dans la croissance, dans les réformes et dans l'efficacité, pas dans l'austérité.
42:34 - Ni impôts, ni rabaux, enfin ni hausses d'impôts, Paul Barcelone, ni rabaux.
42:39 Vous savez le rabau qu'on a toujours utilisé partout.
42:41 - Est-ce que la prise en charge des soins dentaires par la Sécu baisse de 70 à 60% au 1er octobre ?
42:48 C'est quoi, c'est un demi milliard ?
42:49 - C'est sûr que mes camarades de jeu auront un avis sur la question.
42:52 Mais je crois qu'il y a la volonté pour le gouvernement de réaffirmer une forme de sérieux budgétaire.
42:58 Après la note dégradée chez Fitch, après la note maintenue chez Standard & Poor's,
43:04 ce sont là les 10 milliards d'euros.
43:07 Politiquement, c'est une manière de parler à la droite.
43:11 On sait que les questions de finances publiques sont toujours un argument de vente qui chatouille les oreilles des républicains.
43:18 - La droite qui va être de censure pour le prochain débat budgétaire 2024.
43:23 - Et on se souviendra que depuis décembre dernier, le gouvernement n'avait pas réussi à faire adopter sa loi de programmation des finances publiques
43:30 qui reviendra durant l'été sur le bureau du Parlement.
43:34 Et que pour la faire adopter, il faudrait que les républicains la votent.
43:38 Il y a aussi cet enjeu politique-là derrière, avec toujours ce fond de risque d'embrasement social.
43:46 - Nora m'a dit "pas de hausse d'impôt", répète le président Emmanuel Macron,
43:49 relié par la première ministre et les autres membres du gouvernement. Il faut le croire ?
43:53 - Il faut le croire, oui. On voit bien que c'est la trajectoire, et ce depuis le premier quinquennat, de cette baisse d'impôt.
44:00 - S'en réjouir, non ?
44:01 - Alors, il faut s'en réjouir, oui et non. C'est-à-dire qu'on voit bien que même du côté de la Cour des comptes,
44:06 on a quand même sonné un petit peu le holà en disant "attention à la trajectoire budgétaire".
44:11 Il y a aussi une dimension de sérieux. Souvenez-vous, on n'en est pas là de ce qui s'est passé avec l'ancienne première ministre
44:17 qui précédait Ritchie Sunak en Grande-Bretagne et qui a présenté un plan qui s'est retrouvé complètement balayé par les marchés,
44:25 par manque de sérieux. On n'en est pas là, clairement.
44:28 Mais il y a un moment où, en termes de trajectoire, il y a à la fois, et Paul le rappelait, la nécessité d'envoyer des signaux au marché
44:34 et à maintenir la note. Deuxièmement, dans des tensions qui vont s'ouvrir aussi du côté de la Commission européenne
44:41 et dans des débats autour de cette nécessité de financer la transition. Comment est-ce qu'on remet un petit peu à plat
44:48 toutes nos finances publiques avec des voisins qui disent régulièrement que la France aussi est un État "obèse"
44:56 et qu'il va falloir restructurer et envoyer des signaux parce que si on permet à cette transition verte d'être financée,
45:03 de sortir du calcul de la dette, tout ceci risquerait d'engager la France dans une mauvaise trajectoire.
45:09 Et enfin, là, pour revenir de manière très concrète sur les déremboursements, ce qui est presque un peu cynique finalement,
45:17 c'est qu'à l'heure où le Président se veut celui du pouvoir d'achat, redonner du pouvoir d'achat aux Français,
45:23 où ce panier notamment sur la prise en charge des dispositifs médicaux, des couronnes, des soins dentaires
45:29 avait été une grande annonce de 2019 avec une prise en charge complètement intégrée, là, de revenir en arrière,
45:36 on est dans quelque chose quand même qui est pas bienvenu quand on sait à quel point aujourd'hui les Français décalent leurs dépenses de santé, voire ils renoncent.
45:48 Patricia Lémoignière, il est question de 10 milliards d'économies d'ici à 2030 comme le précisait Paul Barcelone,
45:55 et nous avons une dette à 3 000 milliards, une dette publique fixe qu'il va falloir faire baisser, descendre.
46:01 Est-ce qu'il y a dans le discours politique pas une forme d'habitude finalement de renoncement également à gérer ce problème-là
46:09 qui s'accumule au fil des, on va dire, des gouvernances ?
46:14 Alors oui, il y a eu un renoncement, ou en tout cas un remettre à plus tard certaines gestions,
46:18 mais c'est justement là, comme vous l'avez dit, Bruno Le Maire s'adresse effectivement avec ces mesures,
46:23 en disant là on va être sérieux, là on va le faire, là on va réduire le déficit, on va réduire la dette, etc.
46:28 Il s'adresse effectivement au marché, à l'Europe, etc.
46:31 Moi, ce qui me frappe dans tous ces discours, aussi bien celui qu'on entend au Bourget ce matin,
46:37 industrialisation, écologie, et aujourd'hui économie, que ce soit Mme Borne ou le ministre des Finances,
46:43 c'est qu'il y a eu un grand absent là-dedans.
46:46 Personne n'en parle plus. C'est le travail.
46:49 Le travail, les salariés, les conditions de travail, alors tout ça est évaporé.
46:54 On leur dit simplement "si vous êtes un peu fatigué au travail, les arrêts de travail finis pour les raisons de santé".
46:59 C'est tout ce qu'on leur dit à peu près.
47:01 C'est le message que vous avez perçu aujourd'hui ?
47:03 Le seul message qui est adressé aux salariés, c'est que vous prenez grosso modo des arrêts de travail qui sont un peu suspects.
47:10 Paul Barcelone.
47:11 Ça va être intéressant de suivre la bataille politique en coulisses.
47:14 Nora disait "bataille à la Commission européenne", etc.
47:17 Il va aussi se jouer un bras de fer en coulisses directement au gouvernement,
47:21 puisque Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics, va demander avant le 14 juillet
47:26 à chaque ministère de rendre une feuille de route très claire,
47:29 5% d'économie partout où vous voulez faire des économies,
47:32 et c'est comme ça que vont se financer les 10 milliards.
47:35 Pourquoi bras de fer ?
47:36 Parce qu'il y a certains ministres qui disent "oui, mais avant que ces discussions soient entamées,
47:41 moi j'ai fait voter au Parlement une loi de programmation".
47:44 C'est le cas de Sébastien Lecornu, par exemple, pour la loi de programmation militaire.
47:47 C'est le cas du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, pour la loi de programmation du ministère de l'Intérieur.
47:52 Et eux ne veulent pas rogner sur cette feuille de route-là.
47:55 Ils veulent tenir leur engagement, tenir ce qui a été voté au Parlement,
47:58 alors même qu'il y a cette nécessité d'afficher des économies.
48:03 Ça va donner un bras de fer politique.
48:05 La Première Ministre leur a répondu en disant "vous essayez de gérer à l'intérieur sans toucher la masse salariale".
48:12 Mais on voit bien qu'il y a aussi quelque chose, rapidement, du poids politique.
48:17 Parce que sur, par exemple, le logement, on a vu des coupes claires absolument incroyables
48:22 sur les politiques de logement qui ont été annoncées.
48:24 Ça va être encore le cas avec PNEL.
48:25 Exactement. Entre autres. Et on voit bien qu'il y a une question de poids politique
48:28 entre d'un côté, monsieur Lecornu, monsieur Darmanin, et de l'autre, typiquement, Olivier Klein,
48:33 qui n'a pas réussi à obtenir ce type d'arbitrage.
48:35 Pour refermer ces informés, nous vous allons parler de vacances, dans un instant,
48:38 pour respirer, mais de surtourisme, vous allez voir, c'est autre chose.
48:41 20h51 sur France Info, Le Fil Info, signé Valentin Letez.
48:46 500 habitants à reloger à l'ouest de la France après le séisme.
48:52 Plus de 5000 bâtiments endommagés par les secousses.
48:55 Le coût des réparations estimé pour l'instant entre 150 et 200 millions d'euros
49:00 par le cabinet d'expertise en assurance Sartec.
49:03 L'Europe, c'est la région du monde qui se réchauffe le plus vite, avec un demi-degré de plus
49:08 tous les 10 ans depuis les années 80.
49:11 L'Organisation Météorologique Mondiale et le service Copernicus à l'origine de ce rapport
49:16 alertent aussi sur la surmortalité liée à ces conditions.
49:19 Plus de 16 000 morts l'an dernier sur le continent, exclusivement à cause des vagues de chaleur.
49:25 Le premier procès pour terrorisme d'ultra-droite en France s'est ouvert aujourd'hui,
49:30 devant la Cour d'assises spéciales à Paris.
49:32 Ces 4 hommes de la mouvance néo-nazie sont accusés d'avoir préparé des attaques terroristes
49:36 contre des mosquées ou des lieux fréquentés par des populations de confessions musulmanes.
49:40 10 milliards d'euros d'économie d'ici 2027 pour rétablir les comptes publics.
49:46 C'est le souhait du ministre de l'Economie. Bruno Le Maire veut mettre à contribution
49:50 les transports et notamment supprimer les avantages fiscaux sur les carburants fossiles,
49:55 essence et gazole d'ici la fin du quinquennat.
49:58 Vous tenez à eux, ne les quittez pas des yeux.
50:01 Le ministère de la Santé lance une campagne de prévention des noyades chez les enfants.
50:05 Un spot de sensibilisation de 30 secondes pour rappeler à quel point ces accidents surviennent vite.
50:11 Chaque été, plus de 500 enfants sont victimes de noyades.
50:14 C'est même la principale cause de décès chez les moins de 6 ans.
50:17 Vous le savez, le gouvernement s'attaque aux flux touristiques,
50:31 notamment au pic de fréquentation qui submerge certains sites illustres français.
50:37 Il y en a partout. Evidemment, la France, première destination touristique au monde.
50:42 Faut-il répartir les flux en question plutôt que les réfréner ?
50:47 Pour ne pas dire interdire, personne ne parle de ça.
50:50 Je vous donne un exemple, la Calanque du Sujiton, très bel endroit à Marseille.
50:55 Il faut depuis l'année dernière s'inscrire en ligne pour y accéder.
50:58 Christine Juste, adjointe au maire de Marseille, chargée de l'environnement.
51:02 Cette plage qui peut accueillir 100 personnes,
51:05 vous voyez souvent plus de 1000 personnes dans la Calanque.
51:08 Elle était victime de ce succès, d'abord érosion de la végétation, puis de la terre.
51:14 Afin qu'elle ne soit pas définitivement un désert,
51:17 nous avons mis en place avec le parc cette régulation,
51:21 qui a d'ailleurs été très bien acceptée par tous les usagers,
51:24 les Marseillais d'abord, bien sûr, et les touristes.
51:27 Cela s'est passé de manière tout à fait agréable cet été.
51:31 Il n'y a pas eu d'incident.
51:32 L'exemple du Sujiton, Olivier Grégoire, la ministre déléguée au commerce,
51:37 elle, et au tourisme et artisanat, a même annoncé la mise en place d'un observatoire national
51:42 des sites touristiques pour essayer de repérer des endroits où les Français
51:46 et les étrangers qui viennent massivement chez nous
51:48 pourraient aller passer quelques vacances.
51:51 Alexandra Schwarzbrot, faut-il freiner là encore ou se redéployer ?
51:57 Sur le principe, je pense que ce n'est pas inept de freiner le tourisme sur certains sites,
52:04 ne serait-ce que pour préserver la biodiversité, ne serait-ce que pour préserver les paysages,
52:08 parce que quand on voit dans quel état ils sont,
52:11 après que des centaines, des milliers de gens sont passés, ça fait un peu peur.
52:16 Cela dit, je ne suis pas sûre.
52:17 Moi, ce qui me fait un peu peur aussi, c'est quand je vois tous ces observatoires,
52:22 ces centres d'études, tous ces millions qui partent pour des études sur tel truc.
52:32 Ça me fout un peu la trouille.
52:36 Je ne suis pas sûre qu'il y ait besoin de lancer des groupes de travail sur un sujet pareil.
52:42 Je pense que les régions doivent être associées au premier chef.
52:47 C'est-à-dire que c'est une prérogative qui doit appartenir aux régions, aux départements, aux villes.
52:52 Et la ville de Marseille, manifestement, le fait très bien sur cette calanque.
52:56 Mais l'État n'a pas vocation à lancer des groupes de travail comme ça,
53:01 à balancer des millions pour gérer ce genre de choses.
53:05 - On va faire le tour de table rapidement parce que l'heure a tourné.
53:07 Là-dessus, Patricia Lémonière, 58 milliards d'euros de recettes en 2022,
53:12 le tourisme, ce n'est pas touche.
53:14 Il faut faire en sorte que les flux touristiques se répartissent mieux.
53:19 C'est ça l'idée ?
53:20 - Oui, enfin... - Mais ne pas les faire baisser.
53:22 - À mon avis, on n'a pas besoin, effectivement, comme vient de le dire Alexandra,
53:25 d'un nouvel observatoire et de nouvelles études qui vont coûter quelques millions,
53:29 pas donner à un cabinet privé qui va les faire.
53:31 Tout ça, ça peut remonter très facilement.
53:33 Et tout le monde en France sait pratiquement où se trouvent les sites qui mériteraient d'être vus.
53:38 Mais ce qu'il faut bien se dire, une chose, c'est qu'on n'en est qu'au début de ce tourisme de masse.
53:43 C'est-à-dire qu'on est de plus en plus nombreux.
53:45 En France, on est de plus en plus nombreux.
53:47 Et dans le monde, on est de plus en plus nombreux.
53:49 Et avec de plus en plus d'avions qui nous amènent ces touristes.
53:54 - Donc étant la première destination, on risque d'être confronté, effectivement, à un tourisme de masse.
53:59 Et effectivement, on se pose la question de la gestion de nos ressources.
54:03 - D'où l'intérêt de s'attaquer au problème, Nora Amadi.
54:05 - Oui, de toute façon, il faut s'attaquer au problème.
54:07 Et on voit bien qu'en fait, on peut prendre l'exemple sur certains de nos voisins,
54:09 la Croatie avec Dubrovnik, Venise, Barcelone.
54:13 Mais là-dessus, en termes de régulation, il y a à la fois la régulation des flux,
54:16 il y a faire aussi du marketing territorial d'autres espaces, en fait,
54:20 pour pouvoir permettre justement une diffusion de la masse de ces touristes.
54:25 Et puis dernièrement, la question qui s'est aussi posée, c'est qu'est-ce qu'on fait concernant les plateformes type Airbnb,
54:31 type Booking, etc., qui conduisent aussi à cette surconsommation touristique.
54:36 Là, clairement, quand on a une ville comme Saint-Malo, quand on est l'Île-de-Ré,
54:40 quand on est Etretat ou autre, il y a véritablement cette question qu'il va falloir poser.
54:45 Et là-dessus, on voit bien que du côté du gouvernement,
54:48 on n'a pas laissé la main aux villes, on n'a pas laissé la main aux régions,
54:52 mais parce qu'on n'a pas véritablement non plus très envie d'avoir à réguler ce type de plateformes
54:57 qui sont une manne financière d'un côté, mais de l'autre, qui tuent littéralement les villes-centres.
55:03 Et il faut le voir avec Barcelone, il faut le voir aussi avec Lisbonne, il faut le voir avec Venise ou Rome.
55:08 Véritablement, on n'aurait beaucoup à perdre à laisser cela faire.
55:12 Et vous nous donnez envie de partir en vacances, chère Noor Ahmadie.
55:15 Une petite citation pour fermer ses informés.
55:18 Pas question de limiter le nombre de vols courriers, de longs courriers pour la France.
55:22 On peut décider de se saborder, mais ce n'est pas ma politique à expliquer, Olivia Grégoire au Figaro.
55:28 Allez, Alexandra Schwarzbrot, la Une de Libération demain.
55:31 Ah, il ne faut pas la louper, c'est un numéro spécial, Intelligence artificielle, sous la direction de Cédric Villani.
55:38 Donc là, il y a du lourd.
55:39 Il y a du lourd, donc à la Une de Libé.
55:41 Merci à Noor Ahmadie, Patricia Lémonnière et Paul Barcelone pour cette participation aux informés qui reviennent demain matin à 9h sur France Info.
55:50 Bonne soirée.
55:51 [Musique]

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