• l’année dernière
Qui n’a jamais fait semblant d’aller bien ? Pour faire bonne figure, par sentiment d’illégitimité, pour ne pas inquiéter les autres, ne pas paraître faible aussi parfois, ou éviter le jugement. Et finalement rester dans sa bulle. À l’abri, pourrait-on se dire. On renvoie les émotions à plus tard, encore et encore. Jusqu’à étouffer. Pendant plus de 60 ans, Jerry West a tout gardé pour lui.

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Sport
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00:00 Qui n'a jamais fait semblant d'aller bien, pour faire bonne figure, par sentiment d'illégitimité,
00:04 pour ne pas inquiéter les autres, ne pas paraître faible aussi parfois, ou éviter le jugement.
00:08 On reste dans sa bulle, on se met à l'abri, on renvoie les émotions à plus tard, encore et encore, jusqu'à étouffer.
00:13 Pendant plus de 60 ans, Jerry West a tout gardé pour lui.
00:15 Lui, la légende des Lakers aux 14 élections All-Star en 14 saisons.
00:18 Lui, l'inspiration derrière le logo de la NBA.
00:21 Lui, la star de West Virginia.
00:23 Lui, le deuxième choix de la draft 1960.
00:25 Mais lui aussi, le gamin chétif de la campagne, qui à l'époque était frappé par son père.
00:30 En étant détruit par la violence et le manque d'amour, il a été difficile de devenir l'adulte en paix avec lui-même,
00:35 auquel on s'efforce de ressembler, lorsque l'enfant en nous n'a jamais guéri de ses vieilles blessures.
00:39 Qu'elles soient physiques ou psychologiques, les plaies peuvent ne jamais se refermer.
00:42 Inconsciemment, les mêmes mécanismes s'activent alors systématiquement depuis l'enfance,
00:46 pour tenter tant bien que mal de se prémunir d'une douleur, d'une peur ancrée en nous.
00:49 Que cela soit une question de vie ou de mort ou non, on passe en mode survie, on en fouille tout.
00:53 C'est exactement ce qu'a fait Jerry West jusqu'à la sortie de son autobiographie en octobre 2011.
00:57 A 73 ans, enfin, il mettait des mots sur sa souffrance,
01:00 et se confiait sur sa très longue lutte contre la dépression et le manque d'estime de soi.
01:03 Plutôt réticent dans un premier temps, par crainte de faire remonter trop de mauvais souvenirs,
01:06 ou d'endommager certaines relations, il s'est finalement décidé à raconter lui-même son histoire,
01:10 suite à la sortie d'une première biographie, lui étant consacrée en 2009.
01:13 C'est à ces chapitres méconnus de la vie de l'iconique numéro 44, qu'est consacrée notre vidéo aujourd'hui.
01:18 Cinquième d'une fratrie de six enfants, composée de trois garçons et trois filles,
01:21 et où 23 ans séparent le plus âgé du plus jeune, Jerry West est né le 28 mai 1938 à Cheyenne, en Virginie-Occidentale.
01:27 C'est là aussi qu'il a grandi, contrairement à ce que son premier surnom, "Zeke from Cabin Creek", suggère.
01:32 Ouais, Cabin Creek, c'était simplement l'endroit où la famille recevait son courrier.
01:36 Sa mère, Cecile Sue West, est une femme au foyer.
01:38 Son père, Howard Stewart West, est électricien, dans une mine de charbon.
01:42 Jerry le dit lui-même, il n'aimait pas son père, il ne le respectait pas non plus.
01:46 Cependant, lors d'une interview avec le journaliste Brian Gumbel pour HBO,
01:49 à l'occasion de la sortie de son livre, il fait preuve d'une certaine empathie à son égard,
01:52 convaincu d'avoir eu sa part de responsabilité dans les sévices qu'il a subis.
01:55 Il se décrit ainsi comme un gamin provocateur, victime d'un homme fatigué de se lever à 4h et de rentrer à 18h,
02:00 juste pour pouvoir payer les factures, et qui n'a jamais pu voir ses rêves se réaliser.
02:04 Il dit ça comme pour rendre acceptable l'inacceptable,
02:07 comme si décharger sa frustration sur son fils pouvait se justifier.
02:10 Pour illustrer le fait qu'il n'y avait selon lui pas qu'un coupable,
02:12 West raconte ce soir-là où son père s'est acharné sur lui pendant dix bonnes minutes, parce qu'il avait refusé de manger.
02:17 "C'était toujours avec une grosse ceinture et la boucle. C'était brutal.
02:21 Je me souviens d'une fois, quand les mineurs étaient en grève,
02:24 on avait mangé de la soupe aux légumes au dîner six jours d'affilée.
02:26 J'ai dit à ma mère, 'Je ne veux pas manger ça'. Ça a été horrible.
02:30 Je me suis caché sous le lit, il est revenu me chercher et m'a attiré.
02:33 Ma mère a dit à mon père, 'Tu vas le tuer'."
02:35 Jamais sûr de ce qui allait provoquer la colère de son père, Jerry passait son temps à éviter au maximum la maison,
02:40 et ne rentrait qu'à la nuit tombée, passant son temps dans la nature, à pêcher, chasser ou à jouer au basket.
02:44 Deux événements vont ensuite marquer un tournant dans sa vie.
02:47 Il y a d'abord ce jour, où son père s'en prend à sa sœur, en la frappant avec le manche d'un marteau.
02:50 "C'en est trop, du haut de ses douze ans, il lui lance. Si tu refais ça, ça ne va pas être beau à voir par ici."
02:55 Dans son autobiographie, il écrit, "J'ai pris mon courage à deux mains,
02:57 et je lui ai dit qu'il ferait mieux de plus ne jamais lever la main sur moi.
03:00 Je lui ai rappelé que j'avais un fusil de chasse sous mon lit, et que je n'hésiterai pas à m'en servir s'il le fallait."
03:03 Et puis si vous doutez de la véracité de ses dires, encore aujourd'hui, il vous répondra,
03:07 "Aussi je l'aurais utilisé. Je n'avais nulle part où aller. Je l'aurais tué, ça ne fait aucun doute dans ma tête.
03:12 J'avais tellement peur, je ne voulais plus prendre de coups, c'est tout."
03:15 Le paternel a visiblement alors bien compris la véracité de ses propos,
03:18 puisque West, qui a gardé le fusil sous son lit jusqu'à son départ pour la fac,
03:22 explique qu'il ne l'a ensuite plus jamais touché.
03:24 Sauf que l'année suivante, celle de ses 13 ans, nouveau traumatisme.
03:26 Son frère David, dont il était très proche, est tué durant la guerre de Corée. Il avait 21 ans.
03:31 Gamin au caractère assez rebelle, jusque là, Jerry se replie totalement sur lui-même.
03:35 Il ne communique quasiment plus avec personne, et s'enferme dans son silence.
03:38 "Mon meilleur ami, c'était moi. Si j'avais eu un ami à cet âge-là, qui avait vécu la même expérience,
03:43 j'aurais peut-être eu la capacité à alléger ce fardeau, parce que c'est devenu un fardeau."
03:47 Obsédé par ses défauts, il se sent inutile, indésirable même.
03:50 60 ans plus tard, les cheveux sont blancs, et l'homme a vieilli.
03:52 Mais le souvenir des larmes qui coulent sur les joues de sa mère,
03:55 penché sur des lettres écrites par son frère alors qu'il était au front,
03:57 et reçu seulement après sa mort, est lui toujours aussi vif.
04:00 Dans l'une d'elles, que sa mère lui montre, David écrit,
04:02 dit à Jerry de continuer à travailler sur son basket.
04:04 Alors c'est ce qu'il fait, tombant encore plus amoureux de ce sport,
04:07 devenu pour lui un refuge et un exutoire.
04:09 Quand rien ne va, on peut toujours compter sur son ballon pour échapper un peu à son quotidien,
04:12 surtout qu'à l'époque, West est encore loin de dépasser le mètre 90.
04:15 Que ce soit basket, foot US, baseball ou athlétisme,
04:17 il n'a été pris dans aucune des équipes de son collège,
04:20 et passe le plus clair de son temps à jouer sur un panier, cloué au cabanon d'un voisin.
04:23 Au sol, pas de bitume, mais de la terre.
04:25 Alors bonjour les dribbles, dans la boue, dès qu'il se met à pleuvoir.
04:28 En hiver, et malgré les gants, il n'est pas rare qu'il quitte le terrain les doigts en sang,
04:31 et avec quelques bleus sur la figure, à force de s'entraîner à dégainer rapidement,
04:34 en posant un dernier dribble très fort pour que le ballon remonte le plus vite possible dans ses mains.
04:38 Et peu importe s'il est flagellé par sa mère ensuite,
04:40 il ne rentre parfois même pas pour manger, ou arrive très en retard, et se nourrit à peine.
04:44 Son poids en devient même suffisamment inquiétant pour qu'il doive recevoir des injections de vitamines.
04:48 Heureusement, au fil du temps, les heures d'entraînement payent.
04:51 Il intègre l'équipe première de son lycée, lors de son année junior,
04:54 qu'il passe néanmoins en bonne partie sur le banc.
04:56 Sauf que l'été suivant, il pousse de 15 centimètres en quelques mois,
04:58 et à l'entame de sa quatrième et dernière année à East Bank High School, il mesure 1m82.
05:02 C'est le début de l'explosion.
05:04 En cette année 1956, il mène son équipe jusqu'au titre,
05:06 et devient le premier lycéen de l'histoire de son état à compiler 900 points en une seule saison,
05:10 avec une moyenne de 32,2 unités par match.
05:13 C'est donc tout naturellement qu'à la fin de son cursus,
05:15 il rejoint l'université de West Virginia,
05:16 dont il suivait jusque là les matchs de basket chez lui, à la radio.
05:19 Il y passera trois ans, et sera nommé deux fois All-American,
05:22 comprenez l'un des meilleurs joueurs amateurs du pays.
05:24 Lors de sa dernière saison, il tourne à plus de 29 points, 16 rebonds et 4 passes de moyenne.
05:28 En 1960, lors de la draft, il n'est devancé que par Oscar Robertson,
05:31 avec qui il remportera d'ailleurs l'Or Olympique au jeu de rhum quelques mois plus tard.
05:35 Mais pour le jeune homme timide et introverti,
05:36 qui n'est d'ailleurs au grand étonnement d'un ancien roommate de la fac,
05:39 pas sorti avec une seule fille durant son année freshman à l'université,
05:42 mentalement, ça ne s'améliore pas, malgré le succès.
05:44 Début 2022, dans une interview pour New York Times,
05:47 West dévoilait ainsi qu'il ne saurait peut-être plus de ce monde
05:49 s'il n'avait pas eu à ses côtés un certain Willie Akers,
05:52 lui aussi l'un de ses anciens camarades de chambre à la fac,
05:54 et dont il est encore très proche à ce jour.
05:56 Parfois, je le remercie pour m'avoir sauvé la vie.
05:58 J'ai eu beaucoup de moments où je n'avais pas envie de vivre.
06:00 Il y a eu deux fois où j'étais vraiment à la limite.
06:02 C'était effrayant.
06:03 Dans son lit, le soir, il s'est souvent demandé si ça valait le coup de continuer,
06:06 alors qu'il se sentait si mal en permanence,
06:08 comme au fond d'un trou dont il est impossible de s'extirper.
06:10 Il explique que la seule chose qu'il ait retenue,
06:12 c'est de ne pas s'être senti capable de passer à l'acte.
06:14 Fred Shouse, son premier coach au Lakers,
06:15 raconte ce souvenir d'une période de deux semaines
06:17 durant laquelle l'arrière n'a pas prononcé un seul mot.
06:19 Paradoxalement, il le décrit aussi comme une boule de nerfs,
06:22 un garçon agité,
06:22 tandis que Bob Cousy également dit de lui qu'il ne peut pas tenir en place.
06:26 Rod Henley, un ancien coéquipier, confirme
06:28 quand l'équipe est sortie dans un bar,
06:30 West est le premier à vouloir déjà changer d'endroit,
06:32 alors que tout le monde vient à peine de s'installer.
06:34 Puis même auprès de sa première femme, Martha,
06:36 rencontrée à la fac et avec qui il s'est marié juste avant son arrivée dans la ligue,
06:39 il n'arrive pas à s'ouvrir, ni à accepter le fait d'être aimé.
06:42 Après une grosse défaite, sur le chemin du retour,
06:44 il refuse de la laisser essayer de lui parler,
06:45 arrête la voiture devant chez eux et lui ordonne de sortir,
06:48 avant de continuer sa route seule.
06:49 L'expérience fut cruelle pour celle avec qui il est resté 16 ans et a eu trois enfants.
06:53 Il n'y a finalement que lorsqu'il est sur le terrain
06:55 que sa dépression le laisse tranquille.
06:56 L'arrière est connu pour son jumpshot assassin,
06:58 sa défense tenace, son perfectionnisme et sa volonté de vaincre.
07:01 Le Jerry West, basketeur, fait aussi preuve d'une confiance non dissimulée sur les parquets
07:04 et d'une forte tolérance à la douleur.
07:06 Ouais, dites-vous qu'il s'est cassé le nez près de 10 fois
07:08 et on l'a déjà vu planter 30 ou 40 points
07:10 après avoir eu besoin d'aide pour ne serait-ce qu'entrer sur le parquet.
07:12 Mais quand la saison est terminée, en revanche, les démons reviennent à grands pas.
07:15 Sans eux, il est d'ailleurs convaincu qu'il ne serait jamais devenu le joueur qu'il a été.
07:19 C'est la peur de l'échec qui m'a driveé.
07:21 Elle m'a vraiment driveé.
07:22 Je n'aurais pas été aussi compétitif.
07:24 Je suis doux de nature.
07:25 Si j'avais été élevé différemment,
07:27 je suis sûr que je n'aurais aucun succès.
07:29 En tout cas, pas le succès que j'ai eu.
07:30 Dans sa carrière, il aura joué 9 fois les finales NBA,
07:33 mais n'aura gagné qu'un seul titre en 1972.
07:35 6 fois, il perd contre Boston,
07:36 où il n'a d'ailleurs jamais remis les pieds depuis la fin de sa carrière.
07:39 A chaque revers, il est anéanti.
07:41 L'iconique commentateur Chick Earn n'a jamais vu un joueur souffrir autant après une défaite.
07:45 Il s'asseyait tout seul et regardait dans le vide.
07:47 Ça lui arrachait les tripes.
07:49 Après avoir reçu le trophée de MVP des finales dans une défaite en 1969,
07:52 West se sent coupable et pense même arrêter sa carrière.
07:55 Une fois chez lui, il broie à nouveau du noir,
07:57 s'éloigne de tout le monde,
07:58 laissant sa seconde femme, Karen, avec qui il a eu deux autres fils,
08:00 désemparée et inquiète.
08:02 Après la fin de la saison, il ne parle pas pendant des jours.
08:04 Rien, même pas un "good morning".
08:07 En attendant la reprise, il trouve un peu de réconfort quand même dans les parties de golf,
08:10 heureusement.
08:10 Mais le truc, c'est qu'ensuite, ce sera pareil,
08:12 même pire, quand il est passé de joueur à coach, puis de GM,
08:14 se retrouvant privé de son exutoire favori,
08:16 et spectateur impuissant et frustré de ne plus avoir de contrôle direct sur les résultats.
08:20 Il confie aussi qu'une petite partie de lui mourait
08:22 dès qu'il devait annoncer à un joueur qu'il était coupé.
08:24 Ça ne lui empêchera pas néanmoins de connaître énormément de succès en tant que dirigeant,
08:27 avec 8 titres NBA décrochés sur une période s'étalant de 1980 à 2017,
08:31 6 avec les Lakers et 2 avec les Warriors.
08:33 Les bagues pleuvent, oui, mais elles ne lui apportent aucune satisfaction.
08:37 Quoi qu'il arrive, il a toujours ce vide en lui.
08:39 Le lendemain matin du titre des Lakers de Kobe et Shaq en 2000,
08:41 il est seul et triste dans son bureau à peine éclairé.
08:44 - C'est une maladie, une vraie maladie.
08:46 - Les gens sont heureux, tout pétillant,
08:48 - Ils se disent "comment tu peux être déprimé ?"
08:50 - "J'ai pas envie d'être déprimé, je ne veux pas ressentir ça."
08:53 Dans son autobiographie, il écrit ce qui rend la dépression si intolérable,
08:56 c'est ce sentiment de ne pas en voir la fin, la certitude qu'aucun remède ne viendra,
09:00 ni dans un jour, ni dans une heure, ni dans un mois, ni dans une minute.
09:03 Et puis si léger soulagement il y a, on sait que ce ne sera que temporaire,
09:06 et que ce sera suivi par encore plus de douleur derrière.
09:09 Ceci dit, plusieurs choses ont fait qu'il peut aujourd'hui affirmer être plus ou moins en paix avec lui-même.
09:13 D'abord, il a quitté son poste aux Lakers en 2000.
09:14 Après deux ans de pause, il a repris des fonctions de GM, mais à Memphis,
09:17 dans un environnement moins stressant, avant d'aider les Warriors puis les Clippers,
09:20 respectivement dans un rôle de dirigeant de l'ombre et de conseiller spécial.
09:23 Entre temps, il a pris cette décision d'écrire son histoire, dans un livre,
09:26 choix qui s'est révélé thérapeutique pour lui, pas à l'aise dans un cabinet de psy, même s'il a essayé.
09:30 "Je ne peux pas vous dire combien de lettres j'ai reçu de gens me remerciant d'avoir écrit ce bouquin,
09:34 en me racontant comment ils s'en étaient sortis,
09:36 car je parlais des mêmes choses qu'ils avaient vécues en France."
09:38 Il lit beaucoup aussi, en parcourant les autobiographies de différents grands leaders.
09:42 Il se retrouve dans leur parcours, marqué par des traumatismes d'enfance similaires,
09:45 et transformé comme lui en rage compétitive.
09:47 Il apprend à ne pas se fixer que sur le mauvais, mais à voir aussi ce qu'il a su faire de bien.
09:51 Il commence à vouloir faire une différence dans la vie des gens, et particulièrement des jeunes,
09:54 et s'investit avec sa femme dans différentes initiatives caritatives,
09:57 dont la modernisation d'un hôpital pour enfants dans la région où il a grandi.
10:00 Il se dit que son frère David serait fier de lui,
10:02 et au fur et à mesure, le poids qui lui pesait sur les épaules s'allège,
10:05 tout comme sa dose d'antidépresseur.
10:06 Il se rend aussi en Corée, non loin de l'endroit où son frère a été tué.
10:09 "Ça te glace le sang", glisse-t-il en interview.
10:11 Son dernier au revoir chez ses parents, son retour dans un cercueil,
10:14 son enterrement, les souvenirs remontent.
10:16 C'est douloureux, mais là encore c'est thérapeutique, il fait face à ses émotions.
10:19 L'un de ses plus grands regrets restera toujours
10:21 que son frère aîné n'ait jamais pu le voir jouer au basket.
10:23 Quant à son père, il est décédé d'une crise cardiaque en 1967, à l'âge de 67 ans.
10:27 Jerry, au summum de sa colère, de sa douleur et de sa tristesse à l'époque,
10:30 a tout de même assisté à ses obsèques.
10:32 En tête, il avait plusieurs questions, qui resteront à jamais sans réponse.
10:35 J'aurais aimé lui avoir demandé ce qu'il pensait de son fils maintenant.
10:38 Est-ce qu'il m'aurait regardé différemment ?
10:40 Est-ce qu'il aurait dit "Mon Dieu, mon fils a fait quelque chose de différent
10:43 que ce que je le pensais capable de faire" ?
10:45 La santé mentale est aujourd'hui un sujet dont on peut parler en pouvant espérer être écouté,
10:48 ce qui n'était pas encore le cas dans les années 50,
10:50 et même difficilement le cas jusqu'à récemment encore en NBA.
10:52 Dans la grande ligue, la stigmatisation est moins forte,
10:54 depuis que Kevin Love et DeMar DeRozan ont ouvert des portes en utilisant leurs plateformes
10:58 et contribuant à lever le tabou sur la dépression et l'anxiété.
11:00 Après avoir vu, comme il le dit lui-même, le meilleur et le pire de la vie,
11:03 West, l'homme aux 29,1 points de moyenne en carrière en playoff,
11:06 soit la troisième meilleure moyenne de l'histoire pour au moins 100 matchs joués,
11:09 n'a plus peur de cacher ses sentiments.
11:11 En 2018, il a réussi à dire publiquement à Elgin Baylor,
11:13 disparu trois ans plus tard, qu'il l'aimait comme un frère.
11:16 Ça, c'était lors de l'inauguration de la statue du numéro 22,
11:18 qui avait été un pilier pour West dès son arrivée en NBA.
11:21 On l'a également vu extrêmement ému lors de la disparition de Kobe Bryant,
11:24 qu'il considérait comme un fils en 2020.
11:26 Membre du conseil d'administration et consultant aux Clippers depuis 2017,
11:29 il participe toujours à l'évaluation des joueurs,
11:31 comme il le faisait à l'époque où il était dirigeant.
11:33 A 85 ans, il continue aussi de s'entretenir physiquement,
11:35 avec trois à quatre workouts par semaine.
11:38 Il retrouve régulièrement des amis pour jouer aux cartes.
11:40 Maintenant, bien loin de l'obscurité qu'il a connue durant de si nombreuses années.
11:44 Avant de partir, abonnez-vous à la chaîne de Basket Info,
11:49 mais aussi à celle du sixième homme,
11:50 pour avoir deux visions complémentaires de la NBA.
11:53 Les dernières vidéos mises en ligne apparaissent sous vos yeux.
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