REPLAY | « Les idées reçues sur la diversification alimentaire »
Hier, nous étions nombreux à poser nos questions aux Dr Arnauld Pfersdorff. Pour celles et ceux qui n'étaient pas présents, voici le replay. Merci à notre journaliste Katrin Acou-Bouaziz
Hier, nous étions nombreux à poser nos questions aux Dr Arnauld Pfersdorff. Pour celles et ceux qui n'étaient pas présents, voici le replay. Merci à notre journaliste Katrin Acou-Bouaziz
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00:00 Bonsoir à tous, bienvenue sur le Facebook Live de Parents.
00:03 Je me présente, pour ceux qui ne me connaissent pas, je m'appelle Catherine Acou, je suis journaliste
00:09 donc pour le magazine Parents et pour le site.
00:11 Et aujourd'hui, ce soir, j'ai le plaisir d'accueillir Arnaud Fersdorf, qui est pédiatre et animateur,
00:19 qui est fondateur de Pédiatres Online, qui est la première plateforme de conseils et de télémédecine pédiatrique,
00:26 si je ne me trompe pas, et qui est aussi auteur de plusieurs livres autour de l'enfance.
00:31 Merci d'être avec nous ce soir et on va
00:34 passer une heure ensemble, donc pour se direct avec vos questions.
00:40 Et au programme,
00:42 nous avons choisi de parler de la diversification alimentaire.
00:46 Tiens, va ce sujet. C'est un programme qui est réalisé en partenariat avec les petits lactés de Nestlé et je vais laisser
00:54 la parole au docteur Fersdorf,
00:56 sachant que, je préviens tout de suite, on va essayer de répondre à tout le monde, mais il y a beaucoup de questions donc
01:02 faudra peut-être être patient. Et je vais aussi juste donner une petite consigne, c'est que rien ne remplace une consultation médicale.
01:10 Il faut quand même toujours le rappeler. Et voilà, on va enchaîner avec les questions.
01:16 Docteur Fersdorf, si vous voulez dire un mot avant de commencer, c'est à vous.
01:22 Bonjour Catherine, merci de m'accueillir, c'est très sympa et c'est toujours un plaisir. C'est vrai qu'un
01:28 live Facebook, c'est toujours...
01:31 ça peut être un peu frustrant, comme vous l'avez dit, puisqu'on a envie de répondre à un maximum de questions.
01:36 Donc je vais essayer d'être court et concis. Tout à fait. Alors on a une
01:41 première question qui nous vient d'Aurélie et qui nous dit
01:46 "Comment savoir si notre enfant est prêt à commencer la diversification alimentaire ?" C'est une bonne question pour commencer peut-être.
01:53 Et Aurélie, à quel âge, elle ne dit pas ?
01:55 Aurélie, la maman, ne donne pas l'âge de son enfant.
02:01 Mais bon, de toute façon, c'est une question large.
02:04 Alors c'est vrai que beaucoup de choses ont évolué
02:07 sur la diversification, en particulier pendant ces cinq dernières années.
02:12 Et la règle aujourd'hui, qui est édité par l'OMS, c'est de dire "Quand une maman allaite,
02:17 un allaitement jusqu'à six mois, c'est pas mal.
02:19 Et quand on donne du lait, ce qu'on appelle des PPN, c'est-à-dire des préparations pour nourrissons, ce qu'on appelait avant le lait infantile,
02:26 maintenant on appelle ça une préparation pour nourrissons, le lait premier âge,
02:29 c'est aussi de zéro à six mois. Mais la diversification alimentaire, maintenant, elle est préconisée
02:35 au plus tôt, à quatre mois.
02:38 Pas avant, parce qu'avant ça peut donner des problèmes, mais on commence à diversifier à quatre mois,
02:43 et ça s'étale sur plusieurs mois, et on va en parler là maintenant.
02:46 Première question qui est importante. Alors après,
02:50 une maman nous dit qu'elle a commencé la diversification,
02:53 justement, aux quatre mois de son enfant, et elle nous demande à partir de quand introduire un repas le soir.
02:59 Alors il faut savoir que le lait
03:03 reste l'aliment essentiel pour un nourrisson, et même pendant la deuxième et la troisième année.
03:09 Pourquoi ? En particulier parce qu'il y a une source de calcium,
03:12 et on va aussi parler un peu des nutriments derrière, le calcium, le fer, et puis un certain nombre d'autres choses.
03:19 Et donc le lait, dès l'instant où on commence à diversifier, c'est pour ça qu'on diversifie à midi, avec les légumes, les fruits,
03:27 et les œufs, qu'on introduit assez tôt, et puis on donne aussi un
03:32 étage ou un pot de fruits au goûter, et puis à chaque fois on complète avec du lait,
03:37 progressivement. Mais ce qu'on se garde, qui est très important, c'est un gros bib ou une tétée, le matin et le soir.
03:44 Tant que l'enfant prend bien du lait le matin et le soir, on le garde, parce qu'il faut qu'il ait au moins
03:49 500 000 litres de lait par jour, si ce n'est plus à partir de l'âge de cinq mois.
03:52 Alors la question, c'est de savoir quand on commence à introduire
03:56 autre chose que du lait le soir, c'est l'enfant qui va le dire. Parce qu'en fait, ce qui se passe,
04:02 l'expérience le montre, il y a un moment donné où l'enfant prend moins de lait le soir. Le matin, il prend toujours son lait
04:08 assez tard, mais le soir, il va commencer à en avoir un peu marre, vers l'âge de six mois, sept mois, huit mois.
04:14 À ce moment-là, on donnera du mix, on donnera des légumes, plus un complément de lait, mais on
04:19 privilégie le lait, ça c'est important. - D'accord, ok, très bien, donc privilégier le lait au début.
04:24 Alors après, en fonction de l'envie de l'enfant,
04:29 là, il y a une question sur les textures. On voit que les parents sont très précis, donc Céline nous demande,
04:34 elle explique, elle a commencé la diversification il y a une quinzaine de jours,
04:37 mais sa fille n'a pas l'air d'apprécier les textures des purées. Et pourtant, elle nous précise qu'elle mixe bien lisse.
04:44 Donc, mixe, pardon, bien lisse. Alors, quelle texture on doit privilégier ?
04:49 - On commence en général
04:53 à quatre mois, entre quatre et cinq mois, par les légumes.
04:56 Par exemple, à midi, puis les fruits, on donne au goûter, comme ça on sépare bien ce qu'on appelle les salés et les sucrés,
05:01 bon, même si le terme n'est pas tout à fait approprié. Et on démarre avec des structures lisses.
05:05 Mais assez rapidement, vers l'âge de sept ou huit mois, on va commencer à
05:10 mixer moins les purées pour qu'il y ait un peu de la matière dedans,
05:14 pour que ce soit un peu façon risotto, pour qu'il y ait un petit peu de grumeleux.
05:18 Pour que l'enfant, parce qu'à partir de six, sept mois, un enfant commence à mastiquer
05:22 avec la mastication haut-bas. Un peu plus tard, il va faire la mastication rotatoire aussi. Donc, c'est pas mal de commencer à diversifier.
05:28 Par contre, ce qu'il ne faut pas faire, on en parlait un petit peu avant l'émission,
05:32 c'est qu'il ne faut pas cacher des morceaux dans la cuillère de purée.
05:36 Parce que l'enfant a énormément besoin de voir ce qu'il va manger.
05:40 Et si on commence à lui donner de la purée pendant un mois, un mois et demi, deux mois, et tout d'un coup on cache
05:46 quelque chose dedans, il n'aura plus confiance dans l'adulte.
05:49 Parce qu'il aura fait confiance en se disant "mais c'est comme d'habitude".
05:52 Il ouvre la bouche et il se retrouve avec quelque chose qu'il n'a pas identifié avec ses yeux.
05:57 C'est très important cette notion de motricité, de coordination visiomotrice.
06:01 Il vaut mieux, à ce moment-là, donner des morceaux à part.
06:04 Mais la texture, voilà, on va dire qu'on commence à rendre plus grumeleux à partir de l'âge de
06:10 six mois, six, sept mois, et puis carrément des morceaux à sept, huit mois.
06:16 Et l'enfant évolue dans sa mastication.
06:18 - D'accord, donc toujours dans la sincérité, pas de mauvais coup.
06:23 - Il ne faut pas faire de mauvais coup, et ça on va en parler.
06:25 Il faut que l'enfant voit ce qu'on va lui donner.
06:29 On lui explique ce qu'il prend.
06:30 S'il y a des choses qu'il n'aime pas, on ne va pas le forcer, surtout pas.
06:34 On va y revenir. Mais il ne faut pas oublier non plus que le nourrisson, depuis qu'il est né,
06:41 il est habitué à prendre le sein ou le biberon.
06:44 Pour lui, c'est ça, toute sa vie.
06:46 Toute sa vie, c'est ça.
06:48 Et tout d'un coup, parce qu'il tient, il commence à tenir un peu assis,
06:51 on le redresse sur le fauteuil ou sur le transat.
06:55 Et là, on lui approche une cuillère.
06:57 C'est le parent qui est hyper content.
06:59 Le parent, il se dit "c'est super, il a pris sa première cuillère, on est très fiers".
07:05 C'est comme quand il va y avoir la marche, quand il va tenir assis.
07:07 Et tout ça, c'est des étapes qui sont importantes.
07:09 Le nourrisson, il a envie d'avoir le sein, il a envie d'avoir le biberon,
07:15 il a envie d'avoir ce qu'il a habituellement.
07:17 Donc, il ne va pas forcément aimer.
07:18 Il faut qu'il s'habitue.
07:20 Il faut trouver la bonne température, la bonne texture, le bon moment.
07:23 Il faut qu'il ait faim.
07:24 Et d'ailleurs, il y a des nourrissons qui, d'emblée,
07:27 vont vous terminer le petit pot de 130 grammes.
07:30 Dès qu'on va commencer, il y en a, en deux, trois jours, c'est réglé.
07:34 Et il y en a d'autres qui vont mettre trois semaines ou un mois.
07:37 Ils étaient prêts.
07:38 Et il y en a d'autres qui vont prendre plus de temps
07:40 parce que la mastication, la mise en place...
07:43 Alors, je ne parle pas des enfants qui sont prématurés,
07:45 parce qu'évidemment, je parle des enfants qui sont nés à terme,
07:48 c'est-à-dire, je le rappelle, entre 37 et 41 semaines.
07:50 C'est ça, un enfant qui est né à terme.
07:52 Et il faut leur laisser cette maturation dans la mastication,
07:56 dans la coordination entre le visuel,
07:59 très important, le visuel, l'ouverture de la bouche,
08:03 la mastication et puis la déglutition.
08:07 Et ça, chaque enfant a un petit peu un rythme différent.
08:09 D'accord, très bien.
08:11 Autre question, une question de Desma,
08:15 qui nous parle d'un bébé de huit mois et demi
08:18 qui n'a pas encore ses dents dedans.
08:20 Elle précise, elle se demande si on peut commencer
08:23 à lui donner des aliments solides,
08:24 sachant qu'il ne tient pas encore assis seul.
08:28 Alors, justement, ça rejoint un peu ce que vous disiez.
08:32 Là, je pense que derrière, il y a un peu une question sur la DME,
08:36 mais je ne vais pas m'étendre sur la DME
08:37 parce que je crois qu'on avait fait une émission là-dessus
08:40 et donc il faudra se référer à ça.
08:41 Mais pour faire très bref,
08:43 c'est vrai qu'on peut commencer à donner des petits morceaux
08:46 à genre quenelle, genre des choses qui sont un peu moues,
08:50 qu'on peut mettre sur la cuillère au début,
08:53 et puis ou une fraise bien mûre.
08:56 Et l'enfant n'a pas besoin d'avoir des dents pour mastiquer.
08:59 Et d'ailleurs, la DME, c'est quelque chose qu'on peut tout à fait démarrer
09:02 au plus tôt, à six mois.
09:04 Mais il faut qu'il y ait le fever du pédiatre,
09:06 il faut que l'enfant commence à tenir assis pour ça.
09:08 Donc ça, on peut se référer à l'émission qu'on avait faite là-dessus.
09:10 Il faut faire confiance à l'enfant.
09:13 On reste à côté de lui, on est au calme et il peut commencer à mastiquer.
09:16 Et c'est vrai que le mode masticatoire, c'est une bonne évolution.
09:20 L'objectif, c'est de ne pas rester dans de la suction jusqu'à 8, 9, 10 mois.
09:24 Ce n'est pas bon.
09:25 Il faut que l'enfant mastique le plus tôt possible.
09:27 Pourquoi ? Et ça, c'est le fruit des études récentes.
09:29 Et nous nous communiquons beaucoup là-dessus dans les sociétés
09:31 savantes de pédiatrie.
09:33 On s'aperçoit que des enfants qui font de la néophobie alimentaire,
09:37 vous savez, ces enfants qui, entre deux et trois ans,
09:39 tout ce qui est nouveau sur le point alimentaire, ils refusent.
09:42 Ils ne veulent pas les morceaux.
09:43 Et souvent, on peut retrouver des moments
09:46 où on n'a peut-être pas introduit comme il fallait les morceaux,
09:48 où on avait caché le morceau dans la cuillère,
09:50 où on peut aussi avoir introduit un peu trop tard
09:54 le morceau à mastiquer.
09:56 Il faut trouver un juste équilibre tout en respectant la physiologie de l'enfant.
10:00 D'accord, tout un équilibre à trouver.
10:02 Une maman nous demande, Lily,
10:05 est-ce qu'il faut commencer par les légumes ou par les fruits ?
10:10 Alors, elle nous dit qu'à la Luc, on pouvait essayer avec des purées de fruits.
10:13 Est-ce que c'est possible ?
10:16 Ou est-ce que, justement, il faut commencer avec le goût salé
10:18 pour ne pas les habituer trop au sucre ?
10:20 C'est ce qu'on entend aussi.
10:21 Là, c'est moi qui en rajoute.
10:23 Mais non, mais vous avez tout à fait raison.
10:24 C'est vrai. Et d'ailleurs, ça va chercher loin,
10:26 parce que maintenant, on a quand même des chercheurs
10:29 qui font des recherches sur des fœtus.
10:31 On a un retour. On connaît la préférence chez les fœtus.
10:34 On sait que le fœtus,
10:37 si la maman a mangé de l'ail en fin de grossesse
10:39 ou si elle a mangé de la carotte,
10:41 c'est un enfant qui aimera l'ail et qui aimera la carotte.
10:43 Donc, si vous voulez faire manger de la carotte à votre enfant,
10:45 mangez de la carotte en fin de grossesse.
10:47 Et il y a comme ça les aliments.
10:49 Il y a des légumes comme ça, souvent, que les enfants n'aiment pas.
10:52 Le brocoli.
10:54 Le brocoli, les enfants ont horreur du brocoli.
10:56 Si vous mangez du brocoli en fin de grossesse,
10:58 vous pouvez être sûr que votre enfant aimera le brocoli.
11:00 - Super info, ça, quand même. - Ça, c'est une info.
11:01 C'est relativement récent.
11:02 C'est des choses qu'on ne savait pas trop avant.
11:04 Donc, le salé sucré,
11:07 en fait, peu importe.
11:09 C'est vrai que le nourrisson, l'enfant, le bébé déjà,
11:12 a une appétence pour le sucré.
11:14 Et c'est pour ça qu'on évite de commencer par le sucré tout de suite.
11:16 Mais si on le faisait, ça n'empêcherait pas d'aimer les légumes.
11:19 Moi, ce que je conseille, ce que nous conseillons,
11:22 c'est de commencer par exemple par les légumes à midi.
11:24 Voilà. Et puis au goûter, on va faire le sucré.
11:28 Comme ça, on sépare bien les saveurs.
11:31 La langue fait la différence.
11:32 L'enfant a besoin, avec la coordination entre la langue et l'odorat,
11:36 de faire la différence entre ces différents aliments.
11:39 Elle précisait, comme on est en été,
11:41 c'est peut-être plus simple de commencer par du sucré.
11:43 On comprend parce qu'on a moins l'habitude de cuisiner des légumes en été.
11:47 Oui.
11:48 On va plus aller vers des légumes crus.
11:50 Donc, on est tenté, en tant que parent, de se dire
11:52 "Bon, je ne vais pas me mettre à faire des haricots verts au moment..."
11:57 Quoique, il y a des légumes qu'on peut faire en été.
12:00 On peut, mais quand on est en pique-nique, voilà.
12:03 Voilà. Mais si c'est vraiment pour diversifier,
12:06 c'est le début d'une diversification avec l'enfant à six mois.
12:08 On peut faire découvrir des légumes.
12:10 Oui.
12:10 Et puis, de toute façon, je ne devrais pas le dire,
12:13 mais si on prépare soi-même, on peut congeler.
12:17 On peut mettre au congélateur et puis il y a un pot qu'on peut réutiliser.
12:20 Je rappelle qu'un pot qu'on a entamé et que le nourrisson n'a pas terminé,
12:24 parce que souvent, il ne termine pas,
12:26 on peut encore le remettre au frigo pour 24 heures maximum.
12:28 Pas plus.
12:30 Et sinon, il y a des tas de pots qui existent dans le commerce,
12:32 qui sont très bien faits, avec des saveurs extraordinaires.
12:35 Et l'enfant va s'habituer.
12:36 Mais c'est pas mal de commencer les deux en même temps.
12:39 Si on commence par les sucrés,
12:41 on risque d'avoir un petit peu de difficulté après,
12:44 si c'est un ou deux mois après, pour introduire le brocoli.
12:46 Le brocoli, en fait.
12:48 Après la pomme.
12:49 Alors, il y a un parent, Jennifer, une maman, qui nous demande
12:52 à quel moment on introduit la pomme de terre avec un légume ?
12:57 Parce que souvent, on est tenté pour adoucir, pour donner une bonne texture.
13:01 D'accord, ça ne gêne pas la découverte des goûts.
13:05 La pomme de terre, les ficulants, la patate douce.
13:08 On peut l'utiliser assez rapidement, par exemple, quand on introduit la carotte.
13:13 La carotte, c'est bien, mais la carotte toute seule dans une purée,
13:16 l'enfant, il peut ne pas forcément aimer.
13:19 Ça peut être très fort en goût.
13:21 Ça peut l'écoeurer, même un peu.
13:23 Et puis, ça peut aussi avoir des effets sur le transit du bébé.
13:29 La carotte, ça peut peut-être un peu le constiper.
13:32 Donc, dans ces cas-là, on peut très bien se servir de la pomme de terre
13:35 pour mettre un tiers pomme de terre, deux tiers carotte, par exemple.
13:38 La pomme de terre est autorisée.
13:41 Alors là, il y a une maman qui nous dit que son bébé n'est pas
13:44 et peu intéressé par la diversification.
13:47 Donc, elle, elle l'est visiblement, mais lui, non.
13:49 Il a cinq mois et demi et il recrache.
13:51 Elle, pardon, c'est une fille, recrache quasiment tout à chaque fois.
13:55 Elle ouvre peu la bouche, déglutit très peu.
13:58 Est-ce qu'il ne faut pas s'inquiéter ? Ça fait un mois que ça dure.
14:02 Un bébé de cinq mois et demi.
14:03 Alors, est-ce qu'il faut s'inquiéter ou est-ce qu'il faut continuer tranquillement ?
14:06 Ne s'inquiétez jamais, s'inquiétez.
14:08 Chaque enfant, c'est ce qu'on disait au début.
14:10 Il faut respecter le rythme de l'enfant.
14:12 Ça dépend de beaucoup de facteurs.
14:14 D'abord, être sûr qu'il n'était pas prématuré.
14:16 Mais je pense qu'elle l'aurait précisé.
14:18 Elle l'aurait peut-être précisé.
14:20 Ensuite, il faut voir où en est l'enfant sur son développement moteur.
14:23 Il y a des enfants qui tiennent assis à six mois.
14:26 Il y en a d'autres qui tiennent assis à neuf mois.
14:28 Ça ne veut pas dire qu'ils sont plus intelligents.
14:30 Ça n'a rien à voir.
14:32 Surtout, je le rappelle, ça n'a strictement rien à voir.
14:34 Mais ces notions de coordination motrice sont importantes dans la mastication.
14:38 Il faut quand même rappeler quelque chose d'extrêmement important.
14:42 C'est que chez l'enfant, chez le nourrisson, le nouveau-né,
14:45 la bouche est un véritable scanner.
14:49 C'est un scanner extraordinaire.
14:53 Le bébé qui ne voit pas bien au début, c'est grâce à la main qui va mener la bouche.
14:58 D'ailleurs, il le fait spontanément.
14:59 C'est un réflexe archaïque de mettre les poings fermés dans la bouche.
15:03 Le bébé sait faire ça très tôt.
15:04 Il découvre ses mains, il va les lécher.
15:06 Et les lèvres, autour des lèvres, la langue à l'intérieur, la gencive,
15:10 ce sont des zones qui sont énormément innervées,
15:13 qui ont des zones correspondantes dans le cerveau, dans le cortex,
15:17 le néocortex qui se construit, qui sont phénoménales,
15:20 un peu comme les doigts, certains doigts de la main.
15:22 Et il y a donc une capacité d'analyse de toute cette zone,
15:26 beaucoup plus développée, par exemple, que la joue ou le dos de la main
15:30 ou la cuisse.
15:31 Et donc, l'enfant prend l'habitude de découvrir les saveurs,
15:35 les structures avec la bouche.
15:38 Donc, c'est vraiment quelque chose à quoi il faut lui faire confiance.
15:43 Alors, du coup, ça veut dire quoi ?
15:45 Ça veut dire qu'il y a des enfants qui, eux, se mettront plus vite à la purée
15:49 et d'autres, ça mettra plus de temps.
15:52 Ça peut aussi tenir à la texture de ce qu'on va leur donner.
15:56 Ça peut tenir à la température, à la taille de la cuillère.
16:00 Ça peut tenir aussi à... - Il faut penser à tout.
16:03 - Il faut penser à tout.
16:04 Ça peut tenir aussi à
16:06 le positionnement de la langue.
16:09 Peut-être que l'enfant a du mal à sortir la langue.
16:11 Et c'est d'ailleurs pas pour rien que on regarde, on vérifie, nous, pédiatres,
16:16 si éventuellement, il n'y a pas un petit frein de la langue.
16:18 Alors, attention, je rassure tout de suite parce que nous en parlons
16:22 depuis récemment dans nos congrès.
16:24 On s'est aperçu que c'était devenu une véritable frénésie.
16:26 Dès qu'un enfant ne mange pas bien, c'est qu'il a un frein de la langue.
16:30 Alors, il y a un frein de la langue, il faut aller couper le frein de la langue.
16:32 Et alors, les orthophonistes sont débordés, les ORL sont débordés,
16:35 les dentistes sont débordés.
16:36 C'est devenu une espèce de mode.
16:38 Un frein de la langue, tous les enfants ont ça.
16:40 C'est quelque chose de physiologique.
16:43 C'est pas parce qu'on a un frein de la langue qu'il faut automatiquement le couper.
16:46 Ou c'est pas parce qu'un enfant a des difficultés à déglutir que c'est un frein de la langue.
16:49 Mais disons que ça fait partie de l'ensemble.
16:51 Il faut voir avec le pédiatre, mais en même temps, il ne faut pas se précipiter.
16:55 Et il y aura peut-être des saveurs que l'enfant aimera plus.
16:58 Et alors, il y a une deuxième réponse que je voulais apporter,
17:00 c'est que tout dépend aussi si c'est un enfant qui est allaité ou pas.
17:03 Et j'ai remarqué
17:07 que quand on diversifie l'alimentation chez un enfant qui est allaité,
17:10 il se lasse très vite de la cuillère.
17:14 Il veut le sein.
17:15 Il veut le mamelon très vite.
17:18 Et il s'énerve.
17:20 Avec le biberon, c'est différent.
17:22 Je ne dis pas qu'il faut donner le biberon et arrêter le sein.
17:24 Ce n'est pas ce que je veux dire.
17:25 Mais ce que je veux dire, c'est qu'on peut peut-être trouver une autre technique,
17:28 c'est à dire si l'enfant est impatient,
17:30 pourquoi pas commencer par le sein ou le biberon,
17:34 mais donner moins longtemps et donner le petit pot après,
17:38 quitte à redonner un coup de sein après.
17:40 Vous voyez, il faut trouver un peu du mixte.
17:42 D'accord, donc il faut tâtonner, il faut faire des essais.
17:44 Ça peut être le contexte aussi, peut-être, dans lequel il est donné le repas.
17:48 Aussi, il faut être au calme.
17:50 Est-ce qu'on n'a pas une trop forte attente aussi ?
17:52 Alors, il y a ça.
17:53 C'est vrai que quand on commence à introduire,
17:55 moi, je vois des parents qui viennent, je leur explique la diversification.
17:58 Ils me disent "Mais docteur, est-ce que ça peut attendre samedi ?
18:01 Et on est jeudi."
18:03 Je dis "Mais on serait lundi, bien sûr."
18:05 Il n'y a aucun problème.
18:06 Parce qu'évidemment, ils ont envie de commencer eux-mêmes.
18:08 Et c'est tellement génial de commencer soi-même,
18:11 de ne pas déléguer à la crèche les premières fois.
18:13 C'est important.
18:15 Donc, effectivement, le contexte compte beaucoup.
18:18 Le temps qu'on a, et ça, j'en profite pour rappeler aux parents,
18:20 prenez le temps, parce qu'on est tellement pressé.
18:24 On a tellement de choses à faire.
18:26 Il y a les courses à faire, il y a le linge ceci,
18:28 il y a les grands-parents à aller voir,
18:30 il y a peut-être un autre enfant qu'il faut emmener à l'école.
18:33 Il y a la reprise du travail.
18:34 Il y a tellement de choses qui se passent que l'enfant, lui,
18:37 il a besoin de sentir qu'on a du temps à les consacrer.
18:39 Et le repas, c'est un moment important, parce que si on fait trop vite
18:42 et qu'on ne fait pas dans le bon ordre, l'enfant peut se lasser, perdre patience.
18:47 On va être derrière à faire le truc du "alors là,
18:50 suffisamment pour faire plaisir à papa" et puis paf, et on met dans la bouche.
18:53 C'est des choses qu'il ne faut pas faire.
18:55 Il ne faut pas faire parce que l'enfant, du coup,
18:57 il ne va plus manger pour se nourrir sur le plan nutritif,
19:01 mais il va manger pour faire plaisir au papa ou à la maman.
19:04 Et c'est ce qu'il faut absolument éviter,
19:05 parce que là, sinon, on peut rentrer dans les troubles de l'oralité.
19:08 Mais attention, je ne suis pas en train de dire que
19:10 c'est à cause de ça que l'enfant met plus de temps.
19:16 Non, on respecte le rythme de l'enfant.
19:18 Et puis, il y a aussi autre chose, c'est que tout dépend aussi
19:21 si on a d'autres enfants à la maison, parce que si on est à table,
19:23 puis on donne, puis pendant ce temps là, il faut faire tourner,
19:25 il y a les deux autres enfants qui...
19:27 Lui, à côté, il va peut-être se lasser.
19:29 Il a envie d'être le centre du monde aussi.
19:31 Donc, il faut trouver un équilibre.
19:32 - Alors justement, pour un peu faire baisser cette pression,
19:35 il y a une maman qui demande, quand vous parlez des âges,
19:38 est-ce que vous parlez bien en mois révolu ?
19:40 - Je vais faire un rappel.
19:43 Un bébé, quand il naît, il a zéro mois.
19:45 - D'accord, donc c'est parti de là.
19:47 - Il a un mois quand il a 30 jours.
19:49 Un mois, c'est la quantité remplie.
19:52 Il a deux mois quand il a 60 jours.
19:54 - D'accord.
19:54 - Donc, un bébé, quand je dis qu'on diversifie à quatre mois,
19:58 ça veut dire qu'il a 120 jours.
20:00 Il a quatre mois de vie.
20:01 Voilà, c'est ça que ça veut dire.
20:02 - D'accord.
20:03 - Ça n'est pas quatrième mois, parce que c'est vrai que c'est là qu'on se gourde.
20:06 - Oui, oui, oui.
20:07 - Le quatrième mois, c'est dès qu'il vient d'avoir trois mois.
20:09 Alors, il rentre dans le quatrième mois.
20:11 C'est comme quand on vient d'avoir 18 ans, on rentre dans la 19e année,
20:14 mais on n'a pas 19 ans.
20:15 Vous voyez, c'est le même principe.
20:17 - Il y a une question qui ne vient pas, mais qui me vient à l'esprit.
20:19 Donc, je vous la pose.
20:20 Du coup, si on tarde un peu,
20:23 si on attend trop longtemps, qu'on avait mal compris,
20:26 je ne sais pas, on a commencé à cinq mois au lieu de quatre.
20:29 Qu'est-ce qui va se passer ?
20:30 - Rien de grave, sauf que ce que l'on...
20:34 Non, parce que cinq mois, c'est très bien pour démarrer.
20:37 On n'est pas obligé de démarrer à quatre mois.
20:38 - Non, c'est des repères, en fait.
20:40 - Moi, je ne vous cache pas que, en général, je démarre à cinq mois.
20:43 - Ah, d'accord.
20:43 - Je fais cinq mois parce que ça permet quand même
20:46 de bien connaître le rythme de l'enfant,
20:48 de voir comment il s'adapte à la crèche, la reprise, etc.
20:51 Il y a beaucoup de choses aussi qui se passent vers le cinquième mois, à cinq mois.
20:54 Et puis, il y a aussi les poussées dentaires qui jouent.
20:58 Un enfant peut avoir mal, il peut saliver beaucoup.
21:01 Il aimera moins la texture un peu tiède
21:03 parce que ça, ça exacerbe les douleurs dentaires.
21:06 Donc, ça, ça joue.
21:08 Il ne faut pas trop tarder non plus.
21:09 Pourquoi ? Et ça, c'est des données récentes de la recherche
21:12 parce qu'on s'est aperçu que plus tard,
21:15 on introduit certains aliments, surtout les aliments allergisants
21:18 comme le kiwi, comme la fraise, comme le poisson, comme l'œuf.
21:25 Plus il y a de risques d'allergie.
21:27 C'est pour ça qu'on aime bien introduire quatre, cinq mois.
21:31 Et on débarque déjà même à quatre mois
21:33 quand on a, par exemple, un enfant qui a des problèmes de reflux.
21:37 Un enfant qui a des reflux,
21:38 c'est pas mal de démarrer avec une texture plus solide.
21:41 Comme ça, il y aura moins de liquide.
21:44 Il y aura peut être moins besoin de donner certains médicaments
21:46 à cause du reflux.
21:47 Mais ça, c'est un cas particulier.
21:50 Alors après, il y a une question sur les quantités de nourriture.
21:52 Une maman qui nous dit que son pédiatre lui a donné des tableaux
21:56 avec des quantités vraiment définies pour son bébé
21:59 et que le bébé ne mange pas les quantités attendues, entre guillemets,
22:02 il a sept mois.
22:04 Est-ce qu'elle doit réduire le lait pour que le bébé remplisse les grilles ou pas ?
22:09 Ça retourne toujours un peu sur ces mêmes questions.
22:12 Les grilles, on a tendance à les oublier complètement de plus en plus.
22:17 Parce que je ne parle pas, évidemment, si on a affaire à un bébé
22:22 qui est né prématuré, qui faisait un kilo huit à la naissance.
22:25 Là, il y a des quotas de lait qu'il faut respecter les premiers mois.
22:30 Ça, c'est autre chose. Là, on ne va pas parler de ça.
22:32 Là, on parle vraiment d'un enfant qui a eu sept mois.
22:35 On est dans un enfant qui doit faire sept kilos ou huit kilos
22:39 ou sept kilos ou peut-être six.
22:42 Et en tous les cas, la première des choses, c'est de faire confiance
22:46 à la notion de satiété d'un enfant.
22:49 Un enfant qui ne veut plus manger, on ne force pas, on n'insiste pas.
22:54 Et en fait, ce qui compte, c'est la quantité que l'enfant va prendre sur 24 heures.
22:57 C'est-à-dire que ce qui ne prend pas un repas,
22:59 il va se rattraper dans le repas suivant.
23:02 La deuxième chose, c'est qu'à cet âge-là, comme je le disais au début
23:05 et dans la deuxième année qui va suivre, le lait reste l'aliment essentiel.
23:11 Donc, on compense en donnant du lait le matin à gros bib
23:15 ou le sein, bien entendu, si on a lait.
23:18 Et au sein, on ne se pose pas de questions.
23:20 Quand on donne le sein à un bébé, on n'est pas là à se demander
23:24 est-ce qu'il a pris assez ?
23:26 Aucune maman qui a lait ne se pose cette question-là.
23:29 On ne se la pose que dès l'instant où on voit la quantité.
23:31 Et du coup, on fait une relation entre la quantité qu'il doit prendre.
23:34 Donc, les grilles, non, il ne faut pas être là à respecter.
23:38 Si je commence à dire un nourrisson, jusqu'à quatre mois,
23:42 il doit avoir 110 kilocalories par kilo et par jour.
23:45 Mais on meurt avec ça.
23:47 On est au bout de notre vie et puis on ne sait plus où on va.
23:49 On se dit ouh là, alors là, il n'a eu que 92 kilocalories.
23:52 Et encore, il faut que je mesure sur la boîte et abarquer ça.
23:54 On n'en sort plus.
23:56 Donc, faire confiance à l'enfant.
23:57 On fait confiance à l'enfant.
23:59 Et en gros, les grandes règles, c'est de dire qu'à sept, huit mois,
24:02 c'est ça, on va dire qu'un nourrisson a une quantité de lait.
24:08 Alors, si c'est au sein, c'est lui qui décide.
24:10 Mais s'il a une préparation pour nourrisson, le matin, il va prendre 240,
24:14 270, peut-être même 300 millilitres de lait.
24:16 Basta. Le soir, pareil. Très bien.
24:19 À midi, il va prendre un pot de 200 grammes.
24:21 Mais là dessus, il ne prendra peut-être que 160, 150 ou 180.
24:25 Il prend ce qu'il veut.
24:26 Et une fois qu'on sent qu'il n'en veut plus, on ferme le pot,
24:29 on lui demande et puis on passe au sucré, au dessert.
24:31 Et là, on lui donne un laitage, on lui donne un petit pot de fruit.
24:35 Sur les laitages, sur les céréales avec gluten et les petits yaourts pour bébés.
24:41 Alors, c'est une maman qui a un bébé de cinq mois et demi.
24:44 Elle se demande quand est-ce qu'elle peut commencer ça,
24:47 les céréales avec gluten et les petits yaourts spécifiques pour les bébés.
24:50 Alors, les céréales, on les introduit assez tôt.
24:53 On peut les introduire à cinq, six mois.
24:56 Parce que dans les céréales, il y a...
24:58 - On entend beaucoup de choses sur le gluten.
25:00 - Oui, mais le gluten, c'est...
25:03 Le gluten, il n'y a pas dans toutes les céréales.
25:06 Par exemple, les fausses céréales comme le quinoa, le sarrasin,
25:09 il n'y a pas de gluten.
25:10 Le riz, qui est une céréale, on oublie que le riz, c'est une céréale.
25:13 Il n'y a pas de gluten.
25:15 Le gluten, six mois.
25:18 On introduit six mois.
25:19 C'est très bien pour introduire le gluten, pas plus tard.
25:22 Et puis, s'il doit y avoir une intolérance au gluten, on le verra.
25:26 S'il y a des selles qui sont molles,
25:28 s'il y a une mauvaise prise de poids par la suite,
25:30 on fera le point avec le médecin.
25:31 Les céréales, dans leur ensemble,
25:34 l'avantage des céréales, c'est qu'elles apportent
25:36 ce qu'on appelle des glucides complexes.
25:39 Autrefois, on appelait ça les sucres lents.
25:42 Et les glucides complexes sont très utiles pour l'enfant.
25:44 Souvent, en tant qu'adulte, on a peur de deux choses.
25:47 On a peur du gras et du sucre.
25:50 Et c'est là qu'on se trompe complètement,
25:52 parce que l'enfant, il a besoin de gras et il a besoin de sucre.
25:56 Et le sucre, on pense tout de suite au saccharose.
25:58 On pense au sucre blanc qu'on met dans le café.
26:00 Ce n'est pas ça qu'on va donner aux nourrissons.
26:02 On va donner des céréales, parce que dans les céréales,
26:05 il y a des glucides complexes comme les pectines, la cellulose, l'amidon,
26:09 le dextrin, maltose, qui vont apporter à l'enfant
26:13 des ingrédients qui seront ensuite transformés en glucose
26:17 et qui vont le nourrir, qui vont aider pour le développement,
26:21 par exemple, de son cerveau, pour le métabolisme,
26:24 pour les acquisitions sur le plan cognitif, pour beaucoup de choses.
26:28 Et pour la digestion.
26:30 Donc il ne faut pas en avoir peur.
26:31 Il ne faut pas en avoir peur.
26:32 De se dire que l'enfant va développer une intolérance au gluten si on le met trop tôt.
26:36 Au contraire, plus tard, on introduit le gluten.
26:38 Le gluten, ce n'est pas une allergie.
26:41 C'est une intolérance.
26:43 C'est-à-dire que ce sont des enfants qui ont un enzyme,
26:47 qui leur manque, la glutéale, qui leur manque et qui fait
26:50 qu'ils n'arrivent pas à transformer cette substance pour qu'elle soit digérée.
26:55 Et du coup, ça a un impact sur la santé.
26:57 C'est pour ça qu'on parle d'intolérance au gluten.
26:59 Mais ça, avant d'en arriver là, il faut faire des examens, être sûr,
27:03 faire des dosages sanguins.
27:05 Mais non, six mois, c'est très bien.
27:07 D'accord.
27:08 Alors, une autre maman nous demande par rapport aux fruits,
27:11 s'il faut les faire cuire au début de la diversification
27:14 ou est-ce qu'on peut simplement les écraser,
27:17 comme on le fait souvent avec une banane ?
27:20 La banane, on n'a pas besoin de la faire cuire.
27:21 Pas besoin.
27:22 Non, dès qu'on commence à introduire la banane à cinq mois,
27:27 cinq, six mois.
27:27 Alors, attention, les fruits crus, comme la banane et la pomme,
27:32 on peut faire goûter à l'enfant.
27:33 Une banane crue, un peu mûre, qu'on écrase un peu au début.
27:38 Et puis après, à six, sept, huit mois, on lui donnera un peu en DME.
27:42 Ça, il faut aller voir comment ça se passe.
27:45 Mais on peut donner à l'enfant.
27:47 Mais ce sont des fruits qui peuvent constiper.
27:50 La banane, la pomme.
27:51 Donc, il faut tempérer un petit peu avec d'autres fruits.
27:54 Pas donner de la carotte et de la banane ?
27:56 Alors, la carotte et la banane, là, on est bien parti pour constiper.
28:00 Parce que c'est souvent ce qui passe bien chez les bébés.
28:02 Oui, ils aiment bien ça.
28:03 Alors, il y a une question sur les petits pots.
28:07 Est-ce que les petits pots, puisque c'est quand même toujours
28:10 quelque chose de pratique pour les parents,
28:13 est-ce que c'est vraiment bon pour les bébés ?
28:15 Ou est-ce qu'il faut les craindre ?
28:17 Est-ce qu'il faut avoir...
28:18 Les petits pots du commerce ?
28:20 Les petits pots du commerce.
28:21 Non, ils sont très bien.
28:22 Alors, on a...
28:23 Il y a peut-être des catégories.
28:24 On a un cas, il y a des charges qui sont extrêmement
28:28 rigoureuses dans nos pays, et en particulier en France.
28:32 Mais c'est au niveau européen.
28:33 C'est-à-dire que dans un petit pot,
28:35 tout ce qui est pour nourrisson, je peux vous dire que les industriels
28:38 de la loi alimentaire, ils ne peuvent pas changer une virgule.
28:40 C'est très codifié, c'est très encadré.
28:44 Donc, on fait confiance.
28:45 Donc, en termes de sécurité, on est bon ?
28:46 Oui, on est vraiment bien.
28:48 Tout ce qu'on va trouver dans le commerce, en fait.
28:50 Oui, mais bien sûr, il faut faire confiance.
28:52 Il n'y a vraiment pas de problème.
28:54 En revanche, il y a la dimension "je prépare moi-même".
28:57 C'est sympa aussi.
28:58 Et c'est pour ça qu'il y a des parents qui disent "ah non,
29:01 je ne veux pas acheter les petits pots du commerce, je vais faire moi-même".
29:03 C'est vrai, quand on fait soi-même, on sait ce qu'on met dedans.
29:06 Mais parfois, on constate qu'il y a des enfants qui préfèrent
29:12 les petits pots du commerce plutôt que les petits pots préparés à la maison.
29:14 Alors, il y a des parents qui sont un peu déçus en se disant
29:16 "oh, pourtant, je me suis donné du mal et tout".
29:17 Non, non, on peut faire confiance.
29:19 Il n'y a aucun problème, d'autant que maintenant, la législation évolue.
29:22 Dans les petits pots, il y a des enrichissements qui se font.
29:25 Alors, pour les laits, on le voit.
29:26 Dans les petits pots, on rajoute aussi des acides gras polyinsaturés.
29:30 Des choses qu'on ne trouve pas forcément habituellement dans le lait, par exemple.
29:34 Et du coup, il faut faire confiance.
29:37 Et puis, nous, ce que nous encourageons, mais ça se fait de plus en plus,
29:41 c'est le label bio, parce que bio, c'est une garantie supplémentaire.
29:46 Et par rapport à l'apprentissage des goûts,
29:49 est-ce que ce n'est pas moins intéressant à travers un petit pot qu'à travers du frais ?
29:54 Est-ce qu'on ne va pas quand même avoir une petite déperdition de saveur
29:56 et de découverte de l'aliment ?
29:58 Alors, c'est vrai que c'est l'intérêt...
30:00 Je ne suis pas du tout anti-petit pot, mais c'est juste que c'est des questions qu'on se pose.
30:05 Mais oui, et c'est vrai que faire découvrir saveur après saveur, c'est pas mal.
30:10 Parce que l'enfant, il sait à quoi s'attendre.
30:13 Ça, j'aime, ça, j'aime pas.
30:16 Il va reconnaître, il éduque son goût.
30:18 Et c'est vrai que quand on le peut, c'est pas mal d'introduire un jour
30:23 un fruit ou un légume, mais pas deux différents le même jour.
30:28 D'accord.
30:29 Il y a même une règle qui disait "on peut donner trois jours de suite
30:33 le même fruit ou le même légume".
30:35 On peut, c'est pas obligatoire, parce que là aussi, on tombe dans des règles
30:38 qu'on remet un petit peu en question.
30:41 Là aussi, il faut faire confiance à l'enfant, à l'éducation de son goût.
30:45 Il a une langue qui est un outil extraordinaire, avec le sucré qui est devant,
30:50 l'amertume qui est au fond de la langue,
30:52 toutes les goûts qu'il va saisir et repérer.
30:56 Et l'enfant a une préférence pour le goût umami, comme on sait.
31:00 Il faut lui faire confiance.
31:02 On lui explique.
31:03 Et quand on lui donne un aliment, quel qu'il soit,
31:06 ce qui compte, c'est l'expérience que lui va en faire.
31:09 Et on donne le nom et on lui montre comment on le prépare.
31:12 Même s'il a six mois, ça va lui plaire de voir que
31:15 on écrase la banane, on écrase ceci.
31:18 Et après, ça va être pour aller dans sa bouche.
31:20 Et c'est ça qui compte.
31:22 - D'accord, donc un avantage quand même de cuisiner du frais.
31:25 - Alors cuisiner du frais, cuisiner soi-même, ça a l'avantage de pouvoir
31:28 bien serrer les goûts, le produit qu'on va utiliser,
31:32 de montrer l'aliment qui correspond à l'enfant,
31:35 parce que le côté éducatif pour l'enfant compte énormément.
31:39 - Il voit la maman... - On fait le marché, on fait la cuisine.
31:44 Alors ça, c'est quand il soit un peu plus grand,
31:46 parce qu'à six mois, si on l'emmène au marché, qu'on lui montre
31:48 "Tiens, voilà, ça, c'est les bananes que je vais te faire pour cet après-midi."
31:51 À six mois, lui, il va voir le fruit,
31:55 mais il va regarder tout ce qui se passe autour dans le magasin.
31:57 Mais effectivement, il faut toujours être ludique, montrer comment on fait.
32:01 Et l'enfant n'apprend pas que par le goût, il apprend par le toucher,
32:06 d'où l'intérêt de l'ADME, par la vue, par le scanner dont je parlais,
32:11 la langue, l'odorat, tout est lié.
32:15 Il y a une maman qui parle des biscuits.
32:18 Elle se demande à quel âge on peut les donner.
32:21 Un peu de pain, des biscuits.
32:22 C'est vrai que ça, c'était le truc des grands-parents,
32:24 de les boudoirs à s'y sauter, les bouts de pain à s'y sauter.
32:28 - On peut. - On peut toujours.
32:29 - À partir de quel âge ? - À partir de cinq mois.
32:31 On peut commencer le petit biscuit qu'on écrase.
32:33 Alors, il faut bien l'écraser.
32:34 Encore une fois, il ne faut pas que l'enfant, tout d'un coup,
32:37 il y ait un gros morceau qui arrive dans la bouche et il ne l'a pas vu venir.
32:41 Parce qu'il va être déçu.
32:43 Il n'a pas compris ce qui s'était passé.
32:45 Il était habitué à avoir une texture particulière, molle, lisse.
32:48 Et puis, tout d'un coup, il y a quelque chose qui coince
32:51 là, entre sa gencive et sa joue.
32:52 Il risque de perdre confiance.
32:54 Alors, on peut mettre un petit biscuit qu'on va bien écraser dans le pot de fruit
32:59 ou même dans du lait ou dans un yaourt.
33:01 Ça, on peut le faire.
33:02 Et puis, après,
33:04 on va évoluer vers des choses plus solides, plus grosses.
33:07 Mais là, je ne veux pas rentrer dans les détails,
33:08 puisque on avait fait une émission là-dessus.
33:10 D'accord, ça, c'était sur les biscuits.
33:12 Alors, il y a une maman qui repose une question sur les yaourts.
33:15 Est-ce qu'il y a des yaourts spécifiques ?
33:17 C'est vrai que quand on est dans un rayon, un yaourt,
33:19 c'est abyssal, le choix qu'il y a.
33:22 Donc, comment on s'y prend ?
33:23 Est-ce qu'on prend nature parfumée pour bébé, pas pour bébé ?
33:27 Alors, un yaourt, pour vous donner un peu une idée,
33:31 parce qu'il y a le calcium qui est dedans.
33:32 100 millilitres de lait
33:38 contiennent à peu près 120 mg de calcium.
33:42 D'accord.
33:43 Donc, 100 millilitres de lait.
33:45 Vous prenez un yaourt,
33:47 donc c'est un peu moins.
33:50 Là, vous avez 180 mg de calcium.
33:52 Donc, le yaourt est vraiment riche en calcium.
33:54 Donc, c'est vrai qu'un enfant qui prend moins de lait,
33:56 on peut compenser avec du yaourt.
33:58 Mais c'est bien d'avoir les deux.
33:59 Donc, la question, c'était sur le yaourt, c'est-à-dire
34:03 à partir de quel âge, quel type de yaourt on peut prendre.
34:06 Si on a un yaourtier à la maison, ça va très bien.
34:08 On fait le yaourt maison et c'est très bien.
34:11 À condition de bien connaître les produits qu'on utilise,
34:14 que ce soit du lait pasteurisé, etc.
34:16 Et pas du lait de vache crue, ça, il faut éviter.
34:19 Et puis, sinon, dans les rayons, on prend le yaourt nature, le plus simple.
34:23 Et franchement, on peut même aller dans le rayon pour adultes.
34:26 Oui, ça n'a pas tellement d'impact.
34:29 On ne va pas donner cinq yaourts par jour à l'enfant.
34:31 On peut varier.
34:32 De temps en temps, on prend dans le rayon bébé.
34:34 De temps en temps, on peut, si on n'a que des yaourts pour adultes à la maison.
34:37 Ce qui est pratique, c'est que des fois, c'est des petits formats aussi.
34:39 C'est des petits formats, oui.
34:41 Mais donc, il n'y a pas tellement de...
34:44 Peut-être éviter au moins les yaourts très sucrés ?
34:46 Alors, il faut éviter ce qui est sucré.
34:48 Il ne faut pas prendre...
34:50 Alors là aussi, les yaourts avec des fruits dedans, cachés dedans,
34:53 comme on les utilise pour nous, les adultes, il faut éviter au début
34:56 parce que sinon, il ne va pas comprendre le morceau qu'il a dans la bouche.
34:59 Il faut le faire vraiment très progressivement.
35:01 Et puis, sincèrement, moi, tous les enfants que je vois,
35:05 je conseille toujours aux parents de commencer avec des yaourts,
35:07 des petits suisses, du fromage blanc, nature.
35:11 Nature, on commence avec ça.
35:14 Et bien entendu, il ne faut pas rajouter du sucre dedans.
35:16 Ça, il n'y a pas besoin.
35:17 D'accord. On ne rajoute pas de sucre.
35:19 Très bien.
35:19 Alors après, il y a une question sur les allergènes.
35:23 C'est Maman Ours qui nous écrit
35:27 et qui nous demande s'il y a des allergies alimentaires graves
35:31 qui sont connues pour les frères et sœurs du bébé.
35:33 Est-ce qu'il faut attendre avant d'introduire
35:36 les aliments qui pourraient être allergènes ou est-ce qu'au contraire,
35:41 il faut rapidement les faire découvrir ?
35:44 C'est vraiment précis, mais c'est vrai que ça peut concerner pas mal de...
35:48 Alors, il faut savoir que si, par exemple,
35:50 les deux parents font la même allergie aux mêmes aliments,
35:55 l'enfant a 80% de risque de faire la même allergie.
36:00 Donc, plus il y a, plus les parents font une allergie aux mêmes aliments,
36:04 plus il y a un risque.
36:06 Deuxièmement, s'il y a effectivement dans la fratrie
36:09 tel ou tel aliment connu pour provoquer une allergie,
36:13 alors une allergie immédiate où on voit des rougeurs autour de la bouche
36:18 ou alors une allergie de type la peau, cutanée,
36:20 ou alors même avec des difficultés respiratoires.
36:23 Donc, il faut qu'on fasse attention avec ça.
36:26 Ça peut être le lait de vache.
36:28 Une allergie protéine de lait de vache, ça peut être le kiwi,
36:30 ça peut être l'oeuf, ça peut être le...
36:33 certains poissons, donc le cabillaud, par exemple.
36:36 Donc, quand on a des allergies connues dans l'entourage familial proche,
36:41 il faut en parler aux pédiatres.
36:43 Il faut en parler aux pédiatres parce que la règle, maintenant,
36:47 c'est d'une part de diversifier tôt, comme on le disait tout à l'heure,
36:51 parce que plus on diversifie tôt,
36:53 moins il y a de risques que l'enfant lui-même développe des allergies.
36:56 Mais dans ces cas-là, et la maman a parlé là d'allergies graves,
37:00 là, il faut faire attention.
37:02 Il ne faut pas prendre d'initiative.
37:04 Et moi, dans ces cas-là, nous prescrivons un petit bilan
37:08 allergologique chez le nourrisson,
37:11 où on va faire un dosage dans le sang chez le nourrisson
37:15 d'un certain nombre d'allergènes et en particulier ceux qui sont
37:19 identifiés, par exemple dans la fratrie, pour s'assurer et voir
37:22 qu'il n'y a pas éventuellement un risque chez l'enfant.
37:25 L'enfant peut déjà avoir des immunoglobulines
37:27 contre ces aliments-là transmis par la maman pendant la grossesse.
37:31 Vous voyez, c'est un statut que le bébé peut déjà,
37:34 le nourrisson peut déjà avoir.
37:35 Donc là, s'il y a un terrain allergique, prudence et voir avec le pédiatre.
37:40 D'accord.
37:41 Alors là, une question estivale, mais qui est importante.
37:44 C'est Émilie qui demande, quand un bébé est allaité au sein,
37:49 est-ce qu'il faut donner de l'eau en plus à son enfant ?
37:53 Question qu'on se pose souvent.
37:55 Alors moi, je réponds toujours la même chose aux parents qui me posent
37:58 cette question. Je leur dis si vous allaitez à 100 % votre enfant
38:02 et que vous allez en plein Sahara et qu'il fait 65 degrés, c'est vous...
38:06 C'est assez rare comme situation.
38:07 Oui, c'est assez rare.
38:08 Je dois dire c'est assez rare, mais c'est une situation qui est assez imagée.
38:11 Et je leur dis, c'est vous qui allez prévoir des bidons d'eau
38:14 parce que c'est vous, la maman, qui allez boire plus.
38:16 D'accord, donc c'est la maman qui boit.
38:18 Voilà, c'est la fontaine.
38:20 C'est la maman qui va boire plus.
38:22 En fait, l'enfant va augmenter ses besoins parce qu'il perspire.
38:25 Un nourrisson, il a une peau...
38:27 Il perspire ?
38:28 C'est la perspiration.
38:30 C'est à dire que la peau d'un nourrisson est beaucoup plus fine que celle d'un adulte.
38:33 C'est d'ailleurs pour ça, j'en profite pour signaler qu'attention, avec l'été,
38:36 bien protéger la peau des bébés parce qu'ils peuvent se déshydrater très vite
38:39 parce qu'ils perdent de l'eau par la peau.
38:41 Et bien, du coup, ils ont plus soif.
38:44 Donc, s'il fait très chaud, un, on vérifie que l'enfant urine régulièrement.
38:49 Ça veut dire qu'il est bien hydraté.
38:51 Et deux, on lui propose régulièrement et il prendra plus.
38:55 Il prendra plus le sein, il prendra plus de biberons, il prendra plus d'eau.
38:59 On peut proposer de l'eau.
39:00 Et si on en a marre parce qu'on doit donner le sein du coup toute la journée ?
39:03 On peut pas donner un petit peu d'eau dans un biberon ?
39:06 Alors maintenant, il y a les papas qui donnent le sein.
39:07 J'ai vu ça il n'y a pas longtemps.
39:08 Non, ça, je ferme la parenthèse.
39:10 Au Japon, j'ai vu un truc là, il y a quelques jours.
39:12 Mais non, le truc, c'est...
39:16 Ça peut être épuisant du coup.
39:17 Ça peut être épuisant.
39:19 En fait, il ne faut pas donner plus souvent.
39:21 Simplement, il faut rester à des heures régulières.
39:24 Mais l'enfant va prendre plus au moment des repas.
39:27 Oui, d'accord. Ce n'est pas forcément plus long.
39:29 Ce n'est pas forcément plus long.
39:30 On ne va pas forcément sentir la différence.
39:31 Non, on ne verra pas forcément la différence, mais il va prendre plus.
39:34 Comme on sait, la maman fabrique du lait en fonction de la demande du nourrisson.
39:37 S'il a besoin de plus, elle fabriquera plus de lait.
39:39 Au niveau du biberon, s'ils le font,
39:42 si on voit qu'il tête encore sur la tétine et que le biberon est vide,
39:45 on va faire 30 minutes de plus.
39:47 Vous voyez, s'il fait chaud.
39:48 Et j'en profite pour placer ça.
39:51 C'est qu'on peut proposer un biberon d'eau à un bébé, à un nourrisson.
39:57 Si vous arrivez à lui faire boire de l'eau
40:00 par un biberon champion, bravo, vous aurez la palme.
40:04 Parce que ce n'est pas évident, la plupart du nourrisson n'aime pas.
40:06 Et c'est bien de lui proposer.
40:07 C'est-à-dire, vous proposez un biberon d'eau, 50 ml, deux ou trois fois par jour.
40:10 Il prend, c'est bien.
40:12 Il ne prend pas, c'est bien aussi.
40:14 Ça veut dire que c'est bien de lui avoir proposé.
40:16 Mais on surveille quand même qu'il soit bien hydraté et qu'il urine bien.
40:19 D'accord. OK.
40:21 Merci pour les mamans qui allaient en été.
40:24 Autre question aussi, qui est très large, mais qui est importante.
40:28 Si la diversification alimentaire se passe mal,
40:31 vers qui on se tourne ? Un pédiatre ?
40:34 Alors,
40:35 le pédiatre qui consulte à la crèche, ça peut être aussi...
40:40 Une diversification, ça se passe mal.
40:44 J'ai envie de dire, si on est dans l'attente,
40:47 vous le disiez tout à l'heure, j'ai bien aimé ce que vous disiez.
40:50 Parfois, on a une attente, on se projette, on est pressé,
40:54 on veut donner la cuillère, on a fait un petit pot,
40:56 on a envie que l'enfant termine le petit pot.
40:58 Bah non.
40:59 Ça ne va pas pour vous ?
40:59 Non, moi, t'es gentil, mais non, moi, je veux le sein, je veux autre chose.
41:03 Donc, on respecte ça.
41:05 Donc, on ne se met pas la pression.
41:06 Le problème, c'est quand on se met la pression en tant que parent,
41:09 on met la pression sur l'enfant et l'enfant, il le ressent.
41:13 À quatre mois, cinq mois, six mois, un enfant, il est tout construit.
41:16 Il y a plein de choses.
41:17 C'est les parents qui vaissent sur le psy.
41:18 C'est ça que vous entendez ?
41:18 C'est pas tout à fait ce que je voulais dire.
41:20 Mais, mais,
41:22 si c'est difficile, que ça fait un mois qu'on essaye,
41:26 qu'il ne veut pas, qu'il n'est toujours qu'à une cuillère,
41:28 on en parle tranquillement avec l'opédiate.
41:31 C'est vraiment notre métier.
41:33 On va prendre notre temps.
41:34 C'est très important de prendre du temps.
41:37 L'opédiate doit prendre du temps.
41:40 Alors, évidemment, on est souvent submergé.
41:42 Oui, il n'y a pas toujours de rendez-vous.
41:44 Dans les PMI aussi, on peut se...
41:46 Il y a les PMI, bien entendu.
41:47 Il y a des péricultrices aussi qui peuvent donner de très bons conseils.
41:50 On peut avoir des rendez-vous plus rapidement.
41:52 On peut avoir des rendez-vous plus rapidement.
41:54 Il y a la téléconsultation.
41:56 Moi, je fais beaucoup de téléconsultation
41:58 pour donner des conseils, justement, sur la diversification alimentaire.
42:01 Là, on peut prendre du temps.
42:02 C'est extrêmement important.
42:04 Et puis, dans certains cas, le professionnel de santé,
42:08 qu'il soit pédiatre, médecin généraliste, omnipraticien,
42:13 une péricultrice, va détecter,
42:18 voir s'il n'y a pas autre chose.
42:21 Une cause...
42:22 Une cause, alors à ce moment-là, organique.
42:24 Mais c'est quand même rare.
42:26 Oui, c'est ça.
42:27 Ça peut exister.
42:28 Par exemple, un enfant qui a une macroglossie,
42:29 qui a une grosse langue, qui n'arrive pas à la sortir.
42:32 C'est rare, mais ça peut arriver.
42:34 Un enfant qui a un trop gros frein de langue.
42:37 Quand même.
42:38 Mais je calme le jeu.
42:39 C'est rare, mais ça peut exister.
42:42 Un enfant qui, par exemple, a une déformation du palais,
42:45 qui a du mal à plaquer la langue contre le palais.
42:48 Un enfant qui a eu, par exemple, qui a été ventilé à la naissance,
42:53 qui a été, vous savez, en réa ou en soins intensifs,
42:57 qu'on a ventilé ou qu'on a intubé,
42:59 peut avoir des difficultés à déglutir, vous voyez, par la suite.
43:04 Alors, dans ces cas-là, on prend le temps et quelque chose de nouveau,
43:09 on en voit de plus en plus.
43:11 Nous voyons maintenant des orthophonistes
43:13 qui sont spécialisés dans les troubles de la déglutition pour les nourrissons.
43:18 Et quand c'est nécessaire, eh bien, moi, je propose aux parents
43:22 d'aller voir tel et tel orthophoniste spécialisé dans ces troubles-là
43:26 et qui va faire un peu de rééduc, qui va montrer aux parents
43:29 comment faire des points de pression et faire une évaluation.
43:34 Donc, on consulte tranquillement.
43:36 On consulte tranquillement, on ne panique pas, on ne se culpabilise pas,
43:39 parce qu'en tant que parent, on culpabilise très vite.
43:41 Surtout pas. On prend son temps, on ne met pas la pression.
43:44 Puis, il y a aussi autre chose, c'est que parfois,
43:48 je pense aux mamans qui allaitent.
43:51 Une maman qui allaite, parfois, diversifier l'alimentation,
43:55 elle n'est pas forcément prête.
43:58 C'est la fin d'une époque.
44:00 Elle peut le vivre comme la fin de quelque chose.
44:02 Elle peut se dire "il est moins bébé", "il est moins bébé", absolument.
44:07 Ou "mais après, l'allaitement va s'arrêter".
44:10 Et on a envie de continuer à allaiter un an, deux ans, trois ans.
44:14 C'est top pour l'enfant, c'est hyper bien.
44:17 Mais il peut y avoir une espèce de projection,
44:20 de blocage, où tant que j'allaite, je suis irremplaçable.
44:22 Personne ne peut faire ma place.
44:23 C'est bien de s'interroger sur soi, le rapport qu'on a avec cette diversification.
44:27 Et voilà. Et c'est là où je voulais en venir.
44:29 C'est que si une diversification, on a un peu de mal avec l'enfant,
44:32 peut-être qu'il faut qu'on regarde aussi sur,
44:36 mais au fond, est-ce qu'on est prêt à diversifier aussi ?
44:39 Est-ce qu'on est prêt à rentrer dedans ?
44:41 Donc, c'est assez sympa parce que ça montre qu'il peut y avoir tout un tas de choses.
44:44 Et c'est vrai que le professionnel de santé peut aider et accompagner pour ça.
44:48 Question qui me vient aussi, est-ce qu'il y a des cas
44:51 où les enfants acceptent la diversification quand elle est faite à la crèche
44:55 et ont plus de mal à la maison ou inversement ?
44:59 Est-ce qu'ils sont suffisamment malins pour venir s'exprimer au travers de ce genre de cas ?
45:04 Alors là, on rentre dans le quart d'heure psy.
45:06 Ah d'accord.
45:07 Alors là, ça, c'est le quart d'heure douloureux.
45:10 Parce que l'alimentation, c'est quand même fort, un symbole.
45:16 Et je vois des mamans qui sont prêtes à pleurer quand on en parle.
45:19 Les papas moins, c'est plus les mamans.
45:21 C'est curieux, mais bon, c'est peut-être naturel.
45:25 C'est comme ça, culturel.
45:28 Et en tout cas, je vois parfois effectivement,
45:31 "Ah bah docteur, à la crèche, ils mangent de tout,
45:35 mais à la maison, il n'y a rien à faire."
45:36 Eh oui, mais à la maison, il y a quoi ?
45:38 Il y a l'affect, il y a maman, il y a papa.
45:41 Et donc, il y a ce langage par l'intermédiaire de l'aliment
45:45 qui n'existe pas à la crèche.
45:47 C'est un terrain neutre.
45:48 C'est un terrain neutre.
45:49 Donc, l'enfant va être dans autre chose.
45:50 À la maison, c'est différent.
45:52 Il y a la maman, il y a le sourire.
45:54 Il y a un lien particulier qui fait que l'enfant va se servir de l'aliment
45:59 finalement pour télécommander un peu le sourire ou la grimace
46:03 de la maman ou du papa.
46:04 Ça n'existe pas à la crèche.
46:06 Et deux, les grands-parents.
46:09 Ouh là ! Alors là,
46:11 "Ah bah chez moi, il n'y a aucun problème.
46:14 Ton fils, il mange très bien à la maison."
46:15 Après, ça coince.
46:19 "Ah bah voilà, je suis une mauvaise mère.
46:21 À la maison, ils refusent, mais chez ma belle-mère,
46:24 je prends au hasard la belle-mère, évidemment.
46:26 Ça se passe bien.
46:27 Donc, ne vous inquiétez pas.
46:29 C'est tout à fait normal.
46:30 Un enfant fait tout à fait la différence entre le lieu
46:33 et ça n'a rien à voir avec le fait de faire soi-même mal.
46:36 Ça n'a rien à voir."
46:37 Donc, c'est un enjeu, en fait, dans les rapports ?
46:40 C'est un enjeu.
46:42 C'est un enjeu.
46:43 Et il n'y a rien à faire ?
46:44 Non.
46:45 Il faut juste être détendu.
46:47 Tu manges, ça te plaît ?
46:48 Très bien.
46:49 Tu as assez mangé ?
46:50 Très bien.
46:51 Tu n'as pas terminé ton assiette ?
46:52 Très bien.
46:53 À la limite, c'est rassurant si l'enfant mange mieux ailleurs.
46:55 Ça veut dire que, finalement, la diversification se fait quand même.
46:57 Absolument.
46:58 Et puis, il faut cet ailleurs pour se construire.
47:01 Il faut cet ailleurs.
47:02 L'enfant a besoin de ça pour se construire.
47:04 Le rapport à l'aliment...
47:06 Est-ce qu'à la maison, le rapport à l'aliment,
47:08 c'est un rapport à la nourrice ?
47:11 La nourrice, c'est la mère.
47:12 Le père, c'est les nourriciers qui donnent le biberon,
47:14 qui donnent le sein, qui donnent l'aliment,
47:16 qui diversifient les premiers.
47:18 Il y a donc un lien affectif,
47:21 énorme, par le biais de l'aliment.
47:24 Il y a des tas d'études qui ont été faites par les zoologistes
47:27 qui nourrissent les petits canetons à la place de la maman canne.
47:30 Et après, le petit caneton va suivre l'adulte
47:32 qui a nourri le petit caneton et non pas la mère canne.
47:35 Il y a des tas de choses comme ça qui se passent.
47:37 Il faut se dire, si ça se passe mieux
47:40 à la crèche ou à la mame ou chez les grands-parents,
47:44 tant mieux.
47:45 Il faut du mixte.
47:46 Il ne faut pas le prendre pour soi.
47:48 - Il y a une question qui est aussi un peu psy.
47:51 Est-ce qu'on peut tout faire en même temps ?
47:53 Comment c'est la diversification ?
47:54 C'est Marie qui nous demande ça.
47:56 Tout en proposant à l'enfance,
47:59 la même semaine, de dormir seule dans sa chambre.
48:03 C'est deux gros changements en même temps.
48:05 Ça pourrait être autre chose que de dormir séparément.
48:09 Ça pourrait être avoir une nouvelle nounou.
48:12 Est-ce que la diversification alimentaire
48:14 peut se coupler avec une autre grande étape ?
48:17 Ou est-ce qu'il faut se consacrer à ça, corps et âme ?
48:20 - Je crois que plus on se focalise sur quelque chose,
48:24 plus l'enfant, même s'il n'a que 5-6 mois,
48:26 va se dire "ouh là, il y a un blême là".
48:29 Il le sent, l'enfant.
48:31 Et si on met trop de concentration sur quelque chose,
48:37 l'enfant peut aussi le sentir.
48:40 - Donc finalement, pourquoi pas mettre plusieurs choses en même temps ?
48:43 - On peut tout à fait.
48:44 Maintenant, ça dépend des enfants.
48:46 Il y a des enfants qui sont beaucoup plus perméables que d'autres.
48:48 C'est comme ça.
48:49 On est tous différents.
48:50 Il y a des enfants,
48:52 le premier jour où vous donnez une cuillère,
48:53 il y a déjà la bouche qui est ouverte.
48:55 Et d'ailleurs, on voit souvent des parents...
48:57 - Quand ils ont des aînés, peut-être ?
48:58 - Quand ils ont des aînés, ils ont vu comment ils faisaient.
49:00 Il y a d'ailleurs beaucoup de parents qui me disent "Docteur,
49:02 quand est-ce qu'on commence la diversification ?"
49:04 Parce qu'ils nous voient manger.
49:05 - Ah oui, il a envie de faire.
49:06 - Ils nous voient manger.
49:07 Il a envie de faire comme nous.
49:08 Il voit les parents mettre la cuillère.
49:10 L'enfant, il est énormément dans l'imitation.
49:13 Il se construit grâce à l'imitation.
49:15 L'imitation est extrêmement importante.
49:17 Et du coup, c'est ça l'intérêt aussi dans les crèches,
49:19 d'avoir des grands et des petits qui sont mélangés
49:20 parce que le plus petit, il va voir ce que font les grands.
49:22 Il va vouloir faire pareil.
49:24 Il va progresser, ça va le stimuler.
49:26 Donc, on peut envisager une diversification
49:30 en même temps qu'on va le changer de chambre
49:31 ou qu'on va faire autre chose ou un déménagement.
49:34 Parfois, on n'a pas forcément le choix,
49:36 mais on va surtout observer l'enfant
49:39 et on va voir ce qui se passe.
49:40 Et si on sent qu'il bloque sur telle et telle chose,
49:43 on va hiérarchiser, on ralentit l'un au profit de l'autre.
49:47 Mais c'est toujours pareil.
49:50 On écoute l'enfant, on observe, on analyse
49:54 et on n'impose pas.
49:55 C'est vraiment essentiel.
49:58 Alors là, il y a une maman qui revient.
50:00 Je ne sais pas si elle avait entendu votre réponse,
50:01 mais c'est vrai que ça me semble important.
50:03 Elle revient sur l'idée de mélanger des féculents avec les légumes.
50:08 Elle dit les avis divergent.
50:10 Parce que c'est vrai que moi aussi,
50:11 je n'ai pas tout de suite réagi,
50:12 mais moi aussi, j'avais plutôt entendu qu'il fallait donner le légume "pur",
50:17 pas avec de la pomme de terre, pas avec des pâtes, pas avec du riz.
50:20 Alors, vous pouvez refaire peut-être un point là-dessus ?
50:23 La pomme de terre, elle vient un peu comme liant.
50:25 Tout à l'heure, je disais le cas de la carotte.
50:28 La carotte, la donner toute seule,
50:29 ça peut avoir des effets sur la digestion, sur le transit.
50:32 Et on peut se servir de la pomme de terre pour faire un liant,
50:36 pour la rendre un peu plus onctueuse.
50:38 On peut.
50:39 Mais ça n'empêche pas de donner de la carotte toute seule aussi.
50:43 Parce que l'enfant, de toute façon, la carotte est dominante.
50:46 Avec la pomme de terre, le féculent, l'enfant, il va sentir le goût de la carotte.
50:50 Il ne va pas passer à côté.
50:52 Ce que je veux dire, c'est que la pomme de terre, il ne faut pas en avoir peur.
50:56 Il ne faut pas croire que la pomme de terre va faire grossir un nourrisson.
51:00 Il ne faut pas avoir peur de la pomme de terre.
51:02 Ça, ça pourrait être le titre de l'émission.
51:04 Ne pas avoir peur de la pomme de terre.
51:05 Et la carotte est dominante.
51:06 Et la carotte est dominante.
51:07 Voilà, s'il faut retenir quelque chose, c'est ça.
51:09 Mais bien sûr, quand on le peut, privilégier le légume tout seul,
51:17 si l'enfant accepte de le prendre, c'est une bonne chose.
51:20 Mais on peut faire du mixte.
51:21 C'est-à-dire qu'un jour...
51:22 - Il ne faut pas que ce soit systématique.
51:23 - Non, non, il ne faut pas que ce soit systématique.
51:24 Il ne faut pas systématiquement, tous les jours,
51:27 faire une purée carotte-pomme de terre ou jambon-pomme de terre à chaque fois.
51:35 La pomme de terre, ce n'est pas à mettre au menu tous les jours.
51:39 Mais on peut l'introduire à six mois, comme je le disais.
51:42 Il n'y a pas de problème.
51:44 - Alors, juste une petite précision.
51:45 On a eu beaucoup, beaucoup de questions.
51:46 Enfin, on a encore beaucoup de questions sur la DME.
51:49 Je rappelle la diversification menée par l'enfant.
51:53 C'est volontaire de notre part de ne pas les prendre.
51:55 Donc, désolé aux parents qui attendent les réponses
51:58 parce qu'on a déjà fait avec le Dr Pferdorf une émission,
52:02 un podcast spécial que vous pouvez aller voir sur notre chaîne de podcast parents,
52:07 qui est encore en ligne, sur cette question-là.
52:10 Et c'est vraiment volontaire d'isoler les sujets.
52:13 Donc, désolé.
52:14 Et on vous renvoie sur la chaîne de podcast parents.
52:17 Voilà.
52:17 - Je ferme la parenthèse.
52:20 - Parce que si je peux rebondir, c'est vrai que la DME,
52:22 c'est quelque chose où il faut le feu vert du pédiatre
52:25 et il faut prendre du temps pour expliquer.
52:28 C'est pour ça que je ne peux pas répondre.
52:29 C'est pour ça qu'on avait fait un podcast là-dessus.
52:31 Et voilà, c'est très spécifique, mais c'est super.
52:36 - Donc, allez voir.
52:39 Il y a une question sur les légumes.
52:40 Quels légumes au début de la diversification ?
52:42 C'est vrai qu'on n'a pas parlé vraiment de la hiérarchisation des légumes.
52:47 Les carottes, c'est ce qui vient souvent.
52:49 - Le haricot vert, la carotte, un peu...
52:53 - Tout, en fait. Tout est possible.
52:55 - En fait, évidemment, le chou.
53:00 - Ça peut être plusieurs.
53:01 - Il peut... L'asperge, il y a des fibres.
53:06 Le chou aussi, il y a des fibres.
53:07 Ce sont des aliments qui sont un peu forts
53:10 et qu'on va introduire progressivement aussi.
53:13 On ne va pas le faire à quatre ou cinq mois, le chou.
53:14 On va le faire à six ou sept mois en petite quantité.
53:17 Et on va voir comment l'enfant va réagir.
53:20 C'est pareil pour l'artichaut.
53:21 L'artichaut, à six mois, on peut démarrer l'artichaut.
53:24 En fait, un enfant né à terme, à partir de l'âge de huit mois, mange de tout.
53:30 À huit mois, il peut manger de tout.
53:32 Ce qu'il faut éviter, c'est les poissons crus, par exemple.
53:36 Ça, on ne donne pas de poissons crus à cet âge-là.
53:39 Et on évite tout ce qui est fromage non pasteurisé
53:42 ou à partir de lait de vache cru.
53:44 Mais tout le reste, l'enfant a le droit de découvrir.
53:47 Et on note, on introduit tel jour, j'ai introduit telle chose.
53:50 On le marque dans le carnet de santé.
53:52 C'est toujours utile de le savoir.
53:53 Ça aidera l'enfant pour plus tard, quand il sera lui-même parent,
53:56 en disant, voilà, tiens, on va commencer le selsifi.
53:59 On va commencer le topinambour.
54:02 Pourquoi pas ?
54:03 Et puis, on le note aussi parce que si on observe
54:07 que l'enfant a des troubles du sommeil
54:09 ou qu'il a un eczéma qui apparaît ou des choses comme ça,
54:12 ou des sels un peu molles, le pédiatre sera content,
54:15 le médecin sera content de voir s'il y a une éventuelle corrélation
54:18 avec tel ou tel aliment.
54:22 D'accord, très bien.
54:24 Mais je crois qu'on va bientôt s'arrêter.
54:27 On va peut-être faire encore une question.
54:29 Je regarde si même pas, moi, j'en ai une qui me vient quand même à l'esprit.
54:34 Justement là-dessus, c'est qu'on vous entend bien.
54:37 Les enfants peuvent tout manger, mais nous, en tant que parents,
54:40 des fois, on mange trois légumes ou quatre.
54:43 Donc, ça nous pousse.
54:44 Donc, c'est un moment de la vie où on se remet à manger,
54:47 à redécouvrir nous-mêmes le topinambour, l'asperge.
54:51 Et oui, le selsifi, le brocoli.
54:54 Alors, je rappelle, manger du selsifi, du brocoli en fin de grossesse
54:57 et votre enfant, il aimera le selsifi, le brocoli.
54:59 En fait, les grandes règles.
55:01 Un, faire confiance à la notion de satiété de l'enfant.
55:04 Deux, ne pas oublier que jusqu'à deux, trois ans,
55:06 c'est le lait qui reste essentiel.
55:08 Donc, le lait, important.
55:10 Trois, ce dont l'enfant a besoin, c'est de calcium, de vitamine D.
55:14 C'est important qu'il ait sa vitamine D et de fer.
55:16 On n'a pas parlé du fer, mais le fer est important.
55:19 Et c'est pour ça que prudence, par exemple, si les parents sont véganes,
55:23 soyez véganes vous, mais n'imposez peut-être pas un régime végane à votre enfant.
55:28 C'est compliqué parce qu'il y a des choses dont il a besoin
55:31 qu'on ne trouve pas forcément dans le véganisme
55:34 et qu'on ne donne pas forcément les bonnes quantités de suppléments.
55:37 Donc, il faut être prudent, il faut être bien accompagné.
55:40 Quatre, on ne force pas un enfant.
55:43 Cinq, on fait à son rythme.
55:46 Et six, j'ai envie de dire, on introduit plus tôt.
55:49 Exemple, l'œuf, on l'introduit à cinq mois.
55:53 On commence bien sûr par le jaune d'œuf cuit, ensuite le blanc d'œuf cuit
55:56 et un mois plus tard, on commencera à introduire un peu l'œuf un peu moins cuit.
56:01 Mais ça, ce sera toujours sur les conseils du médecin qui va accompagner.
56:04 Donc, il y a beaucoup de choses qui ont changé.
56:07 Et l'objectif, c'est finalement de diversifier le plus tôt possible
56:10 pour éviter des allergies et en même temps, avec les morceaux,
56:14 la mastication qui mûrit bien,
56:17 d'éviter plus tard des problèmes d'oralité,
56:21 des troubles de l'oralité où l'enfant a été dans le forçage.
56:25 Et ça, ça apparaît entre deux et trois ans.
56:27 Donc, c'est ce qu'il faut éviter, bien entendu.
56:29 Merci beaucoup pour toutes vos réponses claires, précises,
56:33 votre présence sympathique.
56:34 Merci à tous d'avoir suivi ce Facebook Live.
56:37 Donc, comme la dernière fois, un replay sera,
56:40 enfin, comme à chaque fois, pardon, un replay sera en ligne sur le site très vite.
56:45 Et voilà, on vous souhaite du coup un bon appétit.
56:48 Ça va être bientôt l'heure de préparer les purées.
56:50 Et à très bientôt sur Parent.
56:54 Au revoir.
56:55 Au revoir.
56:57 [Musique]