Imaginez-vous être dans le corps de votre frère ou de votre soeur ? Que feriez-vous ? Le sens de la famille, le nouveau film français réalisé par Jean-Patrick Benes et dont la date de sortie est prévue le 30 juin prochain, explore cette question. Dans cette comédie, après une sortie au parc Astérix, la famille Morel échange de rôle et doit faire face à ce chamboulement pour continuer à vivre comme-ci de rien n'était. En attendant de découvrir leurs nombreuses péripéties, nous avons rencontré le casting au complet. Découvrez leurs confidences dans cette "Interview Ciné".
Montage : Apolline Sanchez
Montage : Apolline Sanchez
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00:00 C'est difficile de le refaire d'un coup.
00:02 Mais ouais, ils sont un peu...
00:04 Au moins, c'est quoi les questions ?
00:06 Ma fille, quand je fais un peu l'ado,
00:18 je me suis un peu inspirée
00:20 des souvenirs que j'avais d'elle
00:22 dans l'adolescence.
00:24 Un peu ce décrochage de mâchoire,
00:28 c'est un truc un peu rébellion.
00:30 De façon honnête,
00:32 oui, bien sûr, j'ai essayé de m'en inspirer.
00:34 La seule expérience dont moi
00:36 je me suis servi, c'est l'élorque,
00:38 de m'expliquer un peu, pas de m'expliquer,
00:40 de concentrer un peu sur...
00:42 C'est comment déjà une adolescente ?
00:44 Un peu mes grands-mères, j'avoue.
00:46 Et quoi ? Pour jouer, moi ?
00:48 Non, pour jouer les grands-mères.
00:50 Pour jouer les grands-mères, un petit peu.
00:52 Sinon, c'est vrai qu'on s'est inspirées
00:54 de nos partenaires.
00:56 Je pouvais me baser sur des gens
00:58 que je voyais dans la rue, des gens que je connaissais
01:00 de plus ou moins loin, mais non,
01:02 c'était surtout l'entraide entre comédiens.
01:04 Tu m'as mis de la gueule !
01:06 Non, mais tu pourras repartir après.
01:08 Moi, c'était le lama,
01:14 c'était Pichou, il s'appelait,
01:16 et j'adore le lama, il était trop bien.
01:18 C'était trop intéressant de jouer,
01:20 parce que j'avais pas encore énormément joué
01:22 avec des animaux.
01:24 C'est surréaliste !
01:26 Mais non, mais...
01:28 J'aime pas beaucoup jouer avec des animaux.
01:30 C'est quand j'étais encore de l'adolescente,
01:32 des scènes qui sont des scènes
01:34 que j'aimais jouer,
01:36 même si j'avais été moi-même,
01:38 c'est-à-dire que je pourrais jamais jouer,
01:40 parce que je jouerais jamais à une adolescente.
01:42 C'est les moments où je découvre que finalement,
01:44 moi, adolescente, on s'est moqué de moi,
01:46 que j'ai toujours cru que j'avais gagné
01:48 une compétition de GRS, alors que c'était pas vrai,
01:50 on m'a menti, comme on peut mentir à des enfants
01:52 pour les valoriser, alors que finalement,
01:54 ils ont jamais...
01:56 Il y avait quelque chose à jouer là,
01:58 de réel, quoi.
02:00 Donc il fallait... J'ai trouvé du plaisir.
02:02 Le plaisir d'acteur, pas d'imitateur,
02:04 pas de caricature, enfin d'acteur.
02:06 La scène de la fête
02:08 que vit la grand-mère.
02:10 Parce que c'était tout d'un coup
02:12 une grande forme de liberté
02:14 dans ce personnage
02:16 qui est peu libre, finalement.
02:18 Quand on était dans la cuisine
02:20 et que tu faisais les post-it
02:22 et que tu faisais tout ton discours
02:24 de... Alors, OK, ici, on a scooché là.
02:26 Demain, on va scoocher là. Tu te rappelles de ça ?
02:28 - Ouais, moi, c'était plutôt
02:30 dans le bureau de police.
02:32 Là-dessus, elle fumait une clope
02:34 et elle avait des aiguilles et tout.
02:36 - Ah oui !
02:38 Ah oui, c'est vrai.
02:40 - Ouais, de mes frères.
02:46 Je sais pas, parce que j'avais...
02:48 J'avais pas envie d'être un homme
02:50 mais en même temps, j'avais envie
02:52 de savoir ce que ça faisait d'être ado
02:54 et d'être un mec.
02:56 Et comment ça se passait et tout.
02:58 Parce que je pensais ça
03:00 quand j'étais en primaire. Je me disais
03:02 comment ça se passe au collège et tout.
03:04 - Non. Quand elle était si petite,
03:06 j'avais envie d'être comme ma soeur
03:08 parce qu'elle avait 7 ans de plus que moi
03:10 donc elle pouvait faire plein de trucs
03:12 que je pouvais pas faire. Donc oui, je l'enviais.
03:14 Mais je crois pas qu'elle avait envie
03:16 d'être ado. - Non, moi non plus.
03:18 Encore... Si, je voudrais bien avoir
03:20 les abdos de mon fils de 11 ans.
03:22 Tout !
03:27 On est obligé d'être un peu moins égoïste.
03:29 Hélas.
03:31 Mais être égoïste, c'est assez bon.
03:33 Et d'être hypochondriaque aussi.
03:35 Parce qu'on devient hypochondriaque
03:37 pour ses enfants, plus que pour soi.
03:39 Y a plein de ces défauts qu'on finit
03:41 pas par gommer mais par déporter un petit peu.
03:43 Ça a changé ça.
03:45 Et quand on est parent, faut l'accepter.
03:47 On a rien sans rien.
03:49 Et bien, c'est des soucis en plus.
03:51 C'est marrant, surtout que quand on devient parent,
03:56 t'as l'impression qu'on l'a toujours été.
03:58 Alors que c'est immédiat.
04:00 On se rappelle même plus de la vie
04:02 qu'on avait d'avant sans enfant.
04:04 Mais c'est effectivement,
04:06 j'allais le dire, c'est tout de suite,
04:08 c'est des soucis
04:10 parce qu'on a tout le temps peur
04:12 et y a tous les âges. Même quand ils sont grands,
04:14 ils ont encore d'autres craintes.
04:16 Donc ouais, c'est un petit peu ça.
04:18 Et puis d'un coup, d'avoir un deuxième métier.
04:20 Parce que c'est quand même aussi un métier.
04:22 Elle avait fait une fête,
04:29 sans qu'on le sache, à la maison.
04:31 Et en fait, j'avais interdit une chose,
04:33 c'était d'aller dans ma chambre.
04:35 Et en fait, évidemment,
04:37 ils se sont tous retrouvés dans ma chambre.
04:39 Ils ont cassé la porte.
04:41 Donc en fait, on ne pouvait plus rentrer.
04:43 On ne pouvait plus sortir.
04:45 Donc du coup, pour essayer de sortir,
04:47 ils ont démonté le store.
04:49 Et puis après, j'ai su qu'ils étaient passés
04:51 par-dessus la balustrade.
04:53 C'était je ne sais plus à combien d'étages.
04:55 Donc j'étais hyper furax parce qu'ils m'avaient...
04:57 Non seulement j'ai su qu'il y avait une fête,
04:59 mais en plus, ils l'avaient fait dans ma chambre.
05:01 La plus grosse bêtise...
05:03 Ils ne font pas tellement de bêtises, en fait.
05:05 Non, franchement, pour l'instant.
05:07 Parce qu'ils n'ont pas encore eu l'imagination
05:09 pour le faire.
05:11 Mais ils vont l'avoir, ils vont le faire.
05:13 Il est monté dans le frigo l'autre jour.
05:15 - Dans le frigo ? - Oui, il monte dans le frigo.
05:17 - Mais tu as un très, très grand frigo.
05:19 - Non, j'ai un très petit garçon.
05:21 Frigo, il va au...
05:23 C'est le cache-cache.
05:25 Il faut faire très attention au cache-cache
05:27 parce que les idées de planque pour un enfant,
05:29 ça, c'est... Il faut faire attention.
05:31 De pouvoir dresser un enfant
05:37 pour pouvoir jouer avec eux
05:39 et d'être honnête quand je joue
05:41 et de leur... Au lieu de leur faire croire que ça m'amuse,
05:43 de m'amuser vraiment. Parce que, bon,
05:45 je ne m'amuse pas tout le temps. On ne s'amuse pas tout le temps
05:47 à jouer avec un enfant, mais...
05:49 C'est un super pouvoir de pouvoir jouer au foot pendant 2 heures de suite
05:51 sans être lassé au bout de 10 minutes.
05:53 - Ou essoufflé.
05:55 - Ou essoufflé.
05:59 - Parfois, j'aimerais bien être
06:01 une petite souris pour savoir...
06:03 Bon, alors, un peu moins maintenant parce que, comme elle est...
06:05 Elle est plus grande, mais...
06:07 Parfois, on aimerait bien savoir comment ils sont à l'école...
06:09 C'est pas forcément pour les espionner,
06:11 c'est pour se dire
06:13 "Est-ce que je connais vraiment mon enfant ?"
06:15 Sous-titrage Société Radio-Canada
06:17 [Musique]