Marie Rabatel fait partie des femmes en situation de handicap qui subissent des discriminations lorsqu'elles envisagent de devenir maman. Atteinte d'un trouble du spectre autistique, la Française de 48 ans témoigne.
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00:00 Le plus vieux et le plus beau souvenir que j'ai de mon fils, c'est le jour où il a
00:07 dit "mama, mama, mama" en me désignant.
00:10 Et du coup, c'est ce jour-là où j'ai pris vraiment conscience que j'étais sa maman,
00:15 que je n'étais pas une éducatrice et comme quoi c'est mon fils qui m'a fait devenir
00:22 maman en fait.
00:23 Quand il était petit, notamment quand il était nourrisson, j'avais cette difficulté,
00:41 je me suis vraiment sentie en difficulté parce que je ne comprenais plus en fait, j'étais
00:46 complètement dépassée, donc je l'ai mis dans son petit couffin que j'ai mis dans
00:56 le parc et je suis sortie dehors, j'ai appelé quelqu'un et je lui ai dit "il faut venir
01:01 m'aider parce que là je ne sais plus quoi".
01:04 J'avais l'impression d'être complètement perdue.
01:06 Au niveau de l'aide, l'accompagnement à la parentalité, moi je sais que j'ai été
01:24 particulièrement chanceuse d'avoir tout ce que j'ai pu avoir, tant au niveau de la protection
01:30 maternelle enfantile que ma famille et puis des professionnels qui gravitent autour de
01:38 l'enfance.
01:39 Je suis toujours tombée sur des gens bienveillants qui étaient dans une dynamique où ce n'est
01:44 pas parce qu'on est handicapé qu'on ne peut pas être parent.
01:47 Et le problème c'est que, par exemple, l'aide que moi j'ai pu avoir, qui peut exister
01:53 si on a envie de la mettre en place, c'est qu'elle n'est pas systématique.
01:56 Laisser les familles avec ce beau message des droits humains mais sans aide et sans
02:14 que la société les mette en chemin, c'est compliqué.
02:17 J'ai un enfant handicapé et je suis à deux endroits, dans l'organisation des droits
02:22 humains, qui est précieux, mais je suis venue un jour chez moi, un moment, et les
02:29 gaffes de la difficulté que tu as pour sortir en avant sont d'autres.
02:33 [SILENCE]