FACE AUX TERRITOIRES Arnaud Montebourg 08-06-23

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00:00 [Générique]
00:12 Bonjour à tous et bienvenue sur le plateau de Face au Territoire sur TV5MONDE.
00:16 Vous savez, nous diffusons dans 200 pays, en 22 langues, avec nos partenaires
00:20 Ouest-France, Nice-Matin, France Antille, 20 minutes, Centre France, La Montagne et le magazine Le Point.
00:26 Voilà, une 45 minutes d'émission avec Arnaud de Montebourg. Bonjour, merci d'être avec nous.
00:30 – Arnaud Montebourg. – Absolument. Arnaud Montebourg, entrepreneur et ancien ministre de l'économie.
00:36 Merci d'être avec nous ce matin. Votre livre, d'abord "L'engagement", aux éditions plurielles, paru en janvier 2023.
00:43 C'est un récit intime et édifiant, un petit peu du pouvoir. Et puis également vos podcasts.
00:49 Alors ça, ce sont "Les vrais souverains", ces 10 épisodes. Vous partez à la rencontre d'entrepreneurs
00:54 pour donner la parole aux forces vives de la nation, on pourrait dire. On en parlera tout à l'heure dans cette émission,
00:59 notamment avec Denis Caron. Denis, ce matin, Arnaud Montebourg, c'est la réforme des retraites,
01:04 toujours et encore, qui est dans l'actualité ce matin, avec Yael Broun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale,
01:10 qui a sorti l'article 40, qui fait très très très débat. Est-ce que le système parlementaire doit-il être réformé ?
01:17 Est-ce qu'il n'est pas temps d'aller vers une forme de VIe République ?
01:20 Il est évident que le divorce entre le pays, dans sa majorité, qui ne veut pas de cette réforme,
01:27 et les institutions telles qu'elles ont été utilisées et qui prévoient des potentialités de limitation de l'expression parlementaire,
01:36 aujourd'hui montre finalement, signe le divorce entre le système exécutif, unilatéral,
01:46 et le désir de réconcilier les aspirations de la population avec son gouvernement.
01:52 Ça finit toujours très mal, quand vous avez ce type de contentieux entre le peuple et son gouvernement.
01:59 Et donc il faut qu'à un moment, la meilleure solution, c'est de retourner devant les électeurs.
02:03 C'est ça qui devrait se passer. Si la Chambre est dans une situation, aujourd'hui, de confrontation avec le gouvernement,
02:11 qui n'a pas de majorité et qui semble ne pas avoir de majorité alternative, il y a un moment, il faut retourner devant les électeurs.
02:18 Et cette question, le général De Gaulle, après mai 68, l'avait provoquée, le retour au corps électoral.
02:26 Et d'ailleurs, dans tous les moments de crise politique du XIXe siècle et du XXe siècle,
02:30 il y a eu toujours un retour, à un moment ou un autre, devant le corps électoral.
02:34 Donc je ne vois pas comment on peut résoudre ce contentieux, ce divorce entre la population et le gouvernement,
02:40 sans qu'il y ait finalement un dénouement qui soit démocratique.
02:43 – Et une lisibilité aussi du système parlementaire, c'est nécessaire pour vous ?
02:47 – La Ve République a été construite pour pouvoir gouverner contre le Parlement,
02:53 puisque à l'époque, le général De Gaulle n'avait pas de majorité.
02:56 Et donc c'était fait pour ça. On voit ce que ça donne.
02:59 Donc à un moment, évidemment, il y a une espèce de colère populaire qui commence à s'imprégner dans la population.
03:07 Il faut à un moment résoudre ce problème. Et donc c'est aux électeurs d'avoir le dernier mot.
03:11 C'est le souverain, c'est le peuple, dans la constitution même de la Ve République.
03:16 C'est le gouvernement par le peuple et pour le peuple, je le rappelle.
03:19 Et ce n'est pas populiste de dire ça. C'est la constitution du 4 octobre 1958.
03:24 – Arnaud Montebourg est notre invité ce matin, entrepreneur ancien ministre de l'économie.
03:28 Dans un instant, Stéphane Vernet de Ouest-France, sur ce plateau avec lui.
03:32 [Musique]
03:35 – Bonjour Stéphane Vernet. – Bonjour, bonjour.
03:37 – On va partir tout de suite du côté de Rennes où François-Xavier Lefranc,
03:40 le directeur des rédactions de Ouest-France, a une question à poser à Arnaud Montebourg depuis Rennes.
03:46 On l'écoute.
03:47 – Bonjour Arnaud Montebourg. Votre parcours est à multiples facettes.
03:51 Vous avez été président de département, la Saône-et-Loire.
03:53 Vous avez été député, vous avez été ministre. Et puis vous avez décidé d'arrêter la politique.
03:58 Vous avez embrassé la belle carrière d'entrepreneur. Vous avez créé plusieurs entreprises.
04:02 Vous avez pris du recul et c'est pour cela que nous avons envie de vous entendre aujourd'hui.
04:06 Notre système politique, il semble à bout de souffle. Et c'est dangereux pour le pays.
04:10 Les jeunes ne votent plus. Les idées ne fusent plus.
04:13 Comment faire ? Comment sortir de l'impasse ? Faut-il changer les institutions ?
04:17 Ce que vous défendiez il y a quelques années, faut-il modifier la Constitution ?
04:21 Réorganiser la vie politique pour qu'enfin les citoyens prennent à bras le corps ce défi de relever le pays ?
04:29 La question de la vitalité démocratique d'un pays est très importante.
04:35 Puisqu'il y a un sentiment aujourd'hui de capture par les représentants,
04:39 ceux qui disposent du pouvoir de représenter les autres.
04:42 Et donc vous avez un conflit, ce que j'expliquais à l'instant.
04:45 Il n'y a pas d'autre solution, et dans tous les régimes, qu'ils soient parlementaires, présidentiels,
04:50 à domination exécutive ou à domination parlementaire, c'est le cas de l'Angleterre, qui a la martingale.
04:58 Il faut retourner devant la population pour lui donner le dernier mot.
05:01 Donc en Angleterre, ça s'est produit. Après le Brexit et la crise interminable politique qui s'en est suivie.
05:09 Regardez, en Espagne, le Premier ministre retourne devant les électeurs.
05:13 En Allemagne, on anticipe les élections. En Italie, il y a des élections anticipées régulièrement.
05:18 Donc finalement, pourquoi la France échapperait à ça ?
05:21 Alors j'ai défendu, c'est vrai, il y a depuis 20 ans, la naissance d'une 6e République
05:25 qui organise une meilleure responsabilité des dirigeants.
05:29 On a un problème, c'est qu'on prend des décisions, mais ceux qui prennent des décisions n'en rendent jamais de compte.
05:34 Depuis le 5e siècle avant Jésus-Christ au siècle de Périclès,
05:39 la reddition des comptes est la marque de fabrique de la démocratie.
05:43 Là, il n'y a pas. Donc ça, cet impasse-là doit être résolu.
05:48 C'est ça l'esprit de la 6e République.
05:51 C'est que les décisions qui sont prises, quand elles ne conviennent pas, il faut retourner au peuple,
05:56 il faut faire un référendum. Le peuple a le pouvoir lui-même d'attraire les décisions devant lui.
06:01 C'est le référendum d'initiative populaire.
06:04 Les élus ne sont pas tout puissants et les gouvernements non plus.
06:07 Donc ça veut dire que des ministres peuvent être destitués par le Parlement.
06:11 C'est tout à fait possible. Ce n'est pas le cas dans la 5e République.
06:13 C'est ça l'esprit de la 6e République.
06:16 – Moi, j'ai une question pour l'ancien ministre du redressement productif que vous avez été
06:20 et le champion du Made in France que vous êtes toujours.
06:23 Depuis le Covid, on parle beaucoup de souveraineté industrielle, de réindustrialiser la France.
06:28 Est-ce que ce ne sont que des mots ou est-ce qu'il y a des réelles avancées sur ce terrain ?
06:32 – Alors, les actes, c'est toujours des preuves.
06:37 Et quand on voit les difficultés que nous avons,
06:41 finalement le retard aussi que nous avons pris avec un déficit commercial qui est à -156 milliards,
06:49 je rappelle que les Italiens sont à +63 milliards, les Allemands…
06:54 – -164, -156, c'était la prévision, le réel c'est -164.
06:59 – Vous me corrigez dans un sens qui ne me donne pas tort à mes inquiétudes.
07:02 – Mais vous corrigez un ancien ministre de l'économie.
07:04 – Non mais c'est un chiffre délirant, abyssable, on n'a jamais vu ça.
07:08 – Nous sommes en urgence absolue. Pourquoi ?
07:11 Parce que sur les 9 500, 10 000 produits agricoles et industriels que nous consommons,
07:16 il y en a 6 500 que nous importons. Et ça, ce sont les chiffres du commissariat au plan.
07:22 D'ailleurs, M. Bayrou, haut-commissaire au plan, a signé sur une note du plan
07:27 sur la reconquête du commerce extérieur, il serait temps, que la France, je cite,
07:33 "présente les caractéristiques d'un pays en voie de développement".
07:36 Ça veut dire quoi ? Vous traversez des tas de régions françaises où il n'y a plus d'usines,
07:40 on les a perdues grosso modo dans la grande dernière vague de destruction
07:44 qui s'est déroulée dans la grande récession de 2008-2009.
07:47 Là, elles n'ont jamais repoussé, elles ne sont jamais revenues, et on a perdu 15 ans.
07:51 On aurait pu se remettre au travail ce que j'ai essayé de faire,
07:54 au redressement productif qui était le premier ministère souverainiste
07:57 dans la mondialisation actuelle.
07:59 – Est-ce qu'on peut encore construire des usines en France ?
08:01 Je reviens sur un cas qui nous a marqué dans l'Ouest, l'usine Bridor
08:04 qui devait se faire à Liffré, 500 emplois directs.
08:07 Le groupe Le Duf a été obligé de jeter l'éponge sous la pression
08:11 d'un petit groupe d'écologistes qui ne voulait pas d'une usine
08:14 qui consommerait trop d'eau dans le secteur.
08:16 – Mais si vous voulez de l'industrie, si vous voulez de l'agriculture,
08:20 il faut utiliser de l'eau, de la matière première,
08:23 et si vous voulez créer des emplois, il faut bien de l'activité.
08:26 Donc pour moi, le droit tel qu'il dysfonctionne aujourd'hui,
08:30 qui donne la prime à la contestation et certainement pas à la construction,
08:34 doit s'adapter.
08:35 Par exemple, moi je suis favorable pour la construction d'usines
08:38 mais on ne va pas y arriver à réindustrialiser
08:41 si vous avez 50 recours à chaque fois.
08:44 D'ailleurs les industriels sont obligés de payer pour faire retirer les recours,
08:49 ce qui est totalement inflationniste, n'a aucun sens.
08:52 Donc il n'y a pas d'autre solution.
08:53 – Et ça prend des années.
08:54 – Et ça prend le temps que… et du coup ils ont jeté l'éponge
08:57 et ils vont au Portugal je crois ou dans un autre pays européen.
09:01 On ne va pas y arriver comme ça.
09:03 Donc on est obligé, moi je suis pour qu'on dise
09:05 que certaines opérations qui sont importantes pour une région,
09:08 pour un territoire, notamment de réindustrialisation,
09:12 l'État prend la main et il négocie le permis avec les associations d'environnement
09:16 en leur disant de toute façon le projet se fera,
09:18 maintenant on négocie les conditions.
09:20 Donc tous ceux qui ne veulent pas du projet, au revoir.
09:22 Ceux qui veulent modifier les termes du projet
09:25 doivent pouvoir infléchir la décision
09:28 et moi je suis pour des négociations de permis maintenant
09:30 qui ne soient plus attaquables après.
09:32 Donc les négocier avant plutôt que les attaquer après.
09:34 Voilà, ça c'est des solutions qu'on pourrait faire,
09:36 que je voulais faire d'ailleurs dans la réouverture des mines.
09:39 En France, et il y en a en Bretagne, il va falloir qu'on accepte,
09:43 si on veut faire la transition écologique,
09:45 d'exploiter nos propres ressources plutôt que les envoyer exploiter ailleurs.
09:49 C'est la cohérence entre l'écologie et les besoins qu'elle provoque.
09:56 – C'est Arnaud Montebourg, entrepreneur et ancien ministre de l'économie
09:59 qui est notre invité ce matin, face au territoire,
10:01 Chonu qui est collaborateur et dessinateur bien connu de Ouest-France.
10:05 C'est une tradition dans cette émission.
10:07 Arnaud Montebourg a une question à vous poser, on l'écoute.
10:10 – La semaine a débuté sous le signe du Mont-Saint-Michel,
10:15 merveille du génie français, Arnaud Montebourg,
10:19 Monsieur le ministre, bonjour.
10:20 Vous êtes une sorte de Don Quichotte, sans armure mais en marinière,
10:24 infatigable combattant du Made in France.
10:27 Rappelons que c'est pour inciter les sujets britanniques de la Reine Victoria
10:32 à ne surtout pas acheter ce qui était produit par l'Allemagne de Guillaume II
10:37 que fut créé le Made in Germany.
10:40 Il faut dire qu'entre la grand-mère et son petit-fils, c'était tendu.
10:44 Alors dans l'actualité, on a beaucoup parlé de l'ingérence russe
10:48 dans la vie politique française.
10:50 Mais c'est oublié qu'un ancien chancelier allemand, social-démocrate,
10:54 Gerhard Schröder, grand ami de Vladimir Poutine,
10:58 fut nommé dirigeant d'une des filiales de Gazprand.
11:02 Alors aujourd'hui, Arnaud Montebourg, vous êtes une abeille sans colonie,
11:07 mais vous aiguillonnez encore la vie politique française
11:11 en dénonçant le démantèlement et la vente de nos fleurons
11:16 de l'industrie nationale.
11:18 Voici ma question.
11:20 Si l'Allemagne domine sur le plan économique,
11:24 la France ne risque-t-elle pas de n'être plus qu'un grand parc d'attractions
11:30 en Europe ?
11:32 Ça me rappelle... Merci, monsieur, pour votre façon ironique
11:37 d'aborder cette question difficile et même assez douloureuse pour la France.
11:42 C'est le thème de Michel Houellebecq dans "La carte et le territoire"
11:47 où il dit que la France, avec ses 10 000 musées et ses stations de ski,
11:51 ne restera plus que des emplois de service dans les restaurants et les hôtels,
11:57 et puis le reste aura disparu.
11:59 C'est surtout un pays qui s'appauvrit.
12:02 Je vais vous donner les chiffres, quand même.
12:05 Eurostat, mis à part l'île de France,
12:08 toutes les régions sont passées en revenus par habitant
12:12 en dessous de la moyenne européenne.
12:14 Nous sommes en voie d'appauvrissement accéléré.
12:17 Et il y a un autre chiffre qui dit les choses.
12:19 Ce n'est pas seulement le commerce extérieur.
12:21 C'est le fait que nous ne produisons plus ce que nous consommons.
12:24 Donc nous achetons à crédit ce que nous consommons.
12:28 Ça, c'est les déficits jumeaux.
12:31 C'est-à-dire le commerce extérieur et l'endettement du pays.
12:37 Et donc la conséquence, c'est que nous sommes détenus.
12:40 C'est-à-dire que vous avez des pays détenteurs qui détiennent les autres,
12:43 qui financent les autres.
12:44 Puis vous avez des pays détenus, comme nous,
12:46 qui sommes financés par les autres.
12:48 Et c'est comme ça, d'ailleurs, qu'on voit apparaître,
12:50 comme une sorte de simili-orgueil national,
12:54 toutes ces grandes usines qui viennent s'installer
12:56 sur décision de l'étranger.
12:57 En fait, on n'a pas d'autre choix aujourd'hui
13:00 pour financer notre balance des paiements
13:01 que d'accepter que des capitaux étrangers
13:04 viennent faire leur shopping sur le territoire,
13:07 acheter nos vignobles, nos châteaux, nos hôtels
13:11 et nos entreprises.
13:13 Nos entreprises.
13:14 – La lune de Ouest-France, Stéphane Vernet.
13:17 – On a un dossier sur le rapport de RTE
13:20 concernant la consommation d'électricité
13:22 qui va progresser très fortement.
13:24 Enfin, les besoins vont progresser très fortement
13:26 et il faudra économiser pour pouvoir produire ce dont nous avons besoin.
13:30 – Quel effort sommes-nous prêts à faire à cette question ?
13:33 Merci Stéphane Vernet qui dirige la rédaction de Ouest-France à Paris.
13:37 Merci, dans un instant, Denis.
13:38 Caro, Denis, ce matin sur ce plateau.
13:40 [Générique]
13:42 – Bonjour Denis Caro.
13:44 – Bonjour.
13:45 – J'ai les rédactions du groupe Nice Matin,
13:47 donc Varmatin et Monaco Matin.
13:49 – Arnaud Montebourg, "Les vrais souverains",
13:51 c'est le titre d'une série de podcasts que vous venez de lancer.
13:55 Vous vous intéressez aux entrepreneurs qui innovent.
13:58 Dans le dernier épisode, vous allez à la rencontre
14:01 d'un producteur de bûches du Morbihan.
14:03 Son activité cartonne, ses carnets de commandes sont pleins,
14:06 mais il est étranglé par les factures d'électricité.
14:09 Et vous dénoncez un vrai scandale.
14:11 Ce vrai scandale, quel est-il ?
14:13 – Que nous avons des capacités de production extraordinaires en France,
14:16 d'électricité, à bas prix, la moins chère d'Europe,
14:19 et que nous la payons la plus chère d'Europe.
14:21 Et qu'entre les deux, vous avez des traders d'un côté
14:25 qui font beaucoup de profit, et de l'autre, des entreprises,
14:29 pas que des ménages, mais des entreprises
14:31 qui ne peuvent pas répercuter sur leurs prix,
14:33 si ce n'est à propager l'inflation dans toute la chaîne économique.
14:37 Mais surtout, vous avez des entrepreneurs
14:39 qui sont en grave difficulté, qui mettent la clé sous la porte.
14:42 Donc je suis allé voir cet entrepreneur, M. Le Goester,
14:47 et je lui ai donné la parole.
14:48 En fait, ce podcast, il a pour but de donner la parole
14:50 à des gens ordinaires, qui font des choses extraordinaires,
14:52 et qui construisent le pays, participent.
14:55 Et cet entrepreneur a une activité phénoménale, mais il est mort.
15:00 Donc il dit, moi, je ne peux pas continuer comme ça.
15:04 Donc je me suis mis sous la protection du tribunal de commerce.
15:06 Les huit employés sont menacés.
15:10 La chaîne de valeur dans laquelle il se trouve est menacée.
15:13 Donc on est en train de détruire l'économie résidentielle.
15:16 Ce marché européen de l'électricité que vous dénoncez,
15:19 vous l'avez fait dans une tribune dans Le Figaro, mardi.
15:22 Pour retrouver une électricité bon marché,
15:24 il faut se défaire des exigences de Bruxelles.
15:27 Je l'ai co-signé, pardon, je l'ai co-signé
15:29 avec l'ancien président de EDF, M. Henri Proglio,
15:33 excusez du peu, et le président de la commission d'enquête parlementaire,
15:37 M. Schellenberger, qui est le député qui a présidé la commission d'enquête
15:42 sur la perte de souveraineté énergique de la France,
15:44 qui est le député de Fessenach.
15:45 Donc je pense être en très bonne compagnie pour affirmer
15:49 qu'à l'instar de ce qu'a fait l'Espagne et le Portugal,
15:52 nous pourrions maintenant reprendre notre liberté,
15:55 comme d'ailleurs c'est prévu dans les traités,
15:57 car l'Union européenne n'a pas de compétence sur l'énergie, je le rappelle.
16:01 Et donc nous pouvons parfaitement aujourd'hui,
16:03 au vu de l'urgence absolue à laquelle nous nous trouvons,
16:05 où les coûts de production sont en train d'exploser,
16:07 donc on ne va pas réindustrialiser la France,
16:09 avec des faillites qui augmentent de 300% dans certaines catégories d'entreprises,
16:13 avec des boîtes qui mettent la clé sous la porte
16:15 et qui font travailler les territoires ruraux,
16:20 ou dans les petites villes et sous-préfectures,
16:22 on ne va pas réindustrialiser avec des prix de l'électricité de ce modèle.
16:25 – Alors on en va parler parce que c'est la une de Ouest-France,
16:27 RTE, le réseau de transport d'électricité,
16:30 prévoit une explosion de la consommation d'électricité dans les 10 ans à venir,
16:34 il évoque un mur énergétique,
16:36 comment on fait pour éviter de se prendre ce mur ?
16:39 – D'abord il faut continuer à investir dans le nucléaire,
16:42 il faut évidemment que nous ayons la reconstruction du monopole d'EDF
16:49 sur l'ensemble de ses aspects,
16:51 que nous investissions dans l'hydraulique,
16:53 je rappelle que les deux pieds sur lesquels la France a pu se développer,
16:57 c'est sur le nucléaire et l'hydraulique qui sont les essentiels,
17:01 compléter avec les énergies renouvelables
17:03 qui sont certes plus intermittentes
17:05 mais qui peuvent compléter le bouquet énergétique,
17:07 surtout si nous voulons nous débarrasser du pétrole et du charbon.
17:10 Je rappelle que nous n'avons toujours pas fermé certaines centrales à charbon,
17:14 que certaines centrales au gaz sont toutes neuves, ont été réinstallées,
17:17 c'est le cas à l'Ondivio en Bretagne,
17:20 et donc nous avons, nous, la responsabilité de fermer,
17:24 de diminuer le gaz, le pétrole et le charbon,
17:27 et de faire fermer le charbon des autres.
17:29 Je rappelle que les Allemands ont fermé 11 centrales nucléaires
17:33 et ont ouvert 12 centrales à gaz et à charbon.
17:36 – Justement Arnaud Mandon.
17:37 – Et que les Chinois construisent en ce moment 300 centrales à charbon.
17:42 – Alors.
17:43 – Donc vous voyez bien que nous avons une responsabilité géopolitique
17:47 par rapport à ces puissances qui, finalement, ne participent pas
17:52 à la décarbonation de l'économie.
17:54 – Justement.
17:55 – Et c'est comme ça qu'on y arrivera, par le nucléaire.
17:57 Il y a 50, aujourd'hui, réacteurs nucléaires dans le monde
17:59 qui sont en construction.
18:01 La France a annoncé, je m'en réjouis,
18:04 c'est le Président de la République lui-même qui l'a fait,
18:06 la construction de nouveaux EPR,
18:09 et a ouvert la recherche et le développement sur les petits réacteurs modulaires
18:13 qui permettront de desservir les petites villes isolées des grands réseaux.
18:17 Eh bien, c'est l'avenir de notre pays.
18:19 C'est comme ça que nous pourrons faire face à nos besoins.
18:21 – Alors justement, Arnaud Montebourg, notre partenaire 20 minutes,
18:24 et nous allons voir à l'antenne dans un instant Floreal Hernández,
18:27 le rédacteur en chef, a une question à vous poser
18:29 de la part d'une lectrice de 20 minutes.
18:30 Julie, on l'écoute.
18:31 – Arnaud Montebourg, que pensez-vous de la déclaration de Jean-Marc Jancovici
18:35 qui plaide pour 4 vols en avion dans une vie ?
18:38 Les jeunes peuvent donc découvrir le monde,
18:41 alors que les anciens, arrivés à la retraite, ne peuvent plus voyager.
18:44 – Moi, je suis opposé à toute forme d'écologie punitive.
18:49 Alors, les barbecues, qui seraient symbole de virilité,
18:52 le tour de France qui est trop carboné,
18:55 les sapins de Noël qu'il faut arrêter,
18:57 le foie gras qu'il faut supprimer,
18:59 le rêve d'avion des enfants qu'il faut interdire,
19:02 les vols qu'il faut rationner.
19:04 On n'arrivera pas à décarboner la planète en s'en prenant au…
19:10 de cette manière, aux individus.
19:12 Mais en construisant un consensus, ou en tout cas un compromis politique
19:17 sur la raréfaction des ressources, d'une part,
19:20 les questions de la biodiversité, donc ça c'est l'équilibre
19:23 qui est très difficile dans l'agriculture et l'environnement,
19:26 et d'autre part, sur la manière dont on va faire évoluer les usages.
19:31 Mais vous voyez bien que rationner le transport aérien pour les Français,
19:37 alors que la totalité du transport aérien des Français
19:40 correspond à une centrale à charbon en Allemagne,
19:43 une ! Vous voyez bien qu'il y a là une disproportion
19:46 entre les efforts qu'on demande à des Français de faire
19:49 et, j'allais dire, la gentillesse dont nous faisons excessivement preuve
19:53 à l'égard de nos amis et partenaires allemands.
19:55 Par exemple, de nos amis chinois, dont nous importons chaque année
20:00 des dizaines de milliards de leurs produits.
20:03 Donc le premier objectif pour un écologiste aujourd'hui,
20:06 c'est d'arrêter les importations de pays à charbonner.
20:08 La une de 20 minutes, s'il vous plaît.
20:10 Big Bang Theory, voilà, sensible à l'ésotérisme,
20:13 Nova Djokovic qualifiée pour les demi-harolangaros.
20:17 Et Denis Carreau, la une de Nice matin.
20:19 La une de Nice matin, stop harcèlement avec les multiplications
20:22 des cas de signalement dans les Alpes-Maritimes.
20:25 Merci Denis Carreau, vous dirigez les rédactions du groupe Nice matin,
20:29 Parmatin et Monaco matin. Dans un instant, Armel Legov,
20:32 qui dirige la rédaction du Point, directrice adjointe.
20:36 Bonjour Armel Legov. Bonjour. Bonjour madame.
20:42 Le GIEC vient d'annoncer que l'Arctique pouvait être privée
20:46 de glace de mer en été dès les années 2020.
20:49 Soit bien plus tôt que dans les chiffres qui avaient été jusqu'à présent
20:53 donnés par le GIEC. Que faire ?
20:56 Suce au charbon et au pétrole. Nous n'avons pas d'autre choix.
21:00 C'est une stratégie. Il y a le plastique, qui est la pollution des mers
21:04 qui est extrêmement destructrice. Et suce au pétrole et au charbon.
21:09 Mais on ne pourra pas tout faire. Donc il va bien falloir qu'on fasse
21:12 des choix et des compromis entre ce qui est possible, ce qui est réalisable.
21:16 Vous pensez vraiment que le nucléaire c'est une énergie propre ?
21:19 Je n'ai pas dit qu'elle était propre. En tout cas, elle répond à l'urgence
21:22 de la décarbonation puisqu'elle n'est pas, aujourd'hui, émettrice de CO2.
21:27 Deuxièmement, la technologie des neutrons rapides permet d'éliminer
21:30 les déchets qui ont été utilisés dans les premières générations de réacteurs.
21:35 C'est la raison pour laquelle j'ai défendu, lorsque j'étais au gouvernement,
21:38 je l'ai défendu à nouveau devant la commission d'enquête parlementaire
21:41 sur la perte de souveraineté énergétique qui a eu tant d'audience,
21:45 la construction du réacteur Astrid, qui est un neutron rapide
21:49 et qui permet de vider la piscine de la Hague et d'éviter que nous ayons
21:54 des déchets dont on ne sait pas quoi faire, d'uranium appauvri,
21:59 et que nous pourrions réutiliser dans un autre processus de fabrication.
22:03 Est-ce que tout cela, c'est suffisant ? On a l'impression que ça va trop vite.
22:06 Est-ce que s'adapter, c'est suffisant, aujourd'hui ?
22:08 En tout cas, nous n'avons pas trop le choix.
22:12 La planète dont le réchauffement s'emballe va devenir inhabitable
22:21 pour des milliards d'habitants de la planète Terre.
22:25 Nous allons avoir un chaos géopolitique, géostratégique considérable.
22:29 Les pays martyres qui se situent dans les zones tropicales
22:33 où l'humidité est conjuguée à l'augmentation des températures,
22:36 elles étalent. Les pays martyres, c'est l'Indonésie,
22:40 il y a toute une ceinture de la martyrologie climatique.
22:45 Il va bien falloir que nos frères humains trouvent un endroit où habiter, n'est-ce pas ?
22:50 Nous avons une responsabilité par rapport à ça.
22:53 Donc, oui, suce au pétrole et au charbon.
22:55 Déjà, si on faisait ça, on aurait résolu énormément de l'équation
23:01 qui pèse sur nos consciences.
23:03 Je rappelle que les jeunes générations ont raison de s'inquiéter
23:06 parce que nous, nous serons morts quand elles, elles vivront le cauchemar
23:09 qu'on leur aura laissé.
23:11 Donc, à nous de prendre des mesures.
23:14 Alors, évidemment, il va falloir faire du protectionnisme,
23:17 donc tout le laisser faire, vous savez, toute cette idéologie libérale,
23:20 le laisser faire, on ne peut rien faire.
23:23 Au lieu de punir les gens, commençons par restructurer les systèmes économiques.
23:27 Première chose, il est impensable, quand un pays produit,
23:32 pour sa production que nous consommons, autant de pollution carbonique,
23:37 il est impensable de continuer à importer.
23:40 – Notre partenaire, le populaire du Centre,
23:42 groupe Centre France La Montagne, depuis Limoges,
23:45 a une question à vous, posée par l'intermédiaire de son journaliste,
23:48 Sébastien Dubois, on l'écoute.
23:50 – Arnaud Montbourg, bonjour, vous avez été ministre du redressement productif,
23:54 vous êtes aujourd'hui entrepreneur,
23:56 qu'avez-vous pensé du dernier rapport de Jean Pisaniferi
23:58 sur la transition écologique ?
24:00 Certains parlent de friction sur le marché de l'emploi,
24:03 pensez-vous que cette transition va se faire facilement,
24:06 que l'industrie française y est prête ?
24:08 Et qu'avez-vous pensé du plan d'Emmanuel Macron pour l'industrie verte ?
24:12 Pensez-vous qu'il marque le retour de l'état stratège en France ?
24:15 – D'une certaine manière, je ne peux que me réjouir,
24:18 d'une part, des 50 milliards du plan France Relance
24:22 qui permet de financer la renaissance de l'industrie,
24:25 on ne peut que se réjouir qu'il y ait des investissements étrangers
24:28 sur le territoire national, mais en vérité,
24:31 l'objectif pour la réindustrialisation décarbonée de notre pays,
24:36 c'est l'équivalent, disons les choses,
24:39 de relocaliser entre 50 et 70 milliards de chiffres d'affaires
24:45 sur notre territoire.
24:47 Donc c'est entre 500 et 1000 usines,
24:50 celles qu'on a perdues dans la grande crise de 2008-2009,
24:53 qu'on n'a pas retrouvées, là où les Allemands ont préservé,
24:57 ont mis du chômage technique, du quoi qu'il en coûte,
24:59 avant l'heure du Covid, ils avaient fait ça,
25:01 ils payaient les ouvriers, enfin les usines qui n'avaient rien à faire,
25:04 mais nous on les a mis à la casse et eux ils les ont gardées.
25:07 Conséquence, ils ont 23% du PIB consacré à l'industrie.
25:13 Donc, attendez, ces 50 à 70 milliards de relocalisations,
25:17 on ne le fera pas avec seulement l'État.
25:20 On le fera avec les milliers de PME sur le territoire
25:23 qui ont des projets dans leur carton,
25:25 qui ne sont pas financés par le système bancaire,
25:27 donc il va falloir réformer le système bancaire.
25:29 Ils ne sont pas aujourd'hui dans la tête des entrepreneurs
25:33 en mesure de faire naître, et où il n'y a pas,
25:36 je pense qu'il y a des problèmes de recrutement considérable,
25:38 parce qu'on n'arrive pas aujourd'hui à recruter déjà dans les industries existantes
25:42 comme on va faire pour la nouvelle agriculture, la nouvelle industrie.
25:44 – Mais au mépris de l'environnement, créer comme ça des entreprises,
25:47 on voit avec l'usine Bridor que ça a posé des problèmes
25:50 en termes de ressources hydriques, au mépris de l'environnement ?
25:54 – Moi je pense qu'il faut négocier, de toute façon…
25:57 – Avec certains écologistes, ça ne paraît pas ok de négocier.
26:00 – Non mais ce n'est pas les écologistes qui pèsent…
26:04 – Non, qui pèsent de plus en plus, qui divisent les villes.
26:07 – Non, non, non, qui pèsent le poids qui est le leur,
26:11 qui doivent décider de ce qui est bon ou mauvais.
26:14 C'est une négociation, un compromis.
26:16 Voilà, il y a ceux qui veulent l'industrialiser, j'en fais partie,
26:19 et il y a ceux qui sont écologistes, j'en fais partie.
26:21 Moi j'ai deux cerveaux, donc qu'est-ce qu'on fait ?
26:24 Eh bien, on se met autour d'une table, au lieu d'envoyer les blogs…
26:27 – Avec certains c'est compliqué.
26:29 – Mais avec certains c'est compliqué.
26:31 – Par exemple, les méca-vaccines.
26:32 – Sur les méca-vaccines, c'est un bon exemple.
26:34 – Attendez, je termine.
26:35 – Quelle est votre position ?
26:36 – Ma position c'est qu'il n'y a pas de position dogmatique.
26:38 Il y a des bassines qui sont indispensables,
26:40 parce qu'il faut bien nourrir la population,
26:42 et des bassines qui sont excessives.
26:44 C'est toujours pareil, donc en fait, moi je suis pour négocier
26:46 les installations du renouveau industriel agricole.
26:50 Les négocier avant.
26:51 Donc il faut adapter le droit aux besoins de la société.
26:54 – Autre question, vous pensez que l'adaptation de notre économie
26:58 aux règles climatiques peut être créatrice d'emplois, de richesses ?
27:04 – Oui, c'est considérable.
27:05 Quand vous lisez le projet de Jean-Marc Jancovici,
27:08 ou vous prenez tous les secteurs, ou le livre de Bill Gates,
27:10 dans tous les secteurs, vous voyez que c'est une mutation profonde
27:15 de tous les systèmes productifs.
27:17 Et donc c'est des nouveaux métiers.
27:19 Et donc cet apprentissage-là, il faut mettre en formation tout le monde.
27:24 Je rappelle que par rapport à l'Allemagne,
27:26 la quantité de population active qui est au travail en France
27:29 est 7 points inférieurs en France.
27:32 Donc il y a 7 points de moins de la population active
27:35 qui travaille en moins en France qu'en Allemagne.
27:38 Donc il y a des gens qui cherchent du travail qui n'y arrivent pas.
27:40 Donc on a un problème entre la formation et les conditions
27:44 dans lesquelles on peut arriver à, finalement, s'exprimer dans un travail,
27:49 obtenir la reconnaissance d'un travail, un bon salaire.
27:52 Et pour moi, il faut mettre des écoles dans toutes les entreprises de formation.
27:55 – La une du point, c'est un sujet qui concerne aussi la jeunesse,
27:59 puisque 43% se disent abstinents chez les 18-25 ans.
28:03 C'est une enquête de l'IFOP qui date de février 2023.
28:07 Et cette baisse de l'alibito, elle serait notamment due
28:10 à la consommation excessive de séries sur les plateformes,
28:13 enfin tout un tas de choses qui nous détournent.
28:15 – Chez les garçons, chez les filles ?
28:17 – C'est partagé.
28:18 – Merci.
28:19 – Ils finiront par trouver l'amour, j'en suis certain.
28:22 – Ça c'est très Ségolène Royal dont vous avez dirigé la campagne en d'autres temps.
28:27 Son dernier livre porte là-dessus.
28:29 – Ah d'accord.
28:30 – Voilà, merci Armel Le Goff, directrice adjointe de la rédaction du Point.
28:34 Dans un instant, Tom Benoit de Géostratégie sur ce plateau.
28:37 [Musique]
28:40 Bonjour Tom Benoit, directeur de la rédaction de Géostratégie Magazine,
28:44 édité par le groupe Lafond Presse.
28:46 Tout de suite d'ailleurs, Robert Lafond, qui est directeur de la publication
28:50 "D'entreprendre" a une question à poser.
28:52 Arnaud Gombourg, on l'écoute.
28:53 – Précemment, vous vous êtes opposé et vous avez fait un plan de reprise
28:56 pour une entreprise stratégique, Ségo, pour notre industrie nucléaire.
29:01 Donc c'est des combats très importants pour la souveraineté.
29:03 Comment vous expliquez, vous ne soyez pas davantage suivi
29:06 par la classe politique dans son entier ?
29:10 – Écoutez, je ne sais pas, je crois que pour moi la souveraineté est transpartisane,
29:15 la reconstruction de l'industrie et de l'agriculture c'est transpartisan,
29:18 ça ne concerne pas un parti politique plus qu'un autre.
29:21 C'est une cause nationale que je défends finalement en citoyen ordinaire,
29:27 mais engagé, entrepreneur, j'allais dire lambda, mais engagé.
29:32 Et pour moi, il n'y a pas de clivage qui devrait s'exercer sur le sujet.
29:37 – Alors vous n'êtes pas suivi par la classe politique,
29:39 mais vous êtes suivi par l'État par contre, dans cette trajectoire,
29:42 puisque le gouvernement français a décidé d'attribuer 2,9 milliards
29:46 à ST Microelectronics pour une nouvelle usine.
29:50 Pourquoi ces 2,9 milliards ? Qui détient le chéquier en quelque sorte ?
29:53 Et est-ce que c'était une bonne initiative légitime,
29:55 en sachant que c'est la BPI qui détient 50% de ST Microelectronics,
29:59 Black Corox à 1%, BNP Paribas, mais pas l'État ?
30:04 – Écoutez, d'abord je crois qu'il faut réinvestir
30:09 dans des industries stratégiques que nous avons laissées mourir.
30:13 Les semi-conducteurs, on les a abandonnés.
30:16 Les batteries, j'avais un plan batterie il y a 10 ans qui a été abandonné.
30:19 Maintenant on achète les brevets des autres parce qu'on n'a pas fait les nôtres.
30:22 On pouvait le faire.
30:24 Et sur beaucoup de secteurs, on n'a pas fait le travail.
30:27 – Ça prendra combien de temps ?
30:29 – On a laissé faire.
30:30 – Ça prendra combien de temps ça, ce plan de réinvestissement ?
30:32 – Il va falloir bien 10 ans pour remonter la pente sérieusement.
30:37 Dans les secteurs stratégiques, mais il y a tous les autres.
30:39 Il y a tous les autres qu'il faut réinvestir.
30:41 Quand vous regardez la balance commerciale,
30:43 est-ce que c'est normal qu'on importe 10 milliards de médicaments alcaloïdes
30:47 qui servent à endormir les gens ?
30:49 C'est pas que le Doliprane, c'est tous les secteurs qui sont endommagés.
30:52 – Alors on parlait précédemment.
30:54 – Est-ce que c'est normal qu'on importe 65% de nos fruits et légumes ?
30:57 La France, pays de cocagne.
30:59 Donc il va bien falloir qu'on réinvestisse.
31:01 – Déficiteur dans la première fois cette année.
31:03 – Vous avez un secteur bancaire qui ne finance pas l'industrie.
31:06 – Justement.
31:07 – Qui n'aime pas le risque.
31:08 Donc il va falloir le réformer.
31:10 – Nous avons, pardon monsieur, nous avons également un taux d'épargne
31:14 très élevé en France qui est un de nos atouts.
31:16 Et nous avons des fonds de pension, ça s'appelle l'assurance vie.
31:19 Défiscalisé par l'Agence de l'État.
31:21 – Oui, il y a un taux d'épargne très élevé mais il n'y a pas d'investissement productif.
31:25 – Pardon, quels sont les contreparties que nous devrions fixer
31:28 à cet avantage fiscal ?
31:30 L'obligation pour partie d'investir dans l'industrie de la véhicule.
31:34 – Vous parlez de l'épargne, l'investissement en 2021 de l'État représentait 6%
31:38 quand les dépenses sociales représentaient 31%.
31:41 La moyenne est à 21% de dépenses publiques dans la zone euro.
31:45 Il y a des pays qui étaient en crise comme la, je pense à la Suède par exemple,
31:48 dans les années 90, qui avaient investi massivement dans l'éducation notamment
31:52 et qui avaient réduit drastiquement leurs dépenses sociales.
31:55 Nous allons être obligés de le faire en France d'ici quelques temps.
31:58 Quel est votre point de vue à ce propos ?
32:00 – Je pense que nous avons surtout un problème de nombre de personnes au travail dans ce pays.
32:07 C'est-à-dire qu'en fait, pour financer notre modèle social, il n'y a pas assez de cotisants.
32:11 – Mais pour ça, il faut avoir de…
32:12 – Pas seulement les retraités, puisque vous avez des pays qui arrivent pour un actif,
32:17 pour un retraité, ça ne marche pas.
32:19 Donc nous avons aujourd'hui, avec la démographie qui est la nôtre,
32:22 même si elle baisse, je ne suis pas certain que ça dure, nous avons…
32:25 – C'est vraiment un problème de démographie.
32:27 – Attendez, je termine, je réponds à votre première question.
32:29 Je ne fais pas un débat avec vous, j'essaie de répondre à vos questions,
32:31 elles sont nombreuses, et donc j'essaie de le faire dans un temps réduit.
32:34 Donc nous avons à remettre une partie de la population en capacité de travailler au travail.
32:41 C'est-à-dire, et de répondre à ses aspirations.
32:44 C'est-à-dire, aujourd'hui, vous avez des tas de gens qui disent,
32:46 ce n'est pas qu'ils ne veulent pas travailler, mais ils ne voient pas à quoi ça sert de travailler
32:50 pour des entreprises qui privilégient finalement le profit financier,
32:57 qui captent essentiellement la valeur.
33:00 Donc les jeunes, et j'ai des enfants, j'entends exactement ce qu'ils me disent,
33:06 de la génération des 20 ans à 25 ans, qu'est-ce qu'ils disent ?
33:10 Ils disent, moi je préfère travailler pour moi, plutôt que travailler pour quelqu'un,
33:14 finalement, qui ne me donne pas le sens dans ce que je fais.
33:18 Et je trouve que ça suppose finalement une réforme du capitalisme,
33:22 qu'il va falloir commencer à faire avancer, et dans beaucoup d'entreprises…
33:26 – Ce qui va peut-être se passer du côté du Moyen-Orient, de l'Asie, de ces pays-là,
33:29 on pourrait imaginer qu'il y ait des systèmes obligataires qui s'institutionnalisent également
33:33 côté Moyen-Orient, Russie, Iran, tous les pays avec lesquels nous n'entretenons
33:38 pas forcément de très bonnes relations, et que le système de Bretton Woods soit sur le déclin.
33:42 Très rapidement, une question sur la dette également, puisque nous sommes des pays
33:46 qui sommes financés essentiellement par la dette.
33:48 Standard & Poor's n'a pas baissé la note de la France, Fitch l'a fait précédemment.
33:52 Est-ce que ça a une réelle importance, l'abaissement ou pas de la note de la France
33:56 ou d'un pays de l'Europe par Standard & Poor's ou Fitch ?
33:59 – Nous n'avons aucune confiance à attribuer à ces agences de notation qui ont failli.
34:05 D'ailleurs, elles auraient dû être beaucoup plus régulées par l'Union Européenne,
34:09 voire même contraintes. Alors pour moi, ce n'est pas le sujet.
34:13 Le sujet c'est, est-ce que nous sommes en mesure aujourd'hui
34:17 de se remettre au travail, à la production, pour financer notre consommation ?
34:23 – Oui, mais pour ça, il faut avoir des outils de production.
34:26 Qui prête de l'argent à la France aujourd'hui ?
34:28 Quels sont les pays qui prêtent de l'argent à la France ?
34:30 – Nous avons un taux d'épargne à activer, je vous le disais tout à l'heure,
34:33 avant que vous ne m'interrompiez. Nous avons un système bancaire
34:36 qui n'est pas en état de financer la réindustrialisation, qu'il faut réformer.
34:40 Aujourd'hui, quand vous allez voir un banquier, pour financer une PME industrielle,
34:45 à chaque fois qu'il prête 1 euro, il est obligé de mettre 1 euro de réserve,
34:48 tellement il considère que c'est archi risqué, alors que le risque est beaucoup plus faible
34:52 que dans de nombreux autres investissements auxquels il procède.
34:56 D'ailleurs, l'implication de certaines banques françaises dans la crise des subprimes
35:00 a montré que les activités de marché spéculatif étaient beaucoup plus risquées
35:04 que les activités de financement de l'économie réelle.
35:06 Donc, la réforme des banques, qui n'a pas été faite après la grande crise de 2008-2009,
35:10 doit être faite, et nos fonds de pension doivent être activés
35:14 pour mettre notre argent dans l'industrie et l'agriculture.
35:18 – 30 secondes.
35:19 – Peut-être parce que la politique de la Banque centrale européenne
35:22 a été beaucoup trop expansionniste pendant une vingtaine d'années.
35:25 Nous avons prêté à des taux très bas pendant des années, des années 90 à 2010.
35:29 Même Bernard Arnault s'en étonnait. LVMH empruntait à des taux négatifs.
35:33 Aujourd'hui, nous payons le prix d'une politique trop souple.
35:37 – Bah, écoutez, ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui, l'augmentation des taux d'intérêt
35:41 d'une façon très dure ne fait pas disparaître l'inflation.
35:45 – Peut-être à 5% dans quelques temps.
35:46 – Mais ne fait pas disparaître l'inflation, parce que l'inflation,
35:49 elle vient essentiellement d'une politique européenne,
35:51 qui est la politique de formation des prix de l'énergie,
35:53 qui continue à produire des effets négatifs.
35:56 Donc la hausse des taux d'intérêt, elle est en train de casser le secteur du BTP,
36:00 l'immobilier, des premières luttes, et de mettre par terre l'économie,
36:04 au lieu de résoudre le problème de l'inflation.
36:06 – La lune de géostratégie.
36:07 – Donc on est en train de se tromper de remède par rapport aux maux qui nous frappent.
36:11 – On est au milieu de l'avancée. En étant direct.
36:12 – La lune de géostratégie.
36:13 – Les banques centrales face aux BRICS,
36:15 centralement c'est réel, qui est encore en kiosque, pour quelques semaines.
36:18 – Merci infiniment Tom Benoît, directeur de la rédaction de géostratégie.
36:22 Dans un instant, Démet Corquemaze de TV5 Monde sur ce plateau.
36:25 [Musique]
36:27 Bonjour Démet Corquemaze, nous passons tout de suite à Fort de France,
36:30 où notre partenaire, le directeur éditorial de France Antille,
36:33 a une question à poser à Arnaud Montebourg.
36:36 – Bonjour Arnaud Montebourg, dans les territoires d'outre-mer,
36:39 que ce soit dans l'océan Indien ou chez nous, aux Antilles-Guyanes, dans l'océan Atlantique,
36:43 les questions d'immigration sur lesquelles le gouvernement va se pencher
36:46 à travers son projet de loi dans les semaines ou les mois qui arrivent, sont très importantes.
36:51 Je prends pour exemple Mayotte et l'immigration clandestine.
36:55 Une opération est en cours depuis maintenant plus d'un mois et demi
36:58 pour détruire un certain nombre de bidonvilles.
37:01 Qu'est-ce que vous pensez de cette opération ?
37:03 Comment aurait-il fallu s'y prendre ?
37:06 Et quelles sont les pistes que vous pouvez évoquer face à l'immigration,
37:11 à l'immigration clandestine à Mayotte,
37:13 mais à l'immigration clandestine également en Guyane par exemple ?
37:17 – J'ai été très touché par ce qu'a dit la députée de Mayotte,
37:20 Madame Estelle Youssoupha, qui a expliqué l'enfer des Mahorais.
37:26 L'insécurité, la violence, la surpopulation étrangère, la misère,
37:32 les services publics défoncés et l'impossibilité pour les Mahorais de vivre en sécurité.
37:37 Et donc on voit bien où mène une politique de l'immigration incontrôlée.
37:44 Je suis favorable à ce qu'il y ait une immigration modérée, choisie,
37:49 contrôlée, maîtrisée, mais là elle ne l'est pas.
37:51 Donc je suis favorable à l'opération consistant à reconduire à la frontière.
37:56 Et la frontière c'est les Comores.
37:58 Et je vais ajouter que dans l'affaire des Comores,
38:00 il y a une part d'utilisation de l'immigration comme outil de déstabilisation de la France.
38:06 – L'immigration, on va en parler justement.
38:09 Certains dénoncent ou voudraient dénoncer l'accord de 1968 avec l'Algérie
38:14 qui règle les visas, l'emploi et la circulation des Algériens en France.
38:20 – Edouard Philippe notamment.
38:21 – Edouard Philippe notamment. Est-ce que vous pensez que c'est un tabou ?
38:25 – Ce n'est pas un tabou, mais il y a une tradition politique entre la France et l'Algérie.
38:31 Et il y a aujourd'hui la nécessité de rapprocher les points de vue entre ces deux pays.
38:36 Nous sommes voisins, nous avons été en conflit, comme avec l'Allemagne.
38:42 Avec l'Allemagne, nous avons trouvé un terrain d'entente durable et constructif.
38:46 Il va falloir trouver un terrain d'entente durable et constructif avec l'Algérie.
38:49 – Qu'est-ce qui empêche ce terrain favorable, cette discussion entre les deux régions ?
38:52 – Il y a le contentieux du passé, et puis il y a aussi les écarts sur les sujets économiques, géopolitiques.
39:03 Mais ça, d'une certaine manière…
39:05 – Et pourtant, nous avons besoin, nous allons avoir besoin de l'Algérie.
39:08 Ses réserves en gaz sont immenses, c'est la troisième réserve mondiale.
39:14 Ces réserves ont été attribuées à Exxon et Chevron, pas toutes.
39:18 – Moi, je dirais que nous avons besoin de toute façon de faire vivre ce pont humain entre les deux sociétés,
39:23 qui se connaissent, qui s'apprécient, qui sont francophones.
39:26 Nous avons besoin d'une Algérie prospère, une Algérie où on n'a pas faim,
39:30 où on est content de faire un cursus universitaire et scolaire.
39:35 Et nous avons besoin d'une Algérie qui s'industrialise, qui reconstruit son agriculture.
39:41 Je sais que le président Tebboune fait beaucoup d'efforts en ce sens,
39:44 mais il faut continuer et aider les Algériens dans ce processus,
39:49 en travaillant à des relations, j'allais dire, normales.
39:53 – Alors, quid de la relation avec la Chine ?
39:55 Le Financial Times a révélé il y a quelques jours le refus d'Emmanuel Macron
39:59 de la création d'un avant-poste de l'OTAN au Japon.
40:04 Ce serait pour ne pas mécontenter la Chine.
40:07 Quelle attitude adopter vis-à-vis de la Chine ?
40:09 Est-ce que vous pensez que cette attitude un peu réservée aide la diplomatie ?
40:15 – Nous ne sommes pas les gendarmes du monde, nous ne pouvons pas l'être,
40:20 nous n'avons pas vocation à l'être.
40:22 Nous avons à traiter, dans la place qui est la nôtre dans le camp occidental,
40:28 la question du double discours, qui est un énorme problème de réputation
40:34 du camp occidental aujourd'hui vis-à-vis du reste du monde.
40:37 C'est-à-dire, faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais.
40:39 Donc, si vous voulez, l'alignement aveugle sur les intérêts américains
40:43 ne peut que nous conduire à de graves difficultés.
40:47 Ce sont nos alliés, nous savons ce que nous leur devons,
40:49 mais nous n'avons pas de raison d'être alignés.
40:52 Donc, l'originalité française, pour moi, qui est dans la tradition du gaullisme
40:56 et du mitterrandisme, doit être saluée.
40:59 – Sur l'Allemagne, par exemple, beaucoup dénoncent l'Allemagne
41:04 qui a voulu étouffer EDF. Est-ce que c'est une théorie complotiste ?
41:09 Ou pensez-vous aussi que l'Allemagne a favorisé le déclin du nucléaire en France ?
41:15 – L'Allemagne n'a jamais voulu que la France ait un avantage compétitif
41:20 sur le plan de ses prix de l'électricité.
41:23 Elle y est parfaitement parvenue avec l'aide du gouvernement français.
41:26 – L'ARN ? – Évidemment, je suis favorable à…
41:30 – La sortie ou l'arrêt de l'ARN ?
41:32 – Au retour à un prix contrôlé politiquement de l'électricité
41:36 en rapport avec nos coûts de production qui sont très favorables
41:39 et en rapport avec les besoins du pays.
41:41 Ce n'est pas le cas aujourd'hui, puisque nous sommes branchés
41:44 sur un système de fabrication de prix qui ne correspond pas à nos intérêts,
41:48 qui nuit à l'intérêt national, détruit une partie de notre économie
41:51 et donc doit être suspendu, comme cela est permis dans la loi aujourd'hui.
41:56 Donc c'est une demande que j'ai faite avec M. Proglio, M. Schellenberger
42:01 qui est le président de la commission d'enquête,
42:03 parce que nous sommes en grave difficulté sur le plan économique.
42:07 Et ce n'est pas avec ces prix-là d'électricité qui ont augmenté de 300 à 400%
42:11 qu'on va réindustrialiser la France.
42:13 – Et qui sont vendus à 42 euros, c'est en dessous du prix de revient.
42:17 – Arnaud Montebourg, il était sur ce plateau, à votre place même,
42:20 le 13 avril dernier, écoutons celui qui a été votre Premier ministre.
42:24 Est-ce que le pouvoir ne vous manque pas au fond, vraiment ?
42:27 – Il ne faut pas exercer le pouvoir pour exercer le pouvoir,
42:30 il faut uniquement exercer le pouvoir dans l'intérêt général,
42:33 dans le respect des Français et pour son propre pays.
42:36 – Voilà, je rappelle que vous avez eu un très gros compte en sueur avec Manuel Valls
42:39 puisqu'il vous a viré du gouvernement en gros.
42:42 Pour vous c'est la même chose, est-ce que cette politique au fond, elle ne vous manque pas ?
42:46 On voit pendant ces 45 minutes que vous avez des avis surtout, très réfléchis,
42:51 que vous avez besoin, envie d'action.
42:54 Est-ce que vous n'êtes pas comme Manuel Valls là, au fond ?
42:58 – Moi je ne cherche pas un job, j'en ai un, j'ai monté des entreprises, je suis très heureux.
43:03 J'ai envie de dire, je suis dans le paradoxe du bonheur personnel et du désespoir collectif.
43:10 Quand on me demande comment je vais, je me porte mieux que la France.
43:14 Donc je reste un citoyen engagé, j'ai la chance d'avoir une parole qui est écoutée,
43:21 j'essaie d'en faire un usage tempéré, modéré,
43:24 de participer au débat public d'une façon reculée, distanciée,
43:28 et apporter ma contribution quand elle est constructive.
43:32 Quand le gouvernement fait de bonnes choses, je le dis, quand il se trompe, je le dis aussi.
43:37 Quand l'opposition perd la tête, je ne manque pas de le rappeler.
43:40 J'essaie d'être finalement un homme engagé à mon échelle.
43:44 Dans mes entreprises, finalement, je réalise des choses modestes mais concrètes.
43:51 Ça change, et tranche avec la politique. On voit de grandes choses mais on les réalise peu.
43:56 – Vous leur en voulez, à Manuel Valls, à François Hollande ou pas ?
43:59 – Je ne dis pas de sentiment de cette nature.
44:02 Je place mon opinion sur un autre plan que sentimental et affectif.
44:07 – Votre livre, on va le rappeler. Et puis vos podcasts, vous y tenez beaucoup aujourd'hui.
44:12 Votre livre c'est "L'engagement" avec vos éditions plurielles.
44:15 Et vos podcasts, c'est cette rencontre avec des Français qui souhaitent entreprendre.
44:19 Ils peuvent accéder assez facilement à vous, je crois.
44:21 Il suffit de vous écrire par le biais, je crois, de votre site internet.
44:25 Merci Arnaud Montebourg, ancien ministre de l'économie et entrepreneur.
44:28 Vous y tenez. Merci Démetre Corkmaz.
44:30 On se retrouve jeudi prochain, bien sûr, pour "Face au territoire".
44:33 Au revoir à tous et bonne journée sur Télé 5 Monde.
44:35 [Générique]

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