Mercredi 7 juin 2023, SMART TECH reçoit Pierre-Yves Oortmeyer (directeur Général, Motorola France et Benelux)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:06 Je suis en compagnie, bonne compagnie, de Pierre-Yves Hortmayer, directeur général de Motorola France et Benelux.
00:12 Bonjour, bienvenue à vous sur le plateau de Smartech.
00:15 Vous êtes un homme des télécoms et puis je dirais aussi peut-être des défis commerciaux.
00:20 Vous êtes passé par Siemens, Nokia puis Microsoft en 2016.
00:25 Il s'agit à chaque fois de repartir à la conquête de marchés et notamment des marchés grand public qui ne sont pas forcément les plus simples.
00:32 Là à nouveau, vous arrivez chez Motorola Mobilité en 2020.
00:37 Vous dirigez d'abord les activités de la filiale française et puis vous êtes désormais en charge de tout ce marché.
00:43 France, Benelux, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas et également des relations avec les grands opérateurs internationaux dans cette région.
00:54 Donc à chaque fois, l'objectif c'est de repartir à la conquête des marchés.
00:57 Pour Motorola, quelle est l'ambition maintenant qu'il s'agit d'une entreprise sous la coupe de Lenovo, entreprise chinoise ?
01:04 Merci pour l'introduction.
01:06 Effectivement, une vingtaine d'années a évolué dans le secteur des télécoms,
01:10 que ce soit par Nokia ou par Microsoft et récemment intégré au groupe Lenovo pour prendre la direction de Motorola France.
01:19 Donc l'ambition qui nous est fixée par le groupe est d'être numéro 3 dans trois ans.
01:25 C'est une ambition qui est très récente.
01:28 C'est quoi aujourd'hui Motorola ?
01:30 Je disais que c'est un nom qui a résonné depuis de nombreuses années sur ce secteur, mais qu'est-ce que ça représente ?
01:36 Quelles sont vos positions actuelles ?
01:38 Les positions actuelles de Motorola, on a des bastions extrêmement forts de l'autre côté de l'Atlantique.
01:42 On est numéro 3 aux Etats-Unis avec 10% de part de marché.
01:45 Et on oscille en Amérique du Sud entre la position de numéro 1 et numéro 2 selon les pays.
01:51 Donc on a plutôt un bastion Motorola de ce côté-là, ultra-atlantique.
01:56 Le focus maintenant depuis deux ans a été mis sur l'Europe et en particulier sur la France,
02:01 avec la reconstitution d'une équipe, la mise en place d'une stratégie.
02:06 Parce que c'est vrai que vous voyez beaucoup moins ces dernières années.
02:09 Oui, oui.
02:11 Qu'est-ce qui s'est passé ?
02:13 Le poids était plutôt mis sur les Etats-Unis et l'Amérique du Sud.
02:17 Et une fois que ces régions ont été bien développées, stabilisées, on peut passer maintenant à l'Europe, à la Chine.
02:23 Faire en l'occurrence dans les marchés focus pour l'Europe, dont fait partie la France.
02:28 Parce qu'entre-temps, il y a plein de nouveaux acteurs qui se sont invités sur ce marché,
02:33 qui ne sont pas forcément très facilement délogeables.
02:36 C'est un peu la magie de ce marché où les cartes sont redistribuées assez fréquemment depuis maintenant quelques années.
02:44 Excepté sur les premières et deuxièmes places quand même.
02:46 C'est ça.
02:47 Mais après, ayant travaillé pour des leaders, je sais aussi que c'est quelque chose qui peut changer et qui peut changer très rapidement.
02:56 Par exemple un Nokia qui a perdu toutes ses places ou un Microsoft même, qui a dû sortir du marché.
03:02 Exactement. C'était un peu le même sujet.
03:06 La situation de Motorola France aujourd'hui, c'est une position de numéro 4 sur le marché français depuis notre retour il y a un peu plus de deux ans maintenant.
03:16 Et une position de numéro 3 sur le secteur de l'entreprise.
03:19 On a vraiment cette double stratégie.
03:23 On profite vraiment du savoir-faire et de la position de numéro 1 de Lenovo sur le marché du PC,
03:29 que ce soit dans le grand public ou dans le secteur de l'entreprise.
03:32 PC et tablettes en fait, c'est ça ?
03:33 PC et tablettes.
03:34 Du côté de Lenovo ?
03:35 PC.
03:36 Et donc vous avez récupéré l'activité tablette ?
03:38 Non, pas du tout.
03:39 Que les smartphones ?
03:41 Je ne m'occupe que des smartphones sous marque Motorola.
03:45 Donc il y a plusieurs franchises dans ces produits.
03:49 La gamme est segmentée en quatre parties très distinctes avec des enthèses de gamme.
03:55 Ce sont les Moto E, ensuite le cœur de gamme, les Moto G, ce qui a vraiment fait notre succès.
04:00 Ce sont les produits avec lesquels on bâtit notre socle.
04:03 Les premium qui sont les Moto Edge et les produits iconiques dont l'actualité est forte pour nous en ce moment,
04:11 qui sont les Motorola Razor.
04:13 Donc ça, vous croyez vraiment au nouveau formfactor du smartphone pliable ?
04:18 Oui, c'est vraiment un pari extrêmement fort qui est pris par l'entreprise.
04:23 Parce que c'est comme ça qu'on voit l'innovation ?
04:27 Le secteur du smartphone, l'innovation, était quand même un petit peu en berne.
04:34 Le groupe Lenovo et Motorola mise vraiment sur le renouvellement des formfactor au travers des pliables.
04:42 Mais lors du CRS, on a présenté aussi une preuve de concept, qui est un Rolleyball,
04:47 qui est le premier smartphone dont l'écran s'étend vers le haut.
04:51 On l'avait montré, on en avait parlé.
04:53 Il y a un PC aussi.
04:57 Je dis que c'est de l'innovation visible, immédiate.
05:01 C'est simple à expliquer au grand public pour montrer qu'on fait des choses nouvelles.
05:06 Mais est-ce qu'il y a vraiment un marché ?
05:08 On va se poser la question, ça aurait été augmenté tout à l'heure.
05:10 Mais là déjà, sur ces nouveaux formfactor, sur ces écrans que l'on peut étendre, rabattre...
05:17 Il se vend quand même en France chaque mois entre 20 000 et 30 000 unités de smartphones pliables.
05:23 Donc par rapport à un marché estimé cette année entre 13 et 14 millions d'unités.
05:28 Ce n'est pas encore énorme, par contre ça commence à représenter une valeur qui est significative.
05:33 Et IDC nous dit que ce serait un marché qui serait multiplié par 5 à l'échéance 2026.
05:38 Au-delà de l'intérêt de pouvoir plier, déplier, d'avoir un écran plus ou moins grand en fonction de nos types de besoins,
05:50 ça demande un travail très important de R&D sur les écrans.
05:54 Oui exactement, on utilise une technologie qui est le Plastic OLED qui permet de plier.
06:00 Le travail est très important sur la charnière.
06:04 Il faut absolument, lorsque votre smartphone est fermé, qu'il n'y ait plus du tout d'espace entre les deux écrans pour le protéger.
06:12 Donc beaucoup moins de risques de casse.
06:15 Mais donc de gros investissements en R&D.
06:18 L'objectif c'est quoi ? D'être numéro 3 mondial ?
06:22 C'est ça, à l'échéance de 3 ans.
06:25 Donc pour atteindre cet objectif, on met énormément d'investissement en R&D sur ces smartphones pliables ?
06:30 Oui sur les nouveaux formfactor.
06:34 C'est une partie des investissements R&D, en tout cas pour conquérir le marché plutôt premium.
06:42 Après évidemment, on a quand même un cœur de gamme.
06:45 On a des enjeux forts pour accompagner les opérateurs sur la 5G par exemple.
06:50 Donc on travaille beaucoup sur les appareils qui permettent de démocratiser les smartphones 5G.
06:56 On a été les premiers à lancer un smartphone en dessous de 200 euros qui a intégré la technologie 5G.
07:01 5G SA, donc la 5G stand alone qui permet d'accéder au plus haut débit.
07:07 On intègre aussi sur ces prix-là le eSIM, là plutôt sur des aspects éco-responsables.
07:15 Vraiment chaque segment de marché a un focus très particulier de la part de Motorola.
07:23 On donne vraiment cet asset unique de couvrir le marché sur l'ensemble des segments en allant de 100 à jusqu'à 1200 euros.
07:30 C'est compliqué aujourd'hui de se différencier sur le secteur pour reconquérir des places.
07:35 Comment vous pourriez qualifier la particularité de Motorola sur ce marché ?
07:42 Déjà la marque Motorola, on se parle quand même d'une marque qui n'est pas loin d'avoir une centaine d'années d'histoire.
07:50 Elle a encore une notoriété, une aura extrêmement forte.
07:54 Cette marque fait partie des marques qui sont identifiables de façon assez unique, que ce soit visuelle ou sonore.
08:01 Visuelle au travers du fameux batwing, l'aile de chauve-souris et de son logo.
08:06 C'est assez unique sur le marché.
08:08 De sa sonnerie, elle est au moto, qui résonne encore pour beaucoup de monde.
08:13 On ne part pas de zéro et le consommateur ne s'y trompe pas.
08:18 Il y a une vraie association entre la qualité des smartphones, la durabilité et ce que représente Motorola.
08:24 Sur le positionnement, vous nous dites qu'on fait de l'innovation avec ces smartphones pliables.
08:29 Et puis des prix peut-être un petit peu en dessous de ce que proposent les autres.
08:33 C'est ça sur la 5G ? C'est le positionnement ?
08:37 Aujourd'hui, on est en plein processus de démocratisation avec nos partenaires et opérateurs de la 5G.
08:43 C'est important de les accompagner pour donner accès au plus grand nombre à cette technologie.
08:49 Mais ce n'est pas forcément contradictoire avec le développement de nouveaux formats.
08:55 Mais il va falloir chasser les concurrents qui, eux, sont aussi chinois.
09:02 Tout le monde a un peu les mêmes stratégies, non ?
09:04 Je ne peux pas commenter la stratégie de mes concurrents.
09:08 Mais ce que je peux vous dire, en l'occurrence, c'est que la stratégie pour laquelle on a opté en France
09:14 est plutôt une stratégie gagnante, y compris en Europe.
09:18 On est le fabricant Android qui enregistre la plus forte croissance sur ces derniers trimestres en Europe.
09:26 Donc ça veut dire que ça fonctionne.
09:28 Ça veut dire que le portefeuille de produits trouve sa clientèle.
09:33 Et qu'on a retrouvé la confiance de nos partenaires distributeurs et opérateurs.
09:38 J'ai mentionné très rapidement votre parcours.
09:41 Vous êtes passé par des grands groupes européens à un grand groupe américain.
09:46 Là, vous êtes en Chine maintenant avec Lenovo.
09:50 Qu'est-ce que ça fait travailler pour une entreprise chinoise ? Quelle différence ?
09:53 Lenovo est une entreprise à capitaux chinois.
10:00 C'est en revanche une entreprise qui est parfaitement internationalisée.
10:05 La stratégie RH de Lenovo, c'est vraiment de confier les clés du business local aux équipes locales
10:15 qui ont un pouvoir de décision proche de 100%.
10:18 Donc c'est extrêmement décentralisé.
10:24 Vous n'aviez pas ça par exemple chez Microsoft ?
10:26 C'était un petit peu différent.
10:29 Ou chez Nokia ?
10:30 Nokia à l'époque était une entreprise beaucoup plus centralisée, en l'occurrence vers la Finlande, encore plus chez Microsoft.
10:39 Là, on a vraiment cette latitude locale d'établir notre stratégie par pays
10:45 et vraiment d'être beaucoup moins dépendant du siège social.
10:51 Après, Motorola est une entreprise qui culturellement penche plutôt du côté des États-Unis.
10:57 Notre siège est à Chicago.
10:59 Donc voilà, même d'un point de vue culture.
11:01 Vous ne ressentez pas tellement le changement culturel ?
11:05 Ce n'est pas qu'on ne le ressent pas tellement, c'est qu'on ne le ressent pas du tout.
11:08 Il est vraiment inexistant.
11:11 Aujourd'hui, dans une organisation telle que la nôtre, qui est parfaitement internationalisée,
11:15 on travaille au quotidien avec les pays de l'Est, le Brésil, les fonctions supports, un peu partout.
11:21 C'est une façon en tout cas très agréable pour les équipes et moi d'aborder le business et de prendre nos décisions chaque minute.
11:30 J'imagine que vous avez suivi les keynotes récemment données par Google et par Apple.
11:35 Une réaction peut-être à ce qu'ils ont présenté ?
11:38 Même si ça se passe du côté des systèmes d'exploitation,
11:41 mais en l'occurrence, la keynote de Google vous intéresse directement puisque c'est du Android que vous mettez dans vos smartphones.
11:46 Je pensais plutôt à l'annonce autour des casques.
11:55 C'est quelque chose que j'ai vécu à l'époque de Microsoft avec HoloLens.
12:00 J'avais plutôt l'impression que c'était quelque chose qui avait trouvé son public côté professionnel.
12:06 En revanche, je ne vois pas forcément encore de réflexion.
12:10 Ça fait longtemps que Microsoft est positionné sur ce marché du casque professionnel.
12:15 Là, on a des annonces qui sont un peu entre les deux.
12:18 J'ai lu que Motorola annonçait avoir capté 20% des clients du Razer chez Apple.
12:29 Ce sera des clients qui viendraient de chez Apple directement ?
12:32 On sait qu'on capte une clientèle Apple puisque ce format-là n'existe pas chez Apple.
12:42 Après, de là à vous donner un chiffre, moi personnellement, je ne sais pas le faire.
12:48 D'accord. Et comment est-ce que vous savez que ce sont des gens qui attendent d'autres formes facteurs ?
12:55 C'est ça, principalement ? C'est comme ça que vous interprétez le fait qu'ils viennent de chez Apple ?
13:00 Ils sont à la recherche d'usages différents, qui sont peut-être à la recherche d'innovation.
13:05 Là, on parle d'un smartphone qui se plie en deux, qui a des taux de rafraîchissement très élevés,
13:14 qui embarque la charge d'induction et qui est quand même très agréable à avoir dans sa poche.
13:19 Et ça reste, le smartphone, ou en tout cas dans cette catégorie de prix-là, un objet très statutaire.
13:25 Et ça ne veut pas dire pour autant qu'on s'imagine déloger le numéro 1 ni le numéro 2 sur marché.
13:33 Apple, Samsung, c'est très compliqué aujourd'hui de les attaquer.
13:36 On s'imagine tout et on ne s'interdit rien, surtout.
13:39 Quand on voit ce qu'on a été capable de réaliser, par exemple, sur le segment entreprise,
13:47 ces trois derniers mois, en France, a passé en position numéro 3.
13:51 Donc voilà, on ne regarde plus derrière nous, on regarde devant nous.
13:55 Et on sait qui sont les deux prochains et on ne s'interdit rien.
13:59 Et alors si je reviens au sujet Android, comment est-ce que vous travaillez avec Google
14:05 et comment est-ce que vous vous appropriez le système d'exploitation ?
14:09 Alors les versions Android qui arrivent sur les smartphones Motorola sont des versions très épurées,
14:14 où il n'y a pas de surcouche.
14:17 Vous avez vraiment une expérience qu'on appelle stock.
14:21 Donc proche de ce qu'on trouverait sur un pixel.
14:24 Exactement.
14:25 D'accord.
14:26 Pourquoi ce choix ?
14:29 Il n'est pas fait à mon niveau, mais personnellement, c'est un choix que j'aime beaucoup.
14:38 On retrouve vraiment quelque chose de très épuré, de très simple, de très accessible
14:43 et qu'on peut customiser ou adapter à volonté.
14:48 Et alors ensuite, sur ces annonces qui ont été faites, qui permettent d'innover énormément sur les usages de nos smartphones,
14:57 la manière dont on communique avec les autres, sur l'affichage aussi,
15:01 quelles sont les technologies que vous vous appropriez vous pour concevoir différemment vos téléphones ?
15:08 Je pense en particulier aux techno-immersives, on en a parlé, mais aussi à l'intelligence artificielle.
15:13 On se dit, tiens, demain, si mon smartphone n'est plus juste un bureau que j'emmène partout,
15:18 mais un véritable assistant personnel, est-ce que ça ne change pas un peu la manière dont je vais réfléchir à concevoir mon smartphone, moi, en tant que fabricant ?
15:25 Ça change un petit peu cette manière.
15:28 Et si on parle en termes d'usage, nos smartphones premium et haut de gamme embarquent une fonction qui s'appelle Ready For,
15:37 qui est une fonction qui vous permet d'utiliser votre smartphone comme un PC.
15:41 Et votre smartphone se connecte sans fil à n'importe quel écran.
15:45 Et donc, vous vous retrouvez avec un environnement bureau qui est adapté à cet écran avec lequel vous pouvez travailler.
15:51 On en parlait précédemment, on voit aussi ce type d'usage.
15:55 On peut brancher une paire de lunettes connectées qui existent, par exemple, chez Lenovo,
16:00 et avoir un environnement bureau très immersif.
16:05 Donc, ça fait vraiment partie des usages différents qu'on commence à développer, que ce soit pour le grand public ou pour l'entreprise d'ailleurs.
16:13 Oui, alors sur l'entreprise, vous avez dit que vous étiez plutôt bien positionné.
16:17 Vous avez des produits qui sont dédiés. Qu'est-ce qu'ils ont comme particularité ?
16:22 Alors, dans notre gamme de Motorola G, Edge, les produits sont certifiés AER, donc recommandés par Android.
16:32 On a lancé lors du CES cette année un produit qui s'appelle le Singphone,
16:36 qui fait écho au Singpad de Lenovo et qui est vraiment la prolongation de son PC en mobilité.
16:44 Donc, c'est un smartphone qui est conçu pour être extrêmement robuste, avec un dos en Kevlar, un châssis à lumières.
16:52 C'est très adapté à l'entreprise, avec une suite de services et de logiciels qui embarquent du MDM,
17:00 donc de la gestion à distance de flotte, tout l'écosystème de sécurité avec SingShield.
17:07 Il y a vraiment une stratégie extrêmement claire et précise pour adresser le marché de l'entreprise avec une gamme dédiée à ça.
17:14 Et ce marché de l'entreprise, il est verrouillé ou c'est pareil ?
17:19 Vous nous dites, non, on peut tout à fait grandir facilement sur ce marché.
17:24 Aujourd'hui, qui l'occupe principalement ? Parce qu'on retrouve aussi évidemment Apple et Samsung.
17:28 C'est aussi un segment de marché qui est un petit peu duopolisé.
17:32 Et donc, pour le coup, nos partenaires, nos clients sont très contents de voir un acteur qui prend au sérieux le marché entreprise
17:43 avec une stratégie adaptée, que ce soit sur les terminaux ou les services.
17:48 C'est-à-dire que la frontière est tellement fine aujourd'hui entre l'utilisation perso et pro ?
17:52 Oui, c'est sûr. Après, ça dépend un peu de la stratégie des entreprises et de quelle façon ils veulent intégrer leur flotte de téléphonie.
18:01 Mais on travaille aujourd'hui avec l'ensemble des grands groupes français.
18:06 Et vous nous dites, ils ont quand même besoin de produits spécifiques ?
18:10 Oui, parce qu'ils ont des usages, ils ont besoin de durabilité, ils ont besoin de sécurité, ils ont besoin de gestion de flotte.
18:18 Il y a vraiment tout un package de services et un environnement qui vient autour de ces produits, qui est très important pour ces clients.
18:25 Alors, on s'est intéressé au marché de manière générale. En Europe, vous prenez une partie de l'Europe avec la France et le Benelux.
18:33 Il y a des grosses disparités entre ces différents marchés ?
18:36 Oui, en tout cas, il y a en termes de maturité pour Motorola.
18:40 Typiquement, je peux vous prendre le marché de la Pologne, qui est un marché qui a été focus pour Motorola quelques années avant la France.
18:48 C'est un marché qui n'est pas moins concurrentiel que les autres déjà.
18:53 C'est un marché sur lequel Motorola maintenant a 12-13% de part de marché, donc est en train de se rapprocher et d'établir cette position de numéro 3.
19:03 Je vous pose cette question parce que souvent, on parle du marché européen comme si c'était quelque chose de simple à attaquer, mais c'est un peu plus compliqué que ça ?
19:13 Oui, c'est beaucoup plus compliqué parce que les marchés sont très disparates, les codes des marchés ne sont pas les mêmes.
19:18 Donc, c'est-à-dire que l'uniformisation des réglementations ne suffit pas ?
19:22 Sur la réglementation, là, elle est même partout.
19:28 Ça ne suffit pas pour aller adresser les marchés de manière uniforme ?
19:33 Si, ça suffit pour les adresser.
19:35 Suivant le niveau de compétitivité du marché, les positions des uns et des autres, et le focus qui est mis ou pas par nos concurrents ou par nous,
19:46 et la date à laquelle vous commencez à adresser ces marchés, vous obtenez des résultats un petit peu en avant ou un petit peu en retrait.
19:54 Raison pour laquelle la Pologne a déjà dépassé chez Motorola 10% de parts de marché.
19:59 Nous, Motorola France, on a commencé 2-3 ans plus tard, donc on a encore un petit peu de travail à faire pour s'en approcher, mais on s'en approche très vite.
20:08 On va terminer cet entretien par l'interview express, si vous voulez bien.
20:12 Pierre-Yves, je vous lance sur une question très courte.
20:15 Vous pouvez répondre de manière aussi personnelle que vous le souhaitez, mais ça peut être tout à fait pro.
20:19 Je le prends aussi.
20:21 Quels sont vos rêves ?
20:23 Mes rêves sont quasi réalisés.
20:27 D'un point de vue personnel, parce que je suis l'heureux papa de 4 garçons.
20:33 Félicitations.
20:34 Merci beaucoup.
20:35 Dont un tout petit qui a un mois.
20:37 Donc ça, c'est plutôt personnel.
20:41 Après, mes rêves d'un point de vue professionnel, c'est qu'on passe beaucoup de temps avec nos équipes, avec les collaborateurs.
20:49 Et moi, mon rêve, c'est de travailler dans la bienveillance, la bonne humeur, avec une équipe impliquée, passionnée.
20:56 Et pour le coup, c'est vraiment le cas aujourd'hui.
21:00 C'est vraiment une très grande satisfaction.
21:03 Quelle est votre inquiétude sur ce marché des smartphones ?
21:07 Qu'est-ce qui pourrait mal se passer ?
21:09 L'inquiétude, elle est plutôt macro et plutôt géopolitique avec l'impact que ça peut avoir sur nos marchés depuis le début de l'année.
21:18 Le marché du smartphone, c'est un marché extrêmement concurrentiel d'une part, mais surtout, c'est un marché qui baisse, qui baisse beaucoup.
21:26 Il y a des mois qui font pratiquement moins 20 % d'année en année.
21:32 Donc les inquiétudes, elles sont plutôt macro, parce qu'au niveau national, on maîtrise notre business, nos produits, notre stratégie.
21:43 Donc notre feuille de route est extrêmement claire.
21:45 Si je vous demande comme ça, c'est un exercice pas simple, mais dans 5 ans, vous le voyez comment ce marché du smartphone,
21:51 on aura des smartphones qui ressembleront à quoi, par exemple, déjà ?
21:54 Alors là, pour le coup, je peux vous le dire un petit peu, parce qu'avec ce qu'on a lancé,
21:59 en tout cas ce qu'on a montré au Mobile World Congress ou au CES avec les téléphones en relais bol,
22:06 je l'imagine vraiment sur déjà des usages un petit peu différents, mais surtout des formfactors très différents.
22:13 On a un centre de R&D à Chicago qui s'appelle le 312 Lab, qui a conçu ce smartphone qui se déroule,
22:21 qui conçoit des projets d'écran qui se mettent autour du poignet.
22:26 J'imagine vraiment, en tout cas ce que l'entreprise imagine, c'est que la puissance de calcul soit séparée de l'afficheur.
22:34 C'est un peu la projection.
22:38 Merci beaucoup. C'était la grande interview de Pierre-Yves Hortmayer, le directeur général France Benelux de Motorola,
22:44 notre grand invité dans Smartech. Merci encore.
22:46 Merci beaucoup.
22:47 On marque une petite pause et on va s'intéresser au marché de la réalité augmentée.