Retrouvez Laura n'a pas compris dans la Bande Originale sur France Inter et sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/chronique-de-laura-domenge
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AmusantTranscription
00:00 Voici Laura Domand !
00:02 Ça va la France ?
00:06 Mais oui, écoutez, le summer body approche et moi pour remédier à mon body du seum,
00:12 ces derniers temps, je me suis mise au vélib.
00:14 Mais la dernière fois que j'en ai pris un, j'ai remarqué un sticker à l'arrière qui disait
00:18 "Et si vous l'aviez laissé vivre ?"
00:20 Alors du coup, moi, direct j'ai flippé, je me suis dit "Mais comment ils savent qu'on m'a mis ?"
00:24 Et puis en fait, je me suis rendu compte que c'était une campagne anti-IVG, oui, en 2023.
00:30 Alors à chaque fois que des personnes militent contre l'avortement, ça me fait le même effet
00:33 que quand je vois quelqu'un se faire tatouer Carpe Diem, je me dis "Ah ouais, il y a encore des gens qui font ça !"
00:38 On vit dans le passé en toute détente, mais comment font-ils pour tweeter depuis leur 33-10 ?
00:43 Alors à cette minorité de nostalgiques des temps pas si anciens, sachez que désormais, l'IVG est un droit acquis,
00:49 il est même inscrit dans la Constitution, mettez à jour votre MySpace et apprenez que Red Air s'appelle désormais Twix.
00:56 Donc, le droit à l'IVG est bien ancré, ça, ça bouge pas.
01:00 Tout comme le jugement à l'égard des femmes qui y ont recours, ça aussi c'est bien ancré, ça bouge pas non plus.
01:05 C'est vrai, par exemple, le terme "avortement de confort", grave, et "frottis du kiff", ma mot du repos.
01:12 Ma mot du repos ?
01:14 Bah oui, genre confort, comme si c'était pas nécessaire, un genre d'option sur une bagnole, tu sais,
01:20 "Hum, intérieur cuit, on va te tuner ton utérus, ma grande".
01:23 Avortement de confort, le terme il sonne, bon allez on vous fait une fleur.
01:27 T'sais t'as l'impression qu'on te vend un temps pour toi, ton petit moment, un massage, genre "Vous pouvez vous retourner et mettre les pieds sur les étriers".
01:34 Moi, quand j'ai suivi un avortement de confort chirurgical, et bah à ma grande surprise, ça n'avait rien à voir avec un week-end à Center Pass.
01:43 C'est bizarre, c'est fou.
01:44 C'est fou, déjà l'acte en soi, je suis désolée, mais c'est le défilé des ustensiles, le ménage de printemps de ton entrejambe.
01:50 Je t'assure, et vas-y que je t'enfonce un spéculum, une sonde, un aspirateur, c'est plus un utérus, là c'est le sac à Marie Poppins.
01:55 C'est le morceau de suki, le fœtus a passé.
01:59 Il fallait que je la fasse. Après ce délicieux moment, j'ai découvert à ma grande surprise qu'on ne me fournissait pas d'arrêt de travail pour le lendemain.
02:10 Alors bon, moi ça va, je suis humoriste, c'est pas comme si c'était un vrai travail, mais quand même, je me suis réveillée en pissant le sang avec une chute d'hormones, dis donc,
02:18 des conditions idéales pour attaquer une belle journée de travail.
02:21 Ouh, je vais peut-être rester un peu plus aujourd'hui, je me sens d'humeur à faire des heures sup moi.
02:24 Alors moi mon travail c'est de faire rire les gens, donc je peux te dire que ce soir-là, on s'est mais marré !
02:29 Bonsoir, vous allez bien ? La chance putain !
02:33 Mais non, non, non, j'ai gardé la face bien sûr, parce que si on a le droit d'avorter, faudrait pas non plus qu'on ait le droit de se plaindre.
02:39 Alors, petite précision, on ne réagit pas toutes pareilles après un IVG1, ça dépend des gens.
02:44 C'est comme après le match France-Argentine, la finale l'année dernière, moi ça m'a rien fait, mais mon mec, lui, il en pleure encore.
02:50 Mais bon, pour celles qui vivent le combo sans plus d'épression,
02:56 bon, moi ça m'a pas dérgé parce que vous savez, je suis fan de Mylène Farmer.
03:00 Mais pour les autres, vous devez vous dire, bon ben ça va, elles reprennent pas direct,
03:05 elles doivent avoir quelques jours de récup.
03:07 Spoil alert ? Non, non, non, d'où la nécessité de cette tribune parue récemment dans le JDD,
03:12 initiée par la journaliste Edmé Citrouën, titrée "Un appel pour un congé IVG".
03:16 Alors attention, quand on dit congé, c'est pas 10 jours de "je me mets une race à Ibiza", d'accord ?
03:20 Je le précise parce que je connais Leïla.
03:22 Mais donc, alors là, je vous entends, chers auditeurs empathiques et intelligents, parce que vous m'adorez,
03:28 vous vous dites "non, mais même à défaut d'un congé, il y a au moins un arrêt de travail prévu ?"
03:34 Et ben, I say no, no, no, comme dirait Céline Dion.
03:38 Même que le secrétaire général du syndicat des gynécologues a déclaré
03:43 "si on considère que la femme est l'égale de l'homme et qu'elle puisse enfin être payée à égalité,
03:47 il faut que les professionnels de santé évitent les arrêts de travail injustifiés à leurs patients".
03:53 La meuf, c'est la secrétaire générale du syndicat des gynécologues, d'accord ?
03:57 C'est pas Christine Boutin, c'est le vrai texte, c'est pas les paroles de chanson du Michel Sardou, d'accord ?
04:02 Elle conseillerait d'ailleurs de choisir le jour de l'expulsion, un jour férié.
04:07 Sous-entendu, si tu envisages un accident de contraception, faut qu'elle n'y aille pas trop loin du mois de mai.
04:11 Ou bien, ajoute-t-elle, on suggère aux patientes de poser un jour de congé.
04:17 "Maman, pourquoi j'ai un nouveau petit frère ? Bah parce que j'avais plus de RTT chérie !"
04:21 En résumé, l'été approche et finalement les droits des femmes, c'est comme le summer body,
04:25 faut s'arracher pour l'obtenir et continuer à se bouger pour le maintenir.
04:29 - Voilà, voilà. - Merci. - Merci. (Applaudissements)