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00:00 8h moins le quart, la contestation dans la rue contre la réforme des retraites dure depuis six mois.
00:06 L'intersyndicale appelle à la grève et à des manifestations pour la quatorzième fois aujourd'hui.
00:10 Bonjour Laurent Picoteau, vous êtes secrétaire régional de la CFDT en Auvergne-Rhône-Alpes.
00:15 Plus d'un mois s'est donc écoulé depuis les dernières grandes manifestations, c'était le 1er mai.
00:19 Ce n'est pas un peu trop long pour maintenir la mobilisation ?
00:22 Alors ça peut être long mais il y a quand même eu des actions pendant ce laps de temps.
00:27 On a distribué des tracts, on a mobilisé les salariés, on a fait la caravane de la lutte à vélo à Saint-Etienne.
00:33 Donc on est toujours sur la brèche mais on voit aussi qu'il y a des salariés qui nous interrogent sur la longueur du conflit.
00:41 Donc on est en train de regarder comment on pourra aussi se retourner par la suite.
00:46 Mais on est toujours là et on est toujours combatif.
00:49 On voit en tout cas effectivement que la mobilisation est peut-être un peu moins importante aujourd'hui dans des secteurs emblématiques à la SNCF,
00:57 dans l'éducation nationale les prévisions sont un peu plus faibles.
01:00 La page elle est déjà tournée dans une partie de l'opinion publique ?
01:04 Alors on peut voir en discutant avec les salariés qu'il y a peut-être une forme de résignation sur la longueur.
01:10 Mais il ne faut pas oublier non plus que les salariés sur 14 mobilisations ont quand même participé de façon très forte.
01:16 Donc au-delà du fait que peut-être qu'aujourd'hui il y a cette forme de résignation, il y a un ressentiment qui est énorme.
01:22 Donc il faut que le pouvoir en tienne compte.
01:24 Aujourd'hui on a Emmanuel Macron qui a souhaité faire passer son texte et sa réforme de façon très rapide.
01:30 Il y est arrivé, il espère peut-être justement que le temps fera son ouvrage.
01:35 Mais on n'oubliera pas.
01:38 C'est pour ça que vous voulez rester présent justement pour en dire,
01:40 il y a effectivement des outils qui permettent de faire passer le texte sans vote.
01:46 C'est ce qui s'est passé.
01:47 Mais c'est pour ça que vous voulez être présent et dire,
01:50 c'est pas parce qu'il n'y a pas eu de vote qu'il ne peut pas y avoir de contestation.
01:54 Tout à fait. Après la problématique, c'est effectivement que sur un vote aussi important
01:58 où on supprime deux ans de vie en bonne santé aux salariés,
02:04 on a donc d'un côté des députés qui souhaitent absolument pouvoir voter
02:08 et de l'autre une majorité relative qui espère que le texte va pouvoir passer en septembre.
02:15 Et au final que les salariés petit à petit oublieront lors de la prochaine présidentielle.
02:20 Ça se passera peut-être pas comme ça.
02:21 - Vous, vous n'oubliez pas du côté de l'inter-syndical, on l'a bien entendu Laurent Picoteau.
02:25 Est-ce que finalement c'est difficile aussi de dire qu'un mouvement doit arriver à son terme ?
02:31 Parce que ça fait six mois qu'il y a cette contestation dans la rue.
02:35 Aujourd'hui ça se joue aussi du côté de l'Assemblée nationale
02:38 avec la proposition de loi Lyotte dans deux jours.
02:42 Est-ce que vous ne devez pas passer le relais finalement
02:44 et peut-être aller sur d'autres combats aujourd'hui ?
02:46 - La responsabilité des syndicats c'est d'être aux côtés des salariés
02:50 et de produire du droit et du plus pour eux.
02:52 Donc effectivement il y a bien un moment où il faudra regarder les textes qui sont en discussion
02:59 pour pouvoir aller chercher ce plus.
03:01 Aujourd'hui on a un texte à TMP au niveau national qui a été signé.
03:04 Je crois que la CGT également l'a signé.
03:07 Donc on produit du plus du droit sur la TMP.
03:10 Donc il y a des accidents du travail, des arrêts maladie.
03:14 Donc effectivement il y a du plus qui se rajoute sur la prévention des salariés.
03:19 Donc c'est autre chose que la retraite mais c'est périphérique.
03:22 Et donc on voit qu'on est toujours là sur aussi d'autres sujets.
03:26 Le temps ne s'arrête pas effectivement parce qu'on a ce combat sur les retraites.
03:31 Mais ce sera un marqueur social pour les années à venir.
03:34 - De quoi vous allez parler ?
03:35 Par exemple mi-juin il y a une réunion qui est déjà prévue soit à l'Elysée soit à Matignon.
03:40 Ça on ne sait pas encore mais avec le gouvernement, les syndicats et le patronat.
03:44 Il sera encore question de retraite à ce moment-là ?
03:46 - Alors je ne sais pas s'il sera encore question de retraite
03:48 mais on le mettra nous sur la table de toute façon.
03:51 Parce que quoi qu'il arrive même si le texte des retraites est passé il y a déjà quelques temps de cela.
03:57 Il faudra aussi négocier les modalités aussi d'adaptation
04:02 parce qu'elles n'ont pas toutes été encore travaillées.
04:04 Donc il y a les fins de carrière à regarder.
04:06 Il y a les fameuses ordonnances Macron qui nous ont supprimé pas mal de droits dans les entreprises.
04:11 Donc nous on souhaite le reconquérir.
04:13 Donc aujourd'hui effectivement on a un pouvoir qui affaiblit peut-être les députés d'un côté
04:18 mais qui affaiblit aussi les syndicats de l'autre.
04:20 Et l'ouvrage il est sur la table depuis 2017, depuis qu'Emmanuel Macron a sorti ses ordonnances.
04:26 Donc il souhaite affaiblir effectivement toutes les instances ou la représentation du peuple.
04:30 - Est-ce que d'une certaine manière Laurent Picoteau,
04:32 les syndicats ne sortent pas un peu vainqueurs quand même de cette contestation contre la réforme de retraite ?
04:37 En tout cas en termes de chiffres, les adhésions sont en hausse par exemple à la CFDT ?
04:41 - Oui, on a enregistré plus de 38 000 adhésions au niveau national
04:45 ce qui représente entre 3 et 4 000 adhésions au niveau régional.
04:48 On voit clairement que ça a donné un coup de projecteur sur le syndicalisme
04:53 et ça montre l'utilité aussi du syndicalisme.
04:55 Il est vrai que quand je regarde les permanences juridiques,
04:59 les salariés qu'on reçoit qui ne sont pas syndiqués,
05:02 mais nous notre rôle ce n'est pas juste d'aider des salariés qui sont à la CFDT,
05:05 c'est d'aider tous les salariés et de les faire venir effectivement
05:09 pour avoir un mouvement d'ampleur et pour pouvoir peser sur le pouvoir en place.
05:12 Plus on est nombreux, plus on arrivera à obtenir du droit.