• il y a 7 mois
Stéphane Campos, technicien à l'EIRAD, Entente interdépartementale Rhône-Alpes de démoustication

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00:007h46, on discute ensemble dès maintenant, 04-76-46-45-45, on parle des moustiques notamment.
00:07Venez nous raconter si ces moustiques tigres qui vont arriver en force, probablement ce week-end,
00:12eh bien ça vous effraie, ça vous fait peur, et si vous êtes déjà prêts ou pas,
00:15et si vous avez des questions, eh bien notre invité sera là pour y répondre, Julien Baïdasse.
00:18Tout à fait, Stéphane Campos avec nous ce matin. Bonjour M. Campos.
00:22Bonjour, bonjour à tous.
00:24Vous êtes technicien donc à l'entente interdépartementale RONALP de démoustication.
00:29Il ne fait pas très beau en ce moment, humide en tout cas, en fin de semaine on aura 25 degrés sur l'Isère et un grand soleil.
00:36Est-ce que ça veut dire que c'est reparti pour les piqûres de moustiques ?
00:39Alors malheureusement oui, pour le moustique tigre, la saison va bientôt recommencer.
00:43Les conditions cette année étant un peu plus fraîches ont décalé un peu l'apparition des premiers moustiques tigres.
00:51C'est l'oeuf qui a passé l'hiver, et d'une fois que les conditions sont réunies,
00:56il va y avoir une phase larvaire qui va commencer, ou qui a déjà un petit peu commencé.
01:00Et les premières éclosions de cette larve va s'envoler le moustique adulte que vous connaissez qui va nous piquer.
01:06Globalement, on l'estime à peu près aux alentours du 25-30 mai pour cette année.
01:10Est-ce qu'on sait déjà, est-ce qu'on peut estimer la forte présence ou non de moustiques tigres par exemple,
01:16en fonction de ce qui s'est passé cet hiver avec les oeufs et les larves comme vous venez de le dire ?
01:20Alors, pas du tout. En fait, les larves et les moustiques adultes sont morts pendant l'hiver, comme je le disais, c'est donc les oeufs.
01:26Malheureusement, les oeufs ont été un peu ensemencés dans tous les endroits où la femelle sentait que ça pouvait être propice.
01:32L'estimation, elle est difficile, puisqu'en fait, en fonction de l'évolution des endroits où elle a été pondue,
01:38c'est notamment autour de nos maisons, dans les coupelles de fleurs, les récupérateurs d'eau.
01:43Si ça, ça a évolué au cours de la saison, parce qu'on les a enlevés, parce qu'on en a rajoutés, l'estimation, elle est quand même assez compliquée.
01:50C'est vraiment lié au comportement individuel chez soi, sur la présence de contenants qui peuvent récupérer l'eau.
01:56Plus on en a de contenants, plus malheureusement, potentiellement, on a des risques d'avoir une population importante.
02:02Plus on supprime les endroits où l'eau peut stagner, par exemple suite aux pluies, comme on a aujourd'hui,
02:08on peut estimer dans ces cas-là que la population de moustiques va diminuer aussi de fait.
02:14On a des secteurs plus touchés que d'autres en Isère, on sait qu'on a différentes altitudes, différentes choses.
02:20Généralement, la partie des vallées, les parties basses, sont plus propices au développement.
02:26Et de manière générale, les milieux urbains, toutes les zones pavillonnaires où les gens ont des jardins et stockent beaucoup de matériel,
02:33sont beaucoup plus propices au développement larvaire.
02:36Dès qu'on arrive à un seuil d'altitude environ 1000-1200 mètres, l'installation du moustique-tigre est beaucoup plus compliquée.
02:41On peut avoir des imports au cours de la saison, parce que malheureusement, ce moustique rentre dans les voitures,
02:45donc on peut l'amener au cours de la saison, mais on n'a pas une installation régulière d'une année sur l'autre.
02:50Comme je vous dis, dès qu'on est à environ 1000-1200 mètres d'altitude.
02:53Stéphane Campos, vous travaillez donc à l'entente interdépartementale RONALP de démoustication.
03:02Il y a pas mal de choses qui sont mises en place, des réunions de prévention.
03:06On imagine qu'au quotidien, vous êtes un petit peu auprès des gens aussi pour essayer de les conseiller au mieux.
03:10Qu'est-ce qu'on peut faire ? Qu'est-ce qu'on n'a pas le droit de faire en termes de produits chimiques et autres, par exemple,
03:15pour essayer de limiter cette prolifération ?
03:19Effectivement, nous, la première chose qu'on essaye de faire au niveau de la population, c'est d'apporter des conseils.
03:25Comment, chez soi, essayer d'aménager, de modifier notre comportement face à la gestion de l'eau en faisant des petites choses simples.
03:35En remplissant une coupelle de sable, par exemple, vous évitez que l'eau stagne.
03:38En couvrant hermétiquement un récupérateur d'eau qu'on va utiliser ensuite pour le jardin, évite les populations de moustiques.
03:47Tout ça, ça passe par des campagnes de prévention, soit par des réunions publiques, soit comme aujourd'hui par des reportages,
03:52ou aussi avec des visites domiciliaires sur les gens qui en font la demande.
03:56Après, quand vous parlez de l'épandage de produits, c'est un peu plus compliqué.
04:01On va pouvoir utiliser des produits larvicides pour la phase aquatique du moustique,
04:07uniquement dans des structures type avaleurs d'eau pluviale.
04:12Là, ça pleut, les eaux de pluie, généralement, dans les rues, sont récupérées dans les avaloirs.
04:17Certaines communes mettent en place des traitements larvicides qui vont agir sur la larve de moustique.
04:22C'est un produit biologique qui va être létal, ce qui empêchera un envol de moustiques.
04:27Les produits chimiques à épandre pour tuer le moustique, cette fois-ci adulte,
04:32sont beaucoup plus réglementés en France, et c'est notamment par mandat de l'ARS.
04:36Dans les cas bien spécifiques qui pourraient avoir lieu suite à une détection de maladies type Dengue, Chikungunya ou Zika.
04:42On va continuer à parler moustique-tigre, et on a du monde au standard, Mathieu.
04:45Tout à fait, nous allons retrouver Roselyne qui est à Grenoble. Bonjour Roselyne !
04:49Oui, bonjour !
04:50Alors Roselyne, vous vouliez nous témoigner d'un endroit où il y a beaucoup de moustiques.
04:55Dès maintenant, en ce moment, ça a déjà commencé ?
04:58Oui, je vais vous expliquer.
05:00On va régulièrement au cimetière Saint-Roch, et c'est infesté dès qu'il fait beau.
05:06Pourquoi ? Parce que trop de gens ne mettent pas de sable dans les coupes.
05:10Donc moi je pense qu'il faut un peu taper fort et supprimer l'arrosage des plantes en pot,
05:15et éliminer, même si c'est une propriété privée, tout ce qui réceptionne de l'eau sur les tombes.
05:23Parce que c'est des nids, en plus ça gaspille de l'eau, mais ça c'est encore un autre débat,
05:27et c'est un nid à moustiques. Donc il y a plein d'interstices déjà où ils peuvent prendre,
05:31mais ces coupes sont toujours pleines d'eau, et je pense qu'il faudrait un peu prendre le taureau par les cornes.
05:38Vous parlez du cimetière de Grenoble de manière spécifique ou dans l'absolu ?
05:42Peut-être dans l'absolu, pourquoi pas, mais il y a des choses qui ne sont pas vitales,
05:47et qu'il faudrait vraiment éliminer, parce qu'on ne s'en sortira pas.
05:50Et les gens, vous savez, vous avez beau leur dire, les trois quarts ne suivent pas les directives.
05:55Donc là c'est des coupes, il y en a partout, c'est rempli des pots,
05:59même avec des plantes en plastique, l'eau rentre dedans.
06:02Je pense qu'il faudrait en arrêter.
06:06Pour que tout le monde fasse attention.
06:09On a entendu votre témoignage, on espère que ça aura aussi un impact. Merci Roselyne.
06:14L'espoir fait vivre.
06:16Exactement, à bientôt.
06:18Merci, au revoir.
06:19On va demander aussi à Stéphane Campos ce qu'il en pense, puisqu'il nous disait qu'il y avait des campagnes de prévention,
06:23pas mal de choses mises en place du côté de l'entente interdépartementale Ronalp de démoustication.
06:28Mais est-ce qu'on en fait assez, M. Campos, au niveau des villes, des communes ?
06:32Est-ce que la politique, pour vous qui êtes sur le terrain au quotidien, on a assez pris ce sujet au sérieux ?
06:38Alors écoutez, oui, les communes s'affairent à essayer de mettre en place des multiples actions,
06:46notamment liées justement aux remontées des particuliers, comme Roselyne.
06:50Et c'est vrai que le cas particulier du cimetière, j'appelle ça un cas particulier,
06:54Roselyne a tout à fait expliqué la problématique, c'est qu'on est à la fois sur un domaine public,
07:00mais à la fois sur des domaines privés.
07:02Donc si je prends le cas de Saint-Martin d'Air, par exemple, la commune a mis en place des bacs à sable dans le cimetière,
07:08toute une campagne d'information justement, mais ce qui est valable pour le cimetière de Saint-Martin d'Air
07:12est valable aussi pour bien d'autres communes, pour pouvoir justement inciter les gens à remplir les vasques,
07:18les coupelles de sable, pour qu'il n'y ait pas la stagnation d'eau.
07:21Malheureusement, on est lié à la bonne volonté des particuliers.
07:25Alors, elles veulent essayer de mettre des arrêtés, mais tout ça, réglementairement, est assez compliqué.
07:29Mais les communes, en tout cas, essayent d'agir au maximum.
07:31Je voulais vous faire écouter aussi Stéphane Campos, ces isérois qu'on a rencontrés ces derniers jours pour évoquer le moustique,
07:37est-ce qu'ils peuvent mettre en place eux aussi pour lutter contre les piqûres ?
07:41Quand j'arrose une plante et après qu'il y a un surplus d'eau, je le jette.
07:44On suit les préconisations que tout le monde connaît, à savoir éviter l'eau stagnante.
07:49Et ce qui est le plus difficile, en fait, c'est de convaincre les voisins.
07:52Il faut convaincre tout le monde pour qu'on puisse avoir un rayon d'action le plus large possible.
07:56Je fais brûler du café. Il faut prendre du café moulu.
08:00Et vous l'allumez, ça fait une fumée, ils ne viennent pas.
08:02Alors, M. Campos, c'est l'heure d'éteindre un petit peu les idées reçues.
08:06De ce que vous venez d'entendre, qu'est-ce qui est bien, pas bien ?
08:09Est-ce qu'il y a vraiment des recettes miracles de grand-mère, un petit peu, pour lutter contre les moustiques ?
08:13Ou au contraire, ça ne sert à rien ?
08:15Alors, je vais commencer par les recettes miracles. Je ne vais pas vous mentir.
08:17Si j'en avais, je les donnerais à tout le monde avec un plaisir non dissimulé.
08:21Le ressenti de chacun est variable.
08:24Alors, oui, on peut parler des géraniums, on peut parler de la citronnelle, de brûler du marte-café.
08:28Le moustique-tigre est attiré par deux choses.
08:30Le CO2, ça, c'est le dégagement que nous, on fait en respirant.
08:35Et ensuite, on a tous des dégagements de phéromones qui sont indépendants de l'âge et du sexe, qu'on ne maîtrise pas.
08:40Et c'est ça qui peut être plus appétant pour la femelle pour venir nous piquer.
08:43Alors, il y a des personnes qui sont beaucoup plus sensibles et d'autres moins.
08:46Donc, même si vous êtes une personne, par hasard, qui serait un peu moins sensible ou attrayante pour le moustique,
08:52si vous faites brûler du café, vous faites une jonction entre les deux qui n'a pas forcément de rapport.
08:58Donc, voilà, il n'y a pas forcément, malheureusement, de remède miracle.
09:02Après, sur les gestions de prévention que la dame nous expliquait dans le repartage,
09:06d'éliminer l'eau qu'elle vidait tout de suite, ça, c'est très bien.
09:10Justement, il faut à peu près se donner une fourchette assez simple.
09:14Il faut à peu près une semaine, dès qu'il y a de l'eau qui va arriver au contact de l'œuf,
09:19pour qu'il épouse et qu'il donne naissance à un moustique.
09:21Donc, aujourd'hui, ça pleut.
09:23On a une semaine pour à peu près vider, justement, toutes ces coupelles où c'est surplu d'eau.
09:28Et la personne qui nous parlait du rayon d'action et de ses voisins, là aussi, il faut que ce soit un travail collectif.
09:33De manière générale, le rayon d'action du moustique-tigre est environ entre 100 et 150 mètres.
09:37C'est pour ça que, quand on a une problématique de moustique, c'est toujours chez soi et les voisins proches.
09:41Et c'est pour ça qu'on peut avoir des disparités assez conséquentes.
09:45J'entendais votre reportage tout à l'heure sur une personne de Saint-Martin-de-Vinou.
09:48Il suffit que chez lui, il n'y ait pas de gîte propice au développement de moustiques.
09:52Il n'a pas forcément de moustiques.
09:53Et des voisins à 500 mètres, eux, s'ils ont beaucoup de choses, potentiellement, peuvent beaucoup plus se faire piquer.
09:59Merci beaucoup Stéphane Campos.
10:01On va retenir ça une semaine pour retourner les coupelles remplies d'eau par ces derniers jours de pluie en Isère.

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