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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à vous et bienvenue à tous pour Midi News, ravie de vous retrouver dans l'actualité.
00:00:06 Des mots inqualifiables, intolérables, inacceptables, en un mot inhumain, les adjectifs manquent.
00:00:13 Tant le comportement des agresseurs de Kenzo, 8 ans, atteint d'une tumeur au cerveau et révoltant.
00:00:18 Comment est-il possible de se comporter ainsi ?
00:00:21 Kenzo a subi l'assaut d'une horde de supporters car il portait le maillot de son équipe adorée, l'OM.
00:00:27 Alors à qui la faute ? Comment cela a-t-il été possible dans l'enceinte d'un stade ? On va en parler.
00:00:33 Le garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti a réagi sur France 2 au sujet de Marine Le Pen.
00:00:37 On lui a demandé quelles questions il aimerait lui poser et il a répondu "Vous êtes plutôt pétain ou poutine, Mme Le Pen ?"
00:00:43 à suivre la réaction tout aussi cash de Michel Onfray.
00:00:47 Et puis des centaines de milliers de personnes attendus demain.
00:00:50 Énième rassemblement contre la réforme des retraites.
00:00:53 Une note du rançonnement territorial anticipe 400 à 600 000 personnes sur tout le territoire.
00:00:58 Mais pourquoi faire ? Est-ce que ce n'est pas la der des ders ? Baroude d'honneur.
00:01:02 On va en parler avec aussi le risque de débordement et d'éléments radicaux.
00:01:05 Enfin, le Mont-Saint-Michel, ses abbayes, ses ruelles étroites carpentera cet après-midi Emmanuel Macron
00:01:11 comme l'ont fait nombre de ses prédécesseurs.
00:01:13 Comme eux, le président profitera de ce haut lieu du patrimoine pour célébrer la grandeur du pays et la France éternelle.
00:01:21 Et avant de vous présenter nos invités, place au journal. Bonjour à vous Simon Guillain.
00:01:27 Bonjour Sonia et bonjour à tous. On commence ce journal avec le procès de l'ex-petite amie de Chayna
00:01:31 qui s'est ouverte ce matin devant la cour d'assises des mineurs de l'Oise.
00:01:34 Il est accusé d'avoir assassiné et brûlé vif cette adolescente de 15 ans. L'effet remonte à 2019.
00:01:39 Et on va tout de suite aller sur place. On retrouve notre journaliste Célia Barotte.
00:01:43 Bonjour Célia. C'est donc le premier jour d'une semaine éprouvante pour la famille de Chayna.
00:01:48 On poursuit ce journal avec ses quatre collégiens poursuivis pour le suicide de Lucas qui ont été reconnus coupables de harcèlement.
00:02:01 Le tribunal pour enfants d'épinal n'a cependant pas retenu de lien entre ces faits et le suicide de l'adolescente de 13 ans.
00:02:07 Ils ont cours jusqu'à 18 ans de prison. Pour rappel, Lucas est donné la mort le 7 janvier dernier.
00:02:11 Et sachez que la mère de Lince est reçue aujourd'hui par Papendia et Lince s'est suicidé le 12 mai dernier à son domicile après avoir été harcelée à l'école.
00:02:21 Le ministre de l'éducation a estimé que ce drame est un échec collectif.
00:02:24 Les violences contre les élus de la République se poursuivent.
00:02:28 Samedi soir, le maire de Manière en Meurthe-et-Moselle a été molesté par plusieurs personnes.
00:02:32 Il était intervenu pour mettre fin à un tapage nocturne dans la salle des fêtes de ce village de 300 habitants.
00:02:36 Deux individus âgés de 16 et de 18 ans ont été interpellés puis placés en garde à vue.
00:02:41 On va écouter Edouard Babel qui était sur scène ce matin.
00:02:43 On m'a notifié qu'on allait arrêter la fête, qu'il va falloir qu'ils rangent tout, qu'ils sortent et qu'on va fermer la salle,
00:02:53 puisque ça dégénère de trop et ça n'a pas plu à certains.
00:02:58 J'étais vraiment dans l'entrée et tout d'un coup j'ai pris un grand coup dans la tête.
00:03:03 En sortant, il y a un groupe qui a commencé à nous suivre.
00:03:07 Arrivé dehors, en extérieur, ils ont commencé à nous courir après.
00:03:11 J'ai couru et à un moment ils nous ont rattrapés, moi aussi, pour nous mettre au sol assez violemment.
00:03:22 Et là j'ai été roué de coups au sol, je me suis mis en position de défense.
00:03:29 Je vous le disais au tout début de ce journal, le procès de l'ex-petite amie de Chayuna s'est ouvert ce matin devant la cour d'assises des mineurs de Loise.
00:03:36 On va aller sur place, on va retrouver notre journaliste Célia Barotte avec Nicolas Winklaer.
00:03:40 Célia, c'est donc le premier jour d'une semaine très éprouvante pour la famille de Chayuna.
00:03:44 Effectivement, avant de se rendre au procès, la famille de Chayuna avait organisé un rassemblement fort en émotion.
00:03:53 Le frère Yassine s'est exprimé et a tenu à remercier toutes les personnes venues les soutenir.
00:03:57 La mère de l'adolescente, quant à elle, n'a pas pu retenir ses larmes.
00:04:01 Quelques personnes avaient aussi apporté des banderoles et des pancartes affichant le slogan "Justice pour Chayuna".
00:04:06 C'est aux alentours de 9h30 que l'accusé est arrivé dans le box.
00:04:10 Il est âgé d'une vingtaine d'années, vêtu d'une veste noire, le visage fermé, les cheveux longs, attachés.
00:04:15 Il n'a pas réussi à maintenir le regard avec la famille de Chayuna qui se tenait face à lui.
00:04:20 Accusé d'avoir poignardé et brûlé vive son ex-petite amie, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
00:04:26 Mais son avocate nous a confié vouloir plaider l'acquittement et espère pointer du doigt les contradictions de certains témoignages.
00:04:32 Enfin, ni le public ni les médias ne pourront assister à ce procès prévu jusque vendredi.
00:04:37 L'accusé étant mineur au moment des faits, le président de la cour d'assises a annoncé la publicité restreinte.
00:04:44 - Célia Barod pour ces précisions et merci à Nicolas Winkler qui vous accompagne aujourd'hui.
00:04:50 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à midi sur CNews.
00:04:52 Tout de suite place à vos débats, c'est avec Sonia Mabrouk et ses invités.
00:04:55 - Merci à vous Simon. Effectivement terrible l'affaire Chayna et tout aussi terrible ce dont on va parler.
00:05:04 Inqualifiable, intolérable, inacceptable. C'est difficile de trouver les mots.
00:05:07 Moi je pense qu'il y a un mot inhumain quand on s'attaque à un petit enfant, Kenzo, 8 ans, atteint d'une tumeur au cerveau
00:05:14 pour le seul fait qu'il ait voulu porter le maillot de son équipe aimée, adorée, dont il est fan absolu.
00:05:20 L'OM, je salue nos invités, Philippe Doucet, Arthur de Vatrigan, Joseph Touvenel, bonjour à vous, Jérôme Jimenez, porte-parole IDF-UNSA.
00:05:29 Paul-Yves, je voudrais quand même raconter l'ignominy, comment ça s'est passé, vous en avez entendu parler.
00:05:35 Ce petit garçon qui a été molesté en marge d'un match entre l'OM et Ajaccio, il a été pris à partie car il portait tout simplement le maillot de l'OM.
00:05:41 Le petit est un fan inconditionnel du club marseillais.
00:05:44 Il était en loge avec ses parents à l'invitation du Rotary Club. Apparemment, ses agresseurs sont rentrés avec, en tout cas eux-mêmes,
00:05:54 la famille plutôt et le petit garçon sont d'abord rentrés dans le stade avec des maillots de l'OM non apparents.
00:05:59 Et puis le petit a ensuite montré son maillot, évidemment, et le petit a directement été ciblé.
00:06:05 Trois à quatre personnes sont rentrées dans la loge. Le garçon a été tétanisé, en pleurs, évidemment,
00:06:11 avant de débattre et de voir le dérouler d'effet. Comment c'est possible humainement, Philippe Doucet ?
00:06:17 Parce que là, on a une litanie de mots, mais on ne peut pas dire que c'est simplement la bêtise qui a conduit à ça.
00:06:24 Oui, on peut dire quand même que c'est la bêtise, que le football donne des moments exceptionnels.
00:06:32 Là, j'ai regardé le départ d'Ibrahimović à Milan dans un moment de bonheur total.
00:06:39 Des gens font ça dans un stade de foot, par l'extérieur.
00:06:42 Et là, un enfant de 8 ans, parce qu'il a le maillot de l'OM, on sait que l'OM attire des passions,
00:06:47 c'est un club de passionnés, peut-être plus que d'autres, et que des supporters du football club d'Ajaccio
00:06:55 aillent chercher quelqu'un, un petit garçon, on est dans la bêtise crasse absolue.
00:07:00 Mais je ne sais pas si le débat porte sur les violences dans le sport, on va en parler,
00:07:05 mais je ne sais pas si le débat porte sur un minimum d'humanité que ces personnes n'ont pas.
00:07:09 De civilité, de civilisation, on en est là.
00:07:12 Bien sûr, mais dans le fait qu'a été vu dans le journal sur le procès de Chayna,
00:07:16 il faut aussi quand même, on est dans des gens qui sortent de ce qui est effectivement leur propre humanité.
00:07:21 Et dans le cas d'un enfant, franchement c'est un peu...
00:07:24 Vous avez dit que au départ, le sport devait contenir la violence,
00:07:27 devait justement contenir les pulsions.
00:07:30 Aujourd'hui, c'est presque tout le verre, c'est l'un des vecteurs.
00:07:32 Le sport est fait pour un développement harmonieux, mais on voit très bien...
00:07:38 Là d'abord, ce ne sont pas des supporters, ce sont des délinquants, ce sont des hooligans,
00:07:42 ce sont des gens qui n'ont pas d'honneur.
00:07:44 Mes amis corses qui peuvent nous écouter, vous êtes un pays d'honneur,
00:07:48 faites un peu... Enfin, c'est inadmissible, quel que soit... Il n'y a aucune raison.
00:07:53 D'autant plus quand ça tombe...
00:07:54 La Corse, c'est bien un pays, c'est bien, c'est la France.
00:07:56 Bien sûr.
00:07:57 Je vous permets de le préciser.
00:07:59 Évidemment que c'est la France. Je pense à mes amis avec Elvie, avec la Légion étrangère,
00:08:03 notamment, et tous mes amis corses. Mais ils le ressentent aussi.
00:08:07 Moi, j'en ai eu au téléphone, ils sont parfaitement choqués.
00:08:09 Ça, c'est inacceptable.
00:08:11 Mais dans le sport, on s'aperçoit que très tôt, on apprend la violence,
00:08:16 on apprend à tricher, pas partout, mais dans les équipes de foot,
00:08:20 discuter avec des jeunes, on leur apprend à tricher,
00:08:22 on leur apprend à faire peur aux autres.
00:08:24 On leur apprend à tricher ?
00:08:25 Oui, absolument.
00:08:26 À se rouler six fois par terre quand je n'ai pas été touché.
00:08:29 Mais ça, c'est autre chose.
00:08:30 Non, non, c'est un état d'esprit.
00:08:31 Pardonnez-moi.
00:08:32 Alors que le sport, c'est le respect de l'autre.
00:08:35 Et le respect de l'autre, je ne triche pas avec l'autre.
00:08:37 Si vous entrejouez la comédie sur un terrain de football,
00:08:40 en tombant parce qu'on a été taclé, et molesté un garçon, un enfant...
00:08:45 Eh bien, ça commence par la tricherie.
00:08:47 Vous pensez qu'il y a un lien entre tout ça ?
00:08:49 Mais oui, indirect, mais ça commence par la tricherie.
00:08:51 Ça commence par dire "vous ne respectez pas l'autre puisque vous allez tricher".
00:08:54 Eh bien, on en arrive à ces folies inacceptables.
00:08:57 On ne trouve pas les mêmes clubs en France et dans les quartiers.
00:08:59 Moi, j'ai vu dans des clubs, on leur apprend tout l'inverse.
00:09:02 Au contraire, à contenir la violence, à partager, à expliquer ce que sont les valeurs du sport.
00:09:07 Heureusement, mais quand ce n'est pas fait, voilà ce que ça donne.
00:09:09 Ce n'est pas top.
00:09:10 Non, ça en dit long sur plein de choses.
00:09:12 Premièrement, il faut bien avoir une pensée pour cette famille et cet enfant de 8 ans.
00:09:16 Vous l'avez dit, son rêve a été brisé.
00:09:18 Il faut savoir que ce jeune, bien sûr, il a rencontré son idole.
00:09:21 Donc, on a des étoiles qui brillent quand on est efféru de sport.
00:09:25 J'ai fréquenté longtemps les salles de sport, notamment celles de basket et de rugby,
00:09:29 où ce n'est pas forcément le même climat dans les stades.
00:09:31 Mais vous imaginez cet enfant de 8 ans, malade, qui se déplace,
00:09:36 qui soutient son club de cœur, qui se fait agresser.
00:09:39 Le choc psychologique que ça doit avoir.
00:09:42 Moi, il y a plusieurs choses qui me choquent.
00:09:44 Un, il faut quand même savoir qu'ils étaient en loge.
00:09:47 Donc, même la sécurité des loges n'a pas été à la hauteur.
00:09:50 Si on nous dit que le service de sécurité est intervenu rapidement.
00:09:53 C'est un premier point.
00:09:54 Le deuxième point qui me surprend vraiment,
00:09:56 c'est le fait, encore une fois, de savoir que c'était un match à risque,
00:10:01 alors qu'il n'y avait aucun enjeu sur le plan sportif.
00:10:05 Quelques jours avant le match.
00:10:06 C'est une histoire de rivalité entre les clubs.
00:10:08 Des messages ont été échangés entre supporters,
00:10:12 des messages qui laissaient présager de violences à venir.
00:10:15 Bon, on va pointer les responsabilités, vous allez me dire le préfet, etc.
00:10:18 Mais moi, je reviens quand même au cœur du sujet.
00:10:21 Comment on peut s'attaquer à un enfant qui porte le maillot d'une équipe adverse ?
00:10:27 Surtout qu'en plus, il avait été accompagné par une association.
00:10:29 Parce qu'en fait, le problème, c'est qu'il ne voit pas.
00:10:32 Quand vous dites qu'il y a une déshumanisation, c'est vrai.
00:10:34 Parce qu'il ne voit pas un humain, en fait, il voit juste un maillot.
00:10:36 Et que ce soit une femme, un vieux, un obèse, un handicapé, un gamin.
00:10:40 Attendez, on conserve ce que vous voulez.
00:10:41 Il voit le maillot.
00:10:42 Il se rue comme des bêtes dessus.
00:10:43 C'est aussi simple que ça.
00:10:44 Et malheureusement, le sport, je suis d'accord avec Philippe,
00:10:48 le sport, c'est excédé de côté.
00:10:50 Et si c'était une catharsis, ça n'allait plus aujourd'hui dans les stades.
00:10:54 Parce que justement, il y a une responsabilité politique,
00:10:57 il y a une responsabilité des clubs, il y a une responsabilité de la sécurité.
00:11:01 Et je tiens quand même à souligner le président du club d'Ajaccio,
00:11:04 qui a réagi.
00:11:05 Et c'est suffisamment rare pour le dire.
00:11:08 Il faut dire que sa réaction a été carré.
00:11:10 Nickel.
00:11:11 Et ce qui n'arrive jamais dans les clubs de France.
00:11:12 Peut-être qu'on l'écoute tout d'abord.
00:11:13 Vous avez raison de le souligner.
00:11:14 Le président justement du club d'Ajaccio.
00:11:17 C'est incontestablement un appel qualifiable,
00:11:22 qui ne correspond certainement pas à ce que veut représenter ce club,
00:11:27 et encore moins à notre culture en Corse,
00:11:30 qui est très respectueuse des personnes âgées et des enfants en particulier.
00:11:34 Après, face à une telle bêtise, je suis en droit.
00:11:39 Tout ce que je peux vous dire, c'est que nous allons prendre des mesures,
00:11:41 nous avons des vidéos qui permettent d'identifier les personnes,
00:11:44 du moins, ce qu'elles veulent voir physiquement.
00:11:46 On va donc les identifier, on va porter plainte vers la justice,
00:11:52 et on ne laissera pas passer les peines de l'humilité.
00:11:56 Alors justement, ces vidéos surveillance,
00:11:59 qu'ont-elles permis de voir, pour l'heure et selon les premières informations,
00:12:03 c'est que trois ou quatre personnes sont rentrées dans cette loge.
00:12:05 Et les peines maintenant, parce que c'est ça,
00:12:08 la réalité c'est l'identification de ces personnes,
00:12:10 c'est les peines assorties de cinq à sept ans maximum,
00:12:13 avec une peine aussi qui pourrait être associée à une interdiction de stade,
00:12:17 ce qui peut être le minimum.
00:12:19 On va voir le déroulé des faits, des premiers éléments
00:12:22 qui ont été fournis au parquet avec Sandra Ciombo.
00:12:26 Kenzo a huit ans. Fervent supporter de l'OM,
00:12:31 il se faisait une joie d'assister au match Ajax-Yaux-Marseille ce samedi.
00:12:35 Mais la soirée a viré au cauchemar quand des individus ont pénétré
00:12:38 dans la loge où il se trouvait avec ses parents.
00:12:40 Atteint d'un cancer au cerveau, le jeune garçon a été blessé.
00:12:43 Son maillot a été arraché et brûlé devant lui.
00:12:46 Des actes condamnés par la C.A.Jax-Yaux.
00:12:48 Ces individus ne représentent en aucun cas les valeurs de notre club et de notre île.
00:12:52 La C.A.Jax-Yaux fera toute la lumière sur ces agissements honteux.
00:12:55 Dès que les individus auront été identifiés par nos services,
00:12:58 nous porterons plainte contre eux.
00:13:00 La C.A.Jax-Yaux est solidaire avec le petit Kenzo et ses parents.
00:13:03 Toujours choqué, Kenzo va mieux selon son entourage.
00:13:06 Il s'en sort avec quelques égratignures sur le visage.
00:13:09 - Il va mieux physiquement, évidemment.
00:13:12 Il est traumatisé sur le plan psychologique.
00:13:15 D'autant qu'il a vu ou il aurait vu, je préfère le mettre au conditionnel,
00:13:18 le maillot porté par son père qui a été brûlé.
00:13:21 On écoute sa mère qui a réagi également.
00:13:24 - Kenzo, son papa, ils ont mis le maillot de l'OM.
00:13:28 Les joueurs de l'OM sont rentrés sur le terrain.
00:13:31 Kenzo, comme c'était un peu haut, il ne voyait pas.
00:13:34 Il a dit "papa, porte-moi".
00:13:37 Au moment où il a soulevé des supporters de passer sur le côté,
00:13:41 ils les ont vus avec leur maillot.
00:13:44 Ils les ont montrés du doigt.
00:13:47 Ils ont mis un coup de poing dans le visage de mon mari à deux fois
00:13:50 pour lui dire d'enlever son maillot.
00:13:53 Il l'a fait de suite.
00:13:56 Comme Kenzo avait le maillot aussi, il s'est fait bousculer.
00:13:59 Il a tapé la tête sur une barre dans la loge.
00:14:02 - Beaucoup de questions.
00:14:05 Comment l'accès aussi facile a pu être permis à la loge ?
00:14:08 Comment on ne pouvait pas savoir que cet enfant qui est venu
00:14:11 avec une association, vous avez réveillé,
00:14:14 Philippe Doucet était dans cette loge ?
00:14:17 Connaissance de cause ?
00:14:20 Est-ce qu'il n'y a pas là un fait aggravant ?
00:14:23 - Il va y avoir une enquête pour des violences volontaires aggravées
00:14:26 en réunion sur un mineur et d'autres éléments.
00:14:29 On va laisser travailler le commissariat central d'Ajaccio
00:14:32 sur cette affaire.
00:14:35 Il faut saluer, vous avez raison de le préciser,
00:14:38 la réaction du président du club d'Ajaccio
00:14:41 qui a déjà mis à disposition les images de vidéosurveillance du stade
00:14:44 et qui condamnera, en parole publique,
00:14:47 fermement cet acte ignoble.
00:14:50 Je vous rejoins pleinement, ce ne sont pas des supporters.
00:14:53 Ce sont des hooligans barbares pour commettre des faits sur un mineur.
00:14:56 - Ils sont rentrés en tant que supporters dans le stade.
00:14:59 Munis de quoi ?
00:15:02 Est-ce qu'ils avaient des barres de fer ?
00:15:05 - Les supporters marseillais avaient des barres de fer.
00:15:08 Mais ce qui est dingue, c'est qu'une semaine avant le match,
00:15:11 le vendredi de la semaine d'avant, le maire d'Ajaccio prévient le préfet
00:15:14 en disant qu'il y a des règlements de compte qui vont se passer.
00:15:17 Un fait, c'est une interdiction de déplacement.
00:15:20 Ce n'est pas compliqué, surtout que ça fait deux ans
00:15:23 que beaucoup de gens subissent des violences dans chaque déplacement affreux.
00:15:26 Le jour même, le maire d'Ajaccio reprévient le préfet
00:15:29 en disant "est-ce que vous pouvez détourner un ferry de supporters marseillais qui arrive ?"
00:15:32 parce qu'il savait qu'il y avait des supporters marseillais
00:15:35 sans billet d'entrée et sans hébergement.
00:15:38 Rien que dalle. Il y a eu des affrontements à l'intérieur
00:15:41 avec du côté ajaccien des cris racistes, des cris de singes
00:15:44 et du côté marseillais des gens qui sont rentrés avec des barres de fer.
00:15:47 Au niveau de la sécurité, quand on rentre avec des barres de fer,
00:15:50 on ne les met pas chez eux. Quand on rentre dans son stade,
00:15:53 on est pote avec des stadies, on fait passer des trucs.
00:15:56 Là, à Ajaccio, il y a une volonté de mettre ça.
00:15:59 Le problème, c'est que le président d'Ajaccio a réagi très bien.
00:16:02 Je ne sais pas si vous avez entendu le maire adjoint au sport de Marseille.
00:16:05 C'est la démagogie, il a dégueulassé dans toute sa splendeur.
00:16:08 Encore une fois, on n'y est pour rien.
00:16:11 Les supporters marseillais ont réagi à une provocation.
00:16:14 Le mec anticipe une réaction avec des barres de fer.
00:16:17 Une provocation par rapport à la réaction conditionnelle.
00:16:20 Il y a des barres de fer, donc il s'est prévu d'en découdre.
00:16:23 De toute façon, jamais rien ne peut justifier un tel déclinement de présence.
00:16:26 Les présidents de club excusent toujours leurs supporters.
00:16:29 C'est pour ça que c'est rare que le président de Ajaccio le dise.
00:16:32 Les maires de villes, on sait que c'est un clientélisme énorme.
00:16:36 Quand vous êtes à Marseille, vous savez ce que représente l'OM.
00:16:40 Pourquoi il n'y a pas des interdictions ?
00:16:43 Pourquoi en Angleterre, ça a très bien fonctionné,
00:16:46 il n'y a pas eu des interdictions de stade ?
00:16:48 Et pourquoi chez nous, c'est si compliqué avec la justice ?
00:16:51 En Angleterre, il y a eu avant nous des graves dérives dans les clubs.
00:16:54 Ils ont mis en place une politique extrêmement stricte sur le hooliganisme.
00:16:57 Avec des interdictions à vie pour les supporters.
00:17:00 C'est possible, c'est possible.
00:17:02 C'est un manque de volonté, de courage politique.
00:17:05 Ils ont sacrément calmé. Il n'y a plus de ces bagarres-là.
00:17:08 Vous l'avez fait ?
00:17:10 On l'a fait à Paris.
00:17:12 Non, ils ont vidé.
00:17:14 Ils ont dissout toutes les associations d'Ultra.
00:17:17 Parfois, c'est un peu dommageable, parce qu'au niveau ambiance,
00:17:20 ce n'est plus ça. Ils ont augmenté drastiquement les prix.
00:17:23 Comme en Angleterre, la même méthode.
00:17:25 Vous augmentez les prix, vous faites des interdictions de stade à vie
00:17:28 et vous interdisez les associations d'Ultra de supporters.
00:17:31 C'est radical.
00:17:33 Vous avez 2, 3, 5, peut-être 10 % de supporters.
00:17:36 C'était le cas, par exemple, dans le cas du PSG.
00:17:39 C'était le cas en Angleterre.
00:17:41 Vous augmentez les 2, 3, 5, 10 %.
00:17:43 Tous ceux qui aiment le foot, qui viennent voir des matchs,
00:17:46 ils peuvent regarder sans que ça finisse dedans, dehors, avant, après.
00:17:49 Je pense que ça transcende et ça dépasse quand même le cadre sportif
00:17:52 qu'on puisse se comporter ainsi, et encore plus vis-à-vis d'un enfant.
00:17:55 Mais le foot, c'est un reflet de la société.
00:17:58 Ultra concentré.
00:18:00 Écoutez, ça va mal alors.
00:18:02 William Nuitain, c'est avec nous.
00:18:04 Bonjour à vous, monsieur.
00:18:06 Vous êtes sociologue.
00:18:08 Vous avez un domaine du sport.
00:18:11 Il est vrai que quand on a un acte aussi inqualifiable, intolérable,
00:18:14 on a tendance à l'analyser à l'aune de l'enceinte dans laquelle il s'est produit,
00:18:19 du domaine, en l'occurrence, sportif.
00:18:21 Mais est-ce que c'est vraiment ça ou est-ce qu'il ne faut pas y voir,
00:18:24 comme l'a dit Arthur de Vatrigan, un miroir de notre société,
00:18:27 un comportement totalement déshumanisé aujourd'hui ?
00:18:30 Bonne question.
00:18:32 En fait, il y a plusieurs régimes d'explication.
00:18:35 Vous pouvez avoir un régime très situationnel,
00:18:38 en fonction du cordon sécuritaire du lieu où se sont déroulés des faits de déviance.
00:18:42 Là, vous regardez du côté des services de sécurité publique, privée,
00:18:47 vous regardez les contentions entre les clubs, entre les groupes, etc.
00:18:50 Vous pouvez changer de régime et essayer de donner une explication
00:18:54 qui est plus sociologique, plus profonde, plus structurelle.
00:18:57 Et là, c'est la porte ouverte à de très nombreuses interprétations et explications.
00:19:01 Ça dépend de ce que vous me demandez.
00:19:04 À l'instant, William Nuttens, nous nous interrogeons aussi
00:19:09 sur les interdictions de stade.
00:19:11 Mais est-ce que c'est à la hauteur d'actes comme ceux-là ?
00:19:14 Finalement, est-ce que ce n'est pas un sursaut, un électrochoc
00:19:17 qu'il faut avoir au-delà de quelques interdictions d'accéder à un stade
00:19:21 quand on a des comportements, franchement, qui sont synonymes,
00:19:24 pour le coup, on peut le dire, de décivilisation ?
00:19:27 Oui, là aussi, c'est une bonne remarque.
00:19:30 La décivilisation, on a l'impression que tous ces faits divers,
00:19:33 parce qu'il y en a beaucoup, les cris de singes réels de Madrid-Valence,
00:19:37 les agressions sur joueurs, les agressions entre supporters,
00:19:40 l'agression de ce petit garçon extrêmement vulnérable,
00:19:45 là, vous vous dites qu'on est dans un effet inverse de la pacification des mœurs.
00:19:50 On pourrait discuter très longuement de ça.
00:19:53 Moi, ce que je peux vous dire dans cette histoire, c'est que tout porte à croire,
00:19:59 si vous voulez, qu'on ne prend pas suffisamment la mesure du phénomène.
00:20:02 Les interdictions de stade, c'est une mesure, c'est un instrument de régulation.
00:20:06 Mais j'entendais vos invités qui parlaient du cas anglais.
00:20:09 Sachez qu'au démarrage, à la mi-temps, si je puis dire, de la saison en Angleterre,
00:20:14 2022-2023, on a repéré 1 000 arrestations et plus de 700 incidents
00:20:20 dans les stades de football, de la première division à la cinquième division.
00:20:24 Donc, il y a eu des instruments de régulation très robustes
00:20:28 qui se sont mis en place au premier niveau du football anglais.
00:20:32 Mais les violences se déplacent dans les étages inférieurs,
00:20:35 là où c'est beaucoup plus difficile de mobiliser les forces de l'ordre
00:20:38 comme on le fait dans les grands stades.
00:20:40 Ce qui veut dire que c'est un peu comme du sable entre les doigts,
00:20:43 la violence de certains supporters.
00:20:45 Vous mettez en place des cordons sécuritaires, vous mettez en place des fichages,
00:20:50 vous mettez en place des interdictions de stade,
00:20:52 vous mettez en place une mobilisation sans précédent de l'instrument de l'ordre public
00:20:57 avec des gardes mobiles, avec des compagnies républicaines de sécurité,
00:21:01 vous mobilisez la police locale, la gendarmerie, etc.
00:21:04 Mais les violences se déplacent dans l'espace
00:21:07 et parfois elles se déplacent dans les étages du football.
00:21:09 Imaginez un instant si ça devait se passer ainsi en France dans les années à venir.
00:21:14 D'accord. Monsieur Lutas, une question. Est-ce que ça se passe davantage ?
00:21:17 Il y a la réponse à ma question dans le football qu'ailleurs que dans les autres sports.
00:21:23 Évidemment, au rugby, dans d'autres sports, il y a quand même une spécificité du football
00:21:29 qui est très singulière et particulière.
00:21:31 Oui, c'est vrai. J'entendais aussi une remarque d'un de vos intervenants
00:21:36 qui n'est pas très intuitive mais qui a beaucoup de sens.
00:21:39 C'est est-ce qu'on apprend à se comporter de façon déviante dans la pratique
00:21:43 et ensuite est-ce que ça va rejaillir du côté du pratiquant du spectacle ?
00:21:47 Moi ce que je sais c'est que le spectacle sportif,
00:21:50 que ce soit celui du football, du tennis ou que sais-je,
00:21:53 ça fonctionne sur l'incertitude et l'identification.
00:21:55 Donc c'est ça qui nourrit la réussite et l'audience du spectacle sportif.
00:22:00 Et quand vous avez des attitudes d'entraîneurs, de joueurs,
00:22:03 qui sans cesse contestent le tiers régulateur qui est l'arbitre…
00:22:07 Mais voilà, vous avez entièrement raison.
00:22:11 Donc le cœur du sujet c'est l'effondrement de l'autorité.
00:22:14 Si vous ne respectez pas l'arbitre, si vous ne respectez pas la règle,
00:22:17 si vous ne respectez pas l'instituteur, si vous ne respectez pas le maire,
00:22:21 pourquoi voulez-vous respecter sur un terrain un arbitre, un gardien ?
00:22:24 Peu importe qui, pourquoi ?
00:22:26 Alors moi je ne sais pas si c'est une défaillance généralisée de l'autorité,
00:22:30 mais en tout cas de nombreux sociologues le montrent en étudiant les liens sociaux.
00:22:35 Il y a une calcification des liens sociaux dans tous les domaines de la vie sociale la plupart du temps.
00:22:40 Qui dit calcification, ça signifie que les liens peuvent se casser très rapidement.
00:22:45 Là on a l'illustration de ça.
00:22:47 Mais après le cas en particulier de ce petit garçon,
00:22:50 bon je veux dire malheureusement ce n'est pas nouveau.
00:22:52 Il y a toute une littérature qui montre qu'il y a des expéditions punitives de groupes de supporters.
00:22:56 Lorsque vous enquêtez auprès des groupes de supporters,
00:22:59 vous êtes surpris de voir que certains se mobilisent,
00:23:02 non pas pour le spectacle sportif, non pas pour leur club,
00:23:05 mais pour s'adonner à la frappe et à la tabasse.
00:23:08 C'est ça, ce sont des ratonnades qui sont organisées et semble-t-il quand même avant ce match,
00:23:13 il y a eu quelques alertes, d'où la question aussi,
00:23:15 mais là ça dépasse l'aspect sociologique, c'est l'aspect sécuritaire également qui pose question.
00:23:22 En tout cas merci pour votre analyse M. William Nuttens.
00:23:26 Je voudrais quand même dire un mot, parce que c'est vrai, c'est bien d'analyser sur le sport.
00:23:29 Il n'y a pas d'acte aussi lâche en réalité.
00:23:32 La seule question c'est où va l'humanité quand vous attaquez un enfant,
00:23:35 rien que parce qu'il a voulu montrer son maillot ?
00:23:38 Oui, plus…
00:23:40 C'est malheureusement aussi simple et terrible que ça.
00:23:45 C'est un enfant atteint d'un cancer, un enfant de 8 ans.
00:23:48 C'est une association de Marseille qui a monté toute une…
00:23:51 Il avait déjà fait un déplacement en Corse, il y revenait, je pense que tout ça avait été informé.
00:23:57 Mais quel que soit le contexte, il n'y a rien qui peut expliquer, voyez-vous.
00:24:02 Vous interdisez au stade, peut-être qu'il l'aurait attendu à l'extérieur du stade.
00:24:07 Parce que dans un monde où on n'ose pas parler de morale,
00:24:10 où on n'ose pas dire à un moment donné il y a du bien et il y a du mal,
00:24:13 alors on perd complètement le sens des choses et c'est la loi du plus fort qui s'impose.
00:24:18 On le voit là, mais on le voit dans l'actualité malheureusement tous les jours.
00:24:21 La morale sur un tout autre sujet, on va aller sur le plan politique
00:24:25 avec ce qu'a rétorqué, ce qu'a dit Éric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux,
00:24:29 à propos de Marine Le Pen.
00:24:31 Et vous écouterez la réaction tout aussi cash ce matin sur Europe 1 de Michel Onfray.
00:24:34 A tout de suite.
00:24:36 Merci d'être avec nous.
00:24:38 Nous serons tout à l'heure au Mont-Saint-Michel,
00:24:41 symbole de grandeur, d'éternité, de la France éternelle.
00:24:45 Emmanuel Macron s'y rendra.
00:24:47 Mais avant cela, nous allons parler d'actualité,
00:24:50 de la phrase qui a fait beaucoup réagir celle du garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti.
00:24:55 Vous allez voir la réaction après de Michel Onfray.
00:24:57 Mais tout d'abord, les titres, c'est News Info.
00:25:00 Audrey Bertheau.
00:25:03 Le gouvernement va dévoiler à 17h30 son plan pour faire face à la crise du logement.
00:25:09 Matignon a déjà fait connaître hier soir 14 mesures techniques
00:25:12 portant notamment sur ma prime rénov', la fin du Pinel ou encore le prêt à taux zéro.
00:25:17 Il n'y a pas de mesures choc.
00:25:19 Au total, 700 propositions avaient été faites.
00:25:22 Le procédé, trois hommes soupçonnés d'avoir agressé Jean-Baptiste Renier,
00:25:25 le petit neveu de Brigitte Macron, s'ouvre aujourd'hui à 14h,
00:25:29 interpellé peu après les faits.
00:25:31 Trois hommes âgés de 20, 23 et 35 ans sont déjà tous connus de la justice.
00:25:35 Jean-Baptiste Trenu a reçu quatre jours d'ITT pour ses blessures.
00:25:39 Et puis malgré l'inflation, les vacances restent sacrées.
00:25:42 Les Français ont bien l'intention de partir cet été,
00:25:44 quitte à réduire certaines dépenses ou diminuer la durée du séjour.
00:25:47 Selon un baromètre d'Europe Assistance,
00:25:49 trois Français sur quatre voyageront bien cet été,
00:25:52 mais cependant avec un budget sous surveillance.
00:25:54 Merci Audrey.
00:25:57 Nous reparlerons de l'agression de Kenzo en voyant la réaction des parents
00:26:02 et tout ce qui s'est passé tout au long de cette soirée.
00:26:04 Mais tout d'abord, une phrase du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti,
00:26:08 ou plutôt une question posée à Marine Le Pen.
00:26:12 C'est le principe de l'émission qu'à l'époque sur France 2,
00:26:15 vous voyez défiler les photos de personnalités, y compris politiques,
00:26:19 et puis vous posez une question.
00:26:21 Alors la question a été posée à Eric Dupond-Moretti.
00:26:24 Que veut-il dire à Marine Le Pen ?
00:26:26 Et voici sa réponse. On va la voir s'afficher.
00:26:30 Madame Le Pen, vous êtes plutôt, on va la voir dans quelques instants,
00:26:34 vous êtes plutôt pétain ou poutine ?
00:26:37 Dans la nuance, Eric Dupond-Moretti.
00:26:41 Peut-être qu'on peut la voir, mais maintenant que je l'ai résumé, c'est bon.
00:26:44 On va plutôt écouter la réaction de Michel Onfray ce matin sur Europe 1
00:26:47 au sujet justement du garde des Sceaux.
00:26:49 - Il a besoin un peu de sémantique, vous avez vu, il a dit "les gens ne croient plus".
00:26:54 Donc il fallait faire croire.
00:26:57 Mais il y a un moment donné où ça ne marche plus.
00:26:59 Vous savez, quand vous criez au loup, vous l'avez fait cent fois,
00:27:01 et puis à un moment donné, le loup arrive véritablement,
00:27:04 puis le berger se fait manger, bien là c'est exactement la même chose.
00:27:06 Il voit bien que ça ne marche plus.
00:27:07 On ne peut pas continuer à dire que Marine Le Pen est un danger pour la démocratie,
00:27:10 quand le danger pour la démocratie il est visible partout dans les rues,
00:27:13 avec les Black Blocs, avec la violence soutenue par Mélenchon.
00:27:17 Les gens sont lucides, il ne faut pas les prendre pour des imbéciles.
00:27:19 Donc il y a un moment donné où on peut faire de la sémantique
00:27:22 en leur disant qu'ils sont d'extrême droite.
00:27:24 Moi j'y ai droit depuis très longtemps, les unes du monde et les unes de libération,
00:27:26 je sais ce que c'est.
00:27:28 Parce qu'il faut s'allir, parce qu'il faut saloper les gens,
00:27:30 plutôt que de dire "ah tiens, réfléchissons un petit peu".
00:27:32 Pourquoi il y a une adhésion, je dirais, à cette gauche-là,
00:27:37 je ne vais pas dire la gauche Michel Onfray,
00:27:39 Vincent Trémoly de Villers a parlé en ce sens,
00:27:41 mais je veux dire, il y a plein de gens que je rencontre dans la rue
00:27:44 et qui me disent "mais allez-y, faites de la politique".
00:27:46 Et les gens aiment la politique.
00:27:48 S'ils ne vont plus voter, c'est parce que la politique ne les aime plus.
00:27:51 Est-ce qu'il a raison sur Marine Le Pen, Joseph Touvnel ?
00:27:54 Je trouve que M. Dupond-Moretti avait raison quand il nous disait
00:27:58 que pour avoir un monde pour ceux qu'on aime,
00:28:01 il fallait avoir le courage de faire de la politique,
00:28:04 et il mettait de la noblesse dans le mot de politique,
00:28:06 plutôt de la démagogie.
00:28:07 Là, il vient de faire de la démagogie, face à aucun intérêt.
00:28:10 La démocratie souffre, elle souffre fortement dans notre pays,
00:28:13 mais très fortement, et il en remet une petite couche.
00:28:15 Ce n'est pas le débat, qu'il y ait un débat,
00:28:17 qu'il y ait des mots, on peut être en désaccord avec Marine Le Pen.
00:28:20 On y va sur le fond, mais pas sur ce bricolage-là.
00:28:23 C'est vraiment lamentable, à mon sens.
00:28:25 C'est ça ce qui m'intéresse, le fond, et je vais vous faire réagir.
00:28:27 Parce qu'évidemment, on a posé la question à Michel Onfray
00:28:31 et à Eric Dupond-Moretti en partant de ce qu'a dit la Première ministre.
00:28:34 Le Rassemblement national est l'héritier de Pétain.
00:28:37 On va écouter de nouveau le philosophe Michel Onfray à ce sujet.
00:28:40 Là, je suis en train de lire les mémoires de Jean-Marie Le Pen.
00:28:44 C'est 800 pages, je les ai lues pour faire un texte particulier.
00:28:47 Alors lui, il est d'extrême droite, lui, il fait l'éloge de Pétain,
00:28:50 lui, il fait l'éloge de ses copains qui sont des anciens de la LVF,
00:28:54 enfin, la Légion des volontaires français,
00:28:56 lui, il trouve que Brasiliac est un personnage formidable, etc.
00:28:58 Et les dernières pages sont consacrées à Marine Le Pen de la part de son propre père,
00:29:02 où il dit "Bon, elle m'a viré, elle m'a détesté, c'est plus rien, ça n'a plus rien à voir, etc."
00:29:07 Bon, il y a un moment donné, si on veut faire de l'histoire,
00:29:10 à ce moment-là, oui, parlons de la Francisque de Mitterrand.
00:29:13 - Donc l'assignation historique ne vaut pas, selon vous, que pour le Rassemblement national ?
00:29:16 - C'est ça le problème, c'est-à-dire qu'on oublie que le PCF a collaboré pendant deux ans avec les nazis,
00:29:20 et même pas avec Pétain, avec les nazis !
00:29:22 - Et pourquoi on ne le rappelle pas, selon vous ?
00:29:24 - Ah ben ça, c'est le fameux gauchisme culturel, c'est-à-dire que la gauche a tous les droits,
00:29:27 et la droite n'en a aucun.
00:29:28 C'est-à-dire que vous avez le droit d'avoir un Mitterrand pétiniste, jusqu'à la fin.
00:29:32 Mitterrand, il est resté ami avec tous ses copains pétinistes.
00:29:34 Il y a un bouquin de Le Fol qui est excellent,
00:29:36 qui raconte les amitiés de Mitterrand avec des anciens de la Cagoule,
00:29:41 enfin ça, ça ne gêne pas du tout la gauche.
00:29:43 À aucun moment on a dit "voilà, on va débaptiser la bibliothèque François Mitterrand".
00:29:46 - Bon, est-ce que c'est vrai ou est-ce que c'est faux ?
00:29:48 Est-ce que l'assignation historique vaut simplement pour le Rassemblement national,
00:29:52 et on ne rappelle pas à M. Roussel ce qui s'est passé,
00:29:55 et on ne rappelle pas à M. Dousset que la francisque a été remise à François Mitterrand ?
00:30:01 - Oui, c'est mille fois vrai, il a raison.
00:30:03 Il a raison, évidemment, mais la gauche, elle ne sait faire que ça aujourd'hui.
00:30:06 Cette gauche, en tout cas, elle ne sait faire qu'accuser.
00:30:08 En déni héritier de Zola, elle l'accuse, elle convoque le passé, elle convoque l'histoire.
00:30:13 Alors franchement, d'ailleurs, cette belle vitrine de la gauche, du bien, du beau, du vrai,
00:30:17 il y a quand même une galerie des monstres et des horreurs derrière,
00:30:19 parce qu'en termes de compromission, ils n'ont pas grand-chose à envier aux autres non plus.
00:30:23 Donc il faut peut-être un jour cesser d'arrêter de convoquer le passé,
00:30:25 parce que déjà, ce n'était jamais aussi binaire que les politiques veulent bien nous présenter.
00:30:29 Et ensuite, factuellement, Marine Le Pen et Pétain, ça n'a strictement rien à voir.
00:30:33 Donc oui, Michel Gonfray a raison lorsqu'il dit que la droite s'est compromis partout,
00:30:40 comme dit la gauche, et que la gauche a toujours été blanche comme neige.
00:30:42 Après, je rappelle juste à Michel Gonfray, ce serait bien qu'il applique ces très beaux conseils à lui-même,
00:30:46 parce que je rappelle qu'il y a un an, dans une préface, il avait quand même écrit
00:30:49 que Zemmour n'a qu'un seul bras, et le bras droit, un seul, qui contraint au salut que l'on sait.
00:30:53 Donc les procès en notification, il a raison de les dénoncer,
00:30:56 mais il faudrait qu'il les applique aussi à lui-même.
00:30:58 Voilà, juste sur ça, c'est fait.
00:31:00 Ensuite, malheureusement...
00:31:02 - Attendez, il vous répond quand même, Philippe Doucet, parce que sur le gauchisme culturel, il y a des choses à dire.
00:31:08 - Déjà, je découvre avec Michel Gonfray que la gauche a tous les droits.
00:31:10 Ça m'avait échappé, je n'ai pas dû suivre toutes les éditions, tous les sujets.
00:31:14 - Ah bon ?
00:31:15 - Par exemple, sur le terrain économique...
00:31:16 - Ça fait 20 ans que vous êtes dans la Nartaline, alors !
00:31:18 - Donc la gauche n'a pas tous les droits, c'est pas vrai.
00:31:20 - Non mais il parle du gauchisme culturel.
00:31:21 - Il y a des batailles culturelles que nous avons perdues,
00:31:23 et d'ailleurs, si nous sommes dans cette situation électorale-là, c'est que nous avons perdu des batailles.
00:31:27 Alors si on était aussi jimmy que ça, parce que Gramsci a raison, c'est l'hégémonie culturelle qui a fait l'hégémonie politique.
00:31:33 Alors aujourd'hui, on n'a pas d'hégémonie politique, ça veut dire qu'on a perdu une hégémonie culturelle.
00:31:36 C'est bien le sujet.
00:31:37 Sur la question de fond, on a eu le débat un peu la semaine dernière sur la question de Marine Le Pen et Pétain.
00:31:43 - Non mais attendez, vous passez trop vite sur le fait qu'on ne fasse pas le même lien avec les communistes et les socialistes.
00:31:51 - Oui mais...
00:31:52 - Pardonnez-moi dans ce cas-là.
00:31:53 - Je ne suis pas pour...
00:31:54 - Soit on le fait à personne, soit on le fait à tout le monde.
00:31:56 - C'est la clarification de l'histoire, parce que derrière, je pense que l'histoire est une logique de nuance qui, dans la période d'aujourd'hui, n'est pas si simple que ça.
00:32:02 De Gaulle était de droite, de tradition catholique, et il y a eu des gens de Maurras à Londres.
00:32:08 Et il y avait énormément de gens de gauche, Jean Moulin qui était à gauche, qui était à Londres et dans la résistance.
00:32:15 Et on voit bien que, par exemple, si on prend la Seconde Guerre mondiale, les lignes de clivage n'étaient pas les mêmes.
00:32:20 - Ma question, s'il vous plaît, aujourd'hui, à quoi ça sert ?
00:32:23 - Soit on le fait à tout le monde, soit...
00:32:26 - Je me suis fait agonir, d'ailleurs, la semaine dernière.
00:32:28 - Oui, c'est vrai.
00:32:29 - Parce que je pense que la bataille contre Marine Le Pen, son père, d'ailleurs, en ferait raison là-dessus, son père était clairement dans l'histoire de Vichy.
00:32:37 La fille a voulu couper ça.
00:32:39 Il y a encore des traces, il y a encore des mecs du GUE qui traînent dans son environnement.
00:32:42 Mais en tout cas, pour les électrices et électeurs, ce qui fait le moment, c'est ce qui compte.
00:32:45 Eux, ce n'est pas sur ce critère-là qu'ils se déterminent.
00:32:48 - Joseph Cournel.
00:32:49 - Ce n'est pas que ça ne sert à rien, c'est que c'est destructeur.
00:32:51 On devrait aller au moins à cette période-là, ça vient d'être évoqué, regarder le Conseil national de la résistance, vous aviez des gens de gauche, des gens de droite, etc.
00:33:00 C'était tous des patriotes qui avaient des valeurs humaines très fortes.
00:33:04 Et si on veut redresser un peu le pays, il faut fédérer pour tous ceux, avec leurs différences, qui ont ces valeurs-là.
00:33:10 Et ne pas faire les fractures.
00:33:12 On a cherché ce qui s'est passé il y a 70 ou 80.
00:33:15 Et en plus, le plus mauvais, autant nous montrer le meilleur, parce que le meilleur aussi, il a existé.
00:33:19 Et le meilleur, c'est lui qui a gagné.
00:33:20 - C'est très bien, c'est bien dit.
00:33:22 Je voudrais qu'on passe à un autre sujet qui nous a pris tous au trip.
00:33:26 On a parlé il y a quelques jours de ce qui s'est passé autour de l'INSEE, dont d'ailleurs les parents vont être reçus, enfin, par le ministre de l'Éducation, Papandjai.
00:33:36 Et puis, il y a quelques mois, il y a eu tout ce qui s'est passé, l'affaire tragique autour de Lucas, harcelé également, qui s'est suicidé, il avait mis fin à ses jours.
00:33:46 Quatre individus, c'est important, ce qui s'est passé, ont été jugés pour harcèlement.
00:33:50 Alors, ce sont des enfants qui ont été jugés, ils sont reconnus coupables de harcèlement par le tribunal et d'Epinal, qui reconnaît, je précise, le harcèlement, mais pas de lien avec le suicide.
00:34:03 On connaîtra leur peine prochainement à Lone et à l'occasion d'une audience en 2024.
00:34:07 On va tout d'abord écouter la mère, justement, du petit Lucas.
00:34:11 C'est ce que j'attendais, que mon fils soit reconnu comme victime de harcèlement scolaire.
00:34:16 Je vais me battre jusqu'au bout pour que ça s'arrête, que tout le monde se remette en question, que les harceleurs se remettent en question,
00:34:24 que les victimes se disent que non, ils n'ont pas à subir ce qu'ils subissent.
00:34:27 Et on y arrivera de toute façon, on va se battre pour ça.
00:34:31 C'est mon combat, c'est son combat et il vivra comme ça.
00:34:36 C'est important et il faut suivre ce que dit la maman, qui est soulagée, Jérôme Géminès.
00:34:40 Pourquoi ? Parce que le harcèlement a été reconnu, alors que les harcèleurs avaient dit non, mais attends, ce sont des moqueries.
00:34:48 Ils ont cherché à minimiser ce qu'ils ont fait.
00:34:50 Donc déjà, le harcèlement a été constitué.
00:34:52 Il n'y a pas de lien qui a été fait avec le suicide, mais déjà, première victoire quand même d'étape.
00:34:57 Oui, c'est une première victoire et c'est tout l'intérêt aussi, bien sûr, de déposer plainte et circonstancier les faits et connaître la vérité.
00:35:04 C'est tout le sens de déposer plainte et de se reconstruire aussi pour ces familles de victimes.
00:35:12 C'est tout simplement horrible ce qui est arrivé.
00:35:15 Et je crois qu'il y a encore un combat en cours.
00:35:18 C'est vraiment peut-être d'établir la manifestation de ce lien de causalité qu'il pourrait y avoir entre le harcèlement et le geste de suicide.
00:35:27 Pour l'instant, ça n'a pas été établi.
00:35:29 Reconnaissance du harcèlement, mais enfin, à l'aune de tout ce qui s'est passé des affaires, on peut aussi le dire, faillite du système éducatif.
00:35:38 À chaque fois, on nous dit la même chose.
00:35:40 Et heureusement, il y a des plateformes, il y a des numéros verts, il y a des cellules psychologiques.
00:35:44 On voit bien, Philippe Doucet, que c'est rien.
00:35:46 Ça me met dans une colère parce qu'en plus, à Argento, il n'est touché.
00:35:50 On a eu une jeune femme qui s'appelle Alicia, une petite fille de 14 ans, où il y a eu du harcèlement, où ça a été suivi et tout.
00:35:57 Elle a fini assassinée, noyée dans la Seine.
00:36:00 Il y a un cas toutes les semaines.
00:36:03 Et du coup, on a l'impression que le système éducatif ne veut pas intégrer cette dimension-là.
00:36:08 Et surtout, il met un temps à réagir, alors qu'en fait, il faut réagir vite.
00:36:12 On le fait pour les disparitions avec les numéros.
00:36:16 Il y a un dispositif qui s'est mis en place, qui quand même a l'air de plutôt fonctionner.
00:36:19 Je ne suis pas un spécialiste, mais quand je regarde un peu les chiffres, ça a plutôt l'air de fonctionner.
00:36:22 Parce que là, sur les harcèlements, tout de suite.
00:36:25 Il y a une commission, dans l'établissement, l'inspecteur d'Aguilimide se mobilise.
00:36:29 Dans chaque affaire, il y a eu des signaux d'alerte.
00:36:31 Des signaux d'alerte à chaque fois, parce que ça ne se décide pas en trois minutes, cette affaire-là.
00:36:35 Et ça y est, toutes les semaines, on a un sujet.
00:36:38 Mais comment vous expliquez que des adultes ne voient rien, que des adultes mettent des oeillères ?
00:36:41 Justement, il y a quelque chose qui me frappe.
00:36:42 Ça ne marche pas à tous les coups, mais on s'aperçoit que des enfants harcelés dans un environnement, dans une école, dans un collège, dans un lycée,
00:36:49 on les change et il n'y a plus de harcèlement.
00:36:52 Ça veut dire qu'il y a bien une responsabilité des adultes qui s'en occupent.
00:36:56 Alors, ça ne marche pas toujours, mais j'ai plusieurs cas où le changement d'école a permis fin du harcèlement.
00:37:02 C'est donc qu'il y a une responsabilité des adultes, au-delà de la responsabilité du système.
00:37:06 Pourquoi, dans un cas, ils ne sont pas harcelés, et pourquoi, dans un cas, ils étaient harcelés et ça continuait ?
00:37:11 Écoutons la réaction de l'avocat du conseil des parents de Lucas.
00:37:16 La maman de Lucas ne demande pas la tête des jeunes qui ont été mis en cause.
00:37:21 Ça n'a jamais été sa position.
00:37:23 Il y a une analyse juridique qui a été faite, à laquelle on se range bien évidemment.
00:37:26 Ce qui était important, c'était de sortir de la banalisation et de la minimisation.
00:37:30 Non, de simples moqueries ne sont pas de simples moqueries.
00:37:33 On aimerait tant que ça se fasse aux jurisprudences et surtout dans le système éducatif.
00:37:38 Le cas de l'INSEE restera aussi comme une faillite incroyable.
00:37:42 Le cas de Arthur de Vatrigan, les parents sont reçus cet après-midi par le ministre de l'Education nationale,
00:37:46 dont on a vu les atterrements.
00:37:48 Il y en a un qui n'a pas pu les joindre.
00:37:50 On ne comprend pas du tout, même si l'enquête est en cours, qu'on se doit d'être prudent à la réaction du proviseur,
00:37:55 qui a dit que parce que c'était en dehors de son établissement la bagarre qui a eu lieu,
00:37:58 il n'en était pas responsable ni comptable.
00:38:01 À quoi servent les adultes dans ce cas-là ?
00:38:03 C'est compliqué. Je vais vous donner trois chiffres qui sont assez effrayants.
00:38:06 Il y a un enfant sur 10 qui est victime de harcèlement.
00:38:08 61% de ses enfants ont des pensées suicidaires et la grande majorité commence à l'école primaire.
00:38:13 Dès le début, à l'école primaire, on a besoin de plus d'encadrement,
00:38:16 ou a priori, on a plus d'adultes par enfant.
00:38:19 Ça veut dire qu'on n'arrive pas à régler ce problème à la source.
00:38:22 Ensuite, il y a une nouveauté.
00:38:24 La sauvagerie des enfants, on a tous lu René Girard, le bouc émissaire, la meute,
00:38:30 ce n'est pas un phénomène nouveau.
00:38:31 Le phénomène nouveau et qui est effrayant, c'est les réseaux sociaux.
00:38:34 C'est-à-dire qu'avant, le harcèlement était concentré dans l'école.
00:38:38 Aujourd'hui, il n'y a plus de séparation entre la vie privée et l'école.
00:38:42 Le harcèlement est perpétuel et permanent, il ne s'arrête jamais.
00:38:45 Il ne s'arrête jamais même quand la personne est morte.
00:38:47 Il ne s'arrête pas. C'est quelqu'un, il sait, c'est ça qui est affreux.
00:38:49 Évidemment qu'il y a des manques dans les écoles.
00:38:52 On peut trouver des responsabilités, évidemment, pas pour punir et pour essayer d'anticiper,
00:38:57 mais on ne pourra jamais régler complètement ce problème de bouc émissaire et de meute.
00:39:02 Depuis la nuit des temps, c'est comme ça.
00:39:04 Par contre, on peut agir, je pense aussi, sur les réseaux sociaux.
00:39:07 Parce qu'il n'y a à aucun moment une soupape de décompression,
00:39:10 c'est-à-dire une soupape pour pouvoir parler.
00:39:12 Parce qu'à partir du moment où vous êtes dans un tunnel permanent d'agression,
00:39:15 à aucun moment vous avez du recul et à aucun moment vous pouvez vous exprimer
00:39:18 à vos parents, à vos grands frères, à vos grandes sœurs, à qui vous voulez.
00:39:20 Là, ça ne s'arrête jamais.
00:39:22 Donc la question, c'est comment aussi lutter contre ça,
00:39:25 contre ce harcèlement, contre les réseaux sociaux qui sont devenus en fait une arme aujourd'hui,
00:39:28 une arme mais sans permis.
00:39:30 C'est vraiment ça les réseaux sociaux aujourd'hui, ça ne s'arrête jamais.
00:39:32 Vous avez raison, c'est un sujet important.
00:39:34 Mais tout comme les violences dont on a parlé tout à l'heure pour le petit Kenzo,
00:39:37 on parle de la sécurité dans les stades.
00:39:39 Mais comment vous expliquer quand même,
00:39:41 et là ça participe de tous les phénomènes dont on parle de décivilisation,
00:39:44 appelez-le comme vous voulez d'ensauvagement,
00:39:46 vous allez me dire que c'est peut-être vieux comme le monde que des enfants agissent ainsi,
00:39:49 que c'est la barbarie parfois propre aux enfants.
00:39:51 Mais je n'arrive pas à comprendre comment dans un établissement scolaire,
00:39:54 entre des professeurs, des enseignants, des surveillants,
00:39:58 et en bout de chaîne, j'allais dire une académie, un rectorat, etc.,
00:40:02 on laisse passer tout cela ?
00:40:04 Il y a quand même une volonté de mettre les choses sous le tapis.
00:40:07 Est-ce qu'il y a un coup de projecteur aujourd'hui ?
00:40:09 Ou est-ce que ça a toujours été comme ça ?
00:40:10 Déjà c'est une question qu'il faut savoir.
00:40:12 Le harcèlement a toujours existé, la question c'est
00:40:14 est-ce que ça débouche de plus en plus sur quelque chose d'afro et de tragique,
00:40:18 qui est le suicide d'un enfant.
00:40:19 Quand on sort de l'école, il y a les réseaux sociaux qui poursuivent l'enfant.
00:40:22 Il y a ça, mais je pense aussi à l'époque de Gérardin l'Encadrement,
00:40:25 il y a aussi, comme c'est quelque chose qu'on connaît,
00:40:27 on dit "bon ok, ça va passer, oui d'accord, c'est pas grave, oui c'est commun",
00:40:30 et on ne prend pas forcément au sérieux la parole de l'enfant,
00:40:33 et on sait d'ailleurs, ce qui est compliqué, c'est que
00:40:37 de savoir vraiment ce qui se passe,
00:40:39 la loi de finances existe aussi dans une cour de récréation.
00:40:41 Mais il y a des responsabilités dans ce cas-là.
00:40:43 Bien sûr, mais il y a des responsabilités.
00:40:45 On va être obligé d'apprendre à vivre avec.
00:40:47 Donc évidemment, avant il y avait le harcèlement, mais qu'il n'y avait pas.
00:40:50 Mais c'est-à-dire qu'il y a aussi le rôle des parents,
00:40:52 il y a le rôle de l'école.
00:40:53 C'est un plan-là, c'est-à-dire que tu pouvais être embêté,
00:40:55 harcelé dans ton école, mais tu n'étais pas sur la place publique en permanence
00:40:58 avec le phénomène de tunnel et de matraquage permanent que tu évoques.
00:41:01 Mais raison de plus que dans l'éducation nationale, au sens large du terme,
00:41:05 derrière, comme on doit aujourd'hui croire la parole des femmes
00:41:07 quand il y a une agression sexuelle,
00:41:09 on doit croire la parole des enfants,
00:41:11 il doit y avoir un dispositif qui se mette en place.
00:41:13 Et là on est dans un truc où on met surtout "bougeons pas",
00:41:17 voilà c'est "bougeons pas", il faut se saisir du sujet.
00:41:19 L'éducation nationale, réellement, ne se saisit pas du sujet.
00:41:22 - D'ailleurs, je ne vais pas taper sur le pour-prévalet,
00:41:24 déjà avec plus de jours pour en souverain,
00:41:26 - Pardonnez-moi, il y a des sujets assez graves
00:41:28 pour qu'on mette aussi un peu en lumière des responsabilités,
00:41:30 je ne vais pas taper sur un ministre.
00:41:32 Sur ce sujet, sur le sujet aussi, pardonnez-moi,
00:41:35 mais sur le sujet, après, ce qu'on a appris dans tout autre domaine,
00:41:39 après Samuel Paty et les faillites du système éducatif,
00:41:42 on a l'impression qu'il n'y a eu aucun sursaut, c'est très grave.
00:41:45 Donc on nous dit, il y a des plateformes, maintenant on se parle entre nous,
00:41:48 il y a des cellules psychologiques, il y a des numéros verts,
00:41:50 on peut bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien
00:41:52 bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien bien.
00:41:54 - Oui, parce que derrière, il faut assumer des responsabilités,
00:41:56 il faut assumer des choix, et ce n'est pas fait.
00:41:58 - Mais quel est le rôle des adultes alors dans la société quotidienne ?
00:42:00 - Je voulais pas l'évoquer, Sonia, parce que pour moi, effectivement,
00:42:03 parce que le lien peut paraître pour nos spectateurs,
00:42:05 entre ce qui arrive à ce gamin Lucas, ou ce qui arrivait à l'INSEE,
00:42:09 et Samuel Paty, mais ça veut dire qu'à un moment donné,
00:42:11 on change de logiciel dans la manière dont on regarde
00:42:14 comment ça fonctionne dans l'ensemble du système éducatif.
00:42:17 On doit protéger nos enfants et on doit protéger nos profs,
00:42:20 et on fait des choix, on fait des choix.
00:42:22 - On va continuer à en parler dans quelques instants,
00:42:25 on égrène les différents sujets qui sont dans l'actualité,
00:42:28 je voudrais qu'on parle de ce qui va se passer demain,
00:42:30 on va aborder le fait que ce peut être une manifestation,
00:42:33 un rassemblement pour rien, mais tout d'abord,
00:42:35 le dispositif quand même de sécurité, Jérôme Jimenez,
00:42:38 400 à 600 000 personnes attendues sur tout le territoire,
00:42:41 une inquiétude sur 1000 éléments radicaux, notamment dans la capitale,
00:42:45 regardons ce dispositif, il est détaillé,
00:42:48 pour nous, par, je vous le dis tout de suite,
00:42:51 et bien regardez, on trouvera le nom juste après,
00:42:55 Sarah Fenzary, merci.
00:42:57 Demain, l'intersyndical fait une nouvelle fois appel aux opposants
00:43:00 à la réforme des retraites pour défiler dans la rue.
00:43:03 Alors que la dernière manifestation remonte au 1er mai,
00:43:06 les manifestants seront-ils au rendez-vous ?
00:43:09 De sources policières, 400 à 600 000 manifestants
00:43:12 sont attendus à travers la France, dont plus de 40 000 à Paris.
00:43:16 Dans la capitale, ce sont 800 à 1000 éléments à risque
00:43:19 qui sont attendus. L'exécutif s'y prépare.
00:43:22 Sur Twitter, Gérald Darmanin a détaillé le dispositif policier.
00:43:26 En tout, 11 000 policiers et gendarmes seront déployés mardi,
00:43:30 dont 4000 à Paris, pour assurer la sécurité des manifestations
00:43:34 et garantir le droit de manifester.
00:43:36 Merci à nos forces de l'ordre.
00:43:38 Partout en France, des milliers de manifestants sont attendus,
00:43:41 5000 à Montpellier et 3000 à Rennes, selon une source locale.
00:43:45 On va écouter votre collègue David Lebars,
00:43:50 qui était ce matin l'invité de CNews.
00:43:53 Il réagit justement à ce dispositif policier et à ce risque
00:43:56 d'éléments en radicaux. Je voudrais préciser par rapport
00:43:59 à ce risque qu'il y a un contexte particulier,
00:44:02 puisqu'il y a eu des centaines d'antifas ce week-end à Paris,
00:44:05 venus pour les 10 ans de la mort de Clément Méric,
00:44:08 militant antifasciste. La grande crainte, c'est que tous ces militants
00:44:11 venus en grande partie de l'étranger restent dans la capitale
00:44:14 pour la manifestation demain. Écoutons David Lebars.
00:44:17 On est dans un système de réitération de la violence,
00:44:21 avec à chaque fois les services de renseignement qui nous font état
00:44:24 de l'arrivée d'extrémistes, d'anarchistes, entre 500 et 1000.
00:44:27 Ça veut dire que quand vous avez une nébuleuse comme celle-là
00:44:30 qui vient s'installer dans une manifestation, vous avez déjà
00:44:33 l'assurance d'un désordre de violence et de casse.
00:44:36 Quand on a une nébuleuse Black Bloc, quand elle se met en place,
00:44:39 le rôle de la police, c'est déjà d'essayer de l'isoler,
00:44:42 de l'empêcher de nuire, y compris sur le reste du cortège.
00:44:45 Je rappelle à nos amis qui vont défiler, qui sont dans les cortèges
00:44:48 syndicaux en tête, c'est aussi pour les protéger eux-mêmes.
00:44:51 Une courte pause et on va y revenir. La nébuleuse Black Bloc,
00:44:54 quel dispositif sécuritaire et puis un rassemblement énième
00:44:57 manifestation contre la réforme des retraites. Alors la der-de-der,
00:45:00 à suivre, c'est juste après. Une courte pause, on vous retrouve
00:45:03 dans quelques instants au programme de cette deuxième partie
00:45:06 de Midi News. Des centaines de milliers de personnes attendues
00:45:09 demain, un peu moins que les précédents rassemblements
00:45:12 contre la réforme des retraites et pour cause, votés, déclarés
00:45:15 valides, validés en tous les cas par les sages. Alors à quoi
00:45:18 ça sert ? Nous parlerons aussi de risques de débordement.
00:45:21 Nous reviendrons sur ce qu'a dit Michel Onfray concernant
00:45:24 Marine Le Pen qui n'est plus un danger à ses yeux pour la démocratie
00:45:27 et puis nous irons au Mont-Saint-Michel où va arriver
00:45:30 Emmanuel Macron et tout d'abord le journal. Rebonjour à vous,
00:45:33 cher Simon. Rebonjour Sonia et bonjour à tous ceux qui nous
00:45:36 ont rejoints à 13h sur CNews. Trois hommes soupçonnés d'avoir
00:45:39 agressé le petit-neveu de Brigitte Macron sont jugés à partir
00:45:42 d'aujourd'hui à Amiens et on va tout de suite aller sur place.
00:45:45 On va retrouver notre journaliste Noémie Schultz. Noémie, vous êtes
00:45:48 avec Laurence Ellarié. Les trois accusés devaient initialement
00:45:51 être jugés en comparution immédiate le 17 mai dernier mais
00:45:54 c'est finalement aujourd'hui que le procès s'ouvre à 14h,
00:45:57 c'est-à-dire qu'ils ont été accusés de violences.
00:46:00 Oui, parce qu'ils avaient demandé un délai pour préparer
00:46:03 leur défense, délai qui leur avait été accordé, c'est leur droit
00:46:06 et donc c'est aujourd'hui que ces trois hommes âgés de 20, 22
00:46:09 et 34 ans vont comparaître devant le tribunal correctionnel
00:46:12 des hommes déjà condamnés pour des faits d'agression
00:46:15 et de violence présentés par leurs avocats comme des
00:46:18 marginaux, des cas sociaux. L'un d'eux est sous curatel,
00:46:21 un autre est illettré. Ils sont incarcérés depuis les faits
00:46:24 qui remontent au 15 mai dernier et vont donc devoir s'expliquer
00:46:27 dans une heure maintenant, si tant est que leur affaire
00:46:30 soit la première qui passe devant le tribunal. Ils vont devoir
00:46:33 s'expliquer sur les raisons pour lesquelles ils s'en sont pris
00:46:36 au patron de la chocolaterie Trônieux en marge d'une manifestation
00:46:39 non déclarée contre la réforme des retraites, des coups violents
00:46:42 portés contre Jean-Baptiste Trônieux qui tentait de protéger
00:46:45 la vitrine de son magasin déjà visée à de nombreuses reprises
00:46:48 en raison de son lien de parenté avec Brigitte Macron,
00:46:51 l'épouse du président de la République. Des coups qui avaient
00:46:54 entraîné une incapacité totale de travail de 4 jours.
00:46:57 La victime ne devrait pas être présente à l'audience
00:47:00 cet après-midi. Une jeune fille mineure, elle aussi
00:47:03 soupçonnée d'avoir participé à ces violences, sera elle jugée
00:47:06 ultérieurement devant le tribunal pour enfants.
00:47:09 Voilà donc pour cette audience qui doit s'ouvrir à 14h
00:47:12 ici à Amiens.
00:47:14 Merci beaucoup Noé Michouls et merci à Laurence Ellarié
00:47:17 qui vous accompagne aujourd'hui à Amiens pour CNews.
00:47:20 Et celui de l'ex-petite amie de Chahina s'est ouvert ce matin
00:47:23 devant la cour d'assises des mineurs de Loise.
00:47:26 Il est accusé d'avoir assassiné et brûlé vive.
00:47:29 Cette adolescente de 15 ans les fait remonter à 2019.
00:47:32 Le premier jour d'une semaine éprouvante pour la famille
00:47:35 de Chahina. Je vous propose d'écouter leur avocate,
00:47:38 maître Negara Eri.
00:47:40 On est combattif tous. On ne s'attend pas forcément
00:47:43 à une victoire. On sait que la justice est humaine
00:47:46 et qu'il va falloir se battre. Maintenant, je pense que
00:47:49 la justice est déterminée à ce que la vérité apparaisse.
00:47:52 Et cette vérité-là est tout à fait associée à la culpabilité
00:47:55 de l'accusé. Il faudra se battre, mais on est plutôt confiant.
00:47:58 Pour la famille, ce qui risque d'être difficile,
00:48:01 c'est la confrontation avec l'accusé. C'est la première fois
00:48:04 qu'ils rencontreront le visage de l'accusé et qu'ils
00:48:07 mettront un visage sur ce nom.
00:48:10 Dans le reste de l'actualité, une enquête a été ouverte
00:48:13 pour meurtre après le décès d'un jeune homme de 22 ans.
00:48:16 Les faits se sont produits la nuit dernière dans la ville de Reims.
00:48:19 La victime a d'abord été visée par des tirs et s'en est suivie
00:48:22 une course poursuite puis un accident. Des règlements de compte
00:48:25 ont déjà eu lieu les 25 et 30 mai derniers dans le même
00:48:28 quartier de la ville. Tout autre chose dans ce journal.
00:48:31 Chaque jour en France, un pharmacien est agressé.
00:48:34 C'est le triste constat d'une étude de l'Ordre national des
00:48:37 pharmaciens qui a été publiée aujourd'hui. L'année dernière,
00:48:40 366 professionnels ont été la cible de violences.
00:48:43 Voici le sujet de Maxime Lavandier et Thibaut Marcheteau.
00:48:46 L'année dernière, en moyenne, un pharmacien était agressé
00:48:49 chaque jour en France. Soit une augmentation de 17%
00:48:52 par rapport à 2019, dernière année sans la Covid,
00:48:55 pour un total de 366 agressions en 2022.
00:48:58 Qu'elles soient physiques ou verbales, ce pharmacien
00:49:01 constate à son échelle la recrudescence de ces agressions.
00:49:04 Je peux vous en raconter des dizaines et mon équipe aussi.
00:49:07 Une femme a insulté une de mes salariés en lui disant
00:49:10 qu'elle allait revenir l'attendre à la sortie,
00:49:13 a balancé un présentoir avec des produits qui étaient
00:49:16 de vent par terre en partant. Ça arrive, ça arrive
00:49:19 au minimum une fois par semaine aujourd'hui.
00:49:22 Si dans 70% des cas, ces agressions sont dues à une
00:49:25 impossibilité de délivrer les médicaments demandés,
00:49:28 c'est seulement 35% des professionnels qui portent plainte.
00:49:31 Une situation que l'Ordre national des pharmaciens
00:49:34 aimerait inverser.
00:49:36 On essaie de les encourager, les accompagner.
00:49:39 On utilise d'ailleurs des protocoles sur certains
00:49:42 territoires avec les préfectures et les forces de police
00:49:45 pour que ce soit les forces de police qui viennent
00:49:48 auprès des pharmaciens pour enregistrer les plaintes,
00:49:51 pas qu'ils aient justement à sortir de leur officine.
00:49:54 Les régions où le nombre de déclarations d'agressions
00:49:57 subies a été le plus important sont l'Auvergne-Rhône-Alpes,
00:50:00 l'Île-de-France et les Pays de la Loire.
00:50:03 Elles concentrent à elles seules plus d'un tiers
00:50:06 des agressions déclarées.
00:50:08 - On a réalisé ce journal sur une belle image.
00:50:11 C'était il y a 40 ans, jour pour jour, la victoire
00:50:14 de Yannick Noa contre Mats Willander à Roland-Garros.
00:50:17 C'était en 1983. Yannick Noa avait alors 23 ans.
00:50:20 C'est le seul joueur tricolore de l'ère Open à avoir
00:50:23 remporté le grand chlème parisien. On attend toujours
00:50:26 le prochain et on sait que ce ne sera pas cette année
00:50:29 puisqu'il n'y a plus de Français en lice à Roland-Garros.
00:50:32 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:50:35 - Vous n'étiez pas né il y a 40 ans ?
00:50:38 - Non, je n'étais pas né.
00:50:41 - Ça fait mal !
00:50:44 - Je n'aime pas le début d'une idée, je pense.
00:50:47 - Je me rappelle avec beaucoup de plaisir
00:50:50 la victoire de Yannick Noa.
00:50:53 - Ça m'intéresse. Allez-y, continuez.
00:50:56 C'était notre champion. C'est le seul.
00:50:59 - On a quelques images de Yannick Noa.
00:51:02 - Allons-y, on va se faire plaisir.
00:51:05 Le temps de retrouver un Français qui gagne Roland-Garros.
00:51:08 La victoire. Il y a 40 ans, il reste le dernier
00:51:11 tennisman français à avoir remporté le tournoi.
00:51:14 - Quelle famille ?
00:51:17 - Le père, le fils et le petit-fils.
00:51:20 - C'était Fassa ?
00:51:23 - Je ne sais pas.
00:51:26 - Max Willander.
00:51:29 - Je vais faire le quiz sur le Mont-Saint-Michel.
00:51:32 1000 ans de l'abbaye, Emmanuel Macron pour vanter la France.
00:51:35 On va en parler avec Florian Tardif.
00:51:38 Avant de parler de la France éternelle,
00:51:41 il y a la France éruptive.
00:51:44 Ce sera demain, 1e rassemblement en manifestation.
00:51:47 Jérôme Jiménez, avant de demander à Florian sur l'aspect politique,
00:51:50 est-ce que c'est la dernière guerre ?
00:51:53 Est-ce que la réforme est votée ?
00:51:56 - Il y a des éléments radicaux.
00:51:59 A chaque fois, c'est la même chose.
00:52:02 On parle de 1000 éléments radicaux.
00:52:05 J'ai précisé qu'il y a ce contexte particulier
00:52:08 avec l'hommage après les 10 ans de la mort de Clément Méric,
00:52:11 militant antifasciste qui a été tué.
00:52:14 - Il n'a pas été assassiné.
00:52:17 - Il a été quoi ?
00:52:20 - Ils se sont battus tous les deux et il est mort.
00:52:23 - Il y a eu une descente de skinheads dans un magasin.
00:52:26 - C'était pas aussi simple que ça.
00:52:29 Deux bandes débiles.
00:52:32 - Il y a eu un mort en même temps.
00:52:35 - Il est sorti d'un assassinat.
00:52:38 - Je n'excuse en rien.
00:52:41 - Il est mort sous les coups d'autres personnes.
00:52:44 - Il est mort sous les coups de noms aussi.
00:52:47 C'était une bastonade entre deux bandes extrêmes.
00:52:50 - Il était tout seul.
00:52:53 Les autres sont descendus dans une bande de skinheads.
00:52:56 Ils l'ont tué et il a été quitté sur un poteau bétallique.
00:52:59 - Ça s'appelle une tragédie.
00:53:02 Pourquoi je dis cela ?
00:53:05 Parce qu'il y a des militants antifascistes venus de l'étranger
00:53:08 et le risque que Jérôme Géminet reste dans la capitale
00:53:11 en vue du rassemblement demain.
00:53:14 - Est-ce qu'il y a des craintes ?
00:53:17 - Il y a des craintes.
00:53:20 Il y a des craintes.
00:53:23 Il y a des craintes.
00:53:26 Il y a des craintes.
00:53:29 Il y a des craintes.
00:53:32 Il y a des craintes.
00:53:35 Il y a des craintes.
00:53:38 Il y a des craintes.
00:53:41 Il y a des craintes.
00:53:44 Il y a des craintes.
00:53:47 Il y a des craintes.
00:53:50 - C'est quoi la question ?
00:53:53 - C'est la question du juge des référés du Conseil d'Etat
00:53:56 qui permet le vol et l'utilisation des drones lors des manifestations.
00:53:59 Certaines villes ont adopté cette mesure.
00:54:02 C'est toujours soumis à un arrêté préfectoral.
00:54:05 Elle a fait débat et il y a un sujet polémique
00:54:08 de l'utilisation des drones lors des manifestations.
00:54:11 C'est une question globale et sécuritaire.
00:54:14 Le drone est complémentaire et utile pour les forces de l'ordre.
00:54:17 - Est-ce que plus le mouvement s'essouffle,
00:54:20 parce que c'est le cas, le renseignement territorial
00:54:23 table sur 400 à 600 000 personnes sur tous les territoires,
00:54:26 le risque de débordement, de radicalisation du mouvement
00:54:29 est réel pour vous ?
00:54:32 - Certes, les estimations auraient tendance à s'essouffler.
00:54:35 Mais on était déjà de mémoire
00:54:38 sur 1000 à 1500 éléments radicaux
00:54:41 sur les précédentes manifestations.
00:54:44 Les plus radicaux, les plus dangereux,
00:54:47 ceux qui vont nous poser le plus de problèmes sont toujours là.
00:54:50 - Ils sont déterminés, motivés pour le pire.
00:54:53 - C'est le principe d'un essoufflement d'un mouvement protestataire.
00:54:56 Plus le mouvement s'essouffle, plus on arrive
00:54:59 sur le noyau dur qui peut créer des débordements.
00:55:02 C'est la crainte des autorités.
00:55:05 - Le parcours, le tracé,
00:55:08 Invalides, Place d'Italie, avec des points chauds,
00:55:11 extrêmement sensibles par lesquels les manifestants
00:55:14 et les casseurs et les éléments radicaux vont passer.
00:55:17 Il y a l'Assemblée nationale, la Brasserie, la Rotonde.
00:55:20 Vous avez identifié un autre point de passage.
00:55:23 - Sur l'Avenue des Gobelins,
00:55:26 c'est la cible principale des casseurs,
00:55:29 des banques, des assurances ou des agences immobilières.
00:55:32 Pourquoi un tel choix de ce parcours ?
00:55:35 - Le choix, à la préfecture de police,
00:55:38 c'est qu'il faut alterner les trajets.
00:55:41 - Donc même s'ils sont à risque, il faut alterner ?
00:55:44 - Il faut alterner rive droite, rive gauche.
00:55:47 - En fonction de quelles règles, de quelles logiques ?
00:55:50 Un peu pour les eaux de la casse ?
00:55:53 - Les premières victimes, c'est les commerçants.
00:55:56 Il y a des choix arbitraires qui sont faits par rapport à eux.
00:55:59 - Il faut aussi des avenues suffisamment larges.
00:56:02 - Vous avez vu ce qui s'est passé devant la Rotonde ?
00:56:05 - J'en suis d'accord.
00:56:08 - Les choix sont relativement réduits.
00:56:11 Il faut aussi un deuxième trajet quand il y a beaucoup de monde
00:56:14 pour permettre que ça s'écoule.
00:56:17 - Avec République Bastille Nation, ça permet de faire ça.
00:56:20 - C'est la logique des autorités
00:56:23 de ne pas constamment faire République Bastille Nation.
00:56:26 - Les commerçants entre République,
00:56:29 la place de la Bastille et la place de Nation
00:56:32 vont dire exactement la même chose.
00:56:35 - En même temps, historiquement,
00:56:38 ça doit faire 150 ans qu'on fait des manifestations
00:56:41 entre République et Bastille.
00:56:44 - Les commerçants qui s'installent là savent qu'il y a un attrait
00:56:47 de ce périmètre et qu'il y a aussi quelques inconvénients.
00:56:50 - Vous savez très bien qu'en vous installant ici,
00:56:53 vous n'avez pas des débordements.
00:56:56 - Désolé.
00:56:59 - Le point important, c'est qu'il y a encore 4 000 policiers.
00:57:02 Je ne sais pas si ça s'essouffle autant que ça.
00:57:05 - Mais les gens ont plus le moyen de meurtre.
00:57:08 - C'est un peu triste de mettre 4 000 policiers
00:57:11 pour 40 000 personnes.
00:57:14 - Vous ne savez pas si demain,
00:57:17 il y aura 40 000 personnes ou pas.
00:57:20 - L'hostilité des Français à la réforme des retraites,
00:57:23 elle est toujours là.
00:57:26 - Les gens n'ont plus les moyens de descendre.
00:57:29 - C'est la 14e mobilisation.
00:57:32 - J'entends.
00:57:35 - Est-ce qu'on peut poser la question
00:57:38 pourquoi une nouvelle mobilisation
00:57:41 sans qu'on se dit que c'est le droit de manifester ?
00:57:44 On n'est pas en train de toucher au droit de manifester.
00:57:47 - Il y a la loi Lyot qui arrive dans 2 jours.
00:57:50 - Vous savez qu'il n'y aura aucun vote ?
00:57:53 - Je ne sais pas.
00:57:56 - La proposition de loi Lyot,
00:57:59 c'est une pièce de théâtre jouée par la majorité.
00:58:02 - Je ne dirais pas que M. Geoffroy de Courcel
00:58:05 fait juste du théâtre.
00:58:08 - C'est le frère de Jean-Luc et Geoffroy.
00:58:11 - Oui, comme nubilé par le patronat.
00:58:14 - C'est Charles de Courcel.
00:58:17 - Je ne le prendrai pas.
00:58:20 - Vous comprenez qu'elle est particulière ?
00:58:23 - Il mène cette bataille-là avec d'autres
00:58:26 et avec la gauche par rapport à ça.
00:58:29 - On verra à la fin.
00:58:32 - Est-ce qu'on peut avoir une pensée
00:58:35 et se demander avec les forces de l'ordre
00:58:38 combien au bout du 14e rassemblement
00:58:41 avec les casse-quilles, il y a eu la violence,
00:58:44 aujourd'hui à quoi ça sert ?
00:58:47 Est-ce qu'elle est légitime, Arthur de Vatrigan ?
00:58:50 - Une manifestation est légitime.
00:58:53 - C'est évident.
00:58:56 - La question n'est pas la manifestation
00:58:59 mais à quoi elle sert.
00:59:02 On n'est pas devin même si on a tous une idée
00:59:05 de comment ça se termine.
00:59:08 - Ils sont dans une logique aussi.
00:59:11 Emmanuel Macron a réussi à ressusciter
00:59:14 le Front syndical et à redonner un peu de vie
00:59:17 au syndicat qui commençait à être en soins palliatifs.
00:59:20 Là, ils ont débranché.
00:59:23 Ils ont tout intérêt aussi à engranger de l'adhésion
00:59:26 et à surfer sur cette force politique
00:59:29 parce que tout n'est pas fini.
00:59:32 On ne sait pas ce que va devenir le gouvernement
00:59:35 dans un an.
00:59:38 - Concernant la réforme des retraites,
00:59:41 tout est écrit.
00:59:44 - Je ne parle pas de la réforme des retraites.
00:59:47 - Vous pensez que c'est le bras de fer ?
00:59:50 - Je pense à l'après et qu'ils sont dans une logique politique
00:59:53 de combat.
00:59:56 Macron les a ressuscités.
00:59:59 Ils vont devoir engranger des forces
01:00:02 pour la plupart de leurs premiers travails.
01:00:05 - Vous croyez un dernier sursaut ?
01:00:08 - Non, c'est le champ du syndicalisme.
01:00:11 Il faut toujours une dernière.
01:00:14 Tant que ce n'est pas écrit dans le marbre,
01:00:17 ils espèrent encore que Charles de Courson
01:00:20 va pouvoir faire quelque chose.
01:00:23 - La présidente de l'Assemblée a déjà dit
01:00:26 qu'elle va actionner l'article 40.
01:00:29 - C'est un article qui a eu beaucoup d'attente.
01:00:32 Ce qu'attendent des salariés qui ne seront pas dans la rue,
01:00:35 mais qui sont mécontents,
01:00:38 c'est que les syndicats soient dans la rue
01:00:41 pour dire qu'ils sont toujours mécontents.
01:00:44 - Est-ce que les Français ont digéré ?
01:00:47 Ils savent que il n'y a plus rien à faire.
01:00:50 Le président de la République essaie de tourner la page ?
01:00:53 Ou est-ce qu'au contraire, dans la tête des Français,
01:00:56 nous y sommes encore ?
01:00:59 - C'est ce qu'on estime au sein de l'exécutif.
01:01:02 Un ministre utilisait le terme que vous avez employé.
01:01:05 Les Français ont digéré la réforme des retraites.
01:01:08 On a vu les récents sondages autour de cette réforme.
01:01:11 Ce qu'on pourrait dire à Sophie Binet
01:01:14 et aux autres syndicats,
01:01:17 compte tenu du contexte social et économique dans notre pays,
01:01:20 c'est les syndicats qui défendent les travailleurs.
01:01:23 Les travailleurs qui sont mal rémunérés dans notre pays.
01:01:26 Pourquoi n'organisent-ils pas une grande manifestation
01:01:29 sur le pouvoir d'achat ?
01:01:32 C'est ça qu'on ne comprend pas.
01:01:35 La mobilisation de demain est encore pour mettre une pièce
01:01:38 dans la machine de la réforme des retraites.
01:01:41 Mais pourquoi faire ?
01:01:44 - L'augmentation des coûts de l'énergie,
01:01:47 on va se retrouver d'ici deux mois
01:01:50 avec un nombre de PME et de TPE qui vont mettre la clé sous la porte.
01:01:53 - Pourquoi ? Parce que vous le savez,
01:01:56 ça mobilise moins que la colère contre la réforme des retraites.
01:01:59 - Le but c'est quoi ?
01:02:02 - La question du pouvoir d'achat.
01:02:05 - On a eu un récent sondage qui disait
01:02:08 qu'une bonne partie de la population
01:02:11 commençait à compter le 10 du mois.
01:02:14 Chaque euro.
01:02:17 - C'est un problème dans lequel est bon nombre de Français dans notre pays.
01:02:20 S'appuyer sur cela pour les syndicats,
01:02:23 c'est assez incompréhensible.
01:02:26 Ils ne s'emparent pas du sujet qui est un vrai sujet pour l'ensemble des Français.
01:02:29 Les Français qui nous regardent comprennent très bien.
01:02:32 - Il y a un problème sur le pouvoir d'achat.
01:02:35 Les syndicats ont un conflit d'intérêts.
01:02:38 Ils sont majoritairement de gauche.
01:02:41 Le pouvoir d'achat, le seul levé d'action que le pouvoir a,
01:02:44 c'est de mettre de côté les convictions écolo.
01:02:47 Je ne suis pas sûr que Mme Binet arrive à tenir les deux bouts de la corde.
01:02:50 - Il n'y a pas que la question écolo.
01:02:53 Il a fallu que les salariés de Verbaudet soient
01:02:56 une modeste plantation alors qu'ils étaient avis au SMIC.
01:02:59 Il y a la question des salariés.
01:03:02 Je pense que pour le coup,
01:03:05 une manifestation sur le pouvoir d'achat,
01:03:08 c'est une manifestation de la liberté.
01:03:11 - Il y a eu un dialogue social,
01:03:14 contrairement à ce qui est dit.
01:03:17 C'est la CGT qui a décidé de ne pas être dans l'accord,
01:03:20 contrairement à Force ouvrière.
01:03:23 - Les discussions salariales avaient été fermées.
01:03:26 Elles ont été obligées d'être ouvertes.
01:03:29 - Ce n'est pas parce que la CGT dit non que tous les autres syndicats...
01:03:32 - Je dis simplement que la question du pouvoir d'achat
01:03:35 et des salaires reste centrale.
01:03:38 - Vous avez peut-être demain
01:03:41 1000 éléments radicaux avec des commerçants
01:03:44 qui sont dans la même situation que vous.
01:03:47 Qu'est-ce qu'on dit à ces gens-là qui n'en peuvent plus ?
01:03:50 - On ne sera pas continués.
01:03:53 - Quelle doctrine de maintien de l'ordre ?
01:03:56 Jérôme Genesec, tout ce que vous pouvez faire,
01:03:59 on a l'impression qu'il y a un reliquat de violence
01:04:02 qui est presque aujourd'hui...
01:04:05 - C'est un continuum.
01:04:08 - Oui, mais on y met tout notre coeur
01:04:11 et tout notre professionnalisme pour la sécurité des manifestants.
01:04:14 Pour vous illustrer,
01:04:17 aujourd'hui, on a des CRS qui sont employés
01:04:20 avec la visite du président de la République au Mont-Saint-Michel.
01:04:23 Ça fait plusieurs heures qu'ils se sont implantés.
01:04:26 Ils vont faire le transfert cette nuit
01:04:29 pour sécuriser la manifestation de demain.
01:04:32 On a des CRS qui vont travailler pendant 48 heures.
01:04:35 - C'est vrai, vous avez raison. Il faut le souligner.
01:04:38 - Merci sur l'emploi du vocabulaire de casseurs et de radicaux
01:04:41 et pas d'antifascistes.
01:04:44 On disait tout à l'heure que la gauche avait pris la culture.
01:04:47 Les fascistes, c'est ceux qui veulent imposer par la force leur opinion
01:04:50 sans discuter avec les autres. C'est exactement ça.
01:04:53 Ce ne sont pas des militants antifascistes demain.
01:04:56 - Les éléments radicaux dont on parle, on est d'accord.
01:04:59 - Je ne suis pas un antifasciste, je suis un casseur.
01:05:02 Je suis en désaccord total avec ça.
01:05:05 C'est trop facile de jeter l'opprent.
01:05:08 Ce ne sont pas des gens de gauche.
01:05:11 Ce sont des gens de gauche qui vont manifester demain
01:05:14 contre la réforme des retraites et pour le pouvoir d'achat.
01:05:17 - Pourquoi il n'y a pas que des gens de gauche qui manifestent
01:05:20 contre la réforme des retraites ?
01:05:23 - En attendant, comme la gauche est bien en gauche,
01:05:26 elle est bien en gauche.
01:05:29 - C'est qui qui a dit ça ?
01:05:32 - C'est notre ami qui dit ça, ce n'est pas ce que vous dites.
01:05:35 - Les casseurs se revendiquent de gauche, il faut qu'ils arrêtent alors.
01:05:38 - Ils ne se revendiquent pas de gauche.
01:05:41 - Ils ne se revendiquent pas de fait non plus.
01:05:44 - Quand on s'emboîte du capitalisme, on est de quel bord ?
01:05:47 - S'emprunter dans une agence immobilière, c'est s'emprunter
01:05:50 dans le symbole du capitalisme.
01:05:53 - Michel Onfray sur Marine Le Pen, il estime qu'elle n'est plus
01:05:56 un danger pour la démocratie.
01:05:59 - C'est une bonne découverte, je n'ai pas entendu que Michel Onfray
01:06:02 était gauche.
01:06:05 - Il se revendique de tendance proudhonienne.
01:06:08 - Je suis en train de lire les mémoires de Jean-Marie Le Pen,
01:06:11 800 pages, je les ai lues pour faire un texte particulier.
01:06:14 Lui, il est d'extrême droite, il fait l'éloge de Pétain,
01:06:17 il fait l'éloge de ses copains qui sont des anciens
01:06:20 de la LVF, la Légion des volontaires français.
01:06:23 Lui, il trouve que Brasiliac est un personnage formidable.
01:06:26 Et les dernières pages sont consacrées à Marine Le Pen
01:06:29 de la part de son propre père, où il dit "bon, elle m'a viré,
01:06:32 elle m'a détesté, c'est plus rien, ça n'a plus rien à voir, etc."
01:06:35 Il y a un moment donné, si on veut faire de l'histoire,
01:06:38 à ce moment-là, oui, parlons de la Francisque de Mitterrand.
01:06:41 - Donc l'assignation historique ne vaut pas, selon vous,
01:06:44 que pour le Rassemblement national ? - C'est ça le problème, c'est-à-dire
01:06:47 que la Communauté française a collaboré pendant deux ans avec les nazis,
01:06:50 et même pas avec Pétain, avec les nazis. - Et pourquoi on ne le rappelle pas, selon vous ?
01:06:53 - Ah ben ça c'est le fameux gauchisme culturel, c'est-à-dire que la gauche a tous les droits
01:06:56 et la droite n'en a aucun. C'est-à-dire que vous avez le droit
01:06:59 d'avoir un Mitterrand pétiniste jusqu'à la fin. Mitterrand il est resté ami
01:07:02 avec tous ses copains pétinistes. Il y a un bouquin de Le Fol
01:07:05 qui est excellent, qui raconte les amitiés de Mitterrand
01:07:08 avec des anciens de la Cagoule, ça ne gêne pas du tout la gauche.
01:07:12 À aucun moment on a dit "voilà, on va débaptiser la bibliothèque François Mitterrand".
01:07:15 - Et il a réagi également à ce qu'a dit Héribe Dupont-Moretti
01:07:18 quand il a posé cette question à Marine Le Pen.
01:07:21 Madame Le Pen, êtes-vous plutôt pétin ou poutine ?
01:07:24 - Il y a besoin un peu de sémantique. Vous avez vu, elle a dit "les gens ne croient plus".
01:07:27 Donc il fallait faire croire. - Lucide ? - Il fallait faire croire, c'est ça.
01:07:30 Mais il y a un moment donné où ça ne marche plus. Vous savez, quand vous criez au loup,
01:07:33 vous l'avez fait cent fois, et puis à un moment donné, le loup arrive véritablement,
01:07:36 puis le berger se fait manger, et bien là c'est exactement la même chose.
01:07:39 Il voit bien que ça ne marche plus. On ne peut pas continuer à dire que Marine Le Pen
01:07:42 est un danger pour la démocratie, quand le danger pour la démocratie, il est visible
01:07:45 partout dans les rues, avec les Black Blocs, avec la violence soutenue par Mélenchon.
01:07:49 Les gens sont lucides, il ne faut pas les prendre pour des imbéciles.
01:07:52 Donc il y a un moment donné où on peut faire de la sémantique en leur disant
01:07:55 qu'ils sont d'extrême droite. Moi j'y ai droit depuis très longtemps.
01:07:58 Les unes du monde et les unes de libération, je sais ce que c'est.
01:08:01 Parce qu'il faut s'allir, parce qu'il faut saloper les gens, plutôt que de dire
01:08:04 "ah tiens, réfléchissons un petit peu, pourquoi il y a une adhésion, je dirais,
01:08:09 à cette gauche-là, je ne veux pas dire la gauche Michel Onfray,
01:08:12 Vincent Tremoly de Villers a parlé en ce sens, mais je veux dire,
01:08:15 il y a plein de gens que je rencontre dans la rue et qui me disent "mais allez-y,
01:08:18 faites de la politique, et les gens aiment la politique.
01:08:21 S'ils ne vont plus voter, c'est parce que la politique ne les aime plus."
01:08:24 - Michel Onfray qui affirme qu'on ne peut pas dire que Marine Le Pen
01:08:27 est un danger pour la démocratie. Qu'en pensez-vous ?
01:08:31 - Vous savez, c'est ce que disait Tocqueville dans "Démocratie en Amérique",
01:08:34 c'est la peine de mort sociale. Et je me rappelle, je ne sais pas si vous vous rappelez
01:08:37 d'Alain Finkielkraut lorsqu'il est entré à l'Académie française,
01:08:40 il a eu cette phrase "nous sommes en tant que citoyens libres et égaux,
01:08:43 les sujets dociles du pouvoir social". En fait, c'est exactement ça.
01:08:46 Ça marche un peu moins bien, je ne suis pas sûr que Michel Onfray est complètement raison,
01:08:49 je pense que ça, même si c'est moins efficace, ça marche encore malheureusement,
01:08:53 cette criminalisation. Alors non, mais là, vous avez vu, c'est Pétain ou Poutine,
01:08:58 on va toujours trouver un nouvel diable. Ils vont réinventer un diable permanent,
01:09:01 ce n'est pas un problème, le but c'est l'épuration civique.
01:09:04 Donc on colle quelqu'un, non mais c'est ce qu'on appelle une épuration civique,
01:09:07 du civisme, vous êtes le diable, donc vous n'avez pas le droit de venir dans la société.
01:09:13 Et le problème, c'est que nous modernes, en pensant qu'on n'avait plus d'autorité naturelle,
01:09:19 le roi, Dieu, qui vous voulez, l'autorité en fait, c'est devenu l'opinion.
01:09:22 Et l'opinion, ça se fabrique. Et malheureusement, même si Philippe pense le contraire,
01:09:26 l'opinion, le magicien de la gauche, moral en tout cas, se l'a appropriée
01:09:30 et le diffuse depuis bien longtemps, alors qu'encore une fois, ils n'ont pas leçon à donner.
01:09:34 Est-ce que Michel Houellebecq a réagi à ce qui s'est passé ces derniers jours ?
01:09:37 Parce que quand je vois la liste des thèmes abordés, littérature, BHL, Dantec,
01:09:42 Michel Houellebecq, Ukraine, euthanasie, rock, Zemmour, Picasso, féminisme,
01:09:46 gâteau, la gauche, porno, Mélenchon, son père, émigration.
01:09:49 On a parlé pendant plus de 4 heures et avec Michel Houellebecq, ce qui est bien,
01:09:52 c'est qu'il y a une discussion libre.
01:09:54 Ah oui, à Bâtons aussi.
01:09:55 Et ce qui est facilement…
01:09:56 Il s'en souvient, Michel Houellebecq, dans Front Populaire.
01:09:58 Oui, ses réponses étaient tout sauf élégantes, d'ailleurs.
01:10:01 On peut répondre sans attaquer forcément en dessous de la ceinture.
01:10:03 On ne sait pas ce qui s'est passé, donc on va aller s'attaquer en dessous de la ceinture.
01:10:06 On ne va pas rentrer dans leur tambouille.
01:10:08 Mais en tout cas, c'est intéressant, c'est que Michel Houellebecq parle…
01:10:11 On sait que c'est quelqu'un qui pense la modernité et tous les sujets qu'on aborde,
01:10:14 qu'à soit le magistère moral de la gauche, le harcèlement, le manque de sacré
01:10:18 que vous avez brillamment écrit dans votre essai, l'autorité, tout ça,
01:10:23 c'est-à-dire que ce sont des questions modernes qu'on se pose aujourd'hui.
01:10:26 Et s'il y a un écrivain qui a vraiment questionné la modernité,
01:10:29 qui continue de la questionner, c'est Michel Houellebecq.
01:10:31 Elle est dans l'incorrect. On va marquer une courte pause.
01:10:33 On va se rendre au Mont-Saint-Michel, la France éternelle, feuillante.
01:10:36 Avec peut-être aussi une incursion d'un passage un peu plus actuel.
01:10:42 Un peu plus politique.
01:10:43 Un peu plus politique et polémique, peut-être.
01:10:45 À suivre, à tout de suite.
01:10:51 Merci d'être avec nous. Une enquête ouverte après l'agression ignoble, inadmissible,
01:10:56 faut-il la qualifier d'ailleurs du petit Kenzo ? On va en parler.
01:11:00 Nous irons également au Mont-Saint-Michel. Emmanuel Macron est attendu.
01:11:03 Mais tout d'abord, le rappel des titres de Roberto, c'est News Info.
01:11:06 Le procès du Médiator, les plaignoirs et de la défense viennent de débuter.
01:11:13 Pendant quatre jours, les avocats du laboratoire Servier et de son ex, numéro 2,
01:11:16 vont répondre aux accusations.
01:11:18 Le deuxième groupe pharmaceutique français est jugé pour tromperie aggravée,
01:11:21 homicides et blessures involontaires et escroquerie.
01:11:24 La décision de la Cour est attendue le 20 décembre.
01:11:26 Un appel à faire plus.
01:11:28 Le Haut Conseil à l'égalité publie de nouvelles recommandations
01:11:31 pour faire face à la violence contre les femmes en ligne,
01:11:33 notamment dans le domaine de la pornographie.
01:11:35 D'après le HCE, les femmes et les filles sont les grandes oubliées
01:11:39 du projet de loi du gouvernement pour sécuriser Internet.
01:11:41 Le but est donc d'inspirer des amendements au gouvernement et au Parlement.
01:11:45 La campagne de vaccination contre la grippe aviaire devrait démarrer en octobre.
01:11:50 Le virus circule depuis le début du mois de mai,
01:11:52 notamment dans le Gers, les Landes et les Pyrénées-Atlantiques.
01:11:55 81 élevages sont actuellement contaminés.
01:11:58 6 millions de volailles l'année dernière ont été abattus.
01:12:00 Merci à vous Audrey.
01:12:03 Inqualifiable, intolérable, inacceptable, en un mot inhumain, les adjectifs manquent.
01:12:07 Tant le comportement des agresseurs du petit Kenzo,
01:12:10 huit ans, atteint d'une tumeur au cerveau et révoltant.
01:12:13 Comment est-il possible de se comporter ainsi ?
01:12:16 Kenzo a subi l'assaut d'une horde, trois, quatre supporters,
01:12:20 supporters qualifiant-les ainsi, des délinquants, des sauvages,
01:12:25 tout simplement parce que le petit garçon portait le maillot de son équipe adorée.
01:12:29 L'Olympique de Marseille, la ministre des Sports a échangé avec la famille du petit Kenzo
01:12:35 qui est sous le choc, comme nous le racontent Margot Naudin et Maxime Lavandier.
01:12:42 Sur la plage d'Ajaccio, Kenzo et sa famille tentent de retrouver le calme.
01:12:46 Venu pour réaliser son rêve et rencontrer ses idoles,
01:12:49 le jeune garçon reste profondément choqué par les événements de la veille au stade François Cotti.
01:12:54 Même Kenzo, il est en boucle.
01:12:57 Il dit qu'ils l'ont poussé volontairement.
01:13:00 Il ne dit pas que c'est un enfant.
01:13:03 Après, il a quand même eu conscience qu'on l'a poussé.
01:13:08 Également pris pour cible par des supporters corse, son père repense aux événements
01:13:12 qui auraient pu prendre une tournure dramatique.
01:13:15 Ça aurait pu être beaucoup plus catastrophique aussi.
01:13:17 Heureusement que ça s'est arrêté là, que ça n'a pas été plus loin.
01:13:20 Au moment où je les ai vus en face de moi, j'ai vraiment eu peur pour la sécurité de mes enfants.
01:13:25 Moi je m'en foutais un peu, mais c'est vraiment au niveau de la sécurité de mes enfants.
01:13:29 Mon coeur est tombé quand je les ai vus. Je ne m'attendais pas du tout à ça.
01:13:33 Une enquête a été ouverte hier par le procureur d'Ajaccio pour des faits de violence en réunion.
01:13:38 Atteint d'un cancer du cerveau, le petit supporter de l'OM a tout de même pu rencontrer l'une de ses idoles,
01:13:43 le milieu de terrain, Matteo Ganduzzi.
01:13:45 Nous vous avons posé la question suivante.
01:13:49 Faut-il encore durcir, être plus ferme avec évidemment les sanctions autour des violences dans le sport
01:13:54 et en particulier au football ?
01:13:56 Ecoutez ces quelques réactions à micro C News.
01:13:59 Je pense que les clubs devraient sanctionner ce genre de comportement
01:14:03 parce que pour moi ça fait partie de leur responsabilité.
01:14:05 Pourquoi ils ne font pas comme l'Angleterre ?
01:14:08 Vraiment sévère, interdire les gens de rentrer au stade.
01:14:11 C'est inacceptable en fait que parce qu'on porte un maillot on se fait agresser.
01:14:15 Il faut condamner ça et les clubs ont une responsabilité, oui tout à fait.
01:14:19 Concrètement oui, ça peut être des amendes, des interdictions de stade
01:14:23 comme ça s'est fait je crois avec les hooligans.
01:14:25 Je voudrais préciser, c'est important que le club d'Ajaccio et son président s'aient exprimé très clairement
01:14:30 pour aider l'enquête avec des mots de condamnation qui ne souffrent d'aucune ambiguïté.
01:14:34 Et plus largement, ce devait être une soirée de fête pour le petit garçon
01:14:38 qui on le rappelle est gravement malade avec une tumeur au cerveau.
01:14:41 Il perd peu à peu la vue et il tenait absolument évidemment à assister à ce match.
01:14:46 Le maillot porté par son père aurait été brûlé, je mets tout cela au conditionnel.
01:14:52 Nous savons que trois ou quatre personnes seraient rentrées dans cette loge
01:14:55 selon les images de vidéosurveillance qui ont été fournies au parquet.
01:14:58 Là encore, la responsabilité on verra, le dispositif sécuritaire du préfet sera forcément interrogé.
01:15:06 C'est une loge quand même, c'est un endroit dans un stade de foot qui est un peu sécurisé,
01:15:11 protégé par rapport à des tribunes ouvertes aux quatre vents.
01:15:15 Arthur de Vatrican, c'est une vraie question ?
01:15:17 Oui, après le problème c'est encore une fois qu'il y a une responsabilité des clubs
01:15:21 et c'est ce que le micro-trottoir disait très bien, c'est qu'il y a une vraie responsabilité des clubs,
01:15:25 du préfet sur cette affaire-là, parce qu'en effet il a refusé d'anticiper les règlements de compte qui étaient prévus
01:15:30 et évidemment des maires qui par clientélisme, par démogéologie, refusent de condamner.
01:15:35 Et le problème des clubs, et on le voit en fait dans toutes ces affaires de trafic de drogue et d'élinquance,
01:15:40 les clubs achètent aussi la paix sociale et donnent parfois,
01:15:43 et je vous rappelle à Bordeaux ce qui s'est passé il y a deux jours,
01:15:46 à Bordeaux un responsable ultra, quelqu'un qui est dans un club de supporters assez important,
01:15:51 est descendu de la tribune pour aller pousser un joueur,
01:15:54 résultat le match a été annulé et puis Bordeaux n'est pas monté en Ligue 1.
01:15:57 Bref, et le problème, c'est un exemple important,
01:15:59 parce que le président de Bordeaux quand il est arrivé il a donné le pouvoir aux supporters,
01:16:02 il a donné le pouvoir aux ultras, il leur a filé les clés du camion.
01:16:05 Et le problème c'est qu'à partir du moment où le club ne prend pas ses responsabilités,
01:16:07 c'est-à-dire qu'il ne condamne sans mais, parce qu'à chaque fois il y a toujours oui mais,
01:16:11 sans mais les supporters prennent les moyens,
01:16:15 parce qu'aujourd'hui tous les stades sont équipés de caméras,
01:16:20 vous pouvez remarquer la moindre personne qui commet le moindre délit.
01:16:23 Donc on n'a pas une politique très ferme,
01:16:26 assumée, c'est-à-dire que comme en Angleterre vous avez des interdictions de stade à vie,
01:16:30 pas de deux mois, à vie.
01:16:31 Donc voilà, si vous avez les pouvoirs publics et les entreprises…
01:16:33 Est-ce que ça s'appelle de la fermeté ou simplement de la lucidité ?
01:16:36 Non mais c'est de la fermeté et c'est refuser la démagogie et le clientélisme.
01:16:39 Oui, quand on dit c'est de la fermeté, c'est parce qu'avant il y avait du laxisme.
01:16:42 En réalité c'est la norme qui devrait être ainsi quand on a ce genre de comportement,
01:16:45 d'être interdit de stade toute sa vie.
01:16:47 Oui mais encore une fois, ils ont peur.
01:16:49 Ils ont peur vis-à-vis de leur superpareil.
01:16:51 Ça s'appelle le courage politique, on en a, on en a pas.
01:16:53 Le constat c'est que les Anglais ont aussi canalisé ça, le PSG aussi, on l'évoquait tout à l'heure,
01:16:57 ça a quand même permis, effectivement j'ai même vu un papier comme quoi il y avait moins d'ambiance au PSG,
01:17:02 mais il y a aussi moins de bagarres dedans, dehors, avant, après.
01:17:05 Voilà, donc on est là pour regarder du foot, pas pour s'entretuer.
01:17:09 Pensez d'abord évidemment à ce petit garçon qui se remet...
01:17:11 En plus c'est une belle histoire, il a été envoyé par une association.
01:17:14 On va en parler avec notre invité Martin Brousse.
01:17:17 Bonjour à vous Martin Brousse, vous êtes la présidente de la Voix de l'Enfant.
01:17:20 On va parler aussi dans quelques instants toute autre affaire du petit Lucas,
01:17:24 mais je voudrais quand même vous interroger sur le petit Kenzo,
01:17:28 parce qu'il a évidemment toutes, j'allais dire, les séquelles physiques,
01:17:32 mais aussi toutes les conséquences psychologiques pour ce petit garçon,
01:17:38 dont c'était véritablement un rêve d'aller voir son équipe,
01:17:41 qui a vu aussi le maillot de son père brûlé par ces personnes,
01:17:45 dont on imagine le choc évidemment.
01:17:47 Comment, j'allais dire, on prend en charge, au-delà du simple aspect psychologique, cet enfant ?
01:17:52 Vous voyez, vous nous avez montré les images,
01:17:56 et les parents ont tout de suite réagi en partant de leur enfant.
01:18:01 Ils l'ont emmené à la plage avec leur autre enfant.
01:18:04 Et vous avez pu voir Kenzo, il joue, il fait des bulles.
01:18:08 Il a retrouvé tout d'un coup ce temps de l'enfance.
01:18:12 Donc ce qui va être important maintenant, et je pense,
01:18:15 malheureusement cet enfant est très suivi à l'hôpital,
01:18:20 et bien je pense que l'équipe qui le suit, pour sa tumeur,
01:18:25 va mettre tout en place pour justement qu'il puisse être accompagné
01:18:30 par un psychologue ou un pédopsychiatre.
01:18:32 Il faut qu'il évacue.
01:18:33 Ce qui est important, c'est qu'il évacue cette peur,
01:18:37 parce qu'il a un traumatisme, la maman le disait dans un interview.
01:18:41 Il est rentré, il avait peur des bruits, des portes.
01:18:44 Donc il va falloir qu'il évacue tout ça.
01:18:46 Et ça, ça va être une prise en charge.
01:18:48 Et comme il est très suivi à l'hôpital à Marseille,
01:18:51 je pense qu'il va y avoir une équipe qui sera renforcée.
01:18:54 Et surtout que ses parents continuent à lui redonner ce temps de l'enfance,
01:19:00 de jouer comme on l'a sur ces images au bord de la plage.
01:19:04 C'est ce qui reconstruit en général un enfant.
01:19:06 C'est qu'on lui redonne une vie normale.
01:19:09 Bien entendu, il faut qu'il l'évacue, avez-vous dit.
01:19:11 Martin Brousse, Lucas n'a pas pu malheureusement évacuer,
01:19:15 en tout cas se décharger de ce terrible fardeau du harcèlement
01:19:19 dont il a été victime.
01:19:21 Il a mis fin à ses jours.
01:19:22 Nous avons une première partie d'une décision de justice importante
01:19:26 puisque ces quatre agresseurs qui sont des agresseurs, des harcèleurs,
01:19:29 mais qui sont des enfants.
01:19:31 Donc ils ont été reconnus coupables pour le harcèlement.
01:19:34 Mais il n'y a pas de lien avec le suicide.
01:19:37 Malgré tout, la mère du petit Lucas se réjouit déjà de cette décision.
01:19:41 Elle est importante quand même en termes de reconnaissance du harcèlement
01:19:45 qui a été pris en compte.
01:19:46 C'est-à-dire qu'on ne l'a pas confondu avec des moqueries.
01:19:49 Ça n'a pas été diminué.
01:19:51 Donc là, c'est acté, c'est du harcèlement.
01:19:53 C'est acté.
01:19:55 C'est la première fois que la justice prononce une peine avec ce mot harcèlement.
01:20:00 Donc c'est important parce que ça peut paraître symbolique,
01:20:05 mais ça ne l'est pas d'abord pour cette maman.
01:20:07 Elle sait que son enfant qui est parti,
01:20:10 c'est son combat aujourd'hui, que ça n'arrive pas à d'autres.
01:20:14 Et le fait que la justice reconnaisse ça comme un acte,
01:20:18 que ce soit le harcèlement et qu'un mot soit posé sur ces faits,
01:20:23 est très important, non seulement pour la maman,
01:20:26 mais aussi, en même temps, je pensais au décès de la petite Lindsay.
01:20:34 Malheureusement, le harcèlement est quotidien dans les établissements scolaires.
01:20:40 Et il ne faut pas croire que c'est le harcèlement par les réseaux sociaux.
01:20:44 Ce qui fait que ces jeunes, ces enfants se donnent la mort,
01:20:49 c'est parce qu'on n'est pas dans du virtuel.
01:20:51 On est dans du harcèlement physique.
01:20:54 C'est-à-dire que ce sont des paroles, l'autre, les autres sont face à vous.
01:20:58 Ce n'est pas du tout comme l'écran. Il n'y a pas un écran entre.
01:21:02 Vous avez raison Mme Brousse, évidemment, vous connaissez très bien le sujet,
01:21:05 mais par rapport à il y a quelques années, est-ce que ce n'est pas, je veux dire, continu ?
01:21:09 Et justement, c'est-à-dire, il n'y a pas de temps de...
01:21:11 L'enfant ne souffle pas, il rentre chez lui, il continue d'être harcelé sur les réseaux sociaux.
01:21:16 Il va s'endormir, il continue d'être harcelé.
01:21:18 Il se réveille le lendemain, il est encore harcelé avant d'aller à l'école.
01:21:21 Est-ce que ce n'est pas ce matraquage continu qui débouche sur le tragique le plus terrible ?
01:21:27 Ce qu'il faut dire, c'est que cette sanction, ce passage par la justice,
01:21:31 c'est un échec de la prévention.
01:21:33 Parce que nous voyons bien, nous, dans les établissements scolaires
01:21:36 où nos associations interviennent, il y a des signes.
01:21:40 Et que du fait du manque de personnel qui soit formé à ce repérage,
01:21:49 à ce recueil de la parole d'un enfant harcelé...
01:21:52 Certes, il y a un programme phare.
01:21:54 Mais déjà, dans beaucoup d'établissements, même des enseignants ne le connaissent pas.
01:21:58 On nous dit qu'il y aura une à cinq personnes dans chaque établissement.
01:22:02 Mais elles sont formées comment ?
01:22:04 Elles ne sont pas formées, elles sont formées en ligne.
01:22:07 C'est une formation. Il faut maintenant faire de la prévention.
01:22:11 Il faut permettre à ces enfants... Ce ne sont pas des plateformes.
01:22:15 Voilà. Merci de le dire.
01:22:17 Parce qu'à chaque fois qu'on pose la question, on nous répond "plateforme", etc.
01:22:20 Mais ce n'est pas ça la véritable prévention.
01:22:22 L'adulte doit aller vers l'enfant.
01:22:24 Et aujourd'hui, même dans le reportage, j'ai vu des reportages
01:22:27 où ce sont maintenant les copains même qui vont être les ambassadeurs.
01:22:30 Mais où sont les adultes ?
01:22:32 La voix de l'enfant, qui a un parti qui est celui de l'enfant,
01:22:36 considère que c'est aux adultes d'accompagner le développement
01:22:40 et l'épanouissement de tout enfant.
01:22:42 Qu'il y ait des copains et copines ambassadeurs, au contraire, c'est important.
01:22:45 Mais il faut avant tout qu'il y ait des adultes,
01:22:48 et des adultes qui soient formés et compétents pour détecter,
01:22:51 recueillir toutes ces paroles de souffrance.
01:22:55 Car un enfant qui est harcelé ne peut pas toujours parler à la maison.
01:22:59 Et puis la maison ne peut pas toujours être le lieu où on peut parler.
01:23:02 Donc il est important qu'il sache qu'à l'école,
01:23:04 ou que dans son centre de loisir,
01:23:06 ou même, car je veux le dire qu'il y a un ministère qui se mobilise aussi pour ça,
01:23:11 c'est le ministère des Sports,
01:23:13 qui est en train de mettre en ordre de marche ces fédérations dans les clubs sportifs.
01:23:17 Et il y a toute une politique avec une cellule de signalement
01:23:20 avec laquelle nous travaillons.
01:23:22 Donc voilà, il faut maintenant qu'on parle des bonnes pratiques
01:23:25 au lieu de toujours recréer des choses.
01:23:27 Il est temps, comme vous le dites, et merci de porter cette voix,
01:23:30 par justement la voix de l'enfant.
01:23:32 Vous avez posé la question que l'on pose depuis plusieurs jours,
01:23:34 qui est la question la plus importante.
01:23:36 Où sont les adultes dans un tel processus ?
01:23:39 Merci encore Martine Brousse, je vous dis à bientôt.
01:23:42 Et merci et bravo, si je puis dire, pour votre combat si essentiel.
01:23:46 Direction le Mont-Saint-Michel, tout autre chose,
01:23:50 la France éternelle, Emmanuel Macron,
01:23:52 qui poursuit en quelque sorte son pèlerinage mémoriel.
01:23:55 Après l'hommage à Jean Moulin, c'était à Lyon le 8 mai.
01:23:58 Le président se rendra donc tout à l'heure dans ce joyau architectural.
01:24:03 Il va y prononcer un discours.
01:24:06 Alors, un discours, nous dit-on, sur la résistance, très bien,
01:24:10 et sur la résilience.
01:24:12 Mais que vient faire la résilience ici, Florent Tardif,
01:24:14 et que peut dire le président de la République ?
01:24:16 En tout cas, ce que nous a expliqué un conseiller du président de la République,
01:24:20 conseiller spécial de ce dernier,
01:24:22 c'est que la résilience, c'est la capacité qu'a notre pays à résister au choc.
01:24:27 C'est pour cela qu'il va très certainement faire référence
01:24:31 à tout ce que la France a dû traverser à travers les âges,
01:24:34 grâce au millénaire du Mont-Saint-Michel.
01:24:37 On rappelle tout de même que le Mont-Saint-Michel a connu la guerre de 100 ans.
01:24:42 Donc imaginez-vous bien l'ensemble des épreuves auxquelles a été confronté notre pays.
01:24:47 Donc voilà, il va s'appuyer sur cela pour ensuite faire référence,
01:24:53 parfois à l'actualité plus politique, notamment ce qui s'est passé ces dernières semaines.
01:24:58 C'est-à-dire que par exemple, le terme "décivilisation" qu'il a utilisé à dessein,
01:25:03 il a parlé d'un processus de décivilisation qui était engagé.
01:25:07 Est-ce qu'il va, par exemple, donner des réponses à ce terme
01:25:12 qu'il a employé récemment lors d'un conseil des ministres ?
01:25:16 Très certainement.
01:25:18 Et ce qui sera également intéressant de souligner, c'est ce qu'on nous a expliqué.
01:25:21 En tout cas, en préambule de ce déplacement au Mont-Saint-Michel,
01:25:26 c'est qu'il pourrait faire référence à la résistance, effectivement,
01:25:31 et notamment à la résistance suite à la Seconde Guerre mondiale
01:25:35 et aux propos polémiques tenus par sa première ministre,
01:25:38 qui ont été contestés ensuite par les membres du Rassemblement national.
01:25:41 Alors ça c'est une information, bien sûr.
01:25:43 Je ne comprends pas quand tu dis que le Mont-Saint-Michel est un symbole de résilience.
01:25:50 La résilience a toutes les sauces aujourd'hui.
01:25:52 La résilience, rappelons-le, c'est un concept qui a été développé
01:25:55 par un neuropsychiatre, un psychologue réputé, Boris Cyrulnik.
01:25:59 C'est-à-dire qu'après des profonds traumatismes, des deuils,
01:26:02 des choses terribles dans la vie, vous développez une forme de résilience,
01:26:05 d'adaptation à la réalité.
01:26:06 Vous remontez sur le ring de la vie, comme on dit.
01:26:08 Mais quel rapport avec le Mont-Saint-Michel ?
01:26:10 Ou alors quelque chose m'échappe.
01:26:11 Il n'y en a pas, mais comme il parle d'esprit français aussi,
01:26:13 on a quand même l'impression d'avoir des mots fourre-tout, un peu valises,
01:26:16 et qui ne signifient pas grand-chose.
01:26:17 Alors que là, il y a quand même une occasion vraiment assez forte
01:26:20 après cette crise démocratique.
01:26:21 Il est dans un lieu exceptionnel.
01:26:22 Il est dans un lieu qui, justement, parce qu'il faut toujours se rappeler
01:26:24 que la politique, ça appelle à s'élever justement au lieu de ces luttes de pouvoir,
01:26:28 et que la politique est liée naturellement avec la transcendance,
01:26:32 avec la mystique.
01:26:33 Et justement, le Mont-Saint-Michel est un symbole, et le symbole doit être utilisé,
01:26:41 et non pas instrumentalisé.
01:26:42 C'est-à-dire qu'on doit...
01:26:43 La nuance est fine, monsieur.
01:26:44 Ah non, il y a une différence entre récupérer l'adhésion par élévation
01:26:49 et pas par mimétisme.
01:26:50 Et le problème de la politique, c'est qu'ils font de l'imitation permanente.
01:26:53 Et l'imitation, c'est de l'instrumentalisation.
01:26:55 Alors que le Mont-Saint-Michel, vous avez entre la flèche qui s'élève vers le ciel
01:26:58 et le Saint-Patron de ces hommes d'honneur que sont les parachutistes,
01:27:01 je pense qu'il n'y a au-delà que des mots fourre-tout,
01:27:03 des vrais mots et des vrais exemples à faire parler,
01:27:06 parce que la politique, c'est faire appel à l'imaginaire.
01:27:09 Il ne se présente pas pour ses intentions, attendons de voir, on va dire.
01:27:11 Oui, oui, non mais c'est moi quand j'ai dit faire appel à l'imaginaire.
01:27:13 C'est vrai que ça m'a interpellé ce mot.
01:27:14 Honnêtement, c'est quoi le Mont-Saint-Michel ?
01:27:16 C'est, dans l'épopée de la christianisation de ce pays,
01:27:19 un lieu où les moines installent...
01:27:22 C'est le symbole de l'âme chrétienne.
01:27:23 Voilà, et donc de ce moment fort.
01:27:26 Donc c'est lié à notre histoire nationale au sens large du terme.
01:27:30 Donc ça rentre aujourd'hui dans une logique patrimoniale,
01:27:32 ça peut rentrer dans une logique de lien avec les Français.
01:27:37 Je ne vois pas ce qu'il va faire, même le lien possible avec l'actualité.
01:27:40 Franchement, il y a plein d'autres lieux où on peut faire le lien avec l'actualité.
01:27:43 Ici, au Mont-Saint-Michel, franchement, ça risque d'être tiré par les cheveux.
01:27:47 C'est aussi le lieu de la continuité, c'est aussi le lieu où on affiche quelque chose de solide.
01:27:51 C'est le lieu où on rassemble.
01:27:53 On voit bien que les Français sont rassemblés autour du Mont-Saint-Michel,
01:27:56 qu'ils soient croyants, qu'ils ne soient pas croyants.
01:27:57 Mes amis parachutistes, ils sont très attachés au Mont-Saint-Michel
01:28:00 et il n'y a pas que des cathos dans les régiments parachutistes.
01:28:03 Et donc peut-être qu'ils vont en profiter pour justement aller à l'inverse de la Start-Up Nation,
01:28:08 qui était le truc où je vais tout renverser en disant que la continuité, c'est la solidité.
01:28:13 Alors vous, vous y croyez peut-être ? Vous avez raison ?
01:28:16 Il y a un petit peu aussi la fable de Charles Péguy sur la différence entre le tailleur de pierre et le pâtisseur de cathédrale.
01:28:21 C'est un petit peu cela qu'il souhaite éveiller à l'heure où parfois, effectivement, dans le débat public,
01:28:26 on a plutôt tendance à dire qu'en France, tout va mal.
01:28:29 Écoutons Michel Onfray.
01:28:31 Alors il est un peu moins peut-être optimiste que vous sur ce qui va être prononcé,
01:28:35 mais plus largement sur la pratique du pouvoir par Emmanuel Macron.
01:28:38 Depuis qu'en 2005, les Français ont dit qu'ils ne voulaient pas de cette Europe,
01:28:42 et qu'en 2008, on leur a dit "vous n'en avez pas voulu, mais vous l'aurez quand même",
01:28:46 50% des gens ne vont plus voter, donc d'une certaine manière, il n'y a plus de légitimité.
01:28:50 D'accord ? On peut imaginer que d'un point de vue des statistiques, des chiffres, je ne sais quoi,
01:28:54 il y a une légitimité, mais quand la moitié des gens ne se déplacent pas,
01:28:58 elle est où votre légitimité ? Un chef de l'État digne de ce nom dirait
01:29:01 50% des Français se désintéressent de la politique, dont ceux qui votent très peu votent pour moi.
01:29:06 Il y a un moment donné où vous faites une espèce de révision totale,
01:29:10 où vous dites "je dois devenir le président de tous les Français,
01:29:13 et surtout des Français qui ne votent pas pour moi".
01:29:15 Michel Onfray qui parle d'une dérive autoritaire et qui reprend les mots,
01:29:19 par exemple de la France Insoumise hier au grand rendez-vous,
01:29:22 c'était Emmanuel Bompard qui parlait d'un braquage démocratique
01:29:24 après le passage sur la réforme des retraites.
01:29:28 Je pense que tous ces mots-là, je pense qu'Emmanuel Macron a tort,
01:29:32 y compris en allant à Mont-Saint-Michel de parler des civilisations avant,
01:29:36 un président ne doit pas être dans ce registre-là.
01:29:39 Et je pense que Emmanuel Bompard a tort aussi dans cette logique-là.
01:29:43 Est-ce qu'il est lucide ou pas Emmanuel Macron ?
01:29:45 Quand vous êtes président de la République, vous n'êtes pas commentateur.
01:29:50 Vous n'êtes pas commentateur.
01:29:52 - La civilisation c'est justement le pouvoir, oui,
01:29:54 c'est ce qui permet aux hommes de vivre en société, de réfléchir à certaines règles.
01:29:58 - Non mais attendez, ça c'est le concept de décivilisation, Norbert, regarde.
01:30:02 - Ah non, je reviens sur le concept de civilisation, ce qu'est la civilisation.
01:30:05 - D'accord, quand vous êtes président de la République, vous n'êtes pas commentateur.
01:30:08 D'accord, vous êtes acteur.
01:30:10 Et donc quand vous êtes acteur, vous êtes dans une logique de président de la République,
01:30:14 et ce que ça veut dire, dans l'imaginaire des Français.
01:30:16 - Ecoutez, pour l'instant, l'imaginaire des Français peut être convoqué quand même
01:30:21 à l'aune de ce déplacement tout à l'heure au Mont-Saint-Michel,
01:30:24 que nous aurons l'occasion de suivre en direct, ça sera à partir de 16h, c'est bien cela Florian ?
01:30:28 - Oui, tout à fait, il y aura une émission.
01:30:29 - Sur ces news, on aura l'occasion de le commenter ensemble, notamment sur notre antenne.
01:30:34 - Merci.
01:30:35 - Vous verrez que dans sa folie, le Quénon a mis le mont en Normandie,
01:30:38 alors que tous les Bretons savent que...
01:30:40 - Ah, je savais qu'il y en avait !
01:30:42 - Il est en Normandie, désolé, il est chez moi.
01:30:44 - Bel après-midi, à demain avec plaisir.
01:30:47 *musique*

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