Le maire d'un village de Meurthe-et-Moselle a été molesté par plusieurs personnes après être intervenu pour mettre fin à du tapage nocturne dans la nuit de ce samedi à dimanche.
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00:00 Ça va mieux.
00:02 – Racontez-nous de quoi, ce qui vous est arrivé physiquement,
00:06 vous avez souffert de quoi ?
00:08 – Physiquement, j'ai encore des hématomes et contusions,
00:12 mais ça va, c'est largement supportable.
00:15 Il y a aussi un petit choc aussi, moralement,
00:20 où j'ai eu la peur de ma vie et j'ai été vraiment touché moralement.
00:27 – Alors, on va revenir sur ce qui s'est passé.
00:29 D'abord, expliquez tout simplement que lorsqu'on est le maire
00:33 d'une petite commune comme vous, 300 habitants,
00:35 oui, on peut aussi être amené à intervenir comme ça en pleine nuit
00:40 parce qu'il y a des problèmes dans le village.
00:45 – Quand on est maire d'une petite commune comme la nôtre,
00:49 en milieu rural, on est toujours en première ligne,
00:52 et les habitants connaissent souvent qu'un seul numéro,
00:55 c'est celui du maire.
00:57 Donc, on doit souvent gérer les problèmes au quotidien.
01:03 Et voilà, il faut l'accepter quand on est maire d'une petite commune
01:08 comme la nôtre, et samedi soir, on est l'exemple.
01:14 – Vous disiez que tout le monde avait votre numéro,
01:17 est-ce que vous avez reçu des soutiens depuis samedi soir ?
01:20 – Énormément, c'est vraiment agréable,
01:25 il y a une énorme solidarité entre tous les élus,
01:29 peu importe le bord politique,
01:32 vraiment la politique est à l'arrière-plan
01:34 sur des sujets comme ça, d'agression,
01:37 et il y a vraiment une belle solidarité,
01:40 un énorme soutien de la préfecture, ça fait chaud au cœur.
01:46 – Vous le disiez à l'instant, vous avez eu très peur,
01:50 parce que lorsque ces individus se sont rués sur vous,
01:54 vous avez vraiment cru qu'ils allaient vous tuer,
01:58 il faut dire les choses telles qu'elles sont.
02:01 – Ces jeunes avaient une telle détermination,
02:04 ils étaient incontrôlables, pourtant quand ils me couraient après,
02:08 je leur criais "mais je vous ai rien fait, laissez-moi tranquille",
02:14 et voilà, ils voulaient faire du mal,
02:18 et à un moment ils m'ont mis au sol,
02:21 tout seul contre cette huître, je n'ai pas pu faire grand-chose,
02:24 et heureusement j'ai un copain qui était là,
02:28 qui arrivait à les faire fuir, à les écarter,
02:32 et mon réflexe après de "faire le mort au sol"
02:37 les a peut-être un peu effrayés,
02:39 voilà, ces deux facteurs ont pu me sauver,
02:43 j'ai vraiment eu la peur de ma vie,
02:47 par moments j'ai cru que j'allais mourir.
02:50 – Est-ce que la commune avait déjà eu des problèmes de violence ?
02:56 – Non, on reste une petite commune calme,
03:00 non, non, non, c'est toujours très calme,
03:06 et samedi soir c'était des jeunes extérieurs,
03:11 je ne les connaissais même pas,
03:13 je pense qu'ils ont des problèmes pour trouver des salles à louer,
03:16 pour faire des fêtes,
03:18 et ils se sont réfugiés chez nous à Manière,
03:22 chose qui changera puisqu'on va prochainement décider
03:26 de ne plus louer la salle des fêtes à des personnes extérieures au village,
03:31 on va vraiment la réserver aux habitants et associations locales,
03:35 et ça permet que des choses comme samedi,
03:41 des incidents comme ça ne se reproduisent plus.
03:44 – Est-ce que vous avez porté plainte ?
03:48 – Oui, oui, naturellement, j'ai porté plainte contre X,
03:53 l'enquête avance très bien,
03:56 au début je n'étais pas vraiment décidé à poursuivre,
04:01 poursuivre tout ce qui m'arrêtait,
04:08 mais j'ai été conseillé,
04:10 et pour défendre l'intérêt général de tous les élus qui se font agresser,
04:16 c'est très régulier maintenant,
04:18 pratiquement toutes les semaines un maire se fait agresser,
04:21 ou s'en prend au bien des élus,
04:24 c'est inadmissible, ça ne peut plus continuer comme ça.