• l’année dernière
Invité de la Matinale sur CNEWS, Frédéric Durand, directeur de l'Inspiration politique, s'est exprimé sur les fusillades. «Je suis un peu surpris de voir qu’on continue de traiter ce trafic de drogue un peu comme une délinquance comme une autre», a-t-il déclaré.

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Transcription
00:00 - Déjà on sait que ce trafic d'armes-là, ces armes en circulation,
00:03 sont liées à 99% au trafic de drogue, c'est important de le rappeler.
00:08 Après il y a effectivement des gens qui détiennent des armes de façon illégale,
00:13 mais je dirais c'est plutôt folklorique, ils ne s'en servent pas, les voyous eux s'en servent.
00:18 Et ensuite, moi je suis toujours un peu surpris de voir qu'on continue de traiter ce fameux trafic de drogue
00:24 un peu comme une délinquance, comme une autre,
00:26 sans avoir tout à fait compris qu'il s'agissait d'un système économique parallèle, un vrai système, très hiérarchisé,
00:32 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an, 250 000 employés dans la filière,
00:36 et qu'on ne peut pas le démonter comme ça.
00:39 Et puis il y a aussi le fait que ça fait vivre des familles entières, parfois dans certains quartiers difficiles,
00:45 et que si on note, et c'est pour ça que les pouvoirs publics ne vont pas tout à fait au bout,
00:50 parce que si on notait cet argent-là de certains endroits,
00:54 effectivement les risques seraient encore plus grands d'explosion, c'est terrible à dire, mais c'est la réalité.
00:59 Moi j'ai vécu pendant 10 ans à Saint-Ouen qui était une vraie plaque tournante au niveau régional de la drogue,
01:06 où tout Paris venait se servir, il y avait je crois 25 points de deal qui faisaient entre 20 et 30 000 euros par four,
01:13 et on voyait bien, et j'ai vu défiler tous les ministres de l'intérieur de la période qui disaient
01:17 "ça va s'arrêter, c'est fini", non ça ne s'arrêtait jamais.
01:20 Et donc en général l'utilisation des armes, on le sait aussi, c'est le fait de règlement de compte,
01:25 parce qu'il suffit qu'un dealer aille en prison pour qu'un autre veuille le territoire,
01:29 et quand celui qui est en prison ressort de prison, il veut récupérer son territoire,
01:32 et alors moi on a vu, à Saint-Ouen par exemple, on a assisté à des fusillades en pleine journée,
01:37 avec ce qu'ils appellent des jambisations, c'est-à-dire ils tiraient dans les jambes,
01:40 imaginez vous êtes dans cette cité-là, voilà, mais c'est pour donner des leçons,
01:45 après évidemment on tue aussi, mais imaginez vous descendez avec votre enfant dans ces immeubles-là,
01:51 et en plein après-midi à 16h, il y a des coups de feu qui sont donnés.
01:56 Alors il n'y a pas de solution, miracle, mais il faut vraiment le traiter comme un système économique parallèle,
02:01 et savoir ce qu'on fait, parce que si on continue de le traiter juste comme de la délinquance,
02:05 alors qu'on est dans un système extrêmement, alors j'entendais tout à l'heure Guillaume qui disait
02:10 effectivement on est un peu aussi dans du low-cost en ce qui concerne ce type d'activité,
02:16 mais néanmoins c'est très très structuré aujourd'hui.
02:19 Merci Guillaume.
02:20 [Musique]
02:22 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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