Gilles Rossary-Lenglet, auteur de la sextape au cœur d'un chantage à la mairie de Saint-Etienne, témoigne sur BFMTV.
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00:00 Mon rôle était simple, j'ai été engagé par Gaël Perdriot et Pierre Gauthiery pour pouvoir avoir un moyen de pression, de créer une arme, une laisse, une laisse politique afin de tenir Gilles Hartig.
00:18 Comment ça s'est fait ? Pourquoi ils ont pensé à vous ? Est-ce que vous les connaissiez ?
00:23 Oui, je les connaissais. Un jour, peu de temps après l'élection, peu de temps après la victoire de Gaël Perdriot en 2014, Pierre Gauthiery, Gaël Perdriot et Samy Kefigerom étaient en train de se poser des questions sur comment justement tenir Gilles Hartig le plus rapidement possible.
00:50 On va dire qu'on avait des élucubrations et à un moment donné, Samy Kefigerom, qui à l'époque était mon compagnon, leur a dit "mais vous savez, Gilles Rossary l'anglais sait gérer ce genre d'affaires, par le passé il l'a déjà fait".
01:09 Une heure et demie après, deux heures, j'étais dans le bureau du directeur de cabinet et ensuite j'étais avec Gaël Perdriot et le directeur de cabinet et l'affaire était conclue. Ça s'est fait en quelques minutes.
01:22 Et c'est-à-dire qu'est-ce qui s'est passé précisément lors de cette réunion ? Qu'est-ce que vous vous êtes dit ?
01:27 - Ah mais ça a été très simple. Je leur ai parlé, Samy m'avait parlé à l'avance de ce qu'il cherchait. Je leur ai dit qu'il ne fallait pas partir sur des questions financières.
01:40 Ça aurait été compliqué. Et puis on savait, il y avait des rumeurs sur l'avis privé ou en tout cas sur certaines tendances de Gilles Hartig qui ont été confirmées parce que Samy Kefigerom était dans le même parti
01:55 que Gilles Hartig et nous avons pu avoir les confirmations et je leur ai dit tout simplement vu que sa force, sa force de frappe, sa force politique est basée sur l'électorat catholique traditionnel,
02:11 il fallait faire un compromat, il fallait faire une vidéo de Meurs intime. - Vous avez eu l'idée de cette vidéo-là ? C'est vous qui l'avez proposée ?
02:20 - Absolument. Je leur ai dit. Immédiatement, j'ai donné le montant pour cette prestation qui était 40 000 euros en argent et 10 000 euros en nature.
02:34 Ça peut vous paraître étonnant mais il n'y a eu aucune négociation de leur part. OK. - C'est-à-dire qu'ils vous ont dit "oui, OK, on tape dans la main et on est OK sur les conditions".
02:46 - Alors les conditions, il y avait aussi si jamais il m'arrivait des choses au niveau professionnel d'avoir un emploi, un véritable emploi, pas un emploi fictif.
02:56 Et puis voilà. Et je tiens à rappeler une chose très importante, c'est que j'ai donné le montant mais je n'ai pas dit comment me payer.
03:06 C'est-à-dire que Gaël Perdriot et Pierre Gauthiery auraient pu, je ne sais pas moi, faire un crédit. Non, ils ont préféré faire un détournement d'argent public.