• il y a 2 ans
Abdou Karim Fofana : « ça n’a rien à voir avec des manifestations populaires pour des opinions politiques »

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Transcription
00:00 avec Ousmane Sonko, même proposition hier sur cette antenne de Alun Akin.
00:04 Un dialogue entre les deux, en est-il possible ?
00:08 Oui, d'abord je pense que ce sont des bonnes volontés qui veulent de l'apaisement au Sénégal.
00:13 Mais ce qu'il faut noter tout d'abord, c'est que nous sommes dans l'épilogue d'une situation judiciaire
00:22 qu'on veut transférer sur le terrain politique.
00:24 De quoi il s'agit ? Ces deux personnes, un homme politique de l'opposition populaire et une jeune femme
00:30 qui ont des problèmes et qui a fini en justice.
00:33 Ça n'a rien à voir avec le terrain politique ou tout ce qui tourne autour de nos institutions.
00:38 Mais les jeunes n'ont voté pas la chandelle quand on voit les cas de décès enregistrés.
00:44 On parle d'une trentaine depuis 2002.
00:48 Oui, c'est la raison pour laquelle le président Mackesal a appelé l'association.
00:51 2021 plutôt, 2021.
00:53 Le président Mackesal, par volonté de décrispation, a appelé les acteurs politiques autour d'une table
00:58 et leur avait dit qu'il n'y aurait pas de sujet tabou, qu'on pouvait discuter de notre République,
01:03 de notre État, de notre nation et voir comment avoir une décrispation de l'espace politique.
01:08 Maintenant, il faut distinguer les choses. Il y a le jeu politique.
01:12 Et en face aussi, il y a ce qu'on peut appeler du baptisme, du vandalisme.
01:16 Ce qu'on a vu depuis hier, ce sont des personnes armées, je dis bien armées, recrutées,
01:21 qui sont sur le terrain, qui incitent à la haine, qui poussent des gens à sortir des armes,
01:30 poussent les jeunes à sortir et à tuer des magasins.
01:32 Ça n'a rien à voir avec des revendications politiques ou sociales.
01:37 Il n'y a pas de mobilisation populaire dans la rue. Vous le voyez.
01:40 C'est des échofourés partis par là, des groupes de quelques personnes
01:43 qui s'adonnent à des actifs de vandalisme et de piège.
01:46 Mais ça n'a rien à voir avec des manifestations populaires pour des opinions politiques.
01:50 – Alors, M. le ministre, hier, vous avez rencontré la presse étrangère
01:56 pour une conférence de presse d'explication suite à ce verdict
02:01 rendu par la chambre criminelle de Dakar.
02:05 Ça veut dire que vous ne parlez pas au Sénégalais ?
02:07 – Non, on ne parle pas au Sénégalais. J'ai entendu hier cette polémique.
02:10 Il faut savoir que nous, tous les jours, on est sur le plateau.
02:13 Le matin, on est dans tous les quotidiens du Sénégal pour des échanges, des émissions.
02:18 Donc ce n'est pas quelque chose d'exceptionnel. On parle aux médias quotidiens.
02:23 – Mais la situation d'hier est exceptionnelle.
02:25 – Oui, mais écoutez-moi. La presse étrangère a un besoin particulier.
02:29 Ils nous ont fait une demande.
02:30 C'est que tous les jours, quand il y a des événements au Sénégal,
02:32 ils doivent boucler à 18h pour envoyer leurs éléments
02:35 qui doivent passer à 20h dans les journaux télévisés.
02:38 – C'est le cas pour les médias au Sénégal.
02:41 – Vous m'écoutez ? Sauf que sur les médias sénégalais, on n'a pas de contrainte.
02:45 La preuve, vous me prenez en direct. Comme ça, je vous parle.
02:48 Le soir, je fais une interview sur un quotidien qui paraît le lendemain.
02:51 Le matin, mon collègue Moussa Boukarcham est invité d'informater sur TFM.
02:57 Et d'autres sont sur les médias. Donc ce n'est pas un problème.
02:59 Mais c'est un caractère particulier avec une demande particulière
03:03 et des contraintes horaires. Donc il ne faut pas dire cela.
03:06 Le président de la République a fait une interview avec RFM il n'y a pas longtemps.
03:09 Tous les jours, vous avez des acteurs politiques qui vous parlent de tous les camps.
03:14 Donc il ne faut pas créer cette amalgame.
03:16 La presse étrangère a une demande particulière sur une journée
03:20 et ils ont une contrainte horaire. Donc on fait cela.
03:22 La preuve, tout ce qu'on a dit le soir, parce que le gros des événements,
03:27 c'est entre 18h et 22h, on a fait une conférence de presse,
03:31 un point de presse avec le ministre de l'Intérieur,
03:32 qui s'y met à tous les médias, parmi lesquels les médias sénégalais,
03:35 où on leur a donné cette situation.
03:37 Et ça, le contenu était plus dense, plus important que ce que la presse étrangère,
03:41 parce qu'il y avait une contrainte horaire.
03:43 On leur a fait le point à 17h-18h.
03:45 Donc c'est tout à fait normal dans tous les pays du monde,
03:47 il faut prendre en compte les besoins spécifiques de la presse nationale
03:50 et les besoins spécifiques de la presse internationale.
03:52 Mais vouloir dire qu'on ne parle pas au Sénégalais,
03:54 ou on ne va pas dans les médias, la preuve, vous m'avez appelé il y a 30 minutes,
03:57 sans aucune préparation, pour me dire que vous voulez qu'on échange en direct à 12h10,
04:02 depuis 12h je vous attends, et on l'a fait.
04:04 Donc ne dites pas qu'on ne communique pas avec les Sénégalais et la presse locale.
04:07 – Aujourd'hui, M. le ministre, les Sénégalais ont besoin d'être rassurés.
04:11 Que leur dites-vous ?
04:13 – Que la situation est sous contrôle.
04:15 On a des tentatives sporadiques partie par là, dans certains quartiers.
04:22 Vous savez le Sénégal, c'est 15 000 quartiers et villages.
04:24 Il n'y a pas aujourd'hui 100 quartiers dans tout le Sénégal
04:26 où il y a eu des émeutes ou des violences.
04:31 Et surtout qu'on fasse que ces violences ne sont pas le fait
04:34 d'une manifestation populaire politique, des populations qui donnent leur opinion.
04:38 Ce sont des gens organisés, armés, on les a vus, encaboulés.
04:42 Et puis des PR aussi qui voient dans ces manifestations
04:45 l'opportunité d'aller ouvrir un magasin, de prendre des choses.
04:48 Nous l'avons vu, nous le constatons dans beaucoup de cas.
04:51 Mais aujourd'hui, vous voyez, la ville est calme,
04:53 les activités reprennent petit à petit.
04:55 C'est vrai, les gens ont peur, ils restent chez eux pour la plupart.
04:58 Mais vous voyez qu'il n'y a pas de dédouanement.
05:00 Je pense que dans cette situation, on a un point de référence, c'est mars 2021.
05:05 Et vous conviendrez avec moi qu'on est très loin de mars 2021.
05:09 – Merci M. le ministre.
05:10 – Je vous remercie.
05:12 – Abdelkarim Fofana, porte-parole du gouvernement.
05:15 [Bruit de moteur]

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