Comment les architectes de Tokyo réinventent une mégalopole en manque d’espace... Formes innovantes de verticalité mais aussi retour aux constructions traditionnelles : le Tokyo du futur, qui intègre une forte dimension environnementale, ambitionne ainsi la neutralité carbone.
Longtemps admirée pour l’efficacité de ses infrastructures, la capitale nippone, où transitent chaque jour des millions de travailleurs, atteint aujourd’hui ses limites. En manque d’espace, la mégalopole peine désormais à accueillir ceux qui s’y installent dans de bonnes conditions. Pour remédier à cette situation source de tensions, les architectes de Tokyo, en quête d’équilibre entre ville et cités-jardins à petite échelle, développent un nouveau mode d’urbanisme vert.
Documentaire de Michael Trabitzsch (Allemagne, 2021, 26mn)
Longtemps admirée pour l’efficacité de ses infrastructures, la capitale nippone, où transitent chaque jour des millions de travailleurs, atteint aujourd’hui ses limites. En manque d’espace, la mégalopole peine désormais à accueillir ceux qui s’y installent dans de bonnes conditions. Pour remédier à cette situation source de tensions, les architectes de Tokyo, en quête d’équilibre entre ville et cités-jardins à petite échelle, développent un nouveau mode d’urbanisme vert.
Documentaire de Michael Trabitzsch (Allemagne, 2021, 26mn)
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00:00 Une métropole qui semble s'étendre à l'infini.
00:07 Avec ses 38 millions d'habitants, Tokyo est la plus grande agglomération de la planète.
00:13 Sans doute aussi la plus dynamique et la plus éclectique.
00:17 Les néons illuminent ces moindres recoins, comme si elle était le théâtre de mise en scène sans cesse renouvelée.
00:24 Mégapole anarchique, chaotique, elle est parfois surnommée le laboratoire urbain du monde.
00:32 Pour moi, être en forêt ou à Tokyo, qui est surpeuplé et désordonné, ça revient presque au même.
00:43 Les deux se ressemblent.
00:48 Nulle part ailleurs on observe ce fourmillement quotidien. Tokyo est la ville la plus rapide du monde.
00:55 Sous terre comme à la surface, les flux de circulation parcourent la jungle urbaine sur plusieurs niveaux.
01:02 Pour moi, cette ville est unique. Elle avance en permanence.
01:08 Les gens disent "Attends, arrêtons-nous un moment pour profiter du passé", mais ce n'est pas de la nostalgie.
01:15 Avec ses proportions écrasantes, Tokyo est aussi chargée de l'énergie de son abondante population.
01:22 Mais cet espace urbain ne peut pas continuer de croître. Il n'y a plus de place.
01:27 Comme beaucoup de mégapoles dans le monde, Tokyo va devoir évoluer en développant et en expérimentant une nouvelle culture urbaine et de nouveaux modèles de ville.
01:42 Certains historiens affirment que Tokyo était à l'origine un agrégat de plusieurs centaines de villages et n'existait pas en tant que ville.
01:52 Et je pense que ça, c'est l'essence même de Tokyo. Et la ville actuelle pourrait en fait facilement retrouver cette forme antérieure.
02:06 La mégapole. Un tissage multicolore. Un patchwork urbain dépourvu de structure globale.
02:13 Ce qui apparaît d'abord comme un inconvénient pourrait devenir au 21e siècle la vision d'une nouvelle ville.
02:20 La super métropole se dissout en une mosaïque de petites villes dont l'assemblage fait naître un nouveau Tokyo.
02:30 C'est assez unique de ne pas avoir un centre prédominant, mais plutôt un ensemble de points reliés les uns aux autres.
02:40 C'est une ville tellement vaste et complexe, tellement diverse. En fait, on peut créer sa propre ville en reliant différentes zones.
02:49 Par exemple, un quartier comme Shinjuku et un quartier à l'autre bout de Tokyo.
02:54 Et c'est comme ça qu'on crée sa propre ville.
03:00 Dès le début de la journée, les gares, principaux points de jonction, sont prises d'assaut.
03:11 Quatre millions de personnes passent quotidiennement par celle de Shibuya.
03:17 L'un des carrefours les plus célèbres du Japon.
03:20 La ville est un champ de force énergétique qui inspire et stimule la créativité, comme celle de Gwenaël Nicola.
03:28 Peu à peu, au bout de 20 ans, je commence à mieux comprendre le Japon.
03:33 Et je prends conscience de sa profondeur et de sa complexité.
03:36 C'est tout simplement incroyable.
03:38 J'en ai marre d'entendre les gens dire que le Japon est un pays simple.
03:41 C'est complètement faux.
03:43 C'est une société de l'intérieur, et c'est une société de l'extérieur.
03:46 Je ne veux pas dire que le Japon est un pays simple.
03:48 C'est complètement faux.
03:50 C'est une société extrêmement complexe dans le domaine des arts, de l'esthétique, de la vie, de tout.
03:55 Gwenaël Nicola a fait carrière à Tokyo.
03:59 Il travaille pour de nombreuses marques phares de la mode internationale,
04:02 et conçoit des boutiques, des grands magasins et des produits.
04:06 Les bureaux de son agence de design sont installés dans une maison moderne
04:10 qu'il a conçue et construite pour lui-même et pour sa famille.
04:13 Ce qui a d'abord été sa résidence est devenu son lieu de travail.
04:17 À Tokyo, dans les rues commerçantes d'Omotesando et de Ginza,
04:22 on peut croiser des femmes avec un kimono comme on en portait il y a 200 ans
04:26 et un téléphone portable à la main.
04:28 Et tout le monde trouve ça fantastique.
04:31 Ça n'étonne personne, et ça, c'est génial.
04:34 Que cette intemporalité existe bel et bien sur cette Terre.
04:39 C'est un endroit sur la Terre.
04:41 Voilà ces femmes en kimono, rassemblées à Roppongi, dans le centre de Tokyo.
04:49 Même le combat traditionnel au sabre est pratiqué dans toute la ville.
04:54 Et dans ce magasin de pigments,
04:58 les artistes peuvent s'initier à l'art de l'agencement des couleurs.
05:02 Par ailleurs, bon nombre de personnes, croyantes ou non,
05:07 se rassemblent le week-end dans l'un des nombreux sanctuaires.
05:10 Si Tokyo brille par sa modernité,
05:13 on y honore aussi les savoir-faire et l'expérience des générations passées
05:17 en les perpétuant.
05:18 Gwenaëlle Nicolas a décoré un hôtel dans la nouvelle banlieue de Tachikawa.
05:28 Des administrations publiques et des entreprises ont été relocalisées ici,
05:33 afin que le centre-ville puisse être transformé.
05:36 Dans la banlieue, le regard peut s'étendre au loin,
05:39 et Nicolas a focalisé son projet sur quelques points centraux.
05:43 Mon défi était d'aller au plus simple,
05:48 pour qu'on puisse apprécier l'espace et la vue sur la nature.
05:52 C'est ce qui comptait le plus.
05:54 Le bâtiment mesure environ 60 mètres de long,
05:57 et toute la difficulté était de savoir comment faire quelque chose de très simple,
06:01 tout en réalisant ce qu'on appelle une piscine infinie.
06:04 C'est très compliqué au Japon.
06:06 On occulte tout ce qu'il y a autour pour ne plus percevoir que l'espace ouvert.
06:11 L'hôtel disparaît et il ne reste plus que cette vue à 180 degrés sur la montagne derrière.
06:17 C'est tout simplement génial, parce que ça crée un effet de surprise.
06:21 Quand je propose une idée, personne ne me demande pourquoi.
06:30 Mes interlocuteurs l'examinent et disent « Hum, intéressant ».
06:33 Et ils commencent à réfléchir.
06:35 Donc le projet commence dès qu'on présente l'idée.
06:37 Je suis venu au Japon parce que je cherchais un endroit dénué de règles.
06:42 Et à Tokyo, j'ai été très surpris de ne ressentir aucune pression liée à la culture.
06:49 C'était vraiment super.
06:52 Omotesando est l'une des rues commerçantes les plus célèbres du monde,
07:00 ce qui en fait un lieu de grande affluence.
07:02 Elle relie les quartiers Roppongi et Harajuku.
07:05 À son extrémité se trouve le musée Nezu,
07:11 conçu sur le modèle traditionnel des maisons basses tout en longueur.
07:15 Côté rue, un auvent le protège de la pluie et du soleil,
07:19 tandis que l'arrière s'ouvre sur un grand jardin japonais.
07:22 Le bâtiment a été conçu par Kengo Kuma.
07:30 C'est un musée où est exposée l'histoire de la cérémonie du thé,
07:33 très importante dans la culture traditionnelle japonaise.
07:36 Je pense qu'il y a beaucoup de potentiel dans des endroits calmes comme celui-ci,
07:44 où les bâtiments sont tous de faibles hauteurs.
07:47 En construisant sur le modèle du musée Nezu,
07:52 on pourrait vraiment changer le paysage urbain.
07:56 Et j'aimerais beaucoup contribuer à ce qu'il y ait moins de grands immeubles à Tokyo,
08:00 et plus de petites constructions basses.
08:03 À l'époque où Tokyo était un ensemble de villages,
08:17 les gens vivaient dans une ville déjà très dense,
08:20 sans voiture, et faisaient tout à pied.
08:23 Je pense donc que Tokyo pourrait très facilement retrouver ce fonctionnement.
08:27 Le quartier Harajuku est situé de part et d'autre de la rue commerçante de Omotesando.
08:37 Il se composait à l'origine de maisons individuelles,
08:40 dont beaucoup ont été transformées en magasins.
08:43 Le revêtement singulier de ce nouveau bâtiment
08:47 ressemble à un échafaudage de lattes conçu pour une grande tente,
08:51 dont l'ossature reste visible.
08:54 C'est une pâtisserie taïwanaise dotée d'un café,
08:57 qui a été conçue par Kengo Kuma.
09:00 Le bâtiment est un vibrant plaidoyer pour un retour au matériau traditionnel,
09:06 et une architecture émancipée de la forme rectangulaire.
09:09 L'épicerie fine de sauce soja Kayanoya, située dans le quartier Nihonbashi,
09:17 a également été conçue par Kengo Kuma.
09:21 Je suis d'abord allé à l'usine de sauce soja à Kyushu,
09:25 dans l'idée de m'inspirer du processus de fabrication.
09:29 Et les barils en bois qu'ils utilisaient pour faire la sauce soja
09:33 avaient vraiment l'air cool.
09:35 Et je me suis dit que c'était grâce à ces barils
09:38 que la sauce soja avait si bon goût.
09:41 Cette boutique de fourniture artistique
09:49 est célèbre dans toute l'Asie.
09:51 Elle a également été imaginée par Kengo Kuma,
09:54 qui a employé des matériaux traditionnels
09:56 pour rompre avec la structure rectangulaire du bâtiment.
09:59 Si Kengo Kuma est considéré comme le maître à penser
10:05 d'un renouveau du vieux Tokyo,
10:07 alors So Fujimoto est son allié.
10:10 Lui aussi conçoit et prône de nouvelles façons d'habiter
10:14 et d'utiliser la mégapole.
10:17 Les petites rues de Harajuku et Omotesando
10:20 m'ont beaucoup inspiré,
10:22 notamment parce qu'elles sont agencées de manière organique
10:26 et que les gens ont fait des efforts pour les aménager,
10:30 avec des pots de fleurs et des arbustes.
10:33 Toutes ces activités humaines
10:36 en font des quartiers résidentiels très accueillants.
10:40 Les gens sont très intéressés par les petites rues
10:43 et les petites rues de Harajuku.
10:46 Et même si on est à Tokyo,
10:49 on fait tout à échelle humaine
10:52 et en lien avec la vie des habitants.
10:55 En 2010, So Fujimoto a achevé un projet de micro-maison
11:05 empilé les unes sur les autres.
11:08 Dans une ville à forte densité de population,
11:11 la proposition, à contre-courant pour des appartements individuels,
11:15 a valu à l'architecte une soudaine renommée internationale.
11:19 C'est en plein cœur des quartiers résidentiels de Tokyo,
11:29 au milieu d'un environnement de plus en plus dense,
11:32 que nous avons conçu une version miniature étonnante
11:35 de la densité urbaine de Tokyo.
11:39 On peut imaginer des architectures
11:42 qui transcendent les aspects négatifs de l'urbanisme
11:45 ou qui en tirent avantage.
11:48 Ce n'est pas juste une question de courage et de prise de risque.
11:52 L'idée, c'est plutôt de traduire un nouveau style de vie urbain,
11:56 de voir que l'exiguïté peut parfois engendrer
11:59 une forme d'habitat complexe, mais confortable.
12:02 C'est ce que nous avons fait.
12:05 L'ensemble fonctionne comme un kit de construction.
12:08 On peut le développer en utilisant des éléments plus volumineux
12:12 ou en les empilant davantage, comme des extensions,
12:15 pour créer un lotissement vertical.
12:18 Si Tokyo est devenue une source d'inspiration
12:27 pour les architectes du monde entier,
12:30 c'est parce que même les lotissements d'urbanisme
12:33 y échappent aux principes rigides
12:36 qui s'appliquent un peu partout dans le monde.
12:39 On peut oser de nouvelles formes de logement et de vie,
12:42 là où l'espace est limité.
12:45 Les constructeurs et les architectes
12:51 ne sont pas obligés de s'adapter à ce qui existe.
12:54 Ils peuvent se démarquer en concevant leurs propres projets.
12:58 Il faut se débarrasser de tout jugement négatif
13:01 sur les petites structures
13:04 et porter, au contraire, un regard positif sur elles.
13:07 Car il y a des choses qu'on arrive à faire
13:10 que dans des espaces exigus.
13:13 Prenez par exemple la cérémonie du thé au Japon.
13:16 Si on a une cérémonie,
13:19 on peut faire un thé au Japon.
13:22 Mais si on a un thé au Japon,
13:25 on peut faire une cérémonie du thé au Japon.
13:28 Si elle se vit aussi intensément,
13:31 c'est justement parce que l'espace où elle a lieu est restreint.
13:34 Tokyo est connu pour la diversité de ses petites maisons
13:37 sur de petits terrains, dans de petites rues.
13:40 Ses bâtiments, réalisés par Apollo Architects,
13:43 sont loin d'être des architectures uniformisées.
13:46 Ils sont la preuve que la diversité des formes de construction
13:49 permet de diversifier les modes de vie.
13:53 L'élégance, par exemple,
13:56 est à mon sens une sorte d'esthétique discrète,
13:59 minimisée en quelque sorte.
14:02 Et je pense que la beauté qui réside dans la modestie
14:09 est une caractéristique de l'esthétique japonaise.
14:12 Mais pour créer ces nouvelles villes à petite échelle,
14:20 il faut accepter que la densité de population
14:23 soit très forte ailleurs.
14:26 Plusieurs milliers de personnes travaillent dans le complexe
14:29 de bureau Tokyo Midtown, et elles peuvent y acheter
14:32 tout ce dont on a besoin pour vivre.
14:35 Une petite ville, dans un seul et même bâtiment.
14:38 C'est aussi l'un des centres commerciaux préférés
14:42 de Tomomi Nishimoto.
14:45 Une personnalité emblématique de cette nouvelle culture urbaine,
14:48 elle est la première femme à diriger un grand orchestre symphonique.
14:51 Lorsque je pense à l'histoire du Japon,
14:59 je vois une map monde.
15:02 Et ce que je regarde souvent sur une carte,
15:07 ce sont les courants océaniques autour du globe.
15:15 Quand je les vois parcourir la planète,
15:18 je me dis que les choses arrivent plus vite en suivant
15:21 les courants par bateau que par la terre du pays voisin.
15:24 J'ai bénéficié de beaucoup de soutien.
15:35 A cette époque-là, il n'y avait presque pas de femmes
15:40 chefs d'orchestre.
15:43 La femme était envisageable pour un petit orchestre.
15:46 Mais diriger un grand orchestre, comme je le fais maintenant,
15:49 un grand opéra ou un ballet,
15:52 c'était impensable pour une femme.
15:55 Il y a des moments où il faut prendre toutes sortes de décisions.
16:00 Et en tant que chef d'orchestre, je suis bien sûr amené
16:03 à en prendre sur place, en direct.
16:07 Je ne cherche pas à faire bonne impression.
16:10 Je pense qu'il y a beaucoup de choses chez moi
16:13 qui ne plaisent pas aux gens.
16:16 Mais ça fait partie de mon métier.
16:19 J'estime que je ne peux me fier qu'à la voie
16:22 que j'ai moi-même choisie.
16:26 Tokyo Midtown se trouve au cœur du Nouveau Tokyo.
16:29 Après la démolition des bâtiments du ministère de la Défense
16:32 et la relocalisation de ses services dans les banlieues récentes,
16:35 un quartier entier est sorti de terre ici à partir de 2007.
16:38 Il se met à construire un nouveau quartier,
16:41 un quartier qui sera le plus important de la ville.
16:44 Il s'agit de la ville de Tokyo.
16:47 Il s'agit de la ville de Tokyo.
16:50 Il s'agit de la ville de Tokyo.
16:53 Il s'agit de la ville de Tokyo.
16:56 Il se compose d'une alternance de complexes de bureaux très compacts
16:59 et d'espaces ouverts plantés de verdure et de petits parcs.
17:02 Tadao Ando, architecte mondialement connu,
17:08 a construit ici le Design Site
17:11 à la demande du styliste tout aussi célèbre Issei Miyake.
17:14 Ce musée du design sous toutes ses formes
17:17 s'intègre discrètement dans le parc
17:20 et a installé ses salles d'exposition sous terre.
17:23 Le soir venu, pendant la saison chaude,
17:34 ce parc est le lieu d'attraction de celles et ceux qui vivent à proximité.
17:37 Les familles peuvent y flâner au calme
17:40 et profiter de l'espace,
17:43 une chance rare dans les quartiers centraux de Tokyo.
17:47 En 2007 toujours,
17:50 un autre architecte s'est essayé à redessiner Tokyo à la verticale.
17:53 En 2007 toujours,
17:56 un autre architecte s'est essayé à redessiner Tokyo à la verticale.
17:59 En 2007 toujours,
18:02 un autre architecte s'est essayé à redessiner Tokyo à la verticale.
18:05 Dans Ginza, la rue commerçante la plus célèbre de la ville,
18:08 avec ses magasins emblématiques,
18:11 il a construit des boutiques qui s'élancent tout en finesse,
18:14 qui ont permis à la ville et aux passants l'espace gagné horizontalement.
18:17 Quand je réfléchissais à des idées pour le concours,
18:24 je voulais apporter une touche très originale à Ginza.
18:27 Avant, il n'y avait pas de jardin botanique à Ginza,
18:30 car c'est l'une des zones commerciales les plus chères du monde.
18:33 C'est pour ça qu'il n'y a pas d'espace vert là-bas.
18:37 Une structure fixe est décomposée et réassemblée.
18:40 Chacune des boutiques superposées dispose de son propre accès
18:43 grâce à différents ascenseurs
18:46 qui s'élèvent depuis la cour intérieure.
18:49 Le client veut avoir 8 boutiques,
18:52 et il y a un seul client qui peut avoir 8 boutiques.
18:55 Il y a un seul client qui peut avoir 8 boutiques.
18:58 Il y a un seul client qui peut avoir 8 boutiques.
19:01 Il y a un seul client qui peut avoir 8 boutiques.
19:04 Le client voulait 8 boutiques dans l'immeuble,
19:07 car les prix des terrains à Ginza sont très élevés.
19:10 Or, le bâtiment est très étroit et profond.
19:13 Pour moi, tout l'enjeu était de réussir à fournir aux 8 boutiques
19:16 la même exposition par rapport à la rue commerçante.
19:20 Le plus important dans ce projet
19:23 était le passage public à l'intérieur du bâtiment.
19:26 Le client voulait un parking au sous-sol.
19:29 Mais moi, je craignais qu'une entrée de parking
19:32 n'entrâte pas dans le bâtiment.
19:35 Je voulais un parking au sous-sol.
19:38 Je voulais un parking au sous-sol.
19:41 Je voulais un parking au sous-sol.
19:44 Je voulais un parking au sous-sol.
19:47 Pour moi, je craignais qu'une entrée de parking
19:50 n'entrâte la circulation des passants.
19:53 Alors, j'ai imaginé un accès avec ascenseur.
19:56 Je ne suis pas un architecte qui définit la forme a priori.
19:59 Je conçois le design en répondant aux exigences.
20:02 - A Tokyo-Shibuya, tout un quartier
20:11 va être intégralement reconstruit.
20:14 Le but, c'est de faire de la ville comme elle est,
20:17 permettre aux gens un accès plus rapide et plus efficace
20:20 à cette gare, l'une des trois plus grandes au monde.
20:23 C'est une nouvelle ville dans la ville
20:33 à forte densité qui verra le jour.
20:36 Le cerveau de cette planification,
20:39 c'est le maire de Shibuya, Ken Hasebe.
20:43 - Depuis que j'ai pris mes fonctions,
20:46 je proclame haut et fort Londres, Paris, New York et Shibuya.
20:49 Cela traduit notre objectif
20:52 de devenir une ville internationale hautement développée.
20:55 Et on peut dire qu'on y est parvenu ces 5 dernières années.
20:58 Tout le monde comparait Shibuya à d'autres endroits du Japon
21:01 ou d'autres quartiers de Tokyo.
21:04 Mais maintenant, on peut dire pour de bon
21:07 Londres, Paris, New York et Shibuya.
21:11 - La tour Scramble Square
21:14 est la pièce maîtresse du nouveau Shibuya.
21:17 Son architecture est également signée Kengo Kuma.
21:20 Les gratte-ciels modernes comme celui-ci
21:23 sont par définition des lieux verticaux.
21:26 Mais ici, on est à plus de 200 m au-dessus de la rue Bondé.
21:29 On peut flâner,
21:32 prendre un café, sortir manger à différents étages
21:35 pour enfin rejoindre la place centrale du nouveau Shibuya.
21:38 Le toit vert de la tour Scramble Square.
21:41 - Le concept de développement urbain a été créé il y a 20 ans.
21:47 Si bien qu'au moment où j'ai pris mes fonctions,
21:50 il était dépassé.
21:53 A l'époque, on avait élaboré le projet en misant sur une diminution
21:56 du nombre d'habitants. Mais Shibuya est au cœur de la ville.
21:59 Ce n'est donc pas près d'arriver, même si la population japonaise décroît.
22:02 La ville d'aujourd'hui, c'est aussi moins de tout.
22:05 Moins de circulation,
22:08 moins d'énergie consommée et moins de déchets.
22:11 Les nouveaux centres ultramodernes
22:14 en sont capables techniquement et culturellement.
22:29 - Dans la zone la plus compacte de Shibuya,
22:32 le parc Miyashita a été construit à 17 m de haut
22:35 sur le modèle de la High Line de New York.
22:38 Yuji Hamano était le concepteur en chef du projet inauguré en 2020.
22:41 - Nous nous sommes effectivement beaucoup inspirés
22:44 de la High Line à New York.
22:47 Nous y sommes allés à plusieurs reprises.
22:50 J'y suis allé une fois aussi.
22:53 Et je pense que c'est vraiment un excellent projet.
22:56 - A la différence de Manhattan,
22:59 la circulation ici n'est pas interrompue.
23:02 Les lignes de métro entourent le nouveau parc.
23:05 Aux étages situés en dessous de l'espace vert
23:08 et des airs de jeu,
23:11 les gens pourront prendre un café et se restaurer.
23:14 Mais le plus important reste le toit.
23:17 Il est spacieux et évoluera en une tonnelle végétalisée
23:20 protégeant les gens du sol.
23:23 - La High Line fait 9 m de haut,
23:26 alors que le parc Miyashita en fait 17.
23:29 C'est presque le double.
23:32 Contrairement à la High Line,
23:35 le parc ici réunit divers éléments.
23:38 Il y a des parkings, des magasins, des cafés,
23:41 des espaces de sport et de détente.
23:44 Et le toit est un peu plus grand que le parc.
23:47 - Le toit est un peu plus grand que le parc.
23:50 Il y a des parkings, des espaces de sport et de détente.
23:53 Je pense qu'il y aura à l'avenir
23:56 de plus en plus de complexes de ce type.
23:59 - La vision du nouveau Tokyo
24:02 est celle d'une fusion entre la tradition
24:05 et un présent où tout va toujours plus vite.
24:08 La modernité des infrastructures
24:11 se double d'une densification verticale
24:14 pour regagner à l'horizontale de l'espace.
24:17 Pour regagner à l'horizontale de l'espace,
24:20 de la place et de l'air.
24:23 - Tokyo a beaucoup de potentiel.
24:26 Il existait autrefois
24:29 une vraie culture des ruelles à Tokyo.
24:32 Il y avait de l'animation dans ces rues très étroites
24:35 où débordait même la vie domestique des riverains.
24:38 Il y avait des ruelles intimes et chaleureuses
24:41 comme dans aucune autre ville asiatique.
24:44 Je crois que Tokyo peut devenir un modèle
24:47 pour le nouveau projet urbain
24:50 si nous arrivons à faire revivre cette culture.
24:53 ...
24:56 ...
24:59 - Ces architectures dégagent
25:02 une force assez impressionnante, je trouve.
25:05 Du coup, j'aimerais essayer les deux.
25:08 Je ne veux pas faire un projet urbain
25:11 qui ne s'applique pas à la culture des ruelles.
25:14 - La ville dentaculaire à l'effervescence permanente
25:17 veut apprendre la lenteur
25:20 et retrouver une façon de vivre
25:23 où l'anonymat fait place aux relations entre voisins
25:26 et où les aménagements et les bâtiments
25:29 sont pérennes et bénéfiques pour les gens.
25:32 Tokyo veut être une ville à la fois moderne
25:35 et à taille humaine.
25:38 Telle est l'ambition.
25:41 - D'abord, j'espère que Shibuya sera capable
25:44 de faire de ces différences une force.
25:47 Mais du point de vue de ses habitants,
25:50 il faudrait que les associations de quartier
25:53 soient beaucoup plus actives.
25:56 Certes, il en existe déjà, mais elles devraient s'engager
25:59 encore plus et jouer un rôle plus important.
26:02 Il faut s'imaginer vivre demain
26:05 et se rendre compte qu'il y a des choses
26:08 qui sont plus importantes que la vie.
26:11 - Je vous souhaite une belle journée.
26:14 - Merci.
26:17 - Au revoir.
26:20 - Au revoir.
26:23 (indicatif musical)
26:26 ♪ ♪ ♪