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Aujourd'hui, Thomas Croisière nous parle d'un des plus grands classiques du cinéma américain : Il était une fois en Amérique, de Sergio Leone.

La chronique de Thomas Croisière - (31 Mai 2023 - )
Retrouvez toutes les chroniques de Thomas Croisière dans « C'est encore nous !» et sur France Inter https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-thomas-croisiere

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😹
Amusant
Transcription
00:00 Parmi les films de la vie de Thomas Croisière, celui-ci a une importance primordiale.
00:04 C'est pourquoi vous m'avez dit Thomas, vous m'avez confié avoir eu du mal à accoucher
00:08 de votre texte, ça n'a pas été évident, et vous avez mis les moyens même visuels
00:12 que vous pourrez voir chers auditorices sur la vidéo YouTube ou en direct là maintenant
00:16 sur France Inter.fr.
00:17 Et vous vous êtes vieilli, je dois le dire pour ceux qui ne voient pas l'image, vous
00:21 vous êtes vieilli grâce à la magie du maquillage de cinéma pour nous parler de…
00:25 C'est le serment que se font Noodles, Kokai, Dominic, Patsy et Max, les cinq voyous adolescents
00:44 d'Il était une fois en Amérique de Sergio Leone, qui après Il était une fois dans
00:48 l'Ouest et la Révolution boucle par son film Testament, sa trilogie dite du temps.
00:53 Pas étonnant d'y trouver un Inky Pete Proustien, non pas du côté de chez Swan mais de chez
00:57 Fatmo.
00:58 « Qu'est-ce que t'as fait toutes ces années ? »
01:01 « Je me suis couché de bonheur. »
01:03 Si la littérature a l'heptalogie de la recherche, le cinéma a la trilogie des Il était une
01:08 fois, aussi qualifiée d'américaine, par opposition à celle des dollars avec ses
01:12 jalons du western italien que sont le bon, la brute et le truand, et pour quelques dollars
01:15 de plus et pour une poignée de dollars.
01:17 Mais ici le rôle central n'est pas confié à Eastwood mais de Niro, dont Leone disait
01:22 « Robert est avant tout un acteur, Clint est avant tout une star, ou plus prosaïquement
01:28 « Eastwood sent le chapeau, peut-être c'est presque rien, de Niro c'est toujours quelqu'un
01:35 aussi à poil. »
01:36 Un acteur caméléon capable d'incarner un parrain de la mafia italienne au côté de
01:41 Marlon Brando comme un gangster de la Yiddish Connection au côté de James Woods.
01:45 Les deux acteurs, ici au sommet de leur art, se retrouveront dans le scorsésien Casino.
01:49 Ce film de gangster qui nous transporte de 1922 à 1968 avec pour charnière la dernière
01:54 année de la prohibition est une déclaration d'amour du réalisateur romain aux Etats-Unis.
01:59 Et la réponse américaine fut violente car il saccagère les 3h49 acclamés à Cannes
02:05 de son opéra cinématographique tout en analeps et proleps en le remontant sans flashback
02:10 ni flash forward sur 2h20.
02:12 Pas une numération aux Oscars pour mon film préféré, pas même pour Ennio Morricone
02:16 qui en 1984 livre une de ses meilleures partitions.
02:19 Il eut 10 ans pour la finaliser car le réalisateur en mit presque 20 pour adapter le livre à
02:33 main armée, l'histoire plus ou moins autobiographique d'un gangster juif new-yorkais dont il dit
02:37 « il était une fois en Amérique et mon meilleur film et je l'ai su dès que j'ai eu le
02:41 livre d'Harry Gray entre les mains ».
02:43 Morricone ayant composé depuis longtemps, Léon put tourner la plupart de ses scènes
02:47 en musique, certaines se passent même totalement de dialogues.
02:50 Et sur cette bande originale, on retrouve un instrument familier.
02:54 Puisqu'on l'entend sur « Le grand blond avec une chaussure noire » ou encore
03:08 « Kill Bill », c'est la flûte de pan de George Zamfir qui transcende le thème de
03:21 cocaille pour une scène et une réplique anthologique à l'ombre du pont de Brooklyn.
03:25 Il serait criminel de raconter en 4 minutes les 4h11 de ce film, oui c'est la durée
03:37 de l'extended director's cut de 2012.
03:40 Sachez juste qu'on n'y parle comme nulle part, d'amitié, d'illusions perdues et
03:44 du temps qui passe, car le réalisateur y ressasse avant tout ses obsessions.
03:49 « Il y a dans mes films toutes mes angoisses, tous mes souvenirs, les bonnes, les mauvais.
03:55 Et surtout il y a aussi des choses politiques.
03:58 »
03:59 Film somme, Léon déclarait qu'on pourrait aussi le nommer « il était une fois un certain
04:02 type de cinéma », car c'est un vibrant hommage au 7ème art qui fut toute sa vie.
04:07 Cette fable nostalgique se conclut dans une fumerie d'opium sur un sourire aussi énigmatique
04:13 que celui de la Joconde, car si c'est en peignant que Léonard devint ainsi, c'est
04:18 en réalisant que Sergio devint Léon.
04:21 Vive le cinéma !
04:34 *De Thomas Croisière ! Merci beaucoup Thomas Croisière, on y était !*
04:39 J'y étais aussi.
04:40 *Et puis vous avez mis le paquet sur le maquillage, on peut le dire !*
04:44 Ça va être une surprise quand je vais rentrer à la maison.
04:46 *Vous êtes vraiment le seul chroniqueur qui sait exactement où sont les caméras dans
04:49 ce studio ! Moi-même je ne sais même pas, mais je vous vois fixer comme ça quelque
04:53 chose, je me retourne, je fais « ah ben y a une caméra ! »*
04:55 Producteur un jour, producteur toujours.
04:56 *Mais je vois ça ! Merci Thomas Croisière !*

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