Il faut : Que la bête meure, de Claude Chabrol - La chronique de Thomas Croisière

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Aujourd'hui, Thomas Croisière revient sur le film de Claude Chabrol, Que la bête meure

La chronique de Thomas Croisière - (29 Mars 2023 - )
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00:00 Oui, Charline n'est pas là.
00:01 Moi je serais… Je serais où ? Je me concentrerais plutôt sur la vôtre, parce que c'est vrai,
00:07 ces derniers temps, ils sont pas mal, donc il y a une grosse attente.
00:09 Ça va être moins bien.
00:10 C'est là où il faut pas tomber, Monsieur Thomas Croisière.
00:12 Je vais tuer un homme.
00:15 Je ne connais ni son nom, ni son adresse, ni son apparence.
00:19 Mais je vais le trouver et le tuer.
00:22 Michel Duchossois est déterminé dans Que la bête meurt, car un chauffard a tué son fils.
00:29 Un film de Claude Chabrol, écrit par Paul Gégoff, qui l'accompagna sur 15 de ses 57 longs-métrages.
00:35 57 comme le nombre de films que réalisa Alfred Hitchcock, sur qui le fan et critique Claude
00:42 Chabrol écrivit avec Eric Rohmer, son copain des cahiers du cinéma, puis de la Nouvelle
00:47 Vague, le premier livre français.
00:49 Un ouvrage publié en 57.
00:52 57 qui est aussi le département de la Moselle.
00:55 Mais ça, on s'en fout, car Que la bête meurt se passe en Bretagne, interview.
01:00 Eh bien écoutez, c'est après un bouquin anglais qui se passait en cornoaille.
01:05 Alors comme je l'ai adapté sur la France, on a immédiatement pensé à la Bretagne.
01:10 Chabrol disait que les livres les plus faciles à adapter sont ceux qui, une fois enlevés
01:14 la littérature, continuent de tenir debout.
01:17 Et là, le polar qui tient debout s'appelle "The Beast Must Die", ce qui prouve déjà
01:22 que Chabrol parlait bien anglais.
01:24 Une traque écrite par Cécile Day-Lewis, le père de…
01:29 Mais non, pas de Parker Lewis, mais de l'acteur qui joue comme un pied gauche, Daniel Day-Lewis.
01:38 Un coup de dé jamais n'abolira le hasard, ce qui est pleinement assumé dans cette
01:43 tragédie en cinq actes.
01:45 Je n'ai pour arme que ma patience.
01:47 J'ai tout mon temps.
01:49 J'ai toute ma vie.
01:51 Et toute la sienne.
01:54 À moins que le hasard ne s'en mêle.
01:57 C'est fantastique le hasard et ça existe.
02:00 Il n'y a même que cela qui existe.
02:02 C'est ainsi que le destin le mènera à la belle Caroline Selier, puis à la bête.
02:07 Ce ragoût est tout simplement dégueulasse.
02:10 La sauce, c'est de la flotte.
02:12 Pourquoi tu ne l'as pas fait réduire ?
02:14 Je vais bouillir quatre heures.
02:17 Ah ben cinq heures, six heures, je m'en fous.
02:19 J'ai déjà dit vingt fois.
02:21 Quand la viande est cuite, tu la tiens au chaud.
02:23 Et la sauce, tu la fais réduire à part, dans une casserole.
02:26 Bête incarnée par Jean-Yann, qui accepta de jouer l'un des plus gros connards de l'histoire du cinéma.
02:32 Chabrol raconte.
02:33 Quand j'ai dit à Jean, je te préviens que c'est un rôle épouvantable, il a répondu, je n'y vois pas d'abjection.
02:38 Ce qui était la meilleure réponse possible.
02:42 Il lui offrira le rôle du boucher l'année suivante et deux ans plus tard, Yann remportera un prix d'interprétation cannois
02:47 pour "Nous ne vieillirons pas ensemble" de Maurice Pialat qui, destin toujours, est ici comédien.
02:53 Écoutez le jouer au policier.
02:55 Madame, je vous en prie, asseyez-vous. Je suis le commissaire Constant.
02:59 Et une des Constances du réalisateur est de croquer la bourgeoisie et cette conversation de 1969 pourrait encore être tournée aujourd'hui.
03:07 La circulation devient impossible.
03:09 Oui, surtout aux heures de pointe.
03:11 De la madeleine à la porte maillot, deux heures. C'est fou, non ?
03:14 C'est fou.
03:15 J'ai rencontré le bruit internel.
03:17 Et la pollution atmosphérique ? Il paraît que c'est un véritable problème national.
03:21 Oui, et même international.
03:23 Je me demande comment tout ça va finir.
03:26 Je vois beaucoup de jeunes. Ils sont très embrassés.
03:30 Et tragédie oblige. Vous vous doutez bien que ça finira mal.
03:34 Il existe un chant sérieux de Brahms qui paraphrase l'églésiaste.
03:38 Il dit "Il faut que la bête meure, mais l'homme aussi.
03:42 L'un et l'autre doivent mourir."
03:45 Mais plutôt que Brahms, je conclue avec la musique de Pierre Janssen.
03:52 Le compositeur qui fut à Chabrols que Georges Delruf fut à son copain François Truffaut,
04:03 ou Bernard Herrmann fut à Itch.
04:05 Onc, ne m'emmerde et...
04:08 Vive le cinéma !

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