Aujourd'hui, Thomas Croisière nous parle du film "Le Troisième Homme" de Carol Reed.
La chronique de Thomas Croisière - (8 Février 2023 - )
Retrouvez toutes les chroniques de Thomas Croisière dans « C'est encore nous !» et sur France Inter https://www.franceinter.fr/emissions/la-chronique-de-thomas-croisiere
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AmusantTranscription
00:00 Allez, Thomas Croisière nous raconte tous les mercredis les films de sa vie.
00:02 Paf, concis, bim bam boum, c'est à vous, allons-y.
00:05 « Je n'ai pas connu la Vienne d'avant-guerre avec sa musique de Strauss, sa gaieté, son charme facile.
00:10 Je n'y suis allé qu'à l'époque du marché noir. »
00:14 Vienne, marché noir, citards, bravo à ceux qui ont trouvé Cito.
00:19 « Maintenant je vais vous parler de Johnny Martins, un américain qui a fait pas mal de kilomètres
00:22 pour venir retrouver un de ses amis nommé Lime, Harry Lime. »
00:26 Le premier, c'est Joseph Cotton, le second Orson Welles, il jouait déjà ensemble dans Citizen Kane.
00:32 Mais là, c'est Carol Reed à la réalisation.
00:34 Dernier indice.
00:36 « Puis-je demander si M. Martins est en train d'écrire un nouveau roman ? »
00:40 « C'est exact, et son titre sera Le troisième homme. Ce sera un policier assez réussi. »
00:46 Oui, il s'agit bien du Troisième homme, classé par le British Film Institute,
00:49 meilleur film britannique du XXe siècle devant Brèves Rencontres, Lawrence d'Arabie et Les 39 marches.
00:55 Ce grand prix du Festival de Cannes 1949, qui permit aux geeks que j'étais,
01:00 après une séance dans le quartier Lintin, de galocher ma première parisienne,
01:04 est une enquête menée par un écrivaillon américain sur la mort suspecte de son pote d'enfance.
01:10 « Sortez, sortez, que je voie votre figure ! Venez un peu à la lumière ! »
01:14 Et là apparaît enfin le visage d'Orson Welles, dans la lumière de l'oscarisé directeur de la photographie,
01:24 Robert Krasker, un des plans les plus iconiques de l'histoire du cinéma.
01:29 Et je ne vous divulgage pas l'interminable plan final dans cette allée du cimetière central.
01:36 De sa grande roue à ses égouts, Krasker et Reed, avec leur jeu d'ombre et de perspective,
01:41 transcendent le Vienne d'après-guerre.
01:43 Une capitale divisée en quatre secteurs d'occupation, français, anglais, américain et soviétique.
01:49 Tandis que ce film est influencé par le film noir américain, le formalisme soviétique,
01:54 l'expressionnisme allemand et les rythmes autrichiens.
01:57 Saura-t-on d'ailleurs un jour ce que deviennent les waltz de Vienne ?
02:01 Le coup de génie du réalisateur est d'avoir confié la musique à Anton Karas,
02:13 un sitariste de bar qu'il découvrit alors qu'il était hors pérage.
02:17 Ce thème d'Harry Lyme resta onze semaines numéro un du hit parade américain.
02:23 Harry Lyme, c'est le Harry Styles des fifties.
02:26 Mais tais-toi !
02:32 On fabula que Wells avait pesé de tout son poids, c'est-à-dire beaucoup, sur le film.
02:37 Alors il déclara sans équivoque, c'est un film de Carol Reed et d'Alexander Korda,
02:42 coproducteur et co-scénariste avec Graham Greene.
02:46 En revanche, on lui doit cette réplique.
02:49 En Italie, durant 30 ans, ils ont eu les Borgia, la guerre civile et la terreur.
02:53 On vous tuait pour un rien, mais ils ont produit Michel-Ange, Léonard de Vinci et la Renaissance.
02:58 Tandis qu'en Suisse, ils ont pratiqué la fraternité.
03:00 Ils ont connu durant 500 ans la démocratie et la paix
03:03 et ils ont produit une pendulette qui fait coucou.
03:06 Même si j'ai fait anglais deuxième langue,
03:09 je la préfère dite par la chaleureuse voix de celui qui fut, comme moi, une légende de la radio.
03:14 En Suisse, ils ont eu la fraternité.
03:16 Ils ont connu durant 500 ans la démocratie et la paix.
03:19 Et qu'est-ce que ça a produit ?
03:21 La pendulette qui fait coucou.
03:23 Au revoir, ma chérie.
03:24 Ce film est la raison pour laquelle je remercie mes parents
03:27 de m'avoir fait faire allemand première langue.
03:29 On ne sait jamais en cas de guerre.
03:31 Je comprends ainsi tous les mots de l'évanescente Valie
03:34 qui illumine le film de sa beauté en deuillet.
03:37 - Mme Schmidt ?
03:38 - Madame Schmidt ?
03:39 - Oui ?
03:40 - Que voulez-vous ?
03:42 - Vous devez venir avec nous.
03:43 - Pourquoi ?
03:45 - C'est votre passeport ?
03:48 - Oui.
03:50 Ces dialogues ne sont pas sous-titrés pour que le spectateur étranger se perde
03:54 avec Joseph Cotten dans ce vienne polyglotte.
03:57 Un peu comme mes potes quand dans mes booms,
03:59 je mettais le 45 tours de Nenna.
04:02 996 sloufballons
04:04 Où m'irent vers l'horizon
04:07 Tilt-man, feu au foss aus demol
04:10 Darum chigte un général
04:13 Vive nos cousins germains et
04:15 Vive le cinéma !
04:17 - Danke schön Thomas Coisier !
04:19 - Bitte sehr !
04:21 - Merci mon cher Thomas qui fit le jouer ce soir
04:24 au point virgule bien sûr son voyage en comédie.