Claire-Marie Artigues : "Mon père a failli se suicider"

  • l’année dernière
Depuis le début de l'affaire, les enfants de Gilles Artigues assistent à tous les conseils municipaux. Ce mardi, Claire-Marie Artigues, fille aînée de l'ancien premier adjoint à la mairie de Saint-Etienne, était l'invitée de notre JT.
Une interview d'Alice Canivet.

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Transcript
00:00 Claire-Marie Hartig, bonsoir.
00:01 Bonsoir.
00:02 Vous êtes la fille aînée de Gilles Hartig,
00:04 l'ancien premier adjoint au maire de Saint-Étienne,
00:06 victime d'un chantage à la vidéo intime.
00:08 Je rappelle que quatre personnes sont mises en examen,
00:11 dont le maire de Saint-Étienne.
00:12 Pourquoi étiez-vous présente au conseil municipal
00:14 avec votre frère et votre sœur ?
00:16 C'est très important pour nous d'être face
00:19 aux personnes qui ont fait souffrir notre papa,
00:22 parce qu'ils ont failli le tuer, en fait.
00:24 Et pour nous, c'est intolérable.
00:26 Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
00:28 En fait, ils ont poussé notre papa au suicide.
00:32 Il a failli se suicider.
00:33 Et aujourd'hui, on veut se montrer face à eux,
00:37 les regarder droit dans les yeux
00:39 et leur dire qu'on n'a pas peur, qu'on n'a pas honte
00:41 et qu'ils devraient avoir honte,
00:43 parce qu'ils ont fait des choses ignobles.
00:45 Vous avez besoin d'être présente,
00:47 de voir le maire de Saint-Étienne en face de vous ?
00:50 Oui, c'est un besoin.
00:52 C'est peut-être thérapeutique aussi.
00:54 On a besoin de l'affronter
00:56 et d'affronter les 32 personnes qui le soutiennent encore.
01:01 C'est très important pour nous.
01:03 Est-ce que vous vous sentez entendue, en face ?
01:07 Non, pas du tout.
01:08 On est face à des gens qui continuent de nous provoquer,
01:11 qui nous lancent des sourires narquois.
01:13 Et c'est pas possible.
01:15 Le père de Rio, droit dans les yeux,
01:17 a continué à salir notre papa cet après-midi
01:19 au conseil municipal.
01:21 Et pour nous, ça suffit.
01:23 Est-ce qu'il n'en a pas suffisamment fait ?
01:26 Votre père est au courant que vous allez
01:28 au conseil municipal de Saint-Étienne ?
01:30 Qu'est-ce qu'il en pense ?
01:31 Oui, il est au courant.
01:33 Beaucoup pourront dire que c'est Gilles Hartig
01:36 qui envoie ses enfants au conseil municipal.
01:38 Je crois que non.
01:40 On n'a pas besoin de notre papa pour nous dire d'aller où que ce soit.
01:43 Et on y va pour lui montrer qu'on l'aime,
01:47 pour laver son honneur,
01:49 qui a été bafoué pendant toutes ces années.
01:52 Et on veut tous les affronter.
01:55 Gilles Hartig nous a dit qu'il s'exprimerait
01:57 quand il serait prêt.
01:58 Est-ce qu'on peut vous demander de ses nouvelles ?
02:00 C'est toute la famille.
02:02 On est encore tristes et en colère.
02:05 Mais on se bat
02:07 et il a besoin de temps pour se reconstruire.
02:11 Parce que ce qu'il a vécu,
02:13 je pense que peu de gens auraient gardé le cap comme ça.
02:16 Il a toujours été un papa incroyable.
02:19 Quel impact, justement, cette affaire a eu
02:21 sur la relation avec votre papa, les relations dans la famille ?
02:24 Nous, on l'a cru tout de suite.
02:26 Donc, on a compris énormément de choses.
02:29 On a compris pourquoi, depuis toutes ces années,
02:32 il était comme ça, renfermé dans sa bulle.
02:35 Ils ont peut-être tué aussi une partie de notre papa
02:40 pendant toutes ces années.
02:41 Et voilà, c'est...
02:44 Qu'est-ce qu'il vous a expliqué, votre papa ?
02:47 Est-ce qu'il a cherché à vous protéger
02:48 au moment de la sortie de l'affaire, au mois d'août ?
02:51 Nous, on l'a su peu de temps avant la sortie de Mediapart.
02:55 - Il vous a prévenu ? - Il nous a prévenu.
02:58 Ça a été vraiment un coup de massue, mais on a tout compris.
03:02 Et il nous a dit que...
03:06 Enfin, il nous a montré, fait écouter les enregistrements, surtout,
03:11 qui étaient, en fait, qui sont la preuve.
03:15 S'il s'était suicidé,
03:18 il voulait nous laisser ses enregistrements comme preuve.
03:22 Et c'est des enregistrements de plusieurs heures
03:25 qui sont ignobles.
03:27 On ne peut pas parler comme ça pendant des heures à quelqu'un.
03:29 C'est de l'acharnement.
03:31 Et Gaël Padriault a raison quand il dit
03:33 qu'il ne faudrait pas que les enregistrements...
03:35 Enfin, que ce soit, disons, des montages.
03:38 Il vaut mieux que ces enregistrements, pour lui,
03:40 ne sortent pas en entier, parce que ce serait terrible.
03:42 On rappelle que cette affaire est entre les mains de la justice,
03:45 encore, c'est très important de le dire.
03:46 Il y a des enregistrements dans lesquels vous êtes citée, vous,
03:50 les enfants, vous en pensez quoi ?
03:52 C'est bien pour ça qu'on se bat, aussi.
03:54 C'est parce que ces enregistrements,
03:58 on est cités et on faisait chanter mon papa sur ça.
04:03 Et c'est terrible.
04:04 Ils n'ont pas honte, parce qu'ils ont aussi des enfants
04:08 et on se connaissait tous.
04:09 Et ça, c'est terrible.
04:11 Vous vous considérez comme victime collatérale, en tant qu'enfant ?
04:15 Tout à fait. Être enfant de politique, c'est déjà pas facile.
04:19 Mais nous, notre papa a toujours été très apprécé d'Estéphanois,
04:24 on n'a jamais eu de problème.
04:26 D'ailleurs, on est encore très soutenus.
04:29 Et je pense que c'est ça qui a créé toutes ces jalousies
04:32 et la jalousie de Gaël Perdriot.
04:34 Vous avez une pensée pour les enfants de Gilles Harty
04:36 ou de Pierre Gauthiery, que vous avez connus ?
04:40 Oui, je pense que ça doit pas être facile pour eux.
04:43 Et j'espère qu'ils s'en remettront.
04:46 Qu'est-ce qui représentait les protagonistes dans l'affaire ?
04:49 Gaël Perdriot, Samy Kefi Jérôme, Pierre Gauthiery
04:52 ou, pardon, Gilles Rosary Langlais ?
04:55 Samy Kefi Jérôme et Gilles Rosary Langlais.
04:59 Surtout, Samy Kefi Jérôme était un ami,
05:02 c'était quelqu'un qu'on aimait beaucoup.
05:04 Quand on a appris ça, vraiment, ça a été très particulier.
05:08 Et Gaël Perdriot, qui a pu dire que nous étions des familles amies,
05:13 c'est un mensonge, comme beaucoup depuis toutes ces déclarations.
05:17 Il ne fait que mentir, donc de toute manière, voilà.
05:20 Qu'est-ce que vous pensez du traitement médiatique de cette affaire ?
05:23 Est-ce que vous pensiez que ça allait faire autant de bruit ?
05:26 Non, je ne pensais pas que ça allait faire autant de bruit.
05:29 Mais c'est normal que ça en fasse autant.
05:33 Un compromat à Saint-Étienne, un chantage politique,
05:38 c'est hyper grave et aujourd'hui,
05:41 je pense que ça devrait encore faire plus de bruit.
05:44 Et si Gaël Perdriot attaque souvent les médias,
05:47 je pense qu'il devrait peut-être se dire
05:51 qu'il devrait porter plainte pour diffamation contre Mediapart.
05:54 Il serait temps, s'il dit que tout est faux,
05:56 ça fait poser des questions, quand même.
05:58 Qu'est-ce que vous attendez de la justice, vous, la famille de Gilles Hartig ?
06:01 On attend que la justice fasse son travail,
06:06 et elle l'a déjà fait un petit peu,
06:09 puisqu'elle a reconnu qui était la victime,
06:11 et les épisodes de personnes sont quand même mis en examen,
06:17 il ne faut pas l'oublier.
06:20 La suite décidera du sort des quatre protagonistes.
06:23 Merci beaucoup, Claire-Marie Hartig,
06:25 de vous être exprimée ce mardi sur TLC.

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