• il y a 2 ans

[Un témoignage inédit au micro de Jacques Vendroux pour Europe 1] En 1972, un groupe de joueurs de tennis américains en tournée en Afrique s’arrête à Yaoundé, au Cameroun. Parmi eux, se trouve la légende Arthur Ashe, le seul Noir à avoir déjà gagné un tournoi du Grand Chelem à l’époque, que Yannick Noah admire de loin depuis son plus jeune âge. Plus qu'une idole, un modèle. Ce jour-là, ces pros du tennis échangent des balles avec les enfants du club de tennis local. Yannick Noah est alors le seul enfant noir dans le groupe. Tous ont les yeux braqués sur lui lorsqu’il s’avance en dernier pour "affronter" son héros. Ce qu’Arthur Ashe ignore alors, c’est que du haut de ses onze ans, Yannick Noah est déjà le meilleur joueur de tennis d’Afrique... Dans l’épisode 2 de "Yannick Noah, entre vous et moi", Yannick Noah revient sur un moment-clé de son enfance, de ses jeunes années de "futur champion" : sa rencontre avec celui qui deviendra son mentor. 
Pour les 40 ans de la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros, Europe 1, radio officielle du tournoi, s’est rendue au Cameroun pour rencontrer la légende du tennis français. Il a accepté de se confier comme jamais auparavant sur ses rêves d’enfant, ses souvenirs de champion et sa nouvelle vie en Afrique au cours d’un entretien exceptionnel au micro de Jacques Vendroux.
Mots-clés : Roland-Garros - tennis - Grand Chelem - Afrique - Cameroun - Etoudi - tournoi - Yaoundé
Retrouvez "Yannick Noah, entre vous et moi" sur : http://www.europe1.fr/emissions/podcast-yannick-noah

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Artura, je savais que c'était le seul joueur qui aurait pu être mon tonton.
00:04 Et on avait...
00:05 Voilà, je me disais peut-être que dans 15 ans, j'aurais la même tronche que lui.
00:10 C'était mon héros immédiat.
00:11 Immédiat, je m'identifiais complètement à lui, mais de loin.
00:16 Il est en Amérique, je suis dans le bled ici au Cameroun.
00:19 Et un jour, il y a eu une tournée d'exhibition et il y a quatre professionnels américains,
00:25 donc trois américains et un hollandais, qui viennent jouer au tennis club.
00:29 Et à un moment donné, c'est un truc complètement improbable.
00:31 En 1971, Arthur Ashe est déjà une légende du tennis.
00:41 Le seul noir à avoir gagné un tournoi du Grand Chemin.
00:44 Un grand triomphe pour Arthur Ashe.
00:47 Bienvenue dans le podcast Yannick Noah, entre vous et moi.
00:50 Entre vous et moi.
00:52 Une saga exceptionnelle en dix épisodes.
00:55 Salut à tous.
00:56 Nous sommes à Etoudi, dans le lieu dit village Noah.
01:01 Épisode 2.
01:02 Arthur Ashe, mon mentor.
01:04 J'ai 11 ans et le jour J arrive et quand il joue le match le soir en tournée,
01:13 c'est ce qu'on fait nous, c'est ce qu'on fait quand on fait des exhibitions.
01:16 On fait ce qu'on appelle un clinique, à savoir qu'on joue avec les jeunes du club ou du coin.
01:20 Et donc là, ils ont invité tous les enfants des écoles
01:25 parce qu'ils avaient fait des tribunes pour ce match là.
01:27 Et donc l'après-midi, pour remplir l'endroit, ils invitent toutes les écoles.
01:32 Donc tu imagines 1000 petits Camerounais qui sont là
01:36 pour regarder du tennis qu'ils n'ont jamais vu de leur vie.
01:39 Et puis le clinique commence, ils changent de balles.
01:44 Et tous mes amis qui jouaient au tennis club, c'était des amis français, des ambassades,
01:51 des Américains.
01:52 Et donc ils tapent des balles, mais sauf que voilà, il n'y a que des blancs.
01:56 Et moi, je suis le dernier.
01:58 Et quand j'arrive sur le court, alors j'étais déjà le plus petit, j'ai ma raquette.
02:03 Et là, tout d'un coup, le fait, dès que je rentre sur le court,
02:07 il y a une espèce de brouhaha.
02:09 Et le petit là, c'est notre petit là, peut être qu'il joue.
02:14 Et je tape la première balle parce que je jouais bien.
02:18 J'étais le meilleur du...
02:21 Je ne savais pas, mais j'étais le meilleur d'Afrique de mon âge, de loin, tu vois.
02:26 Et là, je commence à taper, je joue avec Arthur H.
02:29 Une balle, deux balles, il me fait 3-4 coups droits.
02:33 Et puis il met une balle sur le revers.
02:35 Puis je tape le revers.
02:36 Et puis à un moment, il fait une balle courte, je monte au filet,
02:38 il me donne la balle et puis je fais le point.
02:40 Et puis, et là, il y a une espèce d'effervescence, des cris.
02:45 Hé, notre petit, notre petit.
02:47 Et Arthur, il est...
02:51 Il est heureux.
02:52 Il est heureux de vivre ce moment-là et puis de voir ce petit qui lui ressemble vaguement.
02:57 Et donc, je tape des balles avec lui.
02:59 Alors, au lieu de taper 3 minutes comme tous les gamins qui passaient,
03:04 je tape un quart d'heure.
03:06 Et puis à la fin, je vois qu'il demande qui sont ses parents.
03:11 Et je vois qu'il est en train de parler à mes parents.
03:16 Il parle de moi, mais je ne parle pas un mot d'anglais.
03:18 Je ne sais pas de quoi il parle.
03:20 Ils appellent mon ongle pour traduire et je vois qu'il parle de moi.
03:25 Et je passe quand même et j'entends maman qui dit,
03:28 "Oh, ils ne vont pas l'emmener quand même."
03:31 Et là, j'ai mis, "Qu'est-ce qui se passe, quoi?"
03:33 Mais je suis dans mon truc parce que mon projet,
03:36 c'est d'aller décrocher un poster qui était dans le clubhouse d'Arthur
03:41 qu'on m'avait promis pour lui faire signer.
03:44 Mais sauf que dans tout ce truc-là,
03:46 je n'arrive pas à avoir accès à lui parce qu'il y a du monde.
03:49 Et au moment de partir, il me fait, "Tiens, petit, il me donne sa raquette."
03:54 Je prends la raquette.
03:55 Personne ne touche à la raquette.
03:58 Le soir, je rentre à la maison.
04:00 Il est tard parce qu'ils ont organisé un dîner,
04:05 mais les enfants n'ont pas accès, etc.
04:07 Moi, j'ai avec ma raquette.
04:09 Je suis dans le cosmos.
04:11 On rentre à la maison.
04:14 Et dans la voiture, j'ai mon poster qui n'est pas signé.
04:18 Mais j'avais entendu dire que l'avion décollait à 8h moins le quart.
04:21 Il faut savoir qu'étoudie à l'aéroport, c'est une petite heure.
04:26 Et je ne dors pas de la nuit.
04:27 Et à 6h, je vais taper à la fenêtre de la chambre de mes parents.
04:32 Et papa, ils avaient fait la fête et tout.
04:34 Papa, il est fracassé.
04:35 Et puis, j'ai dit, "Papa, qu'est-ce qu'il y a?
04:38 Yann, qu'est-ce qu'il y a?
04:38 Qu'est-ce qu'il y a?
04:40 Ça ne va pas, tu es malade?"
04:41 J'ai dit, "Non, non, papa.
04:43 Est-ce que tu peux m'amener à l'aéroport?
04:45 Parce que je n'ai pas mon poster signé."
04:47 Et là, mon père est merveilleux.
05:04 Il dit, "Attends, je mets un sulvette.
05:07 Attends, je mets un sulvette."
05:08 Je dis, "Putain, ce n'est pas possible."
05:10 J'ai une bombe.
05:11 Je ne dis pas, "Putain, ce n'est pas possible."
05:13 Je suis heureux que papa...
05:15 Enfin, tu vois, et papa m'amène et on part tous les deux à l'aéroport.
05:19 On arrive à l'aéroport, il est 7h.
05:21 Eux, ils avaient déjà enregistré, enfin préenregistré,
05:24 donc ils n'étaient pas encore à l'aéroport.
05:26 Et l'aéroport est vide.
05:27 Et tout d'un coup, ils arrivent.
05:30 Et moi, j'ai mon poster.
05:31 C'était un gros poster.
05:32 En plus, ils avaient encadré, quoi.
05:37 Et quand Arthur arrive, j'imagine, tu vois,
05:39 ils sont fatigués, ils ont fait la fête et tout.
05:42 Et la première chose qu'il me dit, il fait, "Encore, toi ?"
05:47 Et j'ai dit, "Oui, please, signe, please, signe."
05:52 Et il me signe.
05:54 Je suis content, il m'a signé.
05:57 Il me serre la main.
05:59 Il fait, "Good luck."
06:00 Et il part.
06:01 Je rentre à la maison.
06:03 Je pose le poster sur mon lit.
06:05 Et mon oncle arrive le lendemain, il me dit,
06:08 "Tu as vu ce qui t'a marqué ?"
06:11 Je dis, "Non, il a signé, mais je ne sais pas, c'était en anglais."
06:14 Il fait, "Il t'a marqué pour Yannick.
06:18 J'espère que je vais te retrouver à Wimbledon.
06:20 Tu imagines ce qu'Arthur t'a dit ?"
06:23 Et j'avais ça au-dessus de mon lit.
06:25 Et donc, j'avais à l'intérieur de moi toujours ce...
06:34 Pas l'ombre, mais le...
06:37 Cette... Comment dire ?
06:39 Énergie du fait que j'étais le protégé d'Arthur H.
06:45 Donc, j'avais été jouer aux États-Unis, des tournois de jeunes.
06:49 Il s'était renseigné pour savoir comment ça s'était passé.
06:52 Il me suivait.
06:56 Et un jour, je reçois un...
06:58 Comme j'avais eu des résultats de chez les juniors,
07:01 une invitation en double pour moi à Wimbledon.
07:08 Je dis, "C'est super, mais avec qui ?"
07:09 "Avec lui."
07:11 "Donc, vous êtes en train de me dire que la lettre, là,
07:14 vous êtes sûr, il n'y a pas une erreur,
07:16 que je vais jouer à Wimbledon en double avec Arthur H."
07:21 On me dit, "Oui, Yann, c'est extraordinaire, c'est formidable."
07:26 Et là, je...
07:27 J'ai eu un premier coup de panique, là.
07:31 Je dis, "Attends, c'est un petit peu trop, là.
07:33 C'est un petit peu... C'est un peu too much, là."
07:36 Deux ans avant, j'avais joué la finale du double
07:39 au tennis club d'Angoulême,
07:42 avec Pascal Porte, contre Paul-Antoine Thor,
07:45 et je ne sais plus avec qui jouer.
07:48 La finale était à 15 heures du double.
07:52 Mais il y avait la finale de Wimbledon.
07:54 Et moi, j'ai dit, "Je ne peux pas jouer la finale du double
07:58 pendant qu'Arthur joue Connors en finale."
08:00 C'est deux ans avant.
08:02 Et c'est merveilleux.
08:04 Le père Ardouin est merveilleux.
08:07 On décide qu'en fait, tout le club va regarder la finale
08:09 et on fera la finale du double après.
08:11 Et Arthur gagne.
08:13 Donc forcément, je suis sur mon petit nuage.
08:15 Il faut savoir qu'à l'époque, déjà, moi,
08:17 je jouais avec le même collier qu'Arthur H.
08:19 J'essaie de marcher comme Arthur H.
08:21 Et bien sûr, on gagne le double.
08:23 C'est ça qui est important.
08:24 C'est qu'on a quand même gagné avec Pascal
08:27 le tournoi du tennis club d'Angoulême,
08:29 ce qui reste quand même un des trophées
08:30 les plus importants de ma vie.
08:31 Il faut le savoir.
08:33 Et deux ans après, je joue donc avec Arthur.
08:45 On s'entraîne une demi-heure ensemble.
08:48 Lui s'entraîne pour jouer à Wimbledon.
08:50 Il a gagné Wimbledon deux ans avant.
08:52 Donc il tape des balles avec moi,
08:54 mais lui, c'était un truc symbolique pour lui.
08:56 Et puis, sauf que l'histoire, la veille,
08:58 c'est dans tous les journaux anglais.
09:01 Arthur H. a trouvé un petit gars en Afrique
09:05 et ils vont jouer ensemble six ans après.
09:09 Et ça sera sur le Central.
09:11 Il agissait pas possible.
09:12 Pensez-moi.
09:14 Et on joue contre Andrew Pattison et Bernie Mitton.
09:18 Bernie Mitton est sud-africain.
09:22 À l'époque.
09:23 Et Andrew Pattison est rhodésien.
09:25 À l'époque.
09:26 Donc déjà, tu imagines deux Noirs
09:28 contre deux aparthédiens.
09:31 Donc il se passait quand même un petit quelque chose.
09:33 Sauf que dans le sport entre eux,
09:35 il n'y avait pas du tout de problème.
09:38 Et donc, on se retrouve dans la petite salle
09:41 avant de rentrer sur le terrain,
09:42 parce qu'il y a des traditions.
09:45 Avant de rentrer sur le Central de Wimbledon,
09:47 tu attends dans la petite salle
09:50 que les officiels s'installent.
09:54 Et là, je suis dans la petite salle
09:56 et on est tous les quatre.
09:57 Et là, je demande à Arthur.
10:00 "Is possible, no play?"
10:03 Il y a les adversaires en face.
10:06 Ils sont là, on est assis en face les uns des autres.
10:09 Il me dit "Why?"
10:10 Il dit "Pourquoi?"
10:11 J'ai dit "Too scared."
10:15 J'ai trop peur.
10:16 Mes genoux, mes tremblés,
10:19 un peu comme quand j'ai le palud.
10:21 En ce moment, j'ai le palud,
10:22 tu trembles, il y a un truc incontrôlable.
10:26 Et là, il éclate de rire.
10:28 Les trois éclatent de rire.
10:30 Il fait "No, it's ok, ça va aller."
10:34 Et on est rentrés sur le cours.
10:36 J'avais vu tellement ce truc-là,
10:37 j'en avais tellement rêvé.
10:39 J'avais tout lu sur Central.
10:40 Je savais où était l'horloge.
10:43 Je connaissais le cours avant même d'avoir marché dessus.
10:45 Je l'avais rêvé, visualisé, revu, revu.
10:48 Je suis rentré sur le cours avec Arthur.
10:51 J'ai vu tous ses matchs en finale.
10:52 Je rentre avec lui.
10:54 Et je ne me souviens pas des deux premiers sets.
10:57 J'étais sur pilote automatique.
10:59 Il me parlait.
11:00 J'étais là, mais pas là.
11:02 Et puis au fur et à mesure,
11:03 le match, on gagne le premier ou le deuxième,
11:05 je ne sais plus.
11:06 Et puis on arrive au cinquième set.
11:09 Et ça se termine, on gagne.
11:12 Et quand on gagne le match,
11:14 je lui saute dans les bras.
11:17 Il me fait Yannick,
11:19 c'est seulement le premier tour.
11:21 J'ai dit oui, mais pour moi,
11:23 pour moi, tout pouvait s'arrêter.
11:24 Enfin, tu imagines par rapport à tout ce que je viens de vous raconter.
11:38 Un petit gars au Cameroun, où il y avait à l'époque,
11:41 je ne sais pas si on était 200 dans tout le pays à jouer,
11:44 c'était le maximum.
11:46 Il y avait une dizaine, peut être deux cours de plus dans les ambassades.
11:50 Le tennis n'existait pas.
11:51 Et je me retrouve, moi, petit gars,
11:55 sur le central à gagner avec Arthur,
11:57 qui m'avait donné sa raquette six ans avant.
12:00 La disparition d'Arthur H. est saluée aux États-Unis
12:06 comme la disparition d'un héros national,
12:08 un homme qui forçait l'admiration par sa réussite et par son courage.
12:12 La presse américaine ne rend pas seulement hommage
12:14 aux champions de tennis, mais aux militants pour l'égalité raciale
12:18 et dernièrement pour les victimes du SIDA.
12:20 Arthur H. a affirmé lui-même que le meilleur moment de sa vie
12:23 n'était pas sa victoire à Wimbledon contre Jimmy Connors,
12:26 mais le jour où Nelson Mandela a été sorti de sa prison sud-africaine.
12:30 Washington, Benoît Laporte, Europe 1.
12:32 C'était vraiment un choc.
12:35 Je savais qu'il était malade parce que je l'avais vu six mois avant.
12:39 J'avais été aux États-Unis.
12:41 J'étais allé le voir à l'hôpital.
12:42 Il était amaigri, il était fatigué.
12:44 Je me souviens qu'on avait fait même un moment incroyable.
12:47 On avait fait autour de son lit avec lui.
12:50 Il y avait Donald Dale, il y avait Andrew Yang, qui était à l'époque,
12:55 c'était lui le boss des Nations-Unies.
12:57 Il y avait Jesse Jackson.
12:59 Enfin, il y avait tous des gens puissants de la communauté
13:02 black afro-américaine.
13:03 On était là et moi, on avait fait une prière ensemble
13:07 parce qu'on savait que ça allait être la fin.
13:09 Mais tu dis toujours qu'il va y avoir un miracle.
13:12 Je me souviens de ce moment-là.
13:13 Je me souviens aussi de Donald Dale qui m'appelle le lendemain
13:17 en me disant voilà ce qui va se passer.
13:19 La volonté d'Arthur, c'était qu'il soit enterré près de sa maman à Richmond.
13:25 Et je suis allé à Richmond, évidemment.
13:28 Et quand je suis arrivé, j'ai eu l'honneur de porter le cercueil, quoi.
13:34 Avec ses frères, avec Donald.
13:40 Je l'ai amené jusqu'à sa maman.
13:43 Voilà, c'était un moment assez incroyable.
13:47 C'est comme un film.
13:52 C'est comme un film.
13:53 Vous venez d'écouter Yannick Noah, entre vous et moi.
14:02 Un témoignage exceptionnel recueilli par Jacques Vandrouw au Cameroun pour Europe 1.
14:08 Dans l'épisode suivant.
14:10 J'ai été bisuté comme ça se faisait.
14:14 Donc tu ne te poses pas plus de questions que ça.
14:17 Tu n'oses pas.
14:18 Tu n'oses pas aller te plaindre.
14:19 Parce que pour moi, c'était...
14:21 Tu n'étais pas fort si tu allais te plaindre.
14:23 Et ça, c'était des émotions.
14:26 Mais dans ces émotions, je sais qu'il y avait quelque chose en moi qui disait
14:30 vous allez voir, un jour, je vais vous massacrer.
14:32 Production Europe 1 Studio, Sébastien Guyot.
14:35 Réalisation et direction artistique, Xavier Joli.
14:39 Pour découvrir la suite, vous pouvez vous abonner gratuitement
14:43 et glisser un maximum d'étoiles sur votre plateforme préférée.
14:47 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

Recommandations