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Ce matin dans le grand entretien, Carine Bécard reçoit Othman Nasrou, premier secrétaire général délégué du parti LR, vice-président de la Région Île-de-France. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-du-week-end/l-invite-du-week-end-du-samedi-27-mai-2023-4407550

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00:00 France Inter, Karine Bécard, le 6/9 du week-end.
00:07 Comment se porte la droite aujourd'hui en France ? Elle se prépare à des états généraux
00:12 qu'elle a décidé de convoquer dans quelques jours, au début du mois de juin.
00:15 Il faut dire que la longue bataille des retraites a fait du mal.
00:20 Au Parti Les Républicains, on frotte aux yeux du tous l'image d'une droite on ne peut
00:23 plus désunie.
00:24 Mais depuis une semaine, la situation a changé.
00:26 Elle s'est même nettement améliorée.
00:28 Pour cela, il a suffi d'un mot d'ordre, immigration et de deux propositions de loi
00:34 déposées au Parlement pour que toutes les voix dissonantes au sein du mouvement rentrent
00:39 visiblement dans le rang.
00:40 On va bien sûr parler de tout cela avec notre invité ce matin sur France Inter.
00:43 Bonjour Othmane Nassrou.
00:44 Bonjour Karine Bécard.
00:45 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:48 Vous êtes le premier secrétaire général délégué du Parti Les Républicains, élu
00:52 par ailleurs à la région Île-de-France, aux côtés de Valérie Pécresse, dont vous
00:56 êtes le vice-président en charge de la jeunesse et de la promesse républicaine.
01:01 Othmane Nassrou, sur le constat d'abord, toute la semaine on a entendu les élus de
01:06 votre parti parler de « submersion migratoire » et d'« immigration de masse ». Est-ce
01:12 que c'est un vocabulaire que vous partagez et que vous reprenez ? Et est-ce qu'avec
01:16 ce champ lexical, vous n'êtes pas en train de copier-coller le Rassemblement National ?
01:21 Non, je ne crois pas.
01:22 Je pense que la réalité, elle est bien connue des Français.
01:25 C'est la réponse à une question simple finalement qui nous est posée, qui posait
01:28 d'abord aujourd'hui à Emmanuel Macron, veut-on oui ou non, reprendre la main, avoir
01:32 la maîtrise sur les flux migratoires.
01:33 Aujourd'hui, notre pays n'a pas la capacité de choisir qui il souhaite accueillir et il
01:39 n'a pas la capacité de reconduire dans son pays d'origine, dans leur pays d'origine,
01:43 ceux qui n'ont rien à faire sur le territoire français.
01:44 Et ce n'est pas infamant que de dire cela.
01:47 Donc le Rassemblement National a beaucoup varié sur ces questions-là.
01:50 Nous nous proposons deux textes extrêmement construits, cohérents, que nous avions d'ailleurs
01:54 déjà défendus à l'élection présidentielle avec Valérie Pécresse et qui sont une solution
01:59 qui est aujourd'hui sur la table si Emmanuel Macron a sincèrement le souhait de reprendre
02:03 la main sur les flux migratoires.
02:04 S'il fait semblant comme il le fait depuis 2017, au moins les masques vont tomber.
02:08 Alors bien sûr, on va revenir sur ces deux textes.
02:09 Mais d'abord, je voudrais juste comprendre, ça veut dire quoi, "submersion migratoire" ?
02:13 Vous considérez qu'il y a submersion à partir de quand ?
02:16 Ce qu'on considère aujourd'hui, c'est qu'il n'y a pas de politique migratoire
02:19 dans notre pays.
02:20 Non, non, non, mais moi je parle de vocabulaire.
02:22 "Submersion migratoire", c'est un mot qui a un sens.
02:24 Non, ce qui est…
02:25 A partir de combien d'entrées illégales sur notre territoire, on peut parler de "submersion
02:30 migratoire" ?
02:31 Mais la "submersion", c'est précisément le sentiment que nous subissons ces flux
02:35 migratoires, que nous ne les choisissons pas.
02:36 Il n'y a pas de politique migratoire dans notre pays.
02:38 Nous ne décidons pas combien d'étrangers nous voulons accueillir.
02:40 Nous avons eu l'an dernier 500 000, près de 500 000 entrées légales.
02:44 C'est un record absolu.
02:45 C'est l'équivalent d'une grande ville sans que nous sachions comment nous arrivons
02:49 à ce chiffre-là.
02:50 Nous ne décidons pas combien nous voulons en immigration économique, pour quel métier,
02:53 depuis quel pays.
02:54 500 000, c'est ça ?
02:55 500 000 entrées légales.
02:56 Près de 500 000 entrées légales.
02:57 Sur les demandeurs d'asile, nous en avons… tous ceux qui sont déboutés restent à 90%
03:02 en France.
03:03 Ça ne peut pas fonctionner.
03:04 Donc on peut jouer sur les mots, on peut être choqué par tel ou tel mot, on peut jouer
03:07 sur le champ lexical.
03:08 Ce qui compte, c'est la réalité.
03:09 Non, ce n'est pas qu'une question de mots, Antoine Nassrou.
03:10 500 000, quand vous utilisez ce mot-là, ça représente 0,7% de la population française.
03:14 Alors je m'interroge juste sur… est-ce qu'on est en pleine submersion migratoire ?
03:18 Mais tous les ans, c'est colossal.
03:20 Et c'est un record historique.
03:21 Encore une fois, nous ne choisissons pas, nous ne choisissons pas, nous soubissions.
03:24 Et ceux qui, ensuite, sont déboutés du droit d'asile restent dans l'écrasante majorité.
03:29 Ça ne peut pas fonctionner.
03:30 Quant à l'immigration irrégulière, qui est la priorité aujourd'hui de lutter contre
03:34 cette immigration irrégulière, nous avons des estimations de 800 000 à 1 million de
03:38 personnes en situation irrégulière en France aujourd'hui.
03:40 Est-ce que c'est acceptable, Karine Bécart ?
03:42 Est-ce qu'on peut faire comme si de rien n'était ?
03:43 Est-ce qu'il faut simplement qu'on joue sur les mots ?
03:45 Ou est-ce qu'il faut qu'enfin, on reprenne la main ?
03:47 Je vous rappelle qu'il y a près de 80% des Français qui partagent aujourd'hui et le
03:51 diagnostic et les solutions des Républicains.
03:53 Alors la grande idée du parti des Républicains, c'est de proposer en particulier une réforme
03:57 de notre constitution pour permettre à la France, quand elle le souhaite en matière
04:01 migratoire, de pouvoir sortir de certains traités internationaux et du droit européen.
04:06 Alors c'est-à-dire, comment ça marche ?
04:08 Expliquez-nous de quelles règles européennes, par exemple, est-ce qu'il faudrait sortir ?
04:11 Très concrètement, votre main n'a sauf.
04:13 Très concrètement, si on veut demain pouvoir refuser un certain nombre de personnes parties
04:21 combattre en Syrie, aujourd'hui, il y a une jurisprudence de la Cour européenne des droits
04:24 de l'homme qui nous oblige à accepter des personnes qui sont allées combattre en Syrie.
04:29 Moi, je ne le souhaite pas.
04:30 Je pense que des gens qui sont allés combattre contre la France et qui sont allés se rendre
04:33 coupables de crimes très graves à l'étranger n'ont pas forcément vocation à revenir en France.
04:37 Eh bien, si on veut pouvoir échapper à cette jurisprudence européenne, il faut que l'on
04:41 puisse faire cette révision constitutionnelle pour avoir la souveraineté et la capacité
04:45 d'échapper à certaines règles et à certaines jurisprudences qui ne sont pas dans les traités.
04:49 Et je vous le dis cela parce qu'un pays comme le Danemark, aujourd'hui, applique déjà
04:53 ce que nous proposons.
04:54 Et que je sache, le Danemark n'est pas un pays anti-européen ou qui est sorti de l'Europe.
04:58 Donc moi, je dis, attention, ceux qui aujourd'hui nous disent qu'ils veulent défendre l'Europe
05:02 en ne voulant absolument rien changer ni rien corriger, je crois que ce sont eux qui vont
05:05 tuer l'Europe en essayant d'expliquer, en expliquant au peuple qu'on ne peut rien
05:09 faire pour maîtriser ces flux migratoires.
05:10 La question qui se pose, c'est en quoi est-ce qu'un pays, aujourd'hui, tout seul, face
05:15 à ces flux migratoires, peut être plus fort ? Parce que l'immigration, ça reste un enjeu
05:19 international, il me semble, dites-moi si vous partagez ce constat-là, et qui touche
05:23 quasiment presque tous les pays, ou en tout cas beaucoup.
05:26 Donc est-ce qu'on est plus fort tout seul pour gérer tout ça ? Parce que finalement,
05:30 c'est ça qui va se passer.
05:31 Non, ça n'empêche pas qu'il y ait une politique migratoire aussi à l'échelle de l'Europe.
05:34 Et on y travaille, nos députés européens y travaillent, François-Xavier Benhammy,
05:37 on pourra en reparler.
05:38 Ce ne sont pas forcément les règles que l'Europe aura décidées.
05:40 Là, ce ne sont pas des règles que l'Europe a décidées, ce sont des jurisprudences que
05:42 des cours de justice ont proclamées en dehors de tout traité.
05:46 Et bien là, je suis désolé, si le peuple français en décide autrement, sur une question
05:50 qui n'est pas dans les traités, qui relève de la souveraineté des États, qui n'est
05:53 pas une compétence de l'Union Européenne, il faut que l'on puisse quand même avoir
05:56 dans notre pays une capacité à décider qui on accueille et qui on ne souhaite pas accueillir.
06:01 Et ça, c'est fondamental.
06:02 Et nous n'y arriverons pas sans cette révision constitutionnelle, sans avoir les outils
06:06 juridiques.
06:07 Et le discours aussi de Karlsruhe en Allemagne a déjà défendu ce principe d'identité
06:12 constitutionnelle sans que cela ne fasse débat.
06:14 Il n'y a que dans notre pays qu'on ne veut pas se donner les moyens de maîtriser
06:18 ces flux migratoires.
06:19 - Ça fait débat parce qu'on se dit que si chaque pays se met à appliquer les règles
06:23 qui lui conviennent ou de ne pas appliquer les règles qui lui disent conviennent, qu'est-ce
06:27 qui va rester du projet européen, Othmane Dinsou ? Rien ? Une Europe à la carte ? Ça
06:31 va fonctionner comment sincèrement ?
06:32 - Non mais c'est déjà le cas sur des sujets, encore une fois, qui ne sont pas dans les
06:35 traités européens, l'article 4 du traité de l'Union Européenne dit clairement qu'il
06:38 y a un respect de l'identité et de la souveraineté des États.
06:41 Nous sommes en matière migratoire, sur un sujet régalien.
06:43 Sur ce sujet-là, vous ne pouvez pas exiger de la France qu'elle puisse accueillir absolument
06:48 n'importe qui sans avoir la maîtrise et qu'elle ne puisse jamais reconduire ceux
06:52 qui sont déboutés du droit d'asile ou qui n'ont rien à faire sur le territoire national.
06:55 - Mais ça veut dire que le parti Les Républicains commence à sortir en fait de l'État de
06:58 droit européen ?
06:59 - Non, je pense que si au contraire on ne reprend pas la maîtrise des flux migratoires
07:02 et qu'on ne s'en donne pas les moyens, ce sont les Français qui vont vouloir sortir
07:05 de l'État de droit européen.
07:06 Et ça, ce serait terrible et moi je ne le souhaite pas.
07:08 Et je pense que l'Europe, elle est tout à fait compatible avec cette aspiration légitime
07:12 des Français et de beaucoup de peuples européens à décider qui on veut accueillir et pouvoir
07:17 aussi être en bonne capacité d'intégrer ceux que nous voulons accueillir, ce qui n'est
07:20 pas le cas aujourd'hui.
07:21 - Alors vous parlez beaucoup des Français.
07:22 Ce qui est très intéressant dans tout cela, c'est de voir à quel point l'immigration
07:26 aujourd'hui n'est pas du tout la première préoccupation des Français.
07:29 C'est ce qu'on peut lire dans une étude BVA qui a été publiée hier matin.
07:34 Première préoccupation des Français, évidemment, le pouvoir d'achat.
07:37 Deuxième priorité, la santé.
07:39 Troisième, la sécurité.
07:41 Quatrième, l'environnement et le changement climatique.
07:43 L'immigration n'arrive qu'en sixième position et préoccupe 24% des Français.
07:48 Est-ce que la droite aujourd'hui en France, Haughtman, Nasrou, se sent toujours bien
07:53 en phase avec la société ?
07:55 - Mais je pense que c'est une préoccupation de beaucoup de Français.
07:58 Ce n'est pas parce qu'elle varie dans les sondages.
08:00 - La sixième, ce n'est pas la première.
08:01 - Oui, mais on ne défend pas un projet.
08:02 - Il n'y a pas d'urgence.
08:03 - On ne défend pas des propositions, un projet pour le pays en fonction des sondages, en
08:06 fonction des préoccupations simplement du moment.
08:07 On est cohérent.
08:09 C'est un problème de fond sur lequel nous n'arrivons pas à avancer, sur lequel le président
08:12 de la République fait semblant de vouloir agir depuis 2017.
08:15 Nous lui mettons sur la table, eh bien, deux textes construits complets qui lui permettent
08:19 d'agir s'il souhaite réellement le faire.
08:21 - Mais ce qui inquiète aujourd'hui les Français, c'est le pouvoir d'achat.
08:22 Vous proposez quoi pour améliorer le pouvoir d'achat des Français qui voudraient s'en
08:25 sortir ?
08:26 - Là-dessus, Karine Bécart, je suis heureux de pouvoir vous dire qu'on est les seuls
08:28 à tenir un vrai discours de vérité aux Français.
08:30 C'est pour ça que je pense que notre pays a besoin de la droite.
08:32 Eh bien, tout simplement, nous sommes les seuls à dire que le pouvoir d'achat pérenne,
08:36 ça ne sera pas la politique d'échec ou la fuite en avant dans l'endettement qui
08:39 nous a conduit dans un mur aujourd'hui.
08:40 Ça fait des années que nous le disons, même si c'est impopulaire.
08:43 Même si ça nous a coûté électoralement probablement.
08:45 Donc, la seule solution, il faut le dire clairement, c'est qu'on produise davantage,
08:49 c'est qu'on travaille davantage.
08:50 Notre pays se paupérise.
08:51 Et avant de vouloir répartir la richesse, encore faudrait-il la créer.
08:54 Et donc, ça passe pour un ensemble de mesures dont on pourra revenir.
08:58 Nous en avons défendu un certain nombre au moment de la loi pouvoir d'achat.
09:00 C'est grâce à nous qu'on a défiscalisé à nouveau, comme jamais, les heures supplémentaires.
09:04 Dois-je vous le rappeler ?
09:05 Nous avons soutenu la réforme des retraites, même si c'est impopulaire, dans notre grande
09:09 majorité, même si ça nous a coûté parce que nous sommes cohérents, c'est ce que
09:12 nous avons toujours défendu et nous sommes convaincus qu'il le fallait dans l'état
09:16 des finances publiques.
09:17 Donc c'est un projet d'ensemble et cette politique d'échec qui consiste à expliquer
09:20 aux Français qu'il y a de l'argent magique, que l'État va régler avec de l'argent
09:23 public tous leurs problèmes, ça ne marchera pas.
09:25 Ça ne marche pas et ça nous conduit à maintenir un pouvoir d'achat artificiel.
09:29 Aujourd'hui, on est au pied du mur, ce sont nos enfants qui vont payer notre pouvoir d'achat
09:32 factice.
09:33 La seule solution, c'est le travail, c'est de libérer le travail et pour cela, ça demande
09:36 une politique beaucoup plus courageuse que celle que mène Emmanuel Macron aujourd'hui.
09:39 Et alors, qu'est-ce que vous proposez pour financer la transition écologique qui fait
09:43 partie aussi des préoccupations des Français ?
09:45 La première ministre cette semaine a présenté un grand plan pour faire baisser drastiquement
09:51 les émissions de gaz à effet de serre.
09:53 C'est un plan qui va coûter très cher, de l'ordre de 66 milliards d'euros.
09:57 C'est en tout cas l'évaluation de l'économiste Jean-Pyzani-Ferry.
10:00 Comment financer ces 66 milliards ?
10:04 Qu'est-ce que vous proposez chez les Républicains ?
10:06 Est-ce qu'il faut oser taxer les plus fortunés ?
10:09 Alors d'abord, ces 66 milliards, pour rebondir sur le propos d'avant, j'ai envie de les
10:14 relier avec ce que va nous coûter d'ici à 2027 la charge de la dette.
10:17 Les seuls intérêts de la dette vont nous coûter d'ici à 2027 70 milliards par an,
10:21 c'est-à-dire davantage que ce que Jean-Pyzani-Ferry estime nécessaire pour financer cette transition
10:26 écologique.
10:27 Vous n'avez vraiment pas parlé d'écologie ?
10:28 J'y viens ! Non, non, mais pardon, je vous dis que tout est lié et que ce sujet de la
10:32 dette et des déficits, ce n'est pas un sujet comptable, ce n'est pas un sujet anecdotique.
10:35 C'est un sujet qui en réalité, aujourd'hui, nous coûte et nous entrave dans notre souveraineté
10:40 et dans nos capacités à faire cette transition écologique.
10:42 C'est une nécessité ou pas ?
10:43 C'est absolument une nécessité de décarboner notre économie.
10:45 Ce sera demain aussi un atout pour notre compétitivité.
10:47 Il faut qu'on finance cette transition écologique intelligente.
10:50 Avec qui ?
10:51 De progrès avec des investissements.
10:52 Alors, là, ceux qui nous disent aujourd'hui qu'il faut un ISF vert, puisque c'est aussi
10:55 la proposition de Jean-Pyzani-Ferry, c'est évidemment une mesure…
10:58 On repoussez tout de suite, on va le préciser quand même par la Première Ministre d'ailleurs
11:01 hier, par Bruno Le Maire immédiatement et par Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement.
11:05 Vous, à droite, qu'est-ce que vous en dites ?
11:06 Mais moi, je vous dis que l'ISF, qu'il soit vert, jaune ou rouge, c'est un impôt
11:09 absurde.
11:10 Donc pas de nouvel impôt ?
11:11 Mais c'est un impôt qui est censé rapporter 5 milliards.
11:14 Nous avons aujourd'hui 1 200 milliards de prélèvements obligatoires.
11:17 Nous sommes déjà le pays le plus fiscalisé du monde.
11:19 Qu'est-ce que vous avez comme autre solution pour financer cette transition ?
11:21 Comment on fait ?
11:22 Je vous le dis, d'abord, dans ces investissements-là, il n'y a pas que de l'argent public.
11:25 Il y a des investissements qui vont rapporter aussi.
11:27 Il y a de l'argent privé qui peut être mobilisé et il y en a de plus en plus.
11:30 Par ailleurs, moi j'attends infiniment, depuis longtemps maintenant, de la part de
11:33 ce gouvernement, enfin un plan d'économie.
11:35 Je vous l'ai dit, nous avons le record de la dépense publique.
11:37 Il y a des tas de crédits qui peuvent être redéployés.
11:40 Il y a dans notre pays plus de 500 agences de l'État aujourd'hui qui se doublonnent.
11:44 Il faut que l'État accepte enfin de mener cette revue de dépense publique et réalloue
11:49 des moyens dont les vrais investissements dans notre pays ont besoin.
11:52 Voilà.
11:53 Et ça n'est pas en expliquant à nouveau qu'il n'y a qu'à prendre de l'argent
11:56 chez les riches pour réussir cette transition écologique.
11:58 Je crois même que c'est l'inverse.
11:59 Donc on entend que la droite, aujourd'hui, revient sur ses fondamentaux.
12:03 Comment elle va la droite en ce moment, Othmane Nassrouh, avant la convocation de ses propres
12:07 prochains États généraux ?
12:09 Comment se porte le parti Les Républicains et son président Éric Ciotti ?
12:13 La droite est en train de se reconstruire et on a engagé un travail de fond pour cela.
12:19 Vous l'avez vu à l'occasion d'ailleurs de ce thème de l'immigration.
12:22 Nous sommes prêts, nous sommes cohérents.
12:24 Nous avons construit depuis des années, y compris à l'occasion de la présidentielle,
12:27 un projet que nous présentons, que nous redéposons aujourd'hui, que nous remettons sur la table.
12:31 Nous avons lancé une académie de formation, nous avons lancé un média.
12:35 Nous engageons aujourd'hui, à partir du 17 juin, des États généraux pour reparler
12:40 aux Français, pour aller aussi nous nourrir de leurs vécus, de leurs expériences, de
12:44 leurs problématiques, de ce qu'ils vivent dans leur territoire, dans leur métier.
12:47 Et je veux le dire, ce sera une démarche, ces États généraux, qui va démarrer le
12:50 17 juin, qui va durer plusieurs mois et qui sera ouverte à tous les Français qui pourront
12:54 contribuer, qui pourront participer, qui pourront témoigner pour qu'on puisse nous nourrir
12:59 et nous oxygéner de leurs vécus.
13:01 Et donc, on est en train de se reconstruire parce que la réalité, c'est que la droite
13:05 est la seule alternative, demain, au macronisme déclinant.
13:08 La seule alternative républicaine à ce pouvoir aujourd'hui qui est dans une impasse.
13:12 Et donc, on a besoin de reconstruire la droite.
13:14 On se retrousse les manches avec effectivement le président Eric Ciotti qui a engagé tous
13:18 ces chantiers.
13:19 Et bien, nous sommes tous mobilisés aujourd'hui.
13:20 Ça va être un long chemin.
13:22 On aura besoin aussi de nous remettre en cause et de remettre à plat beaucoup de choses.
13:25 Mais nous sommes en train de le faire.
13:26 - Alors cela dit, les ennuis à droite ne sont pas complètement finis.
13:29 Avec la réforme des retraites, dans dix jours, la proposition de loi Lyot, dont on entend
13:34 beaucoup parler pour abroger la réforme des retraites, sera normalement examinée à l'Assemblée
13:39 nationale.
13:40 Les divisions chez les Républicains vont à nouveau s'afficher au grand jour.
13:43 Qu'est-ce que vous faites cette fois ? Vous sanctionnez ou pas ceux qui sont contre la
13:48 retraite à 64 ans que vous défendez majoritairement chez les Républicains ? On fait quoi des
13:55 diviseurs ?
13:56 - Moi, je n'aime pas le principe qui consiste à sanctionner les gens parce qu'ils votent
13:59 différemment.
14:00 Ce n'est pas mon logiciel.
14:01 Néanmoins, je veux que le message soit très clair.
14:03 Nous avons défendu la réforme des retraites à l'occasion de l'élection présidentielle.
14:06 Nous l'avons défendue durant tout le premier quinquennat d'Emmanuel Macron qui n'en voulait
14:10 pas.
14:11 Aujourd'hui, il revient à la raison.
14:12 C'est une réforme qui est nécessaire, même s'il a été très mal amené, très mal préparé
14:16 par le gouvernement.
14:17 Et donc, en cohérence, nous la soutenons dans l'intérêt du pays et parce que c'est
14:20 ce que nous avons toujours défendu.
14:21 - Et donc, ceux qui vont s'y opposer ?
14:22 - Je souhaite, nous verrons combien ils seront.
14:23 - Aurélien Pradié, par exemple, il reste ou pas au sein des partis républicains ?
14:27 - Je vous rappelle qu'Aurélien Pradié n'est plus dans la direction du parti parce que
14:30 là, pour le coup, il y a un message de cohérence.
14:32 - Non, mais il y a encore des membres républicains.
14:33 - Mais pourquoi ?
14:34 Pourquoi ?
14:35 Ce n'est pas simplement pour sanctionner.
14:36 C'est parce qu'il faut qu'on soit lisible et qu'on ne peut pas avoir expliqué quelque
14:37 chose il y a six mois et venir aujourd'hui faire l'inverse au nom du parti.
14:40 Il faut qu'on soit cohérent et lisible.
14:42 Et donc, cette cohérence et cette lisibilité, elle est essentielle.
14:45 Elle sera un enjeu de ces États généraux aussi, de rappeler notre ligne, que tout le
14:48 monde puisse s'y retrouver, que les Français comprennent de quoi on est le nom.
14:51 Donc, nous verrons ce qui se passe avec ce projet d'abrogation de la réforme des retraites.
14:55 Mais que ceux qui veulent autre chose que cette réforme de retraite nous disent comment on
14:58 finance notre régime des retraites.
14:59 Parce que c'est trop facile d'être simplement dans la démagogie en disant « il n'y a pas
15:03 besoin de travailler plus longtemps ». Qu'on nous dise alors s'il faut baisser les pensions
15:07 ou s'il faut augmenter les cotisations, c'est-à-dire baisser les salaires dans notre pays.
15:11 Parce qu'il n'y a pas d'autre issue aujourd'hui.
15:13 Tous les autres pays l'ont fait.
15:15 Donc la démagogie de ceux qui simplement s'opposent, eh bien je suis désolé.
15:19 Nous, en responsabilité, on est du côté de la cohérence, du côté de l'intérêt
15:22 du pays qui est que cette réforme des retraites puisse s'appliquer aujourd'hui.
15:26 Dernière question, on parlait des États généraux, de la droite, si elle va mieux.
15:29 Est-ce que Laurent Wauquiez doit y jouer un rôle particulier ?
15:32 Laurent Wauquiez, c'est une personnalité importante de notre famille politique.
15:36 Un peu plus que ça, si j'ai bien écouté Éric Ciotti.
15:38 C'est le prochain candidat à l'élection présidentielle.
15:41 Mais peut-être.
15:42 Moi, ce que je vous dis là-dessus, c'est très clair, c'est que Laurent Wauquiez,
15:45 il se prépare.
15:46 Nous, nous avons besoin de préparer une ligne politique, un projet complet sur lequel le
15:50 candidat demain pourra s'appuyer.
15:52 Et poser aujourd'hui la question de la désignation à l'élection présidentielle, ça n'est
15:55 pas le moment.
15:56 Les Français ne le comprendraient pas.
15:57 Nous ne sommes pas prêts.
15:58 Il y a des échéances qui arrivent qu'il faut qu'on prépare.
16:00 Votre président, votre actuel président avait fait campagne en disant « ce sera
16:03 Laurent Wauquiez ». Donc finalement, il y a un doute ?
16:04 On verra cela après les élections européennes que nous devons préparer aujourd'hui,
16:08 avant de penser à l'incarnation.
16:09 Encore faut-il avoir quelque chose à incarner et aujourd'hui, les États généraux, ça
16:12 n'est pas la désignation du candidat à la présidentielle, c'est la reconstruction
16:16 de la droite et croyez-moi, la France en a besoin.
16:17 Merci beaucoup d'être venu ce matin sur France Inter.
16:20 Merci à vous.
16:21 Je vous souhaite une très belle journée.

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