Infirmière libérale, membre du syndicat convergence infirmière, Edwige Mieyan Pomé évoque le projet du ministre de la Santé, François Braun. Ce mercredi, il a indiqué vouloir «mettre en place» d'ici l'été des «astreintes payées» pour les infirmiers à l'hôpital. «On prend des astreintes parce qu'on ne travaille pas. Quand on y refléchit, les gens s'épuisent. Nous n'avons pas la capacité à reprendre des forces», a expliqué Edwige Mieyan Pomé.
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00:00 Je pense, comme tous mes collègues, que de toute manière, c'est dans l'urgence.
00:07 C'est toujours fait dans l'urgence, pour moi, je pense.
00:11 Là, on en parle, on est au mois de mai.
00:15 Bientôt, on démarre juin.
00:17 On le sait depuis longtemps qu'il y a des manques dans les urgences, dans les services.
00:22 Donc, c'est chaque fois mettre un tampon là où il y a une perte.
00:27 Ça ne peut pas être fait correctement, puisque c'est toujours vite fait.
00:35 Et ensuite, vu les rémunérations, j'ai entendu le reportage où les soignants à l'hôpital,
00:42 ils font beaucoup d'heures, ils n'arrivent pas à prendre leur RTT, donc ils sont déjà épuisés.
00:48 Nous, en libéral, c'est la même chose.
00:51 Notre convention nous oblige à prendre en charge nos patients 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
01:00 Donc déjà, on est plus ou moins astreint à une astreinte, entre guillemets, qui est gratuite.
01:06 Mais bon, on le fait, c'est notre métier.
01:08 Je ne dirais pas une vocation, mais on sait que notre métier est comme ça.
01:14 Mais actuellement, vu les revalorisations de tous les infirmiers, que ce soit hospitaliers ou même nous, en libéral,
01:22 nous, on n'a pas été revalorisés depuis 2012 et 2009, donc ça fait quand même très longtemps.
01:29 C'est vrai que des astreintes payées, ça peut faire un peu d'argent de plus,
01:35 mais quand c'est sur nos jours de repos, parce que c'est souvent ça,
01:40 c'est qu'on prend en compte ces astreintes parce qu'on ne travaille pas.
01:44 Ça veut dire que c'est un peu comme quand on a fait les vaccinations contre la Covid.
01:51 On était sur des centres de vaccination nos jours de repos.
01:54 Donc, quand on y réfléchit, les gens s'épuisent.
01:58 Donc on va repartir sur un été épuisant, où on n'a pas la capacité à se reposer, à reprendre des forces,
02:08 on repart sur une année nouvelle où il n'y aura pas de revalorisation,
02:12 où on nous aura dit "vous n'avez pas fait d'efforts", parce que c'est ce qu'on nous dit quand on ne fait pas.
02:16 Là, on était 20 infirmiers sur 600.
02:18 Vous pouvez vous imaginer, la RSA nous a dit qu'on n'avait pas fait d'efforts.
02:22 Merci.
02:23 Merci.
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