Le gouvernement souhaite que les sans-abris de Paris quittent la capitale à l'approche des Jeux olympiques. En Bretagne, ils seront d'abord logés dans un hôtel qui accueille actuellement des familles de migrants placées par le 115 et qui vont devoir être délogés.
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00:00 Vidée Paris de CSDF à l'approche des Jeux Olympiques de 2024.
00:02 Benoît, vous nous en parliez il y a quelques jours.
00:04 Le projet du gouvernement se concrétise.
00:07 En Bretagne notamment, problème.
00:09 Il a fallu évacuer des familles pour accueillir les sans-abri parisiens.
00:13 Leur nom officiel, vous vous en souvenez, c'est SASS d'accueil temporaire régionaux.
00:17 Objectif, désengorger l'hébergement d'urgence en Ile-de-France
00:21 parce qu'on le rappelle à l'approche des JO et de la Coupe du monde de rugby en septembre,
00:24 déjà les hôtels parisiens affichent complet et ne peuvent plus ou ne veulent plus donner dans le social.
00:29 Sont donc créés un peu partout en France des centres qui vont recevoir chacun,
00:33 50 sans-abri toutes les trois semaines avant de les dispatcher alentour.
00:37 C'est le cas à Montgermont, près de Rennes, où c'est un ancien hôtel Formule 1
00:41 qui a été désigné pour accueillir ses premiers arrivants d'Ile-de-France.
00:45 Un projet qui faisait déjà râler, je vous en parlais,
00:47 car les communes choisies ne sont pas concertées, simplement prévenues par la préfecture.
00:52 Et voilà qu'on apprend dans le Télégramme que cet hôtel de Montgermont
00:55 hébergeait en effet, et depuis plusieurs mois,
00:57 de nombreuses familles de migrants d'Afrique et d'Europe de l'Est
01:00 qui ont dû être évacuées par la protection civile.
01:03 Alors, elles ne squattaient pas cet hôtel, elles ont été placées ici par le 115.
01:08 Et un cas interpelle tout particulièrement sur les réseaux sociaux,
01:11 c'est celui d'une jeune fille de 14 ans qui était scolarisée non loin au collège de Villejean,
01:16 en classe de 3e, et qui a donc dû partir avec ses parents pour Brest
01:20 alors qu'elle allait passer le brevet des collèges, c'est dans quelques jours.
01:24 Pour laisser la place aux sans-abri venus de Paris,
01:26 ce qui est dénoncé dans cette affaire, c'est l'absence de concertation avec les élus locaux.
01:30 Une méthode très verticale qui se fait, c'est vrai, étrier sur les réseaux.
01:34 Yann Brossat, par exemple, maire adjoint de Paris, responsable du logement,
01:38 grince que Macron avait fixé l'objectif zéro SDF,
01:41 à défaut d'y être arrivé ou d'avoir essayé, il les promène.
01:45 Réponse du ministre du Logement, Olivier Klein,
01:47 ces sas d'accueil régionaux permettront une meilleure prise en charge.
01:52 Quand on accompagne des personnes en province,
01:55 dans des centres d'accueil de petite taille,
01:57 c'est des centres d'accueil qui s'ouvrent jusqu'à la fin de l'année 2024,
02:00 donc ce n'est pas du court terme,
02:01 les personnes arrivent en gros par groupe de 50 volontaires,
02:04 et je tiens à le répéter, volontaires, personne n'est pris et mis dans un bus,
02:08 c'est un dispositif qui a été mis en place, et je le redis, avec les associations,
02:12 en partenariat avec la ville de Paris, donc personne ne découvre,
02:15 parce que c'est une bonne opération.
02:16 L'objectif, c'est de mieux accompagner.
02:19 - Des explications qui ne rassurent pas pour autant les élus locaux.
02:23 - Qui n'ont pas convaincu non plus d'ailleurs les associations, que cite le ministre.
02:26 Certes, la méthode existe depuis 2021,
02:28 mais pour les demandeurs d'asile uniquement concernant les SDF,
02:32 la fondation Abbé Pierre déplorge, la cite,
02:34 un manque de transparence et une forme de précipitation.
02:38 Quant aux élus locaux, vous le disiez, très inquiets,
02:40 le maire de Brue, 18 000 habitants près de Rennes,
02:43 là encore nous disait sur ce plateau, dès qu'il l'avait appris,
02:45 qu'il avait émis un avis défavorable,
02:47 au prétexte que le terrain visé par l'État est pollué au métaux lourds
02:51 et présente selon lui un risque d'empoisonnement.
02:54 Bah problème, ce terrain, il appartient à la SNCF,
02:56 l'État peut imposer sa décision.
02:59 La vraie raison de toute façon, le maire l'avoue aujourd'hui,
03:01 c'est qu'il craint un nouveau Saint-Brévin,
03:03 là où la maison du maire avait été incendiée.
03:05 Il a peur de se retrouver seul avec sur les bras
03:08 ceux que la presse locale appelle déjà les sans-abri de Paris,
03:11 qui va les nourrir, les encadrer, avec quels effectifs.
03:13 Il y a en ligne cette impression qu'on ne fait que déplacer un problème
03:17 pendant que ça sera la fête à la capitale,
03:19 vers des petites communes qui n'ont pas les moyens financiers de gérer tout ça.
03:22 Une méthode archaïque, centralisation d'un autre âge,
03:25 dénonce pour finir un politologue breton,
03:27 alors que l'ambiance générale est pour le moins inflammable,
03:31 rappelle-t-il, et il rappelle aussi au passage que la Bretagne,
03:33 à part ses fameux sans-abri,
03:35 n'a obtenu aucune épreuve pour les Jeux olympiques,
03:37 même pas la voile, dit-il.
03:39 Donc bon, ça commence à faire beaucoup.
03:41 - Bah c'est-à-dire que si on amène des SDF
03:44 pour fabriquer d'autres SDF, entre guillemets,
03:46 enfin c'est bien, tout ça mérite en effet concertation.
03:51 - Il faudrait. - Pour reprendre le terme adéquat.