Mickaëlle Paty : «Je suis la part vivante de Samuel, il faut que j'arrive à gagner ce combat»

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Mickaëlle Paty, la sœur du regretté Samuel Paty, nous lit la lettre qu’elle a écrite en hommage à son frère disparu. Stéphane Simon, journaliste et auteur de "Les derniers jours de Samuel Paty" aux éditions Plon, répond aux questions de Sonia Mabrouk.

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Transcript
00:00 Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Stéphane Simon.
00:03 Bonjour Sonia.
00:04 Vous êtes journaliste, producteur, vous êtes l'un des fondateurs du site d'information factuel.
00:10 Vous êtes également l'auteur de ce livre enquête sur les derniers jours de Samuel Paty,
00:14 une reconstitution factuelle des jours qui ont précédé la décapitation du professeur.
00:19 Alors avant de vous donner la parole Stéphane Simon, nous allons écouter une voix, un combat, une douleur, une dignité, une femme, une sœur, la sœur de Samuel Paty.
00:29 Je la remercie ici et vous également de la confiance qu'elle nous témoigne en acceptant de lire cette lettre écrite afin d'interpeller l'État.
00:37 Une missive adressée nommément au Président du Sénat.
00:40 Cette lecture, je le précise à nos auditeurs, dure quelques minutes.
00:44 Elle prend aux tripes bien sûr.
00:46 Cette voix est celle de la sœur de Samuel Paty et ce combat est le sien, celui de la famille Paty mais aussi le nôtre.
00:52 A tous, écoutons Michael Paty.
00:55 Comme quiconque, je n'étais pas préparé à subir la vélance d'un attentat terroriste, ni de surcroît à entendre le hurlement de ma mère m'annonçant que mon frère avait été décapité.
01:04 Il y a eu cet état de peine et de tristesse innommable.
01:07 Comment pourrais-je les nommer n'ayant jamais ressenti une telle douleur auparavant ?
01:11 Il y a eu cet état de choc post-traumatique, altérant toute capacité de penser et d'agir.
01:16 La sidération passée, il ne me reste plus que la douleur et des questions.
01:20 Ces questions pourtant légitimes ont obtenu jusqu'à présent pour seule réponse, il ne faut pas se tromper d'ennemis.
01:27 Cette phrase, on a eu de cesse de me l'adresser sans conviction ni vertu, pour m'astreindre à regarder l'ennemi commun en tant que mal unique.
01:35 Combattre ceux qui commettent de tels crimes est une évidence.
01:38 Néanmoins, le partage de responsabilités invoquées judiciairement m'empêcherait-il de souligner que l'inaction des hommes dit de bien pourrait être mise en cause.
01:47 Les méchants qui endossent le rôle des méchants, cela reste cohérent.
01:51 Mais les gentils qui oublient d'endosser celui de gentil, comment les nomme-t-on ?
01:55 Mon frère Samuel Paty n'a-t-il pas rempli sa part du contrat social pour que l'État ne lui ait pas assuré sa protection ?
02:03 La défense de certains prévenus mis en examen se base sur l'absence de réaction des services de protection.
02:08 Cela est censé démontrer qu'ils ne sont en rien coupables.
02:12 Si avant les faits je n'ai pas été défini comme une menace, pourquoi le serais-je après ?
02:17 Dans le cas de l'assassinat de mon frère, l'absurdité de cette situation est illustrée par la volonté en amont de ne pas faire de vague,
02:24 générant une minoration des menaces qui pesaient contre mon frère et une absence de protection.
02:29 En aval, c'est cette même volonté de ne pas faire de vague qui finit par donner des arguments de défense à ceux que l'on nomme ennemis.
02:37 Ceux qui ont fait campagne contre mon frère avant son assassinat seront jugés pour association de malfaiteurs terroristes criminels.
02:44 Le PNAT, parquet national antiterroriste, a choisi cette qualification en la justifiant ainsi.
02:50 L'enquête n'a pas permis d'établir qu'ils avaient précisément entendu favoriser l'assassinat de Samuel Paty,
02:55 ce crime n'étant que l'une des conséquences possibles et prévisibles de leurs agissements,
02:59 au même titre que d'autres crimes d'atteinte à l'intégrité physique ou à la vie.
03:04 Alors s'il était possible et prévisible qu'il soit à minima agressé physiquement,
03:08 pourquoi mon frère n'a-t-il pas été mis sous protection ?
03:11 C'est en vertu de ce pourquoi que le 6 avril 2022, ma famille a déposé plainte pour non-empêchement de crime et non-assistance à personne en péril.
03:20 Cette demande d'enquête vise effectivement des personnes occupant des postes de responsables.
03:25 Avec des responsables aux comportements irresponsables qui ne reconnaissent aucune responsabilité,
03:30 comment voulez-vous établir des mesures correctives qui ne relèvent plus du choix mais de l'obligation ?
03:35 C'est la raison pour laquelle je souhaite solliciter auprès de votre Chambre la possibilité de demander des comptes aux personnes responsables de la mauvaise gestion,
03:41 du traitement erroné de la menace pesant sur mon frère et du défaut de prévoyance qui en a découlé, facteurs qui sont à l'origine de sa mort.
03:49 Ce comportement attentiste qui consiste à agir lorsque le crime a eu lieu afin d'éviter toute stigmatisation et amalgame,
03:56 et qui illustre l'argumentation visant à éviter les confrontations avec la violence islamiste.
04:00 Nous sommes arrivés au point tragique où l'on tolère le crime pour répondre aux besoins émotionnels du criminel d'en commettre un.
04:06 Le même scénario politico-médiatique se met en place après chaque attentat,
04:10 lorsque l'on fait passer un tel événement pour une fatalité que nul ne pouvait prévoir et que dès lors on considère que nul n'a failli.
04:18 C'est bien sur ce point que le bas blesse. L'attentat contre mon frère ne ressemble pas aux autres attentats.
04:23 Il ne s'agit pas d'un coup de tonnerre dans un ciel serein.
04:26 A défaut de connaître l'agresseur, le lieu ou le moment où il a géré,
04:29 il me semble évident qu'il fallait protéger la cible, désignée publiquement sur le fondement d'informations connue de tous, le 9 octobre 2020.
04:37 La descente aux enfers de Samuel aura duré 11 jours, et nul ne pouvait l'ignorer.
04:43 Les responsables ne pouvaient se méprendre sur la gravité et la constance du péril, ni sur l'imminence de son agression.
04:49 Qu'avertiront-ils de son pourtant abstenu d'agir, dont agit d'une manière totalement inefficace,
04:53 eu égard à leur connaissance, moyens et capacités ?
04:57 Il faudra bien un jour rétablir toute la vérité sur cette histoire, pour éviter effectivement toute récidive.
05:02 L'État ne peut pas bafouer la valeur sociale ou morale de la loi, qui est censée s'appliquer à tous.
05:07 L'État ne peut s'affranchir du principe de responsabilité qui est la base du droit civil, en se créant une immunité de fait.
05:13 C'est pourquoi, Messieurs les Présidents, je vais ici vous demander l'ouverture d'une enquête parlementaire,
05:19 afin d'établir les failles de ce drame et de tenter d'en colmater les brèches.
05:23 Messieurs les Présidents, ainsi que l'ensemble des sénateurs,
05:26 vous qui avez condamné à l'unanimité l'assassinat de Samuel Paty, délaissant votre traditionnel clivage,
05:32 j'espère que vous agirez aujourd'hui dans le même esprit d'unité.
05:36 Comme j'ai eu l'occasion de le dire à la Sorbonne le 15 octobre dernier,
05:41 on ne met pas un "oui mais" après le mot "décapitation".
05:45 En France, on met un point.
05:48 On vient d'entendre la lecture de sa propre lettre par la sœur de Samuel Paty, Mikaëlle Paty.
05:55 Beaucoup de dignité, une colère contenue.
05:58 C'est la première fois sur Europe 1 et c'est la première fois qu'elle s'exprime oralement.
06:02 C'est très fort, une voix affirmée, déterminée.
06:05 Stéphane Simon, vous êtes l'auteur de ce livre "Enquête" sur cet assassinat terroriste.
06:09 Tout d'abord, comment vous réagissez à ce moment ?
06:11 - J'ai déjà la voix étranglée parce que c'est une grande émotion d'écouter cette femme.
06:19 Je rappelle qu'elle est infirmière, anesthésiste, qu'elle trouve l'énergie d'être debout, digne,
06:24 de trouver des mots qui sonnent juste, d'être dans une forme d'équilibre parfait
06:30 et de nous interpeller collectivement.
06:32 C'est-à-dire qu'elle n'est pas simplement victime de la douleur dans cette affaire,
06:37 elle veut de la lumière, elle veut de la lumière pour tout le monde.
06:40 Et je pense que ce serait vraiment refuser et plonger dans le deuil à nouveau cette famille
06:48 que de refuser qu'il y ait une commission d'enquête sur tout ce qui est advenu dans cette affaire pâtie
06:53 dont on sait aujourd'hui, on l'a raconté sur 250 pages,
06:56 que les responsabilités n'ont pas été assumées par un certain nombre de services de l'État.
07:03 Le ministère de l'Intérieur en priorité, le ministère de l'Éducation nationale également.
07:08 Et moi je souhaite, comme n'importe quel citoyen, que la lumière soit faite
07:13 non seulement sur les coupables immédiats, mais les complices immédiats du tueur,
07:18 Abdoulakane Zorof, le criminel, celui qui va décapiter Samuel Paty,
07:22 mais également sur tous ceux qui se disent des hommes de bien
07:25 mais qui sont restés dans l'inaction pendant si longtemps.
07:28 Stéphane Simon, on va rentrer dans les détails.
07:31 Vous venez de dire, et cela il faut le souligner, que s'il n'y a pas cette commission d'enquête,
07:37 ce serait replonger toute cette famille dans le deuil.
07:40 C'est bien cela la conséquence, c'est-à-dire que c'est une décision très lourde
07:44 qu'aura à prendre le Parlement, les parlementaires. C'est ça qui est en jeu.
07:49 Mais il me semble qu'en tant que responsable de la nation,
07:51 chaque parlementaire est élu pour cela, pour assumer des responsabilités.
07:55 Ils se doivent de faire la lumière sur ce qui est advenu afin que cela ne recommence pas.
08:00 Mikaël Paty est extrêmement claire, elle demande que le récidive il n'y ait pas.
08:06 C'est aussi simple que ça.
08:07 Donc comment on pourrait vouloir exempter de commission d'enquête,
08:13 faire l'économie de tout cela, alors qu'on a l'occasion d'une catharsis
08:18 et de tirer des leçons de ce qui s'est passé.
08:21 Voilà, c'est essentiel.
08:22 Oui, je pense que ce serait absolument épouvantable,
08:26 mais épouvantable de refuser cette commission d'enquête.
08:29 Ce n'est pas une manière de mettre la pression pour que ça existe,
08:31 c'est une manière de dire à tout le monde,
08:33 mais enfin, la moindre des choses, c'est qu'on fasse la lumière sur tout cela.
08:36 Ces mots sont très forts, les mots sur Europe 1 de la sœur de Samuel Paty, de Mikaël Paty.
08:42 "Mon frère Samuel Paty n'a-t-il pas rempli sa part du contrat social
08:46 pour que l'État ne lui ait pas assuré sa protection ?"
08:49 Derrière ces mots, c'est la description de quoi ? D'un abandon ?
08:52 C'est tout simplement que, alors qu'une menace se précisait,
08:56 à partir du 9 octobre, la menace est établie et elle monte en pression.
09:00 Et à mesure que cette espèce de djihad numérique qui a été lancée contre Samuel Paty,
09:05 pour demander son exclusion, pour dire que ce professeur est un voyou,
09:09 pour lui mettre finalement une cible sur le front,
09:12 et bien, pendant que cette menace est croissante,
09:15 et bien il y a des services de renseignement qui ne réagissent pas,
09:19 qui sont dans une inaction forcément un peu coupable,
09:22 et un ministère de l'Intérieur qui ne protège pas.
09:25 Je rappelle juste une petite anecdote.
09:27 La seule chose, parce qu'on parle de Samuel Paty,
09:29 mais le collège non plus n'a pas été protégé.
09:31 La seule chose que l'on ait accepté de faire,
09:34 et c'est à l'initiative du maire me semble-t-il,
09:36 c'est qu'une patrouille, une simple patrouille de police municipale,
09:39 donc avec des policiers désarmés,
09:41 puisse passer de façon aléatoire devant ce collège.
09:44 Qu'est-ce qui s'est passé en vérité ?
09:46 Le jour du crime, à 14h, le criminel se présente devant le collège du Bois-d'Aulme,
09:51 il va rester trois heures à faire le pied de grue pour qu'on lui désigne Samuel Paty,
09:56 et il ne se passe rien.
09:57 On voit bien que la moindre protection aurait pu permettre d'éviter ce drame.
10:02 Et si simplement les fonctionnaires du ministère de l'Intérieur
10:05 avaient dit à Samuel Paty "N'allez plus à l'école,
10:08 mettez-vous en recul, mettez-vous en retrait dans quelques jours,
10:11 ce sont les vacances, ne revenez plus demain à l'école",
10:15 on aurait évité ce main.
10:16 On aurait évité ?
10:17 Cet assassinat, bien entendu.
10:18 C'est tout le sens du livre que l'on a écrit.
10:21 Je dis "on" parce qu'on est plusieurs à avoir fait ce livre,
10:24 je l'ai écrit moi, mais on a enquêté collectivement.
10:27 Eh bien, il se trouve que oui, on aurait pu éviter et on aurait dû éviter.
10:33 Cette phrase est lourde de sens Stéphane Simon.
10:35 Autre phrase, cette fois-ci, lue par Miquel Paty dans sa lettre
10:39 adressée au président du Sénat et plus largement à l'État,
10:42 quand elle dit, je cite, "ce comportement attentiste
10:45 qui consiste à agir lorsque le crime a eu lieu
10:48 afin d'éviter toute stigmatisation et amalgame,
10:51 illustre l'argumentation visant à éviter les confrontations
10:54 avec la violence islamiste.
10:55 Cacher sous le tapis, ne pas faire de vagues alors que les risques étaient connus,
10:59 ça c'est d'une gravité extrême."
11:00 C'est d'une gravité extrême et je veux expliquer quelque chose à vos auditeurs.
11:03 C'est qu'aujourd'hui, à la barre des accusés,
11:07 il y a plusieurs islamistes qui vont se retrouver et qui vont dire,
11:09 "mais vous voyez bien que nos vidéos finalement,
11:12 elles n'étaient pas si lourdes de conséquences et qu'elles n'étaient pas si graves."
11:16 La preuve, c'est que la police n'y a pas cru.
11:18 La police n'a pas pensé que c'était important ce que l'on disait,
11:22 que ça pouvait inciter à tuer Samuel Paty.
11:26 Alors qu'à l'évidence, on voit bien que si ces vidéos n'avaient pas eu lieu,
11:29 il n'y aurait pas eu de meurtre de Samuel Paty.
11:31 Le tueur est à 80 km de Confluence-Saint-Honorin
11:34 et c'est par l'entremise des réseaux sociaux qu'il entend parler de ce professeur
11:39 dont on dit, "il est islamophobe".
11:41 Il est, c'est un voyou.
11:43 Il faut donc l'exclure.
11:44 Il faut se charger de lui donner une bonne leçon.
11:47 Et voilà.
11:48 - Et nombre de collègues ne vont pas, j'allais dire,
11:51 se lever comme un seul homme ou une seule femme
11:53 pour protéger Samuel Paty.
11:56 Au contraire, en tout cas, il n'avait qu'une solitude,
11:59 c'est ce que vous décrivez aussi ces derniers jours,
12:01 une spirale qui vous aspire vers le fond,
12:04 au point, est-ce exact, qu'il avait pris la précaution de rentrer chez lui
12:07 avec un marteau dans son sac ?
12:09 Il avait compris, lui ?
12:10 - Lui, il avait parfaitement compris.
12:11 Il sait, il regarde les réseaux sociaux,
12:14 il regarde sur Internet ce que l'on dit de lui,
12:16 il voit qu'il est ciblé.
12:18 Et cet homme qui est seul,
12:20 que l'on ne raccompagne même plus chez lui à la fin,
12:23 quelques collègues exemplaires,
12:24 quelques collègues ont été exemplaires,
12:26 beaucoup ont été dans l'indifférence
12:28 et certains ont eu un comportement totalement inapproprié.
12:31 Et bien, Samuel Paty n'est plus raccompagné chez lui.
12:34 Pas même non plus, on lui prête un bip
12:36 pour qu'il puisse garer sa voiture à l'intérieur du collège.
12:38 Rien ne se fait.
12:39 Lui se voit totalement ciblé
12:41 et donc il embarque un marteau,
12:44 un pauvre marteau dans son sac,
12:46 au cas où il se fait agresser pour pouvoir se défendre.
12:49 Quand on sait que ce marteau,
12:51 pardon, mais c'est déchirant de rappeler cette anecdote,
12:53 mais c'est son père qui lui a offert ce marteau.
12:56 C'était sa petite trousse à outils
12:59 qu'il avait quand il était étudiant.
13:01 Et c'est avec ça qu'il part se défendre.
13:03 C'est absolument abominable.
13:05 - Et puis il y a, Stéphane Simon,
13:06 quelque chose de terrible, d'inacceptable.
13:08 D'ailleurs, dans les propos de certains responsables politiques,
13:10 il faut le dire clairement à l'antenne,
13:12 et je sais que, parce qu'elle nous l'a dit,
13:14 que cela a beaucoup choqué, révulsé
13:17 la sœur de Samuel Paty.
13:19 C'est quand on dit "il a donné sa vie pour une cause",
13:21 mais ce n'est ni le rôle, ni la mission d'un enseignant
13:24 de donner sa vie pour une cause.
13:26 - Et puis en plus, pardonnez-moi,
13:28 mais c'est un professeur comme les autres, au bon sens du terme.
13:30 C'est un professeur qui fait bien son travail.
13:33 C'est un professeur qui fait des cours équilibrés
13:35 avec les arguments pour les caricatures de Charlie,
13:38 mais aussi les arguments contre.
13:40 Il le fait de façon très équilibrée, au tableau noir,
13:42 avec un trait "je suis pour Charlie",
13:45 "je suis contre Charlie".
13:46 C'est quelqu'un qui fait son travail convenablement.
13:48 Pour autant, ce n'est pas un militant
13:50 de la cause de la laïcité.
13:52 C'est juste quelqu'un qui veut simplement
13:54 faire son travail.
13:56 Et je rappelle que c'est au programme
13:58 d'enseigner les valeurs de la République
14:00 dans le cours d'éducation morale et civique.
14:02 Et je rappelle que, tout simplement,
14:04 cet homme va faire un cours équilibré
14:07 avec du matériel pédagogique fourni par l'éducation nationale.
14:11 - Et on a besoin de le rappeler.
14:12 Comme vous le dites, c'est terrible.
14:14 Je voudrais qu'on écoute de nouveau
14:16 la sœur, Mikaëlle Paty,
14:18 qui nous a lues tout à l'heure cette lettre qu'elle a écrite.
14:20 On lui a posé une question, on lui a demandé "et maintenant ?"
14:23 Quelle est la suite ? On l'écoute.
14:25 - Je l'ai déjà dit à certaines personnes,
14:28 je suis la part vivante de Samuel.
14:30 Alors, il faut que j'arrive à gagner ce combat,
14:32 là où tout le monde a échoué depuis 40 ans.
14:34 - Elle est la part vivante de Samuel Paty.
14:36 Elle ne lâchera pas déterminé,
14:38 et nous non plus, j'allais dire,
14:40 normalement la société, la majorité,
14:42 si ce n'est l'écrasante majorité des Français,
14:44 c'est la moindre des choses
14:46 pour la mémoire de ce professeur.
14:48 - Je pense que si tout le monde prend conscience
14:50 qu'il faut aider cette femme, je pense qu'on va avancer.
14:52 - Est-ce qu'on a pris tous conscience de cela ?
14:55 - Je ne crois pas.
14:56 - Je me sens très émue en vous parlant.
14:58 - Oui, c'est vrai qu'entendre cette voix,
15:00 que je suis comme vous,
15:02 je découvre dans les médias,
15:04 il se trouve que j'ai eu une conversation déjà avec elle,
15:06 mais, bah oui, on sent la détermination,
15:09 on sent aussi qu'elle est au bord des larmes
15:11 quand elle nous parle, donc forcément ça m'émeut beaucoup.
15:13 Mais, vous savez,
15:15 elle nous appelle à un sursaut collectif.
15:18 Saisissons cette occasion.
15:20 Saisissons cette occasion.
15:22 Ce n'est pas possible qu'on ne fasse rien
15:24 et qu'on laisse quelques gamins,
15:26 ici ou là, menacer leur professeur
15:28 de leur faire une Samuel Paty.
15:30 Il faut répondre à ça par un sursaut collectif.
15:32 - C'est maintenant ou jamais.
15:34 Stéphane Simon, merci.
15:36 Vous êtes l'auteur de ce livre "Enquête",
15:38 "Les derniers jours" de Samuel Paty
15:40 aux éditions Plon.
15:42 On va remercier aussi par votre entremise
15:44 puisque vous nous avez permis également
15:46 d'établir ce lien avec la sœur de Samuel Paty,
15:48 avec Mikaël Paty.
15:50 On souhaite évidemment à toute cette famille
15:52 tout le courage, évidemment.

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