Les invitées du jour - Virginie Efira et Valérie Donzelli

  • l’année dernière
A l'occasion du festival du cinéma, Télématin se délocalise à Cannes. Julia Vignali et Damien Thévenot sont entourés de grands noms du 7e art pour donner l'envie de cinéma. Aujourd'hui, Virginie Efira et Valérie Donzelli sont les invitées de Télématin à Cannes pour parler du nouveau film « L'amour et les Forêts » de Valérie Donzelli et dans lequel Virginie Efira joue une femme sous l'emprise de son mari.
Transcript
00:00 Bonjour à toutes les deux, merci d'avoir accepté l'invitation de Télématin.
00:04 Alors on va parler de votre film "L'amour et les forêts", c'est un film tiré d'un livre d'Éric Reinhardt.
00:10 Valérie Donzelly, vous avez évidemment signé la coadaptation avec Audrey Diwan, vous réalisez également le film.
00:16 Et vous Virginie Effira, vous incarnez Blanche, l'héroïne du film.
00:20 La question est simple, c'est le jour de la sortie dans toutes les salles en France.
00:24 Ce soir, ce sera la projection dans la sélection officielle de Cannes.
00:28 Vous vous sentez comment à quelques heures de ces échéances importantes ?
00:31 Grande excitation en ce qui me concerne et je pense qu'elle est partagée par toi Valérie.
00:35 Oui, oui, un petit peu peur quand même de lâcher le bébé comme ça en pleine nature.
00:41 Mais c'est de l'adrénaline non ?
00:42 Oui, et puis on ne peut plus rien pour lui.
00:45 Vous parlez de quel bébé Virginie ?
00:47 Ah bah de celui du film, celui-là il a encore un peu besoin de moi.
00:50 Chaque chose en son temps c'est ça.
00:51 Il n'est pas encore tout à fait prêt à sortir.
00:53 Virginie, ce film raconte une descente aux enfers, celle de votre personnage qui tombe amoureuse d'un homme
00:57 qui va s'avérer être un pervers narcissique, violent, jaloux et destructeur.
01:01 Voici la bande-annonce.
01:04 Le défolle de lui.
01:08 Eh bien oui, je parle fort parce que je suis heureux et j'ai envie de le crier.
01:13 Il est à une tendresse infinie.
01:15 Je t'aime, j'aime tout.
01:19 Moi aussi.
01:21 C'est plus sain d'y attendre un peu.
01:23 A mon âge, moi j'ai plus envie d'être sage.
01:25 T'es sûre que tu ne vas pas regretter de faire tout ça pour moi ?
01:29 Ah, j'échange la mer contre les forêts.
01:31 Et l'amour.
01:33 Tu te plains de ton mari ?
01:37 Pourquoi tu fais toujours que je me plaigne de toi ?
01:39 Pardon, excusez-moi.
01:40 Pourquoi tu m'as raccroché au nez ?
01:42 J'étais en cours.
01:43 Tu rentres à quelle heure ?
01:44 17h, pourquoi ?
01:45 Il t'appelle tout le temps ton mari.
01:47 Oui, il est comme ça.
01:48 Tu es complètement fou.
01:50 Je te parle mais tu ne réponds pas.
01:51 J'ai réfléchi et on va rester là pour Noël, c'est beaucoup plus simple.
01:55 T'as besoin de voir des mondes ?
01:56 On n'a besoin de voir personne, on est bien tous les deux.
02:00 Virginie, tout commence par une belle histoire d'amour.
02:02 Votre personnage craque vraiment sur le personnage de Melville Poupeau.
02:05 En plus, ça arrive à un bon moment parce qu'elle désespère un peu de trouver l'amour quand même blanche.
02:09 Oui, c'est ça, elle trimballe une déception passée, une légère solitude.
02:16 Elle n'est pas dans un désir ardent de rencontrer quelqu'un.
02:18 Sa soeur jumelle qui l'y pousse en fait.
02:21 Oui, c'est ça.
02:22 Et puis elle voit ce garçon qui est assez charmant au départ.
02:27 Il a quelque chose d'incisif dès la rencontre en fait.
02:29 Si on voit comment il devient, on se dit qu'il y avait des signes précurseurs.
02:32 Mais qu'elle ne peut pas voir et que je n'aurais pas vu non plus d'ailleurs.
02:35 Il est assez joueur avec elle au départ.
02:37 Ça lui plaît d'ailleurs.
02:38 Oui, je pense que l'amour que mon personnage a de la littérature, du roman,
02:42 fait aussi en sorte que lui, sa manière assez originale d'arriver,
02:46 c'est quelqu'un sur qui on peut projeter des choses.
02:49 Il a du mystère, il y a quelque chose qu'on ne peut pas tout à fait définir.
02:52 Il s'en va mais il va où exactement ?
02:54 Il y a une fusion sexuelle aussi quand même.
02:57 Pour qu'il y ait des instructions, il faut bien qu'il y ait des endroits d'accroche.
03:02 Sinon, si le programme démoniaque est annoncé directement, on s'en va.
03:07 Ce n'est pas cette idée-là.
03:09 Justement, le programme démoniaque, il n'est pas du tout annoncé.
03:12 Valérie, la toile se resserre sur votre héroïne petit à petit.
03:15 Le personnage incarné par Méville Poupeau se révèle suspicieux.
03:19 Il contrôle les finances, il contrôle l'emploi du temps de Blanche, ses fréquentations aussi.
03:23 Pour autant, le personnage de Blanche est totalement dans le déni.
03:27 Comment vous expliquez pourquoi avoir raconté l'histoire de cette femme qui est dans le déni
03:31 et qui met finalement beaucoup de temps avant de voir la réalité en face ?
03:35 Parce que je pense que le déni, c'est quelque chose sur lequel on n'a pas du tout prise
03:41 et dont on subit tous.
03:43 C'est à partir du moment où on réussit à en sortir de ce déni qu'on peut se guérir et se libérer de choses.
03:48 Moi, ce que je trouvais intéressant, c'était de raconter que... d'abord de faire le portrait d'une femme forte.
03:53 Parce que Blanche Renard, ce n'est pas une petite brubille.
03:57 C'est une femme qui est intellectuellement construite, qui est professeur de français,
04:01 qui est cultivée, qui se réfugie dans les romans, qui est une idéaliste,
04:05 qui est une femme qui aime l'amour, qui aime aimer et qui, parce qu'elle est idéaliste,
04:09 pense toujours que les choses vont s'arranger.
04:11 Et une femme bien entourée, quand même. Une famille aimante.
04:13 Donc, c'est comme vous dites, pas une petite toit blanche isolée.
04:16 Donc, a priori, pas le profil d'une victime type.
04:18 Oui, mais surtout, je pense que les personnes malades, comme Grégoire Lamoureux,
04:24 ils aiment investir l'autre, parce qu'il n'arrive pas à s'investir lui-même.
04:28 Et donc, cette espèce de vampirisation de l'autre,
04:32 elle va prendre sa source chez des êtres qui ont des qualités,
04:36 chez des êtres construits, chez des êtres forts.
04:40 C'est aussi sa solidité qui lui plaît.
04:42 Quand on a parlé de déni, je pense que c'est, si on devait parler de manière un peu psychologique,
04:46 psychanalytique, on fait un diagnostic sur l'idée de l'emprise,
04:50 puisque c'est aussi de ça dont il s'agit, il y a le déni à l'intérieur de ça.
04:54 C'est-à-dire qu'on ne voit pas qu'on est dans un autre type de rapport,
04:56 on ne voit pas qu'on en est victime.
04:58 Alors que votre personnage aurait dû le voir très tôt, Virginie,
05:02 on va voir un extrait où vous allez prendre conscience qu'il y a un truc cloche
05:05 le soir où vous partez avec votre mari au restaurant. Extrait.
05:10 Tiens, bonsoir Grégoire.
05:12 Ah, bonsoir.
05:13 Je ne savais pas que tu connaissais ici.
05:14 Bonsoir.
05:15 Bonsoir. C'est ta femme ? Je suis Jérôme Vierzon.
05:18 Euh...
05:20 Le directeur de l'agence.
05:22 Ah, d'accord.
05:23 Ben oui, je te présente Blanche, ma femme.
05:25 Blanche.
05:26 Oui.
05:27 C'est joli Blanche. Très jolie. Il n'y a pas beaucoup dans le coin.
05:30 C'est la seule que je connaisse.
05:32 Alors, vous êtes contente d'être de retour dans la région ?
05:34 J'ai poussé le dossier, vous savez.
05:36 Moi, je suis née à Caen en fait, en Normandie. Je ne suis pas du tout d'ici.
05:39 Ah bon ?
05:40 Oui.
05:41 Je croyais que c'était pour ça que tu avais postulé.
05:42 Ah non, non, non, pas du tout. Tu as mal compris.
05:44 En fait, on voulait juste changer de décor.
05:46 Mare de la mer, mare de la Normandie.
05:49 Virginie, vous savez que si vous n'aviez pas accepté ce rôle,
05:54 Valérie a annoncé qu'elle n'aurait pas fait le film carrément.
05:57 C'est quand même une super grande responsabilité.
05:59 Vous en avez conscience au moment où vous avez accepté ça ?
06:01 Et pour autant, je ne me suis pas sentie sous emprise en acceptant.
06:04 Vous voyez ce que je veux dire ?
06:06 Non, mais nous, sur une envie d'actrice, c'est évidemment un personnage,
06:11 mais c'est d'abord qu'est-ce qu'on a envie de raconter avec la réalisatrice.
06:13 On a fait une émission ensemble, mais elle ne serait pas là, je vous aurais dit pareil.
06:17 J'avais envie de faire quelque chose avec Valérie.
06:19 Il me semblait qu'on pouvait créer ensemble quelque chose,
06:22 et que le sujet nous convenait.
06:25 Vous avez abordé le personnage vraiment ensemble.
06:27 Vous l'avez co-construit également ensemble, cette femme, cette blanche.
06:30 En fait, moi, j'ai offert le livre à Virginie en lui disant,
06:32 "Je pense qu'il y a un film à faire avec la vie de Virginie."
06:34 Vous ne l'avez pas lu, Virginie, pardon.
06:35 Non, c'est Valérie qui me l'a fait découvrir.
06:36 Et je lui ai dit, "Si ça te parle, j'écris le film pour toi."
06:40 Mais si elle m'avait dit à la lecture du livre,
06:42 "Écoute, franchement, je trouve ça inintéressant, etc.",
06:44 je pense que je n'aurais pas écrit le film, tout simplement.
06:46 Oui, vous oubliez ce tandem.
06:48 Mais parce que je pensais que vraiment, elle était le personnage de mon film.
06:52 Alors à l'époque, elle ne s'appelait pas encore Blanche Renard,
06:54 parce que quand je me suis emparée du livre,
06:56 pour écrire le scénario, j'ai changé l'identité.
06:58 Dans le livre, elle s'appelle Bénédicte Tombredane.
07:00 Moi, j'ai eu besoin de la faire renaître,
07:02 parce que je voulais que le film aille vers la lumière,
07:04 alors que dans le livre, la fin est beaucoup plus tragique, plus sombre.
07:07 Et c'est vraiment un film qui va vers la lumière,
07:09 et c'est un parcours d'affranchissement de cette femme Blanche Renard
07:14 qui va se libérer.
07:16 Oui, c'est une libération.
07:17 C'est une vraie libération.
07:18 C'est presque une évasion, parfois.
07:20 Vous mettez telle tension dans ce film,
07:22 Virginie, on voit la peur dans vos yeux,
07:24 et on a envie que la fuite se fasse.
07:27 Et elle finit par se faire, on ne va pas spoiler,
07:29 mais quelle libération pour toutes les femmes
07:31 qui sont malmenées dans leur couple.
07:34 Oui, je n'ai pas fait le film d'un point de vue militant,
07:38 en me disant que je vais faire un film
07:40 pour que les femmes se reconnaissent et que ça les libère, etc.
07:42 J'ai voulu avant tout faire un film de cinéma
07:44 et explorer un genre que je n'avais jamais exploré,
07:46 qui était le thriller, le film d'angoisse,
07:48 parce que c'est un endroit où la mise en scène
07:50 vraiment se voit, entre guillemets.
07:54 On doit jouer avec les silences, avec l'angoisse,
07:57 avec le fait de faire peur, etc.
07:59 C'est quelque chose qu'on explore,
08:00 et j'avais envie de travailler avec Virginie,
08:02 qui est une immense actrice,
08:03 et aussi Melville Poupeau.
08:05 Je pense qu'ensemble, on a fabriqué quelque chose à trois
08:08 autour du film, sur à la fois leur interprétation,
08:12 mon regard, et je crois que ça a apporté ses fruits.
08:15 Virginie, c'est plus facile de tourner une scène d'amour
08:18 ou une scène de stress, d'angoisse ?
08:20 Qu'est-ce qui est le plus difficile entre les deux ?
08:22 Je pense que c'est quand même plus facile
08:25 d'une scène d'amour.
08:26 Oui ?
08:27 Oui, je ne sais pas, pour tout le monde,
08:29 on a l'air de trouver ça abominable.
08:31 Non, mais la nudité, tout ça, ça peut…
08:34 Ah oui, oui, oui.
08:36 Je ne sais pas qu'on est particulièrement à l'aise,
08:38 mais il y a un rapport entre les deux.
08:40 Quel serait le rapport ?
08:42 C'est qu'on est un peu dépossédés de ses moyens,
08:46 et heureusement, ça fait un peu peur, ces scènes-là.
08:49 Il y a quelque chose qui vous précède.
08:50 Moi, ce que j'aime bien, c'est l'idée de travailler pas mal en amont
08:53 sur des choses cérébrales, et au moment du tournage,
08:55 qu'est-ce qu'on fait ?
08:57 On ne peut pas préparer la peur,
08:58 on ne peut pas préparer la violence,
08:59 on ne peut pas préparer le désir.
09:01 On ne fait pas de répétition des scènes d'amour,
09:03 ça ne se fait pas.
09:04 Ni on répète la manière où le crachat de Melville
09:08 que je me reçois dessus.
09:09 On ne répète pas ce genre de choses.
09:10 Donc, il faut être en prise avec le moment même.
09:13 C'est-à-dire que c'est tout un travail à la fois de distance
09:15 et d'y croire au moment où on joue, quand même,
09:18 tout en sachant, heureusement, que c'est une représentation.
09:20 - Et dites-moi, on s'est tous posé la question en regardant le film,
09:22 est-ce que vous, à titre personnel, ça vous est déjà arrivé
09:25 de tomber sur des personnalités aussi toxiques, aussi dangereuses,
09:27 finalement, et tomber dans le piège d'un amour ?
09:29 - Je pense que si on faisait un petit sondage sur le plateau,
09:31 il y a quelques femmes que je vois là,
09:33 je vois quelqu'un qui sourit.
09:35 Tout à l'heure, vous nous avez accueillies en disant
09:37 "Voilà, ça ne m'est pas complètement étranger".
09:39 - Oui, peut-être pas à ce point-là.
09:41 - Non, mais je crois qu'on a tous des petits CV,
09:43 et puis moi, ce qui m'intéressait, c'était à la fois
09:46 de me servir du livre d'Éric, parce que le personnage
09:48 est très bien décrit dans le livre d'Éric,
09:50 les scènes sont incroyables, il y a des scènes que j'ai reprises
09:52 entièrement, notamment la scène du "Méa coule pas",
09:55 quand il prend le rôle de la victime,
09:57 et qui, en plus, l'emprisonne doublement
09:59 en lui disant "Maintenant, tu vas m'aider, sans toi,
10:01 je ne m'en sortirai pas".
10:03 Et puis aussi, avec des témoignages, des choses que j'ai lues,
10:06 des femmes que j'ai connues, des hommes aussi que j'ai connus,
10:10 parce que c'est la relation d'emprise,
10:12 elles se siègent à plein d'endroits, pas seulement dans la relation amoureuse,
10:15 elles se siègent dans le travail, dans les relations d'amitié,
10:18 c'est toujours un rapport de quelqu'un qui a une petite faille,
10:21 et quelqu'un qui va rentrer dans la brèche.
10:24 - Charlotte, vous vouliez, je crois, intervenir.
10:27 - Non, mais alors, il se trouve que Virginie a deux films
10:30 présentés cette année à Cannes, donc évidemment "L'amour et les forêts"
10:33 dont on parle, mais aussi "Rien à perdre" de Delphine Delogey,
10:36 qui est en sélection officielle, qui sera un certain regard jeudi.
10:39 Et quand je regarde votre filmographie récente, je me dis quand même
10:42 Rebecca Zlotowski, Alice Winokur, Valérie, Delphine Delogey, que des femmes.
10:48 Est-ce qu'on peut encore parler de hasard à ce niveau-là ?
10:51 - Non, je ne pense pas. Je ne fais pas une sélection,
10:53 quand je reçois mon film, j'enrais.
10:55 Un homme, allez, non, merci, on va voir.
10:57 Que la pensée soit, évidemment, féministe, humaniste,
11:01 que ce soit un homme ou une femme, ça peut venir des deux.
11:04 Il y a quelque chose, en revanche, qui ne peut pas être du hasard,
11:08 qui est comme dans le travail que nous avons fait ensemble,
11:10 et que je retrouve, c'est vrai, avec Justine ou avec Rebecca,
11:13 qui est un travail aussi où Valérie parle d'une forme d'intimité dans son cinéma.
11:18 C'est peut-être aussi des formes cinématographiques qui me plaisent.
11:21 On retrouve ça chez Justine, chez Rebecca, c'est-à-dire leur propre vision du monde
11:26 et quelque chose avec leurs héroïnes qui serait une sorte de transfert entre elles.
11:29 Et là, il y a pour moi une matière à jouer qui fait que quand moi je joue,
11:33 oui, bien sûr, je peux me baser sur des souvenirs moyennement joyeux et autobiographiques,
11:37 mais je peux aussi prendre des choses de Valérie.
11:40 Il y a comme une construction qui se fait ensemble.
11:42 Et peut-être que là, il y a une facilité d'accès, parce qu'on a plus ou moins le même âge,
11:47 parce qu'on n'a pas plus ou moins le même sexe, là, pour le coup, je crois qu'on a le même...
11:50 - Plus ou moins, plus ou moins.
11:53 - Non, mais du coup, là, il y a quelque chose qu'on peut créer véritablement ensemble.
11:59 - Valérie, "Cannes", "Cannes et vous", c'est une histoire que vous définirez comment ?
12:03 - "Cannes et vous", une histoire passionnelle.
12:06 - C'est une belle histoire.
12:07 - Pas toujours, il y a eu des moments plus difficiles, non ?
12:10 - Ah, t'avais oublié !
12:11 - Ah, mal !
12:13 - Écoutez, oui, il y a eu de l'histoire.
12:15 - En fait, pour moi, ça n'a pas été difficile.
12:18 Je veux dire, mon film, vous parlez de Marguerite et Julien, qui est dans la sélection officielle à Cannes.
12:21 - Voilà, qui a eu un accueil mitigé.
12:23 - Alors que "La guerre est déclarée" avait cartonné.
12:25 - Voilà, et bien, pour moi, ça reste un très beau souvenir,
12:29 parce que j'étais très fière de présenter mon film en compétition officielle.
12:33 C'est un film que j'adore.
12:34 C'est un film qui n'a pas été compris.
12:36 Écoutez, qu'est-ce que je voulais que je vous dise ?
12:38 - Eh bien, rien, vous revenez cette année,
12:40 et on espère vraiment pour le film un bel accueil, parce que c'est un magnifique film.
12:43 Virginie, vous, l'année dernière, vous étiez...
12:46 - Mais très "la cérémonie" !
12:48 - Oui, ça s'appelle comme ça, je cherche le mot "présidier", carrément.
12:50 "La cérémonie", c'est agréable ?
12:52 Qu'est-ce qui est mieux, en fait, de présider ou d'être en compétition ?
12:55 - Franchement, là, cette année, j'ai regardé "Kiara",
12:58 mais j'ai regardé juste le... qui présentait, donc.
13:00 Et j'ai regardé le générique, j'avais le trac.
13:04 Donc, je me dis "Oh, quelle chance, j'ai plus ce truc de trac infini".
13:08 Et en même temps, j'ai des super souvenirs aussi, quoi.
13:11 Donc, il y a les deux.
13:13 Et l'année dernière, j'avais présenté des films aussi, hein.
13:16 Il y a quand même toujours quelque chose de joyeux.
13:20 Là, pour nous, c'est très existant, parce que le film sort aujourd'hui,
13:23 il est présenté...
13:24 Donc, ça fait un peu événement,
13:25 on est dans une ville qui respire le cinéma,
13:28 où tout le monde est concentré là-dessus,
13:30 donc ça ressemble à ce qui se passe dans ma tête, parce que...
13:32 - C'est en ébullition.
13:33 - Bon, Valérie, le fait de vous parler de tout ça, là, ça va ?
13:35 Vous êtes comment ?
13:36 - De parler de quoi ?
13:37 - De parler de votre actualité,
13:38 de vous rappeler que ça sort dans quelques heures.
13:40 - Ah, ben oui, ça va.
13:41 - On est riches en émotions qui arrivent.
13:42 - Oui, oui, non, ça va.
13:43 Franchement, c'est cool, quoi.
13:44 Il y a pire dans la vie.
13:45 - En tout cas, on a beaucoup aimé votre film, vraiment.
13:47 - Merci.
13:48 - Et ça nous a mis dans un état devant l'écran,
13:50 donc c'est bon signe quand même, quand on est perturbés.
13:51 - Non, Damien était terrifié, en fait, je vous le dis.
13:53 - Oui, il y a vraiment...
13:54 - Il disait "je n'y pars", pardon, je disais "partez, partez", il est revenu.
13:56 - Ah non, tu peux me tutoyer quand on regarde.
13:58 - Tu ne m'entendais pas.
13:59 - Ah oui, oui, oui.
14:00 - Il m'a dit "mais ça t'est arrivé, toi ?"
14:01 Il était quand même très, très choqué,
14:03 et en fait, je pense que, voilà,
14:05 les pervers, les relations toxiques,
14:07 ça concerne à la fois les hommes, à la fois les femmes,
14:09 et surtout, ce film en parle divinement bien.
14:11 Merci, mesdemoiselles.
14:12 - Merci, mesdemoiselles.
14:13 - Je veux vous dire merci, mesdames, d'avoir été présentes sur le plateau Télématin.
14:17 On rappelle la sortie de votre film, aujourd'hui même.
14:20 - "Amour et les forêts", bien sûr.
14:21 - Exactement.
14:22 - On va marquer une petite pause, Julia.
14:23 - Pourquoi pas ?
14:24 - Et on revient pour la suite de ce Télématin spécial Cannes, à tout à l'heure.

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