En direct de Cannes, Julia Vignali et Damien Thévenot accueillent Ahmed Sylla, venu présenter son court-métrage et Jean-Pierre Darroussin à l'affiche du film « Le théroème de Marguertie » , présenté à Cannes.
Category
📺
TVTranscription
00:00 Bonjour Amède Silla, bonjour Jean-Pierre Daroussin.
00:02 A qui appartient cette alarme ?
00:04 C'est par là, c'est pas moi.
00:06 Je crois que c'est le bateau Daroussin qui sonne derrière.
00:08 Oh là là, chiant là, mais coupez-moi ce truc !
00:10 Accueillons nos invités !
00:12 Oui, je voulais accueillir nos invités, mais surtout
00:14 la première question que je vais vous poser, messieurs,
00:16 c'est pas votre premier festival de Cannes.
00:18 Comment ça s'est passé la soirée d'hier ?
00:20 Pas trop agité ? C'est rare d'avoir des
00:22 des artistes de votre trempe si tôt le matin.
00:24 (rires)
00:26 Ils sont là, non ils dorment, regardez Amède Silla, ils dorment.
00:28 Et c'est vrai que ce film, il est
00:30 il est essentiel, je dirais.
00:32 Non, c'était super hier.
00:34 Moi j'ai vu un film,
00:36 hier soir j'étais en projection
00:38 du film de Marco Bellocchio.
00:40 Après je devais,
00:42 d'ailleurs on aurait pu se retrouver parce que
00:44 on a un ami commun
00:46 qui est Thomas de Porcori
00:48 qui faisait son concert
00:50 pour la Dami, pour la plage à Dami.
00:52 Pour les talents à Dami.
00:54 Et donc voilà, mais je suis sorti
00:56 trop tard du film de Bellocchio
00:58 et j'ai quand même été couché.
01:00 Et moi pareil, je suis rentré très tôt.
01:02 On vous croit à moitié monsieur Silla.
01:04 Non ! (rires)
01:06 A ma droite, des stars du cinéma
01:08 et messieurs, pardon, mais à ma gauche, la relève.
01:10 Peut-être ceux qui vont dans quelques jours, quelques mois,
01:12 quelques années prendre votre place.
01:14 C'est la jeune génération Isma Kébé,
01:16 Chine Thibault et Tom Menanteau.
01:18 Bonjour la jeunesse,
01:20 cette belle jeunesse sur ce plateau.
01:22 Vous avez été dirigé par monsieur Silla
01:24 puisqu'on reçoit ce matin, non pas Julia,
01:26 l'acteur, mais le réalisateur.
01:28 On vous appelle comment ? Maître ?
01:30 Maître Silla. Écoutez, c'est une nouvelle casquette.
01:32 D'ailleurs je ne m'étonne que derrière mon siège
01:34 il n'y a pas écrit mon nom et mon prénom, mais bon ça...
01:36 On va le faire avec un marqueur.
01:38 On va demander à la nouvelle génération
01:40 si vous êtes un grand directeur d'acteur.
01:42 On va voir ça avec vous dans quelques instants.
01:44 Mais je voulais Jean-Pierre Daroussin tout d'abord rappeler
01:46 que vous êtes à l'affiche du film "Le théorème de Marguerite".
01:49 C'est réalisé par Anna Novion.
01:51 Ça a été présenté sur La Croisette avant-hier soir.
01:54 Et ça sortira bientôt dans tous les cinémas
01:56 le 11 octobre prochain.
01:58 Un petit mot du Festival de Cannes,
02:00 tout de même, vous deux d'ailleurs.
02:02 Vous n'en êtes pas à vos premiers festivaux, on dit ?
02:05 Non, festival.
02:07 Un festival des festivals.
02:09 Voilà, merci Damien.
02:11 Comment vous vivez le Festival de Cannes ?
02:13 Ça vous angoisse ? Ça vous excite ?
02:15 Moi je trouve ça extrêmement joyeux.
02:17 J'adore être là.
02:19 J'adore des belles histoires, des rencontres.
02:21 Même quand votre film est en compétition ?
02:23 Même quand le film est en compétition.
02:25 C'est un moment donné où le cinéma est célébré.
02:29 Et il n'y a pas que ça.
02:31 Tout ce qui est célébré, c'est extrêmement...
02:33 Je trouve que ce sont des moments très nécessaires dans la vie.
02:35 La futilité, c'est très nécessaire.
02:38 C'est beau ça.
02:40 Oui, on essaie d'inventer des mondes et des techniques
02:44 pour que les gens vivent des choses...
02:46 Le métaverse, des choses comme ça.
02:49 Vivent des phases de voyage virtuelles.
02:52 Alors qu'on va au cinéma, il se passe la même chose.
02:55 Il suffit de ça.
02:57 C'est un endroit merveilleux, j'adore.
03:00 Combien de festivals à votre actif, M. Silla ?
03:02 Là j'en suis à...
03:04 Deux !
03:06 C'est un bon début !
03:08 Lequel avez-vous préféré, Ahmed ?
03:10 Le premier, il est toujours particulier.
03:12 On se rappelle toujours de nos premières fois.
03:14 La merveilleuse "Leonor Serai", pour le film "Un petit frère".
03:17 Ma première montée des marches.
03:19 C'est dingue !
03:20 On se souvient, c'est comme de son premier baiser, il paraît.
03:22 C'est ça, c'est incroyable.
03:24 On se fait prendre comme ça dans la famille.
03:26 Oui, justement, la jeunesse !
03:28 Alors, premier festival pour vous ?
03:30 Qui prend la parole ?
03:32 Chine, Thibault, prenez la parole.
03:34 Premier festival pour nous.
03:36 Alors, comment vous le vivez ?
03:37 On peut partir.
03:39 Tom ?
03:40 C'est très chouette.
03:42 Impressionnant ?
03:43 Très impressionnant quand même.
03:44 Quand c'est la première fois qu'on monte les marches.
03:46 Mais on avait Ahmed qui était avec nous.
03:48 Du coup, on était vraiment bien encadrés.
03:50 Est-ce qu'il y a une star que vous avez croisée,
03:52 qui vous a particulièrement impressionnée ?
03:54 A part Ahmed, évidemment.
03:56 Marion Cotillard.
03:58 Splendide !
04:00 Hier, c'était hier.
04:02 Jean-Pierre Daroussin, on commence par vous.
04:04 Elle le disait, "Julielle Théorème de Marguerite"
04:06 raconte le destin d'une étudiante hyper douée en mathématiques
04:08 qui, au moment de présenter ses premiers résultats de recherche,
04:10 va commettre une erreur.
04:12 Une erreur fatale qui va ruiner plusieurs années de travail.
04:15 Elle décide alors de tout plaquer.
04:17 Vous, vous êtes son directeur de thèse.
04:19 Vous allez tenter de l'en dissuader.
04:21 Voici un petit extrait.
04:23 Marguerite,
04:25 je regrette vraiment que vous ayez arrêté les mathématiques.
04:29 Comment pouvez-vous dire ça alors que vous m'avez écartée du jour au lendemain ?
04:33 Je ne vous ai pas écartée.
04:35 Je cherchais une solution pour vous sortir de cet impasse.
04:39 La vérité, c'est que vous vous êtes servi de moi pour vos recherches
04:42 et quand vous vous êtes rendu compte que je n'avais pas le niveau que vous espériez,
04:45 vous m'avez jetée comme si je ne valais rien.
04:47 Vous voyez bien que vous prenez tout ça trop personnellement.
04:50 Jean-Pierre, ce film est très réussi.
04:55 Il parle du renoncement suite à un échec dans un cursus scolaire.
04:58 Si on émerge le thème de ce film à nos vies, à tous,
05:01 et à la vôtre en particulier, votre vie personnelle,
05:04 est-ce que vous avez déjà eu la chance de voir
05:06 que vous, après un échec, comme tout le monde,
05:09 vous en avez eu, de renoncer à faire autre chose ?
05:12 Pas après un échec.
05:16 J'ai eu la tentation de renoncer pour explorer autre chose,
05:20 pour aller dans un autre chemin,
05:23 me dire que ce n'était peut-être pas ça ma voie.
05:26 À un moment, vous avez douté ?
05:28 Oui, douter.
05:30 Non, c'est quand je pense qu'on a besoin de se compléter,
05:32 on a besoin d'explorer des chemins.
05:34 Je me suis dit que j'avais fait ce trajet-là,
05:37 des tracteurs, j'étais au conservatoire,
05:39 je fais tout ça, mais après tout,
05:42 est-ce que c'est ça que j'ai rien à essayer d'autre ?
05:46 Ça a marché.
05:48 Ça marche bien, restez.
05:50 N'enlèvez pas vos aventures ailleurs.
05:52 Ne vous inquiétez pas, je m'en suis rendu compte.
05:54 Il a été professeur.
05:56 Mais j'étais content quand même d'essayer d'autres voies.
05:59 Ahmed, vous n'êtes pas là ?
06:01 Je n'en suis pas là, mais l'échec m'a sauvé.
06:03 Je pense qu'il ne faut surtout pas avoir envie d'arrêter après un échec,
06:06 parce que c'est essentiellement cet échec qui vous pousse à...
06:08 Échec de quoi, Ahmed ?
06:09 L'école.
06:10 L'école, je me suis fait virer de mon BTS,
06:13 et tout de suite après, je suis devenu humoriste et comédien.
06:16 Et ça, vous pensez que c'est typiquement lié à l'échec que vous avez vécu ?
06:20 Oui.
06:21 Est-ce que vous avez dû développer d'autres forces ?
06:23 Oui, j'ai toujours eu ça en moi, l'envie de faire rire.
06:27 Ah, les taquines !
06:29 Oui, je vois ça.
06:31 L'envie de faire rire.
06:32 L'envie de faire rire, tout ça.
06:34 Mais c'est vrai que l'école, je ne savais pas trop où j'allais.
06:37 Vous êtes bien ici avec nous.
06:39 Écoutez, ce n'était pas pour ça, mais ils m'ont dit "vous êtes fait pour autre chose".
06:43 Ne bougeons pas, si vous êtes d'accord.
06:44 On va marquer une petite pause, on revient.
06:45 Et on va voir des images, bien sûr, de ce court métrage de Maître Sylla,
06:49 avec ses jeunes talents.