Médicaments, pilules abortives : alerte sur les pénuries

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L'Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMeds), le planning familial et le collectif avortement en Europe sonnent l’alerte d’une tension, ou plutôt d’une pénurie, de pilules abortives en France. Il s’agit ici du misoprostol.

En cause ? Le système opaque et concentré de l’industrie du médicament, raconte Anne-Sophie Leroux, porte-parole de l'Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament. “Le conseil à l’égalité alerte depuis plusieurs années sur ces pénuries de médicaments qui touchent là le misoprostol, ont touché l'amoxicilline, ont touché le paracétamol”, ajoute Anne-Sophie Leroux, qui pointe un problème systémique d’une industrie qui cherche à faire du profit sans réaction du gouvernement et des pouvoirs publiques.

“Cela fait partie d’un continuum de menaces concernant l’avortement” en France, alerte Sarah Durocher, Présidente du planning familial. L’IVG, malgré la loi, peut être entravée par le fait de devoir faire plusieurs départements ou, dans ce cas de pénurie, faire plusieurs pharmacies, dépeint Sarah Durocher. Ce climat est un gros vecteur d’angoisse pour les personnes souhaitant avorter. A noter, 76% des IVG se réalisent par voie médicamenteuse en France. Pèse sur ces tensions des menaces quotidiennes contre le Planning familial régulièrement attaqué, dans la presse, sur le financement ou sur ses devantures, notamment par l’extrême droite.

François Braun réfute le terme de pénurie. Tout ceci se passe dans un silence politique et médiatique édifiant. Facecam.

La pétition :
https://www.change.org/p/pénurie-de-pilules-abortives-l-etat-doit-agir-interpellons-frcsbraun-il-est-de-sa-responsabilité-d-assurer-leur-mise-à-disposition-ivg

Le numéro vert du planning familial :
0 800 08 11 anonyme et gratuit du lundi au vendredi de 9h à 20h.

Tchat en ligne pour une information fiable, sécurisée, anonyme et gratuite sur l’IVG, la contraception et les sexualités
ivg-contraception-sexualites.org

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Transcript
00:00 On a été alerté par des professionnels
00:02 nous disant que sur un des médicaments concernant l'ILG médicamenteuse,
00:05 il y avait des tensions qui existaient.
00:07 Et ça fait partie d'un continuum de menaces concernant l'avortement.
00:10 Et surtout aussi, c'est que, imaginez bien juste
00:12 une femme ou une personne qui a une demande d'avortement
00:15 qui voit l'information qu'il y aurait des pénuries de médicaments,
00:18 c'est hyper angoissant.
00:19 Le Conseil à l'égalité alerte depuis maintenant plusieurs années
00:23 sur ces pénuries de médicaments qui touchent l'aluminium de doprostol,
00:26 ont touché la moxiciline, ont touché le paracétamol.
00:28 Si on ne résout pas les problèmes systémiques,
00:31 on aura de cesse que d'apporter des réponses très court-termistes
00:34 et d'augmenter le danger auquel sont confrontées
00:37 toutes les patients et patientes qui n'ont pas accès aux médicaments.
00:39 Moi je suis Sarah Durocher, je suis présidente du Planning familial.
00:48 Et donc le Planning familial, c'est une association féministe d'éducation populaire
00:51 qui a plus de 60 ans, qui a 80 antennes en métropole
00:55 et dans les départements d'Outre-mer.
00:57 L'objectif qu'on a le Planning, c'est de faire remonter la parole
01:00 des populations qu'on reçoit pour faire changer les choses
01:03 et faire évoluer le droit des personnes concernées.
01:05 Anne-Sophie Leroux, je porte parole de l'Observatoire pour la transparence
01:09 dans les politiques du médicament.
01:10 Cet observatoire a été fondé en 2019 dans le but d'accéder à davantage de transparence
01:16 dans cette chaîne du médicament qui est très opaque.
01:18 Depuis plusieurs semaines, bientôt mois maintenant,
01:22 des tensions, voire des pénuries ont été relevées dans diverses pharmacies,
01:27 dans plein de territoires.
01:28 Certains territoires étaient vraiment même complètement en pénurie de misoprostol.
01:33 Le misoprostol, c'est une pilule qui permet de réaliser des IVG médicamenteuses.
01:38 C'est-à-dire qu'à partir du moment où il n'y a plus d'accès à cette pilule,
01:42 on ne peut plus réaliser d'IVG médicamenteuse.
01:45 On a été interpellé, puisque le Planning porte le numéro vert national
01:48 IVG contraception sexualité 0800 811 11 pour avoir une meilleure information.
01:53 On a été alerté par des professionnels nous disant que sur un des médicaments
01:57 concernant l'IVG médicamenteuse, il y avait des tensions qui existaient.
02:01 Tout de suite, on a interpellé la Direction générale de la Santé
02:04 pour répondre en urgence aux besoins du territoire.
02:07 Et puis finalement, ça a continué sur les quelques semaines.
02:10 On a été alerté par des professionnels de santé,
02:13 mais aussi les plannings familiaux qui font des IVG,
02:16 ont été interpellés par des pharmacies en disant qu'on ne pouvait plus
02:21 recommander les médicaments ou en tout cas qu'il y avait une tension
02:24 et qu'on pouvait faire des IVG sur une semaine, mais pas plus.
02:29 Il faut se rappeler quand même que sur l'avortement,
02:31 les femmes et les personnes parlent très peu.
02:32 Souvent, les femmes sont isolées et il y a encore un gros tabou sur l'avortement.
02:36 Donc évidemment que j'imagine en tout cas que des personnes et des femmes
02:38 se sont organisées pour pouvoir accéder à cet avortement.
02:42 Déjà pour avorter, souvent elles doivent passer de département en département.
02:45 Et là, elles ont dû sûrement passer de pharmacie en pharmacie
02:47 pour pouvoir réellement avoir accès à l'avortement.
02:50 Donc bien évidemment que pour nous, c'était des alertes
02:53 et ça fait partie d'un continuum de menaces concernant l'avortement.
02:57 Et surtout aussi, c'est que, imaginez bien juste une femme ou une personne
03:01 qui a une demande d'avortement, qui voit l'information
03:03 qu'il y aurait des pénuries de médicaments, c'est hyper angoissant,
03:06 par la peur de ne pas pouvoir accéder à l'avortement, à son choix,
03:12 en sachant que bien évidemment 76% des IVG sont faites par médicaments.
03:16 Alors j'en profite pour dire que ce n'est pas tout le temps un choix,
03:18 mais en tout cas c'est une réalité très concrète
03:20 pour les femmes en demande d'avortement.
03:22 Nous on trouve quand même que ça fait partie d'un continuum de menaces directes
03:27 sur les questions, non pas sur la loi, mais sur les questions d'accès à l'avortement.
03:31 Aujourd'hui, il y a énormément de désinformation,
03:33 il y a des plannings familiaux qui se font attaquer.
03:35 On voit bien que les antichoix sont bien sur place.
03:37 Et donc bien évidemment que pour nous, c'est une barrière,
03:40 une entrave supplémentaire pour l'accès à l'avortement
03:42 et c'est pour ça que nous on demande de le sécuriser absolument.
03:45 Alors en fait il y a une caractéristique dans la chaîne de production des médicaments,
03:48 du misoprostol ou d'à peu près tous les médicaments,
03:51 c'est que c'est une production extrêmement concentrée.
03:53 Sur quelques laboratoires détiennent quelques zones de production
03:57 qui alimentent l'entièreté du marché du médicament.
04:01 Donc à partir du moment où il y a la moindre difficulté,
04:04 la moindre impureté sur une chaîne de production,
04:06 la moindre impossibilité de produire le médicament,
04:09 les ruptures sont extrêmement rapides à arriver.
04:12 Donc c'est arrivé parce que comme pour tous les médicaments,
04:15 il suffit d'un dysfonctionnement pour que toute la chaîne derrière soit impactée.
04:22 Donc en gros pour le misoprostol,
04:24 un laboratoire n'a pas pu alimenter, en tout cas à la hauteur de la demande.
04:28 À partir de là, une pénurie, une tension et après une pénurie arrivent
04:33 et les utilisatrices, les patientes n'ont plus accès à ce médicament.
04:38 Ça arrive à cause de cette très grande concentration,
04:41 cette hyper concentration, on pourrait même dire, sur quelques sites.
04:45 Et ça arrive aussi parce qu'il est très difficile de comprendre
04:48 comment la chaîne du médicament fonctionne.
04:50 C'est vraiment une chaîne très opaque qui ne permet pas de connaître
04:54 qui produit quoi où, avec quel brevet exactement,
04:57 sous quelles conditions, dans quel délai.
04:59 Donc il est très difficile aussi de répondre à ces dysfonctionnements
05:04 puisque sans éléments pour comprendre, il est difficile d'apporter des réponses.
05:08 Alors dès qu'on a été alerté, on a fait un cournier à M. Brune.
05:11 Aujourd'hui, le planning n'a aucune réponse.
05:14 Et puis assez rapidement, avec l'Observatoire du médicament
05:17 et avec le collectif Avortement Europe, on a décidé de se mobiliser.
05:21 Donc via Change, on a lancé une pétition qui est presque à 35 000 personnes aujourd'hui.
05:25 Et donc on s'est dit que nous, on allait continuer à interpeller,
05:28 et c'est ce qu'on fait, et bien évidemment qu'on a envie d'emmener des gens avec nous
05:31 et aussi de pouvoir interpeller plus collectivement et plus massivement.
05:35 On aimerait que tous les pouvoirs politiques s'emparent de cette question
05:38 puisqu'il est absolument important pour faire face à des pénuries
05:41 qui sont croissantes et ne vont pas du tout cesser,
05:44 de créer et d'implanter une production publique, locale et diversifiée
05:50 sur le territoire national pour pouvoir pallier ces manquements
05:53 et assurer qu'aucun jour il n'y aura une pénurie de misoprostol
05:59 ou d'autres médicaments aussi importants.
06:01 Il est insupportable que ne serait-ce qu'une seule semaine
06:05 on ne puisse pas avoir accès à ce médicament,
06:06 c'est très dangereux et absolument inconcevable.
06:09 Cette actualité fait suite à toute une mobilisation
06:12 sur la constitutionnalisation concernant l'avortement.
06:15 Les paroles et les personnes qui étaient contre disaient
06:18 que l'avortement n'était pas menacé.
06:19 Encore une fois, ça nous fait une réaction qu'il y a vraiment une menace
06:23 sur l'accès à l'avortement aujourd'hui en France,
06:25 mais j'ai envie de dire en Europe et dans le monde aussi, on le voit très bien.
06:28 Cette absence de réponse montre bien que c'est comme si c'était
06:32 quelque chose qui n'était pas important,
06:34 alors que ça concerne une femme sur trois,
06:37 que ça reste un droit fondamental et que les féministes
06:39 attendent aujourd'hui une réponse très claire
06:42 en termes de protection et de sécurité concernant la loi bien évidemment,
06:46 mais aussi de l'accès à l'avortement.
06:47 À notre connaissance, il n'y a pas eu,
06:49 en tout cas très peu de réponses ont été apportées.
06:51 Les seules réponses qui le sont, sont soit une minoration de ce qui se passe,
06:57 c'est-à-dire qu'on parle de tensions au lieu de parler de pénuries,
06:59 on souhaite faire des listes des médicaments
07:03 alors qu'on dispose de ces listes depuis très longtemps,
07:05 que le Conseil à l'égalité alerte depuis maintenant plusieurs années
07:09 sur ces pénuries de médicaments qui touchent l'aluminium et l'hydroprostone,
07:12 ont touché la moxiciline, ont touché le paracétamol.
07:14 La France n'est pas la seule concernée, d'autres pays européens le sont.
07:18 L'Agence nationale pour la sécurité du médicament
07:21 enregistre de plus en plus de signalements,
07:24 mais les signalements sont croissants et sont multipliés par deux ou trois chaque année.
07:29 C'est un danger majeur qui est complètement ignoré des pouvoirs politiques
07:33 alors que les pouvoirs politiques sont les seuls à pouvoir apporter une réponse.
07:37 Donc c'est une espèce de double peine comme ça,
07:39 puisque non seulement on n'est pas entendu,
07:41 mais en plus ce sont les seuls à pouvoir s'opposer aux industriels,
07:44 comme si toutes les décisions politiques concernant le médicament
07:48 avaient été mises de côté et que le pouvoir revenait uniquement aux industriels
07:51 en se disant que ce sont les seuls à pouvoir gérer la complexité du sujet,
07:55 que ce sont les seuls à pouvoir produire, alors que c'est faux.
07:58 On pourrait tout à fait en faire autrement,
08:00 il faut juste qu'on considère que c'est une question essentielle.
08:03 Les industriels eux ont eu évidemment une idée
08:05 qui consiste à augmenter les prix des médicaments,
08:08 c'est une idée qui est assez réflexe, souvent chez les industriels.
08:11 Cette solution pose plusieurs problèmes,
08:13 d'une part on constate que dans d'autres pays
08:16 pour lesquels le prix du médicament est plus élevé qu'en France,
08:19 il y a des pénuries aussi.
08:20 Par ailleurs, augmenter le prix des médicaments dans une production mondiale
08:24 veut dire que de nombreux pays à moyens et bas revenus
08:27 n'auraient plus accès à tous les médicaments,
08:29 ce qui est un deuxième problème majeur et de long terme.
08:32 Et enfin, on peut le déplorer,
08:37 mais on peut comprendre que les industriels
08:38 soient dans une logique de maximisation des profits, de rentabilité.
08:42 Il faut impérativement que les pouvoirs publics
08:44 compensent cet état d'esprit et cette recherche permanente de profit,
08:50 alors que nous pourrions en effet, encore une fois,
08:53 produire sur le territoire national des médicaments
08:56 qui pourraient pallier les éventuelles pénuries à venir.
09:00 Restreindre le droit d'accès à un médicament contre l'IVG,
09:03 c'est restreindre le droit à l'IVG tout court.
09:05 Et il est urgent que le gouvernement, le Sénat,
09:09 qui est en ce moment en train de mener une commission d'enquête
09:13 qui s'avérera probablement très utile,
09:15 mais aussi l'Assemblée nationale,
09:16 que tous les représentants, tous les élus,
09:18 tous les pouvoirs publics s'emparent de cette question
09:21 et la résolvent au plus vite et surtout dans un long terme,
09:24 puisque si on ne résout pas les problèmes systémiques,
09:29 on aura de cesse que d'apporter des réponses très court-termistes
09:33 et d'augmenter le danger auquel sont confrontés
09:35 toutes les patients et patientes qui n'ont pas accès aux médicaments.
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09:47 Merci à tous !
09:49 Merci à tous !

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