Policiers tués : Ce que l'on sait de l'accident mortel

  • l’année dernière

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'accident mortelle ayant tués trois policiers dans le Nord.
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Transcript
00:00 Laurence Ferrari sur Europe 1.
00:02 Il est 17h59, bienvenue.
00:10 Si vous nous retrouvez à l'instant sur Europe 1 et sur CNews,
00:13 un hommage national sera rendu aux trois jeunes policiers
00:16 du commissariat de Roubaix,
00:17 morts dans une collision ce week-end.
00:19 On vient de l'apprendre de la part de la procureure de Lille,
00:22 le conducteur du véhicule qui les a percutés de plein fouet,
00:25 roulé à contresens,
00:27 sous l'emprise du cannabis et de l'alcool.
00:30 L'émotion parmi les collègues des jeunes policiers est très vive.
00:33 On l'entendra.
00:34 Au-delà, c'est toute la police nationale qui est en deuil.
00:36 Comment les forces de l'ordre acceptent le prix à payer
00:39 pour chacune de leurs missions, pour aucune état d'audit ?
00:42 On va en débattre ce soir avec des policiers.
00:45 On évoquera aussi la situation à Marseille.
00:47 Trois morts hier dans une nouvelle fusillade.
00:49 Doit-on s'habituer à ce décompte sanglant ?
00:51 Faut-il envoyer l'armée dans les quartiers
00:53 pour faire cesser le bain de sang ?
00:55 La maire adjointe de Marseille, Samia Ghali, sera notre invitée.
00:58 On a appris aussi qu'une agression au couteau
00:59 a fait deux blessés au CHU de Reims.
01:02 Une infirmière et une secrétaire, l'agresseur a été interpellé.
01:05 François Braune, le ministre de la Santé, se rend sur place.
01:07 On fait un point complet sur ce qui s'est passé à Roubaix
01:10 dans un instant sur CNews et sur Europe 1,
01:12 juste après l'occasion de 18h.
01:13 Il est pile 18h.
01:22 Bienvenue, si vous nous rejoignez à l'instant sur Europe 1 et sur CNews.
01:26 La procureure de Lille a précisé les circonstances
01:29 dans lesquelles l'accident dramatique s'est produit ce week-end,
01:32 faisant quatre morts, dont trois fonctionnaires de police.
01:35 Écoutez Carole Etienne.
01:37 Les premières constatations effectuées sur le véhicule Alpha Romeo
01:42 montrent que le compteur de vitesse
01:45 est resté bloqué juste au-dessous de 120 km/h.
01:50 Comme pour tout accident corporel de la circulation routière,
01:55 des prélèvements sanguins ont été effectués.
01:58 Les premiers résultats sont tombés.
02:02 Le conducteur de l'Alpha Romeo
02:05 présente un taux d'alcool dans le sang de 2,08 g.
02:09 Et il est, par ailleurs, positif au cannabis.
02:14 Voilà pour la procureure de Lille.
02:16 Noémie Schultz du service police justice de CNews est avec nous.
02:18 Noémie, est-ce qu'on peut, avec vous, faire...
02:20 La procureure de la République...
02:22 Allez-y, Noémie.
02:23 On peut faire un point complet sur ce qu'on vient d'apprendre.
02:25 Pardon ?
02:27 Non, fallait me dire que vous me preniez.
02:30 Alors, Noémie Schultz qui est avec nous,
02:32 on va faire un point complet avec vous.
02:33 Est-ce que vous m'entendez, Noémie ?
02:35 On a entendu la procureure de Lille confirmer
02:38 que le véhicule qui est arrivé à contresens
02:41 roulait à 120 km/h
02:43 et que le conducteur qui est décédé
02:45 était positif à l'alcool et au cannabis.
02:48 Oui, absolument. On n'en sait plus sur le déroulé
02:51 de ce dramatique accident.
02:52 Pour reprendre les termes employés par la procureure de la République,
02:55 c'est un choc frontal intervenu entre les deux véhicules
02:57 avec, effectivement, d'un côté,
02:59 un véhicule qui roulait visiblement beaucoup trop vite
03:01 puisque le compteur de l'Alfa-Romeo est resté bloqué
03:03 un peu en dessous de 120 km/h sur une route,
03:06 a précisé la procureure de la République de Lille,
03:08 qui était limitée à 90.
03:10 Donc, cette Alfa-Romeo qui était engagée à contresens
03:13 de sa voie de circulation.
03:15 Mais là encore, la procureure explique
03:17 qu'il va falloir aller plus loin
03:18 que ce qu'elle a ordonné des expertises en accidentologie,
03:21 notamment pour déterminer à quelle vitesse roulaient les policiers,
03:25 pour voir aussi exactement les trajectoires des deux véhicules
03:29 dans cette affaire où il n'y a pas de témoin,
03:31 en tout cas pas pour le moment,
03:32 en tout cas pas de témoin en état d'être entendu,
03:34 puisque le passager de l'Alfa-Romeo,
03:38 son pronostic vital est toujours engagé
03:39 et la jeune fille de 16 ans qui était dans la voiture de police
03:41 n'est pas non plus en état d'être entendue.
03:44 L'autre information essentielle, bien sûr, de ce point presse,
03:48 c'est le fait que le conducteur de l'Alfa-Romeo
03:51 était positif à l'alcool,
03:52 avec un taux très élevé de 2,08 g d'alcool dans le sang,
03:56 positif également au cannabis,
03:58 mais qu'il n'était pas au téléphone au moment des faits.
04:01 Alors, évidemment, des prélèvements sanguins
04:03 seront aussi effectués sur les policiers,
04:06 mais il y a une difficulté à l'heure actuelle,
04:07 c'est qu'on ne sait pas encore lequel des deux policiers,
04:10 les deux hommes, étaient au volant.
04:12 Ils ont été sortis, on le comprend, du véhicule
04:15 par les primo-intervenants et il faut déterminer,
04:17 c'est ce qu'a indiqué la procureure,
04:18 il faut déterminer lequel des deux conduisait
04:20 avant de faire ces prélèvements.
04:22 Donc, encore des questions en suspens,
04:23 mais déjà, un scénario de cet accident qui semble se dessiner.
04:26 Merci pour toutes ces précisions, Noémie Schultz,
04:28 la jeune policière avec 24 ans,
04:30 les deux jeunes policiers avec 25 ans,
04:31 commissaire Lebars, vous venez de me rejoindre, bonsoir.
04:33 - Bonsoir. - C'est d'abord le temps de l'émotion
04:35 chez les policiers, et puis après,
04:36 il y aura le temps, évidemment, des questions et de la colère
04:40 au vu du profil du conducteur du véhicule d'en face.
04:44 C'est plus que l'émotion, c'est une institution
04:48 qui a pris quand même une sacrée mauvaise nouvelle.
04:52 On s'imagine un peu à la place des familles
04:55 et de ceux qui restent.
04:56 C'est un très gros choc, c'est très rare,
04:58 et heureusement que c'est rare,
04:59 mais c'est très dramatique et rare
05:01 de perdre trois collègues en même temps.
05:03 Ça n'empêche pas d'essayer d'avoir une analyse à froid,
05:07 et c'est peut-être pas le temps de la colère,
05:09 et je mesurerai aussi la mienne,
05:11 parce que je vais me faire la voix de ceux qui sont aujourd'hui
05:14 au commissariat de Roubaix, qui est fermé,
05:17 et c'est vraiment un séisme.
05:18 Le terme, c'est un séisme,
05:20 parce que le résultat, c'est qu'il y a trois jeunes
05:22 qui démarraient dans la vie,
05:23 et d'ailleurs, quelle que soit la vie professionnelle,
05:25 le seul point qu'on ne peut pas, je dirais,
05:28 mettre au tort des auteurs, il y en a tellement d'autres,
05:31 c'est qu'ils ne savaient pas qu'ils allaient heurter une voiture de police.
05:34 Mais le drame serait le même si c'était une femme et son enfant
05:37 au volant ou une mère de famille, etc.
05:39 Donc on pourrait y revenir,
05:41 mais là, en l'occurrence, ça touche la police nationale,
05:42 qui faisait une mission classique, qui venait de commencer.
05:44 Donc c'est un drame épouvantable.
05:46 Je repousserais la colère,
05:48 et puis en général, c'est pas mon rôle de le lettre,
05:50 mais je vous dirais quand même certaines choses,
05:52 parce qu'il faut aussi savoir tirer les premières...
05:55 Non pas leçons, parce que l'auteur est mort,
05:58 il y aura extinction de l'action pénale par son décès,
06:01 mais ça révèle certaines choses
06:03 qui sont quand même dramatiques dans cette société
06:05 en termes d'imprudence...
06:06 Et d'impunité, peut-être,
06:08 d'un certain nombre de délits, comme il y a eu auparavant.
06:11 Comment on peut prendre une autoroute à contre-sens,
06:13 à 120 km/h, en ayant bu et fumé du cannabis ?
06:16 Je crois qu'il n'y a pas de réponse à ces questions-là
06:19 quand on est normalement constitué,
06:20 à part mettre de façon délibérée la vie des autres en danger,
06:23 puis après, il y aura des débats qui font que si...
06:26 positif au stup et à l'alcool, ce qui a déjà été dit,
06:29 je crois, par la procureure, avant que je vous rejoigne...
06:31 - Deux grammes d'alcool dans le coin...
06:32 - C'est à la fois une circonstance aggravante,
06:34 mais il y en aura dans le débat qui vous diront
06:36 que c'était pas volontaire.
06:37 De toute façon, une voiture, c'est une arme par destination.
06:39 Vous prenez une route à grande vitesse, à contre-sens,
06:42 dans un État comme celui-là,
06:43 le principe, c'est que c'est quasiment une préméditation,
06:47 parce qu'il y a tous les ingrédients,
06:48 et puis après, il y a la loi, et la loi, elle existe,
06:51 elle est bien faite, j'ai relu d'ailleurs le texte,
06:53 c'est le 221.6, l'homicide involontaire
06:56 par une manifestation...
06:58 enfin, une imprudence délibérée,
07:00 et en plus, avec des circonstances aggravantes,
07:02 et là, la liste est hallucinante,
07:04 eh bien, tout ça porte la peine à un certain niveau,
07:06 en l'occurrence, 10 ans,
07:07 on aura aussi ce déballage, j'imagine,
07:09 mais le droit prévoit ce genre de situation,
07:12 la question, c'est l'application du droit
07:14 et la fermeté de la justice.
07:15 On en revient toujours aux mêmes questions,
07:16 Maître Pierre-Henri Bobis nous a rejoint,
07:18 vous êtes avocat,
07:19 on est face à un drame, vraiment,
07:21 qui n'est pas seulement un drame de la route,
07:23 c'est un drame qui touche une profession
07:25 qui est surexposée,
07:26 qui risque sa vie absolument tous les jours,
07:28 et sur toutes les missions, on en a la preuve,
07:30 là, sur cet accident-là,
07:33 est-ce qu'encore une fois, il faut modifier le code pénal ?
07:35 Est-ce qu'il faut rajouter quelque chose ?
07:36 Ou est-ce qu'on a l'arsenal
07:38 pour tenter d'éviter ce type de drame ?
07:41 Tenter, mais là, c'était, évidemment...
07:42 Je rejoins ce qui est dit,
07:43 c'est-à-dire qu'à la tristesse se rajoute l'horreur,
07:45 ces trois jeunes qui débutent dans la vie, évidemment,
07:47 il y a une maman qui est enceinte,
07:50 enfin, une future maman,
07:53 une maman, pareil, qui va élever un enfant,
07:57 je crois, qui a âgé d'un an, seul,
07:59 donc le petit garçon ne connaîtra pas son papa,
08:01 enfin, je veux dire, tout ça, évidemment,
08:02 confine à l'horreur,
08:04 et évidemment, on se pose aussi la question,
08:07 vous savez, au cours de ces dernières semaines,
08:10 on a beaucoup parlé de la manière
08:12 dont la police était traitée,
08:13 notamment au cours des manifestations, etc.,
08:16 notamment de la part de certains leaders politiques
08:18 qui jettent parfois l'opropre sur la police,
08:20 et il faut, je pense, réaffirmer le fait
08:22 que la police est là pour nous protéger,
08:23 elle était en pleine mission,
08:24 je crois qu'elle accueillait, elle amenait à l'hôpital
08:26 une jeune femme qui était victime,
08:28 en plus de violence, mineure, victime de violence.
08:31 Donc, si vous voulez, il faut, je pense,
08:32 réaffirmer tout le temps sur ce plateau
08:34 que la police est là pour nous protéger,
08:36 qu'elle effectue une mission difficile,
08:38 et en plus, qu'elle risque sa vie,
08:39 même parfois sur des imprudences qui sont délirantes.
08:42 - Mais qui sont criminelles. - Qui sont criminelles.
08:45 Pour répondre de manière plus triviale à votre question,
08:47 le code pénal prévoit,
08:48 et ça a été rappelé par le commissaire,
08:51 le code pénal prévoit ce genre de situation,
08:53 après, effectivement, c'est l'application du droit à la pratique.
08:55 Et vous ne pouvez pas empêcher, si vous voulez,
08:57 quelqu'un à prendre la route en contresens
09:00 une fois que le véhicule est parti en contresens.
09:03 Il n'y a plus qu'à espérer.
09:04 Et là, malheureusement, Louis de Ragnel,
09:05 qui est chef du service politique d'Europe 1,
09:07 est avec nous, Louis, on a des faits d'une extrême gravité
09:09 avec un choc frontal qui a dû être d'une violence inouïe
09:12 à 120 km/h.
09:13 Ce qui sera intéressant,
09:14 et c'est ce que la procureure de la République
09:16 a annoncé tout à l'heure,
09:17 c'est d'avoir les conclusions de la reconstitution des trajectoires.
09:20 Et ça permettra notamment de déterminer,
09:22 de vérifier s'il y a eu une volonté, par exemple, de rentrer,
09:26 de percuter frontalement la voiture de police.
09:28 Est-ce qu'il y a eu une tentative, au moins,
09:30 d'essayer d'éviter la voiture des policiers ?
09:33 Et tout ça, pour le coup, on le saura un tout petit peu plus tard.
09:36 Ce qu'on sait aujourd'hui est déjà, moi, je trouve, assez accablant.
09:39 C'est-à-dire, vous l'avez rappelé,
09:40 c'est de prendre une route à contresens,
09:43 le compteur qui était bloqué sous les 120 km/h,
09:45 alors que c'était limité à 90,
09:46 rappelons que c'est dans l'autre sens.
09:48 C'est assez contre-intuitif, tout ça,
09:50 parce que ça confine tellement à l'absurde.
09:52 Et puis rappelons également que le conducteur,
09:54 donc, qui a été tué de la voiture Alfa Romeo,
09:58 était quand même positif à l'alcool et au cannabis.
10:02 Il avait plus de 2 grammes d'alcool dans le sang,
10:05 ce qui est quand même très important pour conduire.
10:07 - Il y a aussi une précision concernant le passager de ce véhicule,
10:10 dont le conducteur est mort.
10:13 Il a bien... Il a été transporté à l'hôpital dans un état grave,
10:16 mais il a quand même eu le temps d'insulter des pompiers
10:19 qui venaient le saucourir.
10:20 - Et donc, le procureur de la République a confirmé
10:22 nos informations qu'on évoquait tout à l'heure.
10:25 C'est-à-dire qu'effectivement, les pompiers sont venus
10:27 pour prendre en charge le passager arrière du véhicule
10:30 qui n'était pas le véhicule des policiers.
10:32 Et les pompiers se sont fait agresser.
10:35 Et donc, les pompiers, selon nos informations,
10:39 ont décidé de porter plainte contre la personne.
10:41 C'est-à-dire que les pompiers qui viennent sauver une personne
10:44 qui est à l'arrière d'un véhicule
10:45 où des gens ont commis plusieurs infractions,
10:48 notamment le fait de prendre à contresens
10:50 une bretelle d'autoroute ou de départementale,
10:54 les pompiers viennent la sauver, les pompiers se font agresser.
10:59 On est complètement chez les dingues.
11:01 - Absolument. Commissaire Lebars, un petit mot
11:03 sur ce passager blessé qui, malgré tout,
11:05 va insulter les pompiers,
11:08 pour le faire donner son identité ?
11:10 - C'est malheureusement le quotidien de nos forces,
11:14 pas que de l'ordre, mais de nos pompiers,
11:16 sur ce type d'individus.
11:17 En fait, ça illustre parfaitement quel est ce genre d'équipage,
11:20 parce que c'est un équipage, c'est une épopée.
11:22 Vous avez l'heure, le taux d'alcoolémie,
11:24 le taux de stupéfiants, le comportement sur la route,
11:27 et puis vous avez le passager qui est peut-être entre la vie et la mort,
11:30 parce qu'il a été annoncé le fait qu'il était en pronostic vital,
11:33 peut-être pas engagé, mais il avait un niveau de blessure grave,
11:36 et il ne trouve pas mieux que d'insulter les pompiers.
11:38 Vous avez l'illustration de ce sur quoi on peut tomber au quotidien
11:41 quand on est policier, en l'occurrence,
11:43 pour nos jeunes collègues ce matin-là.
11:44 - On va revenir sur la personnalité de ces trois jeunes policiers.
11:47 Évidemment, ils sont au centre de nos pensées ce soir,
11:50 et aussi la personnalité de l'homme qui les a percutés de plein fouet,
11:53 bien connu des services de police, et récidiviste.
11:56 On fait une petite pause, on se retrouve dans un instant
11:58 dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
12:00 - 18h15, on se retrouve en direct dans Punchline, sur CNews et sur Europe 1.
12:15 On évoque la mort de ces trois jeunes policiers
12:17 dans un accident de la route dimanche matin à l'aube.
12:19 Un véhicule, l'Aura France, est dessus à contresens,
12:22 à Villeneuve-Dasques.
12:23 Visiblement, le conducteur était sous l'emprise des stupéfiants et de l'alcool.
12:27 On rejoint tout de suite sur place notre envoyé spécial,
12:29 Mickaël Dos Santos, avec Alexandre Distel.
12:32 Bonsoir, Mickaël.
12:33 On a eu beaucoup d'informations, il y a quelques instants,
12:36 dans ce que nous a dit la procureure de Lille.
12:38 Expliquez-nous.
12:39 - Effectivement, la conférence de presse de la procureure de Lille
12:45 s'est terminée il y a quelques minutes.
12:48 On a appris plusieurs informations.
12:50 Tout d'abord, sur le conducteur de cet Alfa Romeo
12:53 qui a percuté le véhicule des forces de l'ordre.
12:56 On a appris qu'il était positif à l'alcool,
12:59 qu'il était positif au cannabis,
13:01 avec un taux d'alcoolémie de 2,08 grammes d'alcool par litre de sang.
13:07 Il avait été condamné pour des faits de droit commun,
13:10 pas de délit routier.
13:12 Concernant le passager de ce même véhicule de l'Alfa Romeo,
13:15 lui, son pronostic vital est engagé.
13:18 On a appris qu'il avait insulté un pompier au moment d'être secouru.
13:23 Un pompier qui a d'ailleurs témoigné
13:25 et qui a confirmé cette version des faits.
13:27 Il a également confirmé que ce même passager
13:29 avait refusé de décliner son identité.
13:33 Concernant le véhicule, cette fois-ci, des forces de l'ordre,
13:36 qui a été donc percuté par cet Alfa Romeo,
13:39 qui, on le rappelle, roulait à contresens,
13:42 les trois policiers ont fait l'objet de prélèvements sanguins
13:45 pour savoir s'ils avaient consommé de l'alcoolémie.
13:48 On ne sait rien concernant le port de l'institut de sécurité
13:51 à l'intérieur de ce véhicule des forces de l'ordre.
13:54 Tout ce que l'on sait pour le moment,
13:55 c'est qu'effectivement, ils avaient secouru une jeune femme
13:58 de 16 ans qui se trouvait dans ce même véhicule.
14:02 Et donc, ça a été là où il y a eu un choc avec cet Alfa Romeo.
14:08 Elle était emmenée à l'unité médico-judiciaire de Lille.
14:12 Elle avait dénoncé des atteintes à son intégrité physique.
14:16 Le gyrophare de ce véhicule, un des forces de l'ordre,
14:19 avait bien été allumé.
14:21 Mais pour le moment, effectivement, il y a d'autres enquêtes
14:24 qui sont menées, des enquêtes complémentaires
14:26 et une expertise en accidentologie pour en savoir un peu plus
14:29 concernant cet accident entre ce véhicule des forces de l'ordre
14:33 et cet Alfa Romeo avec ce conducteur positif à l'alcool
14:37 et au stupéfiant.
14:38 - Michael, encore une question.
14:41 Vous avez passé la journée dans la ville de la jeune policière
14:43 qui a été tuée. Il y a énormément d'émotions,
14:45 j'imagine, sur place.
14:50 - Oui, un peu plus tôt dans la journée,
14:51 on s'est rendu dans cette commune de Rovarendin.
14:53 C'est la commune dont est originaire
14:56 cette jeune policière décédée de 24 ans.
14:59 Une commune où il y a énormément d'émotions.
15:01 On a pu croiser pas mal de voisins
15:04 qui n'ont pas souhaité s'exprimer devant notre caméra,
15:07 tout simplement car ils ont envie de respecter
15:09 cette période de deuil.
15:10 C'est d'ailleurs ce qui leur a été demandé
15:13 par une jeune femme qui était une amie de Manon
15:16 et qui a donc voulu, en tout cas,
15:19 faire savoir le message de la famille,
15:21 qui est, pour le moment, on a envie d'être tranquille,
15:24 de ne pas être dérangé par les médias
15:27 et donc respecter cette période de deuil.
15:29 Ses voisins se sont quand même exprimés en off,
15:32 c'est-à-dire hors caméra,
15:34 pour nous dire tout simplement qu'ils étaient très touchés.
15:36 Parfois, ils s'exprimaient avec les larmes aux yeux
15:39 pour nous dire que cette jeune fille était pleine de vie,
15:43 qu'ils la connaissaient depuis toute petite,
15:45 qu'elle avait une passion,
15:46 et c'est vrai que cette passion, on nous l'a dit souvent,
15:48 c'est une passion pour les chevaux,
15:50 ce qui fait qu'elle avait envie, effectivement,
15:52 d'intégrer la police équestre,
15:54 une jeune femme pleine de vie, qui avait plein d'ambition,
15:57 qui rêvait, effectivement, de réussir dans la police.
16:00 On nous a confirmé qu'elle adorait son métier,
16:02 qu'elle était très fière d'avoir intégré la police.
16:05 Beaucoup, aujourd'hui, regrettent, effectivement,
16:07 cette disparition de cette jeune femme
16:10 qui était l'aînée d'une famille de cinq membres,
16:13 dont trois filles.
16:14 Merci, Michael de Santos, pour toutes ces précisions.
16:16 Avec Alexandre Distel,
16:18 vous êtes à Roubaix. L'émotion est immense, évidemment.
16:20 Je le disais dans la police nationale.
16:21 J'aimerais qu'on écoute l'un des collègues
16:23 de ces trois jeunes policiers
16:24 qui ont été tués dans cet accident.
16:27 Il a été interrogé devant le commissariat de Roubaix.
16:29 Écoutez-le.
16:30 En quel état d'esprit vous reprenez le travail ce matin ?
16:34 Comment vous êtes ?
16:35 C'est avec la boule au ventre.
16:38 C'est des gens qui ont mon âge.
16:40 Et bon, je les voyais pas tous les jours,
16:42 mais ils avaient toujours la joie de vivre,
16:45 ils étaient impliqués dans leur métier,
16:46 toujours là pour le public.
16:49 Et c'est des valeurs qu'ils emporteront avec eux là-haut.
16:53 Et c'est triste.
16:54 On pense aux familles et aujourd'hui, on vient travailler.
16:57 C'est... C'est pas facile.
17:02 C'est pas facile et ça nous met une claque
17:04 parce qu'on voit la réalité du métier.
17:07 C'est dur et...
17:10 Malheureusement, c'est pas les premiers,
17:11 ce sera pas les derniers.
17:13 Je pense que policier, ça vient vraiment du fond du cœur
17:15 et c'est vraiment un choix de vie.
17:18 Ils ont fait le choix d'embrasser la carrière
17:22 et je pense qu'ils ont eu la vie qu'ils voulaient.
17:25 Même si elle a été très courte, ils ont eu la vie qu'ils voulaient.
17:29 J'espère qu'ils seront heureux là-haut
17:31 et qu'ils nous protégeront tous.
17:33 À la porte, ce témoignage très bouleversant
17:34 d'un jeune policier, commissaire Lebrun,
17:36 il dit "on voit la réalité du métier".
17:38 C'est vrai que les policiers,
17:39 quand ils partent de chez eux le matin,
17:41 ils sont pas sûrs de rentrer le soir,
17:42 quelles que soient les missions auxquelles ils sont affectés.
17:44 D'abord, on me permettrait de remercier ce jeune collègue
17:46 parce qu'il vient courageusement témoigner avec son émotion
17:49 et il l'en oublie même, et tant mieux,
17:52 qu'il y a un devoir de réserve.
17:53 Il parle spontanément devant la caméra
17:55 et ça permet de voir ce que c'est qu'un policier.
17:56 Parce que vous savez, on en entend parler tellement des policiers,
17:59 les policiers ceci, cela, dans les débats,
18:01 donc c'est pas, encore une fois, l'heure des polémiques,
18:03 mais un policier, c'est lui, c'est les trois qui sont décédés.
18:07 Alors oui, c'est un métier.
18:09 On n'est peut-être pas dans le risque létal pour soi tous les jours,
18:14 mais ce qui est certain, c'est qu'on la côtoie tous les jours, la mort.
18:16 Donc de toute façon, c'est un métier qui est différent des autres.
18:18 Il n'y en a pas des milliers de métiers comme ça.
18:20 Il y a sans doute les métiers de santé, les pompiers,
18:22 mais ces métiers où vous côtoyez la mort tous les jours,
18:24 de toute façon, créent des ambiances collectives
18:26 qui font que vous évoluez différemment du reste de la société.
18:30 Mon modeste exemple personnel, en six mois de carrière,
18:32 j'avais déjà vu plusieurs fois des morts, des suicides,
18:35 des annonces de décès.
18:37 Alors je ne voudrais pas aggraver l'état d'esprit,
18:40 mais imaginez nos pauvres collègues
18:41 qui, évidemment, ont dû aussi aller faire les annonces de décès aux familles.
18:44 C'est une épreuve très, très dure,
18:47 parce que là, en plus, il n'y a pas de cours pour ça.
18:50 Donc vous y allez avec votre courage,
18:51 vous y allez avec ceux qui peuvent le faire,
18:52 vous y allez évidemment avec la hiérarchie,
18:54 parce qu'il y a un devoir à assumer.
18:55 Donc il faut imaginer l'ombre de choc dans une profession
18:57 quand des choses comme ça arrivent,
18:59 et on n'arrive encore une fois pas à tout comprendre.
19:01 Et on a beau savoir qu'on fait un métier à risque,
19:03 comme on côtoie la mort tous les jours,
19:05 on finit par se dire que c'est présent et qu'on le gère,
19:08 et puis en fait, quand ça tombe, c'est le désastre et c'est le drame.
19:11 Donc c'est très bien qu'il ait pu témoigner,
19:13 et c'est très bien d'entendre des témoignages comme ça, spontanés.
19:15 Ils vont avoir besoin de parler tous les uns les autres,
19:17 et puis après, il y aura toutes les prises en charge collectives
19:19 ou individuelles qui seront déterminantes,
19:21 parce qu'il va falloir digérer,
19:22 mais là, c'est le temps de réaliser ce qui s'est passé.
19:25 Yoann Uzay du service politique de CNews.
19:28 Gérald Darmanin s'est rendu très vite sur place,
19:30 toute la hiérarchie de la police, Frédéric Vaud,
19:32 le directeur de la police nationale aussi, s'est rendu sur place.
19:34 C'est très important de témoigner aux policiers de Robay
19:37 l'émotion nationale.
19:38 Oui, évidemment, c'est le rôle du ministre de l'Intérieur
19:41 d'être aux côtés de ceux qui sont aujourd'hui dans une grande souffrance.
19:44 Donc évidemment, il est allé immédiatement sur place,
19:47 comme il le fait d'ailleurs traditionnellement.
19:49 J'ai envie de vous dire, Gérald Darmanin se déplace souvent,
19:51 il va visiter les commissariats, dès qu'il y a un drame de cette nature,
19:54 il y va, et d'ailleurs, les forces de l'ordre, je crois, reconnaissent
19:56 que Gérald Darmanin est un ministre qui est plutôt impliqué,
19:58 qui est plutôt apprécié également des policiers.
20:01 Quand vous discutez avec eux, ils vous disent que oui,
20:03 Gérald Darmanin est plutôt quelqu'un qui est apprécié,
20:05 donc c'est son rôle, et il présidera aussi la cérémonie d'hommage nationale
20:08 qui aura lieu vendredi, me semble-t-il.
20:09 Il sera présent, bien sûr, pour présider au nom du président de la République,
20:12 précisément cette cérémonie qui sera évidemment extrêmement émouvante,
20:16 on l'imagine bien.
20:17 Bien sûr, avec des hommages dans les préfectures,
20:19 Louis de Ragnel, dans les commissariats...
20:21 Dans les brigades de gendarmerie aussi,
20:23 puisque là, ça concerne des policiers,
20:25 mais ça peut aussi concerner des gendarmes
20:28 qui s'y côtoient différemment à la violence du quotidien,
20:32 puisqu'en fait, on le dit d'ailleurs souvent autour de ce plateau,
20:35 on parle quand même de l'augmentation de la violence
20:37 dans toute la société,
20:38 qu'elle soit concentrée dans les milieux urbains
20:41 ou plus à la campagne ou dans les milieux ruraux.
20:45 Mais du coup, il y a beaucoup de gens qui se sentent touchés,
20:48 qui se sentent solidaires,
20:49 et puis je pense qu'il y a un très grand nombre de Français
20:52 qui, tout simplement, se sentent...
20:55 - Concernés. - Même s'ils ne les connaissent pas,
20:57 se sentent concernés par ce qui s'est produit.
20:59 - Parce que... - On va réécouter la procureure.
21:01 Je pense que ça intervient aussi dans un contexte, si vous voulez,
21:05 où la colère est déjà très présente dans la société.
21:07 Il y a beaucoup de Français qui déjà n'en peuvent plus de voir
21:10 un policier qui se fait brûler
21:12 avec un jet de cocktail Molotov pendant une manifestation,
21:15 les refus d'obtempérer toutes les 20 minutes en France,
21:18 des policiers qui sont systématiquement insultés,
21:22 caillassés, agressés.
21:23 Et du coup, tout ça, si vous voulez,
21:24 ça fait partie aussi un peu de la cocotte minute
21:27 et, entre guillemets, c'est un peu l'élément déclencheur
21:30 qui crée la sidération,
21:32 l'espèce de grande émotion collective.
21:35 Mais il y a beaucoup de gens qui disent maintenant,
21:37 et il y en a ras le bol, plus jamais ça,
21:38 et des gens qui sont aussi lassés
21:40 par les larmes de crocodiles souvent versées par les politiques
21:44 et qui se disent, voilà, maintenant, ce qu'on veut, c'est des actes
21:47 et que réellement, tous ces drames ne se reproduisent pas.
21:51 On va juste réécouter un extrait de la procureure, Anton Lille,
21:53 qui explique la violence de ce choc frontal
21:56 entre les deux voitures, celle des policiers qui arrivaient tranquillement
21:59 et celle du conducteur décédé
22:02 qui était à contre-sens à 120 km/h.
22:04 Les premiers éléments de l'enquête viennent conforter l'hypothèse
22:09 d'un choc frontal intervenu entre les deux véhicules.
22:13 En effet, il résulte de l'exploitation
22:16 de la vidéoprotection de la commune de Villeneuve-Dasques
22:20 et de témoignages que le véhicule Alpha Romeo
22:25 était engagé à contre-sens de sa voie de circulation.
22:29 Le conducteur, je peux vous indiquer que le conducteur
22:31 a déjà été condamné pour des faits de droit commun,
22:34 mais pas pour des éliroutines.
22:35 Voilà, avec un conducteur qui était connu déjà
22:40 pour des faits de droit commun, commissaire Lebars,
22:43 consommation de supéfiants, outrage à agents,
22:45 conduite sous emprise de l'alcool.
22:47 On va peut-être se retrouver, on en saura beaucoup plus,
22:52 sur un profil de récidiviste assez classique.
22:55 Qui met en danger la vie d'autrui.
22:57 Oui, et peut-être sur un débat qu'on aura
23:01 sur le sentiment d'impunité,
23:02 parce que les circonstances aggravantes,
23:05 quand on prend l'ensemble du package,
23:07 y compris celui prévu par la loi,
23:10 c'est quand même assez sidérant d'imaginer qu'à cette heure-là,
23:13 dans l'état où ils sont, on se permette ça.
23:15 Ça ne réparera pas le traumatisme
23:17 et la perte de droits de nos collègues,
23:19 mais on aura encore une fois ce débat
23:21 sur le sentiment d'impunité.
23:23 Il ne s'agit pas de commencer à dire qu'il faut enfermer ces gens-là.
23:26 On n'en ferme pas préventivement,
23:27 on ne peut pas lutter contre celui qui décide d'en freindre.
23:30 Mais on en viendra après sur la réponse pénale qu'il faut apporter.
23:33 En l'occurrence, l'extinction publique
23:35 est terminée par le décès de ce conducteur.
23:37 Pour le moment, c'est l'heure du drame,
23:39 mais les comportements routiers en disent un peu long
23:42 sur l'état de la société et de la transgression par rapport à la règle.
23:45 Ça, c'est une vraie réalité.
23:46 Et cette réalité-là est d'autant plus grave
23:48 que parfois se jouent des problèmes qui sont conséquents à ça,
23:51 des problèmes de prise en charge, d'assurance, etc.
23:53 C'est extrêmement grave pour les familles qui sont touchées.
23:55 Est-ce que vous n'avez personne contre qui vous retourner
23:57 à part le deuil et la douleur ?
23:59 M. Pierre-Henri Bobis, et ensuite, Yann Nuzari.
24:02 Un commentaire.
24:03 Tout à l'heure, je disais que ça faisait également écho
24:07 à tout ce qu'on pouvait aussi dire sur ces plateaux ces dernières semaines,
24:10 le fait de vilipermer la police, etc.,
24:12 à travers des discours politiques parfois haineux ou du moins...
24:14 qui peuvent appeler à la haine.
24:16 J'ai remarqué sur les réseaux sociaux tout à l'heure
24:19 qu'il y avait un vrai élan de solidarité envers ces policiers,
24:22 ce qui aussi, c'est dramatique d'ailleurs
24:25 de le constater dans de telles circonstances,
24:27 mais on peut voir que même dans ces moments terribles,
24:30 une partie des Français est derrière la police, la soutient.
24:33 J'ai vu qu'il y avait des appels également pour des cagnottes en ligne
24:36 pour essayer de secourir autant que possible ces familles désœuvrées.
24:39 Et donc, on voit qu'il y a aussi un élan derrière la police
24:43 et je pense que ça mérite aussi d'être souligné.
24:44 Yann Nuzari.
24:46 Je ne suis pas certain que le débat qui consiste à se demander
24:49 s'il faut en endurcir la loi, s'il faut les sanctionner davantage, etc.,
24:53 soit le bon débat, finalement, bien sûr qu'il faut une sévérité exemplaire
24:56 quand ces personnes survivent, là, ça n'est malheureusement pas le cas,
25:00 mais vous savez, quand on prend le volant dans ces circonstances-là,
25:03 de toute façon, on se dit qu'il ne nous arrivera rien.
25:05 Donc, la peine peut être multipliée par deux, par trois,
25:08 on peut risquer 20 ans de prison.
25:10 Quand vous partez du principe qu'il ne vous arrivera rien,
25:13 vous n'avez pas peur de la loi, vous n'avez pas peur d'aller en prison
25:16 puisque vous partez du principe que de toute façon,
25:18 vous allez rentrer chez vous tranquillement.
25:19 Il y a eu une politique menée à partir de 2002
25:22 en matière de lutte contre l'insécurité routière
25:24 qui a été une politique qui a bien fonctionné,
25:26 celle menée par Jacques Chirac, qui s'est notamment...
25:29 luttée contre la vitesse sur les routes,
25:34 contre l'alcool au volant,
25:35 un peu moins, évidemment, contre les stupéfiants,
25:38 ça s'est passé un peu entre les mailles du filet
25:39 parce qu'évidemment, à l'époque, on en consommait moins.
25:41 Aujourd'hui, il y a des tests salivaires qui sont développés,
25:43 les policiers en font beaucoup,
25:45 mais vous savez, quand ce sont des inconscients qui prennent le volant,
25:48 comment est-ce qu'on ramène des inconscients à la raison ?
25:50 Il y a beaucoup de prévention qui a été faite dans beaucoup de soirées,
25:53 vous avez des volontaires, des bénévoles à la sortie de ces soirées
25:56 qui vous demandent si vous avez bu, si vous avez consommé des stupéfiants.
25:59 Il y a eu l'affaire Palmade qui a eu un retentissement national.
26:01 On s'est dit que quand même, ceux qui continuent aujourd'hui
26:04 à boire, à consommer des stupéfiants, vont arrêter,
26:06 vont avoir une prise de conscience.
26:08 Manifestement pas.
26:09 Qu'est-ce qu'on peut faire de plus ?
26:10 Qu'est-ce que l'État peut faire de plus ?
26:12 Je ne sais pas si c'est le rôle de l'État,
26:13 il y a un rôle de prévention, manifestement, mais...
26:16 D'autant plus que... - Maître Mobis, rapidement.
26:18 Un peu plus d'une dizaine de verres de vin, quand même.
26:20 C'est 10 chope de bière, 10 verres de vin.
26:22 Il faut y aller plus, le cannabis, effectivement.
26:24 Je rejoins ce qui est trop utile,
26:25 parce qu'on ne saura même plus quand dans l'État dans lequel on est.
26:28 Je vous rappelle qu'il y a presque 3 g,
26:29 donc légèrement plus, c'est le coma éthylique.
26:32 Donc c'est sûr que dans ce genre d'État,
26:33 peu importe la sanction derrière,
26:35 vous pensez qu'il ne vous arrivera rien
26:37 et vous pensez qu'effectivement, vous allez pouvoir rentrer chez vous
26:39 tranquillement, s'égorger, qu'il se soit.
26:40 Moi, je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça,
26:42 parce qu'en fait, ce qu'on sait, c'est que globalement,
26:45 la justice condamne pas suffisamment durement,
26:47 pas assez sévèrement, ce type de délit.
26:50 Pas de manière automatique, peut-être.
26:51 Pas de manière automatique.
26:52 Je pense que si tout le monde savait que réellement,
26:57 si vous faites ça, vous avez 10 ans de prison,
26:59 je pense qu'en fait, avant de consommer,
27:01 sachant que vous savez que vous devez rentrer chez vous en voiture,
27:03 soit vous ne prenez pas la voiture, soit vous ne buvez pas
27:06 et vous faites attention avant.
27:07 Et là-dessus, je pense que c'est aussi parce qu'il y a
27:11 une absence de sévérité de la justice, d'application des peines.
27:14 Ce n'est pas la question du durcissement du...
27:17 Là-dessus, on est d'accord, du code pénal,
27:19 parce qu'en fait, aujourd'hui, tout est assez caractérisé.
27:22 Et globalement, c'est des peines qui sont assez élevées.
27:25 La difficulté, c'est que s'il n'y a pas de peines appliquées,
27:29 exécutées avec des gens qui sont réellement incarcérés,
27:32 même pour des courtes peines,
27:33 je pense qu'il n'y a plus aucun sens de la peine.
27:35 Et donc, derrière, c'est toutes les questions du respect de l'autorité.
27:38 Et donc, forcément, tout ça s'effondre.
27:40 C'est vrai qu'on le voit dans certains pays.
27:42 Je prends juste l'exemple de la Suisse,
27:44 avec une sorte d'automaticité de la peine.
27:46 Dès lors que vous prenez de l'alcool au volant,
27:48 vous êtes sanctionné directement.
27:50 Il y a une application de la peine qui est dure, qui est stricte,
27:53 et qui est immédiate.
27:54 Et effectivement, vous avez moins de personnes
27:56 qui se risquent à prendre de l'alcool au volant,
27:58 même d'ailleurs faire des excès de vitesse.
27:59 Commissaire Lebas, rapidement, on le rappelle.
28:01 Tout vient d'être dit.
28:02 Moi, je vais confirmer mon sentiment.
28:04 Le droit est quand même très complet en France.
28:05 Il existe.
28:07 L'homicide involontaire avec un véhicule terrestre à moteur,
28:10 c'est 10 ans, avec plus de deux circonstances aggravantes.
28:12 Il y en a quatre. On va pas rentrer dans le détail.
28:15 Donc, il faut l'application du droit.
28:16 Moi, je suis pas, en tant que policier, ni en tant que citoyen,
28:19 convaincu qu'il faille légiférer dans l'émotion.
28:21 Il faut déjà appliquer le droit et donner les moyens à la justice
28:23 de pouvoir appliquer le droit.
28:24 Ce sera ça, le débat de fond,
28:25 et non pas quelle loi pour prévenir quelle infraction,
28:28 parce que ça a été très bien dit.
28:29 Quand quelqu'un commet une infraction,
28:31 c'est que déjà, il respecte pas les règles,
28:32 alors que la règle soit sévère ou moins sévère, c'est pas le curseur.

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