Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Nous sommes en décembre 1965.
00:10 Informés qu'un objet étrange est tombé dans les bois à la sortie de la ville,
00:14 des habitants de Kecksburg en Pennsylvanie se précipitent pour retrouver le site de l'écrasement.
00:19 Par petits groupes, ces curieux s'aventurent prudemment entre les arbres.
00:28 Ils sont bientôt attirés par la lueur incandescente qui émane de l'objet.
00:32 Vu de près, on dirait une cloche de couleur bronze.
00:35 Sur un renflement, les témoins notent des inscriptions semblables à des hiéroglyphes.
00:39 En les heures qui suivent, prétextant une affaire de sécurité nationale,
00:43 l'armée fait boucler le périmètre.
00:46 D'où vient donc cet objet?
00:48 Pourrait-il s'agir d'un engin extraterrestre?
00:52 L'ENGIN EXTRATERRESTRE
00:57 L'ENGIN EXTRATERRESTRE
01:02 L'ENGIN EXTRATERRESTRE
01:07 L'ENGIN EXTRATERRESTRE
01:33 L'ENGIN EXTRATERRESTRE
01:37 Dans l'univers des OVNIS, certaines histoires ont suscité un tel engouement
01:46 qu'elles font maintenant partie de la culture populaire.
01:49 C'est le cas de cette curieuse histoire d'écrasement d'une soucoupe volante
01:52 près de la ville de Roswell, au Nouveau-Mexique.
01:55 Nulle été de cette histoire, cette agglomération de moins de 50 000 habitants
01:58 n'aurait jamais connu une telle célébrité.
02:01 Aujourd'hui, des gens viennent de partout pour visiter ce haut lieu de la soucoupe volante.
02:05 Chaque année, en juillet, la ville organise d'importantes festivités
02:09 pour souligner ce que certains considèrent comme l'événement du siècle.
02:13 Au début du mois de juillet 1947, un rancher de l'endroit Mack Brazel
02:21 découvre sur ses terres une grande quantité de débris insolites.
02:25 Ces fragments vont du papier d'aluminium ultra-léger
02:28 à six bouts de bois semblables à du bois de balsa.
02:31 Quelques jours plus tard, de passage en ville,
02:33 il en informe le shérif George Wilcox,
02:35 qui à son tour en informe la base militaire voisine de Roswell,
02:38 siège du 509e groupe de bombardement,
02:41 la seule unité au monde disposant alors de l'arme atomique.
02:44 Le jour même, le major Jess Marcell et un agent du renseignement,
02:47 le capitaine Sheridan Cavett, sont dépêchés pour récupérer les débris.
02:51 Dans les heures qui suivent, le colonel Blanchard, responsable de la base de Roswell,
02:55 émet un communiqué annonçant que les militaires viennent de récupérer un disque volant.
03:00 Mais une fois les débris acheminés à la base militaire de Fort Worth, au Texas,
03:04 les autorités se ravisent.
03:06 Le général Roger Ramey, commandant de la 8e armée,
03:09 déclare que les débris découverts à Roswell
03:11 ne sont que les restes d'un vulgaire ballon météo.
03:14 L'affaire de Roswell est terminée, du moins pour l'instant.
03:18 Alors l'affaire de Roswell, très rapidement,
03:22 en juillet 1947,
03:25 tombe à côté de la seule base nucléaire américaine de l'époque,
03:30 qui était donc Roswell,
03:33 ce qu'on pense être une soucoupe volante.
03:36 La presse l'annonce, suite à un communiqué de la base,
03:41 et l'affaire est démentie dans l'après-midi par les autorités de l'armée américaine,
03:47 en disant qu'il y a eu une erreur d'identification,
03:49 que c'était un ballon-sonde, et pas du tout une de ces fameuses soucoupes volantes
03:54 qui faisaient la une de la presse depuis 15 jours à peu près,
03:59 suite à Kenneth Arnold, à son observation.
04:02 L'affaire disparaît jusqu'à la fin des années 70,
04:05 et là, un témoin clé se manifeste,
04:08 c'est le major Jesse Marcells,
04:11 qui était celui qui a découvert,
04:16 sur le Ranch Brazel, les fameux restes de la soucoupe volante,
04:21 et lui dit que toute cette histoire est réelle,
04:25 qu'en fait c'est un montage de l'armée, un camouflage,
04:28 et qu'on a récupéré vraiment un vaisseau d'origine étrangère,
04:33 alien, à Roswell,
04:36 et que l'armée américaine, en gros, le cache depuis 50 ans.
04:40 Et sur ce, d'autres témoins se manifestent, plus ou moins crédibles,
04:44 l'affaire prend une vraie proportion nationale, puis internationale,
04:49 et maintenant, disons qu'elle a acquis un statut mythique.
04:53 C'est-à-dire que c'est embêtant, parce qu'on ne sait plus exactement
04:56 où chercher le vrai, le faux,
04:58 parce qu'il y a tellement de fiction qui se greffe là-dessus, de faux témoins,
05:02 que ça a une tendance à ensevelir le bon grain.
05:06 Avec les années, ces nouveaux témoignages vont modeler une histoire bien différente
05:12 de celle racontée à l'origine par la presse.
05:15 En 1947, deux soucoupes volantes se seraient écrasées dans le désert de Roswell.
05:22 L'une aurait explosé au-dessus du ranch de Brazzel, d'où ce champ de débris,
05:26 puis une autre se serait abîmée dans les plaines de Saint-Augustin.
05:30 Ou peut-être s'agissait-il du même objet qui,
05:32 une fois endommagé au-dessus du ranch de Brazzel,
05:35 aurait repris de l'altitude pour aller finir sa course plus à l'ouest.
05:41 À ce deuxième site d'écrasement, les autorités auraient récupéré un engin à peu près intact,
05:46 ainsi que les cadavres de quatre à six humanoïdes.
05:50 D'ores et déjà, l'affaire de Roswell apparaît comme une histoire à deux volets.
05:54 D'abord, il y a ses témoignages concernant la récupération de débris sur le ranch de Brazzel.
05:59 Des témoignages, souvent de première main, et parfois confirmés par des documents officiels.
06:04 C'est le cas du récit du major Jess Marcell.
06:06 Dans une entrevue accordée à la fin des années 1970,
06:09 Marcell a notamment raconté que ces fragments ne pouvaient être ni déchirés, ni brûlés.
06:14 Et si on les pliait, ils reprenaient leur forme comme une feuille de kevlar.
06:18 Marcell a aussi expliqué que, avant d'être montré à la presse,
06:21 ces débris, une fois à Fort Worth, avaient été remplacés par ceux d'un vulgaire ballon météo.
06:26 Puis, il y a tous ces autres témoignages à propos de la récupération d'un engin quasi intact,
06:30 et de ses occupants.
06:32 Des témoignages presque essentiellement de deuxième ou de troisième main.
06:37 Le cas d'écrasement et de récupération d'ovnis le plus célèbre est celui de Roswell,
06:42 survenu en 1947, quelques semaines à peine après l'observation de Kenneth Arnold,
06:47 laquelle a en quelque sorte cristallisé la curiosité du public autour du phénomène des secoupes volantes.
06:52 Pour parler de manière générale, ce qui s'est produit, ce qui s'est certainement produit,
06:56 c'est qu'un objet en forme de disque s'est écrasé dans le désert du Nouveau-Mexique,
07:00 tout près des installations secrètes où l'on travaillait au développement de la bombe atomique.
07:05 Au projet Alamogordo, White Sands.
07:11 Une unité militaire a certainement été dépêchée pour récupérer ce disque,
07:16 et cette unité provenait de la seule base militaire au monde qui travaillait à la mise au point de la bombe A.
07:22 Cette opération de récupération a créé une grande commotion dans les journaux,
07:26 car un officier a laissé couler une information à l'effet qu'un disque avait été récupéré,
07:30 et par la suite on a été forcés de démentir cette information.
07:34 Cette portion de l'histoire est réellement arrivée.
07:38 Mais ce n'était pas la même chose que de dire qu'on avait récupéré une soucoupe volante et des extraterrestres.
07:44 Par la suite, nous avons assisté à une surenchère d'informations,
07:47 imputables à la concurrence que se livraient les différents postes de radio et de télé qui émergeaient alors en Amérique.
07:54 Ils ont fabriqué de toutes pièces des histoires de disques et de cadavres d'extraterrestres.
07:58 C'était, à n'en pas douter, un canular.
08:01 Quant à savoir si on a vraiment retrouvé des cadavres d'extraterrestres à Roswell,
08:05 ou si cette rumeur a été confondue avec les canulars, c'est très difficile de démêler tout ça aujourd'hui.
08:10 Toutefois, lorsqu'on regarde l'histoire, et qu'on observe comment l'affaire Roswell s'est créée,
08:14 au début, personne n'était intéressé par le cas Roswell, et ça de 1947 jusqu'à pratiquement 1973,
08:20 jusqu'à ce que Stanton Friedman ne commence à dévoiler toute une série d'informations sur le sujet.
08:24 Il a alors commencé à recouper toutes sortes d'histoires et en a fait un ensemble très cohérent et très intéressant,
08:30 mais qui mêlent probablement les exagérations et la vérité.
08:33 Ainsi, il y a-t-il certaines informations dont nous sommes sûrs, d'autres qui sont des spéculations,
08:37 et d'autres qui sont franchement douteuses,
08:39 et qui récemment nous ont entraîné dans le sillage des théoriciens de la conspiration en exagérant certains aspects de l'affaire.
08:45 Ainsi, même si l'affaire Roswell ne correspond pas tout à fait à ce que les gens souhaitent entendre,
08:49 en revanche, c'est un des cas authentiques de l'histoire, où on a récupéré un objet quelconque qui s'était écrasé.
08:55 Il y a deux histoires de Roswell, si on peut dire.
08:58 Ce qui concerne le premier site de crash présumé, visité par Jesse Marcel,
09:04 où on trouve ces mystérieux matériaux qui ont des propriétés qui, pour l'époque, sont complètement extraordinaires,
09:11 comme ces feuilles d'aluminium qui sont indéchirables, et qui reprennent surtout leur forme quand on les froisse.
09:18 Alors ça, on a un certain nombre de témoins.
09:20 Il y a Mike Brazel, le rancher lui-même, Jesse Marcel, il y a sa femme,
09:25 puisque quand il est rentré, il l'a montré avant d'aller à la base, il y a son fils,
09:30 et puis il y a des gens dans la base qui l'ont vu.
09:33 Et il y a le shérif de Roswell aussi.
09:36 Et puis après, là-dessus vient se greffer une deuxième histoire, qui est peut-être vraie,
09:41 mais avec des témoins qui sont de seconde main souvent, ou qui sont pas fiables.
09:49 C'est celle où on dit "Ah mais ça, il y a eu ce premier crash, et puis il y a eu...
09:53 En fait, le vaisseau, remettons, tapé une première fois, ça serait écrasé définitivement plus loin,
09:58 et là on en retrouve des cadavres, autour, qui sont sortis de l'épave.
10:03 Et là, c'est... commence vraiment le grand camouflage qu'on soupçonne autour de Roswell, d'après ces témoins-là.
10:10 L'écrasement de Roswell en 1947 est un événement à propos duquel le grand public ne connaîtra probablement jamais la vérité.
10:20 Je soupçonne qu'il y a eu là écrasement d'un objet dont la nature n'a à voir ni avec la technologie américaine, ni avec la technologie soviétique.
10:30 À vous de faire l'exercice mathématique.
10:33 Je crois qu'on pourrait utiliser le mot extraterrestre pour définir la nature de l'objet qui s'est écrasé à Roswell, écrasé ou atterri, peu importe.
10:40 Un objet que les militaires américains ont récupéré.
10:43 Je crois sincèrement que c'est le scénario le moins farfelu.
10:46 L'explication mongole est faible, cousue de fils blancs et n'offre rien de bien solide à quoi se raccrocher.
10:52 En revanche, vous avez de nombreux témoignages de gens qui sont loin d'être tous des fous ou des falsificateurs
10:57 et qui ont décrit des choses qui me font croire que nous avons affaire à un objet d'origine extraterrestre.
11:08 Par exemple, le témoignage du général Arthur Exon.
11:11 À l'époque, Exon était officier à Wright Airfield, en Ohio.
11:14 Exon n'a jamais vu ni d'épaves ni de cadavres.
11:17 Mais Exon, qui est devenu par la suite le commandant de la Wright-Patterson Air Force Base,
11:22 a affirmé qu'immédiatement après l'incident de Roswell, des rumeurs s'étaient mises à circuler sur la base.
11:29 Des rumeurs faisant état de cadavres d'extraterrestres
11:32 et que des gens chargés d'analyser les débris, lesquels avaient été transportés à la base Wright-Patterson,
11:37 les ont décrits comme extraordinaires.
11:42 En d'autres mots, pourquoi un ballon mongol aurait-il été testé à la base Wright-Patterson?
11:47 Pourquoi ça ne tient pas debout?
11:50 La raison pour laquelle je crois qu'un appareil d'origine extraterrestre s'est réellement écrasé à Roswell,
11:55 c'est que avant comme après 1947, nous avons accumulé suffisamment de preuves sur l'existence des OVNIs.
12:03 En 1994, désireux d'en savoir davantage sur le crash de Roswell,
12:10 un chef représentant républicain du Nouveau-Mexique s'adresse à l'armée de l'air.
12:14 Courtoisement, on lui conseille plutôt de s'enquérir auprès des archives nationales.
12:19 Aux archives nationales, on lui réplique que, pour Roswell, il doit voir avec les militaires.
12:26 Exaspéré par ce jeu de ping-pong,
12:29 Chiffre se tourne alors vers le GAO, le General Accounting Office,
12:33 une sorte d'ombudsman pour politiciens américains.
12:36 L'organisme force alors l'armée à lui ouvrir ses archives.
12:39 En juillet 1995, le GAO publie son rapport d'enquête.
12:44 Outre de souligner que beaucoup de documents ont été égarés ou détruits,
12:48 le rapport explique que les recherches ont permis de déterrer une foule de documents
12:52 concernant des projets secrets, et quels projets pourraient peut-être expliquer le mystère de Roswell.
12:57 Quand l'Air Force est obligée de réouvrir ses dossiers,
13:04 ils ne savent même pas ce qu'ils vont chercher.
13:07 Ils n'ont plus la mémoire de ces choses-là.
13:10 Pour eux, c'était une vieille histoire oubliée.
13:12 Ils vont creuser et découvrir ce que des ufologues avaient déjà trouvé.
13:16 Il s'est vraiment passé quelque chose à Roswell.
13:19 Ce n'est pas une fable ou une simple rumeur.
13:21 Il y a quelque chose qui est tombé.
13:23 Par contre, la question c'est "qu'est-ce qui est tombé ?"
13:26 Ils vont se rendre compte qu'à l'époque,
13:29 on était en pleine guerre froide,
13:32 et l'ennemi n°1, ce n'était pas les Martiens, c'était les Russes.
13:36 Il fallait essayer, par tous les moyens, de savoir où en étaient les Russes,
13:41 notamment par rapport à la bombe atomique et à ces projets-là.
13:44 Puisque pendant quelque temps, l'Amérique a eu une espèce d'hégémonie sur l'arme nucléaire,
13:49 mais ça n'a pas duré.
13:51 Parmi les projets qui avaient été soumis aux militaires,
13:55 il y avait un certain nombre de projets qui visaient à essayer de lancer des capteurs
13:59 dans la haute atmosphère pour détecter d'éventuelles explosions atomiques russes.
14:04 L'affaire de Roswell est liée à ce genre de projet.
14:08 À mon avis, l'hypothèse la plus raisonnable pour expliquer la chute de la soucoupe de Roswell,
14:14 c'est ce genre de projet.
14:16 Ils avaient tout un programme de lâcher de ballons,
14:19 des ballons sondes, mais des trains de ballons très hauts,
14:22 qui faisaient plusieurs centaines de mètres de long,
14:25 auxquels ils accrochaient des appareils de mesure.
14:28 C'était très secret.
14:30 Ils lâchaient ces ballons dans la haute atmosphère,
14:32 et une fois que ces appareils avaient pris des mesures,
14:35 ils retombaient un peu partout dans le désert.
14:37 Il semble que c'est un de ces trains de ballons qui a été récupéré par le fermier,
14:42 qui a cru que c'était des débris d'une soucoupe volante,
14:45 parce qu'il n'a pas récupéré une soucoupe volante entière.
14:47 Il a vu des tas de débris, de morceaux, de trucs métalliques qui étaient dans son champ,
14:51 et il a rapporté ça à la base de Roswell.
14:53 À Roswell, on n'était pas au courant du programme qui se faisait à la Mogordo,
14:57 qui était la base voisine.
14:59 Quand ils ont vu ces débris, ils ont mis le mot "soucoupe volante" dessus,
15:02 parce que c'était dans l'air,
15:04 et l'affaire donc est partie de là.
15:06 Parallèlement au rapport du GAO,
15:10 l'Air Force décidait aussi de publier son rapport sur l'affaire de Roswell,
15:13 The Roswell Report,
15:15 un énorme pavé de mille pages où les soucoupes volantes
15:17 viennent d'une étrange planète appelée Mogul.
15:24 Le premier rapport essaie d'expliquer l'écrasement de Roswell
15:27 en l'associant à l'écrasement d'un ballon-son d'ultra-secret appelé Mogul.
15:32 C'était un vrai projet de recherche
15:34 destiné à repérer l'éventuelle mise à feu d'armes atomiques par les Soviétiques.
15:39 C'était en 1947 et 1948.
15:44 Mogul était un projet ultra-secret,
15:47 et des essais de ballons avaient été faits dans cette région.
15:50 Et il y avait quelques écrasements de ballons Mogul.
15:54 En 1995, l'Air Force a donc publié ce rapport à l'appui de ses thèses.
15:59 L'armée de l'air avait pris les devants.
16:01 Ils avaient publié un premier rapport en 1994-95, disons,
16:07 expliquant que oui, c'est vrai qu'ils n'avaient pas dit la vérité,
16:11 c'était pas vraiment un ballon météo,
16:14 mais c'était un énorme train de ballons,
16:17 dit Mogul, qui était très très secret à l'époque,
16:20 qui visait à essayer de détecter les explosions atomiques soviétiques.
16:25 Ça n'a d'ailleurs pas marché du tout.
16:27 Mais c'était très très secret, voilà,
16:29 et pour ça ils ont menti à la presse, ils ont voulu cacher la vérité.
16:33 Et ce que les militaires en 1995 ont découvert en enquêtant,
16:36 notamment le capitaine McAndrew, qui est l'un des principaux rédacteurs de ce rapport,
16:39 c'est qu'il y avait ce programme d'espionnage des Russes.
16:43 A l'époque c'était très secret, en 1995 ça n'avait plus de raison d'être secret.
16:46 Simplement, comme entre temps les militaires ne s'étaient pas réintéressés aux OVNIs,
16:51 et que l'affaire de Rozoël était sortie dans les années 80, dans les années 60, on n'en parlait pas,
16:55 ils n'avaient pas eu de raison de déterrer dans leurs archives toutes ces choses-là.
16:59 Et ils l'avaient eux-mêmes oublié.
17:01 Je pense qu'on attribue trop à l'administration,
17:04 qu'elle soit américaine, française, canadienne ou autre,
17:07 quand on pense qu'ils savent tout sur tout.
17:11 Ce qu'ils ont fait 30 ans avant, ils l'ont oublié.
17:13 Donc là il a fallu qu'ils déterrent ces choses-là,
17:16 et c'est ce qu'ils ont mis dans leur rapport qui fait 1000 pages,
17:19 mais qui est en fait un rapport assez mince,
17:21 et le reste ce sont des annexes, ce sont les dossiers de l'époque qu'ils ont republiés.
17:25 Donc le rapport a été constitué de tout un...
17:28 c'est deux tiers pratiquement, c'est des énormes rapports,
17:31 ce sont des fiches techniques sur le projet Moghul, sur les ballons Moghul,
17:35 sur... on sait tout jusqu'au boulot prêt,
17:38 on est un spécialiste, on peut faire une thèse après en sortant de ce rapport.
17:42 Mais surtout ce que ça montre, à mon sens,
17:45 c'est qu'on se demande comment des militaires de la base la plus performante de l'époque aux Etats-Unis,
17:53 se comportent avec autant de crédibilité que le général Jack Ripper dans la base de Dr. Folamour.
18:01 Ils sont à peu près aussi crédibles si on prend la thèse de l'armée de l'air américaine,
18:06 elle décrit ses militaires comme étant des gens à qui il ne faut pas faire confiance,
18:09 et qui ne savent pas reconnaître ce que n'importe quel éleveur de bétail reconnaîtrait dans son champ,
18:15 et qui prennent quelque chose de la technologie qui n'a rien ni d'extraterrestre,
18:22 parce que si on regarde tous les diagrammes, toutes les photos du projet Moghul qui sont dans ce rapport,
18:32 on ne voit que du très banal, c'était la mission qui était secrète.
18:35 Mais la technologie, elle était de 1947, elle n'avait rien de particulier.
18:40 Donc l'armée américaine fait vraiment passer des officiers d'enseignement pour des gens pas fiables.
18:50 Puis, en 1997, avec une sollicitude qu'on ne lui connaissait pas,
18:56 l'US Air Force publie de sa propre initiative un second rapport, Roswell Case Closed.
19:03 Par cette publication, l'armée explique qu'elle souhaite en finir avec ses rumeurs de récupération de cadavres d'extraterrestres,
19:09 rumeurs complètement occultées dans son rapport de 1995.
19:13 Et en 1997, comme l'US Air Force n'avait pas réussi à faire taire la rumeur entourant la récupération de corps d'extraterrestres,
19:25 ils ont publié un autre rapport qui essayait d'expliquer la chose.
19:28 Ils ont alors prétendu que ces histoires de cadavres étaient probablement imputables à différents tests de parachute.
19:34 Au cours de ces tests, on utilisait des mannequins de la taille d'un homme pour étudier le comportement des parachutes au cours de la descente.
19:43 Ces tests ont eu lieu en 1950, pas en 1947, mais peu importe.
19:49 C'est là l'explication de l'US Air Force.
19:52 Dans le deuxième rapport, comme les questions continuaient sur la présence de cadavres et de choses comme ça,
19:59 l'armée niait, alors elle a dit "on va expliquer ça".
20:02 En fait, elle explique le deuxième crash.
20:04 Après avoir expliqué le premier en disant que c'est du ballon, ce qu'elle veut dire,
20:08 elle explique le deuxième en disant "alors bon, est-ce que ce sont des gens qui seraient...
20:13 est-ce que les témoins n'auraient pas été pris... là, ils ont des problèmes de mémoire maintenant".
20:17 C'est la manière d'Alzheimer qui tombe un peu sur les témoins,
20:22 qui ne font plus la différence dans le temps avec ce qui s'est passé.
20:26 Et on dit "oui, mais ils ont mélangé des souvenirs de choses qui se sont passées
20:29 dans les zones d'essais autour de Roswell dans le Nouveau-Mexique,
20:33 des années 1947 jusqu'à 1964,
20:37 puisqu'il est mentionné des sondes de la NASA,
20:42 dont on fait des essais au sol, qu'on aurait pu prendre pour des soucoupes volantes.
20:46 Et les mannequins, c'est pareil, ils ont mélangé des tas d'histoires
20:50 des années 40 et 50, de gens qui avaient eu
20:54 soit des essais avec des vrais mannequins pour voir les effets des écrasements d'avions,
20:59 de ballons ou autre chose comme ça, soit des vrais accidentés,
21:03 puisqu'on montre la photo d'un aviateur qui a une tête qui poursoufflait,
21:09 et on a dit "voilà, c'est pour ça, ils ont tout confondu, tout mélangé,
21:13 la population a été prise, et donc, ils ont tout mélangé ça,
21:18 et ils ont forgé cette histoire du deuxième crash à partir de ces événements hétéroclites,
21:23 et dans le temps et dans l'espace."
21:25 Pour l'Air Force donc, toute cette saga de Roswell n'a rien à voir avec des visiteurs d'outre-espace.
21:32 L'écrasement et la récupération des prétendus cadavres d'extraterrestres
21:36 ne seraient qu'un amalgame d'événements à caractère militaire survenus dans le désert de Roswell
21:40 entre 1947 et 1965.
21:43 Une explication que plusieurs refusent de croire aveuglément.
21:47 J'ai lu le rapport de l'armée de l'air américaine,
21:56 de fait, les deux rapports de l'US Air Force sur les incidents de Roswell.
22:00 L'un des deux s'intitulait, je crois, "Roswell case closed".
22:03 Et je dois dire que ça m'apparaît assez convaincant.
22:09 Ils ont fait des efforts évidents pour trouver le maximum d'informations possibles sur le sujet,
22:15 et je crois qu'ils ont fait du mieux qu'ils pouvaient pour rendre publique leur interprétation des faits.
22:22 Bien sûr, il peut y avoir quelques omissions en matière d'informations,
22:30 mais je ne vois là aucun motif de suspicion.
22:33 Ça fait partie de la manière dont fonctionnent les gouvernements et les grandes bureaucraties.
22:37 Moi-même, il m'arrive d'égarer un document que j'ai rédigé il y a une semaine,
22:40 alors je ne blâmerai personne s'il manque un document vieux de 50 ans.
22:44 Je crois toutefois que cette tentative de lier l'incident de Roswell avec des mannequins
22:52 destinés à des tests de sécurité étaient plutôt malheureuses,
22:56 car les dates ne concordent pas, et c'était un peu maladroit de nous servir cet argument.
23:03 Mais encore là, ils essayaient peut-être de répondre au mieux de leur connaissance
23:07 à ces allégations de cadavres humanoïdes.
23:10 Mais je crois que cette portion manquait peut-être de pertinence.
23:13 Sur la question des trains de ballons moghuls,
23:18 moi je peux faire, il est assez facile à mon avis,
23:21 de présenter quelques objections très simples sur cette thèse.
23:27 D'abord, il paraît quand même très peu crédible que le commandant de la base des bombardiers atomiques
23:34 ait publié un communiqué de presse disant que ce soit trompé,
23:41 il n'ait pas été capable d'identifier des ballons,
23:44 parce que le train de ballons moghuls c'était 20 ou 25 ballons attachés à un câble,
23:49 ce sont toujours des ballons,
23:51 et il n'y a pas eu de prédiction de la façon dont ils se trouvaient.
23:54 Donc, il faut être quand même assez ballot, si j'ose dire,
23:57 pour prendre des ballons pour une soucoupe volante.
24:00 Et c'était l'élite de l'armée de l'air ces gens-là.
24:03 Premièrement. Deuxièmement, il y a une anomalie tout à fait insolite
24:07 qui n'est toujours pas bien expliquée, c'est comment ça se fait,
24:10 ayant fait cette erreur, qu'ils ont pris l'initiative de l'annoncer au monde entier, à la presse.
24:17 Ça c'est une anomalie.
24:19 Et si c'est vrai qu'ils ont fait cela de leur propre initiative,
24:24 il aurait dû être sévèrement sanctionné le Colonel Blanchard.
24:27 Or il a fait une très belle carrière, il a grimpé jusqu'au grade général 4 étoiles.
24:33 Et donc là il y a une première difficulté.
24:36 Une autre difficulté, qui est très simple,
24:41 c'est qu'on a retrouvé l'un des deux responsables qui était allé sur le terrain,
24:46 on menaçait le commandant Marcel qui a expliqué que ces débris étaient extraordinaires,
24:52 mais il a été contesté.
24:53 Or il était en compagnie du capitaine Sheridan Cavite, l'homme du contre-espionnage,
25:00 qu'on a fini par interroger, l'armée de l'air l'a interrogé,
25:03 il y a un entretien de 30 pages dans le gros rapport de l'armée de l'air,
25:07 et on essaie de lui faire dire qu'il avait effectivement vu un train de ballon.
25:11 Mais il s'y refaisait absolument.
25:13 Il n'a absolument pas vu cela, il s'en tient à l'explication du lamentable ballon météo avec sa cible radar.
25:23 Donc là c'est une autre anomalie tout à fait incroyable,
25:27 parce qu'il aurait dû au moins faire le geste, même s'il ne se rappelait plus très bien,
25:31 de dire "ah bah oui vous avez raison, ça devait être ça, c'était un train de ballon".
25:35 Il s'y refaisait absolument, ce qui est très très curieux.
25:38 Donc les deux témoins qui étaient sur place, l'un comme l'autre,
25:43 n'ont absolument pas vu le train de ballon mogul qu'ils étaient censés avoir découvert.
25:48 Le rapport sur Roswell disait essentiellement que ce qu'on avait récupéré n'était ni un extraterrestre,
25:53 ni une soucoupe volante.
25:55 Et je crois que personne n'a été choqué par ça.
25:58 Personne ne s'attendait à ce que le gouvernement dise autre chose,
26:01 et de fait le gouvernement a simplement raconté une histoire à laquelle tout le monde s'attendait.
26:05 Personnellement je ne crois pas que Roswell soit un cas d'écrasement de soucoupe volante d'origine extraterrestre.
26:11 Je ne suis pas absolument certain que ce soit là une explication valable aux ovnis.
26:16 Par ailleurs je crois que les ovnis sont bien réels, mais je n'endose pas cette explication.
26:21 C'est pourquoi je ne suis pas très inquiété par le fait que Roswell n'était pas une affaire de récupération d'extraterrestres,
26:27 et je crois que le gouvernement pourrait bien avoir dit la vérité à ce propos.
26:31 Ce qui m'inquiète davantage à propos des rapports de 1995 et 1997,
26:36 de même qu'avec ceux qui ont précédé, c'est qu'ils contiennent également des mensonges,
26:40 et que nous savons que le gouvernement ment sur la question des ovnis.
26:43 Je crois quant à moi que ces mensonges sont légitimes, car il ne veut pas dévoiler d'informations
26:47 quant à ses méthodes, ses sources et ce genre de choses.
26:50 Et c'est assez normal.
26:52 Je crois également qu'il ment parce qu'il craint une réaction de panique de la part de la population.
26:57 Et qu'il sent que soumis à certaines informations, la population pourrait effectivement paniquer.
27:02 Vous savez, on évoque encore l'adaptation que Orson Welles avait faite de la guerre des mondes,
27:06 et cette panique qui avait envahi New York.
27:08 Et je crois que cela mène en bonne partie à les actions de nos gouvernements.
27:12 Si nous remontons à l'époque de ces rapports sur Roswell, à ceux de la CIA en 1951,
27:18 nous allons retrouver un commentaire très révélateur qui disait en substance
27:22 qu'ils étaient intéressés par l'étude des communautés.
27:25 En substance, qu'ils étaient intéressés par l'étude des communications entourant le phénomène OVNI.
27:29 Et je ne crois pas qu'il parlait de l'information sur les soccopes volantes,
27:32 je crois plutôt qu'il faisait référence à la manière dont la population réagit à toutes ces histoires.
27:37 Cela a été un thème récurrent des gouvernements, en particulier du gouvernement américain
27:41 qui depuis 50 ans n'essaie pas vraiment de contrôler la population,
27:44 mais qui s'assure plutôt que la population ne deviendra pas, elle, hors de contrôle.
27:49 Alors ce rapport qui n'a pas été publié sous la pression,
27:52 puisque personne ne les a forcés de sortir ce rapport,
27:55 était surtout destiné à retirer une certaine pression des épaules du public.
28:00 De mon point de vue, la validité de cette explication est très faible.
28:06 Elle tient debout uniquement si vous ignorez les témoignages de tous ceux qui ont une connaissance du cas Roswell.
28:20 Ils ont été extrêmement sélectifs dans le choix des documents amenés en preuve pour construire le cas.
28:25 Et c'est particulièrement faible lorsque vous regardez les arguments sur lesquels s'appuie l'Air Force pour défendre sa position.
28:32 On nous dit par exemple que les photographies du prétendu écrasement publié dans le journal Roswell Daily Records,
28:38 le quotidien de Roswell, ressemble à ce qu'aurait eu l'air un ballon mogul.
28:44 Cet argument ne tient pas du tout compte de l'accusation de Jesse Marcel qui affirme, lui,
28:49 que ces débris n'ont rien à voir avec ceux qu'il avait récupérés.
28:53 Et l'explication Mongol repose exclusivement sur ce genre d'argument.
28:58 Le reste de l'explication a surtout à voir avec les dates où ces lancements de ballons auraient eu lieu.
29:03 C'est une explication qui s'appuie sur des arguments bien minces.
29:11 Mon sentiment est que l'US Air Force a ressenti le besoin de tenter quelque chose.
29:15 Car en 1995, le cas Roswell était devenu un véritable problème en matière de relations publiques.
29:21 Un problème auquel on devait faire face d'une manière ou d'une autre.
29:24 Même chose avec le rapport de 1997.
29:27 Si les ufologues accusent l'armée de faire preuve de laxisme vis-à-vis les témoignages pro-Roswell, l'inverse est également vrai.
29:37 En lisant la très abondante littérature sur cette affaire, on est frappé par la faiblesse de nombreux témoignages.
29:42 Des récits pourtant jugés crédibles aux yeux des ufologues.
29:45 Prenons par exemple le témoignage de Glenn Dennis.
29:50 En 1947, Dennis travaillait comme assistant au Ballard Funeral Home, une maison de pompes funèbres de Roswell.
29:57 Au début du mois de juillet, il aurait reçu un appel d'un militaire lui demandant s'il disposait de petits sacs mortuaires,
30:03 comme ceux utilisés pour transporter des cadavres d'enfants.
30:06 Ce à quoi Dennis aurait répondu par la négative.
30:09 Puis plus tard dans l'après-midi, il se serait rendu à la base de Roswell,
30:15 où il aurait vu une étrange machine volante chargée sur un fardier.
30:18 Enfin, le lendemain, dans un café du centre-ville,
30:21 Dennis aurait rencontré une infirmière de la base qui lui aurait confié avoir assisté la veille à l'autopsie d'un extraterrestre.
30:27 Tout dans ce témoignage sonne faux.
30:30 Si l'armée avait réellement récupéré des extraterrestres, elle n'aurait jamais appelé l'assistant du salon funéraire de Roswell
30:36 pour s'enquérir de la grandeur de ses sacs mortuaires.
30:39 Elle n'aurait jamais permis à un civil d'entrer sur la base
30:42 alors qu'elle se trouvait impliquée dans la plus extraordinaire opération de sauvetage de tous les temps.
30:46 Elle aurait encore moins laissé sans surveillance et accessible à n'importe quel badeau
30:51 un camion chargé des restes d'un engin extraterrestre.
30:56 Quant à l'histoire de l'infirmière, Dennis n'a cessé de la modifier au gré de ses interviews.
31:00 Tantôt elle serait morte d'un cancer, tantôt dans un accident d'avion,
31:04 ou encore de sa belle-morte sur une base de la lointaine Angleterre.
31:07 Pourtant, malgré ses nombreuses invraisemblances,
31:10 tous les livres sur l'affaire de Roswell mettent le témoignage de Glenn Dennis en évidence.
31:15 Et ce témoignage n'est qu'un parmi des dizaines d'autres tout aussi fragiles associés à l'affaire de Roswell.
31:20 Preuve que lorsque vient le moment de critiquer l'armée,
31:23 les ufologues voient beaucoup plus aisément la paille dans l'œil de leurs voisins
31:27 que la poutre qui est dans le leurre.
31:29 Quant aux preuves physiques liées à Roswell, du film, de l'autopsie, aux soi-disant débris de l'objet,
31:36 toutes ces prétendues preuves se sont révélées des fraudes sans intérêt.
31:40 L'affaire de Roswell a connu une telle popularité qu'elle donne aujourd'hui l'impression d'être un événement unique dans l'histoire de l'ufologie.
31:50 C'est faux.
31:51 Depuis 1947, on compte plusieurs histoires semblables.
31:54 Par exemple, dans Behind the Flying Saucers, publié en 1950,
31:58 l'auteur Frank Scully parle de cette rumeur voulant qu'un engin étrange et ses occupants se soient écrasés près d'Aztec au Nouveau-Mexique.
32:05 Nous savons aujourd'hui que les informateurs de Scully étaient des escrocs à la petite semaine.
32:09 Mais que cela ne tienne. L'incident d'Aztec fait désormais partie du folklore ufologique.
32:17 Confondu avec le cas Roswell, il y a également celui de Aztec au Nouveau-Mexique,
32:22 où l'on a prétendu qu'une autre saucoupe s'était écrasée.
32:25 Et ici, je crois que nous sommes face à trois hypothèses.
32:28 Une première est qu'une autre saucoupe s'est écrasée.
32:33 Si on suppose qu'elle volait en formation au-dessus du Nouveau-Mexique et qu'on ait trouvé le moyen de les endommager,
32:39 dans ce cas, il est possible que deux d'entre elles se soient écrasées en deux endroits différents.
32:46 La seconde hypothèse est que nous ayons affaire au même appareil,
32:49 dont une portion se serait écrasée au Nouveau-Mexique et l'autre, à Aztec.
32:53 Sincèrement, je crois que c'est la troisième hypothèse qui est la plus plausible.
33:03 Nous savons que l'écrasement de Roswell est un écrasement authentique,
33:06 c'est l'écrasement de quelque chose de bien réel, peu importe la nature de l'objet.
33:09 Je dois dire que le disque réflecteur est l'hypothèse la plus plausible.
33:12 Ce truc en forme de grand disque qui, en 1947,
33:16 était utilisé pour être transporté en haute atmosphère afin d'écouter en quelque sorte dans les coins.
33:21 C'était dix ans avant la mise en orbite des premiers satellites,
33:24 et il est bien possible qu'il s'agisse de ce genre de saucoupe.
33:27 En présumant que cette hypothèse soit la bonne pour expliquer le cas Roswell,
33:30 il y a certainement eu dans le cas de Aztec,
33:32 beaucoup de confusion entre les informations diffusées dans les journaux et à la radio.
33:37 Et le cas Aztec fait certainement partie des canulars entourant toute l'affaire.
33:41 Que ces canulars aient été élaborés à partir d'un authentique écrasement,
33:44 ou qu'ils aient été le produit de la pure imagination,
33:47 50 ans après ces événements, il est très difficile de faire la part des choses.
33:51 Et il y a les partisans des deux tendances,
33:54 en particulier en Amérique, où on retrouve des témoins qui sont les fils ou les filles des vrais témoins,
33:58 et plusieurs personnes qui estiment que toute cette affaire est un canular.
34:02 En somme, les affaires de Roswell et d'Aztec baignent dans une eau si trouble
34:06 que je crois probable que nous ne sachions jamais la vérité sur le sujet.
34:10 Le 9 décembre 1965, en fin d'après-midi,
34:15 un objet étrange s'écrase dans une forêt près de Kecksburg,
34:20 une agglomération située à 200 kilomètres de Pittsburgh.
34:24 Dans les heures qui suivent, une poignée de volontaires, dont plusieurs pompiers, se rentrent en forêt.
34:28 Là, ils auraient découvert un objet en forme de cloche de la taille d'une voiture compacte.
34:33 L'armée serait aussitôt intervenue en ordonnant aux témoins de garder le silence sur cette affaire.
34:38 À la faveur de la nuit, l'engin aurait été déménagé vers une destination secrète.
34:43 Comme dans le cas de l'affaire de Roswell, il ne fait aucun doute que quelque chose est tombé à Kecksburg.
34:48 Mais alors qu'une poignée de citoyens jurent qu'il s'agissait d'un engin extraterrestre,
34:53 l'armée, elle, prétend que l'objet n'était rien d'autre qu'une météorite.
34:58 Par contre, là, on n'est pas dans des... juste des ouïdies.
35:03 Là, il y a vraiment des témoins qui... il y a même des témoins parmi les pompiers.
35:08 C'est un peu comme... on se retrouve un peu comme à Roswell, avec quand même un certain nombre de témoins qui ont l'air corrects
35:18 et qui racontent une histoire... enfin, l'histoire de Kecksburg, elle a l'air de tenir debout, cette histoire.
35:23 Il serait tombé quelque chose qui était quelque chose de, pour le moins, inhabituel, qui a été récupéré et qui a disparu de la circulation.
35:32 Bon, c'est quelque chose, ça pourrait être peut-être un objet spatial soviétique, enfin...
35:39 On n'en sait trop rien, quand... les descriptions tendraient à penser que ça serait...
35:45 si c'est soviétique, ça serait pas vraiment conventionnel.
35:48 Mais là, il y a une... apparemment, vraiment une récupération de quelque chose.
35:53 Les crashes d'ovnis ne sont pas l'apanage des États-Unis.
35:58 Le 4 octobre 1967, à 19 h 19, l'équipage d'un DC-8 d'Air Canada, en vol à l'est de Sherbrooke, au Québec,
36:06 observe une formation d'objets lumineux qui évolue à quelque 3500 m d'altitude.
36:11 Soudain, deux explosions brisent l'étrange corteil.
36:14 L'un des objets quitte alors la formation et s'éloigne dans l'obscurité, en direction de la Nouvelle-Écosse.
36:23 Avec mon co-auteur Don Ledger, j'ai écrit un livre intitulé "Dark Object".
36:28 C'est une publication populaire à couverture souple qui raconte l'écrasement d'un ovni survenu sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Écosse en 1967.
36:38 C'était durant la nuit du mercredi 4 octobre 1967, par nuit sans lune, où le ciel était clair.
36:45 Ce qui s'est produit, c'est que les habitants de la région ont aperçu un objet lumineux,
36:49 qui mesurait au moins 60 pieds de longueur, formé d'une série de lumières espacées de 15 pieds chacune et qui clignotait en rythme séquentiel.
36:58 En provenance du golfe du Maine, l'objet a survolé la baie durant 5 minutes,
37:03 puis a pris un angle de 45 degrés avant de toucher la surface de l'eau, produisant un éclair lumineux et le bruit d'une explosion.
37:10 Plusieurs habitants ont alors contacté la brigade de la GRC.
37:13 Et il est intéressant de noter que, contrairement à plusieurs cas, personne ici n'a évoqué l'hypothèse d'un ovni.
37:18 On a simplement dit que des lumières, peut-être celles d'un avion, s'étaient écrasées dans l'eau.
37:23 On était préoccupés par les survivants.
37:26 La GRC a dépêché deux voitures et trois officiers sur les lieux,
37:29 et lorsqu'ils sont arrivés sur la berge, ils ont aperçu une lumière jaune pâle qui se déplaçait sur l'eau à environ 8 pieds au-dessus de la surface.
37:36 En observant l'objet avec des jumelles, ils ont repéré un point où on a découvert par la suite une trace de 80 pieds de large par un demi-mile de long,
37:43 formée d'une sorte de mousse jaune qui dégageait une odeur bizarre.
37:47 Les policiers ont réquisitionné deux embarcations, et lorsqu'ils sont arrivés sur les lieux, la lumière avait disparu sous la surface.
37:53 Au point du naufrage, les secouristes notent la présence d'une forte odeur de soufre et des bulles à la surface de l'eau.
38:01 Les marins réalisent que si l'objet est bien un aéronef, il doit faire vite s'ils souhaitent retrouver des survivants.
38:06 Côte à côte, les embarcations remontent vers le sud.
38:09 Mais les hommes ne trouvent rien. Ni débris, ni survivants.
38:14 Les officiers de la GRC, à cause de la nature même de leur travail, ont été les premiers à se rendre sur les lieux.
38:20 Une fois sur place, ils ont travaillé en collaboration avec le Centre de coordination des opérations de secours,
38:27 ainsi qu'avec deux bases de l'armée canadienne, soit celle de Shelburne et la station radar de Baccaro.
38:33 Et il est devenu évident qu'il ne s'agissait pas d'un écrasement d'avion.
38:37 D'ailleurs, leurs propres observations avaient déjà confirmé la chose.
38:40 Ils ont contacté leurs supérieurs à Ottawa, lesquels ont alors pris la décision d'ordonner une exploration sous-marine,
38:46 impliquant la garde côtière et les plongeurs du HMCS Granby.
38:50 Cette recherche s'est poursuivie jusqu'au lundi, alors que l'observation avait eu lieu le mercredi soir.
38:57 Les recherches se sont terminées sans qu'on trouve quoi que ce soit.
39:00 Les autorités n'ont jamais nié qu'elles croyaient qu'un ovni avait plongé dans l'eau.
39:03 Elles ont simplement dit qu'elles n'avaient rien trouvé.
39:06 Toutefois, ce qui est intéressant, c'est que d'après certains documents,
39:09 des résidents de la région ont prétendu avoir récupéré des débris.
39:14 Nous avons d'ailleurs un document qui nous révèle l'identité de la personne qui aurait reçu ces preuves,
39:20 un civil qui agit comme consultant scientifique auprès de la Défense nationale.
39:24 Mais là encore, la réponse officielle demeure « Nous n'avons rien trouvé ».
39:27 L'incident va tomber dans l'oubli.
39:31 Puis, au début des années 1990, l'ufologue Chris Tile entreprend de retrouver
39:36 tous les documents officiels rédigés par les autorités de l'époque.
39:39 Ses recherches attirent bientôt l'attention des producteurs de Sightings,
39:43 une émission américaine qui se consacre aux phénomènes étranges et inexpliqués.
39:47 En 1995, l'apparemment de télévision a financé une exploration sous-marine
39:54 et je leur ai proposé de faire une recherche étalée sur quatre jours
39:57 impliquant de tracer le profil du fond à l'aide d'un sonar
40:01 et d'envoyer des plongeurs explorer les lieux de l'impact.
40:04 La Marine militaire canadienne, la Garde côtière et la GRC avaient déjà fait des recherches à l'époque,
40:13 fermement convaincus que quelque chose avait pénétré dans l'eau.
40:17 Après avoir vérifié avec le Centre de sauvetage de Halifax,
40:22 on savait qu'aucun avion ne manquait à l'appel
40:25 et on avait éliminé l'hypothèse que l'incident soit imputable à un phénomène naturel.
40:29 Il faut dire qu'en 1967, les recherches avaient été faites avec les moyens du bord.
40:33 On avait envoyé deux plongeurs munis de lampes de poche dans une eau où la visibilité est de 5 mètres.
40:38 Mais avec la technologie d'aujourd'hui, une telle recherche est plus facile et pas trop ponéreuse.
40:42 Même si je croyais que nos chances de retrouver des indices étaient faibles,
40:46 il fallait au moins chercher.
40:48 Nous avons donc eu nos quatre jours de recherche avec ces équipements
40:52 et pour être honnête, je dois avouer que nous n'avons rien trouvé d'inusité.
40:56 Mais je ne suis pas découragé car ça prouve tout de même quelque chose.
40:59 Il y a tellement de rapports qui convergent, des documents militaires et des dossiers confidentiels,
41:04 et tous disent clairement qu'on a affaire à un ovni qui a disparu.
41:08 On doit se demander où est passé cet objet de 60 pieds qui n'a laissé ni trace, ni victime, ni rien.
41:18 On dirait bien que ça nous a filé entre les doigts et cette histoire demeure un grand mystère.
41:23 Si l'affaire de Shag Harbor demeure en effet un mystère,
41:27 d'autres histoires d'écrasement sont beaucoup moins intrigantes et désintéressées.
41:31 À l'été de 1989, les milieux ufologiques apprennent qu'un écrasement d'ovni serait survenu
41:36 dans le désert du Kalahari en Afrique du Sud, à la frontière du Botswana.
41:41 D'après les informations fournies par un rapport prétendument officiel de l'armée de l'air sud-africaine,
41:46 le 7 mai 1989, les forces militaires nationales auraient abattu un objet volant inconnu
41:51 à l'aide d'un canon laser expérimental.
41:54 Elles auraient ensuite procédé à la capture de ses occupants, deux créatures humanoïdes.
41:59 Maîtrisées avec difficulté, les êtres auraient été ramenées au quartier général de l'Air Force à Pretoria,
42:04 puis, pour des raisons obscures, expédiées ensuite vers les États-Unis.
42:08 Leur dernière destination connue serait la base aérienne de Ray Pedersen à Dayton, dans l'Ohio.
42:14 Un des cas de récupération d'écrasement qui ne s'est pas produit aux États-Unis,
42:18 contrairement à la majorité des cas en matière d'ovni,
42:21 s'est produit en Afrique du Sud, dans le désert du Kalahari.
42:25 Je n'ai pas personnellement fait d'enquête sur ce cas,
42:28 mais j'ai en revanche une grande confiance dans la recherche faite par Cynthia Hind,
42:32 qui malheureusement est décédée récemment.
42:35 Elle a été la première à enquêter sur les cas,
42:38 et elle en a conclu qu'il s'agit probablement d'un cas de récupération d'écrasement
42:42 et qu'il s'agit probablement d'un canular.
42:45 Sa théorie est que quelqu'un fabriquait délibérément des preuves
42:48 dans le but d'écrire un livre, d'inventer une histoire, de faire une série télé ou un autre truc du genre.
42:53 Je ne peux pas vraiment commenter cette affaire puisque je n'étais pas là,
42:56 que je n'ai pas vu les preuves et que je n'ai pas personnellement interviewé qui que ce soit à propos de cette affaire,
43:01 mais j'ai beaucoup de respect pour Cynthia Hind.
43:03 Elle a un très fort parti pris en faveur de l'existence des ovnis,
43:06 elle croit qu'ils sont d'origine extraterrestre, qu'ils nous viennent d'autres planètes,
43:10 ce qui ne correspond pas exactement à mes propres croyances,
43:13 et pourtant, en contradiction avec son opinion personnelle,
43:15 elle n'était pas du tout convaincue par les preuves apportées.
43:18 En ce qui me concerne, ça m'a donné davantage de raison de douter de ce cas,
43:21 mais au-delà de ces faits, je n'ai pas davantage d'informations sur ce cas précis.
43:26 Parmi les éléments dénoncés par la regrettée Cynthia Hind,
43:29 il y a le fait que le soi-disant rapport officiel ait été écrit en anglais plutôt qu'en africain,
43:33 la langue officielle du gouvernement de Pretoria.
43:36 Le fait également que le dit document soit jalonné de grossières fautes d'orthographe,
43:40 et enfin surtout, le fait qu'on y retrouve la mention du grade de Squadron Leader,
43:44 alors que ce titre n'existe pas dans l'armée sud-africaine,
43:47 mais uniquement dans la Royal Air Force britannique.
43:50 Ajoutez à cela que le document a été rendu public par un certain James Van Gronen,
43:54 un escroc notoire.
43:56 La littérature fourmille d'histoires d'écrasement d'ovnis,
44:00 et ces incidents ont tous un élément commun, l'absence de preuves physiques irréfutables.
44:05 Si des engins extraterrestres se sont réellement écrasés sur notre planète, où sont-ils?
44:10 À l'instar du film Les aventuriers de l'Arche perdue,
44:14 ces débris dorment-ils dans des caisses oubliées quelque part dans un immense hangar,
44:18 perdu au milieu d'autres caisses?
44:20 Et ces prétendus cadavres d'extraterrestres retrouvés à Roswell, où sont-ils?
44:25 Avec tous ces écrasements, il est difficile d'imaginer comment tous ces débris, sans exception,
44:30 auraient pu être récupérés par l'armée.
44:32 Difficile aussi de croire qu'au fil des ans, aucun militaire n'ait été tenté de photographier
44:37 ou de filmer l'une ou l'autre de ces soucoupes accidentées.
44:40 En 4-6 minutes, on a filmé des exécutions, des meurtres, des viols, des essais nucléaires,
44:44 d'horribles expériences génétiques.
44:46 Mais des soucoupes volantes écrasées?
44:48 Jamais.
44:49 On dit que l'absence de preuves n'est pas forcément la preuve de l'absence.
44:53 Mais après toutes ces années, le dossier des écrasements d'ovnis est demeuré si pauvre
44:58 que l'adage n'apparaît plus comme une vérité, mais comme une consolation.
45:03 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:06 Mais l'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:09 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:12 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:15 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:18 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:21 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:24 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:27 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:30 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:33 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:36 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:39 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:42 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:45 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:48 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:51 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:54 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
45:57 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
46:00 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
46:03 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
46:06 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
46:09 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
46:12 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
46:15 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
46:18 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
46:21 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
46:24 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
46:27 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.
46:30 L'absence de preuves n'est pas forcément la preuve d'une réalité.