zemmour sur LCI le 21 mai 2023

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00:00 Eric Zemmour, invité du Grand Jury RTL-LCI, Le Figaro, le président de Reconquête.
00:07 Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, Olivier Bost.
00:24 Bonjour à tous et bienvenue dans ce Grand Jury. Bonjour Eric Zemmour.
00:27 Bonjour. Vous êtes le président du parti Reconquête.
00:30 Alors sans aucun député à l'Assemblée Nationale, vous avez fait de l'agitation sur le terrain à votre façon d'exister.
00:37 Mais à Saint-Brévin, où le maire a démissionné cette semaine, êtes-vous allé trop loin ?
00:42 Pareil lorsque vous voyez des militants Reconquête dans des manifestations de l'ultra-droite.
00:47 Nous parlerons aussi du projet sur l'immigration que les Républicains aimeraient bien imposer à Emmanuel Macron.
00:53 Il sera aussi question de votre avenir politique. Passe-t-il par les élections européennes ?
00:58 Vous nous direz tout ça, Eric Zemmour.
01:00 Pour poser vos questions à notre invité, c'est sur les réseaux sociaux que ça se passe avec le hashtag #LeGrandJury.
01:07 Marie-Pierre Haddad de la rédaction de RTL scrute ces réseaux sociaux et nous alertera avec ce signal.
01:13 Et pour vous interroger, à mes côtés, Louis Boachaud du Figaro.
01:18 Bonjour.
01:19 Et Céla Bougrillou de TF1 LCI.
01:23 Eric Zemmour, il y aura une manifestation de soutien mercredi au maire démissionnaire de Saint-Brévin, Yannick Moraise.
01:29 Via un tweet, vous avez condamné l'incendie criminel qui a ciblé sa maison. C'est la bougrillou.
01:34 Oui, vous avez été le fer de lance de cette contestation contre Yannick Moraise, contre l'installation d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile.
01:42 Est-ce qu'aujourd'hui, vous considérez que votre parti a une part de responsabilité dans ce qui s'est passé ?
01:48 Je vous écoute là, je vous écoute la présentation, j'écoute votre question.
01:53 Et je tiens à vous dire que je suis en désaccord total avec chaque mot que vous prononcez.
01:58 Premièrement, cher monsieur, je n'ai pas de député à l'Assemblée nationale, mais j'ai des élus, j'ai 400 élus dans les conseils municipaux, dans les conseils régionaux.
02:07 Même j'ai deux sénateurs. Donc vous voyez, ce n'est pas parce qu'on n'est pas à l'Assemblée nationale qu'on fait...
02:13 C'est un autre aspect sur lequel on pourra en venir.
02:15 Je vous ai laissé présenter comme vous vouliez. Maintenant, je vous reprends parce que je ne suis d'accord avec aucun mot.
02:19 Vous savez que chez moi, les mots ont une importance.
02:22 Et vous dites "je fais de l'agitation ma méthode", c'est faux.
02:27 C'est faux. Je conteste les décisions qui sont prises de placement des migrants, de répartition des migrants.
02:34 Le gouvernement a décidé de répartir 2000 migrants par mois ailleurs que dans la région parisienne.
02:40 Je le conteste et je défends le droit des gens qui habitent là de se protester et de les empêcher.
02:48 C'est ce que j'ai réussi à Calac et ailleurs.
02:51 - Et à Saint-Brévent aussi. - Et le gouvernement a été harcelé. Vous n'avez pas encouragé cela au départ ?
02:54 - Non mais je voulais d'abord répondre à votre collègue.
02:56 Maintenant, évidemment, j'ai condamné et je condamne la façon dont a été traité ce maire.
03:04 C'est absolument scandaleux. Ce n'est pas dans mes méthodes. On ne brûle pas la maison d'un élu, encore moins de n'importe qui, mais encore plus d'un élu.
03:13 On n'agresse pas des gens. Je le démonce et je le condamne.
03:19 Deuxièmement, parce qu'il ne faut pas s'arrêter là, les élus ne sont pas les seuls.
03:25 Je vois une émotion légitime, mais les élus ne sont pas les seuls responsables d'autorité à être agressés en permanence.
03:32 - On en parlera tout à l'heure. - Non, on n'en parle pas tout à l'heure, on en parle maintenant.
03:35 Parce que c'est lié. Il y a les policiers, les pompiers et d'autres, dont on pourrait effectivement sanctionner plus sévèrement.
03:43 Mais j'observe depuis 15 jours, parce que ça fait bien 15 jours qu'on me parle de ça, et qu'on essaye de nous mettre la responsabilité sur le dos.
03:54 Je tiens à dire que je vois bien l'opération de manipulation, je dis bien de manipulation médiatique, qui est à l'oeuvre.
04:03 - Non mais c'est aussi parce que, pardonnez-moi de vous interrompre, vous avez fait parvenir une lettre aux habitants de Saint-Brévent-les-Pins,
04:08 huit jours après l'incendie criminel qui a visé la maison de ce maire, dans laquelle vous dites "Cela signifie qu'un beau matin, des cars arriveront dans votre commune,
04:16 amenant des hommes, car il s'agit la plupart du temps d'hommes, originaires d'Afrique subsaharienne ou d'Afghanistan,
04:21 âgés de 18 à 30 ans, qui s'installeront chez vous. Est-ce que vous n'avez pas jeté de l'huile sur le feu, comme certains, y compris au sein de la majorité,
04:28 ou d'autres oppositions l'affirment aujourd'hui ? - J'ai dit la vérité.
04:32 - Oui mais est-ce que c'était le bon moment, une semaine après l'incendie criminel de la maison de cet homme ?
04:38 - Chère madame, il n'y a pas de bon moment. Vous savez, c'est toujours la même discussion. Vous vous souvenez de la polémique autour du crime affreux de cette pauvre enfant Lola ?
04:46 Qui en parle aujourd'hui ? On m'a expliqué la même chose, ce n'est pas le bon moment.
04:50 - Là aussi on a dit que vous aviez instrumentalisé la mort de cette pauvre fille, dans le sens où vous aviez créé des noms de tout de même.
04:55 - Mais ça c'est un prétexte. Il n'y a pas de bon moment. Voilà. Moi, j'en parle tout le temps, et à chaque fois, parce que pour moi, c'est le problème existentiel de la France.
05:05 Vous avez suivi ma campagne présidentielle, vous ne pouvez pas dire que je dis des choses différentes qu'il y a un an.
05:10 Mais je voudrais continuer. Je tiens à vous dire qu'aujourd'hui, la violence, puisqu'on parle de violence, oui, il y a de plus en plus de violence en France, mais elle a deux sources principales.
05:20 La première, c'est une violence politique, venue de l'extrême gauche. Ce n'est pas l'ultra droite, comme on dit maintenant, qui agresse les policiers, qui leur envoie des cocktails Molotov, qui brûle leur voiture, qui les blesse par centaines.
05:35 - Non, mais il y a aussi des manifestations d'extrême droite aujourd'hui, qui sont dans le viseur du gouvernement.
05:41 - Attendez, laissez-moi finir. On n'est pas là pour débattre. Je réponds à vos questions. Donc je vais répondre à vos questions.
05:47 Donc je dis, la violence politique principale est celle de l'extrême gauche, de l'ultra gauche, appelez-la comme vous voulez.
05:54 D'ailleurs, M. Mélenchon et le groupe LFI et la NUPES ont reçu en grande pompe le patron de la Jeune Garde, qui est un groupe prétendument antifa, et qui a pour rôle et pour mission d'harceler tous les gens qu'il considère comme de droite.
06:11 J'en suis la victime permanente, partout où je passe pour dédicacer mon livre, puisque comme vous savez, j'ai un livre aujourd'hui qui paraît depuis deux mois.
06:21 Je vais dans toute la France pour faire dédicacer mon livre, et j'ai 200 à 300 prétendus antifa qui nous harcèlent, qui nous insultent, qui nous jettent des pierres, qui nous jettent des mots de terre,
06:32 qui sont obligés, les policiers sont obligés de les repousser à des centaines de mètres. Ça, c'est la violence politique.
06:38 Et puis, chère madame, puisque vous vous inquiétez de la violence, il y a une violence bien plus profonde, et qui dute depuis des décennies, et qui touche tous les Français,
06:49 et qui est ce que j'appelle la violence issue de l'immigration, qu'elle soit française, plutôt de nationalité française, ou étrangère.
07:00 Moi, j'appelle ça le djihad du quotidien.
07:03 Ça va dans un continuum de violence, ça va des insultes, sales français, sales gaulois, jusqu'au meurtre, que j'appelle francocide, en passant par les vols, par les viols, par les raquettes.
07:17 Ça, c'est une violence permanente, et que subissent tous les Français. Parce que vous me parlez de la violence d'ultra-droite.
07:22 Moi, j'aimerais vous demander, quelle femme dans le métro s'est fait agresser par l'ultra-droite ?
07:28 Quelle... Combien de gens d'ultra-droite dans les prisons ? Quelle gens s'est fait agresser, raqueter ? Quel enfant à l'école se fait raqueter par l'ultra-droite ?
07:38 Répondez, chère madame, j'aimerais savoir.
07:40 - Non mais, ce n'est pas à moi de répondre aux questions, mais ça ne mérite... - D'accord, donc il n'y a pas de réponse.
07:42 - On a aussi le droit de vous poser des questions sur les sujets qui nous intéressent.
07:46 - Mais, vous dénoncez, vous, une manipulation. Vous dites, il y a une manipulation pour faire croire à des violences d'ultra-droite.
07:53 L'agression, le harcèlement et même, il a qualifié d'attentat contre son habitation pour le maire de Saint-Brévin.
08:01 Comment vous qualifiez ça ? C'est bien des faits, ce n'est pas une manipulation ?
08:05 - Ah, ça c'est un fait, c'est un scandale, je le dénonce, ce n'est pas dans mes méthodes et je le conteste.
08:10 - Et est-ce que vous appelez vos militants à continuer la mobilisation contre le transfert de migrants malgré la démission du maire, malgré l'émoi de la société ?
08:19 - Vous savez, cher monsieur, vous posez la très bonne question. Je vais vous dire deux choses.
08:24 D'abord, il ne faut pas s'étonner que le grand remplacement à l'œuvre en France depuis des années finisse par provoquer des réactions vives, voire violentes.
08:39 Quand je dis ça, je ne les approuve pas, je ne les légitime pas.
08:44 Je dis simplement que ça va devenir de plus en plus fréquent car les Français se rendent compte de plus en plus qu'ils sont remplacés par une autre population, un autre peuple et une autre civilisation.
08:55 Et forcément, forcément, ça pousse certains à avoir des réactions démesurées.
09:00 - Ça peut être aussi des propos. Des propos politiques aussi de votre part peuvent inciter à une sorte de violence.
09:06 - Non, ça justement, je vais répondre à ça et je vais répondre à cette question.
09:11 Je vois bien pourquoi vous me dites ça. Parce que vous avez l'habitude, vous journalistes et vous médias, je l'analyse longuement dans mon livre, à faire de l'intimidation.
09:22 Et ça marche. Ça a marché avec les Républicains qui depuis 30 ans ou 40 ans ont renoncé à appliquer tout leur programme.
09:31 Vous savez, je me souviens, j'étais jeune journaliste, quand M. Giscard d'Estaing parlait d'invasion, quand M. Giscard d'Estaing proposait la suppression du droit du sol,
09:41 il a été de même traité de fasciste, de pétainiste et on lui a dit qu'il mettait de l'huile sur le feu.
09:47 Exactement comme vous, chère madame, vous voyez, vos grands frères ou vos grandes sœurs appliquaient les mêmes méthodes.
09:53 Et donc LR s'est tué et donc LR n'a rien fait.
09:56 Pareil pour le RN. Aujourd'hui le RN ne dit plus rien parce que vous avez réussi à les intimider et que ça correspond à la stratégie de Marine Le Pen de dédiabolisation.
10:08 Seulement à force de se dédiaboliser, on renonce à tout. Et vous avez gagné encore une fois.
10:14 Donc je vous préviens, franchement et sereinement et loyalement, vous ne gagnerez pas avec moi.
10:22 Moi je continuerai à dire exactement ce que je pense de l'immigration, du grand remplacement.
10:30 Vous ne m'intimiderez pas. Vous l'avez bien compris.
10:34 - On va continuer de vous poser des questions sur l'extrême droite ou l'ultra droite.
10:40 D'ailleurs vous refusez le qualificatif d'extrême droite, mais ceux qui ont manifesté cagoulé à Paris le 6 mai, étaient-ils d'extrême droite ?
10:48 - Je connais pas ces gens.
10:50 - Vous connaissez personne ?
10:52 - Excusez-moi, le GUD, vous savez, c'est pas mes amis. Je crois que vous devez demander à Marine Le Pen ses vieux amis avec qui elle était jadis en boîte de nuit et à qui elle a donné beaucoup d'argent public dans innombrables campagnes électorales.
11:07 Moi vous savez, le GUD, quel est leur slogan ? J'ai regardé. C'est "Europe, jeunesse, révolution".
11:14 Moi je préfère la France à l'Europe, je ne suis pas pour le jeunisme et la révolution, c'est pas vraiment ma tasse de thé.
11:22 Je pense qu'on a fait beaucoup de bêtises depuis deux siècles avec nos idées révolutionnaires.
11:26 Donc vous voyez, c'est pas mon horizon.
11:29 - De la même manière, c'est pareil.
11:31 - Je répète, vous trouverez toujours 30 gars qui manifesteront dans la rue avec des cagoules, avec tout ce que vous voulez.
11:39 Je vous le répète, la violence aujourd'hui, la violence politique est de l'extrême-gauche et la violence, le djihad du quotidien, c'est de l'immigration.
11:49 Vous ne m'en ferez pas sortir de là.
11:51 - Il n'y a pas de risque de violence ou de dérive violente de la part d'une part de l'ultra-droite ?
11:56 - Cher monsieur, la dernière fois que l'extrême-droite a menacé la République, c'était le 6 février 1934.
12:02 Ça va faire un siècle bientôt. Et encore, à l'époque, l'Action Française, puisque je vous ai entendu en parler, avait refusé le coup d'État et de marcher sur l'Elysée.
12:13 Donc vous voyez, c'est une très très vieille histoire.
12:16 - Est-ce que c'est une bonne chose, comme le fait Gérald Darmanin, d'interdire a priori ce type de manifestation ?
12:22 - Bah, c'est tout simplement illégal.
12:25 Et c'est tout simplement contraire à la jurisprudence du Conseil d'État,
12:28 puisqu'on m'explique en permanence, on me donne des leçons en permanence d'État de droit.
12:33 Là, je prends le ministre en flagrant délit d'infraction à l'État de droit,
12:38 puisque c'est une vieille jurisprudence, là aussi de la même époque.
12:41 D'ailleurs, cher monsieur, vous voyez, il n'y a pas de hasard.
12:43 Une jurisprudence du Conseil d'État de 1933, qui est l'arrêt Benjamin,
12:46 et qui interdit toutes ces interdictions, a priori.
12:51 Il faut, selon la proportionnalité par rapport aux risques contre l'ordre public.
12:56 Vous voyez ? Vous me rajeunissez.
12:58 - Est-ce que si des individus sont identifiés comme dangereux,
13:01 il faut les arrêter préventivement ?
13:03 C'est ce que vous avez défendu concernant les Black Blocs d'extrême gauche.
13:06 Est-ce qu'il faut appliquer le même régime à ces militants-là,
13:09 s'ils sont identifiés comme dangereux ?
13:10 - S'il s'avère que ces gens-là sont violents, et qu'ils ont été violents,
13:15 à la manière des Black Blocs, c'est-à-dire qu'ils ont tout cassé, pillé,
13:19 frappé des policiers, brisé des devantures de magasins,
13:24 oui, il faudrait appliquer la méthode préventive,
13:29 que je vous rappelle, on applique pour les supporters de football.
13:33 Et que le Conseil d'État, c'est une des bizarreries de sa jurisprudence,
13:38 et que le Conseil constitutionnel aussi, ont autorisé pour les hooligans,
13:43 les supporters de football, l'arrestation préventive,
13:46 et pas pour les Black Blocs.
13:48 - Dans un cas c'est dans un stade, dans l'autre c'est la rue.
13:50 - Et alors ?
13:51 - C'est la même chose, il y a une liberté, et venir dans la rue,
13:53 il y a aussi une liberté d'aller au stade, vous savez cher monsieur.
13:56 - Bon, une accapellation sur les réseaux sociaux d'ailleurs,
13:58 sur ce sujet, Marie-Pierre Haddad.
14:00 - Oui, concernant la manifestation du 6 mai,
14:04 la phrase qui a été prononcée par Marine Le Pen, c'était
14:07 "En République on ne manifeste pas masqué et en uniforme, c'est inadmissible,
14:10 je considère que ces provocations ne peuvent pas être tolérées",
14:13 ça a été énormément repris sur les réseaux sociaux,
14:14 est-ce que vous dites la même chose ?
14:16 - Vous voyez, c'est exactement ce que je vous dis.
14:20 Marine Le Pen immédiatement, intimidée, se justifie.
14:24 Bon c'est normal, elle a des incoïncances.
14:27 Moi si vous voulez, ce n'est pas mon sujet,
14:31 je ne tomberai pas dans vos panneaux, je vous le répète.
14:34 La violence aujourd'hui ce n'est pas 30 gars cagoulés.
14:37 La violence aujourd'hui c'est l'extrême gauche d'une part,
14:39 et le djihad du quotidien d'autre part.
14:41 Vous ne me ferez pas dévisser de cette ligne.
14:44 Il faut arrêter d'inventer des sujets,
14:48 je l'explique dans mon livre,
14:50 c'est une méthode journalistique que j'ai pu approcher de près.
14:53 J'appelle ça "quand le rien devient le tout".
14:56 Vous inventez des événements,
14:58 il y a 30 personnes qui défilent dans la rue,
15:00 et vous en faites un événement national voire mondial.
15:04 Je ne marche pas dans vos combines.
15:06 - Pour le coup on n'a pas inventé l'événement, mais est-ce que...
15:08 - Non mais vous avez inventé la mise en scène médiatique.
15:10 - Est-ce qu'il n'y a pas un risque derrière tout ça,
15:12 pour votre parti, et là je parle sur le plan politique,
15:15 de devenir finalement l'amicale,
15:18 ou en tout cas le refuge d'une partie des infréquentables de l'extrême droite ?
15:22 - Je vous répète, cher monsieur, vous m'avez parlé du guide,
15:25 du guide, je ne les connais pas.
15:27 Ce sont des amis, si j'ai bien compris, des vieux amis,
15:31 monsieur Lousteau, etc. et d'autres,
15:34 de Marine Le Pen, qui maintenant les renvoie à leur rang de comptable.
15:38 Bon, moi, j'ai pas de problème,
15:41 mes amis sont beaucoup plus fréquentables apparemment,
15:44 mais encore une fois, ce n'est pas mon sujet.
15:47 Pardonnez-moi, on peut passer l'heure là-dessus,
15:49 je vous répondrai toujours la même chose, je vais peut-être vous lasser.
15:52 - Bon, j'ai attaqué l'émission, et vous l'avez contesté,
15:54 sur le fait que vous aviez misé sur une forme d'activisme.
15:57 Cela dit, si on regarde les choses,
15:59 vous avez organisé et soutenu des manifestations
16:02 contre des centres d'accueil de migrants,
16:04 vous avez effectivement tenté politiquement
16:07 de récupérer le meurtre de la jeune Lola,
16:09 vous avez aussi lancé un réseau parents vigilants
16:12 contre des dérives woke à l'école.
16:14 Quel bilan tirez-vous depuis la rentrée,
16:16 puisque tout ça vous l'avez fait depuis la rentrée,
16:18 de cette forme d'activisme ?
16:20 - Ecoutez, d'abord, je n'appelle pas ça activisme.
16:23 Activisme a une connotation péjorative.
16:26 C'est comme vous dites, j'ai tenté de récupérer le meurtre de cette pauvre enfant Lola.
16:31 Je n'ai pas tenté de récupérer,
16:33 j'ai simplement alerté le pays sur ce meurtre odieux
16:37 par une femme maghrébine algérienne
16:40 qui n'aurait jamais dû être en France
16:42 puisqu'elle était susceptible d'une OQTF,
16:44 donc d'une expulsion.
16:45 Vous voyez, ce n'est pas de la récupération.
16:47 - Vous savez ce qu'on vous reproche, Eric Zemmour,
16:49 c'est la promotion notamment de hashtags en ligne,
16:51 peut-être justement sur la stratégie Vitale,
16:54 une pétition pour recueillir les données des gens.
16:57 - Je ne répondrai pas à votre question.
16:58 - Et comme vous le disiez, l'achat de noms de domaines au nom de Lola.
17:01 - C'est un prétexte bidon.
17:03 - Ça existe, ce sont des meurtres, ça n'est pas un prétexte.
17:07 - Et contre la vie des parents.
17:09 - Donc maintenant je vais répondre globalement.
17:11 Vous savez, vous avez cité tout ce que j'ai fait depuis un an, entre autres.
17:15 Je constate plusieurs choses.
17:17 Je constate par exemple que aujourd'hui,
17:20 les députés RN font des colloques sur l'idéologie woke.
17:26 Alors qu'il y a un an, ils méprisaient cela,
17:29 ils disaient "ça c'est bon pour Eric Zemmour".
17:32 Je note que M. Bardella reprend même
17:35 mes expressions de mes vieux livres dans "Le Suicide français".
17:39 Il dit "il faut déconstruire les déconstructeurs".
17:42 Je ne lui ferai pas payer de droit d'auteur, qu'il ne s'inquiète pas.
17:45 Je constate par ailleurs que désormais,
17:48 le Rassemblement National, toujours,
17:50 je lisais dans le JDD de ce matin,
17:53 tournicote autour du thème du grand remplacement
17:57 que Mme Le Pen, il y a un an, avait traité de complotiste.
18:00 Aujourd'hui, ça leur paraît plus sérieux qu'ils ne le croyaient.
18:05 Et puis, je note que LR, désormais,
18:10 entonne, on va en parler j'imagine,
18:12 le grand champ de la lutte contre l'immigration.
18:16 Tout cela, je l'ai dit pendant la campagne,
18:20 je l'ai martelé pendant la campagne, vous pourrez l'attester,
18:24 et j'ai continué pendant un an.
18:26 Les parents vigilants, c'était justement un moyen de répondre
18:29 par la dénonciation et par l'alerte des parents
18:36 qui sont en première ligne contre la progression
18:38 absolument scandaleuse de cette idéologie woke,
18:41 de la progression des minorités raciales, sexuelles,
18:46 avec toutes les théories du genre, transgenre, etc.
18:49 Voyez, aujourd'hui, tout le monde y vient.
18:51 Pourquoi tout le monde y vient ?
18:53 D'abord, peut-être parce que j'ai raison,
18:55 et puis deuxièmement, parce que ça ne vous a pas échappé
18:58 mais dans un an, il y avait des élections.
19:00 Alors tout le monde se réveille et dit
19:02 "Ah, mais non, non, Éric Zemmour, c'est mal ce qu'il dit,
19:05 mais quand même, c'est important l'idéologie woke,
19:07 il faut lutter contre. Ah non, le grand remplacement,
19:10 non, ce n'est pas républicain comme expression,
19:12 mais enfin quand même, il y a bien une submersion migratoire."
19:15 Voilà à quoi je sers.
19:17 Je pense que si les gens, les électeurs,
19:20 votent pour Éric Zemmour, pour reconquête,
19:24 les autres vont dire "Ah bah oui, ce sujet est intéressant."
19:27 Si les électeurs ne votent pas pour Éric Zemmour
19:30 et pour reconquête,
19:32 les autres partis diront,
19:34 comme vous l'avez dit après la présidentielle,
19:37 "Ah, l'immigration, finalement, ce n'est pas un sujet,
19:40 les Français se moquent du grand remplacement."
19:42 Ça, c'est une chose fondamentale.
19:44 Tout le monde vient sur mes thèmes parce que,
19:46 j'en ai fini,
19:48 vous savez, il y a quelqu'un
19:51 que Marine Le Pen connaît bien,
19:53 puisque c'est son père,
19:55 qui disait "Les électeurs préfèrent toujours l'original à la copie."
19:59 - Vous avez évoqué plein de choses,
20:00 et on va maintenant parler effectivement de l'immigration.
20:02 C'est là, Bouiriou, avec la proposition de loi,
20:05 les propositions de loi des Républicains.
20:07 - Oui, les Républicains qui dévoilent aujourd'hui dans le JDD
20:09 leurs deux projets de loi sur l'immigration.
20:11 Un projet pour changer la Constitution,
20:13 un second projet de loi pour durcir les conditions,
20:16 pour obtenir la nationalité française.
20:18 Est-ce que cela va dans la direction
20:20 que vous indiquiez pendant votre campagne ?
20:22 - Alors, j'ai bien lu ce matin,
20:25 attentivement, dans le JDD,
20:27 tout ce dont vous parlez.
20:29 J'y ai retrouvé des choses,
20:31 effectivement, très intéressantes.
20:33 Par exemple, quand M. Retailleau
20:35 a dit très pertinemment,
20:37 je crois que M. Wauquiez l'a dit la semaine dernière,
20:39 qu'aujourd'hui, sur un sujet
20:42 comme l'immigration, mais on pourrait en prendre d'autres,
20:45 mais en particulier sur un sujet pour l'immigration,
20:47 aujourd'hui, la vérité, c'est que la loi ne peut rien faire.
20:50 Puisque les juges,
20:52 Conseil constitutionnel,
20:54 Cour européenne, Cour de justice européenne, Conseil d'Etat,
20:56 ont complètement verrouillé cette question
20:58 par une série de jurisprudence,
21:00 et qu'aujourd'hui, en vérité, ce sont les juges
21:02 qui dirigent sur ce sujet
21:04 et qui conduisent la politique du pays.
21:06 Le politique ne peut rien, la loi ne peut rien.
21:08 La loi ne sert à rien.
21:10 D'ailleurs, depuis 20 ans, on a fait plus de 20 lois
21:12 qui ne servent à rien.
21:14 Donc, il faut reprendre
21:16 le gouvernail
21:18 et l'enlever au gouvernement des juges.
21:20 Vous savez, j'ai écrit un livre qui s'appelait
21:22 "Le coup d'Etat des juges"
21:24 en 1997.
21:26 Je pense que vous alliez encore au lycée
21:28 à cette époque-là. Je pense que
21:30 M. Wauquiez était un étudiant,
21:32 brillant d'ailleurs, à cette époque-là.
21:34 Donc, vous voyez que M. Rotaillot
21:36 faisait ses armes au puits du fou.
21:38 Donc, vous voyez, ce n'est pas une histoire
21:40 récente pour moi. Ça fait 25 ans
21:42 que j'en parle. Donc, effectivement,
21:44 il faut, oui, un référendum
21:46 et des réformes constitutionnelles. J'en avais parlé
21:48 dans ma campagne présidentielle, vous vous souvenez,
21:50 pour régler cette question.
21:52 Ça, c'est une première chose. La deuxième chose,
21:54 j'ai retrouvé, dans le texte
21:56 de loi de LR,
21:58 à peu près
22:00 le projet qui avait été défendu
22:02 par Mme Pécresse pendant la présidentielle.
22:04 Avec
22:06 toutes les ambiguïtés
22:08 que ce projet
22:10 reçelait à mon sens et que j'avais dénoncé
22:12 à l'époque. Je m'explique.
22:14 Il y a des points très positifs avec lesquels
22:16 je suis d'accord. Ils sont d'accord avec moi, mais peu importe.
22:18 Ils disent, par exemple, qu'il faut
22:20 que les demandes d'asile soient déposées
22:22 à l'extérieur de notre pays.
22:24 J'avais demandé la même chose.
22:26 Ils proposent d'autres choses avec lesquelles
22:28 je suis d'accord. L'expulsion des délinquants,
22:30 par exemple. - Et les ambiguïtés, alors ?
22:32 - Alors, les ambiguïtés, elles sont,
22:34 je dirais, essentielles. Parce que
22:36 le programme LR, comme Mme Pécresse
22:38 Naguère, propose
22:40 des quotas.
22:42 La droite n'a toujours pas renoncé
22:44 à ce que Nicolas Sarkozy appelait
22:46 l'immigration choisie,
22:48 qui est en fait un piège.
22:50 Parce que, d'abord,
22:52 ça veut dire qu'on fait rentrer des immigrés,
22:54 qu'on le veuille ou non. Et deuxièmement,
22:56 ces gens-là,
22:58 ils ont eu des familles,
23:00 leurs enfants grandissent, ils peuvent aller
23:02 se marier, ils vont chercher leur femme en Algérie
23:04 ou au Maroc. Qu'est-ce qui se passe ? C'est exactement
23:06 la situation d'aujourd'hui. D'autant plus
23:08 que dans le programme LR, si vous le regardez
23:10 attentivement, vous vous apercevrez
23:12 que, contrairement à moi, ils ne
23:14 bloquent pas le regroupement familial.
23:16 Ils endurcissent
23:18 les conditions. - Est-ce que c'est pas juste plus réaliste
23:20 politiquement de parler d'une immigration choisie
23:22 lorsque vous évoquez une immigration
23:24 zéro dans les faits ?
23:26 Georgia-Melanie, par exemple, en Italie, n'y parvient
23:28 pas, les flux migratoires ont été multipliés
23:30 par quatre en un an.
23:32 - L'Italie n'a pas le même problème que nous. On va parler de l'Italie
23:34 si ça vous intéresse. - Non mais restons sur le
23:36 - Je réponds sur le fond. - Mais sur votre position,
23:38 - C'est pas réaliste. - Vous reprenez là un argument
23:40 de monsieur Ciotti qui dit que
23:42 ceux qui proposent l'immigration zéro ne sont
23:44 pas réalistes et ils parlent même de démagogie.
23:46 J'en déduis donc
23:48 que les grands ancêtres
23:50 de monsieur Ciotti, je parlais
23:52 tout à l'heure de monsieur Giscard d'Estaing,
23:54 je pourrais parler de monsieur Chirac, de monsieur
23:56 Juppé, de monsieur Balladur,
23:58 qui se réunissait en 1991
24:00 de monsieur Sarkozy,
24:02 qui se réunissait en 1991 dans les
24:04 États généraux de l'immigration et qui disait
24:06 à l'époque, cher madame,
24:08 immigration zéro. Il disait même
24:10 que l'islam n'était pas compatible
24:12 avec la république française. Il disait même
24:14 qu'il fallait supprimer les allocations
24:16 familiales et toutes les prestations sociales
24:18 non
24:20 contributives aux étrangers.
24:22 Je note que dans le programme
24:24 de LR aujourd'hui, il n'y a
24:26 plus tout ça. Donc en fait,
24:28 LR, comme d'habitude, et comme
24:30 toujours depuis 30 ans, voire 40 ans,
24:32 habille de
24:34 pseudo-réalisme ses
24:36 renoncements. Donc comme
24:38 il y a les élections dans un an, je le répète,
24:40 ils veulent montrer qu'ils font quelque chose,
24:42 qu'ils sont fermes. Ils ne veulent pas
24:44 que tous leurs électeurs
24:46 arrivent chez Reconquête. Je les comprends.
24:48 Vous savez, j'ai lu quelque part
24:50 que deux tiers de leurs adhérents avaient
24:52 quitté LR cette année. Vous savez,
24:54 je vous disais tout à l'heure que j'allais beaucoup en France
24:56 pour faire dédicacer mon livre. Et j'en profite
24:58 pour déjeuner avec
25:00 la fédération Reconquête du Cru.
25:02 Et je peux constater
25:04 à quel point nombre
25:06 d'anciens adhérents, militants,
25:08 sympathisants de LR
25:10 sont venus à Reconquête.
25:12 Et d'ailleurs, je les salue affectueusement.
25:14 - Très vite. Sur l'échec de Giorgia Meloni,
25:16 en matière d'immigration,
25:18 qu'est-ce que vous dites ? - Je dis que...
25:20 D'abord, vous parlez d'échec.
25:22 Moi, je ne parle pas d'échec. Je dis que
25:24 l'Italie n'a pas le même problème
25:26 que nous. Il faut bien que vous compreniez ça.
25:28 - Elle n'a pas cassé les chutes d'immigration. - Les immigrants,
25:30 en Italie, arrivent en Italie.
25:32 Ils débarquent en Italie. Ce qui pose
25:34 des problèmes monumentaux.
25:36 D'accueil, de délinquance,
25:38 de coûts pour
25:40 canaliser tout ça. Mais il y a
25:42 une grande différence. En Italie,
25:44 ils n'ont pas de droit du sol. Donc il n'y a
25:46 aucun intérêt
25:48 pour une femme à avoir
25:50 un enfant en Italie. Son enfant n'est pas italien.
25:52 Deuxièmement, il n'y a pas
25:54 d'allocation sociale aux étrangers
25:56 en Italie. Elles sont hyper restreintes.
25:58 Rien à voir avec les générosités françaises.
26:00 - D'accord, sur ce que vous décrivez. - Non, non, non.
26:02 - Qu'est-ce qu'ils font les migrants ? - Non, ce qui est important, Eric Zemmour,
26:04 c'est le décalage entre ce que Giorgia Meloni avait
26:06 annoncé et dit lors de sa campagne,
26:08 et ce qu'elle fait aujourd'hui. - Oui, mais...
26:10 Si vous me laissez finir, vous comprendrez tout ça.
26:12 Madame Meloni fait
26:14 comme les Italiens font depuis 40 ans.
26:16 C'est-à-dire que quand
26:18 ils ont des migrants qui arrivent sur leur sol,
26:20 ils hurlent et ils ont raison.
26:22 Parce que, à cause de tout ce que je vous ai dit. Mais qu'est-ce
26:24 qui se passe après ? Ils leur
26:26 disent "Voyez là, il y a des trains.
26:28 À droite, la France, à gauche,
26:30 l'Allemagne. Au revoir, si vous voulez, on vous
26:32 paye un ticket de train." Et les migrants
26:34 s'en vont. Ils n'ont aucun intérêt
26:36 à rester en Italie. Parce que, à cause
26:38 de ce que je vous ai dit. En revanche,
26:40 ils ont tout intérêt à aller en France,
26:42 où ils se font soigner gratuitement,
26:44 où ils vont
26:46 pouvoir avoir leurs enfants qui se deviennent
26:48 français par la magie du droit
26:50 du sol, où ils ont...
26:52 Si il y a des délinquants
26:54 parmi eux, ils auront, grâce
26:56 le laxisme des juges français...
26:58 Voyez, tout ça c'est magnifique en France.
27:00 - Oui, est-ce que le CABE et le LIDL n'illustrent pas
27:02 la difficulté de passer des paroles
27:04 aux actes, y compris quand on tient
27:06 un discours ferme sur l'immigration ? - Mais, cher monsieur,
27:08 vous avez tout à fait raison.
27:10 C'est très difficile.
27:12 C'est pour ça d'ailleurs que tout le monde renonce.
27:14 Et c'est pour ça que d'ailleurs
27:16 tout le monde renonce avant même d'avoir le pouvoir
27:18 pour certains. Parce que c'est difficile.
27:20 Mais,
27:22 vous savez,
27:24 c'est justement parce que c'est difficile
27:26 que je me suis lancé dans cette bataille.
27:28 Parce que c'est la vie
27:30 et la mort de la France
27:32 qui sont en jeu.
27:34 Quand je dis que la France
27:36 va devenir le Liban en grand,
27:38 je n'invente pas.
27:40 Je ne fais pas de l'apocalyptique
27:42 pour me faire plaisir.
27:44 Quand vous voyez, j'entendais
27:46 je crois, votre actualité là
27:48 à 11h, à Marseille,
27:50 les fusillades, c'est qui ça ?
27:52 C'est qui ?
27:54 Bon, quand vous voyez ce qui s'est passé
27:56 à Mayotte, d'ailleurs,
27:58 une petite plaisanterie entre nous, cher madame,
28:00 vous avez vu dans le plan LR
28:02 qu'à Mayotte, ils suppriment
28:04 le droit du sol, LR.
28:06 Alors, je ne vois pas pourquoi, puisqu'on le supprime
28:08 à Mayotte, on ne le supprime pas dans le reste de la France.
28:10 Deuxièmement, petite
28:12 annotation,
28:14 Mayotte est un département français, je crois.
28:16 - Vous disiez il y a trois ans... - C'est absolument interdit.
28:18 - Vous disiez il y a trois ans que Mayotte est comorienne.
28:20 - C'est absolument interdit de prendre une mesure
28:22 et de ne pas l'étendre au reste
28:24 de la nation. - Vous disiez il y a trois ans
28:26 que Mayotte est comorienne, est-ce que ça veut dire qu'il ne faut rien faire
28:28 face à l'arrivée
28:30 des Comoriens ? - Vous prenez...
28:32 - L'arrivée massive des Comoriens. - Vous prenez une phrase
28:34 hors de son contexte.
28:36 J'expliquais que
28:38 Mayotte était une des quatre îles
28:40 comoriennes. Et que
28:42 les Comoriens, d'ailleurs le président du Comore
28:44 l'a rappelé à M. Macron
28:46 lorsqu'il est allé le voir, considère
28:48 que Mayotte est une île comorienne.
28:50 Et que donc les Comoriens ne sont pas étrangers
28:52 à Mayotte. C'est tout le problème.
28:54 Nous avons peut-être fait
28:56 une erreur en conservant Mayotte
28:58 et en refusant... - Donc ils ne sont pas conservés.
29:00 - D'ailleurs l'ONU nous condamne régulièrement depuis
29:02 40 ans. Mais maintenant c'est fait. - Ils nous condamnent. Ils nous renoncent
29:04 à la souveraineté. - Donc nous devons...
29:06 Maintenant c'est fait. Donc je dis que
29:08 aujourd'hui Mayotte doit être
29:10 défendue comme un département français.
29:12 Et nous
29:14 nous regardons Mayotte, si vous
29:16 voulez, avec des yeux
29:18 effarés. Parce que Mayotte
29:20 est notre avenir. Mayotte c'est
29:22 l'avenir de toute la France. Vous savez
29:24 ce qui se passe aujourd'hui avec des enfants
29:26 qui agressent à la machette avec
29:28 la moitié de la population qui est
29:30 d'origine étrangère. Et les
29:32 Mahorais vont ensuite à la réunion provoquant
29:34 des troubles et de l'anéantance. - Eric Zemmour, il faut qu'on marque une
29:36 pause dans ce grand jury. On se retrouve dans un
29:38 instant et puis on va notamment... Eric Zemmour est l'invité
29:40 de ce grand jury. Eric Zemmour dans votre
29:42 dernier livre "Je n'ai pas dit mon dernier mot"
29:44 sorti mi-mars. Vous racontez
29:46 et analysez votre campagne présidentielle
29:48 Loris Boischot.
29:50 - Eric Zemmour, dans ce livre
29:52 vous semblez dire que si vous avez
29:54 échoué à cette présidentielle c'est
29:56 à cause des autres finalement, de ceux
29:58 qui vous ont trahis et aussi de
30:00 ces événements, la guerre en
30:02 Ukraine, l'inflation sur lesquelles vous
30:04 sembliez ne pas avoir prise finalement.
30:06 Est-ce que c'est comme ça qu'il faut analyser
30:08 cet échec ? - Alors vraiment
30:10 je ne sais pas comment vous avez lu mon livre
30:12 mais ce n'est pas du tout ce que j'ai écrit.
30:14 Je dis que
30:16 effectivement
30:18 d'abord je reconnais certaines
30:20 erreurs, j'ai même tout un chapitre qui
30:22 s'appelle "Mes acculpas", bon.
30:24 Mais je dis aussi que ce ne sont pas
30:26 mes erreurs qui m'ont fait perdre. Vous voyez c'est un peu
30:28 paradoxal mais bon. En revanche
30:30 je considère, non
30:32 je n'accuse pas les gens qui m'ont trahi,
30:34 d'ailleurs personne ne m'a trahi.
30:36 Vous savez c'était vraiment, c'est pas du tout
30:38 mon sujet. - Vous avez craché des mots pour
30:40 Jérôme Rivert, pour Jacqueline Moureau.
30:42 - C'est anecdotique dans le livre,
30:44 c'est trois lignes, ça n'a aucune importance. En revanche
30:46 ce qui est important c'est que
30:48 je pense que la guerre en Ukraine
30:50 a détourné
30:52 a détourné
30:54 le sens profond
30:56 de cette présidentielle. Le sens profond
30:58 de cette présidentielle
31:00 que j'avais imposée, c'est-à-dire
31:02 voulons-nous continuer à être français
31:06 ou acceptons-nous
31:08 d'être remplacés par un autre peuple et une autre
31:10 civilisation, est devenu
31:12 à partir de l'offensive russe
31:14 le 24 février
31:16 est-ce qu'on est pour Poutine
31:18 ou contre Poutine ? Puis après
31:20 c'est devenu est-ce que vous défendez le pouvoir
31:22 d'achat ou pas le pouvoir d'achat ? Vous voyez
31:24 il y a eu un détournement
31:26 d'élection présidentielle. - Est-ce qu'on n'attend pas
31:28 pourtant d'un chef d'Etat qui sache répondre
31:30 à une crise internationale
31:32 comme la guerre en Ukraine, l'invasion
31:34 d'un pays par la Russie ? - Je ne vous ai jamais dit le contraire.
31:36 Je ne vous ai jamais dit le contraire. Vous faites
31:38 semblant de ne pas comprendre ce que je dis.
31:40 Je dis qu'il y a
31:42 des priorités et des hiérarchies
31:44 et que pour moi, le grand remplacement
31:46 est la hiérarchie suprême et que
31:48 nous ne sommes pas menacés, que je sache
31:50 par les chars de l'armée russe
31:52 mais qu'en revanche
31:54 l'immigration est en train de transformer
31:56 la composition du peuple français.
31:58 Donc j'estime qu'il y a eu
32:00 détournement de campagne présidentielle
32:02 et que c'est pour ça que j'ai perdu. Voilà.
32:04 Après, vous savez, on peut
32:06 parler de pouvoir d'achat pendant des heures.
32:08 Moi j'en ai beaucoup parlé. Simplement,
32:10 j'en ai pas parlé comme les autres. J'ai pas dit
32:12 "on va vous faire des chèques tous les jours".
32:14 Moi j'ai dit "le pouvoir d'achat
32:16 c'est ce qui vous reste quand l'Etat vous a tout pris".
32:18 D'ailleurs je note, j'ai écouté
32:20 le président de la République, que
32:22 cette thématique
32:24 arrive petit à petit. J'ai entendu le président
32:26 de la République dire, parler de "reste à vivre".
32:28 Expression
32:30 technocratique un peu absconce.
32:32 Mais que moi j'avais expliqué...
32:34 - Les 2 milliards de baisse pour les
32:36 classes moyennes, c'est quelque chose que vous saluez ?
32:38 - Alors je l'ai entendu dire qu'il allait baisser
32:40 les impôts des classes moyennes de 2 milliards
32:42 d'euros. D'abord,
32:44 les classes moyennes, personne ne sait ce que c'est puisque tous les
32:46 français... - Il l'a distribué entre 1 500
32:48 et 2 500 euros par mois.
32:50 - Alors, moi je voudrais dire deux choses.
32:52 Est-ce que vous savez, cher monsieur,
32:54 vous savez que
32:56 nous sommes les recordman des prélèvements obligatoires.
32:58 C'est-à-dire impôts et charges sociales.
33:00 On dit toujours que ça représente plus de
33:02 45% du PIB.
33:04 Mais est-ce que vous savez combien ça fait en euros ?
33:06 Moi je vais vous le dire. Ça fait 1108
33:10 milliards d'euros.
33:12 Et sur ces
33:14 1108 milliards d'euros
33:16 que l'État nous prend chaque année
33:18 en impôts et en cotisations sociales,
33:20 monsieur Macron, généreusement,
33:22 se propose de nous rendre 2 milliards.
33:24 C'est ça.
33:26 C'est ça l'ampleur
33:28 de ce qu'il présente.
33:30 Et c'est ça, exactement,
33:32 il faut bien juger ces 2 milliards
33:34 à l'aune des 1108
33:36 milliards d'euros. Donc c'est une
33:38 bagatelle. Parce que tout simplement,
33:40 il ne fait guère d'efforts pour réduire
33:42 les dépenses de l'État. Il ne
33:44 veut pas venir sur le terrain
33:46 des économies, de la lutte
33:48 contre la fraude sociale,
33:50 des
33:52 énormes dépenses sociales
33:54 causées en partie
33:56 par l'immigration dont je parlais
33:58 tout à l'heure. Et
34:00 si vous voulez, il ne peut que faire
34:02 des queues de cerises.
34:04 - Comment vous voyez
34:06 la fin du quinquennat, les 4 ans
34:08 qui restent ? Marine Le Pen, sur ce même plateau
34:10 au grand jury,
34:12 a dit que c'est soit
34:14 la démission, soit
34:16 une dissolution, soit un référendum.
34:18 - Je dirais
34:20 qu'il n'y aura aucun détroit. - Pourquoi ?
34:22 - Mais tout simplement parce que
34:24 M. Macron a déjà
34:26 dit qu'il ne voulait pas de référendum sur
34:28 l'immigration. Or c'est le sujet que les
34:30 Français attendent. Deuxièmement,
34:32 il ne démissionnera pas.
34:34 Et troisièmement,
34:36 il ne dissoudra pas. Parce que s'il dissout,
34:38 sa majorité déjà relative
34:40 serait encore réduite. Donc aucun
34:42 de ces 3-4 figures
34:44 n'arrivera. - Si il dissout, vous y verrez une chance
34:46 pour reconquête ?
34:48 - Pardon ? - Pentez de faire mieux. Si il dissout,
34:50 est-ce que vous y verrez une chance
34:52 pour reconquête ?
34:54 Est-ce que vous pensez pouvoir faire mieux ?
34:56 - Il ne dissoudra pas.
34:58 - Vous ne répondez pas à la question si il dissout.
35:00 - Non, je ne réponds pas à la question parce que je ne veux pas me situer
35:02 dans un cas de figure hypothétique. On m'a dit
35:04 à l'aube de cette deuxième partie que j'avais
35:06 peu de temps. Donc je fais des réponses courtes et brèves.
35:08 - Nicolas Sarkozy, dans une interview
35:10 au Figaro,
35:12 ce vendredi, dit
35:14 et incite plutôt de nouveau Emmanuel Macron
35:16 et la droite à se rapprocher
35:18 pour avoir une majorité à l'Assemblée
35:20 et pour l'intérêt du pays.
35:22 Est-ce que cela a un sens politique pour vous ?
35:24 - Bien sûr.
35:26 C'est la logique ultime
35:28 de l'évolution de LR
35:30 depuis à peu près 30 ans.
35:32 Vous savez, j'ai une
35:34 évolution que j'ai suivie de
35:36 très près, puisque j'ai écrit des livres sur
35:38 la droite, etc.
35:40 Et si vous voulez, la malédiction
35:42 de la droite, c'est qu'elle est toujours soumise au centre.
35:44 Et comme le centre est toujours soumis
35:46 à la gauche, la droite se soumet
35:48 toujours à la gauche. C'est l'évolution
35:50 depuis 30 à 40 ans.
35:52 Effectivement, vous avez raison.
35:54 D'ailleurs, quand j'entends M. Copé, Mme Dati,
35:56 M. Sarkozy, évidemment,
36:00 je vois bien que
36:02 la tendance est d'aller avec M. Macron
36:04 qui représente l'alliance entre le centre
36:06 droit et le centre gauche. - Face à ce phénomène,
36:08 vous, ce que
36:10 vous prônez, c'est de l'alliance des droites,
36:12 de ce que vous appelez l'alliance des droites. Comment vous
36:14 seriez l'épicentre, finalement,
36:16 de cette alliance ? - Si vous voulez, en vérité,
36:18 je crois, c'est ce que j'explique dans le livre,
36:20 au retour du clivage droite-gauche.
36:22 Ce clivage droite-gauche a été occulté
36:24 par M. Macron
36:26 et Mme Le Pen pour des raisons tactiques. D'ailleurs,
36:28 je constate que c'est toujours au profit
36:30 de M. Macron. Car
36:32 les patriotes de gauche, comme dit
36:34 Mme Le Pen, M.
36:36 Chevènement, M. Montebourg,
36:38 votent toujours pour le mondialiste.
36:42 M. Macron est jamais
36:44 pour la patriote de droite. Donc, en vérité,
36:46 ce clivage se fait
36:48 toujours au profit
36:50 de M. Macron. Donc, moi,
36:52 je considère, comme dans le reste de l'Europe,
36:54 d'ailleurs, nous sommes une exception française,
36:56 vous parliez de l'Italie tout à l'heure, on pourrait
36:58 parler de la Finlande, de la Suède,
37:00 évidemment, de la Hongrie, de la
37:02 Pologne, etc., qu'il n'y a que
37:04 quand les droites s'allient
37:06 qu'on peut renverser
37:08 cette malédiction
37:10 de la domination d'un bloc central,
37:12 centre-gauche-centre-droite, qui est
37:14 très bien incarné en France par
37:16 M. Macron. D'ailleurs,
37:18 vous remarquez, même les journalistes s'en
37:20 aperçoivent, on parle de macroniens de droite
37:22 et macroniens de gauche. D'ailleurs, on dit
37:24 même que Mme Borne
37:26 incarne la macronie de gauche et que
37:28 M. Macron, maintenant, incarne la macronie de droite.
37:30 Chez Marine Le Pen, c'est la même chose.
37:32 D'ailleurs, vous remarquez qu'il y a
37:34 des gens qui ont été très choqués par
37:36 son choix d'accepter la
37:38 constitutionnalisation de l'avortement.
37:40 Vous avez
37:42 remarqué qu'il y avait beaucoup de gens au
37:44 RN qui ont dit pique-pendre
37:46 de la manif pour tous de 2013,
37:48 etc., etc. Donc, moi, je suis
37:50 pour, effectivement, un affrontement entre la droite et la gauche.
37:52 J'en ai pour une minute.
37:54 C'est simple. Je sais bien que
37:56 ni au RN,
37:58 ni à LR, on ne veut de cette
38:00 alliance des droites. Donc, je dis, simplement,
38:02 à tous les électeurs qui la veulent,
38:04 et ils sont nombreux, et au RN,
38:06 et à LR, de voter
38:08 dès qu'ils pourront pour reconquêtre,
38:10 car seuls nous imposerons
38:12 cette alliance des droites si nous sommes
38:14 forts et puissants. C'est exactement
38:16 la stratégie qu'a conduite
38:18 M. Mitterrand dans les années 70
38:20 avec le Parti communiste
38:22 et qu'il a menée à l'Élysée. - Donc, la prochaine démonstration
38:24 de cette stratégie, c'est aux Européennes, c'est ça ?
38:26 - C'est, en tout cas,
38:30 comment vous dire ?
38:32 Les Européennes peuvent être une occasion...
38:34 - Une occasion pour les Européennes. - Oui, oui, les Européennes
38:36 peuvent être une occasion intéressante
38:38 de porter
38:40 ce clivage qui, je vous le répète,
38:42 est
38:44 la chose commune en Europe.
38:46 Justement, de
38:48 mettre la France au diapason
38:50 du reste des pays européens, et de
38:52 constituer un grand groupe
38:54 de droite européenne, où il y aurait
38:56 Mme Mélanie, où il y aurait
38:58 les Finlandais, où il y aurait les Suédois,
39:00 les Polonais, etc.
39:02 Ce n'est pas le Rassemblement national.
39:04 Donc, un grand rassemblement
39:06 des droites, et qui... - Mais avance-la.
39:08 - Pardonnez-moi, qui n'y aurait pas LR non plus,
39:10 parce que LR est avec
39:12 le PPE, et le PPE est allié
39:14 aux sociodémocrates de gauche. Pour bien
39:16 comprendre ça, les gens ne suivent pas, et c'est bien
39:18 normal, le Parlement européen.
39:20 Mais, si vous voulez, les députés de
39:22 Reconquête se placeront dans le groupe
39:24 de l'Alliance des droites en Europe,
39:26 qui, si elle devenait
39:28 majoritaire, pourrait changer
39:30 la ligne de l'Europe
39:32 sur des sujets comme l'immigration ou l'idéologie
39:34 woke. - Est-ce qu'avoir des députés
39:36 l'année prochaine, des députés européens,
39:38 est pour vous une question de quasi-survie
39:40 politique pour Reconquête ?
39:42 - Vous savez, je ne raisonne
39:44 pas en termes de survie politique.
39:46 Je raisonne en termes d'efficacité
39:48 politique. - Il faut quand même le rappeler aux européennes, il faut faire
39:50 5% pour avoir des élus. - Absolument.
39:52 Donc, on verra bien. - Si vous n'atteignez
39:54 pas ce cap, Eric Zemmour, vous arrêtez
39:56 la politique. Si vous n'atteignez pas les 5% aux élections
39:58 européennes, est-ce que vous dites "j'arrête la politique" ?
40:00 - C'est marrant.
40:02 Ça vous obsède,
40:04 mon départ de la politique, en fait ? - Pas du tout. - Vous me posiez déjà
40:06 la même question après la présidentielle. - C'est une question qu'on aurait posée à n'importe qui
40:08 d'autre. - Non, non, mais
40:10 Reconquête aura des élus au Parlement
40:12 européen. - Avec quelle tête de liste
40:14 le nom de Marion Maréchal est évoqué ? Est-ce que vous-même,
40:16 vous pourriez prendre la tête de cette liste ?
40:18 - Marion Maréchal serait une
40:20 excellente tête de liste et
40:22 je pourrais, moi aussi, être tête de liste aux européennes.
40:24 Je n'ai pas encore
40:26 décidé. Je déciderai en fonction
40:28 du contexte des autres listes,
40:30 du contexte politique, mais
40:32 d'abord, nous préparons
40:34 notre programme, nos
40:36 axes de campagne. - La présidentielle du
40:38 pauvre, c'est comme ça que
40:40 les élections européennes ont toujours été surnommées ?
40:42 C'est ce que vous écriviez il y a quelques années.
40:44 Est-ce que ça veut dire que ce n'est pas un scrutin de
40:46 votre rang ? - C'était une formule
40:48 de M. Bayrou. Il faut rendre à César
40:50 ce qui appartient à César. Et
40:52 à son époque, c'est-à-dire dans les années
40:54 90-80,
40:56 il disait la présidentielle du pauvre parce que
40:58 ça voulait dire qu'on se préparait
41:00 à la présidentielle.
41:02 M. Sarkozy a fait
41:04 ça, M. Villiers,
41:06 M. Le Pen. Vous voyez,
41:08 les gens, avant la présidentielle,
41:10 passaient par les européennes.
41:12 Moi, ça ne vous a pas échappé que je suis déjà
41:14 passé par les présidentielles.
41:16 Donc, pour moi, ce n'est pas la même chose.
41:18 - Vous avez hésité tout à l'heure quand
41:20 Céla Bougrieu vous a demandé si vous pourriez arrêter.
41:22 Est-ce qu'il y a des moments où vous avez... - Je n'ai pas hésité, non, non.
41:24 - Vous avez cherché un peu votre réponse, quand même.
41:26 - Je voulais répondre mieux.
41:28 - Est-ce qu'il y a des moments où vous regrettez, ou en tout cas
41:30 vous vous interrogez sur ce choix d'avoir
41:32 basculé en politique ? - Écoutez,
41:34 moi, je
41:36 considère que je dois
41:38 faire ce que je dois.
41:40 Et je considère, et j'ai
41:42 considéré que j'étais très
41:44 content de ma carrière de
41:46 journaliste politique. J'étais très
41:48 heureux dans ce que je faisais
41:50 dans les derniers mois avant
41:52 la présidentielle, mais j'ai considéré que
41:54 le danger
41:56 était urgent et qu'il me fallait absolument
41:58 agir, puisque aucun
42:00 politique n'agissait
42:02 dans le sens que je le souhaitais.
42:04 Donc, je me suis levé et j'ai dit
42:06 "Puisque personne ne se lève, je vais moi-même
42:08 faire le travail." - Et je
42:10 continue sur ce sujet-là,
42:12 mais si, par exemple, Vincent Bolloré,
42:14 que vous saluez d'ailleurs dans votre livre,
42:16 vous proposait un nouveau rendez-vous sur
42:18 l'un de ces médias, vous accepteriez ? Vous pourriez
42:20 vous poser la question ? - Écoutez, moi,
42:22 je me pose
42:24 toujours toutes les questions aux questions
42:26 qu'on me pose, et je réponds en général.
42:28 Vous savez,
42:30 je vous rappelle quand même,
42:32 je vous rappelle quand même,
42:34 que le CSA, devenu l'ARCOM
42:36 depuis, a
42:38 inventé une jurisprudence
42:40 pour moi, et pour
42:42 m'éjecter de CNews.
42:44 Ça
42:46 reconsidère pas mal
42:48 le rôle de ces
42:50 juridictions administratives...
42:52 - Il y avait une logique, parce que vous alliez brisculer en politique,
42:54 ce que vous avez fait, et avoir une position...
42:56 - Pas du tout, pas du tout, pas du tout.
42:58 Voilà, il n'empêche
43:00 que j'ai été
43:02 l'objet d'une jurisprudence particulière
43:04 à Dominem, et que
43:06 ça a tout changé dans mon
43:08 rapport et sur ma présence
43:10 à l'antenne. - Est-ce que dans votre
43:12 engagement et votre combat,
43:14 le fait d'avoir une tribune,
43:16 une nouvelle tribune, pourrait se poser, c'est-à-dire
43:18 une autre façon, finalement, de continuer de mener
43:20 votre débat, pour avoir de
43:22 l'exposition, avoir des... - Mais
43:24 tout ce qui est possible sera fait.
43:26 Vous voyez, je suis chez vous, j'en suis
43:28 très heureux, j'ai écrit un livre,
43:30 je sillonne
43:32 la France partout...
43:34 - Justement, votre livre s'est vendu
43:36 à ce jour à 60 000 exemplaires,
43:38 c'est beaucoup moins, beaucoup, beaucoup moins,
43:40 même que les précédents livres que vous aviez écrits.
43:42 Est-ce que vous êtes déçu
43:44 par ces scores, ou est-ce que ça vous interroge
43:46 sur le fait qu'aujourd'hui, ce que vous pouvez dire
43:48 intéresse peut-être un peu moins ? - Écoutez,
43:50 vous savez, c'est pas "les"
43:52 précédents, c'est "le" précédent.
43:54 J'ai vendu 300 000 exemplaires... - Chacun de vos
43:56 livres se vende moins que le précédent, mais...
43:58 - Ah oui, par rapport au Suicide français, qui s'est vendu
44:00 à 500 000, c'est sûr que je vendrais
44:02 toujours moins. Vous savez, c'est
44:04 toujours la même histoire,
44:06 quand je me compare à
44:08 moi-même, je suis déçu,
44:10 mais quand je me compare aux autres,
44:12 là, je suis quand même satisfait.
44:14 La plupart,
44:16 99% des auteurs,
44:18 aimeraient bien vendre 60 000 exemplaires.
44:20 - Mais est-ce que vous ne dites pas, finalement, tout ce que j'avais
44:22 à dire, je l'ai dit, et aujourd'hui, les gens n'ont plus forcément
44:24 de choses
44:26 à découvrir, finalement, en lisant, par
44:28 exemple, vos livres ? - Je vous
44:30 ai répondu tout à l'heure, d'abord, c'est pas vrai,
44:32 parce que j'ai toujours des choses nouvelles à dire,
44:34 des analyses nouvelles, ceux qui ont
44:36 lu mon livre le savent, et
44:38 en plus, je pense que
44:40 aujourd'hui,
44:42 justement, je suis passé à l'action,
44:44 parce que ce que je disais
44:46 n'était pris en compte
44:48 par personne, et je constate d'ailleurs, je vous l'ai
44:50 dit dans la première partie de votre émission,
44:52 que quand je le dis
44:54 en tant que responsable politique, ça a
44:56 encore plus d'impact, et les
44:58 autres parties sont tentées de m'imiter.
45:00 - Finalement, est-ce que la bataille
45:02 culturelle est pour vous plus
45:04 importante que le combat politique ? Est-ce que
45:06 vous diriez ça aujourd'hui ?
45:08 - Je vous avoue que je ne comprends pas cette question.
45:10 - Pourquoi ? - Jamais vous ne poseriez
45:12 cette question à M. Mélenchon. - Parce que vous avez
45:14 un profil qui est différent de celui de J.-L. Mélenchon ?
45:16 - Mais J.-L. Mélenchon mène le combat culturel
45:18 avec une efficacité redoutable,
45:20 et il ne considère pas qu'il faut
45:22 choisir entre l'action culturelle et l'action politique,
45:24 c'est lié. Vous savez,
45:26 je vais pas me mettre à vous citer
45:28 Gramsci comme
45:30 à chaque fois, de façon rituelle, on le fait,
45:32 mais il n'empêche qu'on sait, depuis
45:34 lui, depuis ce théoricien
45:36 marxiste, je vous le rappelle, que
45:38 il n'y a pas d'action politique
45:40 efficace si elle n'est pas préparée
45:42 par un tir d'artillerie, si j'ose
45:44 dire, culturel. C'est ce que fait
45:46 la gauche, et donc c'est pour ça que Reconquête,
45:48 nous sommes les seuls
45:50 à le faire à droite. - Si on vous pose
45:52 cette question, c'est aussi parce que l'ancien
45:54 numéro 2 du Front National, Bruno Maigret, qui vous avait
45:56 soutenu en 2022, a dit
45:58 que vous resteriez un témoin,
46:00 pas davantage, il est resté commentateur,
46:02 son constat était le bon, ses propositions
46:04 n'étaient pas à la hauteur, ce que
46:06 vous partagez ce constat. - Mais pourquoi
46:08 Mathilde Soutenu alors qu'on lui demandait ?
46:10 - Il a été déçu, visiblement.
46:12 Alors, il y a une interpellation sur les réseaux sociaux avec le
46:14 hashtag #LeGrandJury, sur l'une de vos
46:16 initiatives d'ailleurs, Maritère Adam. - Oui, qui concerne
46:18 l'intelligence artificielle, votre équipe
46:20 a mis en place un robot qui répond à toutes
46:22 les questions sur vous et sur votre programme,
46:24 sur votre site, et le souci, c'est qu'à la
46:26 question "Avez-vous déjà
46:28 été condamné pour incitation à la haine raciale ?",
46:30 cette intelligence artificielle répond
46:32 "Non, ce n'est pas encore fiable."
46:34 - Vous savez, je ne suis pas un spécialiste, mes équipes
46:38 ont fait cela, je pense qu'il faut s'adapter
46:40 à la modernité, à la
46:44 technologie la plus moderne, donc
46:46 c'est pour répondre avec l'intelligence artificielle
46:48 aux gens qui m'interrogeaient,
46:50 M. Maigret pourra interroger pour voir
46:52 à quel point mon programme était bon,
46:54 contrairement à ce qu'il prétend,
46:56 et pour le reste,
46:58 vous le savez, il y a certainement des erreurs,
47:00 des bugs, peu importe... - Justement, sur
47:02 la théorie du grand remplacement,
47:04 vous l'avez évoqué à plusieurs reprises dans cette émission,
47:06 Libération a repéré qu'il y a des incohérences,
47:08 par exemple,
47:10 l'intelligence artificielle
47:12 répond que c'est une théorie complotiste
47:14 d'extrême droite, sans aucune
47:16 base scientifique et rejetée par la majorité des spécialistes.
47:18 - Ben oui, c'est ce qui est écrit... - Vous le reprenez.
47:20 - C'est ce qui est écrit
47:22 dans Wikipédia, ça, mais que
47:24 je conteste. Donc depuis,
47:26 j'imagine que mes équipes ont corrigé.
47:28 Vous savez, chaque GPT a été programmé
47:30 par des gens de Californie
47:32 qui sont complètement
47:34 imprégnés de l'idéologie woke.
47:36 - Et pourtant, vous reprenez ce système.
47:38 - Pourquoi je reprends ce système ? Parce que, encore une fois,
47:40 il faut absolument
47:42 nous adapter à toutes les technologies modernes.
47:44 Je ne suis pas technophobe, je ne rejette pas
47:46 les technologies a priori. - Vous parlez de la
47:48 théorie woke.
47:50 Loris Boischot, on va parler d'école.
47:52 - Éric Zébourg, le ministre
47:54 de l'Éducation nationale, Papendiaï, a présenté
47:56 il y a quelques jours un plan pour favoriser
47:58 la mixité dans les écoles
48:00 publiques. Est-ce que c'est une bonne
48:02 idée du gouvernement ? - Écoutez,
48:04 je considère que M. Papendiaï, comme ses prédécesseurs
48:06 d'ailleurs, fait un mauvais
48:08 diagnostic. - C'est-à-dire ?
48:10 - C'est-à-dire que, pour moi, la priorité
48:12 n'est pas la lutte contre la mixité,
48:14 je vais vous dire ce que j'en pense, par ailleurs,
48:16 la mixité sociale, comme on dit, mais
48:18 l'effondrement du niveau scolaire.
48:20 C'est ça, la priorité des priorités.
48:22 Et donc, il faut corriger
48:24 absolument cet effondrement,
48:26 le redresser. J'avais beaucoup de propositions
48:28 dans mon programme, qui allait
48:30 de la suppression du collège
48:32 unique, jusqu'au
48:34 à des exigences en matière
48:36 de niveau scolaire bien supérieur
48:38 à ce qu'on fait aujourd'hui, où vous savez,
48:40 on relève toutes les notes, etc.
48:42 Donc pour moi, mauvais diagnostic,
48:44 mauvaise mesure. Maintenant,
48:46 quand M. Papendiaï, encore une fois,
48:48 comme ses prédécesseurs, parle de mixité sociale,
48:50 il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt.
48:52 C'est encore une manipulation
48:54 sémantique. La vérité...
48:56 - L'idée qu'il y a derrière,
48:58 l'idée du gouvernement, c'est de dire, laisser les
49:00 riches entre riches et les pauvres entre pauvres,
49:02 entre guillemets, entre eux, c'est un
49:04 accélérateur de ghettoïsation. - J'allais vous répondre,
49:06 c'est faux.
49:08 Ce n'est pas les riches entre riches et les pauvres
49:10 entre pauvres. C'est le problème
49:12 et la vraie question. C'est une fois de plus
49:14 l'immigration. C'est une fois de plus
49:16 les enfants de l'immigration. C'est ça,
49:18 le sujet. On parle de mixité sociale
49:20 parce qu'on ne veut pas trancher
49:22 le grand tabou
49:24 de la mixité ethnique et culturelle.
49:26 Je vais vous dire, aujourd'hui,
49:28 dans les écoles les plus élitistes,
49:30 Henri IV, Louis Le Grand,
49:32 et d'autres, il y a
49:34 énormément d'enfants de profs.
49:36 Est-ce que vous considérez que
49:38 les profs sont des riches ? Est-ce qu'ils ont
49:40 des Porsches ? Est-ce qu'ils ont des bateaux,
49:42 les profs ? Et pourtant,
49:44 je me souviens que M. Allègre
49:46 disait, il y a 20 ans déjà,
49:48 que 50% des étudiants à Polytechnique
49:50 étaient enfants d'enseignants.
49:52 Donc tout ça, c'est du baratin.
49:54 C'est du grand baratin.
49:56 C'est-à-dire que la vérité, c'est que les riches
49:58 sont avec des gens modestes,
50:00 les enfants de profs sont modestes,
50:02 mais simplement que ce que veut absolument
50:04 M. Papandaye, c'est
50:06 imposer aux Français
50:08 qu'il a fui l'immigration.
50:10 Il a déjà détruit l'école publique
50:12 avec ces méthodes-là, lui et ses
50:14 sœurs. Il veut désormais achever
50:16 l'école privée. Parce que les gens votent
50:18 avec leurs pieds, comme disait Lénine jadis.
50:20 C'est-à-dire qu'il fuit l'école publique
50:22 dès qu'il y a trop d'immigrés. Parce que trop
50:24 d'enfants de l'immigration veut dire deux choses.
50:26 La première, un développement
50:28 inouï de la violence, des raquettes
50:30 et de toutes les violences
50:32 possibles et imaginables contre les profs et les élèves.
50:34 Et deuxièmement, l'aggravation
50:36 de l'effondrement du niveau scolaire.
50:38 C'est ça, les deux causes
50:40 massives d'une immigration
50:42 importante dans les collèges
50:44 et dans les lycées français.
50:46 C'est ça le sujet.
50:48 Donc, M. Papendaye se moque
50:50 de nous, en vérité. Mais, vous savez,
50:52 si l'enseignement catholique,
50:54 puisque c'est lui qui est visé, cède
50:56 à cela... - Il a renoncé à présenter un plan
50:58 pour les écoles privées, son plan ne concerne que les écoles publiques.
51:00 - Absolument. J'ai vu aussi que
51:02 l'enseignement catholique était prêt
51:04 à s'engager dans des taux
51:06 de boursiers,
51:08 etc. Tout ça, encore une fois,
51:10 c'est de la manipulation sémantique.