Volodymyr Zelensky en tournée européenne

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Transcript
00:00 On en parle avec Marie Dumoulin, directrice du programme Europe,
00:03 élargie au sein du Conseil européen des relations étrangères,
00:06 l'ECFR, ancienne diplomate.
00:09 Merci d'être avec nous.
00:11 Quel bilan peut-on faire de cette tournée de Zelensky
00:13 dans les capitales européennes ?
00:14 Marie Dumoulin est au Royaume-Uni.
00:17 Qu'a-t-il obtenu concrètement ?
00:18 Lui, on voit qu'il veut des avions de combat,
00:21 mais au final, aucun pays ne lui a promis d'avion de combat.
00:23 Si ?
00:24 Alors, il n'a pas eu de promesses concernant les avions de combat,
00:28 mais il a obtenu quand même un renforcement de l'assistance militaire
00:31 fournie par les pays qu'il a visités,
00:33 et un renforcement significatif.
00:36 Le paquet le plus significatif est évidemment celui qui lui a été promis à Berlin,
00:39 puisqu'on parle là de 2,7 milliards d'euros,
00:42 avec des équipements extrêmement importants pour l'Ukraine,
00:45 comme des équipements de défense antiaérienne,
00:49 et puis des véhicules blindés,
00:50 et un certain nombre d'autres systèmes
00:52 dont les Ukrainiens ont clairement besoin dans la préparation de leur contre-offensive.
00:56 On a eu le même type d'engagement pris à Rome et à Paris,
01:01 et aujourd'hui à Londres,
01:03 il a été question de drones de longue portée,
01:06 de missiles à longue portée,
01:07 qui sont également des équipements dont l'Ukraine a besoin.
01:09 Oui, alors on va y revenir.
01:10 Pourquoi les Européens hésitent-ils sur la livraison d'avions de combat ?
01:15 Alors, la livraison d'avions de combat, c'est un peu un autre sujet.
01:19 D'abord parce que lorsqu'on parle de ces avions de combat,
01:21 on parle essentiellement des F-16, qui sont des avions américains,
01:25 et donc il y aurait de toute façon nécessité
01:28 que les Américains approuvent l'exportation de ce type d'armement vers l'Ukraine.
01:32 Ensuite, il y a une crainte qui revient régulièrement dans les discussions,
01:35 qui est celle que l'Ukraine utilise ses avions pour frapper sur le territoire russe,
01:41 et pas uniquement pour défendre son propre territoire.
01:44 Et donc là, il y a tout un argumentaire que les Ukrainiens doivent développer
01:48 sur l'utilité opérationnelle de ces avions,
01:51 en appui aux opérations terrestres de contre-offensive qu'ils vont mener,
01:55 pour défendre leur propre territoire et aussi leur espace aérien.
01:59 Pour l'instant, cet argumentaire n'a pas encore été apparemment suffisamment convaincant
02:04 pour les partenaires occidentaux de l'Ukraine.
02:06 Le Royaume-Uni a annoncé la semaine dernière, déjà d'ailleurs,
02:09 son intention de livrer, vous le disiez, des missiles de croisière,
02:11 les Storm Shadow, c'est-à-dire des armements à longue portée.
02:15 Ce serait le premier pays à le faire.
02:18 Alors, ce n'est pas pour tout de suite, si je comprends bien,
02:20 mais là, ça serait un tournant, avant justement les avions ?
02:24 C'est en tout cas quelque chose qui permettrait aux Ukrainiens
02:27 de frapper les lignes d'approvisionnement russes,
02:30 au-delà, enfin, beaucoup plus loin de la ligne de front.
02:33 Pour l'instant, les missiles dont disposent les Ukrainiens
02:36 leur permettent de frapper relativement loin,
02:39 mais ça suppose quand même de rester à proximité de la ligne de front.
02:43 Ils auraient beaucoup plus de capacité à frapper l'arrière russe,
02:48 y compris sur leur propre territoire,
02:49 donc entre, enfin, dans les zones occupées du Donbass,
02:54 avec des missiles de longue portée.
02:55 C'est la raison pour laquelle ils espèrent obtenir ce type d'équipement.
02:59 Là, on sait que cette séquence des capitales européennes de Zelensky
03:03 annonce la séquence politique du G7.
03:05 Le G7, c'est à partir du 19 mai, c'est au Japon,
03:08 et celui également de la communauté politique européenne,
03:11 qui va avoir lieu en Moldavie, puis le Conseil européen.
03:13 Quel est l'objectif de Zelensky ?
03:15 Est-ce que c'est justement que l'Ukraine soit en position de force
03:18 politiquement avant l'ensemble de ces sommets,
03:21 pour continuer aussi peut-être à toucher l'opinion publique mondiale ?
03:25 Alors effectivement, on a toute une série de sommets
03:28 au cours desquels il sera question d'Ukraine,
03:30 au G7, parce qu'il sera question de sanctions.
03:33 De la même manière, il sera très certainement question de sanctions
03:36 lors du Conseil européen du mois de juin.
03:39 Il sera question d'Ukraine lors de la réunion de la communauté politique européenne.
03:44 Et il sera question d'Ukraine au sommet de l'OTAN à Vilnius, début juillet.
03:48 Donc là, il y a toute une séquence que les Ukrainiens sont en train de construire
03:52 pour obtenir des messages de soutien de leurs partenaires occidentaux
03:57 sur la question des sanctions, sur la question de l'assistance militaire,
04:01 mais aussi de l'assistance humanitaire,
04:03 et plus largement sur la question de la manière de garantir la sécurité de l'Ukraine,
04:08 idéalement après la guerre, mais aussi après la contre-offensive
04:13 qui est annoncée pour les prochaines semaines,
04:15 même si là, le président Zelensky a laissé entendre
04:18 que l'Ukraine avait besoin d'un peu plus de temps pour s'y préparer.
04:21 Est-ce que c'est justement parce qu'il a besoin de plus d'armement
04:24 qu'il a annoncé sur la BBC la semaine dernière
04:26 que la contre-offensive ne pouvait pas avoir lieu maintenant ?
04:30 Ça peut être l'une des raisons de ces messages.
04:33 L'autre raison est peut-être plus pragmatiquement
04:37 de créer une certaine incertitude sur la date et le lieu
04:43 où cette contre-offensive pourrait commencer.
04:46 On a vu ces derniers jours et ces dernières semaines,
04:48 les Ukrainiens tester les défenses russes
04:50 sur un certain nombre de points de la ligne de front.
04:54 On a vu aussi une certaine nervosité monter du côté russe.
04:58 Le fait d'entretenir l'incertitude sur le moment où commencera
05:02 cette contre-offensive et les parties de la ligne de front
05:07 qui seront concernées par cette contre-offensive
05:10 jouent nécessairement à l'avantage des Ukrainiens.
05:13 Le fait de communiquer pour créer un peu plus d'incertitude
05:19 autour de la date de début de la contre-offensive
05:22 fait certainement partie de la stratégie ukrainienne.
05:24 Merci beaucoup Marie Dumoulin, directrice du programme Europe élargit
05:28 au sein du Conseil européen des relations étrangères, le CFR.
05:31 Vous êtes aussi une ancienne diplomate.
05:33 Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce soir.
05:36 Merci de votre invitation.

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