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Dr Babacar Diop : « la justice est instrumentalisée par Macky Sall  »

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Transcription
00:00 candidat déclaré à la présidentielle et auteur de l'ouvrage "La vocation de servir".
00:05 Baba Gardiop, bonsoir et merci d'être avec nous.
00:07 - Bonsoir.
00:08 - Ousmane Sonko devait se présenter aux grèves du tribunal en prévision de son procès demain.
00:12 Il n'a pas fait. Que vous inspire la position de l'opposant sénégalais ?
00:16 - Oui, je pense qu'il faudra reconnaître qu'au Sénégal, la justice est instrumentalisée depuis plusieurs années.
00:26 Et ce qui se passe au Sénégal, c'est extrêmement grave. Il n'y a pas...
00:29 - Justement, ce qui est également très grave, vous dites que la justice est instrumentalisée au Sénégal par qui ?
00:35 - La justice est instrumentalisée par M. Makissal. Il n'y a pas de pouvoir judiciaire, il n'y a pas de pouvoir législatif,
00:42 il n'y a un seul pouvoir, il n'y a même pas de pouvoir exécutif, il y a le pouvoir personnel de M. Makissal,
00:48 qui fait que la volonté de M. Makissal, aujourd'hui, vaut la loi, est la loi, fait la loi.
00:53 - Alors vous dites que cela est dû à Makissal, mais Ousmane Sonko est poursuivi en justice par des particuliers,
00:59 il ne l'est pas par l'État du Sénégal. De quelle instrumentalisation parlez-vous donc ?
01:03 - Vous savez, la justice doit rendre des verdicts équitables. C'est à partir de ce moment, simplement, que les citoyens peuvent faire confiance à la justice.
01:14 Lorsque les citoyens sont victimes d'une injustice visible, flagrante et persistante, lorsque la justice n'est plus en mesure de rendre des verdicts équitables,
01:28 à partir de ce moment, la désobéissance est un élément de la démocratie, parce que la désobéissance est un appel pour montrer aux autres que nous sommes victimes d'une injustice.
01:39 - Donc vous soutenez l'appel à la désobéissance d'Ousmane Sonko, c'est ça ?
01:42 - Oui, je dis, je le comprends bien. Il faut comprendre que la désobéissance civile ne se passe pas dans une dictature.
01:50 C'est un élément essentiel de la démocratie. Lorsque les institutions sont en crise, lorsque la démocratie est en crise,
01:57 lorsque le système judiciaire est en crise et qu'il n'est plus en mesure de rendre des verdicts équitables, à partir de ce moment, la désobéissance civile devient légitime.
02:08 - Alors, le président A. Makissal a tendu la main à certains opposants dans le cadre d'un dialogue politique.
02:14 Vous doutez de la sincérité de ce geste. Pour quelle raison ?
02:18 - C'est un énième appel. Que receut-il du premier appel de M. Makissal en 2016 ?
02:24 Que receut-il du deuxième appel de M. Makissal en 2019, à part l'entrée d'Idrissa Seke dans le gouvernement aujourd'hui ?
02:33 Nous ne rejetons pas le dialogue. Le dialogue est un élément constitutif de la démocratie en tant qu'homme politique responsable.
02:40 Mais est-ce que ce que nous voulons, ce que nous attendons de M. Makissal, qu'il puisse poser des actes forts, qu'il montrerait sa bonne foi, sa sincérité ?
02:49 En faisant quoi ? En libérant les détenus politiques, par exemple, en libérant tous ces détenus d'opinion, tous ces journalistes.
02:56 Ce qui fait qu'aujourd'hui, le Sénégal est une grande prison. En faisant quoi ? En permettant aux jeunes de s'inscrire dans les listes électorales.
03:03 Aujourd'hui, on empêche au Sénégal les jeunes de s'inscrire dans les listes électorales.
03:07 - Irez-vous discuter avec le président Makissal ?
03:09 - Aujourd'hui, à l'état actuel des choses, le président n'a pas encore posé d'acte fort et qui mérite une réponse favorable de notre part.

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