Puisqu’on parle beaucoup de casseroles ces derniers temps, c’est peut-être le moment de faire un petit point sur la tambouille électorale...
Cela peut paraître un peu hors-sol de se lancer dans des discussions de politiciens en pleine mobilisation sociale. Le problème c’est que la période montre précisément l’énorme supériorité du camp qui occupe le pouvoir et les institutions.
Il peut être bon dès lors d'anticiper les prochaines échéances électorales. Or en partant divisée, la gauche n’a pas les moyens de battre dans les urnes la droite, ni même l’extrême droite. Les discussions se concentrent alors sur l’idée de faire une liste commune NUPES aux élections européennes de 2024.
Les insoumis veulent accélérer pour démarrer une campagne le plus vite possible. Mais tout le monde n’est pas aussi motivé – c’est rien de le dire – et l’obstacle de taille s’appelle EELV.
Une liste commune aux européennes aurait pour avantage d’augmenter considérablement le nombre total de sièges pour la gauche. A contrario, faire capoter ce projet, c’est offrir tous ces sièges à la droite et à l’extrême droite. D’un point de vue de calcul électoral, il serait déraisonnable de ne pas s'unir.
Cela peut paraître un peu hors-sol de se lancer dans des discussions de politiciens en pleine mobilisation sociale. Le problème c’est que la période montre précisément l’énorme supériorité du camp qui occupe le pouvoir et les institutions.
Il peut être bon dès lors d'anticiper les prochaines échéances électorales. Or en partant divisée, la gauche n’a pas les moyens de battre dans les urnes la droite, ni même l’extrême droite. Les discussions se concentrent alors sur l’idée de faire une liste commune NUPES aux élections européennes de 2024.
Les insoumis veulent accélérer pour démarrer une campagne le plus vite possible. Mais tout le monde n’est pas aussi motivé – c’est rien de le dire – et l’obstacle de taille s’appelle EELV.
Une liste commune aux européennes aurait pour avantage d’augmenter considérablement le nombre total de sièges pour la gauche. A contrario, faire capoter ce projet, c’est offrir tous ces sièges à la droite et à l’extrême droite. D’un point de vue de calcul électoral, il serait déraisonnable de ne pas s'unir.
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00:00 Puisqu'on a pas mal parlé de casseroles ces derniers temps,
00:02 c'est peut-être le moment de faire un petit point sur la tambouille électorale.
00:06 Ça peut paraître un peu hors sol de se relancer dans des discussions de politiciens
00:10 en pleine mobilisation sociale,
00:12 le problème c'est que la période montre précisément l'avantage mille fois supérieur
00:16 qu'a le camp qui occupe le pouvoir et les institutions.
00:20 Il peut alors être bon d'anticiper les prochaines échéances électorales.
00:23 Or, en partant divisées, la gauche n'a pas les moyens de battre dans les urnes
00:27 la droite ni même l'extrême droite.
00:29 Dans cette perspective, et pour son premier anniversaire,
00:32 la nouvelle Union populaire écologique et sociale caresse l'idée de se renouveler.
00:37 Mais à chacun sa propre idée de ce que devrait être cet acte II.
00:41 Les discussions se concentrent notamment sur l'idée de faire une liste commune,
00:45 "nupes", aux élections européennes de 2024.
00:49 De manière à ce qu'aux prochaines élections européennes,
00:52 eh bien la nupes confirme qu'elle existe
00:54 et qu'elle pourra ensuite passer aux autres étapes.
00:57 Les Insoumis veulent accélérer pour démarrer une campagne le plus vite possible.
01:01 Mais tout le monde n'est pas aussi motivé, c'est rien de le dire.
01:03 Et l'obstacle de taille s'appelle Europe Écologie Les Verts.
01:07 Les socialistes, en tout cas ceux qui suivent le secrétaire général Olivier Faure,
01:20 sont de plus en plus ouverts à l'idée d'une liste commune.
01:23 Mais ils demandent qu'il y ait davantage d'accords sur le fond
01:26 et que le calendrier des discussions soit remis à la rentrée prochaine.
01:30 Du côté du Parti communiste, Fabien Roussel a multiplié les déclarations hostiles à la nupes
01:35 et emploie son temps à ressusciter les zombies de la Hollandie.
01:39 Cette union, cette coalition des forces de gauche écologiste était autant un espoir,
01:43 si ça nous permettait d'aller plus loin et de gagner,
01:46 qu'un boulet si ce n'était vu que comme une alliance électorale
01:50 qui devait nous forcer à faire une liste commune aux élections européennes,
01:53 un candidat unique aux élections présidentielles.
01:56 Mais les adhérents statueront sur l'idée d'une liste commune aux européennes
02:00 lors d'une conférence nationale en octobre.
02:03 Dans une interview donnée au JDD fin avril,
02:05 la secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts Marine Tondelier
02:09 réaffirmait son opposition à une liste commune en 2024,
02:13 conformément à ses engagements lors de son élection à la tête du parti.
02:17 Mauvaise idée, la cohérence et le projet doivent primer,
02:20 et des désaccords avec les insoumis et les communistes sur le rapport à la Chine,
02:24 l'Ukraine, la défense européenne.
02:26 On se souvient qu'elle a dénoncé à plusieurs reprises l'insistance des insoumis.
02:30 Il faut arrêter de faire les forceurs en fait.
02:32 On l'a dit, on l'a redit, on l'a re-redit.
02:34 Maintenant, stop, on discute quand ils veulent de pleins de choses.
02:36 Ils ont aimé les forceurs.
02:37 C'est non, c'est la dernière fois que je le dis,
02:39 je pense que maintenant c'est clair pour tout le monde.
02:41 Oui, bon moi je n'ai pas l'intention de forcer qui que ce soit.
02:44 Quand vous avez 76% de nos sympathisants
02:46 qui pensent qu'il faut une liste commune de la NUPES aux élections européennes,
02:50 je pense que ma responsabilité c'est d'essayer de convaincre les partenaires de la NUPES
02:54 que c'est ce dont nous avons besoin.
02:56 Cette union est en effet voulue par la majorité des sympathisants de gauche.
03:01 Gérard Filoche en propose même une lecture de classe.
03:04 Moi je ne pars pas des bons hommes si je peux me permettre.
03:07 Je vous en prie, je pars de la classe sociale qu'ils sont censés représenter.
03:11 En 36, le salariat c'était quoi ?
03:13 Il était minoritaire, 9 millions de salariés.
03:17 Aujourd'hui le salariat c'est 30 millions de salariés.
03:19 90% des actifs.
03:23 Et la gauche, c'est l'expression du salariat.
03:27 Avec ses nuances, il est plus réaliste.
03:29 Dans cette même interview au JDD,
03:30 Martin Tondelier affirme par ailleurs avec une grande clarté
03:34 son souhait que la NUPES serve à construire une candidature unique
03:38 de la gauche et des écologistes à l'élection présidentielle de 2027.
03:42 Or pour tous les partisans d'une liste commune aux européennes,
03:45 c'est aussi la perspective de 2027 qui est cruciale.
03:48 Il s'agit de se placer en tête en 2024, devant le RN et Renaissance,
03:53 pour casser ce récit du RN comme adversaire principal de Macron.
03:58 Je suis favorable à ce qu'à l'occasion des élections européennes,
04:00 il y ait une liste unique.
04:01 Pourquoi ? Arriver en tête.
04:02 Pourquoi ? Pour créer une dynamique politique qui fait qu'en 2027,
04:05 nous ayons un candidat commun et que nous gagnons.
04:07 De nombreux élus verts font ce même raisonnement
04:10 et poussent en interne pour une alliance en 2024.
04:13 C'est Sandrine Rousseau ou Julien Bayou
04:15 qui défend un oui à condition d'un accord sur le fond.
04:18 Et le parti Génération, dont les quatre députés siègent
04:21 au sein du groupe écologiste à l'Assemblée,
04:23 sont aussi pour une liste commune.
04:26 Du coup, on ne comprend pas bien les arguments avancés
04:28 par la direction d'Europe Écologie Nouvelle Verte
04:30 pour éviter une liste commune.
04:32 Une liste commune aux européennes aurait pour avantage
04:35 d'augmenter considérablement le nombre total de sièges de la gauche.
04:39 D'abord parce qu'on ajouterait alors les voix des deux listes
04:42 qui ont été éliminées en 2019,
04:45 faute d'avoir dépassé le seuil des 5% des voix.
04:48 Dans une liste commune NUPES,
04:50 viendrait en effet s'ajouter les voix du parti communiste,
04:53 plus de 500 000, ainsi que le beau score de la liste Génération,
04:58 soit plus de 700 000 voix en 2019.
05:01 Si on additionne tous les scores obtenus en 2019
05:04 par les partis de l'actuel NUPES, on obtient 31,7%.
05:09 Ce qui aurait mis la gauche largement en tête.
05:12 Ensuite parce que, comme le montrait François Malosséna sur Twitter,
05:16 le scrutin des européennes et le mode de calcul des moyennes
05:19 accordent une légère prime à une liste unique,
05:21 plutôt qu'à la simple addition des scores des listes respectives.
05:25 Cela ferait autour de 4 sièges en plus.
05:28 Faire capoter la liste commune,
05:30 c'est offrir tous ces sièges à la droite et à l'extrême droite.
05:34 Bon, il n'est nul besoin d'être un grand analyste
05:36 pour comprendre que c'est d'abord un intérêt boutiquier
05:39 qui pilote la stratégie de la direction du parti écolo.
05:42 Il y a les enjeux de financement et les enjeux politiciens,
05:45 faire 12-13% aux européennes,
05:47 c'est se donner la possibilité de modifier les rapports de force
05:51 au sein de la NUPES dans la perspective d'autres échéances électorales.
05:55 Dans la façon de raisonner de ces gens-là,
05:57 ça vous met en position de force pour négocier les listes d'union de la gauche
06:01 au municipal de 2026.
06:03 C'est ce genre de calcul tout à fait boutiquier
06:06 dont les partis politiques professionnalisés sont absolument coutumiers
06:11 et donc les verts partent dans ce calcul-là.
06:13 Mais par ailleurs, les arguments avancés par la secrétaire nationale
06:16 d'Europe Écologie les Verts ne sont pas indépassables.
06:19 Les financements et la proportion de sièges ?
06:21 EELV ne veut pas être lésé alors qu'il a totalisé plus de voix
06:26 que les listes réunies des Insoumis et du PS Place Publique en 2019.
06:30 Or, au nom de la France Insoumise, Manuel Bompard ou Manon Aubry
06:34 proposent que la répartition des sièges en 2024
06:37 se fasse en prenant en compte les scores de 2019.
06:41 EELV recevrait donc une garantie de conserver une bonne quantité de sièges.
06:46 Et la tête de liste leur est même proposée.
06:49 Sur les désaccords de fond, les écolos citent les sujets internationaux
06:53 et surtout les enjeux européens.
06:54 Dans une note de blog, la députée Insoumise Manon Aubry
06:57 a essayé de montrer que les accusations respectives
07:00 d'être des euros sceptiques ou d'être des euros béats peuvent être dépassées.
07:05 Et puis, soyons pas hypocrite, on peut le déplorer,
07:07 mais si les européennes se jouaient sur des enjeux européens, ça se saurait.
07:11 Ça fait 4 ans que je suis élue au Parlement européen,
07:14 80% de nos votes sont en commun.
07:15 Les combats dont je vous parle au Parlement européen
07:18 contre les accords de libre-échange pour un devoir de vigilance des multinationales,
07:21 on les mène avec les écologistes, avec les socialistes
07:24 et plus de 80% de nos votes sont en commun.
07:26 Partir désunis, c'est l'assurance de se retrouver avec une liste de gauche,
07:30 au mieux en 3ème ou en 4ème position,
07:33 soit celle d'Europe Écologie des Verts
07:35 ou bien même une liste d'union France Insoumise Génération et peut-être PS et PC.
07:41 Mais ça alimenterait le narratif "gnagnagna, c'est le RN qui profite de la séquence des retraites
07:46 et puis on aurait pour des années encore le duel RN-Macroni etc."
07:51 La NUPES, oui, peut l'emporter et se poser en alternative crédible dans la perspective de 2027.
07:58 Soit vous aurez le bâton du RN, le bâton des Macronistes, je ne sais pas dans quel ordre,
08:03 et derrière tous les petits bâtons de la gauche.
08:05 Alors qu'est-ce que vous dites ?
08:06 La question peut être discutée politiquement.
08:08 Il faut entendre qu'Europe Écologie les Verts estime avoir de sérieux désaccords
08:12 avec les communistes et les insoumis.
08:14 Et il faut aussi entendre les craintes des insoumis
08:17 de voir leur mouvement se centriser dans cette opération.
08:20 Mais d'un point de vue de calcul électoral,
08:23 il n'y a pas à hésiter et il serait déraisonnable de ne pas s'unir.
08:28 Donc voilà pour la Tambouille.
08:29 Et à la semaine prochaine.
08:31 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]
08:37 [Merci d'avoir regardé cette vidéo !]