Rabelais; Gargantua; chap 27; 2-3

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00:00 nous débutons la deuxième partie et cette deuxième partie donc c'est la
00:07 plus longue mais elle est relativement je dirais anaphorique ou répétitive donc
00:12 comme souvent chez Rabelais il s'agit de relever et d'analyser les procédés la
00:16 façon de faire mais bien évidemment il n'est pas nécessaire d'avoir l'ensemble
00:21 des procédés l'ensemble des mots de chaque expression mot pour mot
00:28 d'analyser puisque il y a beaucoup d'éléments vous le verrez qui sont
00:31 relativement répétitifs donc cette deuxième partie qui fait une quinzaine
00:35 de lignes il s'agit de on avance encore dans la parodie du roman chevaleresque
00:40 mais cette fois en étant confronté à une véritable scène de massacre
00:43 cette scène de massacre comme je l'annonçais tout à l'heure à la fin de
00:47 la première partie elle est à la fois réjouissante dans sa dimension et son
00:52 extrême violence mais aussi tout à fait terrifiante parce qu'elle ne respecte ni
00:58 le pardon ni l'honneur ni la grâce qu'il conviendrait de faire à ses adversaires
01:03 surtout les plus récalcitrants d'abord donc on commence avec les actions de
01:11 frère Jean qui nous sont décrites le paragraphe donc que vous avez sous les
01:16 yeux débute par il choqua donc si raidement sur eux sans dire gare qu'il
01:20 les renversait comme des pauvres ça c'est le point de départ le point de
01:24 départ et donc qu'il va vers eux il les attaque sans prévenir sans dire un mot
01:30 ça encore une fois ça fait un effet de transition avec ce qui précède c'est à
01:35 dire que sans dire gare que vous retrouvez donc sans dire gare c'est à dire sans dire un mot
01:38 sans prévenir vous connaissez peut-être l'expression sans crier gare d'accord
01:41 l'expression la plus dure c'est sans crier gare là c'est même sans dire gare
01:46 donc c'est vraiment sans un mot c'est même pas sans crier c'est sans dire
01:49 pourrait rejoindre la longue énumération précédente sans ordre ni en scène ni
01:54 trompette ni tambour sans dire gare donc il ne s'annonce pas il ne prépare pas
02:00 son attaque on a si qui est ici un adverbe d'intensité donc si raidement
02:05 si raidement c'est en allant si droit si directement si vous voulez l'adverbe ici
02:11 précédé donc de si adverbe d'intensité un double adverbe si raidement très
02:16 raidement extrêmement raidement c'est à dire tout droit en fonçant si vous
02:20 voulez sur et donc ici on a un visuel qui est très très drôle qui rappelle un
02:27 peu presque vous savez les scènes d'astérix et obélix quand obélix va
02:32 foncer tout droit comme ça sans crier gare également dans les légionnaires
02:37 romains et on va les voir se faire éparpiller sur les côtés comme ça de la
02:41 foule ici ils sont renversés donc c'est vraiment ce qu'on voit ils sont
02:46 renversés à gauche à droite par le frère jean qui fonce sur eux qui va aller
02:53 raidement sur eux sans crier gare le premier point à noter sur les
02:57 adversaires que nous découvrons ici parce que pour l'instant finalement on
03:00 en a fort peu parlé ils sont nommés d'abord ils sont repris
03:04 d'abord par un pronom qui est les mais surtout ils sont comparés à des animaux
03:09 comme des porcs on verra dans le paragraphe suivant qui seront aussi
03:13 réduits à comme un chien donc il y a très clairement ici une envie dans
03:19 l'attitude même de frère jean de les réduire au rang de simples animaux
03:24 d'accord de ne pas en faire des ennemis à son niveau comme le voudrait par
03:29 exemple les codes du combat chevaleresque on combat un ennemi qui est
03:32 son égal qui est le même qui a le même rang le même statut ici il les
03:38 déshumanise il les déshumanise pour mieux les violenter il est des humanistes
03:43 donc avec des termes qui sont des termes liés à l'animalité comme porc ou chien
03:48 dans le paragraphe suivant qui plus est ils sont donc déshumanisés et cette
03:53 déshumanisation elle ouvre la porte de la violence elle ouvre la porte à la
03:57 violence totale il y a ici une réflexion intéressante de
04:01 rappeler sur le fait que une violence totale s'exerce quand il y a une
04:07 déshumanisation de l'adversaire l'autre point inquiétant de cette attaque c'est
04:16 que cette attaque se fait donc sur des êtres qui sont méprisés considéré
04:21 comme méprisable mais aussi qu'elle se fait en continu puisque on a le frappant
04:25 au participe présent ça montre bien une attaque qui se fait en continu et elle
04:30 se fait en continu sans aucune distinction sans regarder même qui en
04:34 est la victime avec l'expression qui est une expression argotique à tort et à
04:38 travers l'expression qui encore aujourd'hui existe à tort et à travers
04:42 ce qui veut dire dans tous les sens sans se soucier de la destination de ses
04:46 coups donc il est d'ailleurs intéressant parce que le à tort à travers à la
04:52 vieille estime donc comme on faisait avant il y a vraiment cette idée de faire ça
04:57 à l'ancienne quasiment comme une bagarre presque de village avant que les codes
05:02 de l'aristocratie ou de la chevalerie ne viennent imposer un certain nombre de
05:05 codes au combat ensuite donc on va avoir une longue succession qui se compose
05:12 toujours de la même façon c'est à dire nomination de l'adversaire mais sans
05:18 qu'il soit identifié puisqu'ils sont systématiquement identifiés ça note le
05:21 bien par des pronoms donc on a l'expression aux uns et aux autres qui
05:26 sert de base et de structure au paradrap aux uns et les crabouillers la cervelle
05:30 aux autres et normalement l'expression aux uns et aux autres est une expression
05:34 close c'est à dire que elle ne se termine pas avec il fait ça aux uns et cela aux
05:39 autres or ici il y a un effet comme souvent
05:42 cher appelé d'accumulation hyperbolique en accumule on fait des hyperboles des
05:47 montagnes avec une répétition par trois fois de aux autres aux autres aux autres
05:53 donc il faisait ça aux uns et faisait ça aux autres mais aussi aux autres mais
05:57 aussi aux autres mais aussi aux autres donc là il ya un effet vraiment d'hyperbole
06:00 de la violence d'accumulation des termes de violence
06:03 alors ce qui est jubilatoire ici dans la langue de rabelais c'est peut-être le
06:07 plaisir littéraire que rabelais a écrit ce passage c'est qu'il va utiliser d'abord
06:13 deux choses qu'il met en concomitance à chaque fois qu'il colle qu'il la colle
06:16 des verbes de désignation de l'acte violent donc relever les verbes de
06:23 désignation de l'acte violent vous avez alors là il utilise tout un lexique qui
06:26 est à la fois qui peut être familier populaire courant soutenu ils ont tout le
06:31 lexique de l'action violente écrabouillé rompé disloqué démolissé
06:38 aplatissé fendé enfoncée abatté meurtrissé décroché démoitié alors ce
06:44 qui est intéressant dans ces termes vous pouvez déjà dire qu'ils sont très
06:47 nombreux qu'ils désignent tous une action violente et là on voit presque la
06:52 jubilation lexicale la jubilation littéraire de rabelais d'employer tous
06:57 ces termes qui quasiment à la même fin pour nommer une action violente ce qui
07:01 est notable dans ces termes c'est que beaucoup de ces termes ça mettez le bien
07:05 également sont précédés de préfixes qui montre qu'on sépare 10 ou des c'est à
07:13 dire que ce qui va se passer c'est que des parties du corps vont être tout
07:16 simplement fragmentés ou séparés 10 loqués préfixe 10 qui dit la séparation
07:21 démolissé vous avez ensuite déboîté décroché donc énormément de préfixes
07:30 négatifs 10 ou des là je n'ai relevé 4 qui nomme la séparation de parties du
07:37 corps donc on assiste à une scène d'une très grande violence et surtout on va
07:41 avoir côte à côte lui les phrases sont toutes les mêmes sont des phrases très
07:45 simples on a sujet verbe complément suivi bien évidemment énuméré 8 9
07:51 10 fois le sujet c'est toujours le même c'est il ses frères gens c'est lui qui
07:55 fait l'action c'est lui seul au singulier qui combat les verbes on vient
07:59 de les commenter les verbes sont tous des verbes de violence de rupture de
08:03 démolition de séparation et sont accolés à ces verbes des compléments d'objet
08:08 direct il est cramé et quoi il compter quoi il démolissait quoi sont accolés
08:12 des parties du corps et là aussi rabelais va se faire plaisir
08:15 c'est à dire qu'il va n'oubliez pas rabelais là ça colle parfaitement à ce
08:19 texte rabelais a eu deux casquettes de fonction si j'ose dire avant d'être le
08:23 grand auteur que l'on connaît il fut un moine de l'abbaye de ceuil et il fut
08:29 également un médecin renommé et donc il va montrer presque sa connaissance du
08:35 corps humain sa connaissance des différentes parties du corps humain sa
08:41 connaissance médicale pour composer ce texte donc on va avoir une énumération
08:46 en complément d'objets directs systématiquement des parties du corps
08:50 meurtri et on a des éléments extérieurs mais on a aussi des éléments
08:55 internes au corps qui montre bien le niveau de violence interne la cervelle
08:59 donc on a bras jambes et on a surtout des termes très médicaux relever par
09:05 exemple les spondyles du col terme médical ici rabelais crée si vous voulez
09:12 de l'humour au milieu de ce massacre il ya plus à plusieurs fonctions d'abord
09:17 bien évidemment il montre sa fine connaissance du corps humain en tant que
09:22 médecin l'autre point c'est un effet comique
09:24 bien évidemment puisque au milieu de ce massacre on ne s'attend pas à trouver
09:28 des termes médicaux dans la mesure où la médecine est ce qui soigne et répare
09:31 et non pas ceux qui séparent et écrasent et qui plus est bien évidemment au milieu
09:36 d'un massacre d'une telle violence le terme médical paraît fort peu à propos
09:41 et c'est ça qui amuse ou réjouira blé sans doute de dire par exemple les
09:46 spondyles du col ou encore l'arrête du dos on aura plus tard la commissure
09:51 l'endoïde la commissure l'endoïde là ici vous pouvez aussi relever ces trois
09:55 termes tous sont dans cette même partie trois termes qui renvoient à une
09:58 connaissance très précise du corps humain je continue donc on a les reins
10:04 le nez les yeux les mâchoires les dents les omoplates les jambes les hanches et
10:10 les bras ce qui est notable donc dans cette très longue énumération de parties
10:15 du corps meurtri écrasé écrabouillé démembré c'est son incohérence
10:21 normalement sur une si longue énumération l'étude littéraire devrait donner à
10:27 voir un certain nombre de procédés de rythme on pourrait se dire que c'est par
10:32 exemple du haut au bas du corps de l'extérieur à l'intérieur
10:35 or ici il n'y a rien auquel on peut se raccrocher ce massacre est absolument
10:41 absurde et surtout n'a aucune cohérence aucune rationalité il ne peut pas être
10:49 saisi par la langue ce massacre c'est un massacre qui est à la fois donc je
10:55 vous dis un jubilatoire ça part dans tous les sens mais qui n'a ni cohérence ni
10:59 rationalité après nous avoir donné à voir bon ce massacre ce massacre qui
11:04 relève quand même aussi au niveau de frère jean d'une sorte de super
11:09 héroïsme bien évidemment puisqu'il défait à lui seul là on est dans
11:12 l'hyperbole gargantuesque ou rablaisienne il défait à lui seul des
11:18 hommes au pluriel et toutes ces parties du corps il est lui le seul sujet de
11:23 leur meurtrissure on va ensuite avoir une construction jusqu'à la fin du passage
11:30 avec quatre si si quelqu'un se voulait cacher si un autre voulait si quelqu'un
11:36 et enfin et si quelqu'un donc ici au coeur de ce brouhaha de ce massacre de
11:45 ces incohérences de cette violence on imagine la scène extrêmement confuse
11:50 encore une fois si vous voulez des images c'est un peu la même tonalité
11:52 aussi il ya quand même de l'humour ici même si tout cela est assez choquant si
11:57 vous voulez une image ce serait encore une fois plutôt à aller chercher du
12:01 côté d'astérix que du côté d'un film de guerre réaliste bien évidemment ici
12:06 donc il va distinguer au coeur de ce massacre quatre situations particulières
12:11 ces quatre situations particulières sont marquées par les quatre si hypothétiques
12:15 donc s'il se passe ça voilà ce que faisait frère jean s'il se passait ça
12:18 voilà ce que faisait frère jean et il va faire ça à quatre reprises donc à
12:22 quatre reprises rabelais va évoquer je dirais des cas particuliers au milieu de
12:28 cette foule et de ce massacre d'abord il évoque le cas d'un fuyard qui se cache
12:33 quelqu'un qui se voulait cacher donc ici il ya deux problématiques dans
12:40 ce c'est une hypothèse donc si quelqu'un voulait se voulait cacher entre les
12:43 cèpes la première d'abord c'est que dans l'honneur chevaleresque on ne se
12:47 doit pas de fuir donc il ya du côté des ennemis aussi une rupture de l'honneur
12:51 chevaleresque puisque la fuite dans les combats du 16e siècle est vu comme un
12:55 déshonneur absolu on doit mourir avant de fuir
12:59 l'autre point c'est bien évidemment que la violence va s'abattre sur quelqu'un
13:03 qui ne combat pas et donc des deux côtés ici des deux côtés des belligérants
13:07 frère jean et ses ennemis il y a un irrespect de l'honneur chevaleresque une
13:13 rupture de l'honneur chevaleresque d'un côté l'un qui fuit et de l'autre côté
13:18 l'autre qui n'a pas l'honneur d'accorder le pardon et donc la conséquence du si
13:24 il se cachait c'est encore une succession de deux verbes d'action et de violence
13:30 froissé et éreinté avec toujours l'ajout en complément d'objet d'un terme
13:35 médical l'arrêt du dos et on revient sur ce cas à un processus de dégradation au
13:44 rang de l'animal avec la comparaison comme un chien deuxième cas si un autre
13:49 voulait se sauver en fuyant cette fois c'est pas se cacher c'est encore plus
13:53 grave parce que quelqu'un qui se cache ne fuit pas le champ de bataille
13:56 il cherche juste à s'en extraire quelques instants momentanément
14:01 là on a un cas plus grave c'est celui qui veut tout simplement fuir donc dans
14:08 le code militaire de l'époque en tout cas littéralement un traître et bien là
14:12 encore on a cette double faute sur cette bataille qui n'a plus rien d'honorable
14:17 et de chevaleresque d'un côté un fuyard et de l'autre une violence inouïe qui va
14:23 s'abattre sur lui cette violence inouïe encore une fois qui s'abat sur quelqu'un
14:28 qui ne souhaite pas combattre c'est ça qui la rend je dirais encore plus
14:31 dérangeante il lui fait à celui là donc celui là il ya un terme ici méprisant
14:36 il ya une forme de présentatif un peu méprisant qui méprise le fuyard à
14:40 celui là il faisait voler la tête en pièce donc on a droit ici à une action
14:45 un peu plus violente que les autres parce que nous n'avons pas seulement le
14:49 verbe et le complément d'objet mais on a un complément d'objet c'est à dire qu'il fait
14:53 voler il fait voler quoi la tête mais on précise quand même que c'est en pièce
14:56 ce qui ajoute encore un degré de violence et on ajoute même un peu de
15:02 précision dans la violence avec une sorte de complément circonstanciel de
15:06 moyens par la commissure Languedoc complément circonstanciel de moyens
15:10 donc comment ça se passe par la commissure Languedoc et ici Rabelais bien
15:15 évidemment fait oeuvre de termes médicaux. Troisième hypothèse, hypothèse qui nous
15:20 rapproche cette fois du burlesque du ridicule si quelqu'un grimpait dans un
15:24 arbre donc on imagine au coeur de la bataille un soldat qui grimpe pour
15:28 essayer de se cacher dans les branches pensant y être en sûreté ici c'est
15:32 intéressant parce que arrêtez vous un peu sur le pensant y être en sûreté
15:36 c'est le seul moment de tout le texte où on a la pensée du personnage du camp
15:44 adverse d'un des belligérants d'un des membres de l'armée de Picrocol et donc
15:49 pensant y être en sûreté c'est un court moment de focalisation interne qui nous
15:55 donne à voir quoi les pensées de ce soldat qui irait se cacher au sommet de
15:59 l'arbre. C'est un peu ridicule un peu enfantine comme un enfant qui grimperait
16:03 un arbre pour échapper à un péril ici la scène a quelque chose d'un peu
16:07 ridicule et de burlesque et la réponse à ce ridicule et ce burlesque va être
16:13 une réponse extrêmement violente dans la mesure et surtout sans doute une des
16:19 plus choquantes de cette scène de guerre dans la mesure où nous avons y
16:23 l'empaler de son bâton par le fondement donc vous voyez à peu près ce que ça
16:28 peut donner mais ici bien évidemment l'endroit ou la zone dans lequel se
16:34 retrouve le bâton de la croix vous vous doutez bien déjà peut-être que
16:39 certains parmi vous sont choqués par cette description d'un empalement par
16:43 le bâton de la croix par le fondement alors on a quand même heureusement
16:48 Rabelais ici nous épargne un peu un certain nombre de termes trop crus
16:53 il n'emploie pas le terme de crucifix pour ne pas être trop sacrilège et pour
17:00 une fois je dirais il emploie des termes qui sont moins crus que d'ordinaire pour
17:05 nommer les choses du bas corporel néanmoins la réalité qui nous donne à
17:09 entendre et à voir est une réalité extrêmement violente mais surtout
17:12 extrêmement choquante pour ses lecteurs puisque ici non seulement le bâton de la
17:17 croix était une arme pour écrabouiller meurtrir démolir aplatir ça devient
17:22 maintenant une arme qui se retrouve dans le fond. Troisième et dernière hypothèse
17:31 là aussi on monte peut-être une forme de gradation dans une violence immodérée et
17:38 aveugle puisque on a le cas intéressant que soulève Rabelais de la rencontre
17:45 amicale dans le camp adverse chez les belligérants
17:48 je vous rappelle que cette guerre se fait dans un espace extrêmement restreint
17:52 ce sont toujours dans un microcosme de quelques kilomètres ces grandes
17:56 batailles picrocolines c'est pour ça d'ailleurs qu'on parle encore aujourd'hui
17:59 de guerre picrocoline pour dire des petites guerres locales des petits
18:03 conflits locaux une guerre picrocoline c'est une guerre qui va voir s'opposer
18:06 des belligérants à quelques centaines de mètres voire quelques kilomètres
18:10 ici donc si quelqu'un de sa vieille connaissance donc on parle ici d'un ami
18:15 d'ailleurs le terme d'ami lui-même est présent dans l'intervention du
18:19 belligérant que cette fois on entend parler le soldat adverse on l'entend
18:23 puisqu'il dit mon ami je me rends vous noterez ici la littération en m m c'est
18:31 vraiment le son doux un leçon de la douceur de l'amour c'est le son bien
18:35 évidemment qu'on trouve dans la figure maternelle dans maman mouteur mother
18:39 d'accord c'est vraiment le son je dirais presque en tout cas dans les langues
18:44 européennes c'est vraiment le son de la douceur et ici c'est le son qui
18:49 signale à la fois l'amitié et le fait de se rendre là il y a très clairement
18:55 une rupture encore extrêmement forte dans l'honneur puisque on a cette fois
19:00 non pas un peu trop quelqu'un qui m'entraîner courage qui se cacherait
19:03 qui fuirait on a quelqu'un qui viendrait déposer les armes déposer les armes qui
19:09 plus est au pied d'un ami et là on va entendre pour la première fois depuis
19:13 assez longtemps première fois de notre texte la voix de frère jean on a un
19:17 deuxième tiré frère jean va lui répondre il le faut bien mais en même
19:22 temps tu rendras l'âme à tous les diables et donc ici il y a même donc
19:27 chez frère jean il n'y a pas l'honneur pardon il n'y a plus de mesure dans la
19:31 violence mais surtout il lui annonce en jurant parce qu'il parle quand même du
19:37 diable il lui annonce très simplement dans une
19:40 sorte de piège en plus lexical parce que regarder sa première intention c'est il
19:44 le faut bien le lecteur comme l'ennemi en temps ici il faut bien accorder pardon
19:49 il faut bien se rendre il faut bien en finir avec le conflit et le il faut bien
19:54 se rendre ici est une sorte de fausse piste une sorte d'ironie de la part de
19:58 frère jean qui lui annonce au futur de l'indicatif tu rendras la loi diable
20:02 donc qui lui annonce l'envoyer en enfer et donc ici même un ami qui se rend un
20:10 ami qui souhaite ne souhaite plus combattre et faire la paix frère jean
20:13 l'envoie en enfer là encore après avoir empalé avec le bâton on a la mention
20:21 de l'enfer donc il y a vraiment une forme d'approche irreligieuse de moquerie aussi
20:26 d'une certaine symbolique religieuse qui va d'ailleurs cumulée dans la dernière
20:29 partie et soudain il lui donnait dronos donc dronos c'est un vieux terme un terme
20:34 dansé à français pour dire des coups des coups brutaux dernier si le cinquième
20:41 si je ne me trompe si quelqu'un d'assez téméraire osait lui résister c'est un
20:46 cas qu'on n'a pas vu jusqu'à présent un combattant qui lui fait face avec
20:49 honneur et qu'il la faute. On termine la présentation avec cela et bien là on va
20:54 avoir vraiment le frère jean je dirais super héros super héros burlesque super
20:59 héros un peu un peu ridicule par son excès puisque là il va seulement donc
21:05 avec la force de ses muscles donc ici on le voit à main nue alors ce qui est
21:10 parodique ici c'est que ce super héros combattant aux gros muscles c'est un
21:13 moine je le répète c'est ça qui va faire rire le lecteur ce qui amène le
21:17 lecteur à rire dans ce passage c'est de voir un moine qui est entièrement