Invité sur l'émission Punchline Weekend, Charles Prats s'est exprimé sur l'affaire de fraude fiscale concernant Carlos Martens Bilongo. Le magistrat rappelle que «les banques doivent avoir une obligation de vigilance renforcée sur ces personnes. Si l’affaire part de Tracfin, c’est que Monsieur Bilongo a du faire l’objet d’une déclaration de soupçon sur des transactions suspectes de la part de sa banque».
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00:00 Quel regard vous portez sur cette prémisse d'affaires bilongo ?
00:06 Je vois ce que nous en dit la presse et de ce que l'on comprend,
00:11 c'est que l'affaire part d'un signalement craque-fin.
00:15 Alors il faut que les téléspectateurs sachent que les parlementaires
00:18 sont ce qu'on appelle des personnes politiquement exposées, des PEP,
00:21 Politically Exposed Person, et donc selon les directives européennes
00:25 en matière de lutte contre le blanchiment et surveillance des mouvements de fonds,
00:28 les banques doivent avoir une obligation de vigilance renforcée sur toutes ces personnes-là.
00:33 Et donc là, si l'affaire part de craque-fin, c'est tout simplement qu'en fait,
00:37 M. Bilongo a dû faire l'objet d'une déclaration de soupçon
00:40 sur des transactions suspectes de la part de sa banque,
00:43 et donc la presse a dit qu'il y avait eu des dépôts de fonds en espèces,
00:47 donc c'est évident que quand vous avez des dépôts de fonds en espèces
00:50 sur le compte d'un député ou d'un sénateur ou d'un ministre, etc.,
00:54 la banque va immédiatement faire une déclaration à craque-fin pour se couvrir.
00:59 Derrière, craque-fin a mené des investigations,
01:01 et si le procureur a été saisi, c'est parce que craque-fin a estimé qu'il y avait des éléments,
01:06 d'après ce que dit la presse, des entreprises sur lesquelles il y a eu des virements
01:11 qui arrivaient sur le compte de M. Bilongo,
01:15 et surtout cette histoire de la déclaration à la haute autorité
01:18 où M. Bilongo est dirigeant de plusieurs entreprises avec revenu zéro.
01:22 Donc évidemment, moi je me mets à la place des gens de craque-fin,
01:26 pour eux ça leur a semblé relativement suspect,
01:29 d'où la saisie du procureur de la République
01:31 et d'où l'enquête qui est déclenchée de manière tout à fait naturelle.
01:34 Alors après on va voir ce que va donner cette enquête,
01:36 certainement que M. Bilongo a d'excellentes explications à donner
01:40 sur le fait qu'il est dirigeant de plusieurs entreprises,
01:43 mais il y a de zéro, pas d'argent avec ces entreprises-là,
01:45 et pourquoi est-ce qu'il y a eu éventuellement de l'argent en liquide sur ses comptes et compagnie.
01:49 Il aura certainement de très bonnes explications à fournir,
01:51 parce que vous savez, dans toutes ces histoires-là,
01:53 souvent on se fait des films et puis à la fin,
01:55 des fins, des explications qui arrivent permettent de débroussailler
01:59 et de dire bon finalement il n'y a pas de problème.
02:01 Quoi qu'il en soit, c'est quand même sérieux,
02:04 parce que ça vient malgré tout de craque-fin
02:06 qui est le service de renseignement financier anti-blanchiment,
02:08 et ce n'est pas simplement comme ça une dénonciation par hasard.
02:11 [Musique]
02:15 [SILENCE]