Jean-Marc Jancovici, ingénieur, président de Shift Project, est l’invité d’Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC.
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00:00 - Il y a tout ce débat par exemple sur des bretettes d'autoroutes nouvelles qui sont construites,
00:04 il y a l'A69, vous vous dites on devrait faire une pause là-dessus, on se trompe.
00:09 - Moi je dis on ne devrait pas. - On ne devrait pas la construire ?
00:10 - Non on ne devrait pas parce qu'en fait si on la construit qu'est-ce qui se passe ?
00:13 Aujourd'hui on va favoriser des habitudes de gens qui vont s'en servir,
00:17 on va favoriser des implantations à côté de cette nouvelle infrastructure routière
00:21 parce que c'est toujours comme ça que ça se passe, de zones d'activité, etc.
00:23 Et c'est normal, je veux dire le truc est là, on s'en sert.
00:26 Et ensuite vous leur dire ah bah non finalement on va devoir s'organiser autrement
00:30 et une fois que vous avez mis un entrepôt... - Et on voudrait que vous laissiez votre voiture au garage, non ?
00:33 - Et surtout les camions, parce qu'il y a une chose dont on ne parle pas
00:36 quand on parle de l'électrification des moyens de transport c'est les marchandises.
00:39 Or paradoxalement, pour moi c'est encore plus urgent d'électrifier le transport de marchandises
00:44 que d'électrifier le transport de personnes.
00:47 Parce que les gens ont des jambes, enfin sauf accident de la vie, ils ont des jambes.
00:50 Ce qui veut dire que si jamais il y a moins de voitures,
00:52 eh bien ils peuvent se lever un peu plus tôt,
00:55 prendre un vélo pour aller jusqu'à chez le voisin et partager la voiture du voisin,
00:58 prendre un vélo pour aller jusqu'à un arrêt de bus,
00:59 alors ils ronchonneront un peu, ils diront que c'est moins confortable
01:02 et qu'ils vont passer une demi-heure de plus, mais ils peuvent le faire physiquement.
01:04 Les marchandises n'ont pas de jambes.
01:06 Aujourd'hui sans camion vous ne nourrissez pas les villes.
01:08 C'est-à-dire que si demain matin les camions disparaissent, vous et moi on meurt de faim.
01:12 Donc c'est beaucoup plus urgent de s'occuper des marchandises,
01:17 sauf que les marchandises ne votent pas, donc on s'occupe des gens.