• l’année dernière

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00:00 La France Bouge, si vous nous rejoignez, merci d'être avec nous.
00:07 La France Bouge avec des entrepreneurs, des start-up, des parcours de vie.
00:11 Et aujourd'hui, comment faire en sorte que les femmes intègrent des filières dans lesquelles elles n'y vont pas ?
00:15 Naturellement, ces filières, ce sont les métiers du numérique, indispensables à notre futur,
00:19 quand on sait que 85% des métiers d'ici 2030 n'existent pas.
00:23 Alors on en parle avec vous, avec une entrepreneure hors du commun, avec vous, Aude de Thuyn.
00:28 Vous êtes la fondatrice de Systémic.
00:30 Systémic, vous nous l'avez dit, c'est une journée entière, demain, en plein cœur de Paris, au Palais de Tokyo,
00:35 avec des conférences, des ateliers dédiés aux jeunes filles et aux femmes pour qu'elles osent, qu'elles y aillent
00:40 et qu'elles foncent vers ces filières, même pas ces filières d'avenir, ces filières d'aujourd'hui.
00:44 Oui, on a été projeté avec le confinement, une accélération du monde absolument incroyable.
00:51 Et heureusement qu'il y a justement des associations comme celle d'Emmanuel
00:56 et d'autres qui nous projettent, enfin qui forment les femmes,
01:00 parce que déjà elle n'y allait pas, mais là le retard est en train de s'agrandir.
01:03 Et ce n'est pas le cas dans d'autres pays ?
01:05 Non, alors justement les pays d'Europe de l'Est, eux, ont continué à former les femmes de la même façon
01:10 parce que tous les pays d'origine communiste avaient comme le seul atout pour moi,
01:13 c'était la formation égalitaire entre les filles et les garçons.
01:16 Et donc ça s'est poursuivi après.
01:17 Donc eux, ils sont moins en retard.
01:18 Oui, ils sont moins en retard.
01:19 Et puis il y a des pays, prenons la Pologne par exemple, c'est intéressant,
01:22 comme ils n'ont pas beaucoup d'autres, ils n'ont pas de mines, ils n'ont pas...
01:28 Ils n'ont pas de ressources naturelles.
01:29 De ressources naturelles.
01:30 Et du coup, le modèle économique du pays, c'était de s'adapter à ce qui est en train d'arriver,
01:34 c'est-à-dire à la numérisation.
01:36 Et nous allons aujourd'hui, beaucoup d'entreprises vont recruter dans ces pays d'Europe de l'Est.
01:40 Et puis ne parlons pas évidemment de l'Asie au sens large ou en Corée,
01:45 c'est un exemple et avec aussi une dramatisation de la situation,
01:49 puisqu'on forme tellement les élèves qu'on arrive à un taux de suicide
01:54 qui est un des plus élevés du monde parce que "too much is too much".
01:56 Alors on va poursuivre justement avec Emmanuelle Larocque,
02:00 la fondatrice de Social Builder.
02:02 C'est une association aujourd'hui, Emmanuelle, vous avez 45 ans, c'est ça ?
02:10 Presque.
02:11 Presque. 44 ans.
02:12 Vous aidez les femmes, c'est votre plus grande fierté d'aider les femmes.
02:15 Vous êtes diplômée de la Neoma Business School
02:18 ainsi que de l'Université Paris-Dauphine en sciences, en sociologie de l'innovation.
02:22 Vous, Emmanuelle, vous avez toujours souhaité entreprendre dans la tech.
02:26 À 100%.
02:27 C'est quelque chose qui vous tient à cœur.
02:29 Votre première expérience professionnelle vous a confirmé que les femmes
02:33 n'étaient pas nombreuses, pas assez nombreuses dans le numérique
02:36 et que les stéréotypes perduraient.
02:38 Mais vous avez vu quoi ?
02:39 C'était quand votre toute première expérience professionnelle ?
02:42 Jeune diplômée, j'ai commencé justement dans la tech
02:45 puisque j'étais happée par la technologie, le futur.
02:50 Et en tant que consultante, je me suis retrouvée dans un environnement
02:52 plutôt masculin avec, à l'époque, donc ça remonte un petit peu,
02:56 une ambiance, une culture qui n'était pas complètement inclusive pour les femmes.
03:01 Je me suis dit, on en est encore là, ce n'est pas possible.
03:03 Et du coup, là, le virage en me disant, il va falloir faire quelque chose.
03:05 Donc, vous avez monté une entreprise ?
03:09 J'ai créé en fait une entreprise,
03:11 en fait, qui est une entreprise sociale sous forme associative d'intérêt général
03:15 qui s'appelle Social Builder.
03:16 Et vous allez nous raconter ce que c'est parce que vous aussi, vous allez pitcher.
03:19 Carrément !
03:20 Allez, on y va, c'est parti.
03:22 On vous écoute.
03:23 Alors, à l'origine du projet Social Builder, c'est le constat,
03:27 justement, de la perte d'employabilité des femmes face à la transformation
03:31 profonde du monde du travail.
03:32 Un emploi sur deux est substitué ou sera substitué
03:36 par un métier dépendant du numérique d'ici dix ans.
03:38 Et simultanément, les filles, les femmes continuent à perdre du terrain
03:41 dans ces filières.
03:42 Donc, en 2011, Social Builder arrive, une association d'intérêt général
03:48 dont la mission est d'insérer massivement les femmes dans le numérique
03:51 par la reconversion professionnelle.
03:54 Et nous proposons des programmes gratuits aux demandeurs d'emploi de tous âges,
03:57 de tous diplômes sur trois axes.
03:59 Un, bien sûr, les sensibiliser aux métiers d'avenir et aux compétences d'avenir.
04:02 Deux, des formations courtes, trois à quinze mois.
04:05 Et après, bien sûr, l'insertion vers des métiers qui recrutent.
04:08 Social Builder, c'est 350 partenaires, des acteurs de l'emploi,
04:12 de l'insertion, des entreprises, le tissu associatif et bien sûr,
04:16 les pouvoirs publics.
04:17 Et 80 000 femmes déjà qui ont bénéficié de ces programmes gratuits
04:20 et on espère en accompagner d'ici trois ans 150 000.
04:24 Merci pour votre pitch, Emmanuelle Larocque, fondatrice de Social Builder.
04:28 Donc, quatre grands programmes dans Social Builder.
04:31 Women in Digital, c'est donc ce programme de retour à l'emploi
04:35 dans le digital.
04:36 Quand vous parlez de retour à l'emploi, ça veut dire que ce sont des femmes
04:38 qui sont sans emploi, qui sont éloignées. C'est qui ?
04:42 Alors nous, nos bénéficiaires, ce sont toutes des demandes aux emplois.
04:45 Elles ont des 18 à 63 ans aujourd'hui pour la plus mature.
04:49 Et en fait, elles ont, voilà, elles peuvent avoir une première vie professionnelle.
04:52 Mais souvenons, elles ont, voilà, elles ont connu une rupture de parcours
04:55 professionnel ou elles n'ont pas été orientées, justement, vers un métier
04:58 qui leur plaisait.
04:59 Elles peuvent aussi avoir des situations personnelles qui leur amènent
05:03 à être en difficulté par rapport à l'accès à l'emploi.
05:06 Et donc, on leur propose, via ce programme Women in Digital, qui est territorialisé,
05:09 donc ils sont dans des territoires, dans le 93, le 92, le 75,
05:13 d'autres régions de France, des programmes, on va dire, d'accompagnement
05:16 extrêmement robustes pour découvrir des métiers, se former et après
05:20 s'insérer dans des entreprises qui recrutent.
05:21 Comment elles viennent à vous ?
05:22 Parce que déjà, c'est ce que disait Odette Juin, il y a de l'autocensure,
05:27 on se met des barrières. Non, ce n'est pas pour moi, c'est le numérique,
05:29 c'est de la nouvelle technologie, c'est trop compliqué.
05:31 Mais alors, quand on a décroché, quand on a vécu une épreuve familiale
05:34 ou autre, quand on est éloigné de l'emploi, elles viennent comment chez vous,
05:38 chez Social Builders ?
05:39 Alors, on a développé des partenariats extrêmement forts avec, bien sûr,
05:42 Pôle emploi, l'émission locale, aussi l'APEC et tout un écosystème
05:47 d'associations dans les territoires qui flèchent des femmes vers des grands
05:51 événements qui s'appellent Euse et La Tech, qui sont dans les territoires,
05:54 où justement, on va pouvoir, via des retours d'expérience des femmes
05:56 qui se sont reconverties, des mises en pratique et aussi un travail sur elles-mêmes,
06:00 pouvoir identifier des métiers qui peuvent leur plaire.
06:02 Et ensuite, on leur propose de l'accompagnement et de la formation.
06:05 Et vous, vous vous êtes accompagné, vous avez officialisé un financement
06:07 de plus de 1 million d'euros auprès de la Banque des Territoires,
06:10 notamment auprès de France Actif, ce réseau associatif pour favoriser
06:13 l'entrepreneuriat. Et vous avez même été lauréate, je crois, en 2014, de prix, non ?
06:19 Alors, nous, on a eu plusieurs prix, on a eu un soutien du Google Impact Challenge
06:24 l'année dernière, notamment pour une continuation du programme
06:29 Women e-Digital sur une plateforme de e-learning communautaire,
06:31 justement pour massifier l'accès des femmes à nos programmes.
06:34 Mais aussi, on est accompagné par Maïf Impact, qui est aussi un fonds.
06:38 Donc, on a aujourd'hui, on est très soutenu dans notre développement
06:42 et aussi pour s'implanter dans les territoires par le plan d'investissement
06:44 compétence qui nous a permis d'estimer dans cinq territoires différents
06:48 l'année dernière.
06:49 Haute de Thuyn, elle vous inspire quoi, Emmanuelle Larocque ?
06:52 Moi, je suis admirative et c'est d'ailleurs pour ça que j'ai fait appel à Emmanuelle.
06:55 Je crois que tu as été une des premières personnes que j'ai informées
06:59 de la création de mon projet systémique parce que je connaissais son travail
07:03 depuis longtemps et j'étais très surprise d'une chose qui est une réalité
07:07 aujourd'hui, c'est que les entreprises, c'est très paradoxal, une entreprise,
07:11 à la fois, elle cherche des femmes, vraiment dans ses métiers,
07:15 et en même temps, elles en licencie. Et pourquoi est-ce qu'elles en licencie ?
07:18 Parce que les femmes ne sont pas souvent digitales natives
07:20 et donc, elles n'ont pas eu ces formations au départ, ce que souvent
07:23 les garçons ont fait.
07:25 C'est aussi le rôle d'une entreprise, de former et d'accompagner.
07:28 Elles ont fait cette évolution ?
07:29 Elles le font. Alors, les entreprises, moi, dans les autres, dans les surprises
07:32 que j'ai eues en travaillant sur Systémique et dans les Bonnes Nouvelles,
07:35 il n'y a pas que des mauvaises, heureusement, c'était la conscience aiguë
07:40 du problème posé aujourd'hui sur les inégalités, sur la non-formation
07:45 des femmes, sur la non-envie des femmes d'y aller, les blocages qu'elles ont.
07:51 Et la plupart des entreprises y travaillent.
07:53 Moi, j'ai trouvé le financement du forum, c'est lourd de faire un forum
07:56 comme je le fais, et j'ai ramé quand même un peu.
07:59 Vous avez trouvé où les financements ?
08:00 Je les ai trouvés auprès des grandes entreprises.
08:02 Donc, voilà, elles sont conscientes, elles veulent avancer.
08:05 Elles n'ont peut-être pas encore forcément toutes les clés, tous les outils.
08:07 Non, c'est pour ça que Social Builders existe et d'autres associations.
08:10 Et ce qui m'a le plus impressionné, c'était le nombre, justement,
08:14 d'associations qui sont sur le terrain et qui préparent les femmes
08:18 et qui les encouragent à aller, parce qu'il y a toute une partie psychologique.
08:21 Et on le voit, les grandes idées remontent souvent des territoires.
08:24 C'est aussi pour ça que vous êtes très implanté localement,
08:27 Emmanuelle Larocque, avec Social Builders.
08:28 Vous restez avec moi toutes les deux.
08:30 C'est le moment de vous présenter l'autre pépite du jour.
08:32 Avec vous, Marie Blaise, vous êtes la fondatrice de l'école Gustave,
08:36 comme Gustave Eiffel.
08:37 Cette entrepreneur redore le blason du travail manuel.
08:44 Elle a baptisé son école Gustave en référence à Eiffel
08:47 et elle forme des futurs électriciens et électriciennes.
08:50 On va la découvrir dans une minute.

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