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Transcription
00:00 de cette chronique en compagnie de nos reporters de retour de tournage.
00:03 Ammar Alamedaoui, revient lui de Jeddah où se déroulaient les évacuations de civils
00:07 fuyant la guerre du côté du Soudan.
00:13 Je vais y arriver.
00:14 Bonjour Ammar.
00:15 - Bonjour Némo.
00:16 - Merci beaucoup d'être avec nous pour nous en parler et de parler de vos conditions de
00:19 tournage là-bas en Arabie Saoudite.
00:21 Vous avez notamment suivi cette marine saoudienne qui procède à l'évacuation de civils vers
00:27 le port de Jeddah en provenance du Soudan.
00:30 Comment s'est déroulée cette opération ?
00:31 - Alors toujours difficile selon les dires des marines saoudiennes.
00:37 D'ailleurs le but de notre déplacement là-bas c'était de pouvoir monter dans ces bateaux
00:43 pour arriver jusqu'au port Soudan.
00:45 Jusqu'à la dernière minute la marine saoudienne, vu les conditions sur place, n'a pas voulu
00:51 prendre la responsabilité d'amener des journalistes étrangers sur ce bateau.
00:55 Mais à l'arrivée de ce bateau on a pu rencontrer les évacués civils.
01:00 Ils étaient tous fatigués, apeurés.
01:03 Il y avait beaucoup de familles, des enfants et des femmes âgées aussi et des personnes
01:09 âgées, hommes et femmes je voulais dire.
01:13 Il y avait aussi beaucoup d'étudiants yémenites.
01:17 Ce voyage a été spécifiquement la communauté yémenite qui a été refugiée dans le Soudan
01:25 après la guerre au Yémen, qui ont fait leur vie là-bas depuis 2014.
01:31 Ils reviennent cette fois rattrapés par cette guerre vers l'Arabie saoudite.
01:36 - Ils se trouvent doublement réfugiés ?
01:37 - Doublement réfugiés.
01:39 La plupart aussi ils n'ont plus rien chez eux dans leur pays d'origine.
01:44 Donc ils vont se retrouver dans une situation humanitairement difficile parce qu'il n'y
01:49 a pas de projet clair pour l'Arabie saoudite qui reçoit ses réfugiés en masse.
01:57 Il faut savoir qu'il y a beaucoup de Soudanais aussi qui sont arrivés ici pour des raisons
02:01 de pèlerinage religieux, qui sont coincés aujourd'hui en Arabie saoudite.
02:04 Ils ne peuvent pas retourner chez eux.
02:07 Cette situation rend la guerre, je veux dire, rend la situation humanitaire de ces personnes
02:14 un peu difficile.
02:16 On peut aussi savoir un peu de détails sur le quotidien de ces familles.
02:23 Je propose d'écouter ces deux témoignages qu'on a pu écrire à l'arrivée de ces gens évacués.
02:30 La situation était très difficile.
02:33 Il y a eu beaucoup de bombardements.
02:35 On n'avait plus d'électricité, plus d'eau potable et plus rien à manger car tout était
02:39 fermé.
02:40 C'est pour ça qu'avec mes enfants, on a fui Khartoum pour Port-Soudan afin d'être évacués.
02:43 Ma joie est imparfaite car j'aurais aimé qu'on soit tous évacués.
02:49 Mais plus de 2500 yémenites sont toujours bloqués à Port-Soudan.
02:54 La situation humanitaire est extrêmement dégradée.
02:58 On manque de tout.
03:00 Vous avez recueilli ces témoignages et suivi les négociations qui ont débuté samedi
03:10 pendant que vous étiez là-bas.
03:11 Négociations entre deux frères ennemis, la junte au pouvoir depuis la chute de Marel
03:15 Beshir au Soudan et ces rebelles sous l'égide de l'Arabie Saoudite et de l'ONU.
03:20 Ces négociations n'ont pas été concluantes selon plein de sources proches de ce dossier
03:25 dans les coulisses.
03:26 Pourquoi ces difficultés ?
03:27 Il faut savoir qu'il y a deux problèmes de fond.
03:31 Il y a le fond et la forme.
03:32 On commence par la forme.
03:34 L'armée ne veut pas reconnaître qu'en face de lui, ce ne sont que des rebelles.
03:41 Il dit que c'est des rebelles, je ne négocie pas avec des rebelles.
03:44 Il faut qu'ils jettent les armes.
03:45 S'ils veulent intégrer l'armée, bienvenue, sinon on va tous les tuer.
03:49 Parce que c'est un rapport de force.
03:51 De l'autre côté, ils contestent l'autorité de l'armée sur le sol soudanaise.
03:58 Ils ont les deux côtés l'impression qu'une victoire est possible.
04:03 Ils rentrent dans cette négociation avec cette idée que moi je peux gagner.
04:08 Pourquoi je fais des concessions ?
04:09 Et ça rend la négociation très difficile.
04:13 On a pu obtenir des informations parce que ces négociations passent sous huis clos,
04:18 sous l'égide des Etats-Unis, l'Arabie Saoudite et l'ONU.
04:23 Les rapports sont tendus.
04:26 Il y a un refus d'une rencontre directe entre les deux côtés.
04:30 Ce qui complique cette situation,
04:33 cette impression de pouvoir gagner cette guerre par la force.
04:38 Il faut savoir qu'en face, ce sont des hommes aussi qui se détestent mutuellement.
04:44 Deux leaders, deux anciens alliés qui se détestent cordialement maintenant.
04:48 Et aujourd'hui les deux veulent éliminer l'autre.
04:52 Donc dans ces conditions, il n'y a pas une négociation possible.
04:57 Surtout, le problème aussi, il n'y a pas de côté politique.
05:02 Ce sont des militaires.
05:04 Et les militaires qui ont des armes ne comprennent que le rapport des forces.
05:07 Ils essayent aussi dans les négociations d'instaurer ce rapport de force
05:12 qui rend la tâche difficile de l'Arabie Saoudite,
05:16 les diplomates saoudiens et les diplomates américains.
05:18 Tout en sachant que l'Arabie Saoudite aussi,
05:21 elle a des difficultés à convaincre les forces d'intervention ou de soutien rapide
05:28 parce qu'elle est un peu accusée d'être proche des militaires.
05:33 Parce que les militaires ont aidé l'Arabie Saoudite dans sa guerre au Yémen.
05:37 Donc ce rôle est difficile à cause de toutes ces conditions.
05:43 Et pour aujourd'hui, la situation des négociations reste difficile.
05:47 Il n'y a pas beaucoup d'espoir.
05:48 Alors que les Américains ont fait sortir une info il y a deux jours en disant
05:54 peut-être qu'il y a une lueur d'espoir, mais ce n'est pas pour la paix,
05:58 mais juste pour faire des accords pour pouvoir acheminer l'aide humanitaire
06:03 où des centaines de milliers de gens sont coincés aujourd'hui
06:08 par cette guerre surprise pour la plupart des Saoudanais qui vivent à Khartoum.
06:12 4 millions à 4 millions et demi de personnes pris en ce moment au treuil de feu,
06:16 des civils saoudanais qui attendent toujours qu'on leur rende le pouvoir
06:19 depuis la chute de Marel Beshir.
06:20 Et ça commence à faire long.
06:22 Merci beaucoup Ammar Alamedaoui de nous avoir raconté vos coulisses de tournage ce matin.

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