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00:00 [Musique]
00:11 WANTED TV, deuxième partie d'émission.
00:15 Bienvenue à tous ceux qui nous rejoignent depuis chez vous,
00:18 mais aussi sur ce plateau, puisque j'accueille de nouveaux invités.
00:22 Bienvenue à Alissa Fouquet. Bonjour Alissa.
00:25 Bonjour.
00:26 Alors vous êtes porte-parole du syndicat étudiants Solidaires Étudiantes, c'est ça ?
00:31 C'est ça.
00:32 Merci d'avoir accepté l'invitation.
00:33 À côté de vous, nous avons monsieur Olivier Thillet. Bonjour Olivier.
00:37 Bonjour.
00:38 Je ne sais pas s'il faut dire bonjour ou bonsoir, c'est pour ça.
00:41 C'est parti pour bonsoir.
00:43 Bonsoir Olivier.
00:44 Vous êtes responsable de communication de la Croix-Rouge, le département 37.
00:49 Et vous avez aussi une particularité, vous vous occupez des étudiants aussi.
00:53 Je m'occupe également de la distribution alimentaire pour les étudiants, effectivement.
00:56 D'accord, merci d'être là.
00:58 Nous avons également avec nous Maud Maudson.
01:03 Vous avez participé au projet WANTED TV cette année,
01:07 et même au reportage que nous allons voir après.
01:10 Et au quotidien, vous travaillez comme technicien de maintenance en industrie, c'est ça ?
01:13 Exactement, c'est ça.
01:14 Bienvenue en tout cas, merci d'être là.
01:16 Merci à vous.
01:17 Et à côté de vous, nous avons Amine Benjamour,
01:19 chroniqueur, musicien, comédien, créatif, aurpaire, est-ce que c'est ça ?
01:23 Je n'ai pas assez de places pour noter sur ma feuille.
01:25 Non, mais de toute façon, je crois qu'en dessous, ça apparaîtra juste Amine Benjamour.
01:28 Et bien merci, en tout cas.
01:30 Ça me fait plaisir de te voir.
01:31 Moi aussi, très contente, comme d'habitude, de t'avoir avec nous.
01:33 La vie étudiante, aujourd'hui on parle d'un sujet qui mêle éducation et intégration,
01:39 car pour certains, la vie étudiante peut se transformer en parcours du combattant.
01:45 Je parle des étudiants étrangers notamment, qui viennent du continent.
01:49 L'intégration des étudiants internationaux en Touraine,
01:52 un reportage réalisé par la promotion 2023 de Wanti TV.
01:57 On regarde et on en discute ensuite avec mes invités.
01:59 Bonjour, moi c'est Kouya Mfoumou Darel.
02:06 Je suis étudiant à l'université de Tour au site Louet.
02:09 Je suis en licence 1 musicologie.
02:11 Je suis aussi volontaire en service civique à Daytoursport,
02:15 qui est une association qui participe à la réinsertion des jeunes des quartiers prioritaires par le sport.
02:20 Je vais vous montrer ce que je fais.
02:22 Qu'est-ce qui peut pousser une personne à venir étudier en France pour toi ?
02:31 La guerre, la faim ou le manque d'argent.
02:33 Pour faire un voyage Erasmus.
02:35 Peut-être la qualité de l'éducation.
02:37 Le fait de venir apprendre la langue.
02:40 Qu'on les accueille facilement et qu'on ne fait pas de différence avec d'autres personnes.
02:44 Pour commencer l'université, selon les pays, ça peut être très difficile d'avoir accès à l'université.
02:49 Je pense la diversité du pays, le fait que ce soit un pays riche en termes historiques et en moyens financiers tout simplement.
02:57 Quand je suis venu à Tour, j'avais un nouveau mindset.
03:02 J'avais une nouvelle façon de penser.
03:04 Je me suis dit, c'est une nouvelle ville.
03:07 Il faut essayer de nouveaux comportements.
03:10 Essayer de dépasser ses zones de confort et aller vers les gens.
03:14 Dès le premier jour, j'ai commencé à me faire des amis autour de mes camarades.
03:18 Je disais bonjour, j'adressais la parole à même qui ne veut pas.
03:23 Donc je ne voyais pas les barrières en fait.
03:26 La France, il y a beaucoup de raisons.
03:29 D'abord, je viens du Sénégal.
03:32 Naturellement, les systèmes éducatifs sont un peu similaires.
03:37 Parce qu'on étudie le français, c'est une ancienne colonie française du Sénégal.
03:42 Il est plus facile pour un étudiant sénégalais de venir en France que de partir aux Etats-Unis.
03:48 J'avais des amis qui me taquinaient.
03:50 "Mais toi tu étudies l'anglais, tu pars en France. Qu'est-ce que tu vas aller foutre en France ?"
03:53 C'est la possibilité qui s'offrait à moi.
03:55 C'était plus facile de venir en France.
03:58 Et voilà, en termes de laboratoire de recherche, c'est une opportunité quand même.
04:03 Au niveau de l'intégration, je pense que c'est plus facile pour quelqu'un qui parle français d'être en France.
04:09 Parce qu'il n'a pas besoin d'apprendre encore la langue.
04:11 Donc au niveau de l'intégration, c'est plus facile.
04:14 Donc oui, ça peut être un moteur.
04:16 Oui, la langue française a été un levier pour moi pour venir étudier en France.
04:20 Parce que déjà dans mon pays, le Gabon, on parle français.
04:24 C'est la langue nationale.
04:26 Quand je suis arrivé, je n'avais pas trop de stress.
04:29 C'était plutôt mes parents qui étaient stressés pour moi.
04:32 Je n'avais pas de logement précis où je devais aller habiter.
04:35 Mais ce qui m'a facilité de trouver le logement, c'était la bourse.
04:39 On m'a trouvé le logement le jour même.
04:41 J'avais un esprit plutôt assez ouvert et propre à la découverte.
04:45 Il y en a qui sont contre l'immigration, mais pour maintenir le flux d'étudiants.
04:54 Déjà, ça participe au rayonnement de la France, au niveau de la francophonie.
04:58 Et purement économique.
05:00 Il y a les loyers, il y a la consommation, il y a tout ce que vous allez consommer.
05:05 D'ailleurs, le mot étranger, il se questionne.
05:07 "Étranger", "étrange". C'est étrange.
05:09 Rien que ça, ça mérite aussi qu'on se pose la question.
05:13 Est-ce que c'est plutôt internationaux, étudiants africains, plutôt qu'étudiants étrangers ?
05:18 Je pense qu'on ne pourrait pas parler de racisme.
05:21 Mais on peut quand même parler d'une certaine discrimination.
05:24 Parfois, les traitements ne sont pas fous.
05:27 Ce qui concerne les étudiants africains.
05:29 Je pense qu'entre les pays d'où ils viennent, ce n'est pas le même traitement.
05:34 Je trouve ça pas égalitaire.
05:37 Nous, c'est pas parce qu'on est français qu'on ne doit pas avoir le même traitement.
05:39 Je pense que c'est important.
05:41 Je n'ai pas eu une très belle expérience mes premières années au TANHER.
05:47 J'étudiais et dans les classes, c'était tout le temps les noirs entre eux, les blancs de leur côté.
05:55 On était dans la même classe, mais il n'y avait pas de mixité.
05:59 Nous l'avons d'ailleurs même critiqué.
06:02 Parce que lui, il sait que je n'ai pas ma langue dans ma poche.
06:06 Si c'est un défaut, ça n'est pas pour moi.
06:09 J'ai même rencontré des profs pour leur en expliquer parfois.
06:13 C'est quelque chose qui me dérangeait beaucoup.
06:17 Et lui, il est venu au bon moment.
06:19 La fac n'est pas censée être une prison, mais c'était un tout petit peu comme une prison les premières années.
06:25 Je l'avais vu, ça aussi, effectivement, cette séparation des gens qui viennent du continent africain.
06:30 Je l'ai bien vu, oui.
06:32 Généralement, je pense que dans le milieu étudiant, chacun est traité de la même façon.
06:38 Tout le monde se sent égal à l'autre.
06:40 La majorité des problèmes viennent de l'administratif.
06:43 Il y a tout un tas de soucis.
06:45 Nous, on passe des heures tous les ans à faire des attestations d'hébergement,
06:50 à aider des étudiants étrangers parce qu'il y a des régimes spécifiques dans leur demande de bourse,
06:55 leur demande de visa, tout ça.
06:59 C'est des grosses galères administratives.
07:01 Nous, ce qu'on voit en tant que syndicalistes étudiants, c'est surtout ça.
07:05 Et c'est sur tous ces problèmes-là qu'on a à traiter.
07:08 Moi, la difficulté que j'ai rencontrée, c'est au niveau des procédures.
07:12 Elles sont assez changeantes.
07:14 Lorsque tu entames les procédures, et si l'administration ne répond pas assez vite,
07:19 ça peut t'empêcher de pouvoir avancer, même t'empêcher de pouvoir t'inscrire en faculté.
07:25 Le titre de séjour, c'est un élément essentiel parce que c'est un élément très déterminant
07:30 pour pouvoir avoir la sécurité sociale et même un travail.
07:34 Donc, si tu n'as pas un titre de séjour, tu ne peux rien faire.
07:36 C'est comme si tu n'existais pas.
07:38 Tu es à ça de passer de la légalité à l'illégalité.
07:44 Geoffrey est curieux, en quelque sorte.
07:58 Il pose beaucoup de questions par rapport à d'où on vient, par rapport à la culture de chez nous.
08:04 Il était vraiment intéressé à connaître beaucoup de choses sur ça, vice-versa.
08:09 C'est comme ça que ça s'est passé.
08:11 Je sentais une bonne énergie dans le doigt, si tu veux.
08:14 Et puis, en termes de points communs, je dirais le côté à l'écoute, compréhensif, qui ne juge pas trop.
08:23 Amadou, en fait, me ramène au bon, au moins.
08:29 Je pense que tout le monde vit avec un certain bagage.
08:32 Et le fait de venir la porter dans un autre pays, c'est quelque chose que je trouve plutôt bénéfique, en général.
08:38 Ça se passe mieux que s'il n'y avait que des Français dans une école, en fait.
08:42 Si je ne connais pas, je ne connais rien de sa culture, parfois, je peux avoir des perceptions négatives vis-à-vis de lui.
08:48 Et c'est ce qui se passe, d'ailleurs, dans la société aujourd'hui, pour la plupart du temps.
08:52 Quand on fait ses études, on devrait être focus sur les études.
09:00 On a décidé de cibler un peu plus les étudiants pour donner un coup de pouce, pour enlever un peu de charge mentale.
09:06 Parce qu'au moins, quand le frigo est plein, on peut étudier l'esprit un peu plus tranquille.
09:10 Et pas « comment je vais remplir mon frigo ? »
09:12 On est vite en difficulté, même les étudiants français, j'allais dire.
09:15 On n'a pas que des étudiants étrangers, on a aussi des étudiants français.
09:20 Et s'il n'y a pas la famille derrière pour soutenir, c'est compliqué.
09:24 La question du survie est primordiale en première année, parce que tu arrives, tu n'as pas d'argent.
09:29 Les étudiants ont tendance à croire que tous les étudiants qui viennent d'Afrique, en général, sont boursiers.
09:32 Moi, j'étais très, entre guillemets, choqué de voir des amis étudiants.
09:37 Quand je leur disais que je n'étais pas boursier, ils étaient étonnés.
09:40 Moi, je suis obligé d'aller chercher du travail pour payer mon loyer, payer mon truc et encore étudier.
09:44 Donc, c'est challenging, c'est un défi.
09:50 Quand on arrive ici, on a plein de trucs à faire.
09:52 Donc, on a déposé les papiers, on n'a pas où aller, donc on doit courir pour notre chambre.
09:56 Ça ne nous laisse pas beaucoup de temps pour assister au cours.
09:59 Donc, moi, par exemple, je suis allé à l'assurance maladie plus de 50 fois,
10:04 parce que mon dossier est bloqué.
10:06 On doit à chaque fois justifier une absence.
10:08 Mais comment apporter des justificatifs dans la préfecture ? On ne peut pas.
10:12 Tu ne vas pas aller chez eux, leur demander une justificative, parce que je viens vers vous pour un papier.
10:17 Donc, ça, juste être un petit peu plus relâché sur ça,
10:22 peut-être nous aider un peu à nous intégrer, parce que c'est franchement dur.
10:26 Quand on a l'opportunité de venir fuser en France,
10:36 je pense que c'est peut-être pour la reconnaissance de retourner en Afrique,
10:41 pour vraiment apporter ce qu'on a acquis toutes ces années-là.
10:44 Si les intellectuels quittent l'Afrique pour venir s'installer en Europe,
10:49 c'est un peu dommage, parce qu'au final, il n'y a plus de bâtisseurs.
10:52 Le jour où je suis allé récupérer ma licence,
10:54 je sens que malgré le parcours, les difficultés auxquelles j'ai fait face,
10:59 mais quand même, ce diplôme-là, je l'ai obtenu.
11:03 Donc, ça, c'est vraiment une fierté.
11:07 Tenez bon et c'est la France. Vous en sortirez quand même.
11:12 [Musique]
11:23 – Merci pour ce reportage.
11:25 On l'a vu, un vrai parcours jalonné d'obstacles pour les étudiants.
11:29 Je vous donne juste un petit chiffre avant de lancer les débats.
11:32 Selon Campus France, 43,2% des étudiants étrangers viennent d'Afrique.
11:38 Donc, c'est quand même un nombre important.
11:40 Je me tourne vers vous, Metson, puisque vous avez aussi réalisé ce reportage.
11:44 Qu'est-ce qui vous a motivé à traiter ce sujet ?
11:47 – Alors, au départ, on s'était retrouvé, c'était par rapport au nombre de sujets
11:51 qu'on a l'habitude de traiter chez WAPT TV.
11:54 Et là-dessus, on s'est retrouvé avec plusieurs étudiants qui en parlent.
11:58 Moi aussi, j'en fais partie parce que j'ai été étudiant aussi.
12:01 – Ah, vous avez été étudiant étranger ?
12:03 – Oui, ici en France, j'ai étudié ici en France.
12:06 Et c'est un sujet, souvent, dans notre milieu,
12:09 on retrouve les jeunes qui viennent d'arriver.
12:11 Surtout cette année, ça a été un peu plus compliqué
12:13 à les accompagner un peu partout.
12:15 Il y en a parfois, depuis là-bas, ils demandent des attestations d'hébergement
12:18 parce qu'au départ, quand ils ne connaissent pas les gens,
12:20 c'est compliqué d'avoir des attestations.
12:23 Ou même dans des services de location, vu que les personnes ne sont pas sur place.
12:27 Donc, ils ne donnent pas l'autorisation de louer quelque chose.
12:30 Donc, au départ, ils sont obligés d'arriver chez quelqu'un qu'ils connaissent
12:33 en attendant de faire des démarches et de trouver des appartements et autres.
12:37 – Et ça, c'est des choses que vous avez vécues et qu'on retrouve quand même aujourd'hui.
12:40 Il n'y a pas eu d'évolution, ça veut dire ?
12:42 – Exactement. Et on a quand même l'impression, au lieu que ça augmente positivement,
12:45 mais ça augmente négativement, en fait.
12:47 Les difficultés, ça s'accroît, en fait.
12:51 Ça devient beaucoup plus difficile aux étudiants qui arrivent aujourd'hui
12:54 que des étudiants qui arrivaient à l'époque, nous, en 2007, c'était pas…
12:59 – Il n'y a pas eu d'évolution.
13:00 – Je vois Alissa Fouquet haucher de la tête comme ça en disant
13:03 "oui, oui, il a raison, il a raison", parce que vous êtes porte-parole
13:05 du syndicat étudiants solidaires étudiantes et vous êtes sur le terrain.
13:08 Vous confirmez tout ce qu'il dit, il n'y a pas eu d'évolution en quoi ?
13:10 15 ans, ça fait 15 ans ? – Ça fait 15 ans, oui.
13:12 – En 15 ans, il n'y a pas eu d'évolution ?
13:14 – Ah si, il y a eu des évolutions, mais il n'y a pas eu de bonnes évolutions.
13:17 Il y a eu la loi Bienvenue en France, qui a un nom retort, parce que…
13:22 – Bienvenue en France ! Mais ce n'est pas ça.
13:24 – Non, ce n'est pas ça, qui a imposé une espèce de taxe pour les étudiants
13:30 extra-européens qui viennent étudier en France.
13:33 Et c'est des sommes dont les étudiants étrangers peuvent être exonérés
13:39 en fonction des politiques des universités, mais ce n'est pas obligatoire.
13:42 Et donc, du coup, c'est toujours autant galère.
13:44 – Il faut déjà s'endetter en arrivant, c'est ça ?
13:46 – Déjà, il faut s'endetter en arrivant, mais c'était déjà le cas avant.
13:48 Il faut déjà justifier de quasiment 10 000 euros sur compte
13:51 pour pouvoir venir en France.
13:54 C'est le gouvernement qui…
13:56 C'est dans la procédure pour l'admission préalable,
13:59 il faut passer des tests de français.
14:01 Même avant l'arrivée en France, c'est déjà extrêmement galère
14:05 et ça ne s'arrête pas pendant les études.
14:08 C'est-à-dire que chaque année, il va falloir faire un renouvellement
14:11 de titre de séjour, il va falloir faire tout ça.
14:14 – Donc il y a vraiment une lourdeur administrative,
14:17 il faut allier les études, le travail,
14:19 et ça met forcément dans des situations précaires.
14:21 Je me tourne vers vous, Olivier.
14:23 Vous en savez aussi quelque chose sur le terrain,
14:25 puisque vous faites des distributions de repas,
14:27 notamment pour les étudiants africains ou pas.
14:29 C'est assez diversifié ?
14:31 – Oui, on distribue la Croix-Rouge vers quatre universités.
14:35 L'Unité de Tourneur, les Tanners, Rabelais et Grammont.
14:39 Et c'est vrai que le public de Grammont
14:41 est davantage des gens qui viennent d'Afrique noire.
14:45 – D'accord. Et pourtant, ce qu'on constate quand on regarde les chiffres,
14:48 c'est que ça ne les décourage pas de venir étudier en France.
14:51 Parce que quand on voit le reportage, on se dit "mais pourquoi est-ce qu'ils viennent ?"
14:54 Ils ont sûrement leur motivation.
14:56 Et c'est vrai que le nombre d'étudiants étrangers inscrits en France
14:59 a augmenté de 8% entre 2021 et 2022.
15:02 Il s'agit de la plus forte croissance enregistrée depuis plus de 15 ans.
15:06 On le voit dans le reportage, ce chiffre.
15:08 Donc ça reste quand même une opportunité
15:10 de venir étudier en France pour ces étudiants.
15:13 – Exactement. Le problème, c'est que les gens vont se dire
15:16 qu'ils ne sont jamais découragés.
15:18 Exactement. C'est juste parce que,
15:20 c'est peut-être parce qu'ils n'ont pas la possibilité d'étudier là-bas.
15:23 Et ils se disent, en fonction de ce qu'ils entendent parler,
15:25 parce que moi aujourd'hui, l'expérience que je suis en train d'acquérir en France,
15:29 si je vais dans mon pays d'origine, il y a des choses que je vais apporter,
15:32 qu'un étudiant, quand il va me voir, il va se dire, il va rêver au fait.
15:37 Il va se dire que moi aussi je dois aller étudier en France
15:39 pour avoir ce que lui il a, comme bagage.
15:41 – Oui, voilà, c'est cette question de représentation.
15:43 – Donc c'est ce qui fait qu'ils vont continuer toujours à rêver,
15:45 mais le problème c'est juste qu'ils n'arrivent pas à comprendre
15:48 que pour quitter l'Afrique et arriver en France, ce n'est pas facile.
15:51 Et ça, c'est comme ça, et ça continue.
15:55 Au lieu que ce soit facilité par la France,
15:58 déjà par rapport à l'avantage que nous on a,
16:00 surtout une bonne partie des pays africains sont francophones,
16:04 c'est aussi ça qui encourage des jeunes étudiants de vouloir venir en France.
16:08 – Oui, c'est vrai, le levier de la langue, on l'a vu dans le reportage.
16:10 – Ils parlent déjà français, c'est ça le problème en fait.
16:12 – Ça c'est un argument assez simple mais réel.
16:14 Je me tourne vers Amine, vous avez étudié ?
16:16 – Oui, moi j'ai étudié, je suis né en France, grandi en France,
16:19 donc je n'ai pas connu cette situation-là,
16:22 mais en tout cas je pense qu'on a quelque chose qui nous est cher,
16:26 c'est un héritage, je pense qu'on a la mémoire
16:29 de différentes difficultés de différents étudiants,
16:33 15 ans, 20 ans, 50 ans, c'était la même chose,
16:36 et qu'effectivement de voir et de constater que pas grand-chose n'a changé,
16:40 est-ce que ça relève aussi, j'ai envie de dire, de la politique ?
16:42 Parce que j'entendais qu'en fonction des universités,
16:44 il y a différentes politiques, là je me dis,
16:47 où est le traitement de l'égalité vis-à-vis de ça ?
16:49 Je pense qu'on a pas mal de choses à faire, à faire avancer, faire progresser.
16:53 Aujourd'hui les plus grands chercheurs dans les hôpitaux sont issus,
16:57 enfin sont des étudiants en fait étrangers,
17:01 dans l'hôpital à Marseille notamment,
17:05 beaucoup de chercheurs sont venus d'Afrique et d'ailleurs ont étudié en France
17:09 et aujourd'hui travaillent en France et peuvent travailler dans d'autres pays.
17:14 Donc je pense qu'on manque de médecins dans le monde,
17:17 en règle générale, ou de chercheurs, ou d'étudiants,
17:19 enfin peu importe le champ,
17:21 donc je pense qu'il faut permettre aux gens de s'inscrire, d'étudier.
17:26 – Je vois ce que vous voulez dire Amine.
17:28 – Vous voyez à peu près ?
17:29 – Vous m'inspirez.
17:30 Mais je me tourne vers vous Alissa,
17:33 comment ça évolue sur le terrain, est-ce qu'il y a des aides ?
17:35 Parce que là je vois bien quel investissement des syndicats,
17:39 mais est-ce que vous êtes aidée pour la cause étudiante,
17:42 notamment pour les étrangers ?
17:44 – Oui, en fait nous déjà on constitue une aide
17:49 parce que ce qu'on fait c'est qu'on compile toutes les connaissances possibles
17:55 sur les procédures administratives qui sont extrêmement compliquées,
17:59 enfin c'est ce qui est dit dans le reportage,
18:01 c'est un grand parcours du combattant et c'est fait pour,
18:04 enfin c'est fait express.
18:05 – Pour décourager.
18:06 – Oui, et puis pour sélectionner un maximum.
18:09 On a le guide du JITSI qui est un grand guide
18:15 qui répertorie toutes ces procédures et un petit peu,
18:19 comment elles interagissent entre elles, à quel point elles se contredisent,
18:23 et enfin voilà, un petit peu comment est-ce qu'on peut au mieux
18:28 accompagner les étudiants étrangers qui sont dans ce type de procédure.
18:32 Il y a aussi des associations à Tours, mais localement un peu dans toutes les villes,
18:38 quand il s'agit d'étudiants qui viennent en France
18:41 mais qui ne sont pas passés par les procédures classiques,
18:44 donc que ce soit des étudiants sans papiers
18:46 ou qui ne rentrent pas forcément dans les catégories administratives classiques,
18:51 là on peut se faire aussi aider d'associations,
18:53 parce qu'en fait c'est des gens qui peuvent aussi être étudiants et étudiantes
18:57 et qu'on peut aussi accompagner,
18:58 puisque les universités n'ont pas lieu de refuser des étudiants,
19:02 quel que soit leur statut administratif,
19:04 donc on a aussi ces cas-là à traiter et en effet on est aidé sur ce genre d'études.
19:10 – Tant mieux s'il y a des aides quand même,
19:12 parce que c'est vrai que quand on regarde le reportage,
19:14 on n'est pas pessimiste, mais c'est la réalité, il faut la dire.
19:16 On va conclure avec vous Olivier, donc sur le terrain,
19:19 ces distributions de repas, ces interventions auprès des étudiants,
19:22 elles sont régulières ou non ? Comment vous organisez dans l'année ?
19:25 – On intervient auprès d'à peu près 250-280 étudiants tous les 15 jours,
19:31 sur nos 4 sites.
19:32 – Ah, c'est régulier, oui.
19:33 – C'est régulier, la difficulté moi je la juge plus en amont,
19:38 puisqu'il nous faut un grand nombre de bénévoles,
19:40 on est toujours à la recherche de bénévoles à la Croix-Rouge,
19:42 pour venir nous aider, et il y a toute la logistique en amont,
19:45 qui fait qu'une fois qu'on arrive avec le camion sur le site,
19:48 il a déjà été rempli, nettoyé, préparé pour cette distribution.
19:53 Et ensuite la distribution par elle-même, parfois malheureusement,
19:56 les étudiants arrivent en vague devant notre camion,
19:59 ce qui fait qu'on a assez peu de temps d'échanger,
20:02 mais ça a été quand même une de nos priorités,
20:04 de tenter de les écouter davantage, d'avoir du dialogue,
20:08 en particulier en période de Covid qui a été très dure pour eux.
20:10 – Oui, parce qu'il y a cet aspect social aussi,
20:12 on le voit aussi dans le reportage,
20:13 on a vu notre participant One-TV Geoffray,
20:16 qui parlait avec l'étudiant sénégalais, et ce brassage de culture,
20:19 on se dit "bon, ok, c'est difficile,
20:21 mais on peut aussi créer des connexions et des liens",
20:24 et c'est quand même la bonne touche positive, je dirais.
20:27 – C'est vrai qu'un grand mot si je peux ajouter,
20:29 c'est qu'on a une clientèle qui est issue de l'Afrique,
20:34 mais avec 90% de femmes qui viennent voir le camion,
20:38 c'est assez curieux, avec des femmes qui viennent souvent en groupe,
20:42 et les hommes viennent esseler, et malheureusement,
20:46 et ça c'est au grand âme de nos bénévoles,
20:48 pas forcément très sympathiques, c'est assez curieux.
20:50 Les femmes sont super sympas et les hommes…
20:52 – Les femmes sont toujours plus sympas Olivier,
20:54 ne nous posez pas de questions dans toutes les situations.
20:56 – On remarque, mais sinon ça se passe globalement très bien,
20:59 et on est heureux d'aider les gens comme ça,
21:02 il y a un véritable besoin, avec les produits frais, avec les véhicules…
21:05 – En tout cas on encourage tous les étudiants africains, étrangers,
21:09 qui viennent vivre ce parcours du combattant,
21:11 et tous les étudiants de manière générale,
21:13 on les soutient bien sûr, merci Médecine pour ce reportage,
21:16 et à vous tous d'avoir participé à cette discussion,
21:19 et pour les informations aussi que vous nous donnez sur les aides qui existent.
21:22 Eh bien nous allons passer à un tout autre sujet,
21:25 Wanted TV ça fait déjà 11 ans, 11 éditions,
21:28 et pour cette année, pour la première fois,
21:30 vous allez découvrir l'envers du décor, les coulisses,
21:33 et c'est Amine qui s'y penche, qu'est-ce que vous nous avez prévu ?
21:36 – Eh oui, je vais m'y pencher comme ça, hop là, je suis penché.
21:39 Alors oui, Wanted TV c'est une aventure humaine,
21:41 avant tout dans la joie et dans la bonne humeur,
21:43 et cette année, il y en a eu de l'aventure,
21:45 parce qu'effectivement, on ne voit pas tout ce qui se passe
21:48 derrière les reportages qui ont été réalisés,
21:50 donc il y a eu l'initiation aux techniques audiovisuelles,
21:53 le choix des sujets, donc évidemment ça appelle aussi à des débats
21:56 entre participants, pour qu'ils puissent aussi préciser
21:59 sur quelle angle, quel axe ils veulent réaliser leurs reportages,
22:02 montage, réalisation, tournage.
22:04 J'ai suivi à quelques groupes, à quelques étapes de leur groupe,
22:07 pardon, j'ai suivi à quelques groupes, à différentes étapes de leur avancée,
22:12 et pour commencer, je me suis intéressé à, par exemple,
22:14 comment ils se sont organisés, comment se sont organisés les participants.
22:17 Ce n'est pas une question, c'est ce qu'on va voir tout de suite,
22:19 avec comme portémoignage, Cheryl.
22:21 – Je suis Cheryl, j'ai 22 ans, je suis en musicologie,
22:26 et je fais partie du groupe 1 Wanted TV, agriculture.
22:28 Tout le monde a soi-même, on va dire, son point de prédilection,
22:32 et en fait, chacun ramène ce qu'il sait faire
22:36 et ses atouts, ses attributs dans le projet.
22:39 On a aussi des soirées bilans, où tout le monde fait connaissance,
22:42 où on a à peu près tout le monde qui explique du coup
22:44 ce qu'il fait dans son projet, dans son groupe, son sujet.
22:47 C'est très ouvert, très accessible.
22:49 Moi, je suis tombée dessus un peu par hasard, mais d'un côté pas vraiment,
22:53 et on m'a directement ouvert les portes à ça,
22:56 et je suis contente d'être ici et de pouvoir interviewer des gens
22:59 dans un milieu que j'aime en plus.
23:01 – Alors, c'est quoi ton ressenti par rapport à cette journée de tournage ?
23:04 – Stressée un peu au début, rapidement mise à l'aise, en confiance
23:07 et en pleine admiration aussi par rapport à la personne qu'on a interviewée.
23:11 – Écoute, je crois que Wanted TV, ça pousse à l'admiration.
23:13 C'est la personne que tu as interviewée, tu l'as bien admirée.
23:16 – C'est… [Rires]
23:18 – Moi, je pose des questions.
23:19 Eh bien, Wanted TV, c'est reparti.
23:22 – Wanted TV, vous le savez mieux que moi, c'est éduquée au Média.
23:25 Kelly, par exemple, elle est très bien éduquée au Média.
23:27 Alors, j'ai vérifié si nos participants ont bien retenu, par exemple,
23:31 les termes techniques lors de l'initiation en techniques audiovisuelles.
23:35 On regarde.
23:36 – Ah, ce petit clap qui me fait plaisir, ça me rappelle des souvenirs.
23:40 Un mot technique que vous avez retenu et que vous avez découvert ?
23:43 – Le focus.
23:44 – Balance de blanc.
23:45 – Ah, je voulais le dire aussi.
23:47 – J'aurais dit balance des blancs, puisque c'est là où j'ai le plus appris.
23:50 Ou shutter, à la limite.
23:52 Le moment où vous sélectionnez pour avoir soit flou,
23:54 soit avoir une image très nette, etc. dans une action.
23:57 – Ou alors le… SEO ?
23:59 – Non, ISO. Voilà, j'ai juste pas le bon sens.
24:02 – J'avais zéro connaissance sur comment tu utilises le matériel.
24:06 On peut avoir les idées, mais si tu ne maîtrises pas le matériel,
24:09 tu n'as rien, tu n'as pas de rendu.
24:10 – Surtout, toucher les paramètres de la caméra,
24:12 c'était vraiment… ça, je ne savais pas du tout.
24:14 Et ça, c'était vraiment hyper intéressant.
24:16 Aussi, le rendu automatique, mais bon, tu n'es maître de rien,
24:19 alors que là, on apprend plus à être maître de ce qu'on fait, en gros.
24:21 C'était ça qui était cool.
24:23 – Être maître de ce que l'on fait, c'est aussi l'essence de WANTED TV,
24:27 c'est pas que, c'est aussi aller à la rencontre de Tourangeau, de Tourangel
24:30 pour aller poser des questions dans la rue, et ce n'est pas si facile que ça.
24:33 Faire du micro-trottoir, surtout avec le…
24:35 – Le micro ?
24:36 – Le vent, pas que celui-là aussi, le vent des gens, notamment des personnes âgées.
24:40 Voilà, donc merci à tous.
24:41 S'il y a des gens qui vous demandent des trucs dans la rue, répondez,
24:44 dites bonjour au moins, ou au revoir, parce que franchement…
24:48 – Eh, il y a eu des vents quand même, qui étaient assez violents.
24:51 Si vous deviez résumer ce temps de tournage en un mot, ce serait lequel ?
24:55 – Enrichissant et varié.
24:57 – Cheveux.
24:58 – Très bien, eh ben on va retenir cheveux.
25:00 L'aventure WANTED TV, ça continue, c'est partout, et c'est chez toi.
25:03 Les cheveux au vent !
25:06 Moi j'ai toujours voulu avoir les cheveux au vent, comment vous faites ?
25:09 C'est pas pratique ?
25:10 – Franchement c'est pas pratique, en plus j'ai des lunettes,
25:11 du coup ça se coince des fois dans les branches des lunettes aussi.
25:13 – Bienvenue dans cette nouvelle chronique "Les cheveux au vent"
25:15 présentée par…
25:16 – Céline Agaché, enchantée.
25:17 – C'est parti.
25:18 – Eh oui, c'est parti, parlons cheveux avec notre équipe au poil.
25:22 Et pour finir, le retour en image de la tournée mondiale de la GLO,
25:25 des quartiers que ce soit l'Arabière, la Rabatrie, du Satinas,
25:28 en Longe-An, le Cher ou la Loire.
25:30 Geoffrey, Metsen et Maria sont déplacés pour vous voir.
25:34 [Musique]
25:41 – Un mot pour résumer cet après-midi ?
25:43 – Génial.
25:44 – Super cool.
25:45 – Fantastique.
25:46 – Eh ben voilà, ce sera le prochain tube génial, super cool et fantastique
25:49 de nouveaux groupes aux zones.
25:52 Est-ce que vous avez un moment marquant d'abord ?
25:54 – Je t'avoue que c'était tellement enrichissant que tout m'a marquée là.
25:58 Cette journée a été marquante.
26:00 Elle a été marquante.
26:01 Pourquoi ? Parce que j'ai rencontré diverses personnes,
26:05 j'ai pu poser les questions que je voulais et ça s'est bien passé.
26:09 Ça s'est bien passé, même sous la pluie.
26:11 [Musique]
26:16 – Eh oui, c'est une aventure marquante, qu'il fasse beau ou qu'il pleuve,
26:19 avec ou sans vent, WANTED TV est présent pour longtemps.
26:22 – Eh oui, présent pour longtemps, même si on va devoir se quitter,
26:25 c'est peut-être un peu paradoxal, mais on reste avec vous,
26:27 notamment sur les réseaux sociaux, n'hésitez pas à nous suivre
26:30 wantedtv.émission pour suivre nos aventures.
26:34 En attendant de se retrouver, on remercie toute l'équipe de TV TOUR,
26:38 les financeurs du projet WANTED TV,
26:40 TOUR Métropole Val-de-Loire, la DRAC Centre Val-de-Loire,
26:43 la Région Centre Val-de-Loire, aidez-moi, le FONGET,
26:46 Touraine Département et la Préfecture d'Indre et Loire,
26:49 et la ville de Tours bien sûr.
26:52 – Également aux associations et acteurs jeunesse,
26:54 le Centre Social de la Rabière, au studio ESCAPE,
26:56 El Baja Boxing Academy, le Centre Social Pluriel,
26:59 à toute l'équipe du 13, Espace Passerelle, la mission locale de Touraine.
27:02 On pense également à Day Tour Sport, la radio RFL
27:06 et l'association intergénérationnelle de la Rabière.
27:09 – Merci à vous les jeunes de s'être mobilisés,
27:12 impliqués dès le début du projet, pendant 6 mois vous travaillez
27:15 et vous restez impliqués, c'est très important,
27:17 merci pour votre engagement.
27:18 À l'équipe ProdCité et aux différents intervenants et stagiaires,
27:21 à toutes celles et ceux qui ont contribué à la réalisation de ce projet, n'est-ce pas Aminou ?
27:26 – Tout à fait et merci également à vous, n'hésitez pas à nous suivre sur les réseaux,
27:29 Facebook, Instagram, Youtube, TikTok, Twitter,
27:33 tous les réseaux, wantedtv.émission, c'est partout et c'est chez toi.
27:36 – Et oui, et on a même un site internet,
27:38 oui, on est partout, wantedtv.fr, merci vraiment du fond du cœur.
27:43 À très bientôt pour parler engagement, citoyenneté, diversité et vivre ensemble.
27:47 On vous aime beaucoup, à très bientôt.
27:49 [Musique]
28:18 [Musique]